Épées & Voleurs

Un jeu de rôle de sword & sorcery en six pages

Olivier Legrand (2021)

 Épées & Voleurs
Un jeu de rôle de sword & sorcery en six pages

Présentation 3

I. Votre Aventurier 4

II. Épreuves & Exploits 5

III. Scènes de Combat 6

IV. Le Choix des Armes 7

V. Dangers & Survie 8

VI. Ennemis & Créatures 9

Fiche d’Aventurier 10

Appendices 11

Texte : Olivier Legrand

Illustration de couverture : Storn Cook, © Louis Porter Jr. Design, acquis sous licence.

Illustration ci-dessus : © Vagelio Kaliva, utilisé avec autorisation de l’artiste. Tous droits réservés.

Remerciements : Sylvie, Karim, Franz, le Khanissime, Sykes, Blakkral, Ganelon & Romain Fleurant.

Version 2.6, actualisée en Décembre 2022.

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 PRÉSENTATION
Introduction
Épées & Voleurs est un jeu de rôle artisanal et gratuit dont
l’objectif est de vous permettre d’émuler l’esprit et l’ambiance
des récits de sword & sorcery mettant en scène des aventuriers
peu scrupuleux, le plus souvent dans le cadre d’une Grande
Cité, comme le célèbre Cycle de Lankhmar de Fritz Leiber, la
série d’anthologies Thieves World dirigées par Robert Asprin
et Lynn Abbey ou encore les exploits de Nifft le Mince par
Michael Shea. Il n’est donc lié à aucun univers spécifique mais
plutôt à un sous-genre bien particulier au sein du vaste
domaine de la fantasy. Au programme, donc : pas d’Elfes, de
Nains ni même de Dragons, mais des voleurs, de l’aventure et
une sorcellerie franchement ténébreuse.
Sur le plan du système, Épées & Voleurs vise délibérément la
simplicité, avec un moteur de jeu classique et facile à adapter
à toutes sortes de situations. Ses règles intègrent également un
certain nombre de partis-pris visant à refléter au mieux les
conventions du genre émulé – partis-pris que nous allons
rapidement examiner dans cette présentation.
Un des aspects essentiels d’E&V est la concision. Les règles de
jeu tiennent en exactement 6 pages (oui, seulement 6 pages),
à raison d’un topic par page, ce qui les rend extrêmement
faciles et rapides à assimiler. Concision oblige, ces règles ne
contiennent ni la traditionnelle introduction expliquant ce
qu’est un jeu de rôle, ni de chapitre détaillant les attributions
du meneur de jeu (MJ) : E&V s’adresse en priorité à des rôlistes
qui connaissent leur affaire et qui savent ce qu’ils cherchent.
Les Personnages
Dans E&V, les personnages incarnés par les joueurs sont des
aventuriers – dans tous les sens que peut revêtir ce terme : des
individus opportunistes, habitués à vivre d’expédients divers
mais toujours prêts à se lancer dans des entreprises risquées,
voire héroïques, dans la grande tradition de personnages
comme Fafhrd et le Souricier Gris.
Les règles n’utilisent ni classes de personnages, ni niveaux
d’expérience et ne font pas la traditionnelle distinction entre
caractéristiques et compétences : l’ensemble des capacités
d’un aventurier est représenté par dix aptitudes généralistes
(comme l’Agilité, le Combat ou la Vigilance), plus un capital
de points de Destin. Le reste n’est que littérature !
Le Système de Jeu
E&V n’utilise que des dés à six faces (D6). Ceux-ci ne sont
lancés que lorsqu’un aventurier tente quelque chose de
difficile, de dangereux ou de décisif. On lance alors un
nombre de dés égal à la valeur de l’aptitude mise à l’épreuve
(généralement de 2 à 5), sans ajouter leurs résultats. Dans la
plupart des cas, l’aventurier réussit son coup s’il obtient au
moins un dé indiquant 5 ou 6. Les actions les plus difficiles ou
héroïques nécessiteront deux voire trois dés indiquant 5 ou 6.
Voilà pour le moteur de jeu – une boite à outils conçue pour
s’adapter facilement à toutes sortes de situations !
L’autre grande caractéristique du système d’E&V est qu’il
s’agit d’un système asymétrique. L’action sera toujours résolue
du point de vue des personnages-joueurs (les héros de
l’histoire). Ainsi, si une aventurière attaque un adversaire, on
résoudra l’action du point de vue de l’assaillante (l’attaque
parvient-elle ou non à franchir les défenses de l’adversaire ?),
mais lorsque cette même aventurière sera à son tour attaquée,
l’action sera toujours résolue de son point de vue à elle
3
(l’héroïne parvient-elle à éviter ou à repousser l’attaque
adverse ?). En d’autres termes, seuls les joueurs devront lancer
les dés pour résoudre les actions de leurs personnages ; le MJ,
de son côté, n’aura jamais besoin de lancer les dés, ce qui lui
permettra de se consacrer entièrement à son rôle de conteur,
de metteur en scène et d’arbitre.
Les Combats
Les règles de combat se caractérisent par le même souci de
simplicité et de flexibilité – donc pas de bonus compliqués à
gérer, de règles de mouvement ou autres points d’action.
Attardons-nous brièvement sur quelques points spécifiques,
destinés à émuler l’esprit des combats dans les récits de sword
& sorcery ayant inspiré ce jeu – un esprit à la fois héroïque et
gritty, avec des affrontements rapides et violents mais qui
laissent aussi la place aux actions d’éclat.
Dans E&V, un aventurier agile ou habile au combat pourra
assez facilement éviter d’être blessé, sauf lorsqu’il affronte les
adversaires les plus redoutables… mais à partir du moment
où il est blessé, il ne pourra pas cumuler les blessures sans
broncher. Les héros d’E&V n’ont pas de montagnes de points
de vie - ils n’ont, d’ailleurs, pas de points de vie du tout, mais
un petit capital de Destin pouvant parfois leur sauver la vie…
Dans E&V, les armes n’ont pas de dommages variables : un
poignard est donc, potentiellement, aussi meurtrier qu’une
épée - mais une épée sera toujours une arme de combat plus
efficace… elle est d’ailleurs l’arme par excellence, dont le
maniement peut donner accès à quelques options uniques.
Quant aux armures, leur rôle est moins important que dans
beaucoup d’autres JDR. Dans E&V, un bon vieux pourpoint de
cuir et de bonnes capacités de combat ou d’esquive constituent
a priori un meilleur pari qu’une lourde cotte de mailles.
L’Expérience
Dans E&V, la progression des personnages n’est PAS une
priorité. Dès sa création, un aventurier possède l’étoffe des
héros, avec des capacités supérieures à celles de la majorité
des simples mortels. Au cours de sa carrière, il pourra, bien
sûr, améliorer ses aptitudes, mais de façon plus limitée que
dans la plupart des autres JDR. Le but du jeu n’est pas de
« monter de niveau » mais d’incarner un personnage et de lui
faire vivre des aventures (ou mésaventures) mémorables.
La Magie
E&V ne propose pas de règles de magie – on s’en doutait un
peu, en seulement 6 pages… Ses aventuriers ne sont pas des
magiciens : ils se fient d’abord à leur habileté, à leur présence
d’esprit et à leur bonne fortune. La sorcellerie, mystérieuse et
presque toujours ténébreuse, est entièrement placée entre les
mains du MJ… mais rien ne dit que nous n’explorerons pas la
possibilité de jouer un sorcier dans un prochain supplément…
Le Futur du Jeu
Et puisque nous parlons de suppléments… Ceux d’Épées &
Voleurs respecteront la logique de concision du jeu de base et
feront toujours entre 1 et 6 pages, avec, comme dans ce livret
de règles, un topic spécifique par page.
Bonne lecture, bon jeu et que la Fortune soit avec vous !
 I. VOTRE AVENTURIER
Création du Personnage
I. PORTRAIT
Commencez par définir le profil général du personnage, en
accord avec le meneur de jeu. Incarnerez-vous un voleur rusé
et ambitieux ? Une jeune aristocrate ayant décidé de suivre
une destinée d’aventurière ? Un barbare nordique cherchant
à faire fortune comme mercenaire ? Une archère des steppes
louant ses services comme tueuse à gages ? Un poète de cour
raté devenu chasseur de trésors ? Créez un aventurier haut
en couleur, sans avoir peur de vous éloigner des stéréotypes !
Le joueur doit ensuite doter son personnage d’une véritable
identité individuelle, en précisant son nom, sa nationalité, son
âge (le plus souvent entre 15 et 30 ans pour les aventuriers
nouvellement créés), son caractère, son apparence, mais aussi
en s’interrogeant sur ses motivations. La fortune ? La gloire ?
Le goût du risque ? La vengeance ? Tout cela à la fois ?
II. APTITUDES
Les aptitudes de votre aventurier sont au nombre de dix :
Agilité (aptitude à escalader, courir, sauter, esquiver, etc.)
Combat (aptitude à combattre au corps-à-corps)
Discrétion (aptitude à se mouvoir furtivement, se cacher, etc.)
Présence (prestance, charisme et pouvoir de séduction)
Savoir (éducation, culture et connaissance du monde)
Subterfuge (roublardise, duplicité et finesse)
Talent (un art particulier, propre à chaque aventurier) *
Tir (aptitude à faire mouche avec une arme de jet)
Vigilance (perception, instinct et présence d’esprit)
Vigueur (force physique, robustesse et endurance)
* Exemples classiques : Voleur (crocheter une serrure ou jouer les
escamoteurs), Ménestrel (chanter, jouer de la musique, distraire un
public), Forgeron (évaluer, réparer, fabriquer), Guérisseur (soigner
les blessés, préparer des remèdes), Marin, Pisteur, etc.
Chaque aptitude est mesurée sur l’échelle suivante :
1 = Faible
2 = Ordinaire
3 = Appréciable
4 = Remarquable
5 = Exceptionnel
6 = Extraordinaire
À sa création, un aventurier reçoit deux aptitudes à 5
(Exceptionnel), trois aptitudes à 4 (Remarquable), trois
aptitudes à 3 (Appréciable) et deux aptitudes à 2 (Ordinaire).
Cette répartition sera faite par le joueur et devra évidemment
correspondre au portrait défini à l’étape précédente. Au total,
la somme des dix scores est toujours égale à 35 points. Ce
généreux total permet à chaque personnage de dépasser la
moyenne humaine dans chaque qualité : tout aventurier est, à
la base, un individu hors du commun.
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III. DERNIÈRES TOUCHES
Langages : On pourra estimer qu’un aventurier maîtrise un
nombre de langues égal à son Savoir, dont sa langue natale et
la langue commune de son monde. Tout personnage avec au
moins 1 en Savoir est censé savoir lire.
Parcours : Une façon simple et rapide d’étoffer le background
de votre personnage est de l’envisager en termes de passé
(origines, éducation, etc.), de présent (situation actuelle) et de
futur (buts, ambitions, etc.). Vous pouvez également, si vous
le souhaitez et que le cadre de la chronique s’y prête, le doter
d’un mentor ou d’un contact local utile – un PNJ dont vous
devrez déterminer l’identité avec le MJ.
Possessions et Équipement : Soumis aux aléas de l’existence et
aux caprices de la Fortune, les aventuriers sont rarement à la
tête de richesses considérables ; même un personnage de
souche aristocratique appartiendra plus probablement à la
catégorie des nobles désargentés qu’à celle des riches
héritiers ; sinon, il ne serait pas devenu aventurier. La richesse
financière passe ici au second plan (voir l’encadré ci-dessous).
Quant à l’équipement, il est laissé à l’appréciation du MJ, en
fonction du profil du personnage et de son parcours.
Points de Destin : Enfin, chaque aventurier reçoit, au début de
chaque aventure, un capital de 3 points de Destin, mélange de
chance, d’audace et d’héroïsme. Grâce à eux, il pourra réussir
in extremis des actions cruciales, faire pencher la balance de
la Fortune en sa faveur ou échapper de justesse à une situation
désespérée. Leur capital, qui se renouvelle au début de chaque
aventure, reste normalement de 3 pour tous les aventuriers.
Expérience et Progression
Au cours de sa carrière, un aventurier sera amené à franchir
un cap décisif dans son parcours personnel. Le rythme de cette
progression dépend principalement de ses succès, des dangers
affrontés et des exploits accomplis. On partira du principe
qu’un tel cap survient environ tous les trois scénarios, le MJ
étant libre de moduler les choses au cas par cas.
Lorsqu’un aventurier franchit un cap décisif, il ajoute 1 à une
des aptitudes ayant été utilisées de façon cruciale ou intensive
lors de ses dernières aventures. Une même aptitude ne pourra
progresser qu’une seule fois en cours de jeu. Ainsi, seule une
aptitude déjà Exceptionnelle (5) à la création pourra devenir
Extraordinaire (6). Chaque aptitude ayant atteint sa limite
sera marquée d’une croix sur la fiche de personnage. Un futur
supplément proposera des règles optionnelles permettant aux
aventuriers de développer des spécialités dans leurs aptitudes.
Trésors & Pièces d’Or
Dans E&V, les ressources financières d’un aventurier n’ont pas
besoin d’être comptabilisées. Le MJ devra gérer cet aspect du jeu
de façon narrative. Si un aventurier veut acquérir un nouvel
équipement, le MJ devra simplement décider si ses finances le
lui permettent. Selon la même logique, lorsqu’un aventurier met
la main sur un trésor (ou réalise un gros coup), il a le choix entre
quatre possibilités (en admettant qu’il n’ait pas quelque dette
monumentale à payer) : mettre ce butin en lieu sûr dans le but
de l’utiliser plus tard, investir dans un bien matériel ou une
entreprise financière, décider qu’il est temps de prendre sa
retraite (ce qui met fin à sa carrière d’aventurier) ou tout claquer
en beuveries, fêtes et autres débauches, en vivant comme un
prince pendant quelque temps, avant de se retrouver de
nouveau à sec – choix typique et fortement recommandé.
 II. ÉPREUVES & EXPLOITS
Le Rôle des Dés
Les jets de dés ne sont utilisés que pour résoudre des actions
dramatiques, décisives ou difficiles. Si une action semble être
dans les cordes du personnage et que la situation ne présente
pas de difficulté ou d’urgence particulière, alors elle sera
considérée comme automatiquement réussie.
Comme indiqué dans la présentation du jeu (p 3), les actions
sont toujours résolues du point de vue des héros de l’histoire,
à savoir les personnages incarnés par les joueurs.
Si, par exemple, un aventurier tente de tromper la vigilance
d’un garde, l’action sera résolue du point de vue de
l’aventurier ; si, à l’inverse, un second rôle mal intentionné
tente de tromper la vigilance d’un aventurier, la situation sera,
là encore, résolue du point de vue du personnage-joueur.
Aptitudes
Les dix aptitudes d’un aventurier sont groupées en cinq paires
qui définissent leur champ d’utilisation :
- L’Agilité et la Vigueur (qualités physiques)
- Le Combat et le Tir (habileté guerrière)
- La Vigilance et la Discrétion (détection)
- La Présence et le Subterfuge (influence)
- Le Savoir et le Talent (apprentissage)
Difficultés
Lorsqu’un aventurier tente quelque chose de difficile, de
décisif ou de dangereux ou qu’il est confronté à une situation
périlleuse, il doit mettre à l’épreuve l’aptitude liée à la
situation. Pour ce faire, on lance un nombre de dés égal à la
valeur de l’aptitude. Les résultats ne sont pas ajoutés les uns
aux autres : seuls les dés indiquant 5 ou 6 sont retenus.
Chaque dé indiquant 5 ou 6 constitue une réussite. Le nombre
de réussites obtenues détermine le résultat de l’épreuve :
Réussites Résultat
Aucune Mauvais (échec)
Une Acceptable (succès)
Deux Excellent (prouesse)
Trois ou plus Spectaculaire (exploit)
Une épreuve passée avec succès signifie que l’aventurier
réussit son action ou que la situation tourne en sa faveur. À
l’inverse, une épreuve manquée signifie que le personnage
échoue ou que la situation tourne en sa défaveur.
Dans la plupart des cas, une seule réussite suffira à réussir une
action ou à faire tourner la situation en faveur du personnage
mais le MJ pourra parfois exiger un minimum de deux voire
trois réussites pour les actions les plus difficile : au moins 2
réussites pour une prouesse et 3 pour un exploit.
Ainsi, si je tente un véritable exploit en Agilité et que j’ai 4
dans cette aptitude, je lancerai 4 dés et devrai obtenir au
moins trois réussites – autant dire que mes chances sont très
peu élevées (un peu plus de 10%, en l’occurrence).
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Oppositions
Dans de nombreuses situations, un aventurier agira contre un
adversaire – ou à l’encontre de quelqu’un d’autre. Dans ce cas,
c’est l’envergure et la valeur de l’adversaire (ou de la cible) du
personnage qui déterminera si celui-ci doit obtenir une, deux
ou trois réussites pour l’emporter. Vaincre les adversaires les
plus redoutables (3 réussites ou plus) constituera donc un
véritable exploit – a priori seulement envisageable pour les
aventuriers dotés d’une aptitude Exceptionnelle – à moins,
bien sûr, que les circonstances ou le Destin ne jouent en
faveur de notre héros (voir ci-dessous pour plus de détails).
Avantages et Désavantages
Dans certaines situations, un aventurier pourra être favorisé
par les circonstances – tout particulièrement s’il bénéficie
d’un avantage significatif sur son adversaire (voir p. 6 et 7).
Dans ce cas, il lancera 1 dé supplémentaire.
À l’inverse, des circonstances extrêmement défavorables
pourront faire perdre 1 dé au personnage.
Avantages et désavantages s’annulent mutuellement mais ne
peuvent s’ajouter les uns aux autres : en d’autres termes, on
ne peut appliquer qu’un seul dé d’avantage ou de désavantage
à une même épreuve.
La Faveur du Destin
Les aventuriers ont également accès à un capital de 3 points
de Destin, renouvelé à chaque aventure, leur permettant de
défier la destinée, de survivre in extremis à des périls mortels
et, parfois, d’accomplir de véritables hauts-faits.
Après une épreuve manquée, un aventurier pourra dépenser
1 point de Destin pour relancer le ou les dés n’ayant pas tiré
5 ou 6. Il pourra alors additionner toutes les réussites
obtenues. Ceci ne peut être fait qu’une seule fois par épreuve.
La Fortune peut donc sourire aux audacieux – ou pas !
Supposons que j’ai 4 en Agilité et que je tente un véritable exploit
(trois réussites nécessaires) avec cette aptitude. Je lance donc 4 dés et
tire 3, 1, 5 et 3… soit une seule réussite (le 5). Je décide alors de faire
appel à la destinée et dépense 1 point de Destin, ce qui me permet de
garder ma réussite et de relancer les 3 infructueux : je tire alors 4, 5
et 6, soit deux réussites. Cela me fait donc un total de trois réussites,
juste assez pour réussir mon exploit – grâce à l’aide du Destin !
Le capital de points de Destin d’un aventurier vaut pour toute
une aventure et se renouvelle au début de chaque scénario. Il
est normalement impossible de regagner des points de Destin
en cours de jeu ou d’augmenter ce capital de 3 points, sauf en
cas d’intervention divine (laissée à l’appréciation du MJ).
Voir p. 8 pour plus de détails sur les points de Destin et leurs
autres utilisations en cours d’aventure.
Aventurier Contre Aventurier
Au cas où deux personnages-joueurs viendraient à agir l’un
contre l’autre, on utilisera les règles suivantes. Chacun d’entre
eux met à l’épreuve l’aptitude appropriée et celui qui obtient le
plus grand nombre de réussites l’emporte. En cas d’ex aequo (ou
de double échec), c’est le personnage avec le meilleur score
d’aptitude qui l’emportera – et si les deux aventuriers sont
encore à égalité, on devra relancer les dés pour les départager.
 III. SCÈNES DE COMBAT
Le Feu de l’Action
Les combats sont découpés en tours. Chaque tour représente
une poignée de secondes durant lesquelles chaque aventurier
peut agir et réagir aux actions de ses adversaires.
Lorsque les aventuriers bénéficient de l’initiative, ils peuvent
attaquer en premier, avant de devoir éventuellement se
défendre. Dans le cas inverse, ils devront d’abord se défendre,
avant de pouvoir attaquer. En règle générale (et en cas de
doute), l’initiative revient toujours aux aventuriers, sauf s’ils
ne sont pas à armes égales avec leurs adversaires (voir p. 7).
Effet de Surprise
On peut prendre un ennemi par surprise en lui tendant une
embuscade ou en se faufilant furtivement derrière lui pour
l’attaquer (ce qui, pour les aventuriers, requiert une épreuve
de Discrétion). Lorsque les aventuriers bénéficient de l’effet de
surprise, ils pourront attaquer sans avoir à se défendre lors du
premier tour ; en outre, leurs adversaires perdent les éventuels
bénéfices défensifs de leur armement pour ce tour.
Si un aventurier est victime d’une embuscade ou d’une
attaque en traître, il doit mettre à l’épreuve sa Vigilance pour
éviter d’être pris de court au premier tour : en cas d’échec, il
ne pourra pas attaquer lors de ce tour ; si le test est réussi, il
pourra tout de même attaquer mais après s’être défendu. Dans
les deux cas, l’aventurier devra utiliser sa valeur la plus faible
entre Agilité et Combat pour se défendre.
Attaquer
Pour attaquer de façon efficace, un aventurier devra réussir
une épreuve de Combat. Selon la combativité de l’adversaire,
cette épreuve pourra être un simple test (1 réussite requise),
une prouesse (2 réussites) voire un exploit (3 réussites).
L’aventurier pourra, en outre, être avantagé (+1 dé) ou
désavantagé (-1) par son armement (voir page suivante).
Si l’épreuve est réussie, l’adversaire est vaincu : tué net,
mortellement blessé, désarmé, hors de combat et à la merci de
l’aventurier – tout dépend de l’intention de ce dernier.
Un échec ne signifie pas que l’attaque de l’aventurier fend l’air
mais qu’elle ne parvient pas à percer les défenses de son
adversaire ou ne lui cause pas de dommages significatifs.
Se Défendre
Pour se défendre de façon efficace, un aventurier devra mettre
à l’épreuve son aptitude de Combat (pour repousser son
adversaire ou parer ses attaques) ou d’Agilité (pour esquiver
ou rester hors d’atteinte).
Dans la plupart des cas, on utilisera tout simplement le score
le plus élevé entre les deux aptitudes, sauf si l’aventurier est
pris de court (voir ci-dessus) ou qu’il utilise une arme à deux
mains (voir p.7). Notons que l’Agilité d’un aventurier peut
être diminuée par le port d’une armure.
Là encore, l’épreuve sera généralement un simple test mais
pourra devenir une prouesse voire un exploit si l’aventurier
est confronté à un adversaire particulièrement redoutable.
Si l’épreuve est réussie, l’aventurier parvient à éviter l’attaque
adverse. En cas d’échec, le personnage sera blessé (voir p. 8).
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Armes et Armures
Dans E&V, on distingue quatre catégories d’armes de corps-à-
corps (les armes courtes, les épées, les armes lourdes et les
armes d’hast), possédant chacune ses propres caractéristiques.
Tout ceci est détaillé à la page suivante, qui décrit également
les effets des boucliers et des armures.
Adversaires
En termes de jeu, la dangerosité d’un adversaire se traduit
principalement par le nombre de réussites que l’aventurier
qui les affronte devra obtenir sur ses épreuves d’attaque et de
défense (voir p. 9 pour plus de détails).
Face à deux ou trois adversaires agissant de concert, un
aventurier ne pourra attaquer qu’un seul d’entre eux à chaque
tour ; il ne sera lui aussi attaqué que par un des adversaires à
chaque tour (au choix du MJ) mais sera désavantagé (-1 dé)
en défense. Il pourra également être obligé de céder l’initiative
si ses adversaires sont habitués à agir en groupe (voir p. 9).
Dommages et Blessures
Lorsqu’un aventurier parvient à blesser son adversaire, il lui
inflige des dégâts assez graves pour le mettre hors de combat,
voire pour le tuer net. Un aventurier, en revanche, pourra
recevoir plusieurs blessures avant de se retrouver hors de
combat pour le reste de la scène : voir p. 8 pour plus de détails.
Une armure peut permettre d’ignorer une blessure à chaque
scène de combat, sous certaines conditions (voir p. 7).
Bagarres
Un aventurier qui se bat à mains nues est désavantagé (-1 dé)
sur ses épreuves de Combat (attaque comme défense), mais
pas en Agilité (esquive) ; face à un adversaire armé, il devra
toujours céder l’initiative. À l’inverse, un aventurier armé face
à un adversaire désarmé sera avantagé (+1 dé) en Combat.
Une attaque de bagarre ne permet pas de blesser l’adversaire
mais de le neutraliser, soit en le maîtrisant, soit en
l’assommant pour le reste de la scène en cours. Un aventurier
victime d’une telle attaque devra mettre sa Vigueur à l’épreuve
pour ne pas se retrouver immobilisé ou hors de combat.
Tirs et Lancers
Pour toucher sa cible, un aventurier doit réussir une épreuve
de Tir, avec un désavantage (-1 dé) en cas de mauvaise
visibilité: nuit, épais brouillard, etc. La difficulté dépend de la
distance : test à courte distance, prouesse à portée moyenne et
exploit à longue portée, sachant que l’arme utilisée pourra
limiter la portée du tir (voir p.7). Si l’épreuve est réussie, elle
aura les mêmes effets qu’une attaque au corps-à-corps.
Un aventurier pourra éviter un tir adverse en réussissant une
épreuve d’Agilité, de Discrétion ou de Vigilance, dont la
difficulté dépendra directement du degré de dangerosité du
tireur (voir p. 9). L’aptitude utilisée sera fixée par le MJ, en
fonction de la situation et de la réaction de l’aventurier ; en
cas de doute, on utilisera la valeur la plus élevée.
Une cible (aventurier ou adversaire) qui reste totalement à
couvert (par exemple derrière un mur, un grand bouclier,
etc.) sans agir sera considérée comme hors d’atteinte.
 IV. LE CHOIX DES ARMES
Armes de Corps-à-Corps
Armes courtes (dague, poignard, etc.) : Sauf s’il attaque par
surprise, un aventurier avec une telle arme devra toujours
céder l’initiative aux adversaires munis d’armes plus longues.
Épées : L’épée à une main est, bien évidemment, l’arme la plus
emblématique d’E&V et l’arme par excellence des aventuriers.
Un aventurier qui maîtrise l’art de l’escrime pourra, en outre,
utiliser différentes manœuvres spéciales lorsqu’il manie l’épée
(voir l’encadré L’Art de l’Escrime ci-dessous).
Armes lourdes (hache, masse, etc.) : En termes de jeu, ces
armes sont plus efficaces que les épées contre les armures
légères (voir ci-contre). En outre, celles qui se manient à deux
mains (hache de bataille, grande épée, etc.) confèrent un
avantage (+1 dé) en attaque mais empêchent l’aventurier
d’utiliser son Agilité pour se défendre. À l’inverse, entre les
mains d’un adversaire, une arme à deux mains imposera un
désavantage (-1 dé) en défense pour l’aventurier, sauf s’il se
défend avec son Agilité plutôt qu’avec sa valeur de Combat.
Armes d’hast (lance, hallebarde, etc.) : Face à une arme plus
courte, une telle arme confère obligatoirement l’initiative au
premier tour d’un combat, sauf si l’on est pris par surprise. Les
aventuriers bénéficiant généralement de l’initiative, ils
n’utiliseront que rarement ce type d’arme peu discrète.
Objets contondants : Bâtons, gourdins et autres armes de
fortune (cruche, tabouret de taverne, etc.) ne permettent pas
de blesser mais d’assommer, comme les attaques à mains nues
mais sans être désavantagé en attaque (voir p.6). Une arme
improvisée ne pourra être utilisée que pendant un tour.
Notons, pour finir, que le supplément Combats Héroïques
propose diverses règles optionnelles supplémentaires (corps-
à-corps farouche, coups critiques, bottes secrètes, etc.).
L’Art de l’Escrime
Un aventurier avec au moins 4 en Combat et en Agilité
pourra manier l’épée comme un bretteur accompli et
aura la possibilité, au début de chaque tour, de choisir
une des manœuvres d’escrime suivantes :
Attaque en flèche : +1 dé sur l’attaque, -1 dé en défense
Posture défensive : +1 dé en défense, -1 dé en attaque
Feinte : Céder l’initiative à l’adversaire pour obtenir un dé
de bonus en attaque, si l’épreuve de défense est réussie
De telles manœuvres ne sont utilisables que contre des
adversaires humains ou humanoïdes ; elles n’ont aucune
utilité contre les animaux ou les créatures monstrueuses.
Un bretteur accompli a également la possibilité de
combattre avec deux armes : une épée dans une main et
une dague dans l’autre, ce qui lui permet d’adopter une
posture défensive (+1 dé en défense) sans subir de
désavantage en attaque.
Le supplément Combats Héroïques propose des règles
optionnelles supplémentaires (bottes secrètes etc.).
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Armes de Jet
La portée d’une arme de jet est mesurée sous une forme
descriptive, les distances exactes étant laissées à l’appréciation
du meneur de jeu : elle peut être courte, moyenne ou longue.
Cette portée indique tout simplement la distance maximale à
laquelle l’arme peut être utilisée. La distance effective entre le
tireur et sa cible détermine également la difficulté de l’épreuve
de tir (voir p. 6). En d’autres termes, seul un archer peut
espérer faire mouche à longue portée, et ce moyennant un
exploit sur son épreuve de Tir.
L’efficacité d’une arme de jet est elle aussi représentée par les
types d’armure qu’elle peut ignorer (voir ci-dessous).
Poignard : Portée courte.
Fronde : Portée moyenne.
Javelot : Portée moyenne. Ignore les pourpoints de cuir.
Arc : Portée longue. Ignore les pourpoints de cuir.
Arbalète : Portée moyenne. Ignore toutes les armures.
Armures et Boucliers
Dans E&V, on distingue trois types d’armures : les armures
légères, les armures renforcées et les armures lourdes.
Un aventurier ou un adversaire vêtu d’une armure pourra,
une fois par scène de combat , ignorer une blessure subie, si
celle-ci est infligée par une arme contre laquelle son armure
est susceptible de le protéger.
Armure légère : Il s’agit de la classique « armure de cuir »,
d’un usage courant et d’un prix peu onéreux. Elle n’offre
aucune protection particulière contre les armes lourdes, les
armes d’hast, les javelots ou les flèches.
Armure renforcée : Ce type d’armure inclut les armures de
cuir renforcées de plaques de métal (brigandines, broignes et
autres armures à écailles ou lamelles) mais aussi les cottes de
mailles destinées à être portées sous d’autres vêtements. Son
prix est assez élevé ; seul un combattant professionnel (comme
un mercenaire) pourra la posséder dans son équipement
initial. Ce type d’armure n’offre aucune protection contre les
armes à deux mains ou les carreaux d’arbalète. Un aventurier
vêtu d’une telle armure sera désavantagé (-1 dé) en Agilité.
Armure lourde : Cette catégorie inclut les hauberts de mailles
complets, les cuirasses et les armures de chevalier. D’un coût
élevé, une telle armure est réservée au champ de bataille et
sera rarement portée par les aventuriers. Elle peut être efficace
contre toutes les armes, sauf les carreaux d’arbalète. Un
aventurier vêtu d’une armure lourde sera désavantagé (-1 dé)
en Agilité, en Discrétion et sur toutes les épreuves de Vigueur
pour lesquelles le poids de son armure pourrait le gêner.
Bouclier : Selon le même principe que pour les armures, un
bouclier permet, à chaque scène de combat, d’ignorer une
blessure causée par n’importe quel type d’arme de corps-à-
corps ou de jet. Enfin, un grand bouclier peut également
permettre de s’abriter contre des tirs adverses, en se mettant à
couvert sans agir (voir p. 6).
 V. DANGERS & SURVIE
Blessures et Survie
Un aventurier ayant subi des dommages significatifs lors d’un
combat peut être dans trois grands états : blessé, grièvement
blessé ou au bord de la mort. Estafilades, contusions et autres
blessures légères n’ont pas d’incidence en termes de jeu.
Blessé : Lorsqu’un aventurier est blessé au combat, il serre les
dents et peut continuer à agir malgré sa blessure… mais si le
personnage est de nouveau blessé avant la fin de l’aventure en
cours, il sera grièvement blessé.
Grièvement Blessé : L’aventurier doit réussir un test de
Vigueur pour ne pas être mis hors de combat. Même s’il reste
conscient, il sera désavantagé (-1 dé) sur toutes ses futures
épreuves. En outre, il aura besoin de recevoir des premiers
soins avant la fin de l’aventure, sinon son état se détériorera
(voir Guérison ci-dessous). Enfin, s’il est de nouveau blessé
avant d’avoir pu guérir, il sera au bord de la mort.
Au Bord de la Mort : Un aventurier au bord de la mort devra
réussir un nouveau test de Vigueur pour ne pas se retrouver
hors de combat, mais avec un désavantage (-1 dé), puisqu’il
est déjà grièvement blessé. Même s’il reste conscient, il mourra
s’il est de nouveau blessé ou s’il n’est pas secouru avant la fin
de l’aventure en cours – sauf s’il est sauvé par le Destin !
Hors de Combat : L’aventurier est inconscient pour le reste de
la scène en cours. Il est alors à la merci de ses ennemis, qui
pourront le capturer à leur guise ou lui donner le coup de
grâce – mais s’il peut encore dépenser 1 point de Destin, il en
réchappera (grâce, au besoin, à l’intervention de quelque deus
ex machina) ou sera simplement laissé pour mort.
Guérison : On partira du principe qu’un aventurier aura
normalement toujours le temps et la possibilité de soigner ses
blessures et de se remettre d’aplomb entre deux aventures. Un
personnage grièvement blessé n’ayant pas reçu de soins avant
la fin de l’aventure au cours de laquelle il a été blessé gardera
toutefois des séquelles, sous la forme d’une perte permanente
d’un point en Vigueur, Agilité ou Combat (au choix).
Périls et Pièges
Noyade, flammes, privations, froid intense, tortures, pièges,
chutes vertigineuses… Lorsqu’un aventurier doit affronter de
tels périls, le MJ devra d’abord déterminer trois éléments :
l’aptitude permettant d’échapper au péril ou de le surmonter,
la difficulté de l’épreuve et les conséquences du péril.
Aptitude : La noyade, par exemple, pourra être évitée grâce à
la Vigueur, tandis qu’un piège meurtrier pourra être évité
grâce à la Vigilance ; les chutes, de leur côté, résultent presque
toujours d’une perte d’équilibre (échec en Agilité).
Difficulté : Celle-ci est fixée par le MJ selon la situation : test,
prouesse ou exploit pour les dangers les plus extrêmes.
Conséquences : Si l’épreuve est manquée, le MJ déterminera
la gravité des conséquences subies par l’aventurier : celui-ci
pourra être blessé, mis hors de combat jusqu’à la fin de la
scène ou recevoir un désavantage (-1 dé) sur certaines
épreuves jusqu’à ce qu’il ait pu récupérer. Mais il existe
également des périls mortels (poisons, brasiers, chutes
spectaculaires, etc.) : dans ce cas, l’aventurier ne pourra en
réchapper par miracle que s’il bénéficie de la faveur de la
destinée, sous la forme d’une dépense d’un point de Destin.
8
Sauvé par le Destin !
Lorsqu’un aventurier se trouve en situation de péril mortel, le
joueur pourra le sauver en dépensant 1 point de Destin – y
compris si le personnage est sans connaissance ; dans ce cas,
la destinée intervient en faveur du personnage sous la forme
de quelque deus ex machina ou retournement inattendu de
situation, que le MJ devra justifier en termes narratifs.
Chaque point de Destin est donc l’équivalent d’une vie. Le
capital de Destin d’un aventurier vaut pour une aventure et
est renouvelé au début de chaque nouveau scénario. Il est
impossible de regagner du Destin en cours de jeu – sauf en cas
d’intervention divine en faveur du personnage…
Le Destin, qui représente donc à la fois la faveur de la Fortune
et l’étoffe des héros, peut également être utilisé en cours de jeu
pour se surpasser (voir p. 5) mais aussi pour surmonter la
Terreur et pour résister à la sorcellerie (voir ci-dessous).
Face à l’Inconnu
Aucune aptitude ne peut permettre à un aventurier de résister
ou de surmonter la Terreur suscitée par les créatures les plus
effrayantes. Seuls les véritables héros sont capables de
surmonter ce genre de menaces. Face à une telle situation, un
aventurier ne pourra garder la tête froide et la maîtrise de ses
actes qu’en dépensant 1 point de Destin. Si, au contraire, le
personnage cède à la terreur, il subira un désavantage (-1 dé)
sur toutes ses actions, sauf sur ses épreuves d’Agilité destinées
à prendre ses jambes à son cou !
Sortilèges et Sorcellerie
Dans le monde d’E&V, la sorcellerie est toujours mystérieuse
et inquiétante. Les effets de la sorcellerie sont entièrement
laissés entre les mains du MJ, les aventuriers n’étant PAS, par
définition, des sorciers. En pratique, ces effets ne prendront
que rarement la forme de sorts spectaculaires types boules de
feu pouvant être dégainés dans le feu de l’action – mais si tel
est le cas, ils devront être gérés avec les mêmes règles que les
périls naturels. Le plus souvent, la sorcellerie se manifestera
surtout sous la forme de rituels (invocations de démons etc.)
ou de sortilèges visant à placer une victime sous le contrôle du
sorcier, le temps d’une scène ou pour une durée plus étendue.
Un aventurier est dit ensorcelé lorsqu’il est soumis à un
sortilège ou à quelque autre pouvoir surnaturel exerçant une
forme de domination ou d’emprise sur son esprit (capacité de
réflexion et de décision, libre-arbitre), son cœur (émotions et
sentiments) ou son corps (paralysie, brûlures, blessures, etc.).
Seul le Destin d’un aventurier peut lui permettre d’échapper
ou de résister à de tels pouvoirs. Dans ce cas, la dépense d’un
point de Destin permettra à l’aventurier d’ignorer les effets du
pouvoir dirigé contre lui mais le rendra également insensible
aux autres pouvoirs de la même source (les autres sorts du
même sorcier ou les autres attaques surnaturelles de la même
créature) pour le reste de la scène en cours.
Il peut enfin arriver qu’un aventurier soit amené à utiliser une
formule magique – par exemple à partir d’un grimoire ou
d’un parchemin. Dans ce cas, il lui faudra, là aussi, dépenser
1 point de Destin pour obtenir l’effet voulu. Si le MJ souhaite
rendre cette pratique risquée, cette dépense pourra être suivie
d’une épreuve de Savoir plus ou moins difficile, avec toujours,
en cas d’échec, des conséquences calamiteuses à la clé, du style
choc en retour ou effets incontrôlés…
 VI. ENNEMIS & CRÉATURES
Adversaires Humains
Au corps-à-corps, le degré de dangerosité d’un adversaire
humain est représenté par la difficulté des épreuves d’attaque
et de défense que devra passer l’aventurier qui l’affronte :
Test (1 réussite nécessaire) = Adversaire Ordinaire
Prouesse (2 réussites nécessaires) = Adversaire Dangereux
Exploit (3 réussites nécessaires) = Adversaire Redoutable
Un adversaire muni d’armes de jet possède également un
degré de dangerosité spécifique au tir, mesuré sur la même
échelle mais distinct, qui détermine la difficulté des épreuves
de défense des aventuriers pris pour cible ainsi que la portée
maximale à laquelle il peut espérer faire mouche avec une
arme adéquate (cf. p. 6-7) : courte pour un tireur Ordinaire,
moyenne s’il est Dangereux et longue s’il est Redoutable.
Ainsi, un maître-archer pourra être Redoutable au tir, mais
simplement Dangereux voire Ordinaire au combat.
Certains adversaires seront dotés d’attributs supplémentaires
les rendant plus difficiles à affronter ou à mettre en échec.
Attributs
Alerte : L’adversaire retire une réussite à toutes les
épreuves de Discrétion effectuées à son encontre.
Discipliné : Lorsque l’adversaire agit en groupe avec
d’autres individus Disciplinés, l’aventurier qui les
affronte sera obligé de leur céder l’initiative (voir p. 6).
Enragé : L’aventurier qui combat un tel adversaire doit
toujours céder l’initiative, sauf s’il est muni d’une arme
d’hast. En outre, l’adversaire, une fois blessé (et vaincu)
pourra tout de même attaquer une dernière fois…
Favorisé par le Destin : Une fois par aventure, l’adversaire
peut échapper à une mort certaine, comme s’il bénéficiait
de la dépense d’un point de Destin. Réservé aux
adversaires de premier plan, cet attribut est l’apanage des
ennemis jurés et autres grands méchants.
Insaisissable : L’adversaire retire une réussite aux
épreuves de Tir et de Vigilance effectuées à son encontre.
Massif : L’adversaire retire une réussite à toutes les
épreuves de Vigueur effectuées à son encontre ; il pourra,
en outre, encaisser sans broncher la première blessure
reçue lors d’un combat.
Roublard : L’adversaire retire une réussite aux épreuves
de Subterfuge effectuées à son encontre.
Selon son degré de puissance et d’expérience, un adversaire
pourra posséder plusieurs de ces attributs, choisis par le MJ.
Son armement et son éventuelle armure devront également
être pris en compte (voir p. 7 pour plus de détails).
Vous trouverez, en appendice (p. 11), une quinzaine de
profils génériques d’adversaires humains typiques.
9
Bêtes Féroces
Comme un adversaire humain, un animal hostile est défini
par la difficulté des épreuves d’attaque et de défense que doit
passer l’aventurier qui l’affronte, ainsi que par d’éventuels
attributs spéciaux. Voici quelques exemples :
Loup : Dangereux, Alerte, Insaisissable, Discipliné (en meute)
ou Enragé (solitaire)
Ours : Redoutable, Enragé, Massif
Panthère : Redoutable, Alerte, Enragé, Insaisissable
Nuée de Rats : Ordinaire, Insaisissable
Les armes naturelles (griffes, crocs, etc.) d’un animal sont
aussi meurtrières que des armes blanches – et si l’animal est
Massif, une armure légère ne confèrera aucune protection.
Quant aux facultés sensorielles propres à chaque espèce (flair
aiguisé, vision nocturne, etc.), elles interviendront surtout en
jeu de façon narrative. Enfin, les instincts d’un animal
pourront le rendre invulnérable à certaines tactiques ou, à
l’inverse, le faire fuir s’il se sent menacé (peur du feu etc.).
Races Humanoïdes
Ce système permet également de codifier d’éventuelles races
humanoïdes, comme des hommes-rats vivant dans les égouts
de la Grande Cité (Adversaire Ordinaire, Alerte, Insaisissable,
Discipliné, Roublard) ou des hommes-tigres venus des forêts
orientales (Adversaire Redoutable, Alerte, Enragé, Massif).
Créatures Gigantesques
Ces créatures bénéficient des effets suivants, qui augmentent
et remplacent ceux de l’attribut Massif :
- La seule vue d’une telle créature suffit à provoquer la Terreur (voir
p. 8). Elle peut, en outre, avant même d’engager le corps-à-corps,
piétiner ou écraser ceux qui se trouvent sur son passage – un péril
mortel (voir p. 8), évitable par un test d’Agilité.
- Au combat, une créature Gigantesque est forcément Redoutable et
bénéficie toujours de l’initiative, sauf en cas d’attaque-surprise. Elle
retire, en outre, une réussite à toutes les épreuves de Combat, de Tir
et de Vigueur des héros qui l’affrontent. Quant aux dommages qu’elle
inflige, ils ignorent totalement les armures légères ou renforcées.
- Enfin, une créature Gigantesque peut ignorer jusqu’à trois blessures
par scène et est totalement invulnérable aux armes courtes (dagues,
poignards, etc.) ainsi qu’aux simples projectiles (pierres de fronde).
Esprits Maléfiques
Les entités immatérielles sont insensibles à toute forme de
dommages physiques. Elles ont souvent recours à des attaques
magiques (voir p. 8) et peuvent susciter la Terreur. A priori,
seule la sorcellerie est capable de les anéantir.
Morts-Vivants
Les créatures animées par nécromancie provoquent toujours
la Terreur. Au combat, un mort-vivant est Dangereux, voire
Redoutable mais, surtout, invulnérable aux armes ordinaires,
sauf si l’on parvient à le décapiter (un exploit de Combat, avec
une arme appropriée) ; le feu et certains sortilèges pourront
également détruire de tels adversaires. Les morts-vivants les
plus puissants pourront, en outre, posséder des pouvoirs
surnaturels les rendant encore plus difficiles à vaincre.
Nom

Profil

Physique

Caractère

Buts

Parcours

o Agilité Équipement

o Combat
o Discrétion
o Présence
o Savoir
o Subterfuge
Contacts
o Talent
o Tir
o Vigilance
o Vigueur

Points de Destin Notes

O Blessé
O Grièvement Blessé
O Au Bord de la Mort
 APPENDICES
Adversaires Typiques
Les profils génériques qui suivent pourront être modifiés à la guise du meneur de jeu, notamment en ce qui concerne l’armement.

Adorateur Fanatisé Guerrier Berserk

Adversaire : Ordinaire Adversaire : Redoutable
Autres Attributs : Enragé Autres Attributs : Enragé, Massif
Armement : Dague Armement : Hache à deux mains

Aristocrate Décadent Maître Assassin

Adversaire : Dangereux Adversaire : Redoutable (combat), Dangereux (tir)
Autres Attributs : Roublard Autres Attributs : Alerte, Insaisissable, Roublard
Armement : Epée, dague, armure légère Armement : Epée, plusieurs dagues, armure légère

Bandit de Grand Chemin Malandrin

Adversaire : Dangereux (combat et tir) Adversaire : Ordinaire
Autres Attributs : Alerte, Insaisissable Autres Attributs : Aucun
Armement : Arc, épée, dague, armure légère Armement : Dague ou gourdin

Brute Épaisse Mercenaire

Adversaire : Dangereux Adversaire : Dangereux
Autres Attributs : Massif Autres Attributs : Discipliné
Armement : Gourdin, armure légère Armement : Epée, dague, bouclier, armure renforcée

Garde de Palais Seigneur de Guerre

Adversaire : Dangereux Adversaire : Redoutable
Autres Attributs : Alerte, Discipliné Autres Attributs : Discipliné
Armement : Lance ou hallebarde, armure renforcée Armement : Epée ou hache, bouclier, armure lourde

Garde du Corps Tireur d’Élite

Adversaire : Dangereux Adversaire : Redoutable (tir), Ordinaire (combat)
Autres Attributs : Alerte, Massif Autres Attributs : Alerte, Insaisissable
Armement : Epée, dague, armure légère Armement : Arc ou arbalète, dague, armure légère

Gladiateur Invincible Vétéran Aguerri

Adversaire : Redoutable Adversaire : Redoutable
Autres Attributs : Massif Autres Attributs : Alerte, Discipliné
Armement : Epée, armure légère Armement : Epée, dague, bouclier, armure renforcée

Guerrier Barbare Voleur

Adversaire : Dangereux Adversaire : Ordinaire
Autres Attributs : Massif Autres Attributs : Alerte, Insaisissable, Roublard
Armement : Epée ou hache, dague Armement : Dague

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Rouages & Probabilités
Certains MJ aiment bien se faire une idée précise des chances de réussite d’un personnage. Pour les amateurs de statistiques, voici
donc les pourcentages de probabilités (arrondis) correspondant aux différents scores et degrés de réussite.

Valeur Test (1 réussite) Prouesse (2 réussites) Exploit (3 réussites)

1 (Faible) 33% Aucune chance Aucune chance

2 (Ordinaire) 55% 11% Aucune chance

3 (Appréciable) 70% 25% 3%

4 (Remarquable) 80% 40% 11%

5 (Exceptionnel) 86% 53% 20%

6 (Extraordinaire) 91% 64% 32%

Dix Conseils au Meneur de Jeu

Mettez toujours les personnages-joueurs au centre de l’action. Évitez de les transformer en simples spectateurs d’une histoire qui ne
les concerne pas réellement. Ils sont et doivent toujours rester les héros de l’histoire.

Soyez un arbitre bienveillant. Vous n’êtes pas l’adversaire des joueurs. Dans le doute, faites pencher la balance de leur côté… mais
laissez-les également subir les conséquences de leurs mauvaises décisions – le jeu n’en sera que plus intéressant.

N’abusez pas des jets de dés. Réservez-les, comme indiqué dans les règles, aux situations vraiment difficiles, décisives ou dramatiques
(« la règle des trois D »). Certaines aptitudes peuvent tout à fait entrer en jeu sans être mises à l’épreuve : ainsi, vous pouvez décider
qu’un aventurier avec un Savoir de 4 connaît forcément telle ou telle information ou qu’un personnage avec 4 ou 5 en Présence attire
forcément l’attention lorsqu’il fait son entrée dans un lieu public (sauf, bien sûr, s’il souhaite faire preuve de Discrétion).

N’abusez pas des degrés de difficulté. L’immense majorité des actions tentées par les aventuriers relève du simple test (une seule
réussite nécessaire). Réservez les prouesses et les exploits aux situations véritablement spectaculaires ou désespérées - et, cela va sans
dire, aux adversaires les plus dangereux. Les conflits doivent être, par définition, les moments les plus risqués et les plus incertains.

Laissez les joueurs effectuer tous les jets de dés de leurs personnages – y compris pour la Vigilance, la Discrétion ou le Subterfuge. Un
échec en Vigilance laissera de toute façon le joueur dans le doute (ai-je raté quelque chose ou n’y avait-il rien à repérer ?) ; pour la
Discrétion ou le Subterfuge, rien ne vous oblige à donner au joueur le degré de réussite nécessaire, ce qui pourra, là aussi, le laisser
parfois dans le doute. Inutile donc de recourir aux « jets de dés secrets » effectués derrière le paravent.

Assurez-vous que les joueurs connaissent les particularités du système de jeu – pas seulement la façon de résoudre les épreuves mais
aussi le rôle des points de Destin ou le fait que l’amélioration des aptitudes ne soit pas une priorité du jeu.

N’hésitez pas à récompenser les idées ingénieuses ou les performances inspirées par un avantage (+1 dé). Ce principe s’applique
aisément aux aptitudes de communication (Présence et Subterfuge) mais peut également être étendu à toutes sortes de situations.

Évitez les temps morts et les situations répétitives. Lorsque les choses piétinent et s’enlisent, n’hésitez pas à relancer l’action par un
coup de théâtre ou un retournement de situation. Si une scène de combat tire en longueur, gardez à l’esprit que, dans la plupart des
situations, personne ne combat mécaniquement jusqu’à la mort ou la victoire totale. Permettez aux aventuriers de battre en retraite
ou décidez que leur adversaire parvient à prendre la fuite – tout en jurant vengeance. Dans les scènes d’action comme dans les scènes
d’interactions sociales ou de recherches d’indices, vous êtes le chef d’orchestre, le maître du tempo – bref, le meneur de jeu.

Assurez-vous que tout le monde a un rôle à jouer. Faites en sorte de calibrer les objectifs, les situations et les enjeux de vos aventures
au profil des aventuriers. Gardez aussi à l’esprit qu’un jeu comme E&V fonctionne mieux avec un petit groupe d’aventuriers.

Écoutez vos joueurs et n’ayez pas peur d’improviser. Même si vous avez prévu trois façons différentes de résoudre la situation la plus
décisive de votre aventure, il y a toujours une chance pour que les joueurs en imaginent une quatrième. Ne craignez pas l’imprévu !

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