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SOMMAIRE
1. INTRODUCTION.........................................................................................3
2. LES DIFFÉRENTS MODES D’ANCRAGE...............................................................3
2.1 ANCRAGE PONCTUEL....................................................................................4
3. BOULONS................................................................................................5
3.1 LA TIGE.............................................................................................. 6
5. FORATION.............................................................................................29
5.1 TECHNIQUES DE FORATION.............................................................................29
7. CONTROLE DU BOULONNAGE.....................................................................39
7.1 PRINCIPES DE CONTRÔLE...............................................................................39
8. ANNEXES...............................................................................................45
8.1 ANNEXE 1 : TEXTES DE RÉFÉRENCE RELATIFS AUX MATÉRIELS, FABRICATION ET ENTRETIEN......................45
1. INTRODUCTION
Le boulonnage, dont la technologie est l’objet de cette recommandation, constitue l’un des
éléments les plus fondamentaux intervenant dans les techniques de soutènement des tunnels
principalement réalisés par méthode conventionnelle.
Elle se limite aux travaux utilisant des matériels courants. Les technologies spécifiques
faisant appel à des matériels particuliers comme les boulons de très grande longueur ou de
très gros diamètre (par exemple, voûte parapluie réalisée avec des tubes pétroliers) ne sont
pas traitées.
L’objectif de cette recommandation est d’aider les concepteurs de projets, les prescripteurs
et les utilisateurs dans le choix du type de boulonnage à mettre en œuvre. Ce choix se fait en
fonction du mode d’ancrage du boulon ; l’ancrage dépend des caractéristiques physiques et
mécaniques du terrain, de la structure du massif et doit être choisi en fonction de résultats
d’essais préalables.
On distingue trois modes d’ancrage différents : ponctuel, réparti et à friction. A chaque mode
d’ancrage correspond un ou plusieurs types de boulons. La combinaison de deux modes
d’ancrage ou l’emploi de dispositifs de forage tels que des taillants perdus permettent de
répondre à des situations particulières.
2.1.1 Définition
Le boulonnage à ancrage ponctuel consiste à relier le plan de la surface excavée à un point
profond de roche intacte. Il permet de maintenir un bloc isolé ou un banc instable en
l’ancrant dans la partie saine du terrain, en profondeur, limitant donc la décompression du
terrain en périphérie de l’excavation.
2.2.1 Définition
Le boulonnage à ancrage réparti consiste à sceller des barres pleines sur toute leur longueur
dans le forage. Le produit de scellement est généralement de la résine, du mortier ou du
coulis de ciment.
L’emploi de tiges creuses constitue une technique particulière de boulonnage dont les
particularités d’emploi et de mise en œuvre sont détaillées aux § 4.6 et 4.7.
2.3.1 Définition
Le boulonnage par friction consiste à mettre en place dans des forages, des profilés
métalliques creux et minces. Le contact direct avec la roche, sur toute leur longueur, permet
une tenue par friction rendant l’ancrage efficace immédiatement après sa pose.
3. BOULONS
Pour chaque type de boulons (cf. § 4), il convient de préciser pour la tige et ses accessoires :
• les matériaux constitutifs,
• les caractéristiques géométriques,
• les caractéristiques mécaniques.
Les principaux matériaux utilisés sont les alliages d’acier ou bien encore la fibre de verre et
exceptionnellement, la fibre de carbone. Le choix des matériaux utilisés doit être adapté aux
performances recherchées (limite élastique, allongement à la rupture, destructibilité…).
3.1 LA TIGE
Il s’agit de la partie centrale du boulon. Sa section est pleine ou creuse, lisse, nervurée ou
filetée selon les types de boulons.
Les profils nervurés correspondent à des aciers à haute adhérence standards. La tige peut
aussi être filetée en continu permettant alors un ajustement de sa longueur sur chantier.
Les profils standards de filetage sont de type« corde » (le plus courant) ou de
type « té »
Le filetage de type « corde » assure une bonne étanchéité au niveau des manchons. Le
filetage de type « té » facilite le dévissage.
Des profils de filetage non standard sont également utilisés.
Dans le cas de boulons en matériaux composites, les sections peuvent être de tout type.
L’extrémité du boulon au fond du forage (aussi appelée pointe ou dispositif d’ancrage selon le
type d’ancrage) revêt différentes formes dont la fonction varie selon les types de boulons
considérés.
4.1.1 Description
La tige est généralement lisse mais elle peut aussi être nervurée.
La pointe reçoit le dispositif d’ancrage.
L’ancrage est généralement assuré par un dispositif mécanique ou coquille (Fig. 5).
Cependant on peut utiliser un produit de scellement à prise rapide placé en fond de forage.
Habituellement pour ce cas, l’emploi de résine encartouchée est privilégié. Les
caractéristiques particulières de la tige, extrémité biseautée, ainsi que sa mise en œuvre sont
semblables à celles des boulons à ancrage réparti scellés (cf. § 4.2.2).
L’ancrage de type coquille comporte généralement de 2 à 6 coins selon la surface de contact
recherchée en paroi du forage et une noix centrale. Les coquilles sont réalisées en acier ou
en alliage d’aluminium. La tige filetée est insérée dans la noix.
L’extrémité libre de la tige (tête du boulon) est filetée pour recevoir la plaque et l’écrou de
serrage. Elle peut être forgée en six pans pour en limiter la partie saillante. Dans ce cas, le
serrage du boulon est obtenu par rotation de la tige dans la tête d’ancrage.
C’est la mise en tension du boulon par précontrainte – induite par serrage de l’écrou de tête
(couple de serrage selon recommandation du fabricant) ou par expansion ou décompression
des terrains – qui assure l’efficacité de ce système de soutènement.
Lors de la mise en œuvre, il convient de s’assurer du blocage correct des coins de la tête
d’ancrage en fond de forage et de faire en sorte que la plaque soit en contact intime avec le
terrain. Le temps et/ou les vibrations dues aux tirs peuvent produire un écaillage autour de la
plaque entraînant dès lors l’inefficacité du boulon.
Il convient de vérifier et de resserrer la plaque lorsque c’est possible.
4.2.1 Description
La tige peut être constituée d’une barre métallique, pleine ou creuse. Elle est nervurée afin
d’améliorer la résistance à la traction du boulon scellé (meilleure adhérence du produit de
scellement).
Elle peut aussi être composée de fibre de verre ou de carbone et avoir un profil particulier.
Dans ce cas, elle est utilisée pour le boulonnage de front.
Il faut citer également le boulon dont les nervures constituent un filetage continu et qui
permet un ajustement de sa longueur sur chantier (boulon de type GEWI).
La pointe du boulon peut être :
pointue ou biseautée notamment pour les boulons à scellement en cartouches afin
de permettre de crever les cartouches de résine ou de mortier et favoriser un bon
malaxage du produit de scellement.
équipée d’un taillant afin de permettre de forer le trou simultanément à la mise
en place de la tige (cas des boulons autoforants, cf. § 4.6.1). Les taillants se
déclinent en de nombreuses versions qui peuvent être traités ou garnis de
plaquettes ou picots carbure, en croix, en arc ...
L’extrémité de la tête du boulon peut être :
simplement filetée et équipée d’un écrou (cas des boulons acier à profil nervuré
ou autoforants, ou dans le cas des boulons en fibre de verre à profil fileté ;
forgée en six pans pour permettre l’entraînement en rotation des tiges HA scellées
à la résine ;
filetée et complétée d’un dispositif d’entraînement en rotation des tiges HA
comme des méplats ou carré d’entraînement, des écrous entraîneurs résinés ou
matricés, des écrous prisonniers ou goupillés.
Le stockage des cartouches de résine doit être pris en compte dans l’installation et la gestion
du chantier :
• La durée de vie en stockage est limitée : quelques mois au maximum à une
température moyenne de 20 à 25°C. Cette durée de stockage diminue avec la
température. Il est préférable de prévoir un approvisionnement du stock en
plusieurs fois en fonction des besoins.
• La température de stockage ne doit pas descendre en dessous de 0°C.
• Les cartouches doivent préférablement être stockées dans un endroit frais et sec,
à l’abri de la lumière directe du soleil.
• Lors de l’emploi, si la température du stockage diffère trop de la température de
mise en œuvre, il faut prévoir le temps pour que la température de la résine
atteigne la température de mise en œuvre.
• L'élimination des reliquats ou rebus doit se faire dans des filières adaptées.
Les cartouches de résines sont livrées en cartons d’une vingtaine d’unité. Sur les emballages,
il est nécessaire d’avoir au moins les indications suivantes :
• Fournisseur/Origine
• Type de produit et contenance des cartouches individuelles
B. Résine injectée
Après mise en place de la tige dans le forage, la résine est injectée depuis le fond du forage
afin de combler l’espace annulaire. Ce type d’injection requiert un matériel de pompage
spécifique, la résine étant présentée en 2 composants.
La pose du boulon se termine par la mise en place de la plaque et le serrage de l’écrou après
prise de la résine.
le diamètre du forage et sa bonne tenue, l’espace annulaire entre les parois du forage
et la tige retenue devant être de 2 à 4 mm ;
• le nettoyage du forage qui doit être débarrassé de tout résidu (cuttings).
• la profondeur du forage : une sur profondeur conduira à une consommation accrue
de résine et à un mauvais mélange des composants ; l’extrémité de la tige doit
atteindre le fond du forage.
• Pour la résine encartouchée :
o les cartouches de résine doivent Fig. 10 : espace annulaire entre les parois
du forage et la tige
être introduites et poussées en
fond de forage, et la position
des cartouches dans le forage doit être contrôlée. Un parachute permet de
tenir les cartouches dans le forage dans l’attente de l’introduction de la
tige.
Le scellement au mortier est habituellement utilisé pour des boulons de longueur inférieure à
5 m tandis que le scellement au coulis est habituellement utilisé pour des boulons de
longueur supérieure à 5 m. L’efficacité d’un boulon scellé est différée en fonction du temps
de prise du mortier ou du coulis.
Les paramètres suivants doivent être contrôlés pour la spécification d’un coulis ou mortier :
• Le temps de prise, qui doit être adapté au travail demandé.
• La viscosité, la densité et la capacité à pomper le produit pour les produits
pompables.
• Le mortier qui doit être à retrait limité, voire légèrement expansif.
• Protection de la corrosion des aciers : le mortier doit être exempt de chlorures et
de particules métalliques.
• Résistances mécaniques : Résistance à la compression et à la flexion.
Il est possible d’obtenir des mortiers présentant fortes résistances aux jeunes âges en
utilisant des liants hydrauliques à prise rapide (type Vicalpes), ou du ciment prompt.
Exemple de composition d’un mortier prise à 1 h dite "rapide" :
• Sable 0-2mm : 55%
• Filler : 11%
• Vicalpes R 16.7%
• CEM I 52.5 R 16.7%
• Adjuvants
• Eau : 15 %
La résistance de ce mortier est de 6 MPa à 3h et de 18 MPa à 24h.
B. Mortier encartouché
Humidification du mortier par trempage des cartouches dans de l’eau ;
Mise en place des cartouches au bourroir. Les cartouches doivent remplir la totalité du
forage.
Introduction de la tige par rotation.
En fin d’opération, le mortier doit normalement ressortir en tête du boulon dans l’espace
annulaire entre la tige et le trou,
Une cale en bois est parfois mise pour tenir le boulon dans le forage pendant la prise du
scellement.
Le serrage des boulons, après la prise du mortier ou du coulis. Le temps de prise du mortier
ou du coulis dépend des caractéristiques du produit choisi et de la température de mise en
œuvre.
Les paramètres qui influent sur la mise en place des boulons scellés au mortier ou au
coulis sont :
• Le temps entre le gâchage et la mise en œuvre (max. 15 à 20 mn), qui dépend de
la température ambiante, et de la température de l’eau de gâchage.
• Le temps entre l’injection et la pose de la barre HA.
• La température ambiante de mise en œuvre et la température du rocher. Pour des
températures trop basses (inférieures à 5 deg) la mise en œuvre est déconseillée.
• Le dosage d’eau, notamment en cas de présence d’eau dans le forage.
Utilisés pour redonner de la cohésion au terrain excavé, ces boulons sont utilisés pour le
boulonnage radial.
4.3.1 Description
La tige est constituée d’un tube replié sur lui-même qui est introduit dans le forage et gonflé
à l’eau sous pression.
L’extrémité de la tige au fond du trou de forage est équipée d’un manchon qui permet de
refermer le tube. L’autre extrémité présente un embout soudé, qui vient prendre appui sur
la plaque d’ancrage. La mise en place d’une plaque spécifique au modèle de boulon est
indispensable au bon fonctionnement de l’ancrage.
Les longueurs standards sont identiques à celles des boulons à ancrage réparti scellé.
®
Fig. 11 : schéma du boulon à expansion hydraulique type Swellex (source ???)
Fig. 12: Mise en place d'un boulon à friction à expansion hydraulique (Atlas Copco)
Ce type de boulon développe une pression radiale et des forces de frottement (friction) sur
toute la longueur du profilé. Du fait de la dilatation du profilé, il se produit également un
raccourcissement de la tige. Ce raccourcissement provoque le serrage de la plaque contre le
parement, induisant une force axiale. En fin d’installation, après relâchement de la pression
d’eau, la déformation plastique du boulon va lui permettre d’épouser les irrégularités du
forage.
4.4.1 Description
La tige est constituée d’un tube en acier à haute limite élastique, ouvert le long d’une
génératrice sur toute la longueur du tube.
L’extrémité du tube au fond du forage est tronconique pour faciliter l’introduction dans le
forage.
L’autre extrémité présente une bague qui vient prendre appui sur la plaque d’ancrage. La
mise en place d’une plaque spécifique au modèle de boulon est indispensable au bon
fonctionnement de l’ancrage.
Les longueurs standards ne dépassent pas 4 m.
®
Fig. 13 : schéma du boulon à friction par percussion de type Spliset (source ???)
Fig. 14 : Mise en place d'un boulon à friction enfoncé à force (Metal Service)
Dans tous les cas, il convient de se référer aux indications fournies par le constructeur.
Lorsque le tube est enfoncé dans un forage de diamètre adéquat, le temps de mise en œuvre
doit être compatible avec les indications fournies par le constructeur.
La possibilité de scellement augmente la capacité de l'ancrage.
Ce type de boulon développe une pression radiale sur la paroi du forage qui engendre des
forces de frottement sur toute la longueur du profilé empêchant don glissement.
Certains types de boulons possèdent une tige creuse dans laquelle le produit de scellement
peut-être injecté (comme pour les autoforeurs), tandis que pour d’autres boulons on injecte
le produit de scellement par une gaine entourant la tige.
Fig. 16: Exemple de mise en place d'un boulon à ancrage mixte type CT Bolt ®
Le boulon auto foreur convient particulièrement aux terrains fracturés et pour des grandes
longueurs d’ancrage.
Son efficacité est différée en fonction du temps de prise du produit de scellement (coulis de
ciment, mortier ou résine).
L’ancrage étant du type ancrage réparti, les facteurs qui influencent la qualité de l’ancrage
seront les mêmes avec certaines difficultés supplémentaires : le diamètre du taillant doit
être suffisamment petit pour que l’espace annulaire permette un bon scellement au mortier
ou au coulis, néanmoins il doit être suffisant pour s’assurer de la bonne évacuation des
cuttings.
Il est aussi possible de forer à l’eau, ou bien au coulis.
Bien que cela ne soit pas répandu, il est possible d’envisager un scellement avec une résine
pompable.
Il existe des boulons coulissants, adaptés aux conditions de « rupture brutale » de la roche
(« rock burst »).
Il peut s’agir de boulons de type « mixte » comme le « cone bolt » ® : Les efforts produits par
la déformation brutale de la roche sont transférés à la tige via la plaque d’ancrage. Pour que
ces efforts atteignent la limite de fonctionnement en ancrage réparti, un revêtement spécial
de la tige favorise le glissement.
Fig. 23 : schéma de fonctionnement du "cone bolt" ® (d’après McKenzie, R, Use of Cone Bolts in
Ground Prone to Rockburst, Coal Operators' Conference, University of Wollongong & the
Australasian Institute of Mining and Metallurgy, 2002
D’autres
systèmes
destinés à
absorber des
déformations
brutales de la
roche ont été développés, utilisant par exemple le déploiement d'éléments coudés
constituant quelques segments de la tige (D-Bolt).
®
Fig. 24 : schéma du boulon type D-Bolt
5. FORATION
Dans des terrains de "forabilité normale", c’est-à-dire qui se forent sans coincements
excessifs, ni pertes de fluides et dans lesquels les forages peuvent rester ouverts le temps
nécessaire à la mise en œuvre du boulon sans détériorations importantes, les principaux
modes de foration sont :
Une méthode manuelle avec marteaux pneumatiques permet de forer des trous de petits
diamètres et de longueur limitée.
Cette méthode réservée à certains terrains est très productive et permet des diamètres de
foration relativement petits.
5.1.5 Outillage
L’outillage de foration est constitué de taillants, de tiges et d’accessoires de liaison
(manchons, emmanchement…).
Pour le boulonnage courant, les forages à réaliser sont de petits diamètres (inférieurs à 50
mm) et de longueur réduite (4 à 6 m). A partir de 6 m, les barres doivent être manchonnées
et les diamètres de foration sont plus importants.
Pour tous les boulons, il convient d'être attentif aux performances de foration pour obtenir
une efficacité optimale de l’ancrage.
Il est possible d’utiliser le même jumbo pour la foration des trous de mines à front et le
boulonnage radial. Ces jumbos peuvent être équipés de glissières télescopiques pour adapter
les longueurs de foration aux forages d'abattage et de boulonnage. Ces matériels peuvent être
équipés d'articulations, pour pouvoir se mettre en position de boulonnage (radiale) avec une
cinématique parfaitement adaptée.
Toutefois, la tendance actuelle est à la foration de volées plus longues, à trous de mines
parallèles, avec des jumbos 2 ou 3 bras, ou plus. La cinématique des bras permettant la
foration des volées devient alors incompatible avec la foration radiale des trous de
boulonnage. Des machines spécifiques sont donc disponibles, soit avec foration mécanique et
mise en place manuelle, soit en automatisant complètement le processus de mise en place
des boulons.
Il existe donc des machines équipées à la fois de bras munis d’une glissière de foration et
d’un bras nacelle, à partir de laquelle les opérateurs mettent en place les boulons.
Il existe également des boulonneurs qui mécanisent complètement l’opération de pose. Ceux-
ci sont équipés d’une glissière sur laquelle prennent place l’outillage de foration, un magasin
de boulons, et le mécanisme de mise en place des boulons. Le magasin est généralement
limité à 10-12 boulons, mais il existe des machines avec des magasins contenant jusqu’à 60
boulons. La taille des plaques que l’on peut mettre dans ce magasin est limitée. Il existe
également des magasins et des systèmes de mise en place qui accommodent plusieurs types
de boulons.
Pour les boulons à ancrage mécanique et les boulons à ancrage réparti scellés à la résine, la
tourelle de boulonnage est équipée d’une rotative qui permet de serrer le boulon, ou de
tourner la tige dans la résine. Certains boulonneurs automatisés permettent la mise en place
simultanée de grillage venant en protection complémentaire.
Pour les boulons de type Split Set, la rotative est remplacée par un marteau, et pour les
boulons de type Swellex par un emmanchement et un embout qui permet l’injection d’eau
dans le boulon.
Selon les engins et selon les terrains, il est possible aujourd’hui et de manière économique de
réaliser des forages de diamètre 32 à 89 mm sur des longueurs courantes de 4 m à 8 m avec
éventuellement une opération d’allongement de barres. Le diamètre de foration doit être
adapté au boulon. Le choix du type de boulons à mettre en place aide à la spécification du
type de foration à envisager notamment au niveau des diamètres.
Dans les terrains de "forabilité difficile", il faut soit envisager une foration avec tubage à
l’avancement, soit utiliser les boulons de la gamme des autoforeurs.
On peut également envisager d’utiliser un fluide de forage de type coulis pendant la foration.
Pour ces applications spéciales, les machines utilisées sont des machines non-standard,
équipées spécialement pour ces travaux.
Dès lors qu'un type de boulonnage est retenu, l'entreprise se doit de respecter un certain
nombre de mesures pour que la pose des éléments de boulonnage se déroule avec le
maximum de sécurité.
Une liste non exhaustive des textes de référence relatifs aux matériels, fabrication et
entretien, est jointe en annexe 1.
Le "Guide des bonnes pratiques pour la Sécurité et la protection de la Santé lors de travaux
souterrains" édité par la CARSAT-RA est un document de référence sur lequel le maître
d'ouvrage, le maître d'œuvre et l'entreprise s'appuieront pour rédiger les documents de
conception et de chantier relatifs à la sécurité (PGC, PPSPS, Procédures…).
Nous rappelons la logique à respecter pour la mise en place des PGP tels qu'ils sont définis par
l'article L 4121-2 du Code du Travail :
• éviter les risques professionnels et d'environnement ;
• évaluer au mieux les risques qui ne peuvent être évités ;
• privilégier la protection intrinsèque en recherchant des modes opératoires adaptés aux
lieux de travail, en utilisant des matériels adéquats et en veillant toujours à respecter
la règle suivante qui consiste à adapter le travail à l'homme et non l'inverse ;
• toujours privilégier la protection collective et à défaut mettre en place des protections
individuelles adaptées ;
• assurer la formation du personnel vis-à-vis des risques qu'ils sont susceptibles de
rencontrer.
Si le soutènement par boulonnage est requis pour pallier aux risques liés au terrain,
l'excavation non encore soutenue (risque de chute de blocs) présente certains dangers pour la
sécurité des travailleurs. Cependant, la mise en place de ce type de soutènement présente
différents risques dont les sources sont multiples et doivent être analysées pour prévenir les
risques professionnels.
La phase foration peut être à l'origine de plusieurs risques dont certains sont liés au matériel.
Il peut s'agir :
• de coincement de main ou de doigt par exemple lors de la mise en place de tige ou
changement de taillant ;
• de chocs impulsifs liés aux vibrations produites par des marteaux perforateurs.
Le manque d'éclairage tout comme le suréclairement des zones de travail peut engendrer des
situations à risques. Pendant la foration, le bruit et la poussière émis par l'engin de foration
insuffisamment équipé peuvent être source d'inconfort et de maladies professionnelles pour
les ouvriers.
La phase de mise en place du boulon présente des risques communs à tous les types de
boulons et d'autres spécifiques au type de boulons mis en œuvre. La manutention du boulon
et sa mise en place dans le forage peuvent entraîner des coincements de doigts et des chocs
du fait de l'emploi de masses. Pour les boulons de voûte, le travail à partir d'une nacelle peut
être à l'origine de chutes de pièces diverses sur les zones inférieures.
La mise en place des boulons à ancrage réparti scellés présente des risques liés à l'emploi de
pompe à injection. La préparation des produits de scellement peut entraîner des risques de
brûlures cutanées, d'inhalation voire d'ingestion de poussières (fines). Ensuite, lors de
l'injection, des ruptures de flexibles peuvent se produire entraînant les mêmes risques que
lors de la préparation.
Lors de la mise en place des boulons à ancrage ponctuels, les risques sont essentiellement liés
à la manutention des accessoires comme la mise en place des coquilles d'ancrage et des
plaques et écrous de serrage.
Pour les ancrages à friction, les risques dépendent du type du boulon. Les boulons dont
l'efficacité n'est effective qu'après leur gonflage à l'eau tout comme les boulons entrés en
force dans le terrain présentent les risques liés aux matériels utilisés pour la mise en place :
pompe d'injection d'eau pour les premiers, engin de frappe pour les seconds.
Les mesures à prévoir pour la surveillance du comportement des boulons, que ce soit pendant
la phase excavation ou au cours de la vie de l'ouvrage lorsque le soutènement reste apparent,
relèvent des contrôles.
Les mesures à prévoir vis-à-vis des risques liés au matériel durant la foration sont :
• Mettre en place les formations à l'utilisation et à la maintenance des engins de foration,
• Sécuriser les nacelles conformément à la réglementation et à son utilisation spécifique,
• Mécaniser au maximum les tâches (lorsque la section et le nombre de boulons à mettre
en œuvre le permettent) : livraison des boulons, changement de tige et barres de
forage,
• Si la foration est effectuée manuellement, prévoir des supports permettant de reposer
le matériel (poussoir) et aménager l'espace de travail au pied de la paroi à boulonner
pour éviter toute chute de personne,
• Eviter les circulations de personnel à proximité :
o Pour se prémunir du risque de heurt et de happage du personnel situé à
proximité de la machine de foration lors d’un mouvement brusque de la
glissière, il est nécessaire de définir un périmètre de sécurité autour des
machines ainsi que certaines règles de bonne entente afin d’attirer l’attention
du chauffeur lorsque quelqu’un doit passer dans son rayon d’action.
• Éviter de générer de la poussière et toute projection de matériaux :
o Privilégier le forage à l’eau ou au mélange air/eau. Dans les terrains
pulvérulents ou dont la nature présente des risques pour la santé, mettre en
œuvre un dispositif de captation des poussières et de ventilation de la zone de
travail.
• Relativement au bruit :
o Privilégier les matériels électro-hydrauliques et insonorisés, sans préjudice du
port des EPI.
Les mesures à prévoir vis-à-vis des risqués liés à la mise en place du boulon sont :
• Privilégier l'emploi de robot de boulonnage,
• Si le boulonnage est réalisé manuellement, mettre en place les formations adaptées aux
types de boulons,
• Porter des EPI.
Les mesures à prévoir vis-à-vis des risqués liés à l’ancrage du boulon sont :
• Projection de coulis de ciment :
o Pour les injections en voûte, il est recommandé le port d’un masque intégral
en lieu et place des lunettes.
7. CONTROLE DU BOULONNAGE
Il est possible également d’ausculter des boulons dans le temps, en plaçant à poste fixe des
cellules dynamométriques à la tête de l’ancrage entre plaque et écrou, et de relever
périodiquement la déformation à l’aide d’un comparateur.
Ces contrôles et essais sont développés dans les paragraphes qui suivent.
Par ailleurs, il convient de s'assurer que le contrôle qualité concerne toute les étapes de la
fabrication du boulon et que les boulons d'essais soient les mêmes que ceux mis en œuvre.
L’effort de traction est mesuré à l’aide d’un capteur de force ou déterminé à partir de la
mesure de pression du vérin.
Le déplacement de la tête du boulon est mesuré à l’aide d’un comparateur, ce qui permet de
tracer la courbe effort–déplacement caractérisant le comportement du boulon et de son
ancrage.
La mise en tension se fait par paliers. A chaque palier, on mesure l’évolution du déplacement
ou la perte de tension, s’il y en a, qui définit une limite de fluage (ou de ripage) de
l’ancrage. On peut ainsi définir une résistance de pic et, dans certains cas, une résistance
résiduelle.
Les essais préalables et les essais de convenance sont à réaliser sur des ancrages spécifiques
n’appartenant pas au dispositif de soutènement de l’ouvrage ou ne participant pas à la
stabilité de l’ouvrage en service.
En souterrain, les essais préalables et de convenance sont destructifs. Ils permettent
d’évaluer la résistance Tu (en kN) de l’ancrage dans le terrain, qui est fonction généralement
de la longueur d’ancrage. Tu est l’effort de traction limite conventionnel déduit de l’essai à la
rupture de l’ancrage.
Le nombre d’essais à réaliser par type d’ancrage et par type de conditions géologiques est à
fixer dans les prescriptions du marché. La résistance moyenne est souvent définie à partir
d’un minimum de 5 essais par type d’ancrage et par type de conditions géologiques car une
assez grande dispersion est habituellement observée.
Les essais préalables et les essais de convenance donnent lieu à un rapport d’essai.
Les essais de contrôle sont à réaliser sur des ancrages appartenant au dispositif de
soutènement de l’ouvrage. On vérifie que l’ancrage résiste à une traction d’essai Te définie à
la conception qui est fonction de la traction limite de service Ts du boulon (Te ≤ 1,2 Ts) ). Te
est la force axiale maximale de traction appliquée à un ancrage lors d’un essai de contrôle. T s
est la force de traction de service de l’ancrage.
Pour un ancrage dont l’efficacité doit être immédiate, le contrôle doit se faire rapidement
après sa mise en place.
Pour les boulons scellés au mortier ou à la résine, le contrôle doit se faire dès lors que la
prise du scellement le permet (7 ou 28 jours pour le mortier, 8 ou 24 heures pour la résine
selon les indications du fournisseur et selon les prescriptions du marché).
Des contrôles différés peuvent également être à prévoir pour vérifier la pérennité d’un
ancrage (voir § 7.4).
Dans le cas des essais à la rupture, des dispositions doivent être prises pour :
• éviter la cassure de l’armature sous l’effet de traction maximale :
o ,
o et/ou en limitant la longueur de scellement ; cette dernière doit cependant
être suffisante pour englober les hétérogénéités du terrain.
• limiter les effets de bord :
o soit par la réalisation d’une longueur libre minimale lors du scellement du clou
(de l’ordre de 1 m dans le sol, 0,5 m au rocher).
Un contrôle de la longueur non scellée des ancrages est réalisé en introduisant
une tige dans l’espace annulaire libre de tout scellement.
o soit en disposant d’un bâti d’essai prenant appui au terrain autour de la tête
du clou, mais dont tous les points de la surface d’appui se trouvent néanmoins
à plus de 0,3 m des bords du trou.
• pour les boulons scellés au rocher (au mortier ou à la résine), l’essai intervient après un
délai minimum de prise du scellement (7 à 28 jours pour du mortier, ou 8 à 24 heures
pour de la résine selon les indications du fournisseur et selon les exigences du
marché).
Les essais d’arrachement sur les boulons à friction se réalisent de la même manière. Ils se
font immédiatement après leur mise en place (se reporter aux indications du fournisseur).
Des essais à plusieurs longueurs de boulon (3 minimum) permettent une évaluation plus fiable
de la valeur du frottement limite qs. La valeur de qs peut croître sous l’effet des mouvements
de terrain autour de l’excavation.
En phase d’excavation, à une distance en arrière du front qui est fonction des vibrations
engendrées par les tirs d’explosif, ou sous l’effet d’un glissement de l’ancrage, il convient de
vérifier le serrage des écrous et de procéder, si nécessaire, à un resserrage systématique de
l’ensemble des boulons à ancrage ponctuel. Ce type de contrôle est également souhaitable
avant la mise en place des dernières passes de béton projeté ou avant la mise en place de
l’étanchéité ou du revêtement selon le cas.
Lors des essais de traction, l’effort appliqué au boulon ne doit pas dépassé 90 % de la limite
élastique de ce dernier pour éviter tout risque de rupture de l’acier.
Pour mémoire, il est possible de suivre l’évolution dans le temps de la tension d’un boulon en
interposant entre la tête du boulon et le rocher, soit une cale dynamométrique, soit une
cellule de chargement.
Si, à la mise en tension d’un boulon à ancrage ponctuel ou après un certain temps, il se
produit un écaillage ou un délitage de la roche et que le contact de la plaque d’ancrage n’est
plus assuré avec le terrain, le boulon devenu inefficace doit alors être remplacé.
Dans les ouvrages où le soutènement reste apparent, il est indispensable pour assurer la
pérennité du soutènement que l’entreprise jusqu'à la réception de l'ouvrage, ou le Maître
d’ouvrage au cours de la vie de l’ouvrage, procède à des actions de surveillance périodiques
et réalise ensuite les actions adéquates.
Les circulations d’eau, surtout si elles sont particulièrement agressives, peuvent entrainer la
rouille de l’acier qui diminue l’efficacité du boulon et de son ancrage. Il est d’ailleurs
recommandé d’avoir recours dans ce cas à des produits protégés contre la corrosion ou de
mettre des boulons à ancrage réparti, ou encore de sceller sur toute leur longueur les boulons
à ancrage ponctuel après leur mise en tension et aussi de protéger la plaque et l’écrou.
Néanmoins ces précautions ne dispensent pas des contrôles périodiques.
8. ANNEXES