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I - ANALYSE DU MARCHÉ

 
A - ÉTAT DE LA DEMANDE
Les informations en provenance du terrain indiquent que la demande pour le mintumba est vigoureuse. Les
ventes journalières enregistrent une tendance haussière continue : de 100 unités par jour, la moyenne des
ventes journalières se situe, à la date du 30 octobre 2020, entre 250 et 300 unités, soit après …. jours
d'exploitation.

Ces ventes sont le résultat du partenariat noué avec environ cinq (05) distributeurs, en cours de fidélisation,
tous localisés dans le périmètre immédiat du lieu de situation de l’unité de production.

Cette donnée indique que le marché exprime une forte demande pour le mintumba. Cette demande latente
doit être identifiée puis satisfaite de manière organisée.
Pour cela, nous devons élaborer et exécuter un programme de prospection de nouveaux points de vente. Ce
programme devra commencer à étre exécuté dès la semaine 1 du mois de novembre 2020.

L'objectif du programme de prospection est de porter le nombre de distributeurs fidélisés à 20, avant la fin du
mois de novembre 2020. Si nous fixons l'objectif de performance de chaque point de vente à 50 unités par
jour, cela nous garantit une cible de chiffre d’affaires de 1.000 unités par jour.
Cela nous amène à noter que l'augmentation du nombre de points de distribution aura un effet mécanique
d'accroissement des ventes.

La conséquence de l'augmentation des ventes journalières, induite par le recrutement de nouveaux


distributeurs, va se traduire par un accroissement des besoins de production. Cela signifie :
 Plus de matières premières (manioc, huile, emballages, bois de chauffe)
 Plus de main-d'œuvre (ou, à défaut, les équipements techniques nécessaires) pour réaliser les
opérations de traitement du manioc en amont (transport, épluchage, lavage, trempage,
égouttage, moulinage) et en aval (malaxage de la pâte, emballage, cuisson, séchage, livraison).

S'agissant particulièrement de l'accroissement des besoins en manioc brut, que va entraîner inévitablement
l'augmentation de la demande sur le marché, il est vivement recommandé que nous évaluions, dès maintenant,
le niveau des réserves de manioc brut actuellement disponibles dans les champs. Nous devons être capables de
répondre à la question cruciale: les réserves disponibles sont-elles suffisantes pour fournir l'unité de production
en manioc, jusqu'à l'entrée en production des nouveaux champs, prévue pour mars 2020 ?
 
Toujours dans la perspective de l'évolution à la hausse de la demande sur le marché, il convient, dès à présent,
d'anticiper sur les besoins futurs en matières premières, principalement le manioc brut, l'huile de palme et les
emballages.
 
Cet exercice de prospective a l'avantage de permettre que l'entreprise soit préparée à répondre, sur le moyen
et le long terme, aux contraintes de croissance que pourrait imposer l'accroissement de la demande sur le
marché. L'entreprise doit s'assurer qu'elle disposera d'une matière première de qualité et en quantité
suffisante, issue de ses propres exploitations ou d'exploitations sous contrat.
 
Pour cela, la production de matières premières (notamment de manioc) doit être adossée sur un modèle
d'organisation qui permet de garantir un approvisionnement constant et régulier tout au long de l'année. On
pourrait ainsi miser sur un système de production par séquences, étalée sur les 12 mois de l'année,
comprenant six (06) générations de plantations développées à raison de deux mois d'intervalle entre deux
champs. Il faut, cependant, noter que les plants de manioc qui seront mis en terre au cours de la campagne
agricole 2021 (janvier 2021-décembre 2021) n'entreront à maturité qu'à compter de mars 2022.
L'entreprise devra donc, pendant la période allant de décembre 2020 à février 2022, couvrir une partie de ses
besoins en manioc brut en s'approvisionnant auprès de tiers. Ce besoin complémentaire sera déterminé avec
précision, une fois que le volume des réserves extractibles de nos propres exploitations (champs) aura été
quantifié.
 
Ces besoins - qu'il s'agisse du manioc ou des autres matières premières principales tels que l'huile de palme ou
les feuilles d'emballage - doivent être évalués avec le maximum de précision possible, au regard des objectifs
de chiffre d'affaires visés.
 
B - ESTIMATION DES BESOINS EN MATIÈRES PREMIÈRES
Les calculs ci-dessous, sous toutes réserves de variations de prix sur le marché, concernent notamment : le
manioc, l'huile de palme, l'emballage (feuilles de jonc** Megaphrynium macrostashyum**).
 
1. Manioc
 
Nous fondons l'évaluation des besoins en manioc sur une hypothèse de production annuelle de 600.000
mintumba, à raison de 2.000 unités vendues par jour sur 300 jours ouvrés.
 
Étant donné que le poids moyen d'un mintumba est de 200 g, la quantité annuelle de pâte requise est de :
600.000*200=120.000.000 g, soit 120.000 kg ou 120 tonnes de pâte.
 
La pâte représentant une proportion d'au moins 30% du poids de la racine, la production annuelle de
tubercules de manioc doit être projetée, au moins, à :
120t : 0,25 = 4̵80 tonnes.
 
Le rendement minimum étant de 20 tonnes de manioc brut à l'hectare, l'entreprise doit cultiver une superficie
de:
480 : 20 = 24 ha

Sur la base d'un coût d'exploitation par hectare de 300.000, cela nécessite un investissement de :
300.000 x 24 = 7. 200.000
 
2. Huile de palme
Si nous considérons, comme base de calcul, que pour le traitement de 40 kg de pâte de manioc, on a besoin de
75 cl d'huile de palme, on peut en déduire que, pour 1kg de pâte, il faut: 75/40=1,875 cl d'huile de palme
 
Soit, 1.875 cl d'huile pour 1.000 kg (1t) de pâte, ou encore 18,75 litres d'huile pour chaque tonne de pâte à
traiter.
En volume annuel, le besoin en huile de palme est donc évalué à :
18,75 x 120 = 2.250 litres pour un coût financier annuel de :
2.250x450= 1.012.500
 
3. Les feuilles d'emballage (Megaphrynium macrostachyum)
 
Pour une production annuelle projetée de 600.000 unités, le besoin en feuilles de jonc, destinées à l'emballage
du mintumba, est évalué à 1,2 millions de feuilles, à raison de deux feuilles pour chaque pièce emballée .
La raréfaction de la plante à l'état naturel, due au double facteur de la sécheresse et de la concurrence d'autres
cultures à plus forte valeur économique (maraîchères, vivrières ou de rente), se traduit, depuis une décennie,
par un renchérissement du prix d’achat de la feuille de jonc sur le marché. C'est un facteur de risque (une
menace) à considérer avec sérieux, car le prix non contrôlé de ce composant peut fortement impacter le coût
de production et éroder la marge brute, déjà très ténue (mince).
 
L'entreprise doit donc anticiper sur les conséquences liées à ce risque, en engageant une démarche de
production, directe ou en association avec des partenaires, des quantités de feuilles dont elle aura besoin pour
assurer sa production.
Une piste prometteuse à explorer est le recours à des solutions alternatives d’emballage.

Parmi les solutions alternatives, on peut relever celle qui consiste en un emballage combinant le
Megaphrynium macrostachyum (feuille de jonc) et la feuille de bananier. Dans cette association, le
Megaphrynium macrostachyum constitue l'enveloppe extérieure de l'emballage, et la feuille de bananier
plantain, préalablement traitée, la couche intérieure. Cette solution permet, en réduisant de moitié les besoins
en feuilles de jonc, et en substituant à l'autre moitié une matière plus facilement accessible et disponible, de
minimiser le risque de rupture des stocks d’emballages et garantit la fluidité de la production. Il convient de
préciser que l'association de ces deux végétaux n'affecte nullement les propriétés organoleptiques de
l'aliment1.

C – ORGANISATION DU CIRCUIT DE DISTRIBUTION

L'organisation de la production, en amont, doit aller de pair avec le développement, en aval, d’un circuit de
distribution bien structuré et dynamique. Un des atouts (forces) du projet MINTUMBA HOUSE est d'être
localisé et de se développer dans une zone géographique qui est un «bassin naturel de consommation» du
mintumba. Le mintumba s’impose, en effet, dans l'aire culturelle Bassa/Sawa (tous les départements de la
région du Littoral, plus le département du Nyong-et-Kéllé), comme le complément alimentaire universel. Sa
composition, sa saveur douce, la neutralité de son goût, sa texture, sa facilité de conservation, l'abondance de
l’ingrédient principal servant à sa fabrication, ont fini par établir le mintumba comme un complément adapté à
tous les aliments, qu’ils soient secs (arachides, pistaches, etc.) ou sous forme de sauces . Il est, pour …….., en
concurrence directe avec le pain à base de farine de blé, dont il constitue le substitut idéal, et sur lequel il a
l'avantage de donner un sentiment de satiété. En outre, il offre des possibilités de conservation et une durée de
vie plus souples.

Le mintumba est donc en très forte demande dans tous les centres urbains de l'aire géographique délimitée
plus haut. La ville de Douala, en particulier, [qui est le] point d'attraction naturel de toutes les populations de la
région, en raison des opportunités économiques qu’elle offre, concentre un taux élevé de consommateurs
naturels du mintumba.

Les données recueillies (capacité et rythme d'absorption) sur le marché indiquent, sans équivoque, que la
demande pour le mintumba est immense et robuste.

Une grande partie de cette demande reste cependant inexplorée et, comme telle, non couverte. L'entreprise
devra donc consacrer des ressources appropriées à l'activité de recherche et de recrutement de distributeurs.

Les intermédiaires le plus à même de jouer le rôle de distributeurs de mintumba sont constitués de :
 Cafétérias
 Restaurants
 Boutiques
 Points de vente de grillades (poisson, porc, mouton, etc.)
 Supermarchés

L'objectif est de construire un réseau de distribution qui couvre la totalité du périmètre urbain de Douala
(Douala administratif et sa banlieue). Une campagne de recherche et de recrutement sera organisée, en
temps opportun, pour la ville de Yaoundé, y compris pour des points d’écoulement spécifiques comme les
postes de péage, le long de l'itinéraire Yaoundé-Douala-Yaoundé2.

1
La feuille de bananier est d’un usage établi dans la tradition culinaire africaine. Son utilisation est courante
pour l'emballage des aliments cuits à l’étouffée (mets de pistaches/d’arachides, ndomba de poisson/viande de
brousse, etc.)

2
Les trois postes de péage le long de cet itinéraire étant en pleine immersion dans le bassin de production
«originel» du mintumba (Édéa, dans la Sanaga-maritime ; Boumyébél, dans le Nyong-et-Kéllé ; et, dans une
certaine mesure, Mbankomo, du fait de l'influence des Bassa voisins d'Otélé), et la probabilité que les petits
producteurs locaux soient plus compétitifs au plan des prix, une étude particulière devra être conduite pour
définir la stratégie commerciale la plus adaptée.
 
C - BUSINESS MODEL DE MINTUMBA 🏠 HOUSE

CARACTÉRISTIQUES ET AVANTAGES DU MINTUMBA

1. Mets faisant partie d’une large gamme de produits à base de manioc fermenté, et ancré dans la culture
alimentaire des camerounais, en général, et des populations de culture bassa-sawa, en particulier.
2. Coût accessible pour le segment de clientèle de la classe populaire (une politique de prix différenciée,
adaptée aux segments de clientèle des classes moyenne et supérieure, pourrait être développée).
3. Aliment à large spectre d'utilisation, pouvant accompagner une palette élargie de mets (sauces, viandes,
gâteaux d’arachide ou pistache, etc)
4. Produit à longue durée de conservation (06 mois, si le séchage est bien réalisé et si la chaîne de froid est
stable).
N.B. S'agissant du point spécifique concernant le séchage, une étude particulière devra être réalisée pour
déterminer le taux d'humidité le plus à même de favoriser le rallongement de la période de conservation
(Cf. Codex Alimentarius)

5. Process de fabrication simple, parfaitement intégré dans la chaîne des savoirs faire locaux. Ce qui permet
d'avoir accès à une main d’œuvre abondante.

ANALYSE S.W.O.T

STRENGTHS
 
1. La maîtrise des technologies et des modes de production de la matière première principale : le manioc.
[Capitaliser sur cet atout pour assurer le contrôle de la chaîne de production des matières premières  par
la :
 Création de champs de manioc appartenant à l'entreprise
 Production de la semence (matériel végétal) par l'entreprise

2. La maîtrise de la totalité du process de fabrication du produit.

3. La détention de la propriété des principaux actifs de production [terres agricoles, local d'exploitation]

L'entreprise possède le droit de propriété (apparente) sur les terres qui serviront à la culture du manioc destiné
à la production du mintumba. Le plan d'investissement pour 2021-2022 prévoit la mise en valeur d’une
superficie de 10 hectares.

L'entreprise est, par ailleurs, propriétaire du local d'exploitation actuel et du terrain sur lequel un bâtiment
spécialement dédié à la production sera érigé

4.

WEAKNESSES

1. La dépendance vis-à-vis de fournisseurs extérieurs, pour l’accès aux matières premières essentielles
(manioc, huile de palme, feuilles d’emballage), pendant les 24 premiers mois du projet.

2. La faible extension [densité] du réseau de distribution

3. L'étroitesse de l'offre de produits


Le manioc, qui constitue la composante principale du mintumba, est une ressource alimentaire aux multiples
usages et qui se prête à des possibilités de transformation presqu'illimitées.

Le champ des possibilités de valorisation du manioc inclut, à titre d’exemples :


 Le mintumba
 Le bobolo
 Le miondo
 Le meedo (variante du miondo)
 Le gari / tapioca
 La farine de manioc
 Le couscous de manioc
 Les chips de manioc
 L'attiéké (semoule de manioc)
 etc.

Les possibilités de diversification de l'offre de produits dérivés du manioc sont donc élargies et offrent un
champ d'action aux multiples opportunités.

Nous sommes, cependant, conscients que le processus de diversification doit être conduit de façon progressive
et prudente, en fonction des résultats d'études de marché ciblées, et en s'inspirant de la connaissance des
spécificités du marché des produits dérivés du manioc. L’intégration de nouveaux produits sera donc réalisée
en tenant compte de leur rentabilité, de la demande potentielle et de l’état de la concurrence, des capacités
techniques et technologiques dont l’entreprise dispose, ainsi que des exigences de financement requises.

C’est sur la base des données ci-dessus que «La Tchop du Mboa», l’entité juridique propriétaire de la marque
«MINTUMBA 🏠 HOUSE», a choisi le mintumba comme porte d'entrée dans cet univers du manioc. C’est un
choix qui a été dicté, d’une part, par la rencontre heureuse entre une initiative commerciale, fortuite au
départ3, avec un gisement de demande immense et, d’autre part, par la perspective encourageante des faibles
coûts d’entrée.

4. La faible valeur du prix de vente unitaire actuellement appliqué.


Le mintumba produit par MINTUMBA 🏠 HOUSE est présenté sous un modèle unique. Ce modèle est proposé à
la vente au prix de 100 FCFA (cent francs).
Cette tarification génère une marge brute très réduite
[Élargir la gamme de produits à des modèles qui peuvent être vendus à un prix plus élevé, à des segments de
clientèle disposant d’une plus grande capacité de payer (classe moyenne, cadres) à qui le produit sera proposé
dans des environnements plus sélects.

Cet objectif peut être atteint en travaillant simplement sur des aspects tels que le packaging et le
conditionnement.

5. L'absence d’un business plan (investissements projetés, plan marketing et commercial, plan de trésorerie,
etc.)
6.

 
 

3
L'épouse de l’un des promoteurs a, dans le cadre du petit commerce de subsistance, courant en Afrique, eu
l'idée de proposer quelques dizaines de mintumba à la population locale de PK 27, comme source
complémentaire de revenu.

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