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LES BOUCHONS DE CIMENT

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FOR01041
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SOMMAIRE
1 OBJECTIFS DES BOUCHONS.................................................................................................... 5
1.1 Colmatage de pertes en forage .......................................................................................................... 5
1.2 Isolation de zone ............................................................................................................................... 5
1.3 Abandon............................................................................................................................................ 5
1.4 Déviation........................................................................................................................................... 6
1.5 Ancrage d'un packer en trou ouvert .................................................................................................. 6

2 METHODOLOGIE GENERALE ................................................................................................. 6

3 BOUCHONS DE CIMENT POUR DEVIATION........................................................................ 8


3.1 Caractéristiques................................................................................................................................. 8
3.2 Causes essentielles des échecs .......................................................................................................... 8
3.2.1 Contamination du ciment par la boue................................................................................. 8
3.2.2 Mauvaises connaissances de la température à laquelle sera exposé le bouchon ................ 8
3.2.3 Mauvaise connaissance des paramètres du puits ................................................................ 9
3.3 Facteurs à considérer pour la réussite d'un bouchon de ciment ........................................................ 9
3.3.1 Utilisation d'un laitier à eau réduite.................................................................................... 9
3.3.2 Positionnement du bouchon ............................................................................................... 9
3.3.3 Volume du bouchon ......................................................................................................... 10
3.3.4 Attente ciment .................................................................................................................. 10
3.4 Procédure de mise en place ............................................................................................................. 10
3.5 Conclusions..................................................................................................................................... 11

4 BOUCHONS DE CIMENT POUR COLMATAGE DES PERTES......................................... 12


4.1 Types de laitiers pour pertes Mise en place ................................................................................. 12
4.1.1 Laitiers thixotropes........................................................................................................... 12
4.1.2 Gels ciments ..................................................................................................................... 12
4.1.3 Laitiers de ciment sans additifs ........................................................................................ 13
4.1.4 Mise en place.................................................................................................................... 13
4.2 P.D.O.C. (Plaster Diesel Oil Cement), D.O.C. (Diesel Oil Cement) - Mise en place..................... 14
4.3 Exemples de procédures de pose de bouchons pour colmatage de pertes....................................... 16
4.3.1 Exemple 1......................................................................................................................... 16
4.3.2 Exemple 2......................................................................................................................... 17

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Les bouchons de ciment

1 Objectifs des bouchons


Les bouchons de ciment trouvent de nombreuses applications, soit en cours de forage, soit
après la production d'un puits.

Parmi ces applications nous pouvons citer :


colmatage de pertes,
isolation de zone,
abandon,
déviation,
ancrage d'un packer en trou ouvert.

Ces applications sont très variées et les propriétés recherchées dans ces applications sont,
elles aussi, très diverses. La composition, la mise en place et les propriétés finales du ciment
devront donc être adaptées au problème à résoudre.

1.1 Colmatage de pertes en forage

Pendant le forage, il n'y a plus de retour de boue, et les colmatants ne restaurent pas la
circulation. Une seule solution : le bouchon de ciment.
Le laitier pourra lui aussi être perdu, mais prendra dans la formation et la consolidera. A la
même côte, plusieurs bouchons de ciment peuvent être nécessaires avant que la circulation ne
soit rétablie. Quand c'est le cas, le bouchon peut être reforé et le forage repris.

1.2 Isolation de zone

En travaux de reconditionnement si on désire obturer une formation qui ne produit plus, ou


qui s'est transformée en zone à eau ou à gaz, un bouchon de ciment peut être posé pour isoler
cette zone.
Une autre solution peut être envisagée : le squeeze de ciment ou un obturateur mécanique
tel que le bridge plug.

1.3 Abandon

Tout puits doit être bouché et abandonné un jour ou l'autre. On doit toujours effectuer un
ou plusieurs bouchons de ciment.
Les puits secs sont bouchés après le forage et les tests. Les zones déplétées peuvent être
bouchées après 15 ans environ de production. Des puits sont abandonnés temporairement

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après forage et tests en attendant la complétion et l'installation de l'équipement de production.


Les bouchons d'abandon sont les bouchons de ciment les plus fréquemment effectués.

1.4 Déviation

Si, pendant le forage, des outils ou des tiges sont perdus dans le puits, et si les opérations
de repêchage ne réussissent pas, la seule solution est de poser un bouchon de ciment au-
dessus du poisson pour partir en déviation et continuer le forage.
Celui-ci peut être aussi nécessaire dans les forages déviés intentionnels.

1.5 Ancrage d'un packer en trou ouvert

Dans la plupart des puits verticaux forés à terre, un train de test est descendu pour savoir si
la zone est productive avant de descendre et de cimenter une colonne de production. Les
outils sont normalement au fond du trou afin de pouvoir appliquer du poids pour gonfler le
packer qui isolera la zone d'intérêt du reste du puits. Cependant, si la zone à tester est trop
loin du fond ou si la formation est fragile et ne peut supporter le poids des outils, il peut être
nécessaire de poser un bouchon de ciment sous cette zone afin de créer un point d'appui.
Notez qu'il existe des outils pour faire des tests sélectifs en trou ouvert et que
généralement la zone est près du fond. Aussi c'est une des applications les moins fréquentes
des bouchons de ciment.

2 Méthodologie générale
La mise en place d'un bouchon de ciment dans un sondage s'opère exactement comme
celle d'un bouchon colmatant ou de tout autre fluide destiné à être positionné à un niveau
donné dans le puits.

Le principe consiste à placer les tiges nues (ou mieux, des tubings) à la cote souhaitée pour
la base du bouchon.
Afin d'éviter la pollution de la boue par le ciment et réciproquement, du ciment par la
boue, il est conseillé de faire précéder et suivre le laitier d'un tampon et de ne jamais laisser
en contact la boue et le laitier.
Ceci implique une procédure particulière (voir figure ci-après) où les volumes de
déplacement sont délicats à calculer.
Il est à noter que le bouchon est préparé et injecté puis chassé de telle sorte que le niveau
du ciment dans l'annulaire tiges-puits soit le même que celui qu'il occupe à l'intérieur des
tiges. Dans la pratique, on garde le ciment une dizaine de mètres plus haut à l'intérieur des
tiges.
Ensuite les tiges sont extraites du bouchon lentement afin de prévenir un mélange boue
ciment (la vitesse de remontée conseillée est de l'ordre de 20 cm par seconde).

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3 Bouchons de ciment pour déviation


Ce sont ceux qui sont soumis aux plus fortes contraintes. Certains points mentionnés ou
certaines règles énoncées pourront tout aussi bien s'appliquer aux autres types de bouchons.

Une étude détaillée, portant sur de nombreux exemples de bouchons, a permis d'en tirer un
certain nombre de conclusions dont certaines vont à l'encontre de bien des idées reçues.

3.1 Caractéristiques

Un bouchon de ciment, en vue d'une déviation doit avoir certaines propriétés spécifiques :
une résistance mécanique la plus importante possible, et obtenue dans un temps le plus
court possible,
le top ciment doit être situé au niveau d'une zone moins dure, de façon que le trépan ait
une chance de quitter le puits initial,
un temps de pompabilité adéquat pour la mise en place du laitier, tout en ayant une
résistance initiale à la compression élevée.

Les conclusions de cette étude ont permis de déterminer les causes les plus courantes
d'échecs, et par conséquent d'énoncer un certain nombre de règles à respecter pour réussir ce
genre d'opération.

3.2 Causes essentielles des échecs

3.2.1 Contamination du ciment par la boue

Lors de la mise en place du laitier, la boue peut contaminer un certain volume de laitier, et
le top ciment ne sera éventuellement pas là où on l'espérait, ou au moins n'aura pas la
consistance requise pour débuter la déviation.

Les volumes de laitier nécessaires pour les bouchons étant généralement assez faibles,
toute contamination par la boue peut réduire le volume utile du bouchon dans des proportions
importantes.

3.2.2 Mauvaises connaissances de la température à laquelle sera exposé le bouchon

Cette méconnaissance ou connaissance insuffisamment précise peut avoir pour


conséquences :

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soit un temps de prise trop long, d'où une attente ciment trop importante
soit un reforage prématuré, avant que le ciment n'ait atteint une consistance suffisante.

3.2.3 Mauvaise connaissance des paramètres du puits

En effet si le diamètre du puits, au niveau du bouchon, est sensiblement plus important que
le diamètre nominal, le top ciment, avec un volume mal déterminé peut se situer très au-
dessous de la cote désirée.
Il est donc recommandé de contrôler le diamètre du puits avant la mise en place du laitier.

3.3 Facteurs à considérer pour la réussite d'un bouchon de ciment

Les règles à observer pour la réussite d'un bouchon de ciment sont les suivantes :

3.3.1 Utilisation d'un laitier à eau réduite

Le laitier utilisé pour un bouchon de ciment devra être dense, mais cette densité élevée
devra être obtenue uniquement en réduisant la teneur en eau.

Les seuls additifs à utiliser sont :


- un fluidifiant de manière à faciliter le pompage de ce laitier relativement visqueux.
- un retardateur, si nécessaire en fonction de la température de fond.

Remarque : Il est reconnu que l'addition de sable augmente la résistance du ciment à long
terme, et à haute température, en évitant la dégradation du ciment.
Mais dans le cas d'un bouchon de ciment, il est nécessaire que le ciment ait une
résistance maximale, le plus rapidement possible, et dans ce cas, le sable a un
effet négatif.
Les essais de laboratoire démontrent que le sable, que l'on souhaite souvent
ajouter au laitier, n'augmente pas mais au contraire diminue la résistance
initiale du ciment !

3.3.2 Positionnement du bouchon

Pour augmenter les chances de quitter rapidement le puits original et de commencer dans
de bonnes conditions la déviation, il est nécessaire que le top ciment se situe au droit d'une
zone peu dure.

La cote du top ciment sera donc déterminée en fonction de la lithologie, et des logs de
forage, qui permettent de vérifier la vitesse d'avancement.

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3.3.3 Volume du bouchon

Le volume de ciment sera calculé à partir d'un caliper et de telle sorte que la hauteur
minimale de ciment soit environ 100 m, ou plutôt une hauteur recommandée de 150 m.

3.3.4 Attente ciment

La température à la côte du bouchon étant exactement connue, il est facile de déterminer


au laboratoire avec précision la concentration de retardateur éventuellement nécessaire.

Le temps de pompabilité devra être : durée de l'opération + 30 min à 1 heure.

La mise en place du laitier se faisant par les tiges, le volume de chasse est en général peu
important, et le temps de la chasse est réduit.

L'attente ciment déterminée au laboratoire, sera telle que le ciment offrira une résistance à
la compression :
- Minimum : 5000 psi
- Recommandée : 7000 psi

L'évaluation de la dureté du ciment par pose du poids sur l'outil de reforage est
parfaitement insuffisante dans le cas de bouchons de déviations.

En règle générale, si la température à laquelle est exposé le bouchon de ciment est


inférieure à 140°F on utilisera un ciment classe A (ou C). Au-delà de 140°F on utilisera du
ciment classe G.

3.4 Procédure de mise en place

Nous ne reviendrons pas sur les points déjà mentionnés ci-dessus et qui sont :
composition du laitier,
positionnement du top ciment,
volume du ciment,
temps attente ciment.

Néanmoins, une fois tous ces éléments parfaitement connus, un certain nombre de
précautions doivent être prises, pour que tous les soins mis à la préparation de l'opération
aboutissent à son succès.

En premier lieu, on utilisera en tête du laitier un bouchon laveur ou un bouchon tampon,


en fonction de la densité de la boue.

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Dans le cas de boue à l'huile, on utilisera un tampon spécial pour éviter dans tous les cas la
contamination du ciment par la boue.

Les volumes tampons en tête et en queue du laitier seront calculés de telle sorte que le
bouchon soit en équilibre lors de la remontée des tiges.

Pour une bonne homogénéité du bouchon, et compte tenu du volume en général limité du
bouchon, un pré-mixage du ciment est souvent recommandé.

3.5 Conclusions

Bien que parfois considérée comme mineure, la pose d'un bouchon de ciment pour
déviation est une opération qui réclame une préparation soigneuse et une exécution parfaite.

Les grandes lignes ci-dessous doivent permettre la réalisation de ce type d'opération avec
toute chance de succès.
Utiliser un laitier à eau réduite.
N'utiliser qu'un minimum d'additifs.
Utiliser les logs de forage ou de lithologie pour choisir le top ciment.
Utiliser un caliper pour déterminer le volume de ciment afin d'avoir un bouchon d'au
moins 100 m.
Utiliser un tampon entre boue et ciment de façon à éviter la contamination de celui-ci.
Déterminer précisément la température à la cote du ciment et ajuster la concentration en
retardeur en fonction de celle-ci.
Attendre que le bouchon ait une résistance d'au moins 5000 psi, ou de préférence 7000
psi.

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4 Bouchons de ciment pour colmatage des pertes


Pour remédier aux problèmes des pertes, le ciment couramment employé reste
pratiquement le seul colmatant à prise qui soit réellement efficace et assure un résultat
durable. Il ne faut évidemment pas l'employer, sauf cas d'urgence, pour le traitement des
pertes dans des réservoirs producteurs.

Pour remplir ce rôle, le ciment peut être utilisé de deux manières :


soit gâché classiquement avec de l'eau (laitiers thixotropes, gels ciments, laitiers avec
ciment sans additifs),
soit gâché (seul ou en association avec du plâtre) en suspension dans l'huile (brute ou
raffinée) :
- ciment associé au plâtre dans l'huile Diesel (plaster diesel oil cement, en abrégé
P.D.O.C.),
- ciment dans l'huile Diesel (diesel oil cement, en abrégé D.O.C.).

4.1 Types de laitiers pour pertes Mise en place

4.1.1 Laitiers thixotropes

Leur intérêt, pour le traitement des pertes, est lié aux gels élevés qu'ils développent très
rapidement au repos. La thixotropie peut être obtenue :
soit en mélangeant à sec des additifs au ciment de base,
soit en les ajoutant à l'eau de gâchage.

La thixotropie optimale est obtenue pour une densité de 1.70. A une densité de 1.90, le
pompage devient impossible et pour des densités inférieures à 1.70, les gels ne sont plus
suffisamment élevés.
Si besoin est, les laitiers peuvent être retardés.
Les additifs liquides possèdent une meilleure stabilité dans le temps que les additifs
solides. Ces derniers, en outre, présentent l'inconvénient d'immobiliser un silo pour le ciment
thixotrope.
Dans tous les cas, le pompage d'un laitier thixotrope devra se faire avec un matériel en
parfait état de fonctionnement et sans arrêt prolongé en cours d'opération.

4.1.2 Gels ciments

L'addition au ciment de bentonite (généralement préhydratée) ou d'un autre type de


retenteur d'eau, permettant d'accroître le rapport eau/ciment, conduit à des laitiers de densité

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faible mais de viscosité élevée. Les pertes de charge qui s'en suivent freinent la pénétration
dans les fissures.

Il est possible, éventuellement, par l'emploi de microsphères creuses, de préparer des


laitiers de densité inférieure à 1.4 (exceptionnellement 1.00).

4.1.3 Laitiers de ciment sans additifs

Comparés aux gels ciments, ils ont des temps de prise plus courts, une densité plus élevée,
mais une viscosité nettement moins importante, ce qui ne permet pas de les utiliser dans le
premier stade du colmatage

4.1.4 Mise en place

Il convient de noter que les gels ciments et les laitiers thixotropes ne sont en général mis
en place dans la perte qu'après injection d'un bouchon de boue plus ou moins chargée en
colmatants classiques (coquilles, fibres de bois, mica, coques de noix...). Ceux-ci sont
destinés à créer une assise au ciment et à diminuer le débit de perte : le colmatage ne peut, en
effet, être réalisé par le ciment si le débit de perte excède 20 m3/h.

Les cotes de pose et les débits de mise en place dépendent des débits de pertes mesurés. Le
tableau 3.1 donne les ordres de grandeur des valeurs à recommander.
- Après vérification du niveau statique de la perte et du libre passage du fluide en
circulation, on descendra les tiges nues équipées d'un tubing, au niveau convenable.
- Le remplissage du puits devra être assuré et contrôlé en permanence. Il faudra
maintenir une rotation lente des tiges pendant la mise en place.
- Le volume théorique de chasse sera déterminé en admettant que le bouchon se trouve
à l'équilibre dans un puits n'absorbant pas. L'expérience acquise localement pour le
traitement des pertes est évidemment très précieuse.
- En cas d'incompatibilité entre la boue et le laitier, l'utilisation de fluides
intermédiaires en tête et en queue du bouchon est impérative.

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Tableau : Recommandations sur les cotes de pose et les débits de mise en place
(pour les découverts de diamètre 8 1/2")

Débit de perte
Cote de pose Débit de mise en place (l/m)
(m3/h)

2 5 Niveau inférieur de la perte 800 1000

5 10 10 m au-dessus du niveau de la perte 600 - 800

10 20 20 m au-dessus du niveau de la perte 500

Pendant la remontée des tiges au-dessus du niveau théorique du bouchon et la circulation


directe (ce qui limitera les surpressions dans l'annulaire) pour nettoyage des tiges, on évaluera
la pénétration du mélange en observant le niveau de boue dans le puits ou le volume récupéré
dans les bacs. Si le puits reste plein on pourra, éventuellement, fermer les tiges puis accroître
la pression pour favoriser la pénétration du bouchon si celle-ci n'a pas été suffisante. On ne
dépassera pas toutefois la pression correspondant à une densité équivalente supérieure de 0.1
(10 points) à la densité de la boue.

4.2 P.D.O.C. (Plaster Diesel Oil Cement), D.O.C. (Diesel Oil Cement) -
Mise en place

L'utilisation du ciment sous cette forme, pour le traitement des pertes est moins répandue
que la précédente, car elle est plus délicate.
Elle consiste, en effet, à mettre en place dans la perte, du plâtre et du ciment (ou du
ciment seul) en suspension dans l'huile et pouvant faire prise rapidement au contact de l'eau
de formation, de celle de la boue ou de l'eau injectée au cours de l'opération.

La composition, pour 1 m3 de mélange, est la suivante :


P.D.O.C. : 500 kg de plâtre, 500 kg de ciment, 680 l d'huile. La densité est de 1.56.
D.O.C. : 1500 kg de ciment, 522 l d'huile. La densité est de 1.93.

La mise en uvre de ce type de bouchon est toujours délicate car il est interdit de pomper
du gasoil dans les bacs de l'unité de cimentation. Il faut donc prévoir l'utilisation de ciment (et
de plâtre) en sacs et la préparation du bouchon doit avoir lieu dans un bac d'où il sera repris
par les pompes de forage. De plus toutes les installations du système de fabrication doivent
être parfaitement exemptes d'eau.

Dans tous les cas (boue à l'huile ou à l'eau), pour éviter la formation d'hydrates au cours du
pompage, il convient d'isoler le bouchon par 2 tampons d'huile, l'un en tête, l'autre en queue.

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Dans le cas de boue à l'huile, si la formation ne renferme pas assez d'eau (le ciment pour
prendre doit réagir avec le quart de sa masse en eau), il faudra en injecter un volume suffisant
(éventuellement sous forme de boue).

La mise en place de ces bouchons se fait de la même manière que pour les bouchons
gâchés en eau. De plus si la pénétration est jugée insuffisante, on pourra forcer la suspension
de ciment dans la perte selon la technique de "l'esquiche hésitation" (squeeze hesitation). Le
ciment trouvera ainsi un temps suffisant au contact de l'eau pour amorcer son hydratation.
Toutefois, là encore, on ne dépassera pas la pression correspondant à une densité équivalente
supérieure de 0.1 (10 points) à la densité de la boue.

Remarque : Le traitement des pertes est une opération délicate. L'utilisation du ciment ne
doit par constituer une source de difficultés supplémentaires. Malgré
l'utilisation de fluides intermédiaires (spacers) pour se prémunir des
contaminations et malgré les tests effectués en laboratoire, un problème est
toujours possible. Pour diminuer les risques de difficultés, le matériel tubulaire
qui doit baigner dans les mélanges contenant du ciment sera reforable (fibre de
verre ou aluminium).
Il arrive couramment que toute une série de bouchons soit nécessaire avant
d'obtenir un résultat. On s'efforcera, dans la mesure du possible, de respecter
l'attente pour séchage entre chaque opération. Cette attente peut être réduite
par l'emploi d'un accélérateur (chlorure de calcium). Mais son utilisation exige
une très grande prudence : en effet, la prise des échantillons prélevés en
surface ne sera que rarement représentative de celle du matériau mis en place
dans le puits, par suite de son inévitable contamination lors de son entrée
dans la perte par la bentonite ou les polymères des bouchons colmatants
formant l'assise.
Dans les cas où la perte ne se situe pas au bas du découvert, on peut être amené
à mettre en place un bouchon visqueux qui occupera le volume situé entre le
fond du puits et le niveau de la zone à pertes et empêchera le bouchon de
ciment de basculer plus bas (surtout en puits déviés).

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4.3 Exemples de procédures de pose de bouchons pour colmatage de


pertes

4.3.1 Exemple 1

Pour avoir de bonnes chances de réussir un colmatage par bouchon de ciment, il faut
réunir le maximum de renseignements sur la perte.

a) Au moment de la perte

Mesurer exactement la cadence des pertes à différents débits de pompage. Noter en


particulier pour quel débit le puits reste plein, pour quel débit la circulation est récupérée
partiellement, totalement.

b) Modalités de mise en place

Le but à atteindre est de faire pénétrer le ciment dans la perte et d'en laisser au minimum
20 m dans le puits.

c) Cas d'une perte partielle plus ou moins importante


- Descente des tiges nues au toit de la perte.
- Pompage normal pour s'assurer que la perte est toujours bien ouverte.
- Remontée d'une longueur.
- Si le puits n'est pas plein, compléter avec de l'eau.
- Préparation et pompage de 8 à 10 m3 de laitier.
- Refoulement à vitesse suffisamment réduite (pour maintenir le puits plein ou avoir de
légers retours), jusqu'à équilibre du ciment intérieur-extérieur des tiges.
- Remonter à vitesse réduite au-dessus du volume théorique du laitier.
- Fermer l'hydril et squeezer tout le volume du ciment moins 1 m3 suivant la vitesse de
pénétration, procéder à un squeeze hésitation pour construire un build-up.
- Laisser en pression 4 heures.

d) Cas d'une perte totale

Les opérations sont conduites comme précédemment mais s'il n'y a pas de retour même en
ayant rempli à l'eau claire il sera impossible de conduire un squeeze donc : remontée à jour, à
vitesse lente jusqu'à être sorti du bouchon.

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Nota : Dans tous les cas de remontée de tiges, remplacer le volume de métal sorti par le
même volume de boue

4.3.2 Exemple 2

a) Modalités de mise en place


- Déterminer le niveau hydrostatique au moyen des tiges.
- Placer l'outil à :
- 2 ou 3 m du niveau présumé de la perte si celle-ci est comprise entre 3 et 10 m3/H.
- environ 10 m au-dessus si elle se situe entre 10 et 30 m3/H.
- environ 20 m au-dessus si la perte est totale.
- Vérifier par pompage que la perte n'est pas obstruée
- Laisser en rotation lente, 20 à 40 tr/min, le train de tiges en cours d'injection.
- Mise en place du bouchon de ciment.

Principe : On ne veut laisser dans le puits que le volume de ciment couvrant la zone à
pertes avec 10 m de hauteur de sécurité.

Figure 1 : Mise en place par pompage en contrôlant le volume en retour.

Figure 2 : Chasse à l'équilibre, en supposant que le puits n'absorbe pas, on mesure le


volume en retour.

Figure 3 : Remonter de 10 mètres au-dessus du top présumé du bouchon, on mesure le


remplissage du puits (volume du métal sorti).

Figure 4 : Le volume récupéré en surface au cours de la chasse à été nul, ou partiel, on


injecte le volume de boue supposé nécessaire pour avoir 10 mètres de ciment
au-dessus du niveau supérieur de la perte. S'il y a retour, on se place dans les
conditions de la figure 5.

Figure 5 : Le volume récupéré en surface a été partiel ou total durant l'injection et la


chasse, on ferme sur tiges en tête de puits et on force le ciment dans la
formation avec une pression maximale d'injection de 15 bar. On injecte le
volume nécessaire pour placer la tête du bouchon 10 mètres au-dessus du top
présumé de la perte.

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