N° 238 / SEPTEMBRE 2018 / MENSUEL LAREVUEDESMONTRES.

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ISSN 1148 0483

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 RDM / SOMMAIRE
WORLD NEWS

12:13 14:17
MOUVEMENTS ITINÉRAIRE
Dernières nouveautés Orfève : de l’horlogerie
du monde horloger au chocolat !

18:19 20:21 22:25

PARTENARIAT FOCUS PROJECT’HEURE
Le Mans Classic 2018 : 5e tour de piste Garmin se connecte aux
mécanique ultime des 24 H du temps sportifs

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BOUTIQUES
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TECHNICS

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Le retour des Une Portugaise Marine et urbaine
Chevaliers Chronographe pour
de la Table ronde la Blue Edition

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FRANCK MULLER LOUIS VUITTON ALPINA TIFFANY & CO
La girly touch L’art du voyage Six modèles pour une Le temps des secrets
sur le green plongée en couleur

50:51 52:53 54:55

RESERVOIR IWC HAMILTON
Le british style des Une mouture à l’heure La Khaki Pilot prend
minibolides d’été de l’altitude
PEOPLE & STORY

56:57 58:63 64:65 66:69

VIANNEY HALTER ÉDITIONS LIMITÉES JAEGER-LECOULTRE EXPOSITION
Deux fois 20 ans Le rare en chifres La mémoire HOMO FABER
du Grand Bleu L’événement culturel
de la rentrée

80:81
HISTOIRE

70:71 72:75 76:79 Edouard Béguelin,

génie de la
mécanique horlogère
LEICA CYRIL BRIVET-NAUDOT YEMA SUPERMAN
Montres Leica: arrêt
sur image
Des paroles
et des actes
Retour d’une icône
82:83
MONDANITÉS
Quart d’heure
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RDM ÉDITO LA REVUE DES MONTRES
no238 – Septembre 2018
Directrice de la publication
Marie-José Susskind-Jalou
Assistante
Jeanne Merlent-Pouppeville
(j.merlentpouppeville@jaloumediagroup.com)
Directeur de la rédaction
et directeur pôle horlogerie Jalou Media Group
Stephan Ciejka
(s.ciejka@jaloumediagroup.com)
Secrétaire générale de la rédaction
Sophie Bouillard
(s.bouillard@jaloumediagroup.com)
Graphiste
Sylvain de la Porte
(s.delaporte@jaloumediagroup.com)
ET C’EST TOUJOURS
Direction de la production
Joshua Glasgow
(j.glasgow@jaloumediagroup.com)
Ont collaboré à ce numéro :
LVMH QUI
Vincent Daveau, Joël Duval, Hervé Gallet, Odile
Habel (correspondante suisse), Karmen Krü,
Nathalie Koelsch, Victor Miget, Constantin
Pârvulescu
GAGNE À LA FIN…
www.larevuedesmontres.com
Rédacteur en chef
Stephan Ciejka
(s.ciejka@jaloumediagroup.com)
Rédacteur spécialisé digital
Thierry Gasquez (thierry.gasquez@gmail.com)
DIRECTION
– Gérants - Coprésidents des boards exécutif
et administratif
La victoire est belle et il faut savoir la savourer. L’équipe Marie-José Susskind-Jalou
Maxime Jalou
– Directeur général, directeur
de France de football a remporté une victoire historique à des boards exécutif et administratif
Benjamin Eymère
Moscou, tout un symbole. Le tsunami médiatique qui a suivi (b.eymere@jaloumediagroup.com)
– Directrice générale adjointe,
celle-ci l’est tout autant. membre des boards exécutif et administratif
Maria Cecilia Andretta
Et les montres dans tout cela ? Presque une seule marque (mc.andretta@jaloumediagroup.com )
– Assistante de direction
sur la planète Foot : Hublot ! Depuis plus de dix ans, la Pascale Savary
(p.savary@jaloumediagroup.com)
marque, sous l’impulsion visionnaire de Jean-Claude Biver, DIRECTION ÉDITORIALE
a investi tous azimuts dans ce sport universel, multipliant – Editeur délégué, membre du board exécutif
Emmanuel Rubin
les partenariats avec les plus grands joueurs, les coachs (e.rubin@jaloumediagroup.com)
de légende – dont Didier Deschamps, « ami de la marque PUBLICITÉ
– Directrice commerciale France
Faradita Safira
de longue date » – ou encore les meilleures équipes. Et de (f.safira@jaloumediagroup.com)
– Directrice de publicité
décrocher, cette année, le chronométrage de l’épreuve Marina de Diesbach
(m.diesbach@jaloumediagroup.com)
ultime, la Coupe du monde de football pour la troisième fois – Traffic manager
Marie Detroulleau
consécutive. Durant toute la compétition, les panneaux m.detroulleau@jaloumediagroup.com
de changement de joueurs ont donné à Hublot une ADMINISTRATION ET FINANCES
Tél. 01 53 01 10 30 - Fax : 01 53 01 10 40
visibilité unique, tandis que les montres connectées des – Directeur administratif et financier, membre
du board administratif
arbitres, déclinées en séries limitées, ont connu un succès Thierry Leroy
(t.leroy@jaloumediagroup.com)
foudroyant. – Secrétaire général, membre du board
administratif
Quelques autres points sont à souligner en parallèle. Telle la Frédéric Lesiourd
(f.lesiourd@jaloumediagroup.com)
superbe opération de Jean-Pierre Lutgen, qui a su profiter – Directrice des ressources humaines
Emilia Étienne
(e.etienne@jaloumediagroup.com)
pleinement du partenariat d’Ice Watch avec les Diables – Responsable comptable et fabrication
Eric Bessenian
rouges belges, lesquels ont connu un parcours hors du (e.bessenian@jaloumediagroup.com)
– Diffusion
commun durant la compétition. Lahcene Mezouar
(l.mezouar@jaloumediagroup.com)
Ou encore la très belle image de Brigitte Macron, son – Trésorerie
Nadia Haouas
élégante D de Dior au poignet, partageant la joie de l’équipe (n.haouas@jaloumediagroup.com)
– Facturation
de France lors de la remise de la Coupe du monde. Bel Barbara Tanguy
(b.tanguy@jaloumediagroup.com)
anniversaire à ce modèle iconique et élégant que nous ABONNEMENTS
célébrons dans ce numéro. Abosiris : 11, rue Gustave-Madiot,
91070 Bondoufle,
Tél. 01 84 18 10 50
Fax : 01 55 04 94 01
abonnements@editionsjalou.com
Bonne lecture ! Vente au numéro
France V.I.P, Laurent Bouderlique,
tél. 01 42 36 87 78
International Export Press
Carine Nevejans, tél. 33 (0)1 49 28 73 28
Stephan Ciejka COMMUNICATION & RELATIONS PRESSE
Directeur de la rédaction Thomas Marko & Associés
Tél. 01 44 90 82 60
@StephanCiejka – Céline Braun
(celine.b@tmarkoagency.com)
– Emmanuel Bachellerie
(emmanuel.b@tmarkoagency.com)
INTERNATIONAL ET MARKETING
– Management international et marketing
Flavia Benda (f.benda@jaloumediagroup.com)
– Executive Coordinator & Marketing Manager
Pascale Savary (p.savary@jaloumediagroup.com)
– Graphiste Marketing & projets spéciaux
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Antoine Diot (a.diot@jaloumediagroup.com)
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Nathalie Ifrah (nathalie@jaloumediagroup.com)
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Emmanuelle Hermant
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- International Sales Manager
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Jean-François Charlier
(jf.charlier@jaloumediagroup.com)
– Ventes directes
Laura Leclerc (l.leclerc@jaloumediaroup.com)
Samia Kisri (s.kisri@jaloumediagroup.com)
Publications des éditions Jalou
L’Officiel de la Mode, Jalouse,
La Revue des Montres, L’Officiel Voyage,
L’Officiel 1000 Modèles, L’Officiel Hommes,
L’Officiel Art, L’Officiel Shopping,
L’Officiel Chirurgie Esthétique
L’Officiel Allemagne,
L’Officiel Hommes Allemagne,
L’Officiel Argentine
L’Officiel Brésil, L’Officiel Hommes Brésil
L’Officiel Chine, L’Officiel Hommes Chine,
L’Officiel Hommes Corée,
La Revue des Montres Corée
L’Officiel Espagne, L’Officiel Hommes Espagne,
L’Officiel Voyage Espagne, L’Officiel Art Espagne
L’Officiel Inde
L’Officiel Indonésie
L’Officiel Italie, L’Officiel Hommes Italie
L’Officiel Kazakhstan, L’Officiel Hommes
Kazakhstan
L’Officiel Lettonie
L’Officiel Liban, L’Officiel Hommes Liban
L’Officiel Lituanie
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L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc
L’Officiel Mexique
L’Officiel Moyen-Orient, L’Officiel Hommes
Moyen-Orient
L’Officiel Pays-Bas, L’Officiel Hommes Pays-Bas
L’Officiel Pologne, L’Officiel Hommes Pologne
L’Officiel Russie, L’Officiel Voyage Russie
L’Officiel Singapour, L’Officiel Hommes Singapour
L’Officiel St Barth
L’Officiel Suisse, L’Officiel Hommes Suisse,
L’Officiel Voyage Suisse
L’Optimum Thaïlande
L’Officiel Turquie, L’Officiel Hommes Turquie
L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine
L’Officiel USA et L’Officiel Hommes USA
L’Officiel Vietnam
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Dépôt légal Août 2018
Commission paritaire 0117 K 81107
ISSN 1148 0483
– Impression, suivi de fabrication
et papier par : Valpaco,
3, rue du Pont-des-Halles, 94150 Rungis
Imprimé sur des papiers produits en Italie et
Finlande à partir de 0% de fibres recyclées,
certifiés 100% PEFC.
Eutrophisation : papier intérieur Ptot 0,023 kg/
tonne – papier couverture Ptot 0,006 kg/tonne
– Photogravure Cymagina
– Distribué par les M.L.P
FONDATEURS
GEORGES, LAURENT ET ULLY JALOU (†)
ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU
SARL au capital de 606 000 €
représentées par Mme Marie-José Jalou et
M. Maxime Jalou, cogérants, filiale à 100 %
de la société financière Jalou S.A.S.
SIRET 331 532 176 00087
128, quai de Jemmapes 75010 Paris
Tél. 01 53 01 10 30
Télécopie 01 53 01 10 40
Site Internet :
www.editionsjalou.com
Directrice de la publication
Marie-José Susskind-Jalou
De nouvelles montres pour le sport : Ahoi neomatik blanc sirène et Club neomatik bleu sirène de NOMOS Glashütte.
Étanches jusqu’à 200 mètres, équipées du calibre révolutionnaire neomatik 3001. Ces modèles et les autres de la
série Aqua sont désormais disponibles chez les revendeurs agréés, tels que Wempe, 16 Rue Royale, 75008 Paris.
Plus : wempe.com, nomos-glashuette.com
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LA BIENNALE PARIS
30e édition
- Date : du 8 au 16 septembre 2018
- Grand Palais
- Horaires : de 12 h 00 à 20 h 00,
nocturne le jeudi 13 jusqu’à 22 h 30
2
RALLYE DES LÉGENDES
RICHARD MILLE
- Du 11 au 15 septembre 2018
- Lieu : France
- peterauto.peter.fr/fr/rallye-des-
legendes
3 (1926)… Autant de bateaux qui ont marqué
L’ART DU PARTAGE
lors de la 35e édition des Journées
européennes du patrimoine
- 15 et 16 septembre 2018
- Lieu : Maison Bucherer
http://www.bucherer.com/fr
4 logique – d’un dragon cracheur de feu,
JUBILÉ FIFE DU TROPHÉE ROLEX
lors de la 20e édition
des Voiles de Saint-Tropez
- Du 29 septembre
au 7 octobre 2018
- Saint-Tropez
5 Garmin poursuit son implantation au sein de l’univers horloger
5E BOURSE HORLOGÈRE
INTERNATIONALE DE LILLE
- Date : le 30 septembre 2018
- Salons Kennedy, à la Chapelle
d’Armentières
- Horaires : de 10 h 00 à 16 h 30
Montres & Mécaniques
6 toujours été de porter l’innovation en horlogerie, souligne Pauline
LES HORLOGERS
DU VAL DE MORTEAU
- Date : jusqu’au 30 septembre
- Musée de l’Horlogerie de Morteau
Château Pertusier
- Horaires : De 10 h 00 à 12 h 00 et
de 14 h 00 à 18 h 00
12:13
Par Karmen Krü
NOMINATIONS
Arnaud Tellier rejoint la maison de
qualité de directeur de la filiale Asie-
Pacifique située à Hong-Kong. C’est
dans cette même maison qu’il avait
débuté sa carrière professionnelle, il y a
vingt-huit ans.
Gemmologue et commissaire-priseur,
Magali Teisseire a été nommée directrice
du département bijoux et montres de
Sotheby’s France. Elle travaillera en
TROPHÉE ROLEX: étroite collaboration avec les bureaux
LA LÉGENDE FIFE de Monaco, Londres, Milan, Genève,
New York et Hong-Kong.
Cambria (1928), Moonbeam III
(1903) et Moonbeam IV (1914), les quatre
15 MJI Tuiga (1909), The Lady Anne (1912),
Hispania (1909) et Mariska (1908), ou
LONGINES :
encore Nan of Fife (1896), Hallowe’en PARTENARIAT
l’histoire de la voile et attestent du génie ÉQUESTRE
de leur concepteur William Fife Jr, grand À travers Equita
nom de l’architecture navale de la fin du Longines, le Salon du
XIXe siècle. C’est lors des Voiles de Saint- cheval de Lyon, c’est
Tropez du 29 septembre au 7 octobre, que un partenariat au
le Jubilé Fife du Trophée Rolex réunira ces long cours que signent
voiliers de légende, célébrant par la même Longines et GL events.
occasion les 130 ans de Dragon, le premier La marque horlogère
voilier du célèbre Ecossais, orné – en toute suisse reste également
que l’on retrouvera ensuite apposé, telle
Chronométreur oficiel et Montre oficielle
de cet événement phare du calendrier
une signature, sur chaque étrave signée de équestre mondial, qui se tiendra
l’architecte. du 31 octobre au 4 novembre prochain.
GARMIN ET LES MONTRES:
CONNEXION RÉUSSIE
traditionnel. Ses montres connectées sont désormais disponibles
au sein du groupe Les Montres. Telle la montre d’aviation de luxe D2
Charlie choisie par l’U.S. Air Force pour les pilotes du Lockheed U-2.
Composée de matériaux haut de gamme, celle-ci est dotée d’une
autonomie de 20 heures en mode GPS et de 12 jours en mode montre
connectée. Sa cartographie intégrée permet aux pilotes de créer et
modifier facilement leurs plans de vol. Une pièce à la pointe de la
technologie qui intègre, en outre, des fonctions multisports avancées,
tout en étant compatible avec l’application Garmin Connect.
« Le maître mot des boutiques Les Montres depuis trente ans (…) a
Lassaussois, responsable de la boutique Les Montres Collector. Nous
qui proposons à nos clients des montres mécaniques de qualité, nous
leur déconseillons de s’en servir pour le sport. Et Garmin constitue une
alternative de choix avec des montres connectées qui font référence
en matière d’usage sportif (étanchéité, fonctionnalités multisports,
cartographie intégrée…). Il existe une vraie complémentarité entre la
montre mécanique habillée et la montre connectée sportive. »
 Secondes, minutes, heures,
jours. Notre long héritage
horloger se traduit, ici, par un
design intemporel, la date
étant marquée par une aiguille
caractéristique à course
continue.

Parce que l’histoire façonne

toujours le présent.

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RDM WORLD / ITINÉRAIRE

ORFÈVE : DE L’HORLOGERIE AU CHOCOLAT !

Zoom sur le parcours gourmand de Caroline Buechler et François-Xavier Mousin. Fondateurs
d’une agence de marketing horloger à Genève, ils ont lancé, il y a un an, une manufacture
de chocolat de luxe : Orfève. Par Odile Habel

Quel a été votre parcours dans l’horlogerie ?
Caroline : « J’ai quitté le département marketing
international d’un détaillant joaillier du “middle
range” pour rejoindre celui du groupe Les
Ambassadeurs. En 2011, François-Xavier et moi
avons fondé notre première entreprise, Opus
Magnum, un cabinet de conseil en marketing. C’est
ainsi que nous avons eu le mandat de direction
générale de WorldTempus et accompagné des
marques ou des détaillants du secteur. »
François-Xavier : « J’ai quitté mon Valais natal où
j’étais directeur marketing d’une grande maison
de vins. Mon chemin a croisé celui de la maison F.P
Journe à mon arrivée à Genève, et s’est poursuivi
chez Les Ambassadeurs où j’ai engagé Caroline.
Depuis, nous ne nous sommes plus quittés et avons
fondé Opus Magnum. »
Et aujourd’hui, quelle profession exercez-vous ?
Caroline : « Avec notre manufacture Orfève, nous
sommes devenus fabricants de cacao et chocolat,
de la fève à la tablette. À part les industriels, nous
sommes parmi les rares à faire ce métier en Suisse.
Dans les pays anglosaxons, cela s’appelle le “bean
to bar”. »
Pourquoi avez-vous quitté le milieu de
l’horlogerie ou, en tout cas, vous en êtes-vous
éloignés ?
Caroline : « Nous ne l’avons jamais réellement

14:15
 1964 Réédition du modèle de 1964
“Marine Nationale”
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Z RC G E N È V E S A

15 r ue du 3 1 déc emb re - 1 2 0 4 G e n è ve S u i sse - co n t a ct @ z rc1 9 0 4. ch

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RDM WORLD / ITINÉRAIRE
quitté. Nous quittons progressivement le milieu
du conseil et du marketing, secteurs dans
lesquels nous sommes arrivés par les hasards de
nos parcours professionnels. Quand François-
Xavier m’a parlé de son vieux rêve de fabricant de
chocolat, je n’ai hésité que deux heures avant de le
suivre dans cette nouvelle aventure. Et c’est ainsi
qu’est né Orfève. »
François-Xavier : « Quand j’étais adolescent, je
n’avais pas de plus grand plaisir que de passer mes
nuits chez notre ami boulanger. Inutile de dire que
mes journées à l’école me semblaient ensuite très
longues (Rires). Cela doit être à cette période que
l’artisanat s’est ancré en moi et ne m’a jamais plus
quitté. »
Etiez-vous de grands amateurs de chocolat ?
Caroline : « Si on en mange tous les jours ? On peut
répondre par l’afirmative ? » (Rires)
François-Xavier : « Oui ! Surtout depuis que
j’ai découvert, il y a une vingtaine d’années, la
diférence entre chocolatiers, c’est-à-dire les
artisans qui achètent le chocolat de couverture
pour le travailler, et les fabricants de chocolats,
notre métier. Comme dans le secteur du vin dans
lequel je travaillais, le terroir, le cépage, le millésime
ainsi que le travail de “l’œnologue” sont cruciaux
dans l’expérience gustative d’un chocolat. C’est ce
qui m’a toujours fasciné. »
Des parallèles existent-ils entre votre activité
actuelle et celle d’avant?
16:17
Caroline : « Beaucoup ! Au début de l’aventure, nous
n’en avions pas conscience. C’est sur la durée que
nous les avons découverts. »
François-Xavier : « Oh oui ! Pour n’en citer que
les principaux, je dirais le temps, la patience, la
précision, la persévérance et… la passion. »
Le milieu de l’horlogerie vous manque-t-il ?
Caroline : « Je dirais plutôt qu’aujourd’hui nous n’en
avons que le meilleur. Au travers d’Opus Magnum,
nous collaborons encore avec certains acteurs
du secteur, pour lesquels nous avons un respect
infini. Par le biais d’Orfève, nous avons retrouvé
des personnes perdues de vue. Et dans l’absolu,
nous avons gardé des liens étroits avec certaines,
en Suisse et à l’étranger. Le milieu de l’horlogerie,
tel que nous le vivons, est une afaire d’hommes
et de femmes, dont les points communs sont des
valeurs. »
François-Xavier : « Idem ! »
Un moment fort que vous avez vécu en lien avec
l’horlogerie ?
Caroline : « Seulement un ? C’est impossible ! »
(Rires)
François-Xavier : « Quand j’ai engagé Caroline… »
Votre meilleur souvenir lié à votre nouvelle
activité ?
Caroline : « Après plus d’une année d’apprentissage
de ce nouveau métier, François-Xavier a eu les yeux
qui ont brillé de fierté, en septembre 2017. À ce
moment, vous savez que le perfectionniste qu’il est
n’aura de cesse d’améliorer son produit, et surtout
qu’il est enfin heureux du résultat. »
François-Xavier : « Lorsque nous avons décidé
de nous lancer dans l’aventure Orfève, cela a été
l’un des plus beaux jours de ma vie. J’allais enfin
pouvoir créer de mes mains un produit que j’avais
imaginé, avec toutes les complexités que cela
engendre ! »
Quel regard portez-vous sur l’horlogerie
maintenant que vous avez pris du recul ?
Caroline : « Pas diférent d’avant : un regard
amoureux et critique à la fois… »
François-Xavier : « Un regard toujours aussi
passionné, mais plus tendre que dans le passé. »
Un mot ou un adjectif pour définir l’horlogerie ?
Caroline : « Magique. »
François-Xavier : « Oui, magique. Même
talismanique car on ne peut comprendre le sens
d’une montre mécanique sans tenir compte de sa
fonction symbolique. »
Votre état d’esprit aujourd’hui ?
Caroline : « Apaisé car nous avons peut-être enfin
trouvé la nouvelle adresse où nous allons installer
notre manufacture Orfève. Stay tuned ! »
François-Xavier : « Angoissé car vous n’imaginez
pas tout ce que Caroline veut sortir de notre atelier,
la patience n’est définitivement pas son point
fort. » (Rires)
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RDM WORLD / PARTENARIAT

LE MANS CLASSIC 2018 :

MÉCANIQUE ULTIME
Comme chaque année, Le Mans Classic a été l’occasion de voir s’élancer sur la piste des voitures d’exception. Mais
pas seulement. Pour cete version 2018, une vente aux enchères et diverses festivités ont été proposées aux visiteurs.
Et Richard Mille, principal partenaire de l’événement, a présenté une édition limitée dédiée à la course. Par Victor Miget

Le Mans Classic est passé à la vitesse supérieure

pour son édition de 2018, avec une hausse de
fréquentation de 10 %, soit 135 000 spectateurs. Et
ce sont 700 modèles de compétition historiques,
pas moins de 200 clubs, 1 000 pilotes et
10 anciens gagnants des 24 Heures du Mans que
les organisateurs Peter Auto et l’Automobile Club
de l’Ouest ont accueillis. Principal partenaire de
l’événement, la maison Richard Mille a donné le top
départ des courses : ce sont, en efet, ses invités,
partenaires ou simplement amis de la marque, qui
se sont pliés à l’exercice, tels le futur pilote de
Formule E Felipe Massa et le pilote WRX Sébastien
Loeb qui ont lancé cette 9e édition. Ou encore le
footballeur Didier Drogba qui a donné le départ du
Little Big Mans. L’horloger avait, en outre, convié,
Mike Flewitt, CEO de McLaren Automotive.

Hautement sportif
Au programme, les habituels six plateaux, dont le
premier qui regroupe les voitures d’avant-guerre
(1923-1939), et le groupe C qui correspond aux
bolides du Mans ayant couru entre 1923 et 1993.
Et aussi un nouveau plateau : le Global Endurance
Legends, pour les GT1 et autres LMP1 des années
1990 et 2000. L’événement a ainsi complété sa
frise chronologique jusqu’en 2016 avec les Audi R8,
Bentley Speed 8, Peugeot 908 HDI, McLaren F1 GTR et
Maserati MC12.
Cette version 2018 a été également l’occasion
de célébrer les 70 ans de Porsche et les
40e anniversaire de la victoire d’Alpine aux 24 Heures
du Mans. Et aussi d’adjuger une Mercedes Roadster
300 SL pour une somme rondelette lors de la vente
aux enchères Artcurial Motocars.
Mais assez parlé de grosses cylindrées. La
mécanique horlogère avait également pignon sur
rue. Richard Mille a présenté sa dernière montre
sportive dédiée à la course, la RM 11-03 Le Mans
Classic. Une édition limitée très sportive de
150 pièces en céramique blanche.
Au chapitre des souvenirs, on pouvait repartir
avec Car Racing 1965, volume 1, inaugurant une
série publiée par les Éditions Cercle d’Art et
l’agence photo DPPI Images. Cet ouvrage regroupe
les archives inédites de photos de courses En tout, 8 500 voiures de 60 marques diférentes ont été présentées lors de cet événement,
dont Richard Mille est le partenaire principal
automobiles sur routes et circuits, capturées en
1965 par DPPI.

18:19
concept by Ekaterina Sotnikova
RDM WORLD / FOCUS

5E TOUR DE PISTE DES 24 H DU TEMPS

Pour sa cinquième édition, les 24 H du temps de Besançon atire une fois de plus l’atention sur l’horlogerie régionale.
Si l’événement metait à l’honneur des créateurs horlogers, d’autres acteurs du secteur, tels que centres de formation,
musées, ou encore artistes, ont abordé le sujet à leur manière. Par Victor Miget

Il n’y a pas qu’en Suisse que se tiennent des
manifestations liées aux montres. De l’autre côté
de la frontière, à Besançon, capitale française de
l’horlogerie, se tiennent depuis cinq ans les 24 H du
temps. Un événement proposé par la Société française
des microtechniques et de chronométrie, qui anime
la ville pendant deux jours et place sous le feu des
projecteurs l’horlogerie franc-comtoise, quelque
peu éclipsée par les puissantes maisons horlogères
helvétiques. Cette cinquième édition, qui s’est tenue
du 23 au 24 juin 2018, a une fois de plus célébré
l’horlogerie au sens large. Si évidemment le produit
fini était au centre de l’attention, marques horlogères,
créateurs, centres de formation et musées se sont
partagés la vedette dans la cour du musée du Temps de
Besançon et sur la place Granvelle. À titre d’exemple, les
18 600 visiteurs ont pu approcher les créations de SMB
LIP, Pequignet, Michel Epenoy, Claude Meylan, Dodane,
Berthet, Utinam, la manufacture Vuillemin ou Temanus
et Mlle Anne, exposées dans la cour du musée.
L’horlogerie dans son large spectre
L’événement se voulait ouvert, abordant l’horlogerie
au sens large. Une place de choix a donc été faite
à deux créateurs de bijoux – L’écrin du Temps et
Les créations PVP –, ainsi qu’à un sculpteur, Jean
Marguin. Tous créent à partir de pièces horlogères.
Et histoire d’élargir encore un peu plus le cercle,
Ralph Schaefer, entomologiste (scientifique
spécialisé dans l’étude des insectes), a présenté
ses œuvres d’inspiration steampunk. Soit des
petites bêtes troquant carapaces et pattes pour
des engrenages, rouages et aiguilles. Le temps a
même pris la forme d’un spectacle, Time 0’clock,
présenté par le théâtre du Vertige. Les visiteurs ont
également eu la possibilité de participer à un jeu
pour tenter de gagner 60 montres.
Le musée de l’Horlogerie de Morteau n’était pas
en reste, proposant des activités ludiques, quizz
et puzzles, pour apprendre les grandes dates de
l’horlogerie. Ou encore pour découvrir les outils
typiques, souvent énigmatiques, servant à la
confection des montres.
L’Afaha, Association française des amateurs
d’horlogerie ancienne, a animé une bourse horlogère

20:21
 La cinquième édiion des
24 H du temps a accueilli
18 600 spectateurs,
qui ont pu découvrir
l’horlogerie de la réion et
pariciper à de muliples
acivités et présentaions.

où il était possible de faire quelques petites afaires.

Les chineurs pouvaient, en efet, apporter leurs
vieilles pièces et repartir avec d’autres.

Des formations en formation

Comme devenir horloger ne s’invente pas, les
écoles et organismes de formation spécialisés
étaient évidemment de la partie. Parmi lesquelles
le lycée Edgard Faure, le Greta du Haut-Doubs,
l’Afpa, Femto ST, l’académie de Besançon ou
encore l’ENSMM. L’objectif était davantage d’ordre
pédagogique, par exemple renseigner les visiteurs
sur le fonctionnement des mécanismes horlogers et
leur fabrication. Et, qui sait, peut-être susciter au
passage quelques vocations…
RDM WORLD / PROJECT’HEURE

GARMIN SE CONNECTE AUX SPORTIFS

Garmin dévoile une nouvelle série de montres connectées, Garmin® Fēnix® 5 Plus, qui embarque
toujours plus de fonctionnalités. À tel point que ces pièces semblent conçues pour accompagner
l’utilisateur, avant, pendant et après sa séance de sport. Par Victor Miget

À l’image d’un smartphone, la montre connectée
embarque toujours plus de technologies. Dernier
fait d’armes chez les écrins connectés, la nouvelle
série Garmin® Fēnix® 5 plus, une sportive aux
nombreuses fonctionnalités destinée aux sportifs
et baroudeurs, que ce soit pour préparer sa séance
de sport ou son excursion, l’endurer et récupérer.
« Cette série n’est pas le remplacement de la série
fēnix 5, mais une évolution. Nous avons ajouté
quelques-unes de nos fonctionnalités les plus
prisées – cartographie intégrée, musique, paiement
sans contact – à chaque nouveau modèle de la
série fēnix 5 Plus. En outre, avec la fonction Pulse
Ox sur le fēnix 5X Plus, nos utilisateurs peuvent se
dépasser toujours plus », a déclaré Martin Resch,
responsable produits outdoor pour la région EMOA.
Mais avant de partir éliminer les calories, encore
faut-il planifier son parcours. Pour se faire,
la gamme est dotée d’une réception satellite
multiréseau, GPS, GLONASS et du système Galileo.
La montre propose de programmer un itinéraire pour
un jogging ou une randonnée. Elle embarque, entre
autres, des données cartographiques servant à la
navigation et à la géolocalisation. À cela s’ajoute
Trendline, un générateur d’itinéraires populaires,
qui va utiliser les données de Garmin Connect,
définir et catégoriser les circuits en fonction de leur
popularité.
De façon à rendre l’efort plus agréable, les montres
ont une capacité de stockage de 500 titres
musicaux. Avec un léger avantage pour les
utilisateurs de Deezer, qui pourront télécharger
leurs playlists hors ligne et transférer de la musique
depuis un ordinateur. Il sufit ensuite de connecter
des écouteurs Bluetooth et c’est parti.
Des modèles qui analysent le sang
Au cours de sa séance de sport, quantité de
programmes vous tiendront informés sur votre état
physique. Le modèle Fēnix 5X Plus est notamment
équipé du capteur Pulse Ox, qui analyse la saturation
du sang en oxygène. L’option peut sembler superflue
mais s’avèrera utile aux sportifs pratiquant en
altitude – ces derniers pourront adapter alors leur
efort en fonction des résultats.
D’autres fonctions visent à surveiller les conditions
physiques. Running Dynamics, par exemple, donne
accès aux indicateurs physiologiques de l’utilisateur,

22:23
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ACCOMPAGNÉS DE LEURS FICHES TECHNIQUES ET DE LEURS PRIX

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RDM WORLD / PROJECT’HEURE

à ses statistiques, sa progression... Elle évalue

l’historique d’entraînement et indique s’il faut
poursuivre ses eforts ou, au contraire, lever le pied.
Une autre fonctionnalité, ClimbPro, se destine aux
coureurs et cyclistes qui s’entraînent dans des lieux
vallonnés. Elle va analyser le profil altimétrique d’un
parcours et détecter les sections de montée, en
afichant la distance, la pente, etc. L’athlète sait
alors où et quand arrivent les dificultés.
Après l’efort, le réconfort. Les montres sont
également équipées de Garmin Pay, un mode de
paiement sans contact pour s’acheter une bouteille
d’eau ou encore une sucrerie après sa séance.
Evidemment, toutes ces fonctionnalités
consomment de l’énergie. Dès lors, mieux vaut
prêter attention à l’autonomie de l’appareil en
fonction de l’utilisation qui en est faite. Pour
exemple, les modèles Fēnix 5S Plus, Fēnix 5
Plus, Fēnix 5X. En mode smartwatch, ils ont une
autonomie d’une semaine pour le premier, de
10 jours pour le deuxième contre 20 pour le dernier.
Une autonomie qui passe à 11, 19 et 33 heures
une fois le GPS activé. En revanche, si l’on rajoute
la musique, elle tombe à 4, 8 et 13 heures. Un
économiseur d’énergie a été prévu pour accroître
l’autonomie.

Une sportive qui change d’allure

Toute cette technologie ne se cache pas dans
une grosse unité centrale, mais derrière de petits
boîtiers de 42, 47 et 51 mm. Disponibles par exemple
en une version avec lunette en acier inoxydable,
traitement PVD et bracelet en silicone, ou encore
avec lunette en titane haute performance et
bracelet en titane brossé. Un écran couleur Garmin
Chroma Display avec rétroéclairage LED assure une
meilleure lisibilité en plein soleil et pour les nageurs,
les montres sont étanches à 100 mètres.
Compatibles avec Connect IQ, la série peut être
personnalisée via des widgets, des champs de
données, des applications ou encore des fonds
d’écran. Le bracelet QuickFit, qu’il soit en silicone,
en cuir ou en titane, est interchangeable et dévoile
de nouvelles couleurs telles que le bleu lagon, le vert
d’eau et l’orange vif. De quoi rester visible sur les
pistes.

La série fēnix 5 Plus est disponible

en boîiers de 42, 47 et 51 mm, avec
lunete en acier inoxydable raité PVD
et bracelet en silicone, ou avec lunete
et bracelet en itane. Elle intère les
foncionnalités les plus prisées comme
la cartoraphie intérée, la musique et
le paiement sans contact.

24:25
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vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour les informations vous concernant.
RDM WORLD / BOUTIQUES

FRONT ROW HORLOGER

Paris, Londres, New York, Genève… Capitales ou hot spots, les marques horlogères
colonisent les meilleurs emplacements. À vos cartes ! Par Stephan Ciejka

LONDRES
Oficine
Panerai
30, New Bond Street

Hublot
Bond Street

PARIS
Hublot
55, rue Pierre-Charron

GENÈVE
Hublot
NEW YORK 86, rue du Rhône

Jacob & Co
2 E 55th St, New York, NICE
NY 10022, Etats-Unis
Hermès
8 avenue de Verdun

MONACO
Hermès
11-15, avenue
de Monte-Carlo

26:27
 ▶ Jacob & Co, New York: la boutique historique de la
prestigieuse maison horlogère et joaillère, située au coin de
la 57e rue, entre les emblématiques Park et Madison avenues
de Manhattan, a réouvert ses portes. Fondateur et président,
Jacob Arabo a travaillé en étroite collaboration avec Roman
Vnoukov, de Design Studio Romani. Entre autres matériaux
utilisés, le bois zébré de l’espace de vente et les bureaux de la
direction, le verre trempé… En outre, le motif géométrique de
la façade et du plafond est apparu pour la première fois sur le
cadran de la montre Astronomia Meteorite, en 2016. (48 East 57
Street, New York, NY 10022)

▶ Breitling, Beijing: l’horloger a célébré, en juin dernier,

l’ouverture officielle de sa première boutique phare en Asie, à
Beijing. Le PDG de Breitling, Georges Kern, était présent pour
la cérémonie avec Jacques Bothelin, capitaine du Breitling
Jet Team, l’acteur chinois Lei Jiayin et la célèbre actrice et
chanteuse chinoise Han Xue. (WF Central, Beijing).

▶ Hermès, Nice et Monaco: situés face à la mer, les magasins

de Monaco et de Nice ont rouvert leurs portes pour révéler les
collections des quinze métiers d’Hermès à la clientèle de la
Côte d’Azur. L’atmosphère du Midi se diffuse subtilement dans
les lignes et les tons de ces deux écrins redessinés par l’agence
d’architecture RDAI. (8, avenue de Verdun et 11-15, avenue de
Monte-Carlo)

▶ Hublot, Paris: c’est au cœur du Triangle d’or et à deux pas

de l’avenue des Champs-Elysées que la marque horlogère,
en partenariat avec Arije, a installé sa troisième boutique
parisienne, après celle de la rue Saint-Honoré en 2007, le
flagship de la place Vendôme en 2011. Alcantara gris, verre
ou encore laiton poli confèrent à cet écrin de 49 m2 une
atmosphère de luxe, modernité et innovation pour dévoiler les
garde-temps de la maison. (55, rue Pierre-Charron).

▶ Hublot, Genève: à seulement 25 km de sa manufacture, la

boutique occupe l’une des adresses les plus convoitées de la
ville près de la place Longemalle, à deux pas du lac. Soit l’un des
plus beaux sites de Genève et de prestigieux voisins. (86, rue
du Rhône).

▶ Hublot, Londres: le 3 juillet, les clients ont pu découvrir

la nouvelle boutique phare de l’horloger, située à l’extrémité
sud, la plus luxueuse, de Bond Street, à Londres. Cet écrin
BEIJING de 200 mètres carrés se trouve juste entre le joaillier de luxe
de Grisogono et Chopard. Autres voisins prestigieux, Patek
Breitling Philippe, Wempe et Rolex. (Bond Street)
WF Central, Beijing
▶ Officine Panerai, Londres: créée par la célèbre architecte
et designer Patricia Urquiola, cette nouvelle boutique de 150 m2
sur deux niveaux est le premier magasin Panerai monomarque
au Royaume-Uni et la plus grand d’Europe derrière la boutique
de Florence. (30, New Bond Street)
LA D DE DIOR :
15 ANS
DE MAGIE DIOR
15 ANS DÉJÀ ! C’ÉTAIT EN 2003, VICTOIRE DE CASTELLANE,
DIRECTRICE ARTISTIQUE JOAILLERIE DE LA CÉLÈBRE
MAISON DE L’AVENUE MONTAIGNE, SIGNAIT SA PREMIÈRE
MONTRE. DEPUIS CE JOUR, LA D DE DIOR VIT, ÉVOLUE ET
SE MÉTAMORPHOSE, ANNÉE APRÈS ANNÉE.
SE RÉINVENTANT SANS CESSE TOUT EN RESTANT FIDÈLE
À SES RACINES ET À SON INSPIRATION ULTRAFÉMININE,
À LA FOIS PÉTILLANTE, COLORÉE ET RAFFINÉE.
LA SÉDUCTION DANS LA CONTINUITÉ… PAR HERVÉ GALLET

LA D DE DIOR SATINE : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE, DIAMÈTRE 36 MM – LUNETTE ET COURONNE

EN OR JAUNE SERTI DE DIAMANTS (116 DIAMANTS, ENVIRON 0,98 CARAT) – CADRAN EN MALACHITE
LIGNÉE – AIGUILLES FORME DAUPHINE POLIES COULEUR OR JAUNE – MOUVEMENT QUARTZ ASSURANT
LES FONCTIONS HEURES ET MINUTES – ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – BRACELET EN ACIER MAILLE
MILANAISE AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE EN ACIER SERTI DE DIAMANTS – SWISS MADE.
COVER STORY → 28_29
EN CRÉANT LA D DE DIOR, VICTOIRE
DE CASTELLANE A MIS LE TEMPS À NU
Célébrer un anniversaire est toujours l’occasion
TOUTE SA SINGULARITÉ TIENT
de mesurer le chemin parcouru et de se souvenir DANS SA FÉMINITÉ ASSUMÉE
des étapes marquantes d’une vie. Si La D de Dior
n’a que quinze ans, l’existence de cette montre
S’INSPIRANT DE LA
emblématique a pourtant déjà été rythmée par SOBRIÉTÉ DES FORMES
nombre de temps forts. Autant de marches gravies
qui ont donné naissance à des versions classiques
DES MONTRES D’HOMME.
ou audacieuses, sages ou impertinentes, virginales
ou pétillantes.
Il est vrai que lorsque la fée qui s’est penchée sur
son berceau n’est autre que Victoire de Castellane,
déjà fondatrice en 1998 de la joaillerie Dior, on
pouvait se douter que son premier garde-temps
allait faire parler de lui, tant est flamboyante la
personnalité de la directrice artistique Joaillerie de
l’illustre maison parisienne.
Pourtant, c’est dans l’épure et la sobriété qu’est
apparue, en 2003, La D de Dior. Une simplicité
voulue et revendiquée par sa créatrice, qui confie
s’être inspirée de la pureté des modèles masculins
des années 1970 auxquels elle a ajouté une part
de féminité. Victoire de Castellane parla même du
temps « mis à nu dans sa plus simple expression:
deux aiguilles, pas d’index, pas de guichet ».
Un simple tête-à-tête entre la montre et la femme qui
la portait au poignet.
Même si La D de Dior est aussitôt devenue une icône
de l’horlogerie féminine, jamais elle ne se figea dans
son succès. Au contraire, la directrice artistique
veilla à la faire évoluer en permanence. Par son
diamètre, tout d’abord : 38 mm à l’origine, puis
19 mm en 2009, avant d’arborer des dimensions
différentes, 25 ou 36 mm. Par ses matériaux : or
ou acier. Par ses versions, classiques ou serties de
pierres précieuses. Par ses mouvements : à quartz
ou mécaniques. Par ses couleurs, du blanc pur aux
couleurs vives les plus éclatantes et même fluo. Par
ses bracelets, raffinés en taffetas de satin noir ou
modernes en maille milanaise.
Que ce soit par le choix des coloris – rouge vif, La D de Dior explore le monde de la haute joaillerie dans sa version Abeille, avec
par exemple – ou la mise en avant d’éléments 1 169 diamants sertis pour un total de 13,8 carats.
esthétiques particuliers comme la rose des vents
mobile présente sur un modèle, l’esprit couture de
Christian Dior a toujours flotté sur chacune des
évolutions de la montre. À l’image de La D de Dior Avec son diamètre de 36 mm, La D de Dior
Satine, lancée en 2016, qui illustre à elle seule les Satine joue avec les codes du masculin-féminin
liens entre horlogerie et haute couture. Son bracelet caractéristiques de la collection, que rehausse
lui confère en effet l’allure d’un ruban de métal – encore un cadran malachite d’un vert incomparable.
concept s’inspirant directement des rubans de satin Et cultive l’éblouissement de la haute joaillerie avec
chers autrefois à Christian Dior. la version La D de Dior Abeille 25 mm…

LA D DE DIOR ABEILLE (À DROITE) : BOÎTIER EN OR BLANC, DIAMÈTRE 25 MM – CARRURE ET COURONNE PAVÉES

DE DIAMANTS EN SERTI NEIGE – LUNETTE DENTELÉE ET CISELÉE SERTIE DE DIAMANTS – FOND DU BOÎTIER
DÉCORÉ D’UNE COURONNE PERLÉE – CADRAN EN OR BLANC PAVÉ DE DIAMANTS EN SERTI NEIGE, AVEC
4 INDEX EN DIAMANTS SERTIS CLOS – AIGUILLES NOIRCIES SERTIES DE DIAMANTS – MOUVEMENT QUARTZ
ASSURANT LES FONCTIONS HEURES ET MINUTES – ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – BRACELET EN OR BLANC AVEC
CHATONS EMMAILLÉS ET ARTICULÉS, SERTIS DE DIAMANTS – SWISS MADE.
 COVER STORY → 30_31
UNE MONTRE FÉMININE PARÉE
D’UNE SÉDUCTION PLURIELLE____________
LA MINI D DE DIOR ROSE DES VENTS
MULTIPLIE LES SYMBOLES_______________
 COVER STORY → 32_33
LA D DE DIOR : UN VISAGE
TOUJOURS RENOUVELÉ
BOUSSOLE TOURNANT LIBREMENT,
COULEUR VIVE, ESPRIT COUTURE :
TOUT L’UNIVERS DE CHRISTIAN DIOR
S’EXPRIME DANS UNE MONTRE
On le sait aujourd’hui, les sources d’inspiration
de Christian Dior étaient aussi nombreuses que UNIQUE.
variées. Les couleurs, les fleurs, certains chiffres,
notamment le 8, les fêtes somptueuses, les bals...
Des passions nées de son enfance et restées
vivaces tout au long de sa vie.
Ses primes années passées en partie au bord
de la mer, en Normandie, ont ainsi été à l’origine
de son goût pour les horizons lointains, le grand
large, les paysages d’ailleurs. Des voyages,
réels ou imaginaires, que symbolise un élément
ornemental particulier : la rose des vents.
C’est en effet, à Granville, que Christian Dior
passa son enfance. La maison de ses parents
avait été baptisée « Les Rhumbs », en référence
aux trente-deux divisions d’une rose des vents
dessinée sur certaines cartes marines. La façade
de la belle bâtisse était tournée vers la mer et
le petit garçon pouvait laisser libre cours à ses
rêveries en contemplant le ballet des bateaux.
En référence au nom de la maison, une mosaïque
dessinée au fond d’un bassin creusé dans le
jardin reprenait le motif d’une rose des vents.
Un point d’eau trônant au milieu d’un décor
floral, où l’aubépine, le réséda, et surtout la rose,
offraient couleurs vives et parfums enivrants.
Devenu adulte, Christian Dior garda au fond de
lui ces images, ces parfums… Et il conserva dans
sa mémoire cette fameuse rose des vents qui,
par sa forme, devint son étoile protectrice. Et la
rose resta éternellement sa fl eur préférée.
Aujourd’hui, ces deux symboles essentiels de
l’univers Christian Dior sont plus présents
que jamais grâce à l’une des montres les plus
étonnantes dessinées par Victoire de Castellane : Portée sur un bracelet de tafetas de soie noir, La D de Dior Cocotte 38 mm rend
La Mini D de Dior Rose des Vents. Un modèle aussi hommage aux passions de Christian Dior.
unique en son genre au sein de la collection
puisqu’elle dispose d’un élément mobile capable
de tourner sur lui-même comme une boussole au
gré des mouvements du poignet. fleur fétiche. Toute l’histoire de la maison est là,
C’est pour le compte de Dior Joaillerie que la en filigrane. »
directrice artistique conçut d’abord la ligne Rose Cette collection Rose des Vents a grandi,
des Vents, comme elle le raconte. « Je suis partie réunissant à présent des médaillons, des colliers,
de l’idée d’un petit pendentif à motif. Derrière le des sautoirs, des boucles d’oreilles, des bagues,
symbole du voyage, on retrouve l’étoile porte- des bracelets et des montres mettant en scène la
bonheur de Christian Dior, mais aussi la rose, sa rose des vents si chère à Christian Dior.

LA MINI D DE DIOR ROSE DES VENTS (À GAUCHE) : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE, DIAMÈTRE 19 MM – LUNETTE
GRAIN DE RIZ SOULIGNÉE D’UN MILLE-GRAIN – COURONNE SERTIE DE DIAMANTS – CADRAN LAQUÉ ROSE FLUO
– ROSE DES VENTS MOBILE EN MÉTAL ET LAQUE ROSE FLUO, AIGUILLES FORME DAUPHINE POLIES –MOUVEMENT
QUARTZ ASSURANT LES FONCTIONS HEURES ET MINUTES – ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – BRACELET SATIN NOIR
AVEC BOUCLE À ARDILLON EN ACIER DÉCORÉE D’UN MILLE-GRAIN – SWISS MADE.
LA D DE DIOR ET LA MINI D DE DIOR
SANS CESSE RÉINVENTÉES
DÉVOILÉE LA PREMIÈRE FOIS
Il est des phrases que les amoureuses du style EN 2016, LA D DE DIOR SATINE
Christian Dior aiment lire et relire dans le livre
intitulé Petit Dictionnaire de la mode que le
APPARAÎT AUJOURD’HUI
couturier rédigea en 1954. Par exemple : « Le EN PLUSIEURS NOUVELLES
petit nœud en ruban a toujours été l’un des
accessoires féminins les plus prisés. » Des mots
VERSIONS.
qui n’ont pas échappé à Victoire de Castellane
quand elle conçut, en 2016, le nouveau modèle
La D de Dior Satine.
C’est ainsi que fut imaginée la montre, à porter
sur un bracelet évoquant le fameux ruban de
satin cher à Christian Dior. Mais la directrice
artistique Joaillerie de la maison eut l’idée
audacieuse de remplacer le tissu par du métal.
C’est-à-dire de réinterpréter le principe de la
maille milanaise pour lui insuffler l’esprit couture
du ruban.
Afin de donner au bracelet souplesse, brillance
et raffinement, une machine à tricoter le métal
fut utilisée pour entremêler de façon artisanale
fils d’or ou d’acier. Le résultat fut absolument
conforme aux attentes, La D de Dior Satine
devenant un ruban de métal au poignet. À ce
propos, on peut aussi trouver dans le Petit
Dictionnaire de la mode une phrase tissant un
lien entre les rubans et les poignets : « Il existe
des petits nœuds en ruban dans toutes les tailles
et quasiment toutes les matières. Vous pouvez
les utiliser sur des manches, des poignets. »
Exactement ce qu’avait choisi de faire Victoire de
Castellane…
Deux ans plus tard, La D de Dior Satine se voit
déclinée en plusieurs nouvelles versions. Les deux
premières déclinaisons affichent un diamètre de
25 mm de diamètre et possèdent un cadran en
nacre blanche ou rose. Leur lunette savamment
travaillée offre l’aspect d’une trame de tissu. Bien
évidemment, leur bracelet maille milanaise prend
l’allure d’un ruban. Bleu intense pour le cadran en lapis-lazuli de La Mini D de Dior 19 mm en or
Une troisième interprétation, toujours dans un jaune et acier. Avec lunette et couronne serties de diamants et bracelet en maille
format 25 mm, dispose d’un cadran en laque rouge milanaise.
et d’une lunette en or rose serti de diamants.
Pour s’adapter à tous les poignets et à toutes les
envies, les trois autres versions sont proposées capable de faire concurrence au noir, dont il
en 19 ou 36 mm. Et l’on pourra succomber au a les qualités. Le vert est une couleur belle et
charme d’un cadran bleu en lapis-lazuli, ou vert élégante, celle de la nature. Il y a un vert pour
en malachite. tout le monde et pour toutes les circonstances. »
« Pourquoi se priver de la couleur? », aurait À méditer, en contemplant le cadran de La D de
demandé Christian Dior avant d’ajouter : « Parmi Dior. Pour connaître l’heure, mais surtout pour
toutes les couleurs, le bleu marine est la seule perpétuer l’esprit Christian Dior…

LA D DE DIOR SATINE (À DROITE) : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE, DIAMÈTRE 25 MM – LUNETTE FRAPPÉE D’UN
MOTIF TEXTILE – COURONNE SERTIE DE DIAMANTS – CADRAN EN NACRE BLANCHE SERTIE DE QUATRE INDEX EN
DIAMANTS – AIGUILLES FORME DAUPHINE POLIES – MOUVEMENT QUARTZ ASSURANT LES FONCTIONS HEURES
ET MINUTES – ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – BRACELET EN ACIER INOXYDABLE MAILLE MILANAISE AVEC BOUCLE
DÉPLOYANTE EN ACIER – SWISS MADE.
 COVER STORY → 34_35
QUAND DIOR RÉINTERPRÈTE LE PRINCIPE DE
LA MAILLE MILANAISE_________________
 RDM TECHNICS → 36_37
ROGER DUBUIS : LE RETOUR DES CHEVALIERS
DE LA TABLE RONDE___________________
DANS LA RICHE COLLECTION
EXCALIBUR DE ROGER DUBUIS, LES
CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE
TIENNENT UNE PLACE À PART. LA
PREUVE AVEC LA TROISIÈME ÉDITION
DE CETTE SÉRIE LIMITÉE ONIRIQUE, À
Un design extraverti et futuriste, un mécanisme L’EXTRAVAGANCE DÉLIBÉRÉE.
relevant des plus hauts standards de la maîtrise PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
horlogère, un concept hyperwatch qui réunit une
tradition mécanique siglée du poinçon de Genève,
une légende médiévale et une représentation
tridimensionnelle issue du monde des jeux vidéo…
Rogers Dubuis donne de grands coups d’épée dans le
conformisme horloger.
L’aventure commence en 2013, quand la marque
s’inspire de la légende du roi Arthur et crée la
première Excalibur « Chevaliers de la Table Ronde ».
Très figuratif, ce premier opus reproduisait en émail
vert et blanc, la table ronde telle que voulue par
le roi Henri VIII d’Angleterre dans son château de
Winchester. Finement gravés et sculptés, 12 chevaliers
siègeaient sur les douze secteurs du cadran et leurs
épées, tels des index, pointaient la rose rouge et
blanche des Tudors placée au centre. Cette édition,
déjà limitée à 28 exemplaires, connaîtra, en 2015, une
seconde version plus sobre dans une boîte en or gris
ou la table, toute de jade noir, sera finement gravée
d’arabesques celtiques.

Entre horlogerie et sculpture contemporaine

Avec cette troisième version, ce sont des chevaliers
sculptés en low poly, qui s’invitent autour d’une
table ronde en émail bleu sculpté en blocs massifs
évoquant l’île mythique d’Avalon où aurait été forgée
Excalibur, l’épée du roi Arthur. Cette approche
artistique très contemporaine du low poly, née
de la modélisation 3D des jeux vidéo, en surfaces
polygonales pour sculpter les 12 figurines d’or rose,
atteste, dans une combinaison de matériaux et
de techniques inattendues, de la créativité et du
dynamisme inégalés des artisans Roger Dubuis.
Côté horlogerie, l’imposante boîte en or rose
de 45 mm de diamètre protège un mouvement
manufacture à remontage automatique affichant
heures et minutes. Doté d’une réserve de marche
de 48 heures, il est fini à la main selon les critères
traditionnels imposés par le Poinçon de Genève.
Cette édition limitée, entre horlogerie et sculpture
contemporaine, ravira les collectionneurs extravertis.

EXCALIBUR « CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE », ÉDITION LIMITÉE À 28 EXEMPLAIRES : BOÎTE EN OR ROSE,

45 MM DE DIAMÈTRE – CADRAN EN ÉMAIL BLEU, INDEX FIGURINES 3D POLYGONALES EN OR ROSE – MOUVEMENT
MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE RD 821, 33 RUBIS, RÉGLAGE FIN PAR RAQUETTE À COL
DE CYGNE, RÉSERVE DE MARCHE DE 48 HEURES – AFFICHAGE DES HEURES ET MINUTES, FINITIONS RHODIÉES
« CÔTES DE GENÈVE », POINÇON DE GENÈVE – BRACELET EN ALLIGATOR BLEU.
 RDM TECHNICS → 38_39
IWC : UNE PORTUGAISE CHRONOGRAPHE
POUR LA BLUE EDITION BUCHERER________
OR & AZUR, LES COULEURS FÉTICHES
DE LA BLUE EDITION DE BUCHERER,
Le bleu de l’océan et l’or rose des anciennes boîtes PARENT AUJOURD’HUI UNE IWC DE
de montres de poche, qui ont inspiré le concept
« Portugaise » au début du siècle dernier, se
LA SÉRIE PORTUGAISE CLASSIQUE EN
retrouvent naturellement réunis pour cette version VERSION CHRONOGRAPHE. ENTRE
exclusive du Chronographe Classique d’IWC dans la
collection Blue Edition de Bucherer. Laquelle comprend VINTAGE ET POSTMODERNE.
18 garde-temps exclusifs, nés de la collaboration entre PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
ce distributeur et 11 manufactures horlogères.
Aujourd’hui, la collection accueille cette Portugieser
Chronograph Classic, associant de façon exclusive
un cadran bleu soleil satiné soleillé et un boîtier en or
rouge.

Visage très épuré

Les 88 pièces de cette série limitée reçoivent le
mouvement de manufacture IWC 89361, permettant
un affichage original et pratique des temps
chronométrés jusqu’à douze heures dans un compteur
unique à 12 h. Les deux aiguilles superposées
permettent ainsi de lire les heures et minutes écoulées
comme sur un cadran classique. Dépourvu d’un
sous-compteur, ici superflu, ce grand chronographe
offre ainsi un visage très épuré. Quant au
mouvement, il bénéficie de deux précieuses fonctions
supplémentaires : une remise à zéro instantanée
« flyback » et l’arrêt seconde pour la mise à l’heure
précise.
En outre, si le remontage automatique est assuré
par le système Pellaton caractéristique d’IWC, ce
mécanisme a été modernisé par l’ajout d’un ensemble
roue automatique et pignons produits sous la forme
d’un composant intégré unique en céramique.
L’interaction continuelle et bidirectionnelle de la
came et de ses cliquets s’effectue pratiquement sans
usure. Au chapitre des finitions de haute horlogerie
du mouvement, tels les côtes de Genève et le perlage,
elles sont visibles à travers le fond saphir. Ce dernier
est signé IWC et Bucherer, et gravé sur son pourtour
du numéro de la série. Côté cadran, les bords
subtilement arqués du verre le recouvrant et la lunette
légèrement concave lui offrent une belle ouverture,
tout en laissant apparaître le boîtier très équilibré
malgré ses généreux 42 millimètres. Il conserve ainsi
une harmonie classique et les lignes caractéristiques
des grandes Portugaises d’IWC.
Ce garde-temps est livré sur un bracelet en alligator
grandes écailles de couleur brune, assorti à l’or rose
du boîtier.

PORTUGIESER CHRONOGRAPH CLASSIC, BLUE EDITION BUCHERER, SÉRIE LIMITÉE À 88 EXEMPLAIRES :

BOÎTIER EN OR ROUGE, 42 MM DE DIAMÈTRE, ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – GLACE ET FOND SAPHIR – FONCTION
CHRONOGRAPHE « FLYBACK », DEUX COMPTEURS À TOTALISATEUR, DEUX AIGUILLES DANS SOUS-CADRAN À
12 H, PETITE SECONDE À 6 H ET GUICHET DE DATE – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE
MANUFACTURE IWC CAL. 89361, 68 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – BRACELET EN ALLIGATOR BRUN, BOUCLE
ARDILLON OR ROSE.
 RDM TECHNICS → 40_41
ULYSSE NARDIN : MARINE ET URBAINE______
LA COLLECTION MARINE TORPILLEUR
D’ULYSSE NARDIN COMPTE DEUX
NOUVEAUX MEMBRES. SIGNE
DISTINCTIF : LE MINIMALISME RAFFINÉ
DES LIGNES, SOULIGNÉ PAR UN
CADRAN NOIR OU GRIS MÉTAL.
QUAND L’HÉRITAGE MARIN DE LA
Elle avait suscité l’enthousiasme dès sa sortie avec MARQUE RENCONTRE LE STYLE
son design sobre, intemporel, mais parfaitement
inscrit dans l’air du temps, et son cadran blanc ou
CONTEMPORAIN.
PAR ODILE HABEL
bleu. La Marine Torpilleur d’Ulysse Nardin revient cette
fois en deux nouvelles versions.
La boîte de 42 mm, qui a été retravaillée avec des
cornes allongées plus légères, une lunette cannelée
fixe plus mince et un rehaut plus fin, adopte l’or rose
avec cadran noir et doré, ou l’acier inoxydable avec
cadran gris dans une version boutique exclusive.

Digne héritière
Toute la personnalité de la montre repose notamment
sur son cadran habillé de chiffres romains allongés
et d’aiguilles poire couleur or rose, assorties aux
indications « haut » et « bas » de la réserve de marche
dans un compteur à 12 h.
La couronne vissée porte, gravé, le logo Ulysse Nardin.
À 6 h, au centre du compteur de la petite seconde,
se trouvent le guichet de la date et le logo rouge
« 1846 », référence à l’année de naissance de la
maison.
Ce garde-temps précieux, qui se porte sur un bracelet
en alligator, est animé par le mouvement UN-118, soit
le calibre à remontage automatique de la Marine
Chronometer produit en interne, doté d’une réserve de
marche de 60 heures et équipé de l’échappement à
ancre propriétaire en silicium.
Pour Patrick Pruniaux, CEO d’Ulysse Nardin, la Marine
Torpilleur est une « interprétation moins formelle et
plus moderne de l’emblématique Marine Chronometer
Ulysse Nardin. Elle est la digne héritière de deux
innovations révolutionnaires datant du début du
XIXe siècle. La première est bien connue des amoureux
d’Ulysse Nardin: il s’agit du célèbre chronomètre
de poche, dont la fiabilité et la précision sans
précédent ont permis d’ouvrir les océans du monde Version en acier inoxydable
aux marchands, aux navigateurs et aux aventuriers.
La seconde est le torpilleur. Ce vaisseau de combat
rapide, agile et équipé d’une nouvelle arme, la
torpille autopropulsée, faisait aisément le poids face
aux autres bâtiments plus lourds et plus lents qui
régnaient auparavant sur les mers. »

MARINE TORPILLEUR : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE OU OR ROSE, 42 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE UN-118,

ÉCHAPPEMENT DIAMONSIL BREVETÉ, MOUVEMENT AUTOMATIQUE – CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE PAR LE COSC,
INDICATEUR DE LA RÉSERVE DE MARCHE À 12 H, PETITE SECONDE ET GUICHET DE DATE ROND À 6 H, CORRECTEUR
DE DATE VERS L’AVANT OU L’ARRIÈRE – CADRAN NOIR OU GRIS, CHIFFRES ROMAINS – ÉTANCHÉITÉ À 50 MÈTRES –
BRACELET EN ALLIGATOR, BOUCLE DÉPLOYANTE.
 RDM TECHNICS → 42_43
FRANCK MULLER : LA GIRLY TOUCH
SUR LE GREEN________________________
AVEC SON LOOK INSPIRÉ D’UNE
BALLE DE GOLF, LA BACKSWING LADY
DE FRANCK MULLER ASSOCIE
UN DESIGN ORIGINAL, UN RIEN GIRLY,
À UNE GRANDE TECHNICITÉ.
UN MODÈLE À PORTER SANS CRAINTE
SUR UN TERRAIN DE GOLF.
PAR ODILE HABEL

Lacoste Ladies Open de France, Evian Championship

2018, Ryder Cup 2018… Le temps passe et
l’engouement pour le golf ne se dément pas. Et si
certains, ou plutôt certaines, hésitent encore à se
mettre au golf, Franck Muller leur donne ici une bonne
raison de le faire avec sa montre féminine Backswing.
Un mélange très réussi de glamour et de technologie,
puisque le modèle est paré pour affronter tous les
greens. En effet, les vibrations sont absorbées grâce
à des amortisseurs en silicone sur le mouvement
mécanique à remontage automatique.
Mais le charme de la Backswing Lady repose avant
tout sur son look blanc et rose, plein de fraîcheur,
qui donne envie de l’adopter même si l’on n’est pas
golfeuse.

Motif balle de golf

La boîte Vanguard, parfaitement galbée, en acier
inoxydable et aux dimensions généreuses – 42,30
x 32 mm – reprend l’apparence réaliste d’une balle
de golf, mais avec beaucoup d’élégance. Le cadran
accueille de grands chiffres arabes blancs au
pourtour délicatement souligné de rose, offrant ainsi
une lecture facile de l’heure. La montre possède les
fonctions heures, minutes et secondes.
Une touche girly supplémentaire est apportée par le
bracelet rose cousu main en cuir et caoutchouc, orné
d’un motif de balle de golf.
Dans la version masculine, les couleurs sont aussi
de mise – on retrouve le vert et l’orange, teintes
emblématiques du golf, notamment sur le cadran
et les poussoirs « score » et « reset ». Le modèle est
équipé d’un compteur de coups central, permettant
au propriétaire de garder une trace de tous ses coups.

BACKSWING LADY : BOÎTIER VANGUARD EN ACIER INOXYDABLE, 32 MM (LARGEUR) X 42,30 MM (LONGUEUR)

X 9,90 MM (HAUTEUR), ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – CALIBRE FM 2671, MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE
AUTOMATIQUE, CÔTES DE GENÈVE, RÉSERVE DE MARCHE DE 40 HEURES – CADRAN ASPECT BALLE DE GOLF ET
TRAITEMENT EPOXY, CHIFFRES APPLIQUÉS – BRACELET EN CUIR ET CAOUTCHOUC AVEC MOTIF DE BALLE DE
GOLF.
 RDM TECHNICS → 44_45
LOUIS VUITTON : L’ART DU VOYAGE________
DEUX NOUVELLES VENUES DANS LA
COLLECTION TAMBOUR DE LOUIS
VUITTON : ESSENTIEL GREY GMT &
CHRONOGRAPHE. OU LE CHOIX DU
VOYAGE EN TOUTE ÉLÉGANCE.
PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

La Tambour de Louis Vuitton, c’est avant tout une

boîte. Depuis 2002, la collection rassemble, autour
de cette forme tronconique si particulière, tous
les métiers de la maison. Conçue par La Fabrique
du Temps, elle porte en elle tous les codes de la
marque Louis Vuitton : les douze lettres de son nom
gravées à même la carrure, qui correspondent aux
douze heures ; les cornes, courtes et puissantes, qui
font référence aux poignées des malles anciennes de
Gaston-Louis Vuitton ; les bracelets découpés dans les
plus belles peaux. Désormais interchangeable et ne
nécessitant aucun outil, ce modèle peut se permettre
toutes les audaces, des alligators traditionnels aux
toiles monogrammées en passant par des cuirs
maison. Soit la palette complète de la maroquinerie
Louis Vuitton accessible au poignet.

Nuances de gris
Si les couleurs emblématiques de la maison ont
toujours été le brun et l’or, ces deux « Essential »
jouent, elles, sur les nuances du gris – cadrans
soleillés anthracites et index en acier posés en
applique – que viennent dynamiser quelques notes
rouge vif. Le modèle GMT de 41,5 mm de diamètre
affiche, en voyage, l’heure de résidence grâce à
une grande aiguille rouge parcourant l’échelle du
second fuseau horaire placée sur l’inclinaison du
rehaut interne de la boîte. Doté d’un mouvement
automatique, le chronographe, aux généreuses
dimensions – 44 mm –, offre, quant à lui, trois
compteurs discrètement cerclés de métal poli. Les
fonctions se répartissent en petite seconde à 3 h,
totalisateur 12 heures à 6 h et 30 minutes à 9 h. Les
deux dernières étant différenciées par leurs aiguilles
rouges de même que la seconde centrale. Le tout est
complété par un discret guichet de date à 4 h.

TAMBOUR ESSENTIAL GREY GMT : BOÎTE EN ACIER POLI DE 41,5 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE AUTOMATIQUE
GMT ET DATE – AIGUILLES TRAITÉES SUPERLUMINOVA®.
TAMBOUR ESSENTIAL GREY CHRONOGRAPHE : BOÎTE DE 44 MM – MOUVEMENT CHRONOGRAPHE MÉCANIQUE
AUTOMATIQUE, HEURES ET MINUTES AU CENTRE, DATE.
LES DEUX MODÈLES : ÉTANCHÉITÉ À 100 MÈTRES – 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – SYSTÈME DE BRACELET
INTERCHANGEABLE LOUIS VUITTON.
 RDM TECHNICS → 46_47
ALPINA : SIX MODÈLES POUR UNE PLONGÉE
EN COULEUR__________________________
ALPINA RENFORCE SA GAMME
SEASTRONG DIVER AVEC SIX
MODÈLES COLORÉS ET TYPÉS
MONTRE DE PLONGÉE. TOUS
RESPECTENT LES CODES DE LA
MARQUE ET S’IMMERGENT
MÊME JUSQU'À 300 MÈTRES.
PAR VICTOR MIGET

Il est tout à fait possible de s’appeler Alpina et de

concevoir des montres de plongée. Et ce, depuis des
années. Six modèles viennent ainsi renforcer les rangs
de la collection Alpina Seastrong Diver, vieille de
plusieurs décennies et déjà relativement bien fournie.
Conçue pour la plongée, la pièce est certes une
montre de sport, mais au look original et coloré. Tout
d’abord, les codes incontournables de l’Alpina sont
respectés : trotteuse blanche marquée par un triangle
rouge et aiguille GMT noire ponctuée d’une flèche
rouge. Chacune fait évidemment écho au logo de la
marque. Un triangle, rouge également, cerclant un
rond blanc, s’invite ici sur la lunette.

Boîtier surdimensionné
Côté performance, les nouvelles moutures offrent
une bonne lisibilité sous l’eau, grâce aux aiguilles et
aux index luminescents du cadran et de la lunette.
La moindre des choses pour une montre supposée
aller sous l’eau ! Mais la luminescence, présente sur
la majorité des montres et pas seulement de plongée,
n’est évidemment pas le seul argument avancé
par l’horloger suisse pour venter les mérites de ses
plongeuses.
La nouvelle gamme propose notamment un
boîtier surdimensionné de 44 mm, gravé et doté
d’une couronne vissée. La lunette de plongée
unidirectionnelle à rochet de 60 minutes est proposée
en divers couleurs, tantôt sobres comme le bleu
marine et le gris, tantôt plus affirmées comme le
bordeaux ou l’orange et bleu avec index luminescents.
Le cadran bleu profond ou gris clair affiche heures,
minutes et secondes, ainsi qu’un deuxième fuseau
horaire et la date – cette dernière apparaît dans un
guichet à 3 h. Enfin, la plongeuse cache dans ses
profondeurs un mouvement à quartz AL-247 et est
étanche à 300 mètres, un plus par rapport à ses
parentes des années soixante qui n’excédaient pas les
200 mètres...

SEASTRONG DIVER : BOÎTIER SURDIMENSIONNÉ DE 44 MM – LUNETTE DE PLONGÉE UNIDIRECTIONNELLE À ROCHET

DE 60 MINUTES ET INDEX LUMINESCENTS, COURONNE VISSÉE – MOUVEMENT À QUARTZ AL-247 – ÉTANCHÉITÉ
À 300 MÈTRES – HEURES, MINUTES, SECONDES, DEUXIÈME FUSEAU HORAIRE ET DATE DANS UN GUICHET À 3 H,
AIGUILLES ET INDEX LUMINESCENTS.
 RDM TECHNICS → 48_49
TIFFANY & CO : LE TEMPS DES SECRETS____
AVEC LA T WATCH, TIFFANY
LIVRE UNE INTERPRÉTATION TRÈS
CONTEMPORAINE DE LA MONTRE
À SECRET. LIGNES ÉPURÉES ET
ARCHITECTURALES POUR CE
MODÈLE INSPIRÉ DE L’ÉNERGIE
CRÉATIVE DE NEW YORK.
PAR ODILE HABEL

Montre ou bijou ? Une question existentialiste que

l’on a dû souvent se poser au sujet de la montre à
secret. Les premiers modèles apparaissent entre
1900 et 1910, à la même période que les montres
de poignet pour homme. La montre à secret répond
à une convention sociale de l’époque, qui veut
qu’une femme du monde n’a pas à se soucier
du temps et encore moins à regarder l’heure, ce
qui est totalement inconvenant. Pour cacher aux
regards la marche du temps, les horlogers ont
rivalisé d’ingéniosité et de créativité, réalisant des
petits chefs-d’œuvre tant sur le plan technique
qu’esthétique.

Sobriété chic et très urbaine

La montre à secret a inspiré Tiffany qui en livre ici
une interprétation contemporaine avec la T Watch.
Celle-ci vient enrichir l’iconique collection T, lancée
en 2014 et reconnaissable à ses lignes épurées sur
lesquelles viennent se greffer éléments et formes
architecturales évoquant New York. Quant à la
lettre T, très sculpturale, elle exprime l’esprit même
de la Grosse Pomme, où a été ouverte, en 1837, la
première boutique de la marque. La ville a souvent
inspiré les créateurs de Tiffany, notamment avec la
montre Atlas dont les chiffres romains rappellent la
célèbre horloge portée par Atlas, située sur la façade
de la boutique Tiffany, sur la 5e Avenue.
Affichant une sobriété chic et très urbaine, le boîtier
en or 18 carats mesure 33 x 16 mm. En forme de T, il
s’ouvre et dévoile un cadran doré à l’aspect brossé,
serti d’un unique diamant taille baguette à 12 h.
Pour donner vie à ce modèle, Tiffany a choisi un
mouvement à quartz fabriqué en Suisse. La T Watch,
disponible en exclusivité à la boutique des Champs-
Elysées, se porte sur un bracelet manchette en cuir
noir.

T WATCH : BOÎTIER EN OR 18 CARATS DE 33 X 16 MM – ÉTANCHÉITÉ À 30 MÈTRES – MOUVEMENT À QUARTZ SWISS

MADE – CADRAN DORÉ, ASPECT BROSSÉ, DIAMANT TAILLE BAGUETTE À 12 H (0,005 CARAT) – AIGUILLES HEURES ET
MINUTES – BRACELET MANCHETTE EN CUIR NOIR.
 RDM TECHNICS → 50_51
RÉSERVOIR : LE BRITISH STYLE
DES MINIBOLIDES______________________
TOUT LE CHIC URBAIN À L’ANGLAISE
EST CONCENTRÉ DANS LA NOUVELLE
LADY LONGBRIDGE DE RÉSERVOIR.
L’AUDACE EN PLUS POUR CE MODÈLE
INSPIRÉ DES COMPTEURS DES
MINIBOLIDES DES ANNÉES SOIXANTE.
Que fait-on lorsqu’on est passionné de compteurs PAR VINCENT DAVEAU
anciens ? On crée une marque de montres. C’est ce
qu’a fait François Moreau, ancien cadre dirigeant
dans le secteur bancaire, en lançant, il y a un an,
la marque franco-suisse Réservoir. Ses garde-temps
associent des complications horlogères à un design
fort. Ainsi la minute rétrograde à 240° reprend les
compte-tours, manomètres ou encore profondimètres,
tandis que l’heure sautante en guichet évoque les
compteurs kilométriques et la réserve de marche
reproduit les jauges à essence ou à huile.
Cette fois, Réservoir est allé puiser son inspiration
en Angleterre, plus précisément à Longbridge, où de
réputés constructeurs automobiles s’étaient installés
au début du XXe siècle. Certains d’entre eux conçurent
d’ailleurs des voitures capables de traverser le temps
et les époques. La Longbridge retrace l’épopée d’une
automobile iconique aux allures miniatures, la Mini
pour la nommer. Après avoir conquis les amateurs de
courses lors de nombreux rallyes parmi lesquels celui
de Monte-Carlo dans les années soixante, elle séduit
également les femmes.

Des diodes de compteurs à la jauge à essence

Réservoir reprend ainsi le design des compteurs de la
voiture qui incarne le chic urbain et le luxe à l’anglaise.
Et comme les femmes sont les premières fans de cette
minivoiture, Réservoir a imaginé la Lady Longbridge,
audacieuse, originale et élégante. Le modèle se
présente avec un boîtier rond en acier d’un diamètre
de 39 mm. Le cadran beige accueille des chiffres
romains très lisibles et un guichet où s’inscrivent
les heures. Celui-ci est placé en bas du cadran et
légèrement au-dessus de la réserve de marche au
look d’une jauge à essence. Des cabochons en pierres
précieuses rappelant les diodes des compteurs
signent le modèle. La touche mode est apportée par
le bracelet en cuir, disponible en plusieurs coloris dont
un beau vert turquoise. Version masculine avec la Longbridge Briish Racing : cadran vert et bracelet en cuir noir
La montre est aussi déclinée en version masculine avec surpiqûres vertes et boucle déployante papillon en acier.
avec la Longbridge British Racing, équipée d’un
cadran vert et de deux cabochons de couleurs
différentes, et la Longbridge Club au cadran noir et
affichant, pour sa part, des cabochons de même
teinte.

LADY LONGBRIDGE : BOÎTE EN ACIER 316L, 39 MM DE DIAMÈTRE, FINITION SATINÉE, COURONNE VISSÉE –
MOUVEMENT AUTOMATIQUE – ÉTANCHÉITÉ À 50 MÈTRES – MINUTE RÉTROGRADE, HEURE SAUTANTE, RÉSERVE DE
MARCHE, CADRAN BEIGE – BRACELET EN CUIR VERT TURQUOISE AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE PAPILLON EN ACIER.
 RDM TECHNICS → 52_53
IWC : UNE MOUTURE À L'HEURE D'ÉTÉ______
IWC MISE SUR L’UNIVERS MARITIME
AVEC CETTE DÉCLINAISON DE
LA PORTUGIESER YACHT CLUB
CHRONOGRAPHE. UNE MONTRE
ESTIVALE, QUI NE FAIT PAS L’IMPASSE
SUR LA TECHNIQUE.
PAR VICTOR MIGET

L’été arrive et avec lui, les sports associés. Si le maillot

de bain vient parfaire la panoplie du plagiste, la
montre complète celle du matelot en herbe et des
amateurs de voile. IWC a saisi cette occasion pour
dévoiler une nouvelle version de la Portugieser Yacht
Club Chronographe, dans le cadre de ses « Summer
Editions ».
Sur ce bracelet en caoutchouc bleu est attaché
un boîtier étanche en acier inoxydable, doté d’un
protège-couronne intégré et d’un cadran bleu. Ce
dernier se pare de compteurs blancs, d’aiguilles
rhodiées et d’une aiguille rouge des secondes.
Autant de petits symboles qui, avec de l’imagination,
évoquent tantôt la mer et le ciel estival (bleu), les
tenues décontractées des matelots (blanc) ou encore
les aiguilles des instruments de navigation (blanc
et rouge). La montre peut être agrémentée de deux
autres bracelets en textile (bleu, gris clair).

Elégance sportive
Mais ne nous y trompons pas, en dépit de ses
attributs esthétiques, la Portugieser Yacht Club
Chronographe est une sportive. Et au même
titre qu’un voilier, elle ne boude pas la technique.
Son boîtier abrote le calibre manufacture
89361 à remontage automatique, qui oscille à
28 800 alternances par heure. Un cœur visible
à travers le fond en verre saphir bombé et traité
antireflet sur les deux faces.
Equipé d’une fonction flyback, le garde-temps indique
les heures et les minutes mesurées, combinées sur
un compteur à 12 h. L’échelle graduée en quarts de
seconde sur le rehaut mesure, quant à elle, les temps
courts. Et avec son étanchéité à 6 bars, une petite
immersion n’est pas contre-indiquée.

PORTUGIESER YACHT CLUB CHRONOGRAPHE : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE, 43,5 MM DE DIAMÈTRE, 14,2 MM
D’ÉPAISSEUR, ÉTANCHÉITÉ À 6 BARS – CADRAN BLEU, COMPTEURS BLANCS, AIGUILLES ET APPLIQUES RHODIÉES,
AIGUILLE DE CHRONOGRAPHE ROUGE – COMPTEURS DES HEURES ET DES MINUTES À 12 H, AFFICHAGE DE
LA DATE, PETITE SECONDE AVEC DISPOSITIF D’ARRÊT – COURONNE VISSÉE – VERRE SAPHIR BOMBÉ ET TRAITÉ
ANTIREFLET – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE MANUFACTURE 89361,
FRÉQUENCE DE 28 800 A/H, 38 RUBIS, 68 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – FONCTIONS CHRONOGRAPHE
HEURES, MINUTES ET SECONDES ; FLYBACK– BRACELET EN CAOUTCHOUC BLEU.
 RDM TECHNICS → 54_55
HAMILTON : LA KHAKI PILOT
PREND DE L’ALTITUDE__________________
FIDÈLE À SON HISTOIRE ET À SON
LIEN ÉTROIT AVEC L’AVIATION,
HAMILTON LANCE LA KHAKI PILOT
AUTO DAY DATE. UN LOOK PILOTE
DIRECTEMENT INSPIRÉ DES
ANCIENNES COLLECTIONS DE LA
MAISON ET UNE ALLURE VINTAGE À
L’AMÉRICAINE. SÉDUCTION GARANTIE.
PAR ODILE HABEL

Hamilton aime l’aviation. Et depuis fort longtemps

puisque la marque, créée en 1892 à Lancaster
(Pennsylvanie), a notamment accompagné, au début
du XXe siècle, le service postal aérien entre la côte
ouest et la côte est, ou encore l’aviateur Rear Admiral
Richard E. Bird, en 1926, lors de son vol au-dessus du
pôle Nord. La Seconde Guerre mondiale vint renforcer
ce lien entre l’aviation et la marque, qui produit alors
des montres pour l’armée américaine.
Pour célébrer son siècle de chronométrage aérien,
Hamilton lance la Khaki Pilot Auto Day Date. Un
modèle décliné en trois versions, à l’allure aussi
décontractée que racée.
Sa boîte de 42 mm de diamètre abrite le mouvement
automatique H-40, disposant d’une réserve de marche
de 80 heures.

Inspiration blouson d’aviateur

La référence à l’aviation s’exprime, entre autres, dans
le soin apporté à la lisibilité. Ainsi, sur le cadran noir,
les index et les aiguilles des heures et des minutes
sont habillés d’un revêtement SuperLumiNova® sable
facilitant la lecture de l’heure, y compris la nuit.
De taille généreuse, les six chiffres arabes – 10, 20,
25, 35, 40, 50 – se détachent très clairement sur
le cadran, tout comme l’affichage du jour à 12 h. À
l’inverse, le guichet de date 6 h se fait plus discret.
La Khaki Pilot Auto Day Date est associée pour la
première fois à des bracelets en cuir Hamilton nouvelle
génération, d’un aspect solide. Semblant patinés par
le temps et décorés d’un poinçonnage à chaud pour
les teintes sable et cognac, ils sont, bien sûr, inspirés
des blousons d’aviateur portés par les pilotes de
l’armée américaine. Le bracelet cognac est associé à
une boîte en acier inoxydable traité PVD brun foncé
soulignant le côté rétro de la montre, tandis que
les versions avec bracelet en cuir sable ou en acier
agrémentent un boîtier simplement en acier.

KHAKI PILOT AUTO DAY DATE : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE OU ACIER AVEC TRAITEMENT PVD BRUN FONCÉ,
42 MM DE DIAMÈTRE – MOUVEMENT H-40 À REMONTAGE AUTOMATIQUE AVEC FONCTION JOUR-DATE, 80 HEURES
DE RÉSERVE DE MARCHE – CADRAN NOIR AVEC INDEX ET CHIFFRES REVÊTUS DE SUPERLUMINOVA® SABLE –
ÉTANCHÉITÉ À 100 MÈTRES – BRACELET EN ACIER OU EN CUIR COGNAC OU SABLE AVEC POINÇONNAGE À CHAUD,
BOUCLE DÉPLOYANTE.
LES 20 ANS DE
VIANNEY HALTER
Heureux Vianney Halter qui aura eu la chance de fêter deux fois ses 20 ans, tout
d’abord en 1983, puis en 2018 ! Mais cet anniversaire correspond aujourd’hui
aux deux décennies d’existence de sa manufacture. Une célébration concrétisée
par la sortie d’une montre très particulière.
Texte : Hervé Gallet

Ci-dessus, Vianney Halter dans
son atelier.
À droite, Anniversary, édiion
limitée à 20 exemplaires :
boîier en acier de 38 mm
de diamère, mouvement
automaique, calibre VH100.
Depuis des temps immémoriaux, l’or a toujours
symbolisé la fortune, la noblesse et la puissance.
L’acier, lui, évoque la solidité, la roture et
l’industrie. Parfois, à l’image de l’inversion des
pôles magnétiques, ces notions se brouillent et les
métaux, précieux ou non, jouent alors des rôles
de composition. Ainsi, au moment de célébrer
les 20 ans de sa marque (et de sa manufacture
baptisée Antide Janvier en hommage à un horloger
français du XVIIIe siècle), Vianney Halter a décidé
de concevoir une montre anniversaire en acier.
Une grande première pour celui qui, depuis 1998,
a toujours fabriqué ses boîtiers en or. Et lorsqu’il
faisait un autre choix, cela le conduisait vers le
platine ou le titane.
Place donc aujourd’hui à l’Anniversary dotée
d’un boîtier taillé dans l’acier, d’un diamètre très
raisonnable de 38 mm. Par rapport à de précédents
modèles emblématiques comme l’Antiqua ou la
Deep Space, cette pièce se caractérise par des
lignes classiques, même si les attaches de bracelet
ne le sont pas.
Pas de compteurs multiples ou décentrés, pas de
tourbillon trois axes, pas d’aiguilles surgissant
du pourtour pour converger vers le centre : juste
12 chifres arabes, deux aiguilles rappelant des
plumes de stylo et une signature manuscrite au
cœur du cadran. Certes, les fidèles de la maison
retrouveront dans la couronne de remontage et les
points en relief rythmant la lunette des éléments
esthétiques propres à l’univers fantasmagorique
de Vianney Halter. Un monde où se côtoient Jules
Verne, le capitaine Nemo ou les héros de Star Trek…
À l’intérieur bat un mouvement automatique,
calibre VH100, assurant les fonctions heures,
minutes et seconde centrale, avec une réserve de
marche de 40 heures. Mais parce que ce créateur
indépendant représenté par la galerie Ekso a
toujours choisi d’écrire sa propre histoire, la masse
oscillante porte la mention « VH Mystery Rotor ». RDM STORY → 56_57
Bien évidemment, cette montre ne sera produite
qu’en série limitée, à savoir 20 exemplaires.
En vingt années d’activité de la manufacture
Antide Janvier, Vianney Halter a conçu et
réalisé dix modèles diférents, mais seulement
500 montres portant son nom sont sorties de ses
ateliers, faisant partout dans le monde le bonheur
des collectionneurs et des amateurs d’une haute
horlogerie « diférente ».
Gageons que par sa rareté et son boîtier en acier,
cette Anniversary accédera très vite au rang de
collector…
SÉRIES LIMITÉES :
LE RARE
EN CHIFFRES
Les amateurs apprécient les séries limitées ou millésimées. Le plus souvent
numérotées ou produites sur une période donnée, elles sont pratiquement
assurées de conserver leur valeur dans le temps, voire de l’augmenter si le
volume de production est inférieur à la demande. Tour d’horizon non exhaustif
des instruments de mesure du temps susceptibles de répondre aux attentes
de ceux pour qui la série limitée est la garantie d’une bonne affaire.
Texte : Vincent Daveau
Quelle montre s’ofrir ? C’est la question qui se
pose invariablement. Une fois acquise, celle-ci
conservera-t-elle ou non sa valeur ? Pour éviter
ces sempiternelles interrogations, un certain
nombre d’amateurs ont choisi de se cantonner aux
exclusivités et de n’acheter que des garde-temps
édités en séries limitées, numérotées ou non.
Un choix stratégique
Premier critère à arrêter : l’achat se portera-t-il sur
une montre neuve éditée en petite quantité ou sur
une référence d’occasion produite à un nombre
d’exemplaires connu. Dans le cas du neuf, il y a
une inconnue – diicile de savoir avec certitude
si l’instrument a une chance de prendre de la
valeur au fil des années. Dans le cas de l’ancien, la
probabilité de se tromper est plus faible, la pièce
ayant déjà fait ses preuves en attirant ou pas les
amateurs. La seule inconnue ici est de savoir si la
pièce, déjà rare sur le marché et chère, peut encore
voir sa valeur croître. Comme tend à le démontrer
le marché, ces objets typés attirent plus facilement
les spéculateurs, garantissant pratiquement
par contrecoup une croissance de leur valeur.
Evidemment, certaines montres de série, telles les
Daytona ou certaines Submariner de Rolex, les
Speedmaster ou les Seamaster d’Omega, les Royal
Oak d’Audemars Piguet, les Nautilus de Patek
Philippe, sont très convoitées et n’ont pas besoin
d’être contingentées pour faire tourner les têtes des
amateurs. Pour que d’autres références puissent
tirer leur épingle du jeu, des marques lancent
régulièrement sur le marché des montres éditées
en séries limitées. Mais il faut une raison valable
pour produire des pièces en un nombre défini. De
toutes les commémorations, les anniversaires sont
les moments rares les plus utilisés par les marques
pour extraire de leur production normale des pièces
destinées à les célébrer. Certains puristes trouvent
que ces instants particuliers sont un peu trop
récurrents et que ces lancements systématiques
viennent afadir l’idée même de rareté. Cela dit,

la démarche de numéroter les séries fonctionne
et attire les consommateurs, sensibles à l’idée
de savoir combien d’autres amateurs à travers le
monde possèdent la même montre que la leur.
Dans les faits, plus le nombre de montres pour un
événement donné est faible, plus l’intérêt pour la
pièce devrait être grand. Mais c’est sans compter la
notoriété de la référence. Pour que cela ait du sens
et fasse vibrer les adeptes, il faut que la montre soit
d’une marque connue… CQFD !
Limiter pour mieux éditer
Toutes les maisons ne sont donc pas à égalité
lorsqu’elles lancent une série limitée et certaines
sont a priori plus attendues que d’autres. Une
certitude, plus la série est courte et la marque
connue, plus la pièce en question a de chances
d’être vendue rapidement et de voir sa valeur
croître. Ainsi, les 18 exemplaires du tout récent
Omega 18’’’ CHRO d’Omega, extrapolation du
premier chronographe-bracelet de 1913, est déjà
RDM STORY → 58_59
« sold out » selon diférentes sources. Les indécis
ont trop traîné ; une pièce comme celle-là verra
Fréret-Roy 1818, Sub-Ocean
forcément sa valeur augmenter, ceux qui savent se
/ Seiko, Prospex Diver 300 m
sont précipités sans même réfléchir. Hi-Beat (réf. Sla025) / Jaeger-
D’autres maisons savent aussi y faire. Ainsi, LeCoulre, Polaris Memovox
Jaeger-LeCoultre refait, cette année, le coup de la acier (réf. 9038670) /
Memovox Polaris à l’occasion du lancement de la Omega, Speedmaster
collection éponyme. Ainsi, les amateurs qui n’ont Moonwatch Chronoraphe
pas la montre d’époque ni la première série limitée, en acier, 39,7 mm
(réf. 311.32.40.30.02.001).
pourront se précipiter en boutique pour acquérir
cette nouvelle édition limitée à 1 000 exemplaires.
Cela peut sembler beaucoup, c’est en fait assez peu
puisqu’au niveau mondial, cela ne représente même
pas une pièce par boutique.
Le prétexte de l’anniversaire
Dans le même esprit, la manufacture IWC propose,
à l’occasion du 150e anniversaire de sa fondation, la
Tribute to Pallweber Edition du 150e anniversaire.
Cette référence de 45 mm de diamètre emporte un
calibre mécanique à remontage manuel Cal. 94200

Chopard, Mille Miglia
2018 Race Ediion en acier
(réf. 168589-3006) / Michel
Herbelin, Newport Automaique
Ediion Anniversaire/
Mido, Baroncelli II Ediion
Limitée 100th Anniversary
(réf. M007.236.36.118.00) /
IWC, Hommage à Pallweber
Ediion «150 Years»
(réf. IW505003).
de manufacture, ofrant l’aichage de l’heure et des
minutes numériques et sautantes. Rééditée en série
limitée à 500 exemplaires en acier, elle est également
proposée en or à 250 exemplaires et en platine
à 25 exemplaires. On s’en doute, ces références
trouveront d’autant plus aisément preneurs
qu’elles ont fait l’objet d’une importante couverture
médiatique et qu’elles sont aisément indentifiables.
Dans le cas présent, toute la collection présentée
en 2018 et portant l’indication 150e anniversaire est
millésimée et éditée en série limitée.
D’autres maisons lancent également des produits
en éditions limitées pour célébrer les anniversaires
de collections phares. C’est le cas de Michel
Herbelin qui fête, en 2018, les 30 ans du lancement
de sa collection fer de lance Newport à travers
une série de 500 pièces automatiques de 41 mm
en acier traité PVD anthracite et caoutchouc FKM
ultrarésistant. Cette pièce sobre et eicace a été, dès
sa mise en place en boutique, largement plébiscitée
par les amateurs de l’atelier d’horlogerie française.
Avantage supplémentaire des séries limitées,
celles-ci racontent une histoire en plus de la
légende associée au modèle – les amateurs sont très
attachés à l’idée d’avoir quelque chose à associer au
bijou qu’ils ont choisi pour donner l’heure. Ainsi,
pour contribuer à sa promotion dans des pays
où elle est mal connue, la maison Mido (Swatch
Group) propose, cette année pour célébrer son
centenaire, la Baroncelli en acier ou en plaqué or
à 1 918 exemplaires chacune. Raisonnable en prix,
elle devrait séduire les amateurs débutants en quête
d’un produit accessible. Et ce n’est pas la seule. La
marque japonaise Seiko propose également des
produits édités en série limitée à des prix tout à
fait acceptables pour l’anniversaire de la Prospex.
Ainsi, la réédition de 1968 de l’Automatic Diver est
déclinée en 1 500 exemplaires sur bracelet gomme
façon Néoprène et en 1 968 exemplaires sur acier.
Les séries de boutiques
À la demande de détaillants puissants, les marques
éditent également des produits spécifiques, un peu
comme elles le font pour elles-mêmes afin d’attirer
les amateurs dans leurs boutiques en propre. Cette
mode de l’édition spécifique, souvent millésimée
ou même éditée en un nombre de pièces données,
garantit aux boutiques des marques éditrices,
dont disposent IWC, Jaeger-LeCoultre, Panerai
ou encore Hublot, de servir les collectionneurs
les plus attachés à l’idée d’exclusivité ou de pièces
rares. La maison Bucherer, célèbre pour disposer
de magasins en Europe regroupant parmi les plus
belles marques, propose diférentes pièces dont

les cadrans arborent une teinte bleue tout à fait
spécifique à Bucherer. Cela faisant, la montre
prend une autre dimension et se rapproche des
références du passé qui portaient parfois une
double signature. Il paraît que certains amateurs
font des transversales avec ces pièces et n’achètent
plus qu’elles pour avoir une unité de couleur dans
leur collection et parfois aussi pour être reconnus
par l’enseigne comme un client à traiter avec
diligence. Mais Bucherer n’a pas l’exclusivité du
procédé. La maison Dubai fait de même et travaille
avec des manufactures comme A. Lange & Söhne,
Roger Dubuis, Bvlgari, Vacheron Constantin, afin
que soient réalisées, pour eux seuls, des pièces
d’exception équipées de cadrans spéciaux.
Les séries d’activités
L’étendue des possibles en matière de création
de séries limitées horlogères est immense et n’a
de limite que la créativité. Ainsi, beaucoup de
marques se sont intéressées aux éditions destinées
à commémorer une activité, une compétition ou
un moment clé dans leur communication. Parmi
les maisons ayant une expertise en la matière, il
faut compter Chopard. Elle pratique le principe
de la série limitée depuis 1988, date à laquelle elle
s’est associée à la Mille Miglia. Les instruments que
RDM STORY → 60_61
c
s
l’attachement de la marque à cet univers étant
historique. D’autres entités proposent également
des instruments en petite quantité pour célébrer
leurs partenariats. Telle la manufacture Oris qui
éditent régulièrement des pièces dédiées aux
amateurs et professionnels de la plongée sous-
marine, au point de s’en être fait une spécialité.
Les séries limitées par production
Conscientes du potentiel des éditions limitées, les
marques mettent aussi parfois un point d’honneur
à sortir des garde-temps en toute petite quantité, de
préférence numérotés, afin de les faire assimiler à
des séries limitées. Ainsi, de petites maisons n’ayant
pas les moyens de produire de grandes quantités
proposent des éditions limitées à leurs clients et
arrêtent la série une fois que celle-ci a atteint son
terme. C’est l’option retenue par Fréret-Roy pour
ses créations. D’autres encore annoncent d’emblée
le nombre de garde-temps d’exception qu’elles
produiront, afin de motiver les collectionneurs
hésitants – 10, 20 ou même 50 pièces pour des
instruments d’exception peuvent être absorbées par
le marché en un claquement de doigts. Ainsi, les
montres Fréret-Roy sont toutes fabriquées par ce

Hublot, Big Bang MP-
11 Power Reserve 14 days
Sapphire / Richard Mille
RM53-01 Tourbillon Pablo
Mac Donough / Montblanc
Star Legacy Suspended Exo
Tourbillon Limited Ediion
- 28 pièces (réf. 118495) /
Bvlgari, Octo Finissimo
Tourbillon Automaique
(réf. 102937) / Jaquet Droz,
Tropical Bird Repeater
(réf. J033033200) / Roger
Dubuis, Excalibur Aventador S
Blue (réf. RDDBEX0686).
détaillant sous son nom en éditions numérotées à
5 exemplaires pour la Sub Ocean et à 50 pièces pour
son modèle 120 heures (avec possibilité de choisir
la couleur du cadran). Pareillement, la maison
Bvlgari édite la fameuse Octo Finissimo Tourbillon
Automatique à seulement 50 exemplaires, tout
comme l’Octo Finissimo Répétition Minutes
Carbone. Seule exception pour la marque, la
fabrication à seulement 10 exemplaires de la
majestueuse Diva Finissimo Répétition Minutes.
Ces pièces rares, parce que complexes à produire,
nécessitent une grande attention et imposent
aux marques de trouver les clients intéressés.
Dans l’absolu et comme le soulignait le CEO de
la maison Jaquet Droz, la montre Tropical Bird
Repeater – produite en seulement 8 exemplaires
dans les ateliers de La Chaux-de-Fonds, en Suisse –
a été plébiscitée dès l’ouverture de Baselworld. Il
faut dire que cette référence d’une complexité à
couper le soule ne peut être produite en grande
série. Idem pour la montre Bugatti Type 390 de
Parmigiani Fleurier – seulement 10 exemplaires.
Richard Mille propose aussi des productions
limitées. Ainsi la fascinante RM 53-01 Pablo Mac
Donough n’est fabriquée qu’à 30 exemplaires en
carbone TPT®.
Les fanatiques de chifres propitiatoires pourront,
quant à eux, se tourner vers Roger Dubuis qui file
la métaphore des chifres porte-bonheur, comme
les 88 exemplaires de l’Excalibur Aventador
S. Ou encore les 58 pièces de l’édition limitée
Montblanc Star Legacy Suspended Exo Tourbillon.
La manufacture Hublot, qui a l’habitude des
éditions contingentées, propose, elle, la fameuse
Big Bang MP-11 à 200 exemplaires. C’est un
nombre important pour une référence diicile à
construire, mais cela démontre aussi que le marché
de cette maison est fortement structuré et capable
d’absorber pareille quantité.
Si l’on fait le tour des entités présentes sur le
marché, on s’aperçoit que rares sont celles qui font
l’impasse sur les éditions limitées. Seiko propose
des montres Presage avec cadran en émail « grand
feu » en édition limitée à 2 500 exemplaires, et ce
en raison de la diiculté de les réaliser. Et si Grand
Seiko, aujourd’hui marque à part entière, édite la
Grand Seiko High Beat à 1 500 exemplaires en acier,
il se contente de seulement 20 exemplaires pour le
modèle en platine : le rare doit le rester ! Pour finir,
on retiendra chez Omega, la Speedmaster 1957 avec
lunette « medicus » à 2 998 exemplaires, destinée
aux aficionados. Un nombre élevé certes, mais qui ne
suira pas à satisfaire tous les collectionneurs de ce
modèle, prêts à payer beaucoup plus.
Le fait de numéroter les modèles pour une
raison ou une autre convainc les amateurs avec
d’autant plus de succès qu’ils peuvent se projeter
véritablement dans la collection et expliquer
facilement aux néophytes, les raisons de la rareté
des pièces qu’ils rassemblent. En raison de
l’augmentation de ce type d’amateurs, le nombre
des séries limitées devrait sensiblement croître
dans les années à venir et cela, toutes gammes
confondues.
RDM STORY → 62_63
JAEGER-
LECOULTRE :
LA MÉMOIRE
DU GRAND BLEU
À l’occasion des 30 ans du Grand Bleu fêté lors d’un voyage
en Sicile, Jaeger-LeCoultre a pu mettre en situation sa dernière-
née, la Polaris Memovox. Un test grandeur nature au poignet
de Jean-Marc Barr, alias Jacques Mayol dans le film culte.
Texte : Victor Miget

Quoi de mieux pour les 30 ans de la sortie du Grand
Jean-Marc Barr a testé la
Bleu qu’une petite virée sur les spots mythiques du
nouvelle Jaeger-LeCoulre
Polaris Memovox. film du côté de la Sicile, et bien sûr une plongée
sous la mer. C’est ce qu’a fait Jean-Marc Barr,
l’acteur qui donnait la réplique – avec parcimonie –
à Jean Reno. Ce dernier n’a pas, cette fois-ci,
plongé seul mais en a profité pour tester la nouvelle
ligne de montres Jaeger-LeCoultre Polaris, et plus
particulièrement la Polaris Memovox. La gamme
s’inspire d’un modèle de plongée, la Memovox
Polaris de 1968.
Edition limitée à 1000 pièces, cette Polaris
Memovox Spéciale 50e anniversaire revendique son
inspiration vintage. Notamment la fonction réveil qui
fait d’ailleurs directement écho au modèle de 1968.
Réinterprétation améliorée du calibre originel 815
La montre arbore les trois célèbres couronnes :
celle du haut pour régler le réveil, celle au milieu
pour ajuster la lunette intérieure tournante et
la dernière pour régler l’heure.
Le boîtier de 42 mm abrite un mouvement
mécanique à remontage automatique, calibre
Jaeger-LeCoultre 956, réinterprétation améliorée du
calibre originel 815. Doté de 44 heures de réserve de
marche, il est équipé d’un mécanisme de sonnerie à
timbre. Selon le remontage du ressort, l’alarme peut RDM STORY → 64_65
sonner de 10 à 20 secondes. À noter, entre autres
atouts par rapport au modèle d’origine, le système de
changement de date instantané. Montre de plongée
oblige, la mouture descend à 200 mètres.
Vintage encore, les détails du cadran noir soleillé,
grainé et opalin ; la couleur vanille du revêtement
SuperLumiNova® ; les index trapèze ; les quatre
chifres arabes ; et enfin le triangle indiquant le réveil.
Une couronne dédiée permet de l’aligner avec l’heure
souhaitée en faisant tourner le disque central.
Un dernier détail qui a peut-être rappelé à Jean-
Marc Barr qu’il était temps de remonter à la surface.
EXPOSITION
HOMO FABER :
L’ÉVÉNEMENT
CULTUREL
DE LA RENTRÉE
Venise accueille, du 14 au 30 septembre, la première exposition culturelle
d’envergure internationale entièrement dédiée à l’artisanat d’excellence.
Cette mise en avant des meilleurs designers et artisans d’art européens
concrétise la philosophie de la Michelangelo Foundation, fondée en 2016
par Johann Rupert et Franco Cologni.
Texte : Hervé Gallet
Ce que les hommes font mieux que les machines.
Tout l’esprit ayant conduit à la naissance de la
Michelangelo Foundation for Creativity and
Craftmanship se résume dans cette phrase. À
l’origine de ce projet figurent deux hommes
célèbres dans l’univers du luxe en général et
de l’horlogerie en particulier : Johann Rupert,
président du groupe Richemont, et Franco Cologni.
Organisation internationale à but non lucratif,
la fondation a été imaginée en 2016 pour
promouvoir la création de valeur culturelle, sociale
et économique qu’incarnent les métiers d’art.
Installée à Genève, son ambition est de favoriser
un « dialoue vivant enre les savoir-faire et le desin
afin d’assurer leur avenir et d’instaurer une dynamique
culurelle d’excellence », comme l’explique Johann
Rupert. « La mondialisaion, la révoluion numérique et
les prorès constants de l’intelligence arificielle ont ouvert
de nouveaux horizons rès vastes, mais ils risquent aussi
d’agraver le chômage et les inégalités sociales, ajoute-t-il.
Nore fondaion a pour but de compenser certains de ces
déséquilibres inquiétants. De plus, ces forces menacent
d’éclipser des compétences humaines exraordinaires et des
siècles de culure et de savoir-faire. Nous voulons faire en
sorte de sauvegarder ce précieux héritage. »
Lorsqu’arriva la question de savoir comment
baptiser l’organisation qu’ils étaient occupés à
créer, un nom s’imposa naturellement. Celui de
Michel-Angel (1475-1564), peintre, sculpteur et
architecte italien, à la fois artiste et artisan, dont
l’œuvre représente toujours un trésor de l’humanité.
Relier, enseigner, soutenir
Pour les cofondateurs de la Michelangelo
Foundation for Creativity and Craftmanship, tout
savoir-faire d’exception est un témoignage vivant
du potentiel illimité de l’esprit humain. Et une
preuve de sa capacité à créer des objets beaux et

durables, constituant aussi des reflets de la culture.
« Les méiers d’art issent des liens riches de sens enre
un objet et son contexte géoraphique, son créateur et
son propriétaire ou son uilisateur », confirme Franco
Cologni, pour qui sous-estimer l’importance de
ces liens serait une erreur : « Aujourd’hui plus que
jamais, nous avons un rand besoin d’êre reliés aux aures
et à nore environnement. En Italie, nous avons œuvré
pendant deux décennies à la créaion d’un mouvement
qui reconnaît et encourage le ravail des maîres-arisans
et qui ore aux jeunes la chance d’enrer dans cet
univers de culure et de beauté. Je suis convaincu qu’un
“humanisme arisan” est sur le point de naîre, et cete
nouvelle fondaion va rapprocher les acteurs esseniels
pour consiuer un réseau qui favorisera et souiendra ce
mouvement. »
Concrètement, depuis sa naissance, la fondation
s’est fixé pour objectif de mener ou de soutenir
toute action permettant de trouver de nouvelles
RDM STORY → 66_67
façons, pour les designers et les artisans, de
collaborer et de mettre en lumière leurs approches
C’est à Venise que se
respectives.
iendra l’exposiion Homo
Une autre de ses priorités consiste à assurer la Faber, organisée par la
transmission de connaissances spécifiques, tout en Michelangelo Foundaion
établissant des passerelles entre générations. Sans for Creaiviy and
oublier de faire coïncider savoir-faire et faire-savoir Cratmanship.
au moyen d’actions de communication.
Johann Rupert, président
du roupe Richemont,
Premier rendez-vous à Venise
et Franco Coloni,
Près de deux ans après sa création, l’heure est cofondateurs de la
venue pour la fondation de concrétiser ses actions fondaion.
et de faire entrer sa philosophie dans la réalité.
Cette grande première intitulée « Homo Faber »
se déroulera du 14 au 30 septembre, sur l’île de
San Giorgio Maggiore, à Venise, dans le cadre
de la Fondazione Giorgio Cini (*). Quatorze
espaces d’exposition conçus par des designers
et des architectes de renommée internationale
 seront dédiés à autant de disciplines artisanales.
« Homo Faber consiuera une expérience immersive qui
La Fondazione Giorio
permera aux visiteurs de renconrer les arisans et de les
Cini mera à disposiion
ses locaux comme la observer exercer leurs talents », explique-t-on au sein
biblioteca del Longhena de la Michelangelo Foundation.
(ci-dessus). De même, Pourquoi Venise ? C’est Franco Cologni qui
14 espaces d’exposiion apporte la réponse : « Nous avons choisi Venise
meront en avant pour cete exposiion, non seulement parce qu’elle est
disciplines arisanales, un basion de la culure ainsi qu’un lieu d’une beauté
projets, ariste…
inégalée, mais aussi parce que la ville est, comme elle
En haut, le voilier Eilean
de 1936 enièrement l’a toujours été au cours de son histoire, un point de
restauré. À droite, renconre et d’échanges internaionaux. »
un ariste londonien L’ensemble de la Fondazione Giorgio Cini – ses
fabriquant des globes galeries, bibliothèques, cloîtres et même sa piscine
terresres. réalisée dans les années soixante – servira à la
présentation des œuvres, des installations et
des ateliers. Certains lieux normalement fermés
au public seront également exceptionnellement
accessibles pour rehausser encore la portée de
l’événement.
Un programme varié
Que pourra-t-on admirer dans le cadre d’Homo
Faber ? Par exemple, des photographies de
l’Italienne Susanna Pozzoli, qui a saisi le quotidien
des maîtres verriers vénitiens, des fabricants
de gondoles ou des artisans qui produisent
encore de la feuille d’or à la main. On pourra
également y voir des œuvres conçues par des
binômes designers/artisans, mettant en valeur une
technique ou un matériau typique d’une région
d’Europe. Et également une exposition thématique
 RDM STORY → 68_69
© Laila Pozzo per Doppia Firma - MFCC, FCMA, Living
© Guy Rebmeister

consacrée à l’artisanat français et rendant découverte des créations nées de la rencontre

hommage à la Fondation Bettencourt Schueller. entre des étudiants en design et des ébénistes…
De gauche à droite
Coup de projecteur aussi sur des artisans au talent « Homo Faber orira une vision d’ensemble de l’arisanat
et de haut en bas : le
unique, à savoir : un sellier grec fabriquant des d’art européen, reposant sur le posulat : ce que les desiner et yporaphe
selles pour ânes et mules selon un savoir-faire hommes font mieux que les machines », insiste Johann Erik Spiekermann et
ancestral ; un Londonien réalisant des globes Rupert. l’imprimeur Silvio Aniga ;
terrestres ; une céramiste suédois réinventant le Institution unique en son genre, la Michelangelo diférents arisanats
poêle à bois… Foundation for Creativity and Craftmanship prend uniques tels que
Sans oublier une sélection de vases iconiques ; une son envol. Première escale à Venise… la coutellerie, le verre,
la céramique.
histoire de l’Europe à travers des objets d’art ; des
démonstrations de restauration de chefs-d’œuvre ; (*) Homo Faber
des ateliers mettant en valeur des techniques Du 14 au 30 septembre
rares utilisées dans la fabrication de produits de Fondazione Giorgio Cini
luxe (couture, émaillage, sertissage, gravure, etc.) ; Ile de San Giorgio Maggiore
une visite du voilier Eilean de 1936 entièrement De 10h à 19h.
restauré selon les techniques de l’époque ; une Entrée libre avec pré-inscription sur homofaberevent.com.
LEICA
MONTRES :
ARRÊT
SUR IMAGE
L’inauguration officielle de la troisième phase
du Leitz-Park de la manufacture Leica a donné lieu
au lancement d’une nouvelle gamme exclusive
de montres éponymes. Une première qui a fait flash.
Texte : Vincent Daveau
Le lancement d’une première
montres Leica a vu le jour mi-juin, lors de
l’inauguration oicielle des ateliers Ernst Leitz
Werkstätten représentant la troisième phase du
Leitz-Park de à Wetzlar. Dans ces lieux, ont été
présentés de très complexes garde-temps qui
seront à l’avenir fabriqués en petites séries selon un
cahier des charges conforme à celui des produits
photographiques portant le nom Leica. Sur ce site
situé en Allemagne, tout a été pensé pour suivre, à
à travers des baies vitrées, le travail des horlogers
et monteurs. Le complexe intègre également un
atelier d’assemblage, un studio et une boutique.
Baptisées «Leica L1» et le «Leica L2», les deux
premières montres de la famille horlogère Made in
Leica ont été lancées simultanément. Evidemment
@MichaelAngel/Leica
l’esthétique des outils de précision qui
font la réputation de la marque, toutes deux ont été
conçues par le professeur Achim Heine signant,
depuis de longues années, de nombreux produits
Leica – bref, un fin connaisseur des spécificités de
celle-ci. Certains détails ont été particulièrement
soignés pour faire ressortir les caractéristiques des
appareils à travers le traitement des aiguilles, des
index, ou encore du boîtier richement travaillé. Pour
ces références, même le verre, largement bombé côté
cadran, rappelle la lentille d’un objectif d’appareil
photo Leica.
Privilégier la belle mécanique
Comme le disait le Dr Andreas Kaufmann,
actionnaire principal et président du conseil
 RDM STORY → 70_71
@MichaelAngel/Leica

d’administration de Leica Camera AG : « Je suis
rès heureux que ce projet, ruit de plusieurs années de
collaboraion, ait été présenté. Je crois que nous avons
réussi, avec nos partenaires, à développer et à fabriquer
une monre made in Germany, qui reflète parfaitement
les valeurs de nore marque haut de gamme. » De fait,
les deux modèles visuellement assez proches sont
tous deux animés par des calibres mécaniques
à remontage manuel mis au point par la société
Lehmann Präzision GmbH. Le développement, la
construction et une grande partie des composants
montés proviennent de cette entreprise de la Forêt-
Noire, garantissant ainsi un niveau de fabrication
interne très élevé et une origine allemande
souhaitée par la direction. Les finitions haut de
gamme de ce nouveau calibre, baptisé L1 pour le
Leica L1 et L2 avec fonction GMT pour la version
Leica L2, est visible par le fond transparent réalisé
en verre saphir. Outre les fonctions heures et
minutes, la petite trotteuse des secondes est dotée
d’un système de remise à zéro par le biais de la
couronne-poussoir breveté. La carrure présente
un poussoir spécifique pour la mise à date. La
version Leica L2 arbore, quant à elle, une couronne
moletée pour régler le second fuseau horaire.
Eicaces, les deux pièces se portent sur un bracelet
en veau estampé, fermé au poignet par une boucle
portant l’inscription «Leica». On retiendra que
ces deux instruments, dont la version GMT est
disponible en or rose 18 carats, sont proposés dans
une sélection de boutiques Leica et chez quelques
revendeurs horlogers agréés.
Leica L1 (page de droite)
& L2 (ci-dessus) : boîier en
acier inoxydable (L1) ou en or
rose (L2), 41 mm de diamère
et 14 mm d’épaisseur, couronne
GMT disincte (L2) ; verre
saphir bombé anireflet double
face ; cadran noir mat, uichet
peite seconde à 6 h, date à
3 h ; fond ransparent ; calibre
L1, L2 : à remontage manuel
et avec deuxième zone horaire
GMT, 60 heures de réserve
de marche, 28 800 Alt/h,
25 rubis ; bracelet en veau.
CYRIL BRIVET-
NAUDOT:
DES PAROLES
ET DES ACTES
Amoureux de l’horlogerie dont il restaure les plus vieilles pièces, Cyril Brivet-
Naudot s’est forgé une philosophie défendant un héritage en danger : le travail
manuel. Mais l’horloger ne se contente pas de philosopher. Il a joint l’acte à la
parole en créant «Eccentricity», une montre en adéquation avec sa pensée.
Texte : Victor Miget

Monre Eccenriciy : boîier
en acier, 39 mm de diamère ;
échappement libre excenrique ;
cadran tournant autour
d’un index fixe et cadran des
heures embarqué dans celui
des minutes…
Tradition familiale? Oui et non. Si son grand-père
et son arrière-grand-père étaient bien du métier, le
goût de la fine mécanique a sauté une génération
avant d’arriver jusqu’à Cyril Brivet-Naudot, jeune
restaurateur horloger de 27 ans. « Dès mon plus jeune
âge, je démontais déjà des réveils et des monres », se
souvient-il. Au-delà de la curiosité, c’est le caractère
éclectique de l’horlogerie qui le séduit. Le métier est,
selon lui, à la charnière de nombreuses disciplines. De
la mécanique et du travail manuel certes, mais il relève
également d’une démarche intellectuelle, historique et
artistique. Tout un héritage qu’il s’attache aujourd’hui
à défendre.
Lorsqu’arrive le temps des études, après avoir été tenté
par un cursus scientifique, Cyril Brivet-Naudot décide
finalement de cultiver sa passion. Il passera donc un
diplôme de métiers d’arts horlogerie à Morteau et
un Bachelor of Science en microtechnique à l’Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne. S’il développe
durant ce cursus ses compétences, c’est aussi sa
future philosophie qui peu à peu se construit. « J’ai
pris du recul sur le méier. On croise beaucoup de monde,
on se conronte à des choses rès innovantes et poussées. Cela
m’a ouvert les yeux et m’a permis d’êre plus créaif dans ce
que je fais maintenant, tout en acquérant des compétences
techniques et mathémaiques. »
Manibus Factum: un slogan comme mot d’ordre
Après une année sabbatique loin du vieux continent,
c’est finalement en Lozère, chez Luc Monnet, un
camarade de promotion qui a ouvert son propre
atelier, que Cyril Brivet-Naudot pose ses valises et
se perfectionne. Quitter la Suisse pour la Lozère, un
non-sens dans l’horlogerie ? Question de point de

vue. « Avec ma philosophie, je n’avais pas spécialement
envie de rester en Suisse. Je souhaitais créer, faire de la
restauraion, je ne me voyais donc pas ravailler comme
l’indusrie le proposait. »
Manibus Facum – fait main –, c’est l’expression
qu’il faudrait retenir s’il fallait définir en deux mots
l’approche de Cyril Brivet-Naudot. « Expression qui,
pour l’anecdote, est à l’oriine du mot “manufacure” »,
rappelle-t-il. Mais le marché étant très concurrentiel
et très lucratif, le fait main a perdu, ces dernières
décennies, quelques doigts dans l’industrie
horlogère. Perfection, rapidité, industrialisation et
conception numérique ont pris le pas sur l’image
d’Epinal de l’horloger minutieux, penché sur son
établi, qui se préoccupe davantage de sa pièce et de
son harmonie que de considérations pécuniaires.
Et c’est bien dommage d’après Cyril Brivet-Naudot.
RDM STORY → 72_73
« Je suis fasciné par le méier d’horloger et j’ai énormément
de respect pour les anciens qui m’ont précédé », airme-
t-il. Mais force est de constater que « leur savoir-faire
muliséculaire disparaît au profit de la technoloie ». À
l’heure où la majorité des pièces sont conçues à
l’aide de machines et par commandes numériques,
le travail des horlogers se limite souvent à assembler
des pièces et, éventuellement, à les décorer, plutôt
que de les concevoir réellement.
Cyril Brivet-Naudot se défend d’être passéiste, mais
faut-il être futuriste pour autant ? « C’est important
de fabriquer des pièces à la main, de toucher la maière et
de passer du temps à la concepion. Tout cela confère une
idenité et une histoire à l’objet. »
Ce pour quoi il bataille, c’est également l’acceptation
des défauts comme un témoignage de l’horloger
en premier lieu, mais pas uniquement. « Les pièces
anciennes sont rufées de défauts et restent pourtant rès
harmonieuses. C’est ce qui leur donne une âme. J’aime
faire le parallèle avec les humains. Nous avons tous nos
imperfecions, mais nous sommes tous uniques. Et c’est
aussi râce à celles-ci. »
Un constat qui vaut aussi pour la restauration.
Beaucoup d’opérations consistent à remettre les
pièces exactement en l’état et à cacher les traces
d’usure et celles laissées par les horlogers. Là
encore, Cyril Brivet-Naudot file la métaphore car,
selon lui, vouloir absolument dissimuler, c’est
refuser la vieillesse. Les pièces anciennes sont
comme les personnes âgées, ridées et abîmées, mais
merveilleuses grâce à ces dissonances. Selon lui,
ce qui importe dans un objet comme une montre
n’est pas tant sa cosmétique que son âme. D’où
l’importance de ne pas perdre contact avec lui.
Ses conclusions quant à l’artisanat peuvent sembler
pessimistes, pourtant Cyril Brivet-Naudot ne
l’est pas. S’il constate que les établissements de
formation délaissent de plus en plus les machines
conventionnelles au profit de celles à commandes
numériques, il airme paradoxalement croire en la
nouvelle génération. « Je pense qu’on reviendra au ravail
manuel. Ce n’est pas épanouissant de ravailler sur une
machine, il y aura un ras-le-bol à passer son temps derrière
un ordinateur pour prorammer et ravailler des pièces
roides. » La fin de ce qu’il appelle la dévitalisation ? Le
mot clé pour y parvenir semble être la transmission.
Justement, philosopher c’est bien, mais agir c’est
mieux. S’il vit de la restauration depuis trois
ans et qu’elle constitue un formidable vivier de
connaissances, Cyril souhaitait aller plus loin et
donner une certaine visibilité à son travail. Il a donc
conçu « Eccentricity », une montre élaborée en
adéquation avec ses principes. « La restauraion peut
êre rusrante en termes de créaivité. Vous êtes conraint
de faire comme à l’époque et de vous mere dans la peau
de l’horloger. J’ai donc souhaité créer ma propre pièce »,
explique-t-il. L’idée n’étant évidemment pas de
développer une série, mais de s’adapter au client en
ajoutant des complications, en changeant la forme
d’un composant, etc.
De la philosophie à la pratique
Dans un premier temps, ce garde-temps a été
imaginé en duo avec Luc Monnet. Plus tard, les
deux comparses ont finalement chacun développé
leur propre interprétation. La démarche première
consistait à revisiter un vieil échappement du XIXe
siècle, puis mettre à disposition tout le travail de
conception sans se préoccuper d’une quelconque
propriété intellectuelle. Et ce, dans le but de favoriser
la communication entre les horlogers et la recherche

technique. Déjà, l’université de Besançon a sollicité les
deux horlogers pour qu’ils leur livrent un prototype de
l’échappement, lequel sert désormais au département
de mécanique appliquée de l’établissement.
Eccentricity a bien sûr été réalisée intégralement à
la main. Il s’agit d’une pièce unique, à remontage
manuel, qui bat à 18 000 alternances par heure et
dispose d’une réserve de marche de 40 heures.
Première curiosité : le remontage se fait à l’aide
d’une clef. « Ce choix est un peit clin d’œil à l’horlogerie
ancienne, où la clef est restée présente rès lontemps »,
détaille Cyril Brivet-Naudot. Plus atypique encore,
le garde-temps repose sur un échappement libre
excentrique, inventé vers 1860 par Louis Richard et
que Cyril Brivet-Naudot a repris dans son atelier. On
est loin de l’échappement à ancre suisse qui équipe
l’écrasante majorité des montres actuelles. « Il ne
donne qu’une impulsion directe au balancier par oscillaion.
Il n’y a pas d’ancre enre le rouage et le balancier, ce
qui permet d’avoir un bon rendement et peu de perte de
force. Pourtant, il n’a pas eu la carrière qu’il méritait »,
souligne l’horloger. La fabrication – traditionnelle,
s’entend – des 19 éléments qui le composent a exigé
la plus grande minutie, tel le ressort en or écroui de
3 centièmes de millimètre d’épaisseur.
Le boîtier en inox de 39 mm renferme des
composants en acier et en laiton doré. Tous ont
RDM STORY → 74_75
été réalisés en interne, à l’exception des rubis, du
ressort de barillet, du ressort spiral, du bracelet et du
Cyril Brivet-Naudot a
verre. « L’aichage horaire est oriinal car c’est un cadran
réalisé lui-même la rande
tournant autour d’un index fixe et le cadran des heures est majorité des composants
embarqué dans celui des minutes. À chaque changement, de sa monre. Enre
l’aiuille saute d’une heure », décrit-il. aures caractérisiques
La partie conception a demandé deux ans de travail, remarquables : une clé
auxquels s’ajoute une année à temps plein pour la dont les deux exrémités
réalisation. « La fabricaion de cete monre a été un vrai servent respecivement au
remontage et à la mise à
remplin. Elle me permet aussi de sorir de l’ombre… Parce
l’heure ; un échappement
qu’en tant que restaurateur, je n’étais pas dans le circuit libre excenrique.
des horlogers créateurs. »
Présentée au Watchfair 2018, Eccentricity a fait
forte impression sur l’Académie horlogère des
créateurs indépendants. Parrainé par le fondateur
et son président, Cyril Brivet-Naudot a déposé sa
candidature. Dans deux ans et après avoir participé à
trois salons, il en deviendra membre. Parallèlement,
il s’est qualifié pour le concours national des
Meilleurs Ouvriers de France, où il doit fournir
un chronographe de son cru pour fin novembre.
Enfin, des garde-temps sur le modèle d’Eccentricity
peuvent être commandés et personnalisés en prenant
directement contact avec son créateur.
Il se pourrait bien que sa volonté de défendre
l’artisanat avec un grand « A » ne soit pas un combat
contre des moulins à vent…
LA SUPERMAN
DE YEMA : RETOUR
D’UNE ICÔNE
Avoir conçu dans les années 1970 une montre instrument qui va devenir une référence
pour les plongeurs et pilotes d’avions de chasse met la barre très haute, surtout lorsque
l’on entend lancer, près de cinquante ans plus tard, une nouvelle version meilleure
que l’originale. C’est pourtant le défi que Yema a relevé avec une équipe de passionnés,
qui a démontré avec brio que le savoir-faire est toujours bien présent au sein
de la maison. Zoom sur la renaissance d’une icône qui pourrait en appeler d’autres…
Texte : Joël Duval

Pour Yema, tout commence en 1948 lorsqu’un
adolescent eut l’idée du nom de la marque, à
l’occasion d’un concours organisé par Henri-
Louis Belmont, fondateur de l’entreprise. Ce
dernier, horloger de métier, fut l’un des pionniers
dans l’automatisation de la fabrication et de la
construction horlogère. Elève de l’Ecole nationale
d’horlogerie de Besançon, il sortit major de sa
promotion en 1931. Très tôt, le fondateur de Yema
s’avère un visionnaire. Pour faire de bonnes
montres, il faut de bons concepts, de bons designs,
des mouvements de qualité et un certain talent
pour donner envie de les acheter.
Henry Louis Belmont observe ce qui fait le succès
de ses concurrents. Au début des années soixante,
ce sont les exploits du commandant Jacques-
Yves Cousteau que découvre à la télévision un
public qui va se passionner pour l’exploration et
la découverte des fonds marins. Chacun devient
un adepte de la plongée sous-marine par le
truchement du petit écran et malgré le noir et
blanc. Cousteau devient le héros d’un univers
porteur de rêves, où la montre est un partenaire
incontournable au poignet de ceux qui bravent les
abysses en quête d’images inédites. La montre de
plongée devient vite un instrument emblématique
accessible à ceux qui n’ont d’yeux que pour les
héros des mers.
Henry-Louis Belmont comprend tout l’intérêt
d’avoir dans ses collections un instrument de
plongée, une pièce de haute qualité étanche à
300 mètres et apte aux exploits des plus grands.
Il met au point, en 1963, la toute première
Yema Superman, une pièce élaborée pour les

professionnels de la plongée porteuse d’un brevet
« Patent Pending » et dotée d’une butée de frein
de sécurité, bloqueur de lunette. La Superman
est si bien conçue qu’elle apparaît quasiment
indestructible. Rapidement, elle est remarquée
puis choisie par l’armée de l’air française pour
équiper ses pilotes.
La spirale du succès
La Yema Superman connaîtra plusieurs
déclinaisons, dont la version 53.00.16 avec cadran
noir ou la 24.11.17 avec cadran bleu et trotteuse dite
« pelle ». La marque française rejoint, dès 1963, la
famille fermée des grandes maisons horlogères
internationales, dont les suisses et allemandes.
Yema n’est pas seulement une pointure dans
le domaine de la montre-outil. Elle devient la
RDM STORY → 76_77
référence pour les plongeurs et pilotes, ce à quoi
très peu d’autres fabricants peuvent prétendre. La
La Yema Superman est
maison va gagner en notoriété grâce à des modèles
l’une des rares pièces de
emblématiques, toujours imaginés avec le même l’histoire de l’horlogerie qui
esprit perfectionniste. ut validée par les plongeurs
Pour exemple, en 1966, Yema propose plusieurs professionnels, l’armée de
pièces qui font la gloire de la marque : la l’air, et accompana les
Yachtingraf, spécialement destinée au monde de amateurs de monres dans
la voile. Ce sera le chronographe automatique de les salons.
référence (mouvement Valjoux), étanche à 200
mètres, spécifiquement imaginé pour indiquer
le temps de régate. Le Rallygraf est, quant à lui,
dédié à la course automobile. Il séduira des pilotes
de Formule 1, comme Mario Andretti. Yema est
alors le premier exportateur français de montres
au palmarès du Cetehor et ce, durant trois années
consécutives (1966, 1967 et 1968). Plus de 500 000

Aussi à l’aise dans les airs, sur
terre que sous la mer, la Yema
Superman fait parie de ces
pièces d’horlogerie qui ont bâi
leur histoire sur des expériences
quoidiennes conduites par des
professionnels.
modèles Yema sont alors vendus chaque année, à
travers 50 pays.
La créativité de Yema et la haute qualité
contribuent à hisser l’image de la marque au
niveau des prestigieuses maisons suisses ; elle
incarne un savoir-faire exceptionnel au point que
peu de gens sont capables d’identifier si la marque
est française ou suisse. Radio, presse et magazines,
cinéma et la télévision, Yema est omniprésente
dans tous les médias pour faire la promotion de
ses productions. Elle s’impose comme le symbole
des montres de qualité au sein de collections
nourries par une dynamique qui fait la force de
l’entreprise. Ses montres ne sont pas seulement des
instruments de mesure du temps, ce sont aussi des
marqueurs de l’histoire des hommes et des femmes
qui les portent. Malgré les crises, les modes, la
marque n’a jamais complètement disparu, ni des
vitrines ni des mémoires, grâce à la réputation et à
la polyvalence de ses modèles. Aussi à l’aise dans les
airs, sur terre que sous la mer, la Yema Superman
fait partie de ces pièces d’horlogerie qui ont bâti
leur histoire sur des expériences quotidiennes
conduites par des professionnels. Elle eut, dès sa
création, cette magie qui la rendait universelle.
Renouer avec l’excellence
La réédition de ce modèle en 2018 s’inspire de la
version de 1970. Fidèle visuellement bien sûr, elle
l’est aussi sur le plan technique. Car la Superman de
Yema est bien une montre technique. Si la marque
a su préserver les principes posés par Henry-Louis
Belmont, la maison de Morteau a renforcé le cahier
des charges plaçant son modèle au rang de montre
professionnelle. Le verre minéral trempé bombé
en option est remplacé par un verre saphir bombé,
 RDM STORY → 78_79
un matériau qui aurait forcément été choisi s’il
avait existé en 1970. La trotteuse dite «pelle» qui
équipa la deuxième version, adoptée comme l’une
des montres réglementaires de l’armée de l’air, est
aujourd’hui la trotteuse de référence de ce nouveau
modèle. Le mouvement suisse retenu est un 2824-
2 de chez ETA, calibre reconnu comme l’un des
meilleurs. On retrouve évidemment le bloqueur de
lunette, la couronne vissée et le bracelet acier est
remplacé par un Nato ou un bracelet en silicone.
Afaire de goût.
Yema a frappé fort, très fort. Cette pièce qui
possède, pour un budget contenu, toutes les
caractéristiques d’une très grande montre. Elle met
à l’honneur le label France et séduira autant les
nostalgiques que les amateurs exigeants. Il ne faut
pas être un grand devin pour savoir que cette Yema
est promise à un succès immense.
EDOUARD
BÉGUELIN, GÉNIE
DE LA MÉCANIQUE
HORLOGÈRE
Edouard Béguelin, horloger suisse implanté au Locle au XIXe siècle, est le concepteur d’un
mouvement de chronographe à rattrapante des plus original. Si son esprit créatif a marqué
l’histoire de l’horlogerie, il a été injustement oublié, sans doute parce que peu de ses créations,
seuls témoins de son génie, ont été vendues en Suisse. Néanmoins, il reste un horloger brillant et
son approche des mécanismes du chronométrage le place définitivement à part. La qualité des
finitions de ses mouvements atteste de ses exigences.
Texte : Joël Duval

Le calibre développé par
Edouard Béuelin, dispose
d’un asucieux rain de rouage
(ci-dessus).
L’horloger s’imposa dans le
chronomérage des courses de
chevaux, comme en ateste le
fond ravé (en haut, à droite).
Un cadran simple en
apparence, qui dissimule une
rande complexité (page de
droite).
Le nom d’Edouard Béguelin s’est injustement égaré
dans l’histoire de l’horlogerie suisse. Pourtant
cet horloger installé au Locle développa, dans
la seconde moitié du XIXe siècle, d’ingénieux
mouvements de chronographes à rattrapante. Tel
l’un des tout premiers exemplaires. Il a été daté à
tort de 1890 dans les rares ventes publiques où ses
pièces ont été confondues avec un second calibre
de chronographe à rattrapante plus tardif. Le
calibre de Béguelin, d’une complexité visible, ignore
la pince de rattrapante et y substitue un astucieux
train de rouage qui se superpose au niveau de la
roue de centre, dont il est totalement indépendant.
Le système est d’autant plus ingénieux qu’il se
combine avec la commande par la couronne
pour la remise à zéro, alors que la rattrapante
démarre avec un poussoir indépendant. Le
démarrage de cette dernière donne lieu à un
ballet de déplacements de roues et de bascules,
qui se rapproche des mécanismes d’automates.
Ce système interpella de nombreux horlogers :
« Pourquoi donc ne pas aller au plus simple et uiliser
une pince de rarapante assorie d’une seconde roue à
colonnes pour fabriquer son chronoraphe ? »
Un mouvement original et complexe
L’accès au ressort de barillet souvent utilisé
par les horlogers comme un indicateur de la
facilité de révision des mouvements ne joue pas
ici en faveur de cet instrument. La finition du
mouvement est soignée, les anglages réalisés avec
précision et le rhodiage se marie parfaitement
avec le bouchonnage de la platine. La pièce
dénote un gros travail horloger et l’exécution est
irréprochable.
La complexité de ce système mécanique augmente,
certes, le temps d’intervention d’un horloger
pour assurer un service par rapport à un calibre
classique. Pourtant, ce mécanisme original
présente un intérêt tout particulier. Son inventeur
 RDM STORY → 80_81
l’a conçu en visualisant toutes les fonctions de
manière globale. Une réflexion 3D avant l’heure.
Mais elle n’aurait même pas été suisante car pour
fonctionner, le mouvement de chronographe à
rattrapante de Béguelin doit être pensé dans son
entier, en imaginant l’enchaînement de tous les
embrayages et trains de rouage nécessaires à la
mesure du temps.
La mise à l’heure par targette (sous la lunette) est
classique pour le marché américain, mais elle est
déroutante pour les Européens, habitués à lever
la couronne pour cette opération. Le mouvement
est eicace et conserve parfaitement l’heure que
le chronographe soit ou non enclenché. C’était là
l’une des diicultés des concepteurs de calibres :
leurs mouvements ralentissaient ou s’arrêtaient
dès qu’une complication mécanique était activée.
Le choix de la plupart des fabricants d’opter pour
un système de fourchette grefée sur le calibre
n’est pas étranger au traitement de ce problème. Il
fallait à Béguelin une maîtrise exceptionnelle de
son mécanisme pour s’afranchir de tout cela et
s’orienter vers une conception originale.

Un automate de mesure du temps

Sous des apparences classiques lorsque l’on
regarde le cadran, son chronographe est en
réalité très inventif, une sorte de petit automate
d’aichage du temps – à l’opposé de la conception
modulaire des mouvements. Plus d’un horloger
s’est penché sur le système et efrayé de la
diiculté qui serait la sienne de le démonter, puis
de le remonter. Pour cette raison, Béguelin fut – à
tort – perçu davantage comme un concepteur de
mouvements que comme un horloger. Ce type
de mécanisme n’était pas à l’époque encore très
prisé. La clientèle recherchait plus souvent des
mouvements simples de chronographes à des prix
abordables pour des utilisations courantes, qu’elles
fussent industrielles, militaires, sportives ou
automobiles. En efet, l’invention du chronographe
moderne est à la fin du XIXe siècle encore très
récente et la lecture d’un tachymètre ou d’un
télémètre n’est pas à la portée de tous.
Etant donné la concurrence massive sur ce type
de montres, Béguelin eut quelques diicultés à
placer ses produits en Suisse. Longines et Heuer, une attention particulière, à l’instar de tous les
ainsi que Valjoux, Lecoultre ou Barbezat Baillot chronographes dotés de calibres originaux. Les
(Le Phare) étaient particulièrement forts et deux roues à colonnes bien visibles attestent de la
Béguelin n’avait pas leurs moyens pour s’imposer, diiculté d’usinage qui incombe à leur fabrication.
d’autant que les chronographes à rattrapante Elles sont ici assez simples mais n’en demeurent
relevaient d’une demande marginale. Il dut donc pas moins eicaces.
exporter ses montres et choisit essentiellement le La marque disparut au tournant du siècle. Ce qui
territoire Nord-Américain et surtout la Grande- fut exploité de 1880 jusqu’à la Première Guerre
Bretagne. Connu dans le milieu du chronométrage mondiale sous le nom d’Edouard Béguelin avait été
des courses de chevaux, c’est là qu’il imposa le créé par cet horloger passionné qui ne produisit
mieux sa maîtrise. Le sport automobile accrut qu’en petites quantités. Béguelin a imprimé
sensiblement la demande de chronographes son nom dans la mémoire du Locle comme un
performants. Trop techniques pour le simple horloger de grand talent, inventif et créatif. Il fait
automobiliste, les chronographes Béguelin étaient à ce titre partie du patrimoine horloger historique
souvent emboîtés dans des carrures en or de de la Suisse. Un tour d’horizon rapide des ventes
14 carats ou des boîtes plaquées or ou encore en publiques ne révèle que trois ou quatre pièces de
argent. Le motif de la gravure des fonds identifie ce type sur les dernières années. Il est évidemment
souvent leur finalité. compliqué d’établir une statistique fiable du
Rares en Europe, peu de pièces sont parvenues nombre de pièces fabriquées mais il ne fait aucun
jusqu’à nous en bon état. Cela dit, elles méritent doute que la difusion fut limitée.
 QUART D’HEURE
DE CÉLÉBRITÉ
Tous les mois, La Revue des Montres revient sur les soirées et événements
qui rythment la planète horlogerie désormais mondiale.
Au programme, sport, prix, partenariats… Par Stephan Ciejka

© Getty Images
Hublot félicite Didier Deschamps, ami de la Frédérique Constant: Peter Stas, CEO du roupe, Jaeger-LeCoultre,lors de la première mondiale du sixième Mission:
marque, pour sa victoire à la Coupe du Monde a remporté, en juin dernier, le prix Indusrie 4.0 à la Impossible. Ci-dessus, l’acteur britannique Henry Cavill portait sa
première édiion du prix Shapers. monre Jaeger-LeCoulre Polaris Chronoraph en or rose

© Jules Langeard
Richard Mille a soutenu, pour la quarième année consécuive, le Rallye des Princesses lors de sa 19e édiion. Cete course de réularité au féminin, qui prend, chaque année, son
départ place Vendôme, s’est achevée, le 7 juin dernier, à Biarritz.

Longines, Ana Paula Milelo and Mateo Reyes, vainqueurs du 2018 Roland-Garros Charriol Womens International: les finales du quarième tournoi de polo féminin se
Junior Wild-Card Compeiion by Lonines. sont tenues au Polo Club de Saint-Tropez, le dimanche 1er juillet. De gauche à droite : April
Kent, Marie-Olga Charriol, Caroline Morandi, Lottie Lamacrat, Emmy Goddard Wats.
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