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Vinchon Mégane

Bachelier en droit (2ème bloc annuel)


Année académique 2020-2021
Université catholique de Louvain
Louvain-la-Neuve
Droit des étrangers

Objectifs

Le cours de droit des étrangers traite de la manière dont le droit regit les migrations.

Pas un jour ne passe sans que l’actualité n’aborde les questions migratoire.

Crise de l’asile – Afflux massifs – Procès des hébergeurs – Aquarius – Noyés en Méditerranée –
Accords avec la turquie – Dublin – Intégration – Lampesa – Hotspot – Centre fermé…

L’objectif du cours est de donner aux étudiants les bases pour appréhender plus correctement ces
réalités, sous un angle juridique, tout en s’ouvrant à une approche interdisciplinaire.

Le cours présente brièvement les règles générales applicables aux migrations avant de se concentrer
sur une catégorie particulière de migrants, les migrants forcés que sont les réfugiés.

Plusieurs raisons motivent ce choix. La complexité de la matière conduit à privilégier l’étude


approfondie d’une catégorie plutôt que de les survoler toutes. La question de l’ « asile » occupe
l’actualité et il est important que les étudiants maîtrisent les concepts de base du droit des réfugiés.

Existe-t-il un droit d’asile ? Qu’est-ce qu’un réfugié ? Faut-il invoquer des raisons politiques ?
Pourquoi l’accès à l’Union européenne semble si compliqué ? Y a-t-il des règles spécifiques pour
les mineurs ? Que se passe-t-il en Lybie ? pour les Syriens ?

Méthode et obligations

Si vous faites le choix de ce cours-ci, sachez que c’est un cours avec une combinaison présentiel –
distanciel ET une évaluation continue

DISTANCEL – PRESENTIEL

16 h de cours en présentiel (en jaune fluo ci-dessous)


12 h de cours en distanciel (EdX)
+ coaching en petits groupes à distance en fonction des besoins

EVALUATION CONTINUE

Tout le travail est concentré entre le 21 septembre et la fin-novembre. Rien en blocus, rien en
janvier mais des prestations à réaliser en continu sur 8 semaines. La méthode est interactive et
plurielle. L’évaluation est continue.

Cela signifie des prestations à réaliser de deux semaines en deux semaines. Cela signifie aussi une
présence ACTIVE ET PARTICIPATIVE au cours collectif et aux séances en petits groupes. C’est
un choix ; une fois fait, il est requis que vous jouiez le jeu.

Il est essentiel de vous inscrire sur Moodle dès le premier cours.


L’examen à livre PARTIELLEMENT ouvert a lieu fin novembre.

04/10/2021 14.00 – 16.00 More 53


11/10/2021 14.00 – 16.00 More 53
18/10/2021 14.00 – 16.00 More 53
25/10/2021 14.00 – 16.00 More 53
08/11/2021 14.00 – 16.00 More 53
15/11/2021 13.00 – 22.00 More 53
22/11/2021 14.00 – 16.00 More 53
Évaluation : 06/12/2021 14.00 – 16.00 More 53

Pour le cours prochain : Trouver le parcours d’un migrant et le résumé en 2 pages et identifié à
quelle catégorie ce migrant appartient.

Calendrier
Cours 4/10 Intro au cours – notion de migration Enjeux contemporains mobilité
- catégories COVID
Pour le cours du 11/10 Visionner MOOC Regards Croisés Trouver chacun un récit de
Module 1 migration dans la presse, un film, un
livre, un roman, …
Et Visionner MOOC Asile Module
1 Dans un document : indiquer cette
sources ou l’annexer si c’est un
article

résumer le récit en 3 pages


maximum et

identifier de quel type de migrant il


s’agit et

quelles questions vous lui poseriez


Cours 11/10 Cours présentiel Travail sur les trajectoires, les
catégories, les données quanti et
quali
Pour le cours du 18/10 Visionner MOOC Asile – Module 2

Cours 18/10 Accès : non-refoulement Questions d’accès au territoire


Pour le cours du 25/10 Visionner affaire Seawatch Etudiants A à M
Lire CEDH : affaire MSS Etudiants N à Z

Cours 25/10 Accès : règlement Dublin Règlement Dublin


Pour le cours du 8/11 Visionner MOOC : Module 3 Définition des personnes protégées

Cours 8/11 Cours en présentiel Théorie et casus


Cours 15/11 Séance exceptionnelle : de 14h à Projection film migrants
22h : film, théatre, débats environnementaux + pièce de
Théâtre Patricia Aula Magna
Cours 22/11 Cours en présentiel Théorie et casus
29/11 ou 6/12 Evaluation hors session Examen en partie livre fermé (QCM
de base) et ensuite à livre ouvert ;
réflexion
Documentation

1. Les étudiants sont encouragés à faire acquisition du Précis de droit des étrangers, publié
aux éditions Larcier, 2016. Larcier le propose à un prix étudiant très raisonnable : 32 euros (pour
un précis de 800 pages). Plusieurs lectures sont des lectures d’extraits du précis.

2. Pour le surplus, la documentation se trouve sur moodle. Un porte-feuille de quelques


lectures est posté, ainsi que les textes et exercices à faire.

3. L’agenda du cours indique dès le début de l’année quels textes et/ou décisions se rapportent
à tel ou tel cours.

4. Les décisions du Conseil du contentieux des étrangers sont accessibles sur le site de la
juridiction. Il en va de même des décisions de la Cour de justice ou de la Cour européenne des
droits de l’homme.

5. Accès au MOOC

https://courses.edx.org/courses/course-v1:LouvainX+Louv24x+1T2020/course/
https://courses.edx.org/courses/course-v1:LouvainX+Louv21x+1T2021/course/

Évaluation en salle : fin novembre – début décembre

L’évaluation écrite est à livre partiellement ouvert.

Première partie QCM : sans documentation ; juste les textes ;

Ensuite : deuxième partie :

!!!!! Les étudiants sont autorisés à avoir :

• Le précis ;
• Les textes légaux : loi du 15 décembre 1980 (partie sur la détermination statut de réfugié);
directive qualification ; convention de Genève (articles 1 et 33); directive procédures
• Une synthèse du cours de max 2 page A4 recto-verso donc 4 faces.

Programme du cours

COURS 1 : 4 octobre 2021 – Sylvie Sarolea

I. Contenu

Vidéo : Introduction –méthodologie – contexte - sources - catégories

Sources du droit des migrations :

• droit international – droit de l’Union – droit CEDH - droit national


• tableau du droit UE
• Droit des réfugiés : sources

Conférence : Mobilités au temps du Covid

II. Prestations à la maison entre le 21/9 et le 4/10

Tous

• Lire Précis pp 21 à 45
• Visionner module 1 : MOOC migrations regards croisés
• Et module 1 : MOOC Asile
o Tenter de comprendre la trajectoire d’un migrant et la réalité que cela représente
• Écrire : Sélectionner chacun un récit de migrant en ligne
o Trouver chacun un récit de migration dans la presse, un film, un livre, un roman,…
o Dans un document : indiquer cette sources ou l’annexer si c’est un article
o Résumer le récit en 3 pages maximum
o A me remettre en version papier avec la source imprimée + déposer sur Moodle
o Identifier de quel type de migrant il s’agit et
o Quelles questions vous lui poseriez
• Exemples :
o https://time.com/longform/migrants/
o https://information.tv5monde.com/info/l-odyssee-de-l-errance-sur-la-route-des-
migrants-94688
o https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/07/passengers-une-
histoire-de-l-europe-a-travers-les-migrants_5473295_3210.html
• Pour aller plus loin
o Leçon inaugurale François Crépeau : https://uclouvain.be/fr/instituts-
recherche/juri/cedie/evenements/international-francqui-professor.html
o « Raconte-moi ta migration ». L’entretien biographique entre construction
ethnographique et autonomie d’un nouveau genre littéraire
(https://journals.openedition.org/etudesafricaines/17655)
o Voir les deux fils de Bluemel, Exode I et II (Canal plus); la série documentaire
EDEN (ARTE)

COURS 2 : 11 octobre 2021 – Sylvie Sarolea

I. Contenu

Les trajectoires migratoires d’un point de vue quantitatif et qualitatif

II. Prestations à la maison avant le 18/10

Visionner MOOC Asile Module 2

COURS 3 : 18 octobre 2020 : – Sylvie Sarolea

I. Contenu

Introduction au passage des frontières


Question de l’accès au territoire : problématique
Principe de non-refoulement : règle et champs d’application
Règlement Dublin : philosophie et modalités
Présentation affaire Seawatch devant CEDH

II. Prestations à la maison entre le 18/10 et 25/10

Lire Précis pp 99-102 ; pp 457 - 472

Etudiants A_M : Visionner affaire Seawatch et analyser


Etudiants N-Z : Lire arrêt MSS ; être capable de résumé et aller voir les conséquences dans le
règlement entre le règlement II et le III

COURS 4 : 25 octobre 2020 : – Sylvie Sarolea

I. Contenu

Règlement Dublin : philosophie et modalités

II. Prestations à la maison entre le 25/10 et le 8/11

Lire Précis pp 401-456


Visionner module 3 : MOOC Droit d’asile et des réfugiés – qualification

COURS 5 : 8/11/2021 : – Sylvie Sarolea

I. Contenu

Définition des demandeurs de protection internationale

II. Prestations à la maison entre le 8/11 et le 15/11

Rédaction chacun.e d’une note de 3 pages sur les enjeux juridiques des migrations internes ou
internationales liées à l’environnement

COURS 6 : 15 novembre 2021 – Sylvie Sarolea

Après-midi et soirée spéciales 10 ans de l’EDEM

Après-midi : film avec des réthos sur les migrations environnementales


Soirée : Pièce de théâtre Patricia Aula Magna et débat

COURS 7 : 22 novembre 2020 – Sylvie Sarolea

Poursuite travail sur la qualification


Introduction

3,2% de la population mondiale migre. C’est un chiffre constant. Il y a peut-être plus de migrants,
cependant, la population mondiale augmente elle aussi mais le chiffre des 3,2% reste constant. Il
faut se méfier des discours qui disent que nous sommes « envahis » par les migrants. Il y a des
années où il y a eu des pics de migration comme en 2015 avec les réfugiés provenant de la Syrie ou
dans les années 90 avec les réfugiés d’ex-Yougoslavie. La notion de réfugiés politique n’existe pas
en droit, il n’y a pas de bon et il n’y a pas de mauvais réfugiés.

Dès qu’il y a un passage de frontière, il y a des règles en matière de migration qui vont s’appliquer.
Lorsque l’on part en vacances, il y a un passage migratoire. Il y a des personnes qui essaient de
traverser la méditerranée, il y là aussi un passage migratoire. Il y a des joueurs de foot qui migrent
d’un pays à un autre. Il y a des groupes de migrants qui quittent leur pays pour aller vers un autre.

Affaire Seawatch : Affaire devant la cour européenne des droits de l’homme. Sauvetage en
méditerranée des lybiens qui auraient mal tournée.

Einstein était un migrant, le Dalaï-Lama était aussi un migrant. Ahmed Hussen était le ministre
canadien de l’immigration était aussi un réfugié. Les parents du chanteur Mika étaient aussi des
réfugiés. Nadia Nadim (aujourd’hui capitaine de l’équipe nationale du Danemark) était aussi une
réfugiée. à Il y a toutes sortes de personnes qui ont des profils totalement différents. Rare sont
les personnes qui rêvent de s’expatrier. Il ne faut pas confondre les images.

Interview Alfred Ombeni

Les partenariats migratoires Afrique – Union Européenne à l’aune du pacte mondial pour les
migrations. Il est nécessaire d’avoir des règles pour le pays de départ mais aussi pour le pays de
destination.

En ce qui concerne les flux migratoires de l’Afrique vers l’UE, il y a 2 approches : Quantitative ou
Qualitative. Du point de vue quantitative, il y a 2 types de migrations : Régulières et Irrégulières. Il
y a des normes pour rentrer sur le territoire, lorsque les normes sont respecter alors la migration
est régulière mais si elles ne sont pas respecter alors la migration devient irrégulière. Pareil pour les
conditions de séjour sur le territoire et pour la sortie du territoire.

I. Les migrations régulières

Il y a une croissance moyenne annuelle des migrations dans le monde : 3,3%. Il y a une croissance
des migrations des ressortissants africains dans l’UE. Il y a une courbe descendante de 2010
(+180.000) à 2014 (+153.000), baisse de plus de 15%. Il y a une courbe ascendante dès 2015 à 2018
( Croissance moyenne annuelle d’environ 11%. Les chiffres migratoires de 2010, comparés à la
moyenne de 2015 et 2016, croissance de 0,3%. Dix de 55 nationalités africaines représentent 81% :
Maroc, Nigeria, Sénégal, Érythrée, Somalie, Algérie, Ghana, Tunisie, Égypte et Gambie. Excepté
l’Afrique du nord, les migrants restent sur le continent et seulement moins de 3% quittent leur
pays.
Les grands groupes (2010-2019) : Raisons de protection internationale (primo demandeurs) (31%),
Raison économiques (12%), Raisons éducationnelles (14%) et Raisons familiales (43%). Il y a une
chute considérable de visas/permis de séjour liés aux motifs économiques de 2010 à 2019, baisse
de 55%. Le plus bas niveau en 2015-2016, baisse de 70% comparé à 2010. Pour les RF, la tendance
est en baisse dans l’ensemble. Par rapport à 2010, baisse de 15% en 2014 et de 5% en 2019. Pour
les études, Baisse de 2010 à 2012 et croissance de 2013 à 2018. Pour l’asile, deux temps : une
augmentation de demandes depuis 2012 pour atteindre un pic en 2016 de 245280. De 2017 à 2020,
baisse de 60%/ En 2015, l’UE enregistre le record de 1.216.860 primo demande d’asile 193.625
sont africaines : 16%. En 2016 : 1.166.815, 245.480 sont africaines : 21%. Il y a deux temps de 2011
à 2016 : taux moyen de rejet de 48% et de 2017 à 2020, plus de 75%. En 2020, plus de 4 demandes
sur 5 sont rejetés.

Flux de sortie des ressortissant africains dans l’UE. Existence des migrations de retour. Faible et
tendance à la baisse : 262000 en 2014 à environ 22500 en 2018, pour plusieurs raisons : Absence
de statistique de l’Allemagne, le retour forcé dépend parfois de la coopération avec l’État supposé
d’origine, rétrécissement des voies des migrations régulières.
II. Migrations irrégulières

La migration de l’Afrique vers l’UE est la plus meurtrière au monde (4/1000 décès en 2015 et
20/1000 en 2018).

En ce qui concerne le refus d’entrée aux frontières de l’UE. Courbe descendante de 2010 (près de
300 000) à 2015, baisse de 40%. Moyenne de 2015 et 2016 : 207.000 < au flux de 2010, 2011,
2012. Courbe ascendante. De 2015 (près de 180.000) à 2019 (plus de 500.000) : hausse moyenne
annuelle de 21%. De 2018 à 2019 : refus presque doublé (hausse de 44%)

En situation irrégulière. Existence des migrants africains en séjour irrégulier dans l’UE faisant
l’OQT. Taux relativement stable, +2%, de 2010 à 2019. En 2018-2019, 38% des ressortissants des
pays tiers faisant l’objet d’une OQT. Faible taux d’exécution des OQT. Deux périodes : Hausse de
2010 à 2013, on passe de 27,7% à 31,4% et baisse de 2014 à 2019, on passe de 24,9% à 21,6% (la
moyenne de l’UE est de 30%). Cinq de six principales nationales ou les OQT sont faiblement
exécutés sont africaines : Somalie, Cote d’ivoire, Guinée, Mali, (Syrie) et RD Congo.

III. Que retenir ?

Excepté l’Afrique du nord, les migrants africains restent sur le continent. Sur le territoire de l’UE
la migration africaine est plus régulière qu’irrégulière. Le solde migratoire est relativement
important. Les voies des migrations régulières sont de + en + restrictives et des migrants africains
sont de plus en plus refusés au frontière de l’UE. Il y a un nombre relativement important des
migrants africains faisant l’objet de l’OQT. (Très) peu quittent le territoire à la suite de cette OQT.
Cours du 4 octobre

Qu’est-ce qui forme la souveraineté des états ?

• Territoire
• Population
• Institutions

La migration touche aux 3. Principalement la population et le territoire et les états sont très attentifs
à leur souveraineté.

3 expressions de la souveraineté des États

• Exemple : En Californie beaucoup de chinois étaient arrivés et ils travaillaient dans le


commerce de la blanchisserie. Une législation empêche le retour des chinois est voté afin
d’empêcher les chinois de revenir. Pendant l’été, beaucoup de chinois retournait en chine
voir leur famille et revenait à la fin de l’été. Pendant un été, cette loi a été voté et beaucoup
de chinois n’ont pas pu revenir aux USA. Cette affaire va devant la cour suprême mais cette
dernière ne se prononce pas car selon elle, ce n’est pas de la compétence de la cour suprême.
• Exemple : La jurisprudence de la CEDH. La CEDH contient a catalogue de liberté
fondamentale. On parle pas de la migration. Toutefois, la CEDH a fini par être saisi par
des migrants. L’expulsion porte atteinte à la vie privée et familiale, l’obtention des visas,…
Petit à petit, la cour a été saisi de beaucoup de dossiers concernant la migration et de la
jurisprudence s’est développé. Dans les arrêts de la cour, une phrase ressort dans chaque
arrêt et c’est le droit de contrôler l’entrée sur le territoire.
• Exemple : Loi belge. Il y a une loi belge qui régit le droit d’entrée et le droit de séjour sur
le territoire belge.

Un congolais a obtenu un visa pour venir étudier en Belgique. Arrivé en Belgique, cette personne
a fait l’objet d’un contrôle et a été bloqué à l’aéroport. Il a été relâché quelques jours plus tard. La
Belgique a exercé sa souveraineté nationale. Cependant, la Belgique n’est pas la seule à être
concerné, le Congo aussi est concerné.

Derrière le principe de souveraineté, il y a des individus qui ont des droits. Ils veulent faire valoir
un intérêt supérieur qui va venir contrer la souveraineté de l’état. Les états doivent respecter les
droits humains. Ce sont les états qui les ont rédigés, ils doivent donc les respecter. Les droits
humains sont des droits fondamentaux au même titre que la souveraineté nationale. Ce n’est pas
toujours évident de trouver un juste équilibre entre les droits humains et le contrôle des frontières.
Quelques textes fondamentaux :

Déclaration universelle des droits de l’homme (1948)

Article 9
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé.

Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Article 14
1. Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l'asile en
d'autres pays.
2. Ce droit ne peut être invoqué dans le cas de poursuites réellement fondées sur un crime de
droit commun ou sur des agissements contraires aux buts et aux principes des Nations Unies.

à Il s’agit de droit mou. Il s’agit d’une déclaration adopté par les états. En 1966, il faudra attendre
l’adoption de 2 pactes pour que cette déclaration ait un effet contraignant mais le plus important
est le pacte des droits civils et politiques.

Synthèse de ce que l’on trouve en droit international :

• Pas de droit à entrer dans un pays tiers


o Lien avec la souveraineté de l’état.
• Droit de sortie
o On peut toujours sortir du pays où on est. On peut pas nous retenir prisonnier dans
un état.
• Droit d’entrer dans son propre pays
o Si on quitte la Belgique, on peut toujours y revenir.
• Droit à demander asile, à ne pas être expulsé
o On ne peut pas demander à entrer dans un pays tiers mais on peut demander à être
protéger.

Petit à petit, les migrants vont interroger les institutions internationales. Il est « interdit » de migrer
mais il existe d’autres droits qui justifient cette migration comme par exemple, le droit de vivre en
famille. Pour vivre avec ma famille, je suis obligé de migrer. Les états vont alors négocier entre eux
afin de permettre à ces personnes de circuler. Ces droits vont venir contrebalancer cette
souveraineté nationale.

Il y a trois limites à la souveraineté des États :

• Les traités en matière d’immigration.


o Qu’ils soient bilatéraux ou multilatéraux
o En matière de libre circulation, de facilitation
o Ces traités vont être transposés dans notre droit national.
• Les traités des droits de l’homme
o Leur interprétation donne lieu à des réflexions, une protection des droits des
migrants.
o Affaire Soering : Monsieur Soering tue les parents de sa copine. Il séjourne au
Royaume-Uni et doit être renvoyé en Amérique afin de subir la peine de mort. Les
avocats plaident que le couloir de la mort (endroit où on attend la peine de mort)
est un traitement inhumain et dégradant (article 3 de la CEDH). Même si les USA
ne sont pas partis à la convention, le simple fait pour le RU de renvoyer Soering
aux USA en sachant ce qu’il allait y subir, constitue une violation de l’article 3 de
la CEDH.
• Les autorisation individuelle
o Les états sont libre de dire : je ne veux pas de migrant sauf…..
o Ils peuvent donner des autorisation individuelle
• à Les états ont signés des traités et les états donnent des autorisations individuelles.

En Belgique, il y a la loi du 15 décembre 1980. Loi adoptée pendant les golden sixties. Elle est pour
le moment en réécriture.

Partie Alfred

Comment est-ce que le changement climatique et les catastrophes naturelles peuvent avoir un
impact sur les migration nationales et internationales.

Il y a des textes que les états ont adoptés dont la déclaration des droits de l’homme qui consacre le
droit de sortir de son pays mais pas de droit d’entrée sur un autre territoire.
De manière volontaire ou involontaire on peut quitter son Etat (PIDCP), mais pour aller où ?
Quelle est la pertinence alors du droit de sortie ?

Dés qu’il n’existe pas un droit d’entrée dans le pays, alors l’Etat reste entièrement souverain.
Avant 1960 : c’était plus facile de rentrer dans un autre pays que de quitter son propre pays (ex :
personne importante, etc), pourquoi aujourd’hui c’est l’inverse ?

à Donc le droit international va consacrer un droit de sortie sans consacrer un droit


d’entrée et laisser la souveraineté aux Etats. C’est le contexte politique qui a joué et qui a
poussé à avoir ce droit de sortie (ex : URSS).

C’est sur ce non-droit d’entrée que se fait le droit de l’immigration aujourd’hui et cela comporte de
nombreuses problématiques.

Eruption du volcan Nyiragongo à Goma qui se trouve à l’Est à la frontière avec le Rwanda et le
Burundi, dans la province de Nord-Kivu.

La province du Nord-Kivu possède bcp de très beaux paysages mais surtout du minerais .Ces mines
ont conduit à de nombreux conflit et cela entraina parfois des mouvements de population.

Le volcan se situe à une dizaine de km de la ville de Goma. La ville de Goma est un grande ville
avec 650 000 habitants et a comme limite la rive nord du lac Kivu et est surplombée par une chaine
de montagne : la chaine Virunga. D’un côté de la ville, la chaine de montagne et de l’autre côté le
lac Kivu. Cette chaine de montagne possède quelques volcans certains éteint d’autres non.

Samedi 22 mai 2021 à 19h : éruption du volcan quand on s’y attendait le moins. Le massif
montagneux se trouve aussi à la frontière avec le Rwanda. À la suite de l’éruption : mouvement de
population.
La ville de Goma est ravagée mais le danger ne s’arrête pas là car la lave peut atteindre le lac Kivu
si elle ne s’arrête pas. Problème : dans le fond du lac Kivu, présence de gaz dangereux, en cas de
contacte, il y a risque d’éruption limnique càd que la gaz carbonique va remonter à la surface
(scénario du lac Nyos au Cameroun en 1986).

La population doit fuir :

• Soit partir vers le Rwanda. Problème : entre la RDC et le Rwanda, il y a une frontière avec
application du principe de souveraineté nationale pour le Rwanda. Est-ce que l’éruption
volcanique constitue un exception à cette souveraineté ?

Situation en matière de migrations :

• CEPGL en 1976 (Burundi, RDC et Rwanda)


• Crises entre 1994 et 2003
• Passeport ou ASC+ visa gratuit ou jeton de marché ou de visite délivré aux frontière

Mais lors de l’éruption : entre 3000 et 8000 personnes qui affluent à la frontière. Mais n’ont aucun
des documents exigé donc application de la souveraineté. Cependant le Rwanda va ouvrir sa
frontière pour ce soir-là en particulier.

- Soit s’enfoncer dans les parc dans lesquels il y a des gorilles etc

Le Rwanda pouvait-il refuser d’ouvrir sa frontière ?


Dans le cas d’espèce, le Rwanda a-t-il l’obligation d’ouvrir sa frontière ?
Ces personnes qui fuient peuvent-elles se prévaloir d’une protection spécifique relevant du droit
international ?
Sont-il des réfugiés au sens de la convention ?

Cours du 11/10

Tableau reprenant l’équilibre entre le séjour de plein droit et le pouvoir discrétionnaire de l’état.
Distinction entre la personne concernée et l’Etat. Ce qui va qualifier la relation c’est que dans
certains cas, un des deux va être créancier d’un droit et l’autre est débiteur. à droit subjectif = le
sujet a un droit.
Ex : régularisation des sans-papiers. Suite à la longueur de leur séjour ou liens sociaux.

Dans d’autres cas, ça va être une relation où il y a des faveurs (demander quelque chose). à pouvoir
discrétionnaire. En matière migratoire, c’est très marquant. Il y a la souveraineté de l’Etat qui va
dire oui ou non au migrant. à domaine de la « souveraineté »

3 endroits où on va trouver des exceptions à la souveraineté :


- Décisions par convention internationale ou traités
Ex : UE = accords entre les Etats qui renoncent à leur souveraineté (en droit public)
- Droits humains (droits de l’homme). Ex : affaire Soering
- Décisions prises à l’égard d’un individu

Le principe reste le pouvoir discrétionnaire mais finalement les droits ont petit à petit gagné du
terrain. Au niveau des droits, il y a une autre distinction à faire.

Dans les droits, on va faire une autre distinction :


- Le droit complet : qui s’oppose au droit d’entrée + le droit de séjour une fois la frontière
passée.
Ex droit complet : Séjour en Belgique de l’épouse d’un travailleur italien. à elle a le droit
d’entrer en Belgique (visa) et ensuite d’obtenir un droit de séjour = droit complet.
- Le demi-droit : que le droit de séjour.
Ex demi-droit : celui qui est déjà arrivé, est en séjour illégal et qui fait valoir un titre
humanitaire qui tient respect aux droits de l’homme. C’est principalement des personnes
vulnérables (gravement malade, réfugiés, MENA, TEH).

Une personne qui n’a pas de droit peut tout de même obtenir un visas grâce au pouvoir
discrétionnaire même si elle n’a pas de droit. Par contre, si ces personnes sont déjà présentes, on
ne pourra pas les renvoyer tant qu’on n’aura pas déterminé si elle entre dans la catégorie ou pas. à
pied dans la porte.

Jusqu’à 3 mois, on se contente du droit d’entrée mais après il faut le droit de séjour. Dans certains
cas, le droit ne va pas reconnaitre de droit d’entrée mais uniquement un droit de séjour (=un droit
à ne pas être éloigné). C’est un droit qu’on ne va reconnaitre qu’à quelqu’un qui est déjà rentré.

DOUBLE DISTINCTION :
- Pouvoir discrétionnaire OU droit subjectif
- Droit complet et demi droit.

Demande de protection internationale

DPI :
- Asile
- Réfugié
- Protection temporaire

à Ils n’ont qu’1/2 droit. Ce sont des gens qui, dans 90% des cas, sont rentrés de facto et ensuite
ont fait une demande de régularisation.
Rentrer de facto sur le territoire : camion, bateau, a pied.

Droit D’asile – Droit A l’asile

Principe de NON-refoulement

La personne qui introduit le droit d’asile n’a pas de droit d’entrée. Le seul droit qu’elle a c’est le
principe de non refoulement.

Principe de non refoulement = droit négatif à ne pas être refoulé/renvoyé vers un pays ou la
personne court un risque pour sa vie ou pour sa liberté.

La personne qui est cachée dans le camion, peut, si elle estime qu’elle court un risque dans son pays
d’origine faire valoir le principe de non refoulement.

à Convention de Genève du 28 juillet 1951 (juste après la 2GM).


Elle contient 3 grands types de dispositions :
- Elle va définir le réfugié
- Le droit une fois que la situation est résolue (droit d’aller à l’école etc)
- Art. 33 : principe de non refoulement.
On met dans la Convention ce sur quoi on est d’accord.
Al.2 : les personnes qui causent un danger ne bénéficient pas de la clause de non
refoulement.
Ce principe n’est pas absolu, il n’est pas complet (juste le droit de ne pas être renvoyé).

Des textes vont intégrer cette clause de non refoulement :


- La Convention contre la torture, art. 3
- Directive européenne dite retour, art. 5

Pq redire la même chose :


- D’autres pays vont le signer
- C’est toujours mieux de le dire 2x
- Ce texte fait l’objet d’un contrôle par un organe international
- Dans l’article 3, il n’y a pas d’exception à c’est une interdiction absolue.

Principe du non-refoulement à 4 questions, champ d’application matériel :

- Le critère temporel : à partir de quel moment une personne peut-elle recevoir une
protection sur le principe du non refoulement ? Le principe s’applique à la personne qui
n’a pas encore reçu de protection pendant l’examination de son dossier. Pour les réfugiés
reconnu et les réfugiés qui ne le sont pas encore (candidats. Article 31 et 32 de la
convention de Genève.
- Le critère géographique : ou s’applique-t’il ? Exemple : Affaire Sing. Afghans qui quittent
leur pays, ils s’enfuient en Inde. Et puis de l’Inde, ils vont vouloir aller en Europe. Ils
achètent des tickets d’avions vers Bruxelles, en passant par Moscou. A Bruxelles, on les
arrête, on les renvois mais où ? à Moscou ? Si on leur accorde le principe de non
refoulement, est-ce qu’ils sont protégés jusque Moscou (protection abstraite) ou jusque
l’Afghanistan (protection en chaine) ? Ils seront protégés jusque l’Afghanistan. La cour doit
analyser toute les étapes du voyage de manière in concreto. à Principe de non refoulement
en chaine.
- Certains états vont établir des présomptions de sécurité : liste de pays où l’état (la Belgique,
par exemple) estime qu’il n’y a pas de risque. Cependant, l’état sera quand même obligé
d’examiner au cas par cas les dossiers qui seront présenté devant lui.
- Le critère personnel : qui est-ce qu’on protège ? Les personnes dangereuses sont exclus
de la convention de Genève, protection relative. Sinon il s’agit d’une protection absolu
face aux traitements inhumains et dégradants. L’application de l’article 3 est absolu.
- Le comment ? Le principe du non refoulement protège-t-il des groupes ou des personnes
individuels. Il y a des expulsions collectives et des expulsions individuelles. En droit
international, il y a une interdiction des expulsions collectives, article 4 du protocole
4. La Belgique a été condamné car elle a voulu renvoyé plusieurs roms et plusieurs tsiganes
dans leur pays en avion. Cependant, elle n’avait pas analysé les dossiers de manière
individuelle mais elle les a tous mis dans le même panier et a été condamné pour expulsion
collective.

Principe de non-refoulement, champ d’application territorial :


A gauche : Pays d’origine.
A droite : Pays de destination.
Flèche bleu : elle vise la situation où le migrant arrive légalement sur le territoire de destination. à
Très rare
La flèche rouge qui rentre : personne qui rentre illégalement sur le territoire, elle bénéficie du
principe de non refoulement.
La flèche rouge qui s’arrête à la frontière, l’arrivée à la frontière illégale : personne qui s’arrête à la
frontière, elle bénéficie également du principe de non refoulement.

Situation où ça se corse ?
- Dans l’aéroport du pays d’origine
- Les interpellations en mer

Cours du 18/10

Nous reprenons le champ d’application spatial de la Convention de Genève. La semaine dernière


nous avons vu le champ d’application personnel. La question la plus crucial est celle du champ
d’application territorial. Quand est-ce que le principe de non refoulement donne une protection
aux réfugiés ?

1er hypothèse : Le candidat réfugié était entrer légalement dans le territoire de refuge. Ex : un
étudiant afghans, les diplomates afghans, les rwandais, les hommes et les femmes d’affaires, les
artistes, les sportifs,… Ils peuvent demander le statut de réfugié pour pouvoir rester.

Le principe de non refoulement protège une personne dès la demande de protection jusqu’à la
décision à la demande et au-delà de cette réponse si elle est positive (droit d’asile)

2ème hypothèse : Le candidat est entrer illégalement sur le territoire du refuge. Ex : les bateaux qui
rentrent dans les ports avec des clandestins, les personnes qui se cachent derrière les camions, arrivé
en avion aves des faux papiers,…

Le principe de non refoulement protège une personne dès la demande de protection jusqu’à la
décision à la demande et au-delà de cette réponse si elle est positive (droit d’asile). Exclusion pour
les personnes qui ont commis un crime mais le fait de rentrer illégalement ne constitue pas un
crime.

3ème hypothèse : Le candidat arrive sans papier et arrive à la frontière. Ex : une personne arrive sans
passeport (car le passeur la repris), arrivé au guichet elle dit qu’elle n’a pas de document pour rentrer
en Belgique, elle demande à bénéficier du statut de réfugié, elle va être arrêté et placé dans un centre
fermé (car demander à la frontière et pas sur le territoire). On va quand même prendre en compte
sa demande de protection.

Cette personne va bénéficier de la même protection que dans les 2 premières hypothèses, la
procédure va être accélérer car les personnes sont en détention. Si la décision est positive alors elle
peut rentrer sur le territoire sinon elle est expulsée.

Arrêt Amuur (1996) : La France disait que les zones de transit des aéroports ne constitue pas le
territoire français. Des personnes syrienne sont arrêtés dans la zone de transit de l’aéroport de
Roisy. Les personnes font une demande d’asile. Elles sont transférer dans un hôtel (Arcade), hôtel
qui est une extension de la zone de transit et puisque ce n’est pas la France il n’y a pas d’obligation
d’enregistrer une quelconque demande de protection (Argument de la France). La cour répond
qu’il y a un contrôle des autorités françaises, les syriens sont donc sous la juridiction française. La
France est obligé d’enregistrer leur demande de protection.

Pourquoi on maintient les personnes en centre fermé alors qu’elles ont les mêmes droits que tout
le monde ? Car en cas de décision négative, il est plus facile pour les expulser.

Qu’est ce qui est assimilé à la frontière ? Les frontières du pays, les eaux territoriales. Les eaux
territoriales sont importantes car elles représentent la zone de pêche d’un pays.

4ème hypothèse : Bateau arrêté dans les eaux internationales. On ne peut pas introduire de demande
d’asile dans les eaux internationales. Si ce bateau entre en contact avec un pays de refuge alors une
demande peut être introduite. Plusieurs hypothèses pour établir une connexion :

- Un pays met des bateaux en eaux territoriales pour ne pas laisser les bateaux entrer sur le
territoire
- Une mission de sauvetage

Si les personnes sur le bateau demande une protection, est-ce qu’il y a une obligation de répondre
de cette demande ?

- La réponse de la cour suprême des USA. Affaire Sale v. Haïtan Centers Council, Inc. Les
bateaux USA vont repousser les bateaux Haïtiens. Est-ce que le principe de non-
refoulement donnait une protection aux Haïtiens ? Application de l’article 33 de la
Convention de Genève transposé dans le droit américain. La cour suprême dit que le
principe de non refoulement ne s’applique pas en dehors du territoire américain.
- La réponse de la CEDH. Affaire Hirsi. L’article 3 interdit que l’on renvoie une personne
dans un pays où elle pourrait subir de la torture ou des traitements inhumains ou
dégradants. Dans cette affaire, il s’agissait de groupes de migrants (somaliens ou érythréens)
en provenance de Libye, arrêtés en mer puis reconduits en Lybie par les autorités italiennes.
L’Italie pense qu’elle n’est pas compétente en eaux internationales. Cependant, vu que les
autorités italiennes sont intervenues, l’Italie était obligé d’enregistrer leur demande de
protection, comme la France dans l’arrêt Amuur. Le principe de non refoulement
s’applique.

A côté de tout cela, il y a des situations particulières qui ne sont pas aussi simple que celle vu
précédemment. Une en particulier : Les enclaves de Ceuta et Melilla (enclaves espagnoles au Maroc)
Si des migrants rentrent dans cette zone, ils sont en Espagne et donc en Europe. Qu’est-ce que
l’Espagne a fait autour de ces enclaves ? Il y a des barbelés. Est-ce que les barbelés relèvent de la
zone Espagnole ? La CEDH dans un affaire NT et ND dit que la zone de barbelés fait partie du
territoire espagnole mais que le fait que les migrants doivent passer cette zone de barbelés ne
constitue pas une entrave au principe de non refoulement.

L’affaire des visas humanitaire: il est difficile et périlleux d’accéder à l’union européenne légalement.
Mais pour essayer d’éviter de mourir dans la traversée de la Méditerranée (1 personne sur 5 se
noient), les migrants vont tout de même essayer de rentrer légalement dans l’Europe.

Quelques Syriens, venant de la ville d’Alep ont voulu fuir en payant des passeurs, mais n’ont pas
les moyens. Le père de famille part en marchant, et va à Beyrouth. Ils ont tout de même à Namur,
des connaissances qui veulent bien les accueillir, il demande donc un visa.

L’office des étrangers ne veut pas délivrer le visa, mais le juge ne voit pas comment la famille peut
survivre sans celui-ci et clame donc que la décision n’est pas motivée.

L’affaire part devant la cour de justice de l’union européenne, celle-ci dira qu’elle ne peut sortir
aucune réponse car les gens demandent un visa long séjour or que le droit européen ne régit que
les courts séjours.

L’affaire part devant la cour européenne des droits de l’homme, celle-ci répondra de la même
manière que la cour de justice car cette affaire se passe au Liban et cela n’est pas dans le champ
d’application territoriale de la convention européenne des droits de l’homme.

Cours du 25/10

Affaire du SeaWatch

Bateau de migrant qui a voulu rentrer sur le territoire italien. Salvini a interdit l’accès au territoire.
La capitaine a forcé le passage dans le port italien, la capitaine a finalement été innocenté. Il y a des
hébergeurs de migrants qui ont été innocentés. Pour des motifs purement humanitaires, il est
possible d’être innocenté. Mais l’aide à l’immigration est illégale.

La vallée de la Roya fait la frontière entre la France et l’Italie. Il y a des migrants qui traverse cette
vallée à pied afin de ne pas se faire contrôler. Il y a un monsieur Cédric qui a aidé des migrants en
les hébergeant, il a même créer des groupes de solidarité pour aller chercher les migrants pour ne
pas que les migrants meurent de froid. Il a été condamné et il est allé devant le conseil
constitutionnel français car on ne peut pas punir le délit de solidarité, c’est contraire au principe de
fraternité. Lorsque c’est désintéressé, on ne peut pas sanctionner pénalement.

Il y a une autre affaire du SeaWatch, un bateau a voulu rentrer sur le territoire italien mais l’accès a
été refusé. Ils ont essayé de rentrer en France mais l’accès a été refusé également. C’est le maire de
la ville de Valence, en Espagne qui leur a dit qu’ils pouvaient venir en Espagne.

En fonction du lieu de débarquement, c’est le pays qui sera compétent pour traiter des demandes
d’asiles

Une troisième affaire SeaWatch : un bateau qui quitte la Lybie. Il appelle le centre de secours à
Rome. Lorsque le centre de secours est contacté, il contacte les bateaux au alentour afin d’aller
sauver le bateau de migrants. Le premier arrivé sur la zone sont les gardes côtes lybiens : on va leur
reproché de ne pas fonctionné de manière efficace, dans les migrants sauvés il y en a qui retournent
dans l’eau car ils sont maltraités. Le bateau français dans la zone n’est pas intervenu. Le bateau du
SeaWatch essaie de les sauver. Le bateau SeaWatch va filmer ce qu’il se passe et il va avoir une
reconstitution de la scène. Beaucoup de personnes se sont noyés.

Comment est-ce ça arrive malgré les textes de droits humains ? La Lybie n’est pas signataire des
conventions en matière de droits humains. Devant quel juge est-ce qu’on peut porter plainte en
Lybie ? aucun, ce n’est plus un état de droit. Il est difficile de négocier des accords de sauvetage en
mer avec la Lybie car elle pose question en raison des droits humains. À moyen terme, on peut
espérer que coopérer avec la Lybie fasse changer la politique en matière de droits humains à ce pays
mais à court terme c’est une catastrophe.

La troisième affaire du SeaWatch se retrouve devant la cour européenne des droits de l’homme.
L’Italie se retrouve devant la CEDH. L’Italie a fait son boulot avec le centre de secours. Qu’est-ce
que la cour peut reproché à l’Italie dans cette affaire ? Ils ont joué un rôle de coordination, on leur
reproche d’avoir donné des responsabilités aux lybiens dans les eaux internationales. L’Italie a
coopéré avec la Lybie et l’opération de sauvetage a mal tourné et on se retrouve avec des morts en
mer.

Le droit en cause pour ces migrants c’est le principe de non refoulement. Or, ceux qui ont été sur
le bateau lybien n’y ont pas eu droit car ils sont retournés en Lybie. La Lybie peut les renvoyer dans
leur pays d’origine tel que le Soudan, par exemple. Le principe de non refoulement a un champ
d’application territorial : à partir de quel lieu l’Italie était obligé d’appliquer le principe de non
refoulement ? A partir du moment où les autorités ont utilisé la force italienne dans les eaux
international, ils sont obligés d’appliquer la CEDH à Affaire Irsi.

Est-ce que dans cette affaire SeaWatch ? L’Italie peut-elle être tenu de la responsabilité de toute les
personnes qui était sur place car elle a coordonné l’action à distance? On est dans un cas inédit
pour la CEDH.

Dublin : Un système complexe et controversé

Quand 2 états collaborent, ils signent des traités. À la fin des années 80, les états décident de
collaborer en matière d’asile et d’immigration. À l’époque, la convention qui a été formé par les
EM est signé à Dublin. Système au sein duquel il y a une répartition de la charge des demandes
d’asile des migrants au sein des pays de l’Union européenne. Pour une demande, il y a un pays qui
est compétent. Si un migrant arrive sur le territoire de l’UE qui est compétent ? Critère de
responsabilité, si un pays laisse entrer un migrant sur son territoire, alors il s’occupera de la demande
de ce migrant.

Comment est-ce qu’on peut soutenir qu’il y a une équivalence entre tous les migrants dans tous les
pays de l’UE ? Les pays où les migrants arrivent les premiers sont la Grèce, Malte, l’Italie, l’Espagne,
la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie. Un pays comme la Belgique n’est pas le pays où on arrive en
premier à Crainte pour les migrants. Création d’un objectif d’harmonisation afin de créer des
règles communes d’asile et d’immigration. On crée alors la libre circulation des personnes, le
migrant qui arrive dans l’Europe peut circuler comme il veut.

L’objectif est de créer une procédure d’asile commune et un statut uniforme valable dans toute
l’union, pour les personnes qui se voient accorder l’asile. Pour arriver à cela, on crée plusieurs
législations : la directive accueil, la directive qualification, la directive procédure, la directive
protection temporaire. Et plusieurs « institutions » : le règlement Dublin, Eurodac et le bureau
européen d’appui.

Objectif : Rentre les EM responsable du contrôle de leur frontière.

Il y a une concentration aux frontières Sud et Est, ce qui fait qu’il y a des défaillances systémiques.
Il y a alors des problèmes au niveau de l’accueil et des procédures.
Affaire MSS contre Belgique et Grèce : La cour européenne fait face à une requête contre 2 pays.
MSS est afghan et se retrouve en Grèce, l’accueil et les procédures se passent mal. MSS quitte la
Grèce et arrive en Belgique afin de faire une demande d’asile, la Belgique le place en centre fermé.
Il se plaint d’une violation de l’article 3. Si la Belgique le renvoie vers la Grèce c’est un traitement
inhumain et dégradant : l’absence d’accueil et le risque d’un refoulement vers l’Afghanistan. MSS
est renvoyer en Grèce. Cette affaire se retrouve devant la CEDH.

Cours du 08/11

Les 2 grandes catégories de déplacements :

• Migrant interne : Ne traverse pas de frontière


• Migrant international : Traverse une frontière
o Migrant volontaire
o Migrant forcée : personne qui sont contrainte de se déplacer à Réfugié

Il y a plein de contrainte et parmi ces contraintes vont donner lieu à des mécanisme de protection
international. Parmi ces mécanismes on va identifier un premier mécanisme : La convention de
Genève de 1951. Au niveau régional, au niveau de la région européenne, on a la directive
qualification qui est celle qui définit les réfugiés au niveau européen.

A côté des mécanisme du droit des réfugiés, il y a un ensemble de normes qui se déduisent du droit
international et régional des droits humains comme le pacte international sur les droit civil et
politique.

Pourquoi avoir des instruments régional alors qu’il y a un instrument international ? L’article 1 de
la Convention de Genève donne une définition du réfugiés mais il y a des variations
d’interprétations majeures. L’UE dans sa directive qualification nous donne une définition
applicable à toute l’UE. Cette directive donne une protection supplémentaire. Elle donne des
éléments de statut des réfugiés. Cela existe au niveau de l’UE mais aussi à d’autres régions telle que
l’Afrique.

A titre principale, la personne demande pour être réfugié mais elle peut bénéficier de la protection
subsidiaire. Enjeu : Le statut de réfugié est plus solide que la protection subsidiaire. Le
regroupement familial, le droit à la nationalité,.. sont plus facile lorsqu’on est réfugié que lorsqu’on
est en protection subsidiaire. En Belgique, il y a le guichet unique : le migrant introduit une
demande international à la Belgique, il y a alors 3 possibilités :

• La Belgique octroi le statut de réfugié


• La Belgique octroi la protection subsidiaire
• Refus

En ce qui concerne les réfugiés climatiques, il y aura une grosse majorité de déplacements internes
mais aussi des déplacements internationales. 3 facteurs : Montée des eaux, montée des températures
et augmentation du nombre de catastrophe naturelle.

Lorsque quelqu’un arrive en Belgique, elle passe par le guichet international pour obtenir une
demande de protection international. La protection que l’on va vérifier c’est si cette personne rentre
bien dans la définition de l’article 1 de la convention de Genève tel qu’interprété par la directive
qualification.
Le réfugié dans la définition de la convention de Genève :

• Ou ? 3 éléments liés à la localisation


o Le fait d’être hors de son pays
o L’alternative de protection interne
o Le réfugié sur place
§ La crainte va apparaitre après le départ du pays
§ Exemple : Un jeune afghans de 13 ans arrive en Belgique et demande l’asile.
Sa demande est refusé. Il devient chef scout. Il refait une nouvelle demande
d’asile car il s’est occidentalisé. Le mode de vie que l’Afghanistan impose
c’est impossible pour lui à cause de son occidentalisation. Il a fini par
obtenir le statut de réfugié.
§ Exemple : Un étudiant afghan qui vient étudier en Belgique, il y a un
changement de régime comme les talibans par exemple et ce changement
de régime entraine de nombreuses conséquences.
• Quoi ? 1 élément
o Risque de subir une persécution : violation des droits humains ou une
multiplication de mesures qui risquent d’aboutir à une violation des droits humains.
• Pourquoi ? 3 éléments
o 5 motifs énoncés dans la convention de Genève :
§ Race
§ Religion
§ La nationalité
§ L’appartenance à une groupe sociale
§ Les opinions politiques
o Lien entre la persécution et la cause
o Imputation
§ Il ne faut pas que la cause soit réelle mais imputée
• Qui ? 2 éléments
o Qui persécute ? Qui fait courir un risque ?
§ Autorité public
§ Personne privée à condition que les autorités ne veulent pas intervenir ou
ne savent pas intervenir
o Qui est persécuté ?
• Quand ? 1 élément
o Il faut protéger la personne pour ce qui pourrait lui arriver à l’avenir mais ce qui est
intervenu dans le passé pourra servir comme preuve de ce qui pourrait se passé à
l’avenir.

Cours du 15/11

Journée de l’EDEM

Vision du film L’arche d’Anote

Lecture de la pièce de théatre : Des pintades et des manguiers

Débats
Cours du 22/11

Le texte international de la protection des migrants est la convention de Genève, elle offre une
protection statutaire à conditions de rentrer dans un des 5 motifs de cette convention.

Si on ne rentre pas dans le champ d’application de la convention de Genève, on peut invoquer la


protection subsidiaire. Il s’agit d’une directive européenne, elle n’est applicable que sur le territoire
de l’union européenne.

Au niveau régional, il y a la convention de l’OUA

Le dernier instrument de protection est le principe de non refoulement.

Résolution de cas :

Sur la qualification, il est important de suivre le schéma de résolution (cfr power point)

Il est important de faire référence à la jurisprudence, en recherchant des décisions sur des questions
proches soit au niveau des questions de droit, soit de fait. Voir instructions générales.

Sources :

• Précis + notes de cours + MOOC qualification


• Site CEDIE-EDEM cahiers EDEM
• Site des juridictions concernées : CJUE, CEDH, comités onusiens, CE, CCE.
• Sur la situation dans les pays d’origine, web en général et surtout site refworld

Les étudiants sont invités à se référer aux décisions les plus récentes.

Casus J

Youssouf vient d’avoir 18 ans. Il vit à Juba, la capitale du Soudan du Sud. Il est né au sein
d’une famille mixte sur le plan ethnique. Son père est dinka et sa mère nuers. Youssouf est
très proche de sa mère, femme cultivée, professeure de littérature dans une école privée. Il
est aussi très proche du frère de sa mère, médecin reconnu à Malakal. Le père de Youssouf
est un riche commerçant ; il a toujours été fier de son épouse même si d’année en année
les relations au sein de la famille sont plus tendues en raison des tensions internes au pays.
Ces tensions ont également amené le père à ce montrer plus autoritaire et moins enclin à
laisser des libertés à son épouse. Ainsi, il a refusé que les filles de la famille fassent des
études.

A 18 ans, Youssouf reçoit une convocation pour faire son service militaire. Son père
l’encourage ; lui-même a été officier supérieur dans le Soudan unifié. Youssouf veut faire
des études pour être médecin comme son oncle; il est doué à l’école. Son père conditionne
le fait qu’il fasse des études à l’accomplissement préalable de ce service militaire. Youssouf
n’a rien contre le principe du service militaire et ne refuse pas de se battre pour son pays,
mais il veut d’abord étudier (prétexte) et surtout le Soudan du Nord est en guerre civile.
Les deux ethnies s’opposent régulièrement dans des affrontements. Youssouf s’oppose à
ce conflit, qui frappe durement les familles, dont la sienne qui est mixte, et la population.
Il fait partie des jeunes ouverts à l’international et écœurés par les horreurs de ces conflits
interethniques.

Le père de Youssouf sabote son inscription à l’université de sorte que Youssouf reçoit une
convocation pour son service militaire. Il s’y présente et essaie d’obtenir un report ou une
exemption pour études, mais son inscription n’ayant pas été validée, il est retenu sur place
pendant trois jours. Il essaie ensuite l’objection de conscience. Sa demande est rejetée. Il
rentre chez lui avec une convocation pour enrôlement. Il ne se présente pas. Deux
semaines plus tard, les forces de l’ordre se présentent ; sa mère dit qu’il est en province, à
Malakal chez son oncle. Youssouf décide ensuite de s’enfuir. Il se rend chez son oncle qui
l’héberge une semaine, avant que Youssouf apprenne que les milices gouvernementales
recherchent activement et partout les déserteurs. Youssouf se cache et appelle son père qui
refuse d’intervenir malgré ses contacts en hauts lieux.

Youssouf quitte le Soudan du Sud clandestinement à l’aide de passeurs qui l’amènent au


Soudan du Nord. Il doit y être très prudent et voyage essentiellement de nuit vers le Tchad.
Après un mois, dans un état d’épuisement physique certain, il arrive en Libye. Ses
économies ont fondu ; il s’est fait racketter et n’a plus de moyens financiers. Il est contraint
de travailler pour des Libyens sans scrupules pendant quatre mois ; ceux-ci rançonnent sa
mère à distance. Youssouf apprend ainsi que sa mère a été battue par son père, a perdu
son emploi ; que son oncle a été arrêté et intimidé pendant un jour par les forces de sécurité
avant d’être libéré après avoir payé une grosse somme d’argent. Sa mère s’est réfugiée à
Malakal chez une cousine, espérant que cela se clamera. Entre-temps, des heurts violents
ont éclaté à Juba entre les milices gouvernementales et les supporters de l’ancien vice-
président nuer. La communauté internationale parle d’un climat de guerre civile ; une
résolution des Nations Unies exhorte les belligérants à retrouver le chemin du dialogue,
propose une médiation et surtout intime que l’on épargne les civils déjà très affaiblis par
des années de conflits, aggravés par une famine liée à une invasion de criquets.

Youssouf finit par trouver le moyen de payer un passeur et, par bateau, arrive en Europe
via l’Italie le 1/9/2019. Il intègre un camp de réfugiés. Les violences y sont quotidiennes
entre les communautés, notamment soudanaises.

Youssouf s’adresse aux autorités du camp, sans succès. En tant qu’homme seul, il n’est
pas prioritaire pour une relocalisation. De plus, il souffre de crises de malaria et ne parvient
pas à avoir accès aux soins médicaux.

Il se rend en Belgique début 2020 et vivote au parc Maximilien en essayant de gagner le


Royaume-Uni où il a des cousins éloignés. De guerre lasse, après trois tentatives, il
introduit une demande d’asile en Belgique le 15 février 2020.

Youssouf = Soudanais
Déserteur à Page 420 du précis
Guerre civile

Ordre juridique ? Belgique à Convention de Genève

Acte de persécution = craint pour sa vie (détention, tué)


Motif de persécution = opinions politiques
Acteur de persécution : milices gouvernementales + famille
Subjectif/Objectif = OK
Résolution de cas :

Sur la qualification, il est important de suivre le schéma de résolution (cfr power point)

Il est important de faire référence à la jurisprudence, en recherchant des décisions sur des questions
proches soit au niveau des questions de droit, soit de fait. Voir instructions générales.

Sources :

• Précis + notes de cours + MOOC qualification


• Site CEDIE-EDEM cahiers EDEM
• Site des juridictions concernées : CJUE, CEDH, comités onusiens, CE, CCE.
• Sur la situation dans les pays d’origine, web en général et surtout site refworld

Les étudiants sont invités à se référer aux décisions les plus récentes.

Casus K

Babakar est de nationalité sénégalaise et de confession musulmane. Il vit à Thiès (à 70 km


de Dakar) avec ses parents et sa sœur. En 2012, à l’âge de 22 ans, lors d’une soirée chez son
cousin, il fait la connaissance de A., un homme de dix ans son aîné. Il se sent, pour la
première fois, attiré par un homme. Il entretient pendant plusieurs mois une relation
amoureuse avec A., à l’abri des regards car ce dernier est marié et a deux enfants. Pendant
cette période, Babakar prend conscience de son homosexualité. Il côtoie toutefois
quelques filles, qu’il présente à ses parents, sans avoir de relation intime avec elles.

En janvier 2016, il fait la connaissance de J. avec qui il entame une relation sérieuse. Les
deux hommes ne se voient qu’à Dakar jusqu’en juillet 2017, lorsque Babakar invite J. à un
concert qu’il donne avec son groupe au Palacio Tropic Club, à Thiès. Pendant la soirée,
les deux hommes ont une relation intime, dans la voiture de J. La voiture était à l’écart et
il était tard mais l’un des gardiens du parking qui s’était éloigné pour se soulager les
aperçoit et prévient ses collègues. Babakar et J. sont violemment tabassés. J. est hospitalisé
à Thiès, puis transféré au Grand Hôpital de Dakar. Les deux hommes restent en contact
par messages mais évitent de se voir.

Un mois plus tard, la police se rend au domicile de Babakar et emmène ce dernier au poste.
Ses parents et sa sœur apprennent alors son homosexualité. Il passe une nuit en garde-à-
vue. Les gendarmes le somment de se dévêtir. Il est victime d’insultes homophobes et est
roué de coups. On lui impose des simulacres de relations sexuelles avec des objets. Il est
libéré le lendemain, grâce à l’intervention de son oncle qui trompe les autorités en
indiquant que la famille a décidé de la sanctionner en privé de manière sévère. Son oncle
essaie de la raisonner ; il ne le blâme pas mais lui explique qu’il ne peut choisir sa
préférence sexuelle au Sénégal, qu’il doit se résigner, en tout cas publiquement. La
meilleure solution est d’épouse une cousine, quitte à ce que ce soit une « couverture ».
Babakar qui est très affaibli accepte pour avoir la paix. Son oncle le ramène au domicile
familial où l’attendent ses parents et ses grands-parents. Ceux-ci refusent l’intervention de
l’oncle et annoncent à Babakar qu’il est banni de la famille et qu’il doit quitter Thiès. Son
père le menace de mort, lui indiquant qu’il est la honte de toute la famille.
Babakar se rend à Dakar. Il tente de contacter J. qui semble avoir disparu ; même dans la
communauté LGBT, personne n’a de nouvelles depuis l’arrestation de Babakar. La
communauté LGBT est très inquiète car la répression augmente et J. est pas le seul qui
semble avoir « disparu ». Il y a en tout cas eu une descente dans un club en milieu de nuit
et depuis on est sans nouvelles d’une vingtaine de personnes qui y avaient été interpellées.
D’habitude, les arrestations ne durent que quelques heures. Au moins un cadavre a été
retrouvé dans un parking… sans que l’on sache ce qu’il s’est passé.

Grâce à des amis de la communauté LGBTI de Dakar, il trouve un visa pour la Turquie
d’où il passe clandestinement en Grèce. Il travaille dans un bar à Athènes et entre en
contact avec un passeur qui l’amène en Belgique où il introduit une demande d’asile.
Comment se déroulera la procédure ? Comment démontrer ses craintes ? Des
connaissances lui disent qu’il devra répondre à des questions précises sur la manière dont
il a découvert son homosexualité, raconter ses relations, notamment sexuelles, se
soumettre à un test médical, et surtout produire des témoignages. Il ne comprend pas ce
qu’il doit faire et consulte une association pour recevoir des éclaircissements et des
conseils sur ce qui est admissible et non, sur les étapes de la procédure. Il se demande s’il
devrait participer à des gay pride, s’il doit fréquenter des bars gay alors que sa première
envie est d’être discret, tant il est terrorisé, et ce d’autant qu’il a été placé dans un centre
d’accueil où vivent des communautés hostiles aux LGBTI.

Babakar = sénégalais homosexuel


Frappé par un gardien de parking à Dakar, détention + violences
Renié par sa famille + menace de mort de son père
Aidé par son oncle à quitter le Sénégal car KO vivre son orientation sexuelle
Turquie, Grèce, Belgique : demande de PI

Ordre juridique ? Convention de Genève/directive qualification car Belgique


Acte de persécution ? Ok, physique
Motif de persécution ? Appartenance à un groupe social = Les homosexuels
Acteurs de persécution : acteurs étatiques et privés
Où ? OK
Preuves ? Pays homophobe (discrimination) + famille ><
Pas de risque d’exclusion
Dublin PPA = Grèce à Système KO pour le traitement des demandes (jurisprudence : CEDH,
M.S.S c. Belgique et Grèce), défaillances systémiques

Résolution de cas :

Sur la qualification, il est important de suivre le schéma de résolution (cfr power point)

Il est important de faire référence à la jurisprudence, en recherchant des décisions sur des questions
proches soit au niveau des questions de droit, soit de fait. Voir instructions générales.

Sources :

• Précis + notes de cours + MOOC qualification


• Site CEDIE-EDEM cahiers EDEM
• Site des juridictions concernées : CJUE, CEDH, comités onusiens, CE, CCE.
• Sur la situation dans les pays d’origine, web en général et surtout site refworld
Les étudiants sont invités à se référer aux décisions les plus récentes.

Casus L

T. est une jeune fille Nigériane, âgée de 23 ans. Elle arrive en Belgique au mois de juillet
et introduit une demande de protection internationale. Vous êtes l’agent de protection du
Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides en charge de son dossier. Lors de son
interview, en présence de son avocat, elle fait les déclarations suivantes.

T. a grandi à Yalwar Kadana, dans le nord du Nigeria, près de Kano. En mars 2012, lors
d’une fête de famille, son oncle paternel demande à son père qu’elle épouse son fils. Face
à son opposition à ce mariage, les deux hommes la frappent et la poussent contre une
marmite bouillante, lui causant de graves brûlures. Après une semaine à l’hôpital, son père
la bannit du domicile familial en raison de la honte causée en refusant d’épouser son
cousin.

Elle est recueillie par sa tante maternelle qui est commerçante et vit à Kano en ville. En
2015, elle entame des études. Peu après, sa tante décède. Elle reste vivre au domicile de
celle-ci, avec son mari et leurs enfants. Elle continue ses études, financées par le mari de
sa tante. Pendant cette période, elle fait l’objet de maltraitances et de menaces de la part
de ce dernier et devient la « boniche » de la maison.

À la fin de son bachelier en droit, qu’elle a réussi avec succès, elle apprend que son père
est gravement malade. Sa mère lui demande de revenir au domicile familial pour s’occuper
de lui. Après quelques semaines, le 10 août 2018, son père décède. Au terme d’une période
de veuvage de quatre mois, son oncle paternel épouse la troisième femme de son père et
s’installe au domicile familial. Durant cette période, ses relations avec cet oncle s’améliore
et elle décide de rester vivre au domicile familial, après de sa mère et des anciennes épouses
de son père.

En janvier 2019, son oncle lui demande de l’accompagner dans un village voisin car il a
besoin de son aide pour des papiers administratifs relatifs à des terrains de son défunt père,
dès lors qu’elle sait lire et écrire. Ils sont accueillis par deux tantes paternelles. Elle constate
que des préparatifs pour une cérémonie sont en cours au domicile. Son oncle affirme ne
pas en connaitre la raison. Le lendemain, elle est réveillée par quatre femmes dont elle ne
connait pas l’identité afin d’être préparée pour son mariage. Montrant son opposition, son
oncle la gifle et la menace de la tuer si elle refuse le mariage comme en 2012. Après la
cérémonie, au cours de laquelle son mari n’est pas présent, elle est conduite dans une
demeure inconnue. Elle rencontre son mari ainsi que ses coépouses, âgées de 15 et 17 ans.
La nuit, elle est violée par son mari.

Durant les mois qui suivent, elle est forcée à passer deux nuits par semaines avec son
époux. Chaque fois, il la bat et la viole. Elle est obligée de porter le voile et ne peut pas
travailler. Un lundi, elle parvient à s’échapper du domicile conjugal et se rend à la police
pour dénoncer les maltraitances qu’elle subit, l’interdiction de travailler et l’appropriation
de ses économies (gagnées au cours d’un stage pendant ses études) par son mari. Les
policiers la reçoivent et prennent sa plainte. À la fin de l’entretien, ils la font patienter dans
une petite pièce. Lorsqu’ils viennent la chercher, ils la forcent à déchirer sa plainte et à
manger plusieurs bouts de papier. Ils déclarent : « Jamais on n’ira à l’encontre de celui qui
paye nos prostituées. Rentre chez toi, obéit et ferme-là ». De retour au domicile conjugal,
son mari l’enferme dans sa chambre pendant cinq jours, pendant lesquels ses coépouses
ne sont autorisées à lui apporter que de l’eau.

Après cette séquestration, elle parvient à s’enfuir à la faveur d’une visite médicale au cours
de laquelle elle apprend qu’elle est enceinte. Elle parvient à rejoindre Kano et, dans le
marché de Kurmi, elle rencontre une femme qui est présente sur le stand d’une ONG
internationale « Women’s Empowerment Village ». Celle-ci la présente à un « blanc », John,
qui lui propose un job en Europe dans une famille. Elle reste un mois dans une maison
avec d’autres jeunes femmes. John lui rend visite plusieurs fois, notamment pour
l’emmener faire des photos d’identité. Elle quitte ensuite le Nigeria avec lui au moyen d’un
passeport allemand au nom d’une femme d’origine nigériane. Il lui demande de retenir
son nom. Elle arrive à Frankfort avec John qui la confie à un autre homme qui l’emmène
en voiture pendant plusieurs heures. Elle s’endort pendant le trajet. Elle se réveille lorsque
le moteur s’arrête. La voiture est parquée devant une villa dans un quartier résidentiel. Elle
y est séquestrée et soumise à la prostitution. L’homme lui indique que c’est le prix de son
voyage et qu’elle sera libre une fois qu’il sera payé. Des hommes viennent la voir chaque
jour et elle se soumet à ce qu’on lui demande espérant la liberté. T. est enceinte et de plus
en plus malade ; elle a des nausées, la tête qui tourne, des vertiges, des pertes de sang. Un
de ses « clients » à qui elle se confie l’aide à quitter la maison et, sans vouloir se nommer,
la dépose dans une ville. Elle apprend qu’il s’agit de Bruxelles. Il la laisse devant une gare
qui s’avère être la gare du nord et des personnes lui renseignent l’Office des étrangers. Elle
introduit une demande d’asile.

Sur la base de ces déclarations et des documents qu’elle joint à sa demande (le rapport
médical de son séjour à l’hôpital en 2012, son diplôme de bachelier, une attestation de suivi
psychologique en Belgique et un certificat médical constatant la présence de plusieurs
petites cicatrices au niveau de la poitrine, du bas du dos, des cuisses et du mollet gauche
et d’une cicatrice de 20 cm au niveau de la cheville droite), quelle décision prenez-vous ?

Nigéria
Mariage forcé – Refus 2X à Quand même mariée
Maltraitances intrafamiliales, conjugales
Trajet d’asile à Prostitution, enceinte, malade

Ordre juridique ? Belgique à Convention de Genève, DQ, LE

Acte de persécution : OK (intégrité physique)


Motif : groupe social = les femmes
Auteur : acteurs privés (théorie de la protection à l’état ne peut/ne veut pas protéger)
Où ? API peut-être mais risque de la retrouver + conditions femmes
Allemagne – Règlement Dublin
Preuve ? Rapports médicaux, attestations psychologiques
OK

Résolution de cas :

Sur la qualification, il est important de suivre le schéma de résolution (cfr power point)
Il est important de faire référence à la jurisprudence, en recherchant des décisions sur des questions
proches soit au niveau des questions de droit, soit de fait.

Sources :

• Précis + notes de cours


• Site CEDIE-EDEM répertoire de jurisprudence et newsletter EDEM
• Site des juridictions concernées : CJUE, CEDH, CE, CCE).
• Sur la situation dans les pays d’origine, web en général et surtout site refworld

Les étudiants sont invités à se référer aux décisions les plus récentes.

Casus M

Bintou vit en Guinée, dans la région de Labé. Elle a été mariée de force à une homme
beaucoup plus âgé qu’elle. Ce mariage avait été convenu quand elle avait 14 ans, et a été
célébré à ses 18 ans. Son mari est violent avec elle. Il l’a à plusieurs reprises battue et brûlée
avec des mégots de cigarette. Elle a de nombreuses cicatrices sur son corps. Elle est
tombée enceinte et a accouché d’une petite fille, Fatou.

La sœur de son mari lui a dit que la petite devait être excisée. Fatoumata a elle-même été
excisée à l’âge de 7 ans. Elle s’en souvient car elle a fait une hémorragie suite à cette
excision et a dû être emmenée à l’hôpital. Elle en souffre encore à ce jour, d’autant que son
mari lui a dit à plusieurs reprises qu’elle n’avait pas été assez coupée et qu’il faudra y
remédier. Il lui a déjà crié que c’est sans doute à cause de cela qu’elle n’est pas assez
soumise sur le plan conjugal. Elle n’a que peu de contacts avec ses parents, qui considèrent
qu’elle doit suivre son mari, d’autant qu’ils ont 4 filles et pas de garçons. Ils comptent sur
les sommes payées lors des mariages pour leur survie financière.

Lorsque la belle-sœur de Bintou l’informe des préparatifs de l’excision pour un groupe de


filles du village, elle comprend qu’elle doit quitter le village au plus vite. Elle prend comme
prétexte l’achat de pagnes au marché de la ville voisine, part en bus avec Bintou et sa belle-
sœur. Arrivée à la gare des bus, elle profite de la cohue pour échapper à sa vigilance et se
rend chez son oncle maternel. Celui-ci est un homme moins « traditionnaliste ». Il est
pharmacien et connaît les dangers de l’excision. Il fait partie de la minorité des pères qui
refuse de soumettre ses propres filles à l’excision. Il accepte d’héberger Bintou et Fatou
quelques jours. Il sait toutefois que les nouvelles vont vite et qu’il ne pourra les garder plus
longtemps.

Il contacte un de ses fournisseurs qui voyage parfois en Europe et finance la fuite de Bintou
et Fatou. Il paye l’équivalent de 56 millions de francs pour arranger la fuite de Bintou ainsi
que celle de sa fille (avec un passeur). Celui-ci emmène Bintou et Fatou et les confie
pendant deux semaines à une famille de Conakry. Elles ne sortent pas. Elles voyagent
ensuite, et arrivent en Belgique munies de faux passeports.

Bintou demande le statut de réfugié en Belgique, accompagnée de sa fille. Elle invoque


les mauvais traitements subis par son mari, son excision passée et les conséquences qu’elle
subit encore à ce jour des suites de cette intervention. Elle souligne les menaces de son
mari et le risque de ré-excision. Elle invoque aussi sa volonté de ne pas faire exciser sa fille.
Dans le cadre de sa procédure d’asile, elle produit des certificats médicaux qui attestent
de cicatrices sur son corps et de l’excision subie ; une gynécologue spécialisée constate
cependant que l’excision est partielle (« mal réalisée », comme si l’exciseuse s’était arrêtée).
Elle a du mal à évoquer toutes ces violences. Le médecin l’envoie chez un psychologue
pour un suivi.

Le CGRA lui refuse le statut de réfugié en disant qu’elle n’est pas crédible car elle ne peut
donner beaucoup de détails au sujet de son mari forcé. Le CGRA invoque aussi le fait que
l’excision est passée, de sorte qu’il n’y a plus de risque pour Bintou. Quant à la crainte
d’excision de Fatou, le CGRA reconnaît que vu le taux d’excision prévalant en Guinée, elle
est effectivement à risque d’excision. Elle reconnaît le statut de réfugié à l’enfant.

Bintou introduit avec l’aide de son avocat un recours contre la décision négative du CGRA
au CCE et conteste les arguments du CGRA. Elle invoque également le principe de l’unité
familiale et demande à ce que le statut de réfugié dérivé puisse lui être octroyé au vu du
statut reconnu à son enfant.

Demandeuse = guinéenne + sa fille


Protection pour elle et sa fille

Excision pour sa fille


Réexcision pour la mère + violences conjugales

Fille à Statut de réfugié, 97% des filles sont excisés


Maman
• Risque de réexcision, violences conjugales
• Appartenance à un groupe social
• Preuves documentaires

Cours du 29/11

Séance de questions-réponses.

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