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Mars 2023

DIALOGUE
SOCIAL
Sihem DJALTI
Chloé MOUANGA
Erwan Maty DIAGNE
Mars 2023

SOMMAIRE
INTRODUCTION

LE DIALOGUE SOCIAL

PROPOSITIONS
ACCEPTABLES

LA PLACE DE L'ÉTAT DANS


LE CONFLIT
INTRODUCTION
Problématique : Comment pallier le dysfonctionnement du dialogue social afin d'éviter les grèves
inopinées telles que la grève sociale des contrôleurs de la SNCF ?

Après les raffineries, les hôpitaux c’est une nouvelle fois en cette fin d’année que fleurissent
dans les transports des préavis de grève.
C’est environ 200 000 personnes qui ne pourront pas prendre le train ce week-end en pleine
période de fête de fin d’année.
La SNCF, l'opérateur ferroviaire français a annulé un tiers de ses lignes alors que des millions de
personnes commençaient à se réunir en famille pour les fêtes.
Depuis le début de l’année 2022, de multiples actions et alertes auraient dû conduire la
direction de la SNCF à prendre conscience du malaise des agents du service commercial du
train ( ASCT) et répondre aux revendications portées par les différentes organisations
salariales.
Face à l’absence de réponses à hauteur de leurs revendications légitimes, les contrôleurs ont
alors décidé de faire grève ( il n’existe pas de solution possible avec le droit de grève car ce
dernier est inscrit dans la constitution).
Les différentes organisations syndicales n’ont jamais cessé de relayer les revendications des
contrôleurs et de proposer des solutions à la direction pour éviter cette grève de fin d’années.
C’est un mouvement jugé atypique car c’est un collectif de contrôleurs ( qui regroupe 3500
membres) qui à été créé sur les réseaux sociaux plus particulièrement sur la plateforme
Facebook. Ce mouvement est jugé non hiérarchique et en rupture avec la représentation
syndicale et le dialogue social. Depuis les gilets jaunes on se rend compte du pouvoir des
réseaux sociaux à produire des auto-organisations. Si aucune organisation syndicale n’a appelé
à se joindre à ce mouvement social, il est rendu possible par des préavis déposés par les
fédérations CGT-Cheminots et SUD-Rail.
Dans le secteur public, une grève doit obligatoirement être déclenchée par l’appel d’un
syndicat.
Elle doit être précédée d’un préavis – qui précise les motifs du recours à la grève, son champ
géographique ou encore sa durée – transmis cinq jours avant à l’autorité hiérarchique ou à la
direction de l’administration concernée.
Pendant la durée du préavis, syndicats et administration sont tenus de négocier.
S’agissant de la SNCF, c’est par l’intermédiaire du préavis de grève déposé par les syndicats
que des chefs de bord vont cesser le travail le week-end de Noël.
Une fois leurs revendications définies (parcours professionnel et déroulement de carrière,
rémunération, inaptitudes, pénibilité et fin de carrière), les ASCT ayant impulsé la mise en
place de ce collectif ont sollicité une rencontre avec les Organisations Syndicales à laquelle la
fédération SUD Rail a répondu favorablement sans hésitation, partageant de nombreuses
revendications avec ce collectif qui a souhaité le dépôt d'un préavis de grève spécifique
ASCT le plus unitaire possible sur plusieurs week-ends de fin 2022 (2 au 5/12, 23 au 26/12,
30/12 au 02/01/23).

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INTRODUCTION
« En théorie nous sommes 2 par train, mais de plus en plus, nous sommes seuls, sur des
TGV qui peuvent compter jusqu'à 600 clients par TGV", assure un des membres de ce
collectif. "Au bout de 25 ans, mon brut c'est 2000 euros, et le reste ce sont des primes,
liées au déplacement, aux heures de nuit, qui font grossir nos salaires mais qui ne comptent
pas pour la retraite", explique-t-il. »
Pressé par un grand nombre de ministres, interloqués par ce conflit très pénalisant, de
trouver une issue rapide pour sauver le week-end du Nouvel An, le dirigeant a organisé dès
jeudi soir une réunion de crise avec les quatre syndicats représentatifs. En l'absence notable
des représentants des grévistes, rassemblés dans un «collectif» qui refuse de s'exprimer
publiquement.
Lors du Conseil des ministres, jeudi, « le président de la République a évoqué la nécessité
pour l'avenir de tenir compte de ce nouveau type de mouvement de grève qui échappe au
dialogue social et a invité la Première ministre et le gouvernement à réfléchir à la mise en
place d'un cadre pour assurer la continuité des services publics en toutes circonstances », a
annoncé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, sans donner plus de précisions sur
le dispositif envisagé. « Face à une situation qui est nouvelle, il faut avoir des modalités de
réflexion qui sont nouvelles », selon lui.

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LE DIALOGUE SOCIAL
Le dialogue social à la SNCF se déroule généralement entre la direction de l'entreprise et
les représentants des syndicats de travailleurs. Il a pour objectif de discuter des conditions
de travail, des salaires, des avantages sociaux, des horaires, des règles de sécurité, des
problèmes de santé et de sécurité, et de tout autre sujet important pour les employés de la
SNCF.
La SNCF dispose d'un Comité social et économique (CSE), qui est chargé de représenter
les intérêts des travailleurs et de faciliter le dialogue social. Le CSE est composé de
représentants des employés élus par les travailleurs et des représentants de la direction de
l'entreprise.
De plus, les syndicats expliquent le détachement de cette grève des structures syndicales
par le nombre réduits de représentants du personnel, en effet cela s’explique par la fusion
des anciennes instances représentatives dans le CSE. Avec cette grève et la création de ce
collectif, la direction récolte en quelque sorte le manque de représentation du personnel. À
la SNCF, notre plus grand CSE est censé représenter 13 500 agents.

Le dialogue social à la SNCF implique des réunions régulières entre les représentants des
syndicats et de la direction pour discuter des questions en suspens et des sujets d'intérêt
mutuel. Les parties prenantes discutent des problèmes et des préoccupations, et
cherchent à trouver des solutions qui répondent aux besoins des travailleurs tout en étant
compatibles avec les objectifs de l'entreprise.
Le fait qu'il soit devenu de plus en plus difficile pour les syndicats d'obtenir des informations
sur le terrain n'est pas anodin et une conséquence directe des réformes. Les ordonnances
Macron de 2017 ont réformé le CSE, enlevant des ressources importantes aux syndicats.
Ils créent des frontières, notamment à la SNCF. La revitalisation du soi-disant dialogue
social a complètement changé la donne. Nous payons aujourd'hui le prix des conséquences
d'un dialogue social affaibli.
Nous avons remarqué lors de notre enquête de terrains que chez les contrôleurs il y avait
un sentiment de mal-être, ils se sentent méprisés par l’entreprise. Car ils ne bénéficient pas
des mêmes avantages que les conducteurs de trains et les cheminots.
Le 7 décembre 2022 ont eu lieu les négociations annuelles obligatoires (NAO), lors de
cette table ronde la direction à proposé de nombreuses mesures aboutissant à une
revalorisation salariale de 5,9%. Ces négociations annuelles n’ont été signées que par un
syndicat sur quatre. Satisfaits par ses mesures de revalorisation salariale la CFDT à signé
mais la CGT, l’UNSA et enfin SUD-Rail se sont opposés et ont décidé de ne pas signer ces
accords. A la suite de ses propositions, le climat social à la SNCF reste très fragile.
En outre, ce mouvement fait écho à un mécontentement grandissant dans l'entreprise. La
première des raisons, c’est l’inflation et l’explosion des prix qui touchent l’ensemble des
salariés et des catégories populaires.

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LE DIALOGUE SOCIAL
Après huit années de gel des salaires, les revenus des ASCT n’ont connu qu’une maigre
augmentation de 1,4 % en juillet dernier, alors que l’augmentation générale des prix se situait à
plus de 6 % d’une année à l’autre… Dans ce cadre, le doublement de la « prime de travail »,
actuellement à 350 euros mensuels, serait le minimum, que refuse pourtant la direction. On
sait que les grèves dans les transports pénalisent en premier lieu les usagers. Mais, en
refusant de répondre aux revendications des contrôleurs (allant des salaires aux conditions de
travail) c’est bien la direction de la SNCF qui porte la responsabilité de cette situation.
Les contrôleurs ne s'étonnent pas que la mobilisation se soit créée en dehors du cadre
syndical car de nombreux ASCT se sentent délaissés de la part des différents syndicats car
leurs revendications ne sont pas prises en compte (ni par la direction, ni par les syndicats). “«
Pendant des années, on a été le bras armé des grèves des différentes organisations
syndicales parce que quand on ne travaille pas, les trains ne roulent pas et la grève est
visible. Sauf qu’on fait toujours grève pour des revendications globales, pour soutenir les
autres, mais jamais pour nous-mêmes. » ( ASCT secteur gare de Lyon)

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ENFIN DES PROPOSITIONS
ACCEPTABLES
Tout d’abord, pour rappel depuis le 24 octobre 2022 la direction de la SNCF à été informée
des revendications et de la détermination de la part des différentes organisations syndicales
d’ouvrir de véritables négociations.
Lors de la première séquence de grève c’est la direction de la SNCF qui ne comptait pas sur
la capacité de mobilisation des contrôleurs à choisit d’avertir au dernier moments ses clients.
Les organisations syndicales dénoncent l’acharnement médiatique que les contrôleurs et
contrôleuses ont subi depuis plusieurs jours en exerçant leur droit de grève.
Dès le mois d’octobre, les organisations syndicales (les fédérations SUD Rail et la CFDT qui
se sont engagées à côté du collectif national des contrôleurs) ont affirmé être prêtes à aller
jusqu’au bout pour gagner et pour faire valoir leurs revendications.
C’est donc l’unité qui a été une force dans ce mouvement et qui à obligé le PDG de la SNCF à
reprendre les négociations.
A l’issu de la table ronde du jeudi 22 décembre 2022 qui c’est finit dans la soirée, les
organisations syndicales observés des avancées historique en effet le CNA, SUD-Rail et la
CFDT notent des avancées significatives concernant de nouvelles mesures en faveur de la
rémunération, du déroulement de carrière, de l’emploi et du renforcement de la ligne métier.
Ainsi les mesures suivantes ont été arrêtées :
Versement d’une indemnité de 720 € par an et intégration de travail dès janvier 2023. Des
mesures complémentaires seront décidées lors des NAO 2024 et 2025.
Garantie pour tous les ASCT d’une promotion tous les 4 ans.
La direction s’engage à recruter 160 agents supplémentaires pour 2023 et la création de 40
emplois supplémentaires. Au total , 550 recrutements d’ASCT sont prévus pour 2024.
Création d’une instance nationale qui se réunira deux fois par en et sera chargée entre autres
du suivi des mesures de l'accord.
En conséquence, le collectif national ASCCT appelle à suspendre le préavis pour le week-
end du nouvel an.
Dans le détail, ce sont une très grande majorité des revendications connues depuis octobre
qui ont été satisfaites.
Des clauses de revoyure ont été déjà actées pour vérifier que les mesures seront respectées
dans l’ensemble des résidences. Les organisations syndicales prennent l’engagement de
continuer à maintenir la pression si la direction de la SNCF ne respecte pas ses engagements
dans les activités concernées.

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LA PLACE DE L'ÉTAT DANS LE
CONFLIT
La place de l'État au sein des conflits dépend généralement de la nature de ce conflit. Ainsi, si
ce conflit concerne la politique ou l’économie, l'État sera concerné par ce conflit.
Sa gestion peut se faire par une médiation entre les différentes parties prenantes afin de
faciliter les négociations et les éventuelles résolutions du conflit.
En résumé l’Etat dans les conflits sociaux à une intervention mesurée et équilibrée pour éviter
de favoriser une partie.
Dans le cas de la SNCF, le dirigeant s’est vu pressé par un grand nombre de ministres
interloqués par ce conflit qu’ils estiment “très pénalisant” pour l’ensemble des usagers. Suite
à cette pression des ministres, le dirigeant a organisé le jeudi soir une réunion de crise avec
les quatres syndicats représentatifs.
En l'absence notable des représentants des grévistes, les syndicats rassemblés dans un
«collectif», refusent de s'exprimer publiquement.
Lors du Conseil des ministres, jeudi, le président de la République a évoqué la nécessité pour
l'avenir, de tenir compte de ce nouveau type de mouvement de grève qui échappe au
dialogue social et a invité la Première ministre et le gouvernement à réfléchir à la mise en
place d’un nouveau cadre pour assurer le service continue des transports, car il s’agit d’un
service public et ils se doivent d’assurer la continuité des services publics en toutes
circonstances», a annoncé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, sans donner plus
de précisions sur le dispositif envisagé.
Il ajoutera que « Face à une situation qui est nouvelle, il faut avoir des modalités de réflexion
qui sont nouvelles », selon lui.
Pendant la grève, l'État a travaillé avec la direction de la SNCF et les syndicats pour négocier
une solution qui puisse satisfaire toutes les parties prenantes.
Suite à de la remarque sur le service minimum du porte parole du Président, en parallèle nous
découvrons qu’en Italie, le gouvernement interdit toutes grèves lors des fêtes nationales, tels
que Noël, le nouvel an…
Suite au conflit le gouvernement voudrait-il imposer une nouvelle forme de grève, où les
salariés devront choisir les jours de grèves en épargnant les dates nationales ?

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