Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Featured
Sponsored Content
1.Introduction
Le cours est adapté à la pratique de la peinture. Il répond aux enjeux techniques
inhérents au métier. Il s’agit donc d’encadrer la pratique de la peinture par la
connaissance des matériaux et leur expérimentation.
Plus concrètement: le cours se structure en une alternance de théorie, de
préparation de recettes et d’expérimentation des produits. Des notions théoriques
de chimie, de physique (et parfois d’histoire) y interviennent, orientées par les
implications techniques du métier.
Il est probable que tout les points abordés dans ce cours ne nourrissent pas
directement votre travail actuel. Pourtant ces sujets peuvent constituer des bases,
des repères et des pistes d’exploration futures.
Au fil des ans votre tempérament, vos attentes et votre rythme évoluent. Il est fort
utile d’avoir une vue d’ensemble sur les techniques et d’y être déjà familiarisé. Le
pas à franchir est alors facile et la nouveauté familière.
Advertisements
2. notions préliminaires
2.1 Le «rythme»
Je me permets ici d’introduire une notion qui, bien qu’étroitement liée aux
considérations matérielles qui font l’objet de ce cours, relève plutôt de vous et de
ce qui vous traverse. Car, en addition à ces contraintes, l’exécution d’un tableau
procède de changements opératoires. Selon les phases de travail, il faudra
régulièrement reconsidérer sciemment le geste, la vigueur de celui-ci, le rapport
temps/surface, les produits utilisés, la matériel, l’ergonomie, le confort, l’énergie,
l’audace et l’appréhension. Autrement dit, il vous faut avoir conscience d’un
ensemble de variables techniques d’une part, puis de celles propres à vous et vous
seul (tempérament, concentration, patience, fatigue,…) pour ensuite les accorder.
2.2 Le séchage
Voici un des enjeux les plus contraignants de la pratique de la peinture à l’huile.
Avant tout, il est utile de se rappeler le credo du peintre : « gras sur maigre ». C’est
le point de départ pour un séchage harmonieux entre les couches de peinture.
Théoriquement on dira: les premières couches se font avec adjonction de
térébenthine puis progressivement on intègre l’huile aux couches suivantes.
Et pourtant cela paraît caricatural en regard des multiples façons de peindre. En
effet il est plus réaliste de déconseiller d’utiliser l’huile crue comme seul diluant.
Cela nécessite de respecter un temps de séchage de plusieurs semaines à plusieurs
mois (dépendant de la chaleur ambiante et du taux d’humidité) avant de pouvoir
revenir sur le tableau.
Il est préférable d’utiliser l’essence de térébenthine pour la première phase et
progressivement d’y mêler un medium à peindre. Ensuite, au besoin, lorsqu’il
faudra une fois encore parachever des zones, d’utiliser un medium à retoucher
mais il sera toujours préférable d’éviter ce recours là. Nous y reviendrons.
Advertisements
Alors que l’huile durcit par le phénomène de polymérisation, les peintures à l’eau
telles que acryliques et vinyliques, quant à elles sèchent. C’est par l’évaporation de
l’eau que les molécules se fixent entre elles. Ce phénomène est appelé
“coalescence”.
(cfr chapitre 4.4).
Advertisements
3. La couleur
3.1 La couleur, le tube
Avant l’ère industrielle, les couleurs se broient dans l’atelier, à la main. La pâte de
couleur ne se conservant pas indéfiniment, elle s’utilise rapidement après le
broyage.
L’artiste a alors un contrôle quasi absolu sur la composition de la couleur ce qui lui
confère de facto une connaissance des implications qui lient le produit à ses
propriétés. Les ateliers des maîtres tels que Van-Eyck et Rubens étaient des vraies
entreprises où assistants, ouvriers et parfois maîtres s’appliquent chacun dans la
tâche de leur spécialité.
Cependant les fabricants se confrontent à une difficulté. Outre les qualités d’usage
et de rendu, ils doivent faire une pâte qui se conserve dans le tube mais qui soit
suffisamment siccative (apte à polymériser) une fois sortie du tube. A l’inverse de
l’industrie alimentaire, cette industrie là n’a pas l’obligation de mentionner la
composition de ses produits. Dès lors, leurs recettes se composent d’une addition
d’ingrédients qu’ils se gardent bien de décrire et ce, pour des raisons commerciales
évidentes. C’est ainsi que selon la qualité et la marque, le mélange de base
pigment/huile est additionné de différentes huiles, d’une proportion variable de
gel tixo (qui ajuste l’épaisseur de la pâte) ou , dans les cas les plus regrettables, de
cire, de craie, de talc, de stéarate d’aluminium (émulsifiant), d’agent mouillants…
Les pigments utilisés sont, sauf exception, toujours synthétiques mais cela ne
signifie pas qu’ils soient de mauvaise qualité car ce terme ne désigne que la
transformation chimique du matériau initial (minéral, végétal ou animal).
Calcinations, cuissons des pigments sont des méthodes ancestrales de
modification de la couleur. L’appellation de la teinte inscrite sur le tube n’est
qu’une indication de la teinte, liée à un consensus d’usage. Elle peut parfois
s’avérer farfelue ou très changeante selon les marques. Une même teinte peut
avoir de nombreuses désignations. Ainsi Le noir d’ivoire véritable est aujourd’hui
interdit, il est le résultat de la calcination d’os, on le retrouve donc sous le nom de
noir d’os ou noir animal. Le Brun Van Dijck (qui n’est plus comme autrefois une
couleur naturelle, mono-pigmentaire) recouvre une multitude d’appellations telles
que brun de Kassel, de Cassel, de Cologne, ocre brun, terre de Sienne brûlée…
Une couleur mono-pigmentaire sera toujours plus riche et déclinable qu’une teinte
composée de plusieurs pigments. Dans le meilleur des cas lorsque la couleur ainsi
composée imite un pigment existant il sera parfois mentionné « imitation » ou
« hue »… ou pas.
La manière la plus fiable pour identifier une couleur est sa composition. Le
pigment réel utilisé (voir paragraphe 3.2.3 consacré aux pigments). La qualité du
broyage càd la qualité et la quantité du pigment dans ces pâtes, la présence
d’adjuvants et de charges diverses détermineront le volume et le comportement de
ces couleurs et influenceront bien sûr leur prix.
Les couleurs sont vendues sous 3 catégories. Par ordre croissant de finesse nous
auront la couleur dite « à l’huile », la couleur «fine», et la couleur «extra-fine».
Cette dernière offrant normalement la couleur la mieux pigmentée, en l’absence de
charge.
La plupart des couleurs aujourd’hui sont réalisées avec des pigments de synthèse.
Ce qui signifie une matière minérale ou végétale ayant subi une transformation
chimique. Certains procédés de transformation des molécules ne datent pas d’hier
puisqu’il peut s’agir simplement de combustion ou de calcination. Les noirs d’os;
appellation « noir d’ivoire » sont en fait produits par calcination d’os, le noir de
fumée est un noir ed carbone. Noirs de carbone et de fumée sont chacun la
récupération, sur des parois froides de la fumée produite par la combustion de
matières organiques; diverses dans le cas du noir de fumée mais d’hydrocarbures
dans le cas du noir de carbone (pour l’anecdote: les particules noires qui sortent du
pot d’échappement de nos voitures sont ce noir de carbone). Une couleur mono-
pigmentaire sera toujours plus riche et déclinable qu’une teinte composée de
plusieurs pigments. Dans le meilleur des cas lorsque la couleur ainsi composée
imite un pigment existant il sera parfois mentionné « imitation » ou « hue »… ou
pas.
Advertisements
-LE BROYAGE
3 qualités de broyage selon la pureté du mélange et la qualité des ingrédients et du
procédé.
Couleur à l’huile (étude)
Couleur fine
Couleur extra-fine
-TRANSPARENCE / OPACITÉ
= transparent
= semi-transparent
= semi-opaque
= opaque
Advertisements
3.2.2 Catégories
Chaque pigment est une histoire en soi. Il existe beaucoup de tentatives de les
classer; selon leur origine, selon la teinte, selon la composition chimique etc…
Reprenant la tentative de classification de Abraham Pincas (voir chapitre 8.
bibliographie), nous aborderons la question en considérant arbitrairement 5
catégories.
Pigments naturels
Ce sont simplement des sédiments minéraux concassés en poudres. Ils sont assez
rares couvrent surtout une gamme plutôt terreuse (ex certains ocres, terre verte,
craie).
Pigments chimiques
Ils sont parfois beaucoup plus vieux qu’on ne le pense. La cuisson, la calcination et
la combustion par exemple, sont pratiquées depuis toujours. Ce sont des matières
minérales ou organiques ayant subi une ou plusieurs transformations chimiques,
suivant des procédés simple ou complexes.
Pigments mélangés
Il s’agit d’un seul pigment réalisé à partir de plusieurs espèces chimiques
Orange de cadmium = sulfure + séléniure de cadmium
Ces pigments additionnent leurs qualités et leurs défauts ce qui les rend parfois
fragiles et réactifs.
Vert de chrome = bleu de Prusse (sensible aux alcalins) + jaune de chrome (sensible
aux acides).
Advertisements
Pigments organiques
D’origine organique, sont peu nombreux de manière naturelle (indigo), mais
couvrent l’ensemble de la gamme lorsqu’ils sont issus de réaction de synthèse.
À noter que des nouvelles initiatives proposent des gammes de pigments naturels.
Ces couleurs ne font pas partie du colour index mais ouvrent de nouvelles voies
pour le futur. Comme en atteste les initiatives telles que Lutea et les recherches de
Michel Garcia
(cfr chapitre 8)
Laques
Résultent de l’absorption d’un colorant organique par un support minéral. (laques
de garance, carmin etc…)
Cependant, une sous-catégorie affectée aux beaux arts, codifie d’une autre manière
les pigments concernés. Vous pouvez donc retrouver deux types de références pour
les pigments destinés aux encres et peintures: le générique et le spécifique. Seul ce
dernier est véritablement utile pour déchiffrer votre tube de peinture.
Remarques:
-Notez toutefois que sous une même référence, donc un même pigment, des
déclinaisons non mentionnées sur le tube subsistent encore.
-Si vous effectuez de recherches poussées sur le sujet, une référence CAS ou
CASRN (Chemical Abstract Service Registry Number) peut apparaître mais ce
classement référence toute substance chimique, polymère ou alliage. Des millions
d’occurrences y sont présentes, parmi lesquelles les pigments synthétiques…
L’intérêt direct de ces références est qu’elles nous donnent un outil précieux pour
comprendre ce que nous achetons et utilisons et nous permettent de construire
une gamme personnelle solide.
Vous pouvez y trouver un moyen de comparer les différences entre les marques à
partir d’une même appellation. Mais pour commencer par le début et à titre
d’exemple, il vous faut déjà comprendre et faire des liens entre les couleurs que
vous utiliserez car de nombreuses appellations désignent la même couleur.
Ainsi, le brun van Dijck = la terre de Kassel = terre de Cologne; un pigment
naturel, la lignite, indexé NBr8. Ce pigment est assez instable à la lumière mais
aussi en présence des acides et des alcalis. Il sera de ce fait rarement utilisé tel quel
par les fabricants. Il se vend le plus souvent comme un assemblage de terre
d’ombre (PBr7) et de noir de Mars (PBk11). De multiples variantes existent encore,
selon les marques et les appellations. Jugez vous même l’écart acrobatique qui
existe sous un même appellation :
Advertisements
Blockx
Terre d’ombre (PBr7)
Sennelier:
Brun Spinnelle PBr33
Oxyde de fer rouge PR101
Rembrandt (Talens):
Oxyde de fer rouge PR101
Noir de Mars (oxyde de fer noir) PBk11
Ces informations plutôt techniques peuvent vous aider à optimiser une gamme
personnelle en affinant les déclinaisons, les affinités entre couleurs . Car les
mélanges de couleurs peuvent être développés au fil du temps pour devenir très
personnels, voire radicaux au sein de vos choix d’expression.
Advertisements
Pour des informations détaillées sur chaque pigment, je vous recommande ces
liens:
http://www.webexhibits.org/pigments/intro/colors.html
Informations générales, y compris l’histoire, de nombreux pigments.
http://www.artiscreation.com/Color_index_names.html
Assez technique et exhaustif, recense et établit une sorte de fiche technique pour
un très grand nombre de pigments. On y trouve, entre autres, la multitude
d’appellations assignées à chacun d’eux.
http://www.chemnet.com/resource/colour/
Base de données, correspondances entre références C.I. et C.A.S.
Ci-dessous le tableau des références des couleurs pour les Beaux-Arts (source:
Wikipedia) :
pdf à télécharger:
tableau_PIGMENTS.01
tableau_PIGMENTS.02
tableau_PIGMENTS.03
C’est ainsi qu’une surface blanche renvoie à notre œil toutes les fréquences
visibles additionnées de la lumière: le rouge le vert et le bleu (RVB).
En guise d’illustration: si nous percevons une pomme verte, c’est que sa surface
agissant comme un filtre, absorbe les rayons correspondants du rouge et du bleu.
Seuls nous parviennent les rayons verts.
Vous noterez également qu’à comparer ces synthèses, les couleurs primaires de
l’une correspondent aux secondaires (complémentaires) de l’autre. D’un système à
l’autre elles échangent leur place.
Neo Rauch
4. Les produits constitutifs
4.1 introduction
Commençons par les éléments basiques et les précisions de langage car certains
termes demeurent parfois confus. En effet, l’usage et les siècles ont parfois érodé le
champ de leurs définitions. D’ailleurs retenez qu’au final, c’est la fonction, c’est à
dire l’usage, qui détermine le plus souvent le terme!
-Solvant
Terme général désignant toute essence utilisée pour nettoyer ou diluer la peinture
à l’huile et autres corps gras.
-Diluant
Le diluant rallonge la pâte en cours de travail. Il peut être de différente nature
selon l’effet choisi.
Il peut être maigre comme l’essence de térébenthine ou à base d’huile(s) voire être
de même nature que le liant (huile ou medium à peindre)
-Agglutinant / liant
C’est le «véhicule» du pigment. On parle aussi de « liant ». L’agglutinant lie les
pigments ensemble lors du broyage. Théoriquement il s’agit d’huile de lin. Mais
l’huile est parfois additionnée d’autres produits pour en améliorer les propriétés et
selon les propriétés de certains pigments d’autres huiles peuvent être utilisées.
-Medium
Ici aussi il peut y avoir une confusion.
Si l’on parle de medium acrylique, medium à l’œuf (tempera) ou de medium à
l’huile, il s’agit du liant/agglutinant. C’est même la technique associée au type de
liant qui est désignée dans ce cas.
Cependant dans le cadre restreint à la peinture à l’huile, il désigne les préparations
que l’on additionne à la couleur en cours de travail. Il s’agit d’un diluant, de
«medium à peindre». Ou encore de «vernis à peindre» voire de «vernis à
retoucher».
Pour compliquer cette soupe, certains « siccatifs » sont en fait des mediums à
peindre (siccatif flamand utilisé pour ses vertus de rapidité de séchage par
exemple).
-Essence de térébenthine
A ne pas confondre avec la térébenthine (de Venise) parfois appelée Baume de
Venise qui est une huile résineuse récoltée par “gemmage” directement sur
certains conifères, le plus souvent du pin maritime ou du mélèze. Après
distillation, on obtient deux sous-produits: la colophane et l’essence de
térébenthine.
L’essence de térébenthine réduit la consistance des couleurs à l’huile et améliore la
fluidité en donnant une pâte diluée, presque aqueuse, mais qui devient assez
rapidement tirante. Elle convient pour les premières couches de camaïeu et
d’ébauche car elle s’évapore rapidement ne laissant sur la toile que la couleur. Elle
intervient comme ingrédient dans de nombreuses recettes de mediums à peindre
et de vernis. Elle se conserve à l’abri de la lumière dans un récipient bien
hermétique. Volatile, elle se renouvelle de préférence quotidiennement. Une
goutte de térébenthine sur du papier doit s’évaporer sans laisser de traces. C’est
ainsi que l’on teste sa fraîcheur. On la trouve dans le commerce parfois coupée
avec d’autres hydrocarbures comme le white spirit par exemple. Lorsqu’il est
mentionné “pure gemme” sur le flacon c’est qu’il n’y a pas eu d’adjonction à
l’essence. Elle est dans ce cas, bien entendu, plus chère.
Fiche toxicologique
-Essence d’aspic
L’ essence d’aspic est obtenue par distillation des fleurs mâles de lavande. Elle a
des propriétés similaires à celles de l’essence de térébenthine mais elle est moins
volatile et plus mordante. Elle pénètre d’avantage la couche précédente et peut
faire poisser le film. Elle donne une pâte onctueuse. Elle est plus plastifiante que
l’essence de térébenthine. Elle s’utilise avec parcimonie. Elle intervient comme
ingrédient dans certaines recettes de vernis à retoucher. Elle est plus chère.
-Le white-spirit
Distillat du pétrole, appelé plus techniquement naphta lourd ou naphta de pétrole.
Il est plus maigre, plus agressif mais comme la térébenthine, volatil, nocif et
toxique. C’est un mélange d’hydrocarbures d’origine minérale ou de synthèse. Il
est essentiellement utilisé pour le nettoyage du matériel et des pinceaux, bien qu’il
ne participe pas à l’entretien de ceux-ci. Au contraire, il les dessèche. Afin de les
conserver plus longtemps en bon état il est conseillé de les savonner
régulièrement au savon de Marseille ou au savon de lin.
Voir chapitre 7.1 Proposition de méthode générale.
fiche toxicologique
source: Scaldis
-Standolie
Aussi appelée « huile hollandaise » ou « huile polymérisée » Cette huile est le
résultat d’une cuisson en étuve à 290°C à l’abri de l’oxygène. La cuisson peut durer
de 6h à 48h selon les cas.
Le résultat est une huile non jaunissante, sirupeuse et 2x plus siccative que l’huile
de lin. Très sensible aux siccatifs.
Le film sera particulièrement souple, résistant et brillant.
Nota-bene: Il est courant de confondre ces deux types d’huile de lin cuite. De plus,
à la droguerie Le Lion la standolie est vendue avec les deux mentions sur
l’étiquette. Cette confusion est malheureusement courante.
-Huile d’œillette
l’huile d’œillette extraite de graines de pavot noir, est une huile peu siccative et
claire, ne jaunit pas. On la réserve traditionnellement au broyage des pigments
clairs et/ou transparents.
On l’utilisera en addition dans certains mélanges. L’utiliser pure peut faire poisser
la couche de peinture. Elle donne de bons résultat dans le medium à émulsion.
-Huile de carthame
Elle est plus claire que l’huile de lin et jaunit très peu. Bien que lente à
polymériser, elle a pourtant la qualité de durcir en profondeur même en épaisseur.
En cela s’apparente à l’huile de noix. S’utilise pour les tons clairs et les vernis.
Son usage est récent nous ne savons pas encore comment elle subira l’épreuve du
temps.
-H. de noix
Le principal défaut qu’on prête à l’huile de noix, de nos jours, est sa faible
siccativité.
Il a été démontré que si l’huile de noix démarre plus lentement que l’huile de lin
son processus de siccativité, au final ne l’augmente pas. Ce délai particulier, s’il est
pris en compte sera intéressant pour prolonger le temps de travail. elle durcit
pourtant mieux en profondeur, de manière homogène. Cela conduirait de ce fait à
un film plus résistant et plus brillant que celui de l’huile de lin. Bien que plus
fluide que l’huile de lin, elle conviendra pour des couches plus épaisses. Peu
jaunissante elle est préférée pour les glacis et surtout le broyage des couleurs
claires
Température de fumée: 204°C (huile raffinée) – 160°C (huile crue)
Température d’ébullition 386°C.
-H noire
Huile de noix cuite avec adjonction de litharge (oxyde de plomb). Par ce procédé
elle est rendue très siccative.
(recette chapitre 6)
-Résine damar
Résine tendre provenant de différents conifères de Damara. (on peut l’écrire
aussi “dammar”, avec deux M ) Extrêmement brillante, s’utilise dans les vernis et la
préparation de mediums à peindre et à retoucher.
Elle intervient dans beaucoup de recettes de mediums à peindre, vernis et fixatifs.
On la dissout à l’essence de térébenthine, au white-spirit ou à chaud. (recette
chapitre 6)
-Résine Copal
Résine fossile. Utilisées dans la formulation de certains «vernis gras». Le «copal
Congo» est le plus utilisé. Des vernis gras sont utilisés par les ébénistes et les
doreur. On a supposé qu’elle fit partie du medium de Van-Eyck en solution dans
l’huile (voir ambre).
-Ambre
Il s’agit de la plus dure des résines. La réputation de cette résine est mythique. Ses
vertus sont peut-être un peu surestimées. On lui attribue parfois (tout comme le
copal) d’avoir fait la gloire du medium des frères Van-Eyck. Seuls 10% à 20% de son
poids peuvent être dissouts au prix de fastidieux procédés.
-Gomme arabique
Extraite de certaines variétés d’acacias, la gomme arabique intervient dans la
préparation de l’aquarelle, la gouache et peut aussi permettre d’associer l’huile et
l’eau au sein d’une émulsion.
Elle est comestible donc on la retrouve aussi dans le composition de sucreries,
bonbons ainsi que sur le papier à rouler les cigarettes et les enveloppes gommées.
On l’achète sous forme de «larmes» ou en poudre si on la veut pure. Elle se
retrouve dans l’alimentation sous la référence E414.
-Gomme adragante
Assez proche de la gomme arabique, elle intervient dans la confection de pastels
secs et de l’aquarelle en tube. Se retrouve dans l’alimentation sous la référence
E413.
-Gomme laque
Insoluble à l’eau, c’est plutôt une résine. La gomme laque est produite à partir d’un
insecte : la femelle de la cochenille. C’est une résine animale donc.
L’animal s’enrobe des sucs secrétés par les arbres sur lesquels il vit. Dans cet
agglomérat de sucs, se développent les larves qui perceront ce nid en temps voulu.
Les insectes sont récoltés juste avant l’éclosion, ébouillantés et broyés. Le carmin
(cramoisi,vermeil,carmin naccarat, laque carminée; Colour Index Natural Red
NR4:1.75470) ainsi que la gomme sont obtenus à partir de ce procédé.
La gomme-laque est une matière cassante, friable, sa couleur varie du rouge brun
au blond doré clair et blanc jaunâtre suivant le traitement qu’elle a subi.
Elle peut intervenir dans la préparation de fixatifs ou d’encres.
5. Evolution et révolutions de
la technique
5.1 Introduction
On attribue généralement l’invention de la peinture à l’huile aux frères Jan et
Hubert Van-Eyck. Il faut pourtant préciser: on connaît déjà au XIIè siècle
l’utilisation de glacis à l’huile sur une base à l’œuf ainsi qu’au IXè siècle; une
émulsion huile et gomme arabique. Les frères Van-Eyck, réputés pour leur
expertise dans le champ de la chimie, ont en réalité assimilé avec génie des savoirs
déjà existants en inventant un système de peinture d’une admirable logique et
dont la richesse et la solidité furent sans égal jusqu’alors. Il est à noter également
que l’apparition du procédé à l’huile de Van-Eyck est concomittent à l’importation
des laques chinoises en Europe (début du 15è siècle).
Depuis la haute antiquité, la peinture à l’huile fut pratiquée mais aucune des
œuvres de ces âges anciens n’a survécu au passage du temps. Un siècle suffit à
défaire les liaisons moléculaires et réduire l’huile durcie en poussière. Dès lors que
des résines ou des colles ont été combinées à l’huile, le film de peinture a survécu.
Tant bien que mal.
Peinture à l’huile, à la cire (cera colla), à la colle (détrempe), à l’œuf (tempera) et
les résines sont d’usage courant depuis fort longtemps, donc.
A titre de comparaison les deux images suivantes dont la réalisation est, à 10 ans
près, simultanée.
Grâce à ce système, le peintre ne doit plus attendre de longs mois entre les couches
d’huile, il peint à la tempera grasse dans le glacis à l’essence fraîchement posé. La
tempera contenant peu d’huile et le medium à l’essence séchant rapidement, le
peintre gagne en liberté et possibilités.
Cette technique prend toute sa validité dans une peinture extrêmement maîtrisée.
Il n’y a pas de place pour l’improvisation ou la vigueur du geste. Malgré la facilité
(toute relative) d’exécution, de la première touche jusqu’à la dernière, le plan de
couleur/luminosité établi par les études préparatoires est scrupuleusement
respecté. La lumière émane du fond clair et les glacis successifs qui se superposent
la transcendent.
Dans le cas d’une toile vierge, prévoyez deux couches d’apprêt précédant cette
enduction au gesso proprement dit. Les proportions de cet apprêt sont de 1/3 d’eau
pour 2/3 d’APV.
Ce gesso sera de qualité et deux fois moins cher (au minimum) que le gesso du
commerce. L’acétate de polyvinyle est à préférer à l’acrylique car à cet usage elle
n’a que des avantages. L’APV est moins hygroscopique que l’acrylique (moins
sensible à l’eau et à l’humidité) et conservera plus de souplesse dans le temps.
Mais l’avantage principal de ce type de préparation est de pouvoir ajuster les
qualités du gesso.
Pour la préparation d’un vernis final la méthode est la même, par contre on
utilisera 300 ml de white-spirit pour 100 ml de résine.
Nb: le point de fusion de la résine dammar se situe aux alentours de 110°C, dès
lors, dans le cadre de la préparation de médium, Il existe une méthode à chaud qui
permet de se passer d’essence. L’huile est portée et maintenue à cette température,
De la fumée apparaît vers 107 °C, la résine y est ajoutée dans les proportions
adéquates jusqu’à la dilution totale de celle-ci. Refroidir et filtrer.
matériel:
Une taque à induction. une sonde thermostatique, un casserole à fond épais. Si
vous ne disposez pas d’une taque à induction, prévoyez un dispositif en métal pour
moduler la chaleur en élevant la casserole de la source de chaleur.
Sécurité: L’oxyde de plomb est toxique et nocif. Portez des gants en latex et un
masque anti-poussière.
Procédure:
Préchauffer l’huile de noix.
Broyer le plus finement possible la litharge dans un mortier.
Écrasez davantage la poudre obtenue sur une surface dure et non poreuse (vitre,
marbre…) avec quelques gouttes d’huile à l’aide d’une spatule.
Filtrer la préparation refroidie. Un filtre à café, un morceau de tissu ou, comme sur
la photo, un bas nylon feront l’affaire.
Décanter. Ne fermez pas hermétiquement le récipient, car l’huile gagnera du
volume avec le temps. Un tissu de coton fixé avec un élastique fera l’affaire.
Ne jetez pas les résidus d’huile et de litharge dans les canalisations mais nettoyez
plutôt au papier absorbant et, si pas de point collecte proxychimik, jetez les dans
les poubelles.
Le baume peut être tiédit sur un radiateur ou au bain marie avant de le diluer dans
l’essence d’aspic.
Terminer le mélange par l’essence de térébenthine.
Utiliser le lendemain afin de favoriser un mélange plus intime.
50 ml essence de térébenthine
40 ml résine dammar en solution
10 ml huile de lin siccativée.
Il est possible de raffiner de l’huile de lin brute par des moyens assez simples et à
la portée de tous. Comme nous l’avons vu, l’huile raffinée, prête à l’emploi que
nous achetons chez nos fournisseurs a subi de nombreuses manipulations physico-
chimiques complexes afin de la débarrasser des mucilages, bons dans
l’assaisonnement de nos salades mais qui la rendent impropre à leur utilisation en
peinture.
Il serait fort probable que l’huile utilisée par les fabricants soit une huile extraite à
chaud ou aux solvants. Les procédés impliqués entraînent par leur nature une
chaîne de traitements supplémentaires pour palier leurs effets indésirables. Il
serait fort étonnant qu’ils choisissent de raffiner une huile de lin de première
pression à froid, bio, bref de bonne qualité… Bien au contraire.
Il est facile de se procurer de l’huile de lin de très bonne qualité dans les
commerces d’alimentation bio et de la raffiner. Les avantages sont multiples et les
types de qualité d’huile à peindre obtenues ainsi sont introuvable dans le
commerce.
Procédé à l’éthanol:
Deux jours de préparation.
Produit une huile fluide et limpide sans en modifier le temps de séchage.
Une exposition additionnelle au soleil l’éclaircira et augmentera la siccativité.
jour 1:
Le volume total huile / éthanol ne doit pas excéder le quart du récipient.
Secouez vigoureusement et régulièrement chaque demi-heure ou chaque heure, au
long de la journée.
L’émulsion se produira rapidement puis s’effectuera en profondeur.
En fin de journée , rajoutez 4 volumes d’eau distillée et secouez énergiquement.
Jour 2:
l’éthanol et les impuretés forment une solution blanche et opaque, au fond du
bocal.
l’huile clarifiée surnage au dessus.
Récoltez l’huile à la seringue ou avec une poire ou encore avec une cuillère
courbée.
On peut rajouter de l’eau dans le récipient afin de faire monter l’huile au niveau de
l’ouverture.
30 à 50 % du volume initial de l’huile est perdu dans cette opération.
Déshydrater:
Des molécules d’eau sont encore emprisonnées dans l’huile il faut les en chasser.
Pour ce faire, chauffer doucement et progressivement jusqu’à 100°C pendant 15
minutes. Il faut éviter de monter la température brusquement car une poche d’eau
pourrait se former au dessous de l’huile puis bouillir et ainsi produire des
projections.
Transvaser l’huile lorsqu’elle est tiède ou refroidie pour éviter que le récipient (s’il
est en verre) ne se brise dû à un choc thermique.
encore à rédiger
-Huile de lin brute raffinée au sable/sel/eau
-Gomme adragante , gomme arabique
-Gomme laque
-Caséine
-Medium vénitien (putty)
-Fixatifs
-Aquarelle
-Gouache
-pastel sec
7. Méthodologie(s) – Exercices
7.1 Proposition de méthode générale – votre poste de travail.
Important:
Cette proposition n’est qu’une suggestion d’organisation de votre travail et du
matériel. Elle peut paraître à certains égards fort directive ou appuyée. De fait, elle
ne conviendra pas à tous mais offre, au minimum, des pistes destinées à mieux
gérer cette “logistique” contraignante. Il vous sera dans tous les cas hautement
profitable d’optimiser votre méthode. Chacun jugera dans quelle mesure ces
suggestions lui seront utiles et les adaptera selon ses besoins.
Cette proposition vise donc réduire à un strict minimum l’usage des solvants et
même de se passer totalement de White-spirit.
Fiche toxicologiques:
Whites spirit
Térébenthine
En fin de journée, les pinceaux ne passent jamais la nuit avec pour dernier contact,
le white-spirit ou l’essence de térébenthine. Pensez-y: pour une journée de huit
heures le pinceau subit pendant 16h l’action de solvant résiduel.
En fin de séance donc, 3 solutions s’offrent à vous:
• Le bain d’huile:
Débarrassez sommairement vos pinceaux
de leur charge de peinture à l’aide de
chiffons et plongez les dans un bain
d’huile de lin, de pavot ou de noix, à
hauteur de la virole jusqu’à la reprise du
travail. Dans l’exemple ci-contre le
récipient est incliné pour faciliter
l’opération. De cette manière, à
l’horizontale plutôt qu’à la verticale, les
pinceaux garderont leur forme. Les poils sont à l’abri de l’air et de tout
durcissement, de plus ils sont nourris, plutôt qu’asséchés par le solvant résiduel.
Vous aurez donc à les essorer avant usage ou les nettoyer selon ce que vous
admettrez d’huile dans votre couleur. Notez que l’huile a déjà une action de
nettoyage des pinceaux par ce simple trempage et que les pinceaux peuvent
demeurer ainsi assez longtemps.
• Le solvant végétal:
(voir chapitre 4.2 )
(pdf de la fiche technique)
Ce solvant est hautement recommandable:
A base d’huile de colza, complètement
non-volatil et non-toxique, inoffensif pour
la santé et l’environnement, il a un pouvoir
solvant 2x supérieur au white-spirit (indice
Kauri-butanol:56 – White spirit: 29). Il
participe à la santé de vos pinceaux,
puisque légèrement gras. Il faudra pourtant
être très attentif à ce qu’il ne soit à aucun
moment mélangé dans votre couleur car il
ne s’évapore pas, ne sèche pas, et affecte
les couches de couleur s’il s’y trouve
introduit. Nettoyez dans un second temps,
au savon. Les chiffons utilisés avec ce
solvant resteront imbibés fort longtemps,
ils doivent donc être séparés des autres et réservés à cet usage.
Il est plus onéreux mais tout comme le white-spirit, ce solvant peut être réutilisé
après avoir été décanté. Dans un bocal allongé et clos laissez le reposer quelques
jours et les résidus de peinture se déposeront au fond.
• Le savon
Nettoyage idéal, il nourrit les poils et les assouplit. A
réaliser hebdomadairement.
Savon noir, savon de Marseille, mousse de lin, savon d’or,
sont excellent. Prenez soin d’éviter les savons avec
addition de glycérine. Les pinceaux sont préalablement
débarrassés des résidus de couleur par nettoyage au
solvant. Pratiquez ensuite le nettoyage au savon, dans le
creux de la main. Plusieurs cycles savon/rinçage peuvent
être nécessaires. Lorsque le pinceau produit une mousse
claire, c’est qu’il est propre. Rincer soigneusement, séchez sur un torchon propre
et disposez les à plat pour qu’ils sèchent correctement sans déformation de la
touffe que vous pouvez pincer sous vos doigts afin de lui donner sa forme idéale.
En aucun cas ils ne seront laissés à la verticale, touffe vers le haut. L’eau n’a pas à
se loger dans la virole à proximité du bois du manche.
7.1.2 La palette
Toute surface non poreuse peut faire office de palette. Les surfaces dures sont plus
pratiques dans le cas où de la peinture durcie doit être enlevée à renfort d’outillage
en métal telle que spatule, lame etc… Une vitre par exemple est un excellent
support pour le mélange des couleurs. Peignez la face du dessous en gris moyen ou
en blanc (selon les préférences) pour un meilleur rendu de celles-ci. Nettoyez la
complètement après chaque séance. Une palette vierge permet de commencer la
journée clairement et d’éliminer la présence de couleur en cours de durcissement
ou superflue. Cela évitera ces désagréables tracas d’une peau de couleur durcie se
glissant sous le pinceau ou de brosser une couleur dans l’espoir d’en charger le
pinceau alors que il n’y a plus rien à y puiser. Cela favorise à la fois une ergonomie
de travail ainsi que le niveau de conscience porté au choix de vos couleurs et leur
connaissance.
7.1.3 Le confort.
• L’emplacement de votre palette est important. A moins que vous ne la teniez
dans votre main tel un impressionniste à barbe blanche, gardez votre dispositif
(palette, récipients pour le medium, térébenthine…) à portée de votre main active:
à droite si vous êtes droitier. Si vous devez vous contorsionner, vous pencher ou
marcher pour l’atteindre, votre concentration et votre énergie sera encombrée par
cet inconfort et cela influencera le résultat, sur la toile.
• Tachez d’aménager l’orientation de votre tableau par rapport à la lumière qui
l’éclaire. En effet, évitez que l’ombre de votre main ne couvre la surface que vous
peignez.
• Ajustez la toile à la hauteur la plus confortable pour travailler. Les bras tenus
trop haut ou une vue de biais sur votre tableau sont, une fois encore, des variables
qui doivent être soumises à votre service et non parasiter votre concentration.
• Tenez votre matériel de nettoyage quant à lui à l’écart de votre tableau, à plus
forte raison si vous utilisez des solvants. Un faux mouvement peut arriver, une
brosse secouée trop fort et des projections malheureuses peuvent atterrir sur votre
surface peinte.
Comme évoqué dans le chapitre 5 , Rubens peut être considéré comme le peintre
qui a su le mieux établir le lien entre la technique des primitifs flamands et l’école
italienne de la renaissance que pourtant tout opposait. Avec lui on parle de
seconde école flamande.
Il garde des italiens les épaisseurs, la vigueur du geste, le travail dans le frais (alla
prima) et l’usage discret des glacis alors que des primitifs, il conserve la
connaissance des résines et de la térébenthine combinées ainsi que le jeu des
transparences et des réserves.
Précisons ici la seconde ébauche dans le cadre choisi des tons chairs.
Les 3 teintes sont déclinées à partir d’un mélange de base:
ocre jaune
ocre rouge
une pointe de vermillon
Exercice de copie.
Selon la méthode explicitée, réaliser l’autoportrait de Antoon Van Dijck.
Vous pouvez bien sûr prendre des libertés en recadrant l’image ou avec les
couleurs proposées ci-dessus tant que vous conservez le rapport des 3 valeurs
(clairs et foncés) ainsi que les rapports entre les couches successives.
En cours de rédaction
pôle foncé pôle clair, hautes lumières répartition des valeurs en 3 niveaux
Ce rapport à la transcendance donne tout son sens aux glacis. Car la lumière (les
blancs et couleurs claires) traverse les couches de couleur depuis le fond. La
lumière nous parvient ainsi vibrante de couleur. La main du peintre et le coup de
pinceau disparaissent totalement, subordonnés à la charge mystique que le tableau
se doit d’investir.
Il est à mentionner que le commerce international et les voyages, en
développement eux aussi, enrichissent l’époque de connaissances et de matériaux
nouveaux tels que certains pigments et résines orientaux. En outre la connaissance
de la perspective, arrivée à maturité, est maîtrisée par les artistes. Tout ceci
concourt à l’émergence de cette peinture primitive flamande.
Cette technique reste à ce jour encore mystérieuse mais il est plus que probable
que les glacis soient opérés selon une technique mixte tempera / oléo-résine.
Les couches de peinture se superposent en de multiples couches selon cette
alternance. L’œuf accélère le séchage et combiné à la résine, renforce la couche
picturale.
• Le liant à l’œuf:
Pour 1 volume d’œuf
1/2 volume d’huile siccativée (huile éclaircie, huile noire…)
1/2 volume de vernis dammar (1/3 résine broyée, 2/3 essence de térébenthine)
1 goutte d’essence de clou de girofle (conservateur)
——–
étape 2. Peignez votre première couche de couleurs à l’œuf en opérant par petites
touches de couleur basiques juxtaposées. Diluez selon vos préférences avec des
petites quantités d’eau. Prenez garde à ce stade de conserver les zones de hautes
lumières intactes et que vos couleurs ne soient pas trop foncées. Elles
constitueront plutôt la gamme que la teinte et la valeur finale puisqu’elles seront
recouvertes en tout ou en partie par les glacis et les autres couches de tempera qui
suivront. Cette étape à l’œuf ne se prête donc pas aux glacis mais plutôt à une
couche couvrante.
Elle sèche rapidement.
7.5.2 Fonctions
Le glacis peut donc remplir plusieurs fonctions particulières.
Certaines couleurs sont plus appropriées aux glacis selon les pigments qui les
constituent. Seront privilégiés, les pigments légers et peu couvrants. Sur le tube de
couleur, les pictogrammes vous indiquent dans quelle mesure ils sont
adaptés aux glacis, par degré de transparence.
Les principaux pigments à cet usage (liste détaillée en pdf ) :
carmin
les laques
bleu outremer
bleu phtalo
bleu de Prusse
terres d’ombre
terre de Sienne
blanc de zinc
Le liant utilisé est souvent de même nature que celui des couches inférieures. Les
proportions en revanche peuvent changer. On peut rajouter une petite quantité de
résine damar ou copal pour le brillant, et la dureté du film. De l’essence d’aspic
remplacera en tout ou en partie la quantité de solvant car, plus mordante, elle
assure une accroche augmentée, surtout dans le cas où la couche inférieure a
durcit plusieurs semaines. Si le rendu désiré est mat, de la cire saponifiée fera le
job.
La palette. Les mélanges se font de préférence sur une palette de couleur blanche
afin d’évaluer au mieux le rapport liant/couleur et la vibration dans la
transparence.
Les délais.
(…)
8. Sources bibliographiques /
ouvrages de références /
liens utiles
François Perego, Dictionnaire des matériaux du peintre – éd. Belin – 2005
2005Nicolas Wacker, La peinture à partir du matériau Brut – éd. Allia – 2004, 2013
Michel garcia, Couleurs végétales: teintures, pigments et encres, éd Edisud- 2002
Pierre Garcia, Le métier du peintre, éd. Dessain et Tolra, 1999
Michel Pastoureau, Dictionnaire des couleurs de notre temps, éd. Bonneton, 1999
Jean Rudel, Technique de la peinture, éd. puf, coll. Que sais-je, (ré-édition) – 1995
Jacques Roire, Des liants et des couleurs, éd. EREC -1995
Claude Yvel, Le métier retrouvé des peintres, éd. Flammarion-Arts et Métiers
graphiques, 1991
Abraham Pincas, Le lustre de la main, éd. Ensba Erec – 1991
Johannes Itten, L’art de la couleur, éd. française Dessain et Tolra – 1988
Pierre Grandou et Paul Pastour, Peinture et vernis, éd. Hermann, 1988
Marc Havel, La technique du tableau, éd. Dessain et Tolra – 1979
André Beguin, Petit memento pratique de l’artiste peintre, éd. de l’auteur – 1979
André beguin, Dictionnaire de la technique de la peinture – 1978 (6 volumes)
Xavier de Langlais, La technique de la peinture à l’huile, Flammarion -1959
Maurice Busset, Technique moderne du tableau, Delagrave, Paris – 1929
(D) Max Doerner /Thomas Hoppe, Malmaterial und seine Verwendung im Bilde,
2006
(EN) Tad Spurgeon, Living Craft, a painter process (2016)
Liens utiles:
Artiscreation
Webexhibit
Lutea -teintures et pigments naturels
Kremer -pigments et autres
Lexique technique des arts
Blockx – composition des couleurs
T.SPURGEON – spécialiste de l’huile
Dotapea – techniques et définitions
J.ITTEN – l’art de la couleur (version “abrégée” pdf du livre)