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La rémunération

d’un dirigeant
d’entreprise
Sommaire du guide
Lancer une entreprise peut être un acte difficile. Que vous soyez un artisan,
une entreprise de services, un site e-commerce ou une startup, vous montez
votre activité pour plus d’indépendance, de revenus ou même pour suivre
votre passion. Après avoir pris votre décision, vous êtes confronté à de
multiples challenges qui n’ont rien à voir avec votre domaine d’expertise.

Dans ce guide, vous trouverez toutes les explications sur le fonctionnement


d’une rémunération pour un dirigeant d’entreprise et les conséquences
fiscales par rapport à un salarié.
1. Mandat social

D’un point de vue juridique, il existe une différence majeure entre un dirigeant
d’entreprise et un salarié : l’absence d’un lien de subordination.
Dans la situation d’un salarié, celui-ci signe une contrat de travail par laquelle il
s'engage à travailler pour le compte et sous la direction d'un l'employeur, contre une
rémunération. Sans ce lien de subordination, le contrat de travail ne peut exister.
Cependant lors d’une création d’entreprise, le dirigeant est nommé par les associés
de la personne morale. Si l’associé est unique, il peut soit se définir président/gérant
soit nommer une autre personne externe.

Contrat de travail VS Mandat social

En tant que dirigeant vous n’êtes pas considéré comme un salarié puisque qu’aucun
lien de subordination ne vous lie à la société, vous êtes mandataire social. C’est à
dire le représentant de la société lié à celle-ci par un mandat social !
Cette distinction, comme nous le verrons peut impliquer, dans certaines situations
des divergences en terme de régime social.
Au titre de ce mandat, vous pouvez percevoir une rémunération mensuelle fixée
avec l’accord des associés.
Mandat social

Modes de fixation de la rémunération du dirigeant.

La rémunération du dirigeant peut être soit fixée:


1. Par les statuts: Cette pratique peut s’avérer contraignante dans la mesure où
pour modifier la rémunération (l’augmenter ou la diminuer) vous serez obligé
de convoquer les associés en AGE (Assemblée Générale Extraordinaire) pour
modifier les statuts. Les modifications des statuts ont un coût financier et
sont relativement lourdes en terme de formalisme.
2. Par décision collective des associés réunis en AGO (assemblée générale
ordinaire): Cette solution est largement privilégiée puisque la décision
n’entraine pas modification des statuts, elle est donc plus flexible.

Mandat à titre gratuit

Au début de votre activité, il peut être préférable de renoncer à une rémunération.


Vous pouvez tout au plus envisager une prime de bilan pour inciter le gérant à
développer l’activité.
Si toutefois, vous décidiez de vous rémunérer mensuellement, assurez vous bien que
le montant ne soit pas excessif au regard de votre trésorerie (vous encaissez plus que
vous ne décaissez) pour ne pas vous retrouver en état de cessation de paiement.
Pour pallier ces difficultés, il sera préférable de vous rémunérer au moyen de
dividendes (voir la section suivante).

Sachez toutefois que quand vous êtes affilié au RSI (gérant majoritaire de SARL ou
EURL), les 2 premières années du lancement de votre activité, vous allez être
prélevé forfaitairement de 3 173 € la première année et de 4 458 € la deuxième
année que vous vous rémunériez ou non…
Cotisations sociales

Les cotisations sociales liées à votre rémunération vont varier en fonction de votre
choix de forme juridique.

Vous êtes président de SAS, gérant minoritaire de SARL,


président de SASU
Vous êtes considéré comme un « assimilé salarié ».
Cela signifie que vous allez cotiser dans les mêmes conditions, auprès de l’URSSAF,
qu’un salarié classique. Vous payerez environ 82% de cotisations sociales (cotisations
salariales + cotisations patronales) sur le salaire que vous percevrez. Le paiement de
ces cotisations sociales s’effectue la même année N.
Ainsi, si vous touchez 1000 euros net, vous payerez 820 euros environ à l’URSSAF
pour un total de 1820 euros à la charge de l’entreprise.

Vous êtes gérant majoritaire de SARL, gérant d’une EURL


Vous êtes travailleur non salarié (TNS) affilié au régime du RSI.
Les cotisations sociales seront de 45% sur le salaire que vous percevrez.
Ces cotisations sociales seront à payer en N+2.
Ainsi, pour 1000 euros perçus, vous payerez 450€ au RSI soit un total de 1450€.
Imposition sur le revenu

Comment déclarer votre revenu de dirigeant ?

Pour résumer les parties précédentes, vous avez un mandat social et percevez une
rémunération sur laquelle l’entreprise paye des cotisations sociales.
Comme tout citoyen français, vous devez maintenant déclarer annuellement ces
sommes à l’administration fiscale dans votre déclaration d’impôt !
Malgré la différence entre contrat de travail et mandat social, la déclaration se fait
comme un salarié dans la catégorie « Traitements et Salaires » .

Vous pouvez déduire des frais dans votre imposition

En tant que TNS ou Assimilé salarié, si votre société n’a pas opté pour l’impôt sur le
revenu, vous pouvez déduire un montant forfaitaire de 10% de votre rémunération
(minimum 426 euros, max 12 157 euros) sur l’impôt sur le revenu que vous devez
payer à titre personnel.
Si vos frais sont supérieurs au 10%, vous pouvez déduire les frais réellement engagés
dans le cadre de votre activité à conditions que ceux-ci soient justifiés (sauf pour les
gérants majoritaires de SARL)
2. Dividendes

Les dividendes sont versés en fonction des bénéfices réalisés par la société à
proportion de la part de chaque associé dans le capital social. Les dividendes sont
versés après la clôture annuelle des comptes.
Si la société, une fois l’impôt payé (si vous êtes soumis à l’impôt des sociétés),
constate un bénéfice lors de l’assemblée générale ordinaire, les associés pourront
voter à la majorité (sauf clause statutaire contraire) la distribution des dividendes.

Se rémunérer par le versement des dividendes

Les dividendes sont un excellent moyen de rémunération pour les associés.


Ils peuvent venir en complément de votre rémunération par mandat social ou bien
être votre unique source de revenu.
Cas concret :
Une SAS est détenue par 3 associés possédant chacun 1/3 du capital social. La
société pour l’année N réalise un bénéfice après impôt de 30 000 euros. Après
clôture des comptes et vote des associés en AG pour la distribution totale des
dividendes, chaque associé percevra donc avant impôts 10 000 euros (30 000/3).
Cotisations sociales

Tout comme votre rémunération par mandat social, les dividendes sont soumis
à des cotisations sociales qui dépendent de votre forme juridique.

Vous êtes gérant majoritaire SARL / associé d’une EURL

Les dividendes seront soumis à un taux de cotisations sociales de 45% pour la


tranche excédant les 10% du capital social auquel on ajoute les primes d’émissions
(mécanisme financier si vous faîtes une augmentation de capital) et le compte
courant d’associé (un compte courant d’associé est un prêt moyennant intérêt que
l’associé consent à la société).
La tranche inférieure aux 10% est soumise à cotisations sociales de 15,5%.

CAPITAL SOCIAL Taxé à 15,5%

COMPTE COURANT
Taxé à 45%
PRIMES D’EMISSIONS

Cas concret:

Une SARL au capital de 10 000 euros géré par M. X détenant 75% du capital réalise
un bénéfice net de 10 000 euros. Il est donc gérant majoritaire. Il possède un compte
courant d’associé à hauteur de 5 000 euros et le montant de ses primes d’émissions
s’élèvent à 5 000 euros.

On calcule la part de dividendes qui n’est pas soumise à cotisation de 45% :


(10000+5000+5000)*0,10= 2000 euros.

M. X distribue la totalité des dividendes et récupère: 10 000*0,75=7 500 euros

Ainsi, M. X paiera des cotisations sur 7 500 - 2 000 = 5 500 euros


soit 5 500*0,45+2 000*0,155=2 785 euros de cotisations.
Taxation des dividendes

Vous êtes associé d’une SAS ou d’une SASU

Contrairement à la SARL/EURL, la totalité des dividendes distribués sont soumis à un


taux unique de 15,5%.
Cas concret : En reprenant l’exemple précédent, M.X sur les 7 500 euros de
dividendes devra payer 7 500*0,155= 1 162,5 euros
On constate que 1 162,5 euros est nettement inférieur à 2 785 euros.
On réalise une économie de 60% !

Comment sont imposés les dividendes sur l’IR ?


Les dividendes que vous percevez vont être imposés à l’impôt sur le revenu dans la
catégorie « Revenus de valeurs et capitaux mobiliers ».
Toutefois les dividendes, lors de la distribution, sont soumis à un prélèvement
forfaitaire non libératoire de 21% (sauf pour les personnes seules, qui en font la
demande, dont le Revenu Fiscal de Référence est inférieur à 50 000 euros/75 000
euros pour les couples mariés ou pacsés) qui donnera lieu à régularisation en N+1
sous forme de réduction d’impôt.
En outre, ce prélèvement est juste un acompte sur l’impôt à payer. Pour simplifier,
l’Etat récupère cet impôt en avance lors de la distribution des dividendes et
régularise la situation lors de votre déclaration d’impôt l’année suivante.
Les dividendes offrent le droit à un abattement de 40% sur le montant perçu.
Cela signifie que vous payerez des impôt uniquement sur 60% des dividendes et
non sur 90% comme pour les traitements et salaires (Cf Rémunération du dirigeant
mandat social).
Cas concret :
Vous percevez 10 000 euros de dividendes, vous serez imposé sur 10 000*0,6
soit 6 000 euros.
3. Les aides de l’Etat
Pour protéger le développement économique du pays mais aussi pour combattre le
chômage, l’Etat a mis en place de nombreuses aides, souvent financières, pour
favoriser la création d’entreprise en France.
Bénéficier de ces aides est une vraie opportunité pour les milliers de créateurs
d’entreprises qui ont souvent des problématiques de financement.
Nous couvrirons dans ce guide les 3 aides les plus utilisées pour optimiser votre
rémunération en tant que dirigeant.

Les 3 aides les plus populaires

1. ACCRE
2. ARE / ACRE
3. Réduction d’impôts
ACCRE

Aide au Chômeur Créant ou Reprenant une Entreprise

L’ ACCRE a pour objectif de favoriser la création ou la reprise d’entreprise pour les


personnes demandeuses d’emploi.
Il faut être donc inscrit à Pôle Emploi pour en bénéficier.
Ce dispositif consiste en une exonération de charges sociales pendant 1 an (à partir
soit de la date d’affiliation au régime TNS soit le début de l’activité de l’entreprise
pour les assimilés salariés).
Attention, cette exonération est plafonnée à 120 % du smic (soit 20 988 euros pour
2015).

De fait, vous êtes exonéré de charges sociales si votre salaire est inférieur à 20 988
euros/an.

Il reste certaines charges

Toutefois, subsistent les cotisations dues au titre de la CSG-CRDS (8%), la


contribution à la formation pro (entre 0,55% et 1%), la retraite complémentaire
obligatoire, la FNAL et risque d’accident du travail.
ARE / ARCE

Aide à la Reprise ou à la Création d‘Entreprise

En percevant l’ARE (Allocation retour à l’emploi), lors de la création de votre


entreprise, vous pouvez:
1. Obtenir le versement d’un capital correspondant à 45% de vos droits restants
(ARCE). Ce versement s’effectue en deux temps : un premier lors de votre début
d’activité puis, un second, 6 mois après. Pour l’obtenir vous devez être
bénéficiaire de l’ACCRE. Attention, en choisissant l’ARCE vous ne bénéficierez
plus de vos allocations. Toutefois si votre entreprise venait à fermer, vous
pourriez récupérer vos droits restants (soit 55%).
2. Obtenir le maintien de vos allocations dans la mesure où vous vous ne versez
pas de rémunération. A défaut, 70% de la rémunération versée au titre de votre
mandat social viendra en déduction de l’ARE.

Protection sociales
SI vous ne vous versez pas de rémunération mensuelle, vos indemnités au titre de
l’ARE vous font bénéficier de la protection sociale des demandeurs d’emploi. Ainsi,
vous êtes couvert en cas d’accident du travail et êtes remboursé de vos frais
médicaux..
Réduction d’impôts

Pour les souscriptions au capital d’une PME

En souscrivant au capital d’une société, vous pouvez bénéficier à titre personnel


d’une réduction d’impôt de 18% des versements effectués pour la souscription au
capital d’une nouvelle société ou d’une PME existant depuis moins de 5 ans.
La somme maximale prise en compte est de 100 000 euros pour les couples
mariés/pacsés et de 50 000 euros pour les personnes seules.
Attention :
Le montant des réductions d’impôt et crédits d’impôt cumulé ne peut dépasser
10 000 euros par an et par foyer fiscal.

Cas concret
Lors de la création de votre entreprise, 18% du montant que vous apportez se
transformera en crédit d’impôt.
Donc si vous apportez 10 000 euros, vous bénéficierez de 1800 euros de réduction
d’impôts dans le cadre de votre imposition sur le revenu.
4. Les frais professionnels
Le dirigeant de la société, à l’occasion de l’exercice de son mandat social, peut être
confronté à différentes dépenses personnelles remboursables par la société. Ces
remboursements sont déductibles au niveau de la société et non imposable au titre
de l’IR pour le dirigeant.

Comment se les faire rembourser ?

Pour ce faire, les frais engagés par le dirigeant doivent:

• Avoir été engagés dans l’intérêt de l’entreprise


• Etre justifiés
• Etre remboursés à l’euro près (les remboursements sous forme de forfait sont
imposables)

Parmi les frais remboursables au dirigeant figurent (liste non exhaustive) :

• Les indemnités kilométriques


• Les frais de péage, parking, transport, repas et hébergement du fait du
déplacement pro.
• Les repas d’affaire (sur le justificatif devra figurer le nom des participants
• Le loyer et charges du domicile du gérant si hébergement de la société. Il
convient de calculer une quote-part calculé en fonction de la surface utilisée
par l’entreprise dans le domicile.

Conclusion
Le remboursement des frais professionnels est un mécanisme utilisé par de très
nombreux dirigeants d’entreprises pour se rémunérer de manière indirecte dans le
respect de la loi et déduire fiscalement cet avantage au niveau de la société.
Attention, les contrôleurs fiscaux sont très attentifs à ces modes de rémunérations !
Conclusion

Impact sur la protection sociale

Comme nous l’avons vu précédemment, votre forme juridique ainsi que votre
statut au sein de la société a une influence directe sur votre régime social, c’est-à-
dire le niveau de la protection sociale dont vous bénéficierez en cas de difficultés.

Quelles sont les options à votre disposition ?

Si vous êtes gérant majoritaire de SARL ou d’EURL, vous serez considéré comme TNS
rattaché au RSI. Ce régime a l’avantage d’être moins couteux mais l’inconvénient
d’être moins protecteur. Il convient de le compléter, en fonction de votre aversion
aux risques, avec des contrats d’assurance type Loi Madelin. En ce sens le régime des
TNS est un régime social à la carte où vous choisissez vos options.
Si vous êtes président de SAS ou de SASU, vous serez considéré comme assimilé
salarié et êtes rattaché à l’URSSAF. Ce régime est plus couteux mais nettement plus
protecteur. Toutefois, il convient de le compléter avec d’autres assurances
notamment pour l’assurance chômage, a laquelle vous ne cotisez pas quand vous
êtes chef d’entreprise.

Mandat ou Dividendes ?
L’objet de ce guide n’est pas de vous orienter strictement vers l’un ou l’autre mais de
vous sensibiliser à l’importance de mélanger ces deux types de rémunération de
manière intelligente. Par exemple, il sera préférable de vous rémunérer
mensuellement pour assurer votre vie courante et d’attendre la fin d’année pour
reverser le reste du bénéfice sous forme de dividendes, nettement moins taxés.
Se rémunérer en tant que dirigeant est complexe et se faire accompagner par des
professionnels est recommandé pour éviter de faire des erreurs, optimiser sa
rémunération ou encore comprendre les implications de vos choix.
Vos options
74% des chefs d’entreprises déclarent que si c’était à refaire, ils choisiraient à
nouveau de diriger une entreprise (source Ipsos).

Pourtant lors de leur création, 54% des créateurs ont eu des difficultés pour
régler les formalités juridiques et 19% ont eu du mal à obtenir des conseils
juridiques (source INSEE).

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