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Cours d’életromagnétisme

Pr. Nacer Brahim

March 13, 2021


K ;A< J

K K;9NAB8
2 F
Contents

1 Electrostatique des milieux diéletriques 5


1.1 Milieux diélectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.1.2 Observations expérimentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Polarisation d’un diélectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.1 Le diélectrique non polarisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2 Le diélectrique polarisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.3 Vecteur polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Notion de charges de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 Potentiel électrique créé par les charges libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Potentiel électrique créé par la polarisation du milieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.3 Charges de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.4 Les vecteurs champ électrique et excitation ou déplacement électriques . . . . . . . . . 10
1.4 Conditions aux limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Condition de continuité du champ déplacement électrique D . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.2 Condition de continuité du champ électrique E ~ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.5 Milieu diélectrique parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.1 Milieu diélectrique linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.2 Milieu diélectrique homogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5.3 Milieu diélectrique linéaire, homogène et isotrope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6 Milieu diélectrique linéaire, homogène et anisotrope . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Etude microscopique des milieux diélectriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.7.1 Le champ électrique macroscopique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.7.2 Le champ électrique microscopique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.8 Exemples du calcul du champ dépolarisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.9 Champ électrique local . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.9.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.9.2 Calcul du champ électrique local pour une cavité sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.10 Description de quelques type de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.10.1 La polarisation dipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.10.2 Autres types de polarisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.11 Energie électrostatique d’un diélectrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

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Chapter 1

Electrostatique des milieux diéletriques

1.1 Milieux diélectriques


Les diélectriques sont des matériaux isolants ou non conducteurs qui présentent la propriété de polarisation
électrique. Les matériaux diélectriques sont utilisés dans de nombreuses applications, de la simple isolation
électrique aux capteurs et les composants du circuit. Contrairement aux métaux où les charges sont libres
de se déplacer dans tout le matériau, dans les diélectriques, toutes les charges sont liées à des atomes ou
des molécules spécifiques. Ces charges peuvent cependant se déplacer à l’intérieur d’un atome ou d’une
molécule. De tels déplacements microscopiques ne sont pas aussi dramatiques que le réarrangement de la
charge dans un conducteur, mais leurs effets cumulatifs rendent compte du comportement caractéristique
des matériaux diélectriques.

1.1.1 Définition
Un diélectrique est un milieu qui possède l’une des propriétès suivantes:

1. Tout élément de volume, dv, du milieu possède un moment dipolaire d~


p. Dans ce cas, on dit que le
diélectrique possède un moment dipolaire permanent.

2. Tout élément de volume, dv, du milieu est susceptible d’acquérir sous l’action d’un champ électrique
extérieur, E, un moment dipolaire d~p. Dans ce cas, on dit que le diélectrique possède un moment
dipolaire induit.

1.1.2 Observations expérimentales


Faraday a réalisé les premières mesures numériques sur les propriétés des matériaux isolants. Il placait
les matériaux diélectriques entre les armatures d’un condensateur puis mesurait la capicité du système
condensateur-diélectrique. Faraday a constaté que la capacité d’un condenseur dépendait de la nature du
matériau placé entre ses armatures.
Soit le circuit constitué d’un condensateur plan en série avec un galvanometre. Tant que le systeme
n’est pas parcouru par un courant électrique le galvanometre indique un courant nul. Soit une barre d’un
matériau diélectrique par exemple le verre.

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1. En introduisant rapidement la barre entre les plaques du Dielectrique

condensateur, le galvanometre indique le passage d’un


courant électrique de courte durée et qui cesse dès que
l’on arrête la progression de la barre.

2. Lorsque la barre est retirée du condensateur le


galvanometre indique le passage d’un courant électrique
dans le sens opposéau précédent. Condensateur

Cette expérience nous permet de tirer les conclusions Générateur 

suivantes:
Galvanomètre
1. La ciculation du courant électrique témoigne du déplacement I

des charge électriques dans le dispositif électronique. Ces


charges compensent les variations de la tension entre les
armatures du condensateur. En Effet, pour que la tension entre
Figure 1.1:
les armatures du condensateur reste inchangée, la source doit
Dispositif expérimental
fournir à celles-ci des charges d’où la circulation du courant
électrique dans le circuit.

2. Lorsque le diélectrique est retiré, ces charges reviennent à la


source ce qui explique la circulation du courant dans le sens
opposé du précédent.

1.2 Polarisation d’un diélectrique

On distingue deux types de diélectriques:

1.2.1 Le diélectrique non polarisé

Ce type de diélectrique est constutué d’atomes ou de


molécules non polarisés. Il s’agit d’un ensemble d’atomes ou
de molécules renfermant des charges positives et des charges
négatives égales en grandeurs et uniformement réparties
autour de ces entitées. Autrement, on dit que les centres de
gravité des deux types de charges coincident. En conséquence,
les particules constituant le diélectriques sont dites non
polaires. La figure suivante illustre cette situation qui est le cas
par exemple des molécules: H2, N2, O2, Cl2 etc. Les particules
non polaires n’ont pas de moment dipolaire permanent.
Lorsqu’un champ électrique externe est appliqué, les chaînes Figure 1.2:
sont rompues et ces particules s’alignent parallèlement à la Cas des particules non polarisées
direction du champ électrique appliqué, mais l’alignement
peut ne pas être complet en raison de l’agitation thermique de la molécule.

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Electrostatique des milieux diéletriques
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1.2.2 Le diélectrique polarisé Particule polaire

+ + + + + +
Contrairement au cas précédent les deux centres de gravité
ne coincident plus. Ceci entraine l’apparition, autour des + + + + + +
particules, de deux centres de charge, un positif et l’autre + + + + + +
négatif. Chaque atome ou molécule se voit associé un dipôle + + + + + +
électrique. On schématise cette situation par la figure 1.3: Le
centre de gravité des charges positives ne coïncide pas avec le + + + + + +
centre de gravité des charges négatives. Il s’agit par exemple
des molécules: H2O, CO2, NH3, HCl. Les particules polaires Figure 1.3:
ont un moment dipolaire permanent. Cas des particules polarisées

Dans le cas du diélectrique non polarisé, on peut considérer ce + + + + + +


dernier comme s’il est constitué de deux volumes identiques + + + + + +
qui se confondent l’un avec l’autre et dont chacun est
uniformement rempli de charges positives et de charges + + + + + +
négatives. Dans ce schéma la polairisation du diélectrique par
un champ électrique extérieur peut être considérée comme
un déplacement de ces volumes d’une petite distance dans +
des sens opposés. Dans ces conditions, la quantité de charge
positive sera, comme au par avant, égale à celle de la charge
+
négative par tout dans le diélectrique sauf aux extrémités qui +
portent des charges opposées.
Figure 1.4:
Schéma qualitatif des charges en surfaces
1.2.3 Vecteur polarisation
Lorsq’un diélectrique est polarisé on lui associe le vecteur polarisation P~ que l’on définit en tout point M
du milieu diélectrique par:

d~
p(M )
P~ (M ) = (1.1)
dv
où d~
p(M ) est le molment dipolaire que contient l’élement de volume dv autour du point M . De l’équation
précédente on peut écrire: n

p(M ) = P~ (M )dv
d~ N’
M (1.2)
(S)

1.3 Notion de charges de polarisation dτ

(D) Ν
Soit un milieu diélectrique occupant le domaine D de l’espace.
On définit le vecteur polarisation en tout point M du P (Ν)
diélectrique par le vecteur P~ (M ). Le milieu peut en outre être
chargé électriquement, dans ce cas on lui associe en tout point
M la densité de charge volumique libre ρ(M ). Figure 1.5:
Notion des charges de polarisation
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1.3.1 Potentiel électrique créé par les charges libres


Dans le cas où le diélectrique est chargé, les charges libres de densité volumique ρ(M ) créent un potentiel
électrique en un point M ‘ de l’espace:
ˆˆˆ
‘ 1 ρ(M )
Vρ (M ) = dv (1.3)
D 4π0 r

0
−−−→0
où r est la distance entre M et M : r = kM M k

1.3.2 Potentiel électrique créé par la polarisation du milieu


L’élément de volume dv autour de tout point M du milieu diélectrique possède le moment dipolaire moyen
0
p. Ce dernier crée en un point M de l’espace le potentiel élementaire suivant:
d~

1 d~p(M ).~u
dVP~ (M ‘ ) = (1.4)
4π0 r2
−−−→0
où ~u est le vecteur unitaire de la direction M M . Avec l’équation préc4́edente, le potentiel total créé par le
0
diélectrique en M est:
ˆˆˆ
1 P~ (M ).~u
VP~ (M ‘ ) = dv (1.5)
D 4π0 r2

Le potentiel V (M ‘ ) que cré ce diélectrique chargé est donc la somme des deux potentiels précédents:
ˆˆˆ ˆˆˆ
1 ρ(M ) 1 P~ (M ).~u
V (M ‘ ) = dv + dv (1.6)
D 4π0 r D 4π0 r2

1.3.3 Charges de polarisation


D’après les relations vectorielles usuelles on peut ecrire:

P~ (M )
!
1 −−→ 1
   
divM = divM P~ (M ) + P~ (M )gradM (1.7)
r r r

avec
−−→ 1 ~u
 
gradM = (1.8)
r r2

1.7 devient:

P~ (M ) ~ (M ) ~u
!
1   P
divM = divM P~ (M ) + (1.9)
r r r2

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Ainsi on peut réécrire le potentiel de polarisation sous la forme:
ˆˆˆ ˆˆˆ
 
~
P~ (M ) 1 divM P (M )
!
1
VP~ (M ‘ ) = divM dv − dv
D 4π0 r D 4π0 r
(1.10)

D’après la relation d’Ostrogradski:


ˆˆˆ "
P~ (M ) P~ (MS )~n
!
divM dv = ds (1.11)
D r S(D) r

où S(D) est la surface qui délimite le domaine, D, du diélectrique. MS est un point de la surface S et le
vecteur ~n est la normale à S en MS .
Le potentiel de l’équation (1.10) devient alors:
" ˆˆˆ
1 P~ (MS )~n 1 divM (P~ (M ))
VP~ (M ‘ ) = ds − dv
S(D) 4π0 r D 4π0 r
(1.12)

En posant:

σS (MS ) = P~ (MS ) ~n

et

ρV (M ) = −divM (P~ (M ))

L’expression (1.6) du potentiel total devient:


ˆˆˆ " 0
‘ 1 ρ(M ) 1 σS (M )
VP~ (M ) = dv + ds
D 4π0 r S(D) 4π0 r
ˆˆˆ
1 ρV (M )
+ dv (1.13)
D 4π0 r
On peut donc identifier le potentiel total créé par le diélectrique comme la somme des potentiels créés par
les distributions de charges suivantes:
1. la charge volumique libre de densité ρ(M )

2. la charge surfacique de densité:

σS (MS ) = P~ (MS ) ~n (1.14)

3. la charge volumique de densité:

ρV (M ) = −divM (P~ (M )) (1.15)

Les deux dernières distributions de charges, définies par les équations (1.14) et (1.15), sont dites charges de
polarisation car elles sont dues à la polarisation du milieu diélectrique.

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1.3.4 Les vecteurs champ électrique et excitation ou déplacement électriques

Soit un milieu diélectrique chargé et polarisé. D’après le théorème de Gauss:

~ ρ(M )
divM (E(M )) = (1.16)
0

ce qui donne:

1. A l’extérieur du diélectrique où ρ(M ) = 0:

~
divM (E(M )) = 0 (1.17)

2. A l’intérieur du diélectrique où la densité de charge totale et ρT (M ):

ρT (M ) = ρ(M ) + ρV (M ) (1.18)

où ρ(M ) est la densité volumique des charges libres et ρV (M ) est la densité volumique des charges
de polarisation.

Ainsi la relation de Gauss s’écrit:

~ ρ(M ) + ρV (M )
divM (E(M )) = (1.19)
ε0

Or d’après la relation (1.15) l’équation (1.19) donne:


 
~
divM ε0 E(M ) + P~ (M ) = ρ(M ) (1.20)

Par analogie avec l’équation locale du champ électrique, on peut interpréter la relation (1.20) comme
l’équation locale d’un champ composé du champ électrique et de la polarisation. On définit ce champ
composé comme le champ excitation ou déplacement électrique du milieu diélectrique. On le note D(M~ )
et on l’écrit:

~
D(M ~
) = ε0 E(M ) + P~ (M ) (1.21)

ce qui donne:

~
divM (D(M )) = ρ(M ) (1.22)

Pour déterminer le champ déplacement, D(M ~ ), on peut appliquer le théoreme de gauss à partir de
l’équation (1.22) et en ne considérant que les charges libres dans le diélectrique.

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Electrostatique des milieux diéletriques
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1.4 Conditions aux limites
n
(VIDE) D(Mo)
Soit une surface S chargée de densité surfacique σ(M ). 00000000
Mo .
00000000 ds
S sépare deux milieux différents. Pour simplifier on 00000000
00000000

considerera les deux milieux comme :un milieu diélectrique


n
de permittivité ε et le vide dont la permittivité est ε0 . On
M .
considère un point M de S et on désigne par le vecteur ~n la (S)
normale à S en M , voir figure 1.7.

1. On note par les vecteurs E ~ 1 (M ) et E


~ 0 (M ) les M1 .
champs électriques au point M respectivement dans le D(M1)
diélectrique et dans le vide. (DIELECTRIQUE)

2. On note par les vecteurs D ~ 0 (M ) les champs


~ 1 (M ) et D Figure 1.6:
déplacements électriques au point M respectivement Conditions aux limites du vecteur excitation
dans le diélectrique et dans le vide. ~
D

1.4.1 Condition de continuité du champ déplacement électrique D

Le milieu diélectrique n’étant pas chargé, le vecteur déplacement électrique vérifie selon l’équation (1.22) la
relation suivante:
~
div(D(M 1 )) = 0 (1.23)

ce qui siginifie que le vecteur déplacement est à flux conservatif.


Considérons la surface fermée désignée par le cylindre dont les bases sont deux disque de centres M0 et
M1 et les génératrices sont parallèles à ~n. On peut donc écrire le flux à travers cette surface:

~
D(M 0) ~
~
nds + D(M nds) + dΦL = σ(M )ds
1 ) (−~ (1.24)

où dφL est le flux sortant par la surface laterale du cylindre


Lorsque les points M0 et M1 tendent vers le point M nous obtenons les limites suivantes:

~
dΦL → 0 D(M ~ ~ ~
0 ) → D0 (M ) D(M1 ) → D1 (M ) (1.25)

ce qui donne au voisinage du point M

~ 0 (M ) ~nds − D
D ~ 1 (M ) ~nds = σ(M )ds (1.26)

Soit encore:
 
~ 0 (M ) − D
D ~ 1 (M ) ~n = σ(M ) (1.27)

ce qui établit la discontinuité de la composante normale du vecteur déplacement à la traversée d’une surface
chargée separant deux milieux différents. La surface de séparation est appelée dioptre:

D0N (M ) − D1N (M ) = σ(M ) (1.28)

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Si le dioptre n’étant pas chargé l’équation 1.28 devient:

D0N (M ) = D1N (M ) (1.29)

Cette égalité est vraie quelque soit le point M de la surface S. Ce qui montre la continuité de la composante
normale du vecteur déplacement électrique à la traversée de la surface de séparation S non chargée.

1.4.2 ~
Condition de continuité du champ électrique E
(VIDE) n E (Mo)

Dans ce paragraphe, nous considérons que tous les champs A


.
sont indépendants du temps. Le vecteur champ électrique B Mo
vérifie la relation:

rot ~
~ E(M ) = ~0 (1.30) (S)
M
.

ce qui signifie que le champ électrique dérive d’un potentiel


scalaire et que sa circulation le long d’un contour fermé est M1 . D

nulle. C E(M1)

(DIELECTRIQUE)
Soit la figure (1.7) où les milieux diélectriques et la
surface de séparation sont les même que ceux du paragraphe Figure 1.7:
précédent. On considère le contour fermé ABCDA orienté Conditions aux limites du vecteur champ
selon le sens trigonometrique. Ce parcours a des cotés ~
électrique E
~ = d~l
parallèles et perpendiculaires à la surface S, on pose AB
~ = −d~l. Ainsi la circulation de E
et CD ~ peut être décomposée
sur les quatres côtés, ce qui nous donne:

~
E(M ~ ~ ~
0 ) dl − E(M1 ) dl + δC = 0 (1.31)
~ sur les côté BC et DA.
où δC est la circulation de E
Lorsque M0 et M1 tendent vers M on obtient les limites suivantes:

~
δC → 0 E(M ~ ~ ~
0 ) → E0 (M ) E(M1 ) → E1 (M ) (1.32)

d’où
~ 0 (M ) d~l − E
E ~ 1 (M ) d~l = 0 (1.33)

d~l étant tangent à la surface S, ce qui nous donne la continuité de la composante tangentielle du champ
électrique lors de la traversée de la surface de séparation S, d’où la relation pour les composantes
~
tangentielles de E:

E0T (M ) = E1T (M ) (1.34)

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1.5 Milieu diélectrique parfait

1.5.1 Milieu diélectrique linéaire


Par définition, un milieu diélectrique est dit linéaire si l’application reliant le champ élecrtique et le champ
déplacement élecrtique est linéaire en tout point M du milieu.
On peut traduire cette linéarité par la relation entre les composantes des deux champs:
     
Dx (M ) εxx εxy εxz Ex (M )
D (M ) = ε ε ε yz   Ey (M )  (1.35)
     
 y   yx yy
Dz (M ) εzx εzy εzz M Ez (M )

où x, y, z désignent les directions Ox, Oy, Oz


En posant:
 
εxx εxy εxz
[ε(M )] =  εyx εyy εyz  (1.36)
 
εzx εzy εzz

[ε(M )] est dite matrice permittivité diélectrique au point M , ses élements εij i.j = x, y, z ne dépendent que
du point M , on réécrit la relation matricielle locale de l’expression (1.35):

~
D(M ~
) = [ε(M )] E(M ) (1.37)

1.5.2 Milieu diélectrique homogène


Par définition, lorsqu’un milieu diélectrique linéaire est dit homogène celà signifie que la matrice permittivité
diélectrique est indépendante du point M , [ε(M )] = [ε], et est symétrique: εij = εji ∀ i, j = x, y, z. Dans ces
conditions la matrice [ε] est diagonalisable. La diagonalisation de [ε] nous permet de construire une base
propre orthonormée, {~u1 , ~u2 , ~u3 }, à qui nous associons trois directions perpendiculaires deux à deux. En
tout point M on définit ces directions par Mu1 , Mu2 , Mu3 . Dans la base propre, la matrice [ε] s’écrit:
 
ε1 0 0
[ε] =  0 ε2 0  (1.38)
 
0 0 ε3

Dans la base propre, la relation (1.35) s’écrit:


    
Dx (M ) ε1 0 0 Ex (M )
 Dy (M )  =  0 ε2 0   Ey (M )  (1.39)
    
Dz (M ) 0 0 ε3 Ez (M )

Selon les trois directions, on obtient les relations suivantes:

D1 (M ) = ε1 E1 (M )
D2 (M ) = ε2 E2 (M ) (1.40)
D3 (M ) = ε3 E3 (M )

1. Les axes Mx1 , Mx2 , Mx3 sont dits les axes principaux ou les axes électriques du milieu.

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2. Les valeurs ε1 , ε2 , ε3 sont dites les permittivités diélectriques principales du milieu.


Dans le systeme d’axes principaux et en utilisant les équations (1.21), et (1.40) on peut écrire en tout point
M:
ε1 E1 (M ) = ε0 E1 (M ) + P1 (M )
ε2 E2 (M ) = ε0 E2 (M ) + P2 (M ) (1.41)
ε3 E3 (M ) = ε0 E3 (M ) + P3 (M )
Ce qui done la polarisation en fonction du champ électrique:
P1 (M ) (ε1 − ε0 )E1 (M )
P2 (M ) (ε2 − ε0 )E2 (M ) (1.42)
P3 (M ) (ε3 − ε0 )E3 (M )
En général, dans les milieux définis linéaires et homogènes les vecteurs E ~ et P~ ne sont pas toujours
colinéaires. Dans ce cas, on dit que le milieu diélectrique est anisotrope. C’est le cas de nombreux cristaux.

1.5.3 Milieu diélectrique linéaire, homogène et isotrope


En plus de la linéarité et de l’homogènité on peut trouver des milieux diélectriques dits isotropes. L’isotropie
signifie que les trois valeurs principales de la permittivité sont identiques.

ε1 = ε 2 = ε3 = ε (1.43)
ce qui implique que les trois directions principales sont identiques. En conséquence, selon la relation (1.39)
~
les vecteurs D(M ~
) et E(M ) sont colinéaires en tout point M du milieu.
~
D(M ~
) = εE(M ) (1.44)
avec l’équation 1.42 et en posant:
ε − ε0 = ε0 χ (1.45)
on obtient:
P~ (M ) = ε0 χE(M
~ ) (1.46)
où χ est la susceptibilité diélectrique du milieu. Les vecteurs P~ et E
~ sont aussi colinéaires. Pour le vecteur
déplacement électrique on obtient la relation:
~
D(M ~
) = ε0 (1 + χ)E(M ) (1.47)
à partir des équations (1.44) et (1.47) on obtient:
ε = ε0 (1 + χ) (1.48)
on pose:
ε
εr = =1+χ (1.49)
ε0
εr définit la permittivité relative du diélectrique. On demontre par ailleurs que χ > 0 ce qui conduit à
ε > ε0 . On définit un milieu diélectrique parfait par un milieu diélectrique linéaire, homogène et isotrope.
Le tableau suivant donne
Substance vide Air sec Eau Verre Nylon Huile Plexiglas
quelques valeurs de la
εr 1 1.0006 78.5 4-7 3.5 2.2 2-4
constante diélectrique relative
εr pour différentes substances isolantes (à pression et température ambiantes).

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Electrostatique des milieux diéletriques
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1.6 Milieu diélectrique linéaire, homogène et anisotrope

Soit un diélectrique quelconque, on peut développer le vecteur


polarisation en puissances entières du champ électrique. Ce
qui donne pour la composante i(= x, y, z).
X X X
Pi = Pi0 + ε0 (χe )ij Ej + ε0 djk Ej Ek + ε0 gjkl Ej Ek El + ...
j=x,y,z j,k=x,y,z j,k,l=x,y,z
| {z }
P olarisation Induite:Piind
uc
où Pi0 (i = x, y, z) est la composante i de la polarisation en Ec
E
l’absence du champ électrique. (χe ) est le tenseur susceptibilité Dc
électrique. djk et gjkl sont les élements des tenseurs de la non- D
linéarité. Lorsque le diélectrique est linéaire et homogène, la
composante i de la polarisation induite se limite à l’expression
suivante: Eb Db
X ub
Pi = ε0 (χe )ij Ej (1.50)
Ea
j=x,y,z Da

la composante i du vecteur déplacement est: ua

Di = ε0 Ei + Pi Figure 1.8:
X
= (ε0 Ej δij + ε0 (χe )ij Ej ) (1.51) Représentation graphique des champs
j=x,y,z électrique et excitation dans le cas d’un milieu
X
= εij Ej non parfait
j=x,y,z

εij = ε0 (δij + (χe )ij ) (1.52)

et:
(
1 si i = j
δij = (1.53)
0 si i 6= j

On distingue trois types de milieux selon la dégénéresence des valeurs propres:

1. Si la dégénérescence est égale à trois alors il s’agit de milieux dits cubiques. Ce qui signifie que
toutes les directions sont identiques et les axes principaux sont n’importe quels trois directions
indépendantes. Le milieu est dit isotrope.

2. Si la dégénérescence est égale à deux alors l’isotropie concerne le plan propre dégénéré. Il s’agit dans
ce cas d’un milieu biaxe.

3. Si la dégénérescence est simple alors le milieu est anisotrope dans toutes les directions. il s’agit dans
ce cas d’un milieu uniaxe.

8CAM:<J J
F 15
K ;A< J

1.7 Etude microscopique des milieux diélectriques


On considère un milieu diélectrique isotrope non chargé (sans charges libres) et possédant une polarisation
uniforme et constante induite par un champ électrique extérieur. Nous allons calculer le champ électrique
en un point M du milieu diélectrique.

1.7.1 Le champ électrique macroscopique


Nous avons vu que la polarisation P~ est un vecteur moyen obtenu à partir de l’action du moment dipolaire
moyen localisé en chaque particule constituant le milieu. Ainsi la polarisation crée en un point M du
diélectrique un champ électrique que l’on définit par champ dépolarisant E ~ d (M ). Si le diélectrique est en
plus soumis à l’action d’un champ électrique extérieur, ce dernier agit en tout point M du diélectrique en
~ e (M ). Ainsi le champ total au point M est défini comme le champ
tant qu’un champ électrique extérieur, E
~
électrique macroscopique, E(M ):

~
E(M ~ d (M ) + E
)=E ~ e (M ) (1.54)
(S)
n
1.7.2 Le champ électrique microscopique ds P

Soit un point M du milieu diélectrique, on peut calculer le


champ électrique, ~eq , créé en ce point par les distributions r
de charges du diélectrique. ~eq est l’expression rigoureuse du
champ électrique que crée le diélectrique au point M car u
elle tient compte de la répartition réelle des charges dans
M
les particules constituant le milieu et ce, en considérant les
positions et les orientations de celles-ci. Cependant, ~eq a
souvant une forme extrêmement compliquée et quasiment D
impossible à déterminer directement. On définit le champ
microscopique, ~e(M ), en M et en présence du champ extérieur Figure 1.9:
par: Notion du champ électrique microscopique

~ e (M ) + ~eq (M )
~e(M ) = E (1.55)

Considérant un petit volume τ autour du point M . dτ est l’élément de volume infiniment petit mais contient
un grand nombre de particules. Exprimant la valeur moyen du champ ~eq dans le volume τ :
ˆˆˆ
¯ 1
~e(M ) = ~e(M ) dτ (1.56)
τ τ

~
La résultante, E(M ), des champs ~e¯(M ) et E
~ e (M ):
ˆˆˆ
~ 1 ~ e (M )
E(M ) = ~e(M ) dτ + E (1.57)
τ τ

est définie comme le champ macroscopique. Nous admettons que ce dernier est identique à celui obtenu à
partir de la polarisation dont l’expression est donnée par (1.54).

K K;9NAB8
16 F
Electrostatique des milieux diéletriques
K ;A< J
1.8 Exemples du calcul du champ dépolarisant

La polarisation étant uniforme, seule la charge surfacique de


polarisatiion est non nulle. Au point M le champ dépolarisant P
est:
¨ X
~ σS dS
Ed (M ) = 2
~u (1.58) n n
(S) 4πε0 r 2 1

où ~u est le vecteur unitaire de l’élément de surface ds vers le


point M . Exprinons E ~ d (M ) pour une lame mince diélecrique
polarisée uniformement et perpendiculairement à ses faces. En
représentant les charges de polarisation, on se trouve dans le Figure 1.10:
cas d’un condensateur de densités surfaciques +P et −P avec Calcul du champ dépolarisant pour une lame
P = kP~ k. Donc, d’après les propriétés des condensateurs, le diélecrique rectangulaire
champ dépolarisant est uniforme partout à l’intérieur de la
lame sauf aux bords. Et il vaut:
~ d (M ) = − σS
E (1.59)
ε0
ce qui donne sachant que σS = P :

~
~ d (M ) = − P
E (1.60)
ε0

P= P e x
~ d (M ) est de sens opposé à celui de la polarisation P
Le cahmp E
P~ , ce qui signifie que le champ électrique s’oppose à X
la polarisation qui lui donne naissance. D’où l’appelation
du champ électrique du à la polarisation champ électrique
dépolarisant. n n
2 1

Ed

Figure 1.11:
Champ dépolarisant dans une lame diélecrique
rectangulaire

8CAM:<J J
F 17
K ;A< J

1.9 Champ électrique local

1.9.1 Définition

Le champ électrique local en un point M d’un milieu


diélectrique est le champ créé par toutes les charges
extérieures ou intérieures du milieu à l’exception de celle
D’
situées en M . Soit un diélectrique, D délimité par la surface
S. Considérons un point M de D entouré par le volume (s)
Σ délimité par la surface s. Les dimensions de Σ sont Σ
0
de quelques distances interatomiques. Soit D le domaine M
compris entre les surfaces s et S. Le champ électrique local
~ l (M ), est composé de:
au point M , E
D (S)
~ e (M ): le champ électrique extérieur créé en M par les
1. E
charges extérieures au diélectrique.
~ 0 (M ) le champ électrique créé en M par les charges Figure 1.12:
2. ED
0 Notion du champ local
du domaine D .
~ Σ (M ): le champ électrique créé en M par les charges
3. E
du volume Σ à l’exception de la charge placée en M .

D’où:
~ l (M ) = E
E ~ e (M ) + E
~ 0 (M ) + E
~ Σ (M ) (1.61)
D

0
Vu la dimension du volume D par rapport à celle du volume (S) n
s
0
Σ, les charges de D peuvent être considérées comme étant
ds P
suffisament éloignées du point M de quelques dizaines de
distances interatomiques ce qui nous permettera avec une σ
S

bonne évaluation de calculer le champ électrique E ~ 0 (M ) en r u


D
0
utilisant la polarisation contenue dans le domaine D . Quant P
au champ électrique E ~ Σ (M ) sa détermination dépend de la Σ
ro ds
distribution des charges contenues dans la cavite Σ autour M ns
de M , ce qui par conséquence donne un calcul rigoureux du σs

champ électrique E ~ Σ (M ).
D

Figure 1.13:
Calcul du champ dépolarisant créé au centre
d’une cavité creuse de forme sphérique dans
un milieu diélecrique

K K;9NAB8
18 F
Electrostatique des milieux diéletriques
K ;A< J
1.9.2 Calcul du champ électrique local pour une cavité sphérique
Soit une cavité sphérique Σ délimité par la surface s, de centre ds θ
M et de rayon r0 . La polarisation P~ étant uniforme, alors les .
0I
0
n0
P
0
charges de polarisation sont de type surfacique. Le domaine 0
0 ro 0
D porte alors deux charges surfaciques: σS = P~ ~nS sur la .u 0
0
X
0
surface S et σs = P~ ~ns sur la surface s. ex 0
0

.
0
1. Le champ, E~ S (M ), créé par la charge de la surface S 0
0
d 0
I’
découle de l’expression du champ dépolarisant, ce qui
donne:
ˆˆ Figure 1.14:
~ S σS dS Calcul du champ dépolarisant créé au centre
Ed (M ) = 2
~u (1.62)
S 4πε 0r d’une cavité creuse de forme sphérique dans
un milieu diélecrique

2. Calcul du champ, E ~ s (M ), créé par la charge de la surface s. Soit la direction M X parallèle à la


polarisation et de vecteur unitaire ~ex . On peut écrire P~ = P ~ex . La position du point I sur s est donnée
par l’angle θ compris entre les directions M X et M I. La densité de charge en I est:

σs = P~ ~n = −P cosθ (1.63)

Le champ électrique élémentaire de la charge contenue sur l’élément de surface ds au point I est:

~ I (M ) = σs ds
dE ~n
4πε0 r02
σs ds
= (−~u) (1.64)
4πε0 r02
P cosθds
= ~u
4πε0 r02
0
Par raison de symètrie, le champ électrique créé par la bande II de largeur r0 dθ est porté par la
direction M X est vaut:

~ 0 (M ) = P 2 cos2 θ
dEII 2πr0 sinθr0 dθ~ex (1.65)
4πε0 r2
D’où pour l’ensemble des charges de polarisation:
ˆ
~ s (M ) =
E ~ 0 (M )
dEII
s
= Es~ex (1.66)

où:
ˆ π
P cos2 θ
Es = sinθdθ
0 2ε0
P cos3 θ π
= − ( ) (1.67)
2ε 3 0
P
=
3ε0

8CAM:<J J
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K ;A< J

ainsi le champ est:

~
~ s (M ) = P
E (1.68)
3ε0

3. Le champ créé par les charges contenues dans le volume Σ, E ~ Σ . On montre que pour un diélectrique
isotrope, par exemple un liquide ou un cristal cubique le champ E ~ Σ est nul.

Le champ local devient donc:

~ l (M ) = E
E ~ e (M ) + E
~ d (M ) + E
~ s (M ) + E
~ Σ (M ) (1.69)
~ Σ (M ) = 0 (milieu isotrope)
avec E

~ l (M ) = E
E ~ e (M ) + E~ d (M ) + E
~ s (M )
~
~ e (M ) + E
= E ~ d (M ) + P (1.70)
| {z } 3ε0
champ macroscopique

où on retrouve le champ électrique macroscopique.


On vient de montrer que le champ électrique local et le champ électrique macroscopique sont différents.
Le calcul précédent concerne un volume Σ sphérique, on montre que quleque soit la forme du volume Σ le
champ électrique qu’il produit en M est composé des champs:
~s
1. le champ des charges en surface: E

2. le champ des charges en volume: E

On montre que:

~
E ~Σ = P
~s + E (1.71)
3ε0
~ Σ = 0 pour le volume Σ sphérique, ce qui est le cas précédement
avec en particulier: E

1.10 Description de quelques type de polarisation

1.10.1 La polarisation dipolaire


1. Cas de la répartition isotrope
Considérons que le diélectrique n’est soumis à l’effet d’aucun champ électrique extérieur. A priori
un moment dipolaire quelconque s’oriente de façon aléatoire, dans ce cas on dit que l’orientation
des moments électriques dipolaires est isotrope. Ceci signifie que toutes les directions de l’espace
sont équivalentes ou équiprobables car un moment dipolaire a la même probabilité de pointer dans
n’importe quelle direction. Cherchons alors cette loi de probabilité.

K K;9NAB8
20 F
Electrostatique des milieux diéletriques
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Soit un élement de volume dτ autour d’un point M , le nombre de moments dipolaires dont les
directions sont contenues dans l’angle solide dΩ dans la direction ~u est dN donné par la relation:

dN = N λdΩ (1.72)

où N est le nombre de moments électriques par unité de volume, et λ est un coefficient indépendant
de la direction ~u. En sommant la relation (1.72) sur tout l’espace on doit trouver N . Ce qui donne:

N = N λ4π (1.73)

d’où

1
λ= (1.74)

et la loi (1.72) s’écrit encore:

N
dN = dΩ (1.75)

2. Cas de la répartition anisotrope


En présence d’un champ électrique local, l’interaction de ce dernier avec les moments dipolaires
conduit à une distribution non aléatoire de l’orientation de ces derniers. On parle dans ce cas de
répartition anisotrope. Nous allons chercher la loi de distribution des moments dans ce cas. Soit un
élement d’angle solide dΩ dans la direction ~u. Le nombre de moments dipolaires pointant dans dΩ
dépend cette fois de la direction ~u est vaut:

dN (~u) = N λ(~u)dΩ (1.76)

où λ(~u) est la loi de distribution des directions des moments dipolaires. Cette loi doit satisfaire la
condition de normalisation:

ˆ
λ(~u)dΩ = 1 (1.77)
espace

Dans la suite nous allons étudier le cas où λ(~u) est la loi de Boltzmann.

3. Loi de répartition de Boltzmann

8CAM:<J J
F 21
K ;A< J

En un point M l’énergie d’interaction entre le champ L (ξ)


électrique local et le moment dipolaire que l’on note,
W (M ), est donnée par la relation:
1

W (M ) = −~ ~ l (M )
p(M )E (1.78)

avec:

p~(M ) = p0 ~u (1.79) ξ
~
El (M ) = El e~z (1.80)
Figure 1.15:
l’énergie d’interaction devien3t: Représentation schématique de la fonction
de Langevin
W (M ) = −p0 El ~u.e~z (1.81)
| {z }
W0
(1.82)

A l’équilibre thermodynamiqu la loi de Boltzmann est définie par la loi λ(~u) donnée par:

W (M )
 
λ((~u) = λ0 exp −
kT
W0
 
= λ0 exp − ~u.~ez (1.83)
kT

où k est la constante de Boltzmann, k = 1.3810−23 j/K, T est la température à l’équilibre


thermodynamique. Et λ0 est la constante de normalisation. Le nombre des moments pointant dans
l’angle solide dΩ dans la direction ~u est:

dN (~u) = N λ(~u)dΩ
W0
 
= N λ0 exp − ~u.~ez dΩ (1.84)
kT
La condition de normalisation nous permet de determiner λ0 , en effet:
En posant:

W0
ξ=− (1.85)
kT
avec la condition de normalisation (1.77), on obtient:

ˆ
1 = λ(~u)dΩ
espace
ˆ π
= 2πλ0 exp(ξcosθ)sinθdθ
0
2πλ0  π
= − exp(ξcosθ)
ξ 0
(exp(−ξ) − exp(ξ))
= −2πλ0 (1.86)
ξ

K K;9NAB8
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K ;A< J
ce qui donne pour λ0 :
ξ
λ0 = (1.87)
4πsh(ξ)
d’où la loi de distribution:

dN (~u) = exp(ξ~u.~ez )dΩ (1.88)
4πsh(ξ)
La contribution des moments à la composante selon la direction du champ électrique, ~ez , est:
dP = p0 cosθdN (~u)
N ξp0
= exp(ξcosθ)cosθ |{z}
dΩ
4πsh(ξ)
2πsinθdθ
N ξp0
= exp(ξcosθ)cosθsinθdθ (1.89)
2sh(ξ)
d’où la polarisation:
ˆ π
N ξp0
P = exp(ξcosθ)cosθsinθdθ (1.90)
2sh(ξ) 0
on pose X = ξcosθ ce qui donne après intégration par partie en X:
1
 
P = N p0 cothξ − (1.91)
ξ
On pose:
1
L(ξ) = cothξ − (1.92)
ξ
que l’on définit par la fonction de Langevin En introduisant la fonction de Langevin dans 1.91, on
obtient:
p0 El
 
P = N p0 L (1.93)
kT
(a) lorsque le champ local est grand et/ou la température est basse:
ξ → ∞ et P → N p0 (1.94)
ce qui donne que tous les moments dipolaires sont orientés dans le sens du champ électrique.
(b) Lorsque le champ local est faible et/ou la température est élevée:
p0 El p2 El
ξ → 0 et P → N p0 =N 0 . (1.95)
3kT 3kT
On peut associer à chaque particule une contribution moyenne à la polarisation totale dans le
sens du champ électrique. On peut la définir par le dipôle moyen:
p2 ~
p~∗ = 0 E l (1.96)
3kT
On pose:
p20
α= (1.97)
3kT
que l’on définit par la polarisabilité dipolaire du milieu diélectrique.

8CAM:<J J
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K ;A< J

1.10.2 Autres types de polarisation


1. La polarisation électronique
Les particules (les atomes ou les molécules) contiennent deux type de charges:

(a) Des charges négatives qui sont les contributions des électrons.
(b) Des charges positives associées au noyaux atomiques.

En l’absence du champ électrique les barycentres de ces charges moyennes au niveau de chaque
particule coincident. Ce qui signifie que chaque particule se trouve avec un moment dipolaire moyen
nul. C’est la situation dans les diélectriques non polarisés.
Sous l’action d’un champ électrique le nuage électronique se déforme au niveau de chaque particule
ce qui entraine le déplacement relatif des deux centres des charges (+) et (−) au niveau de chaque
particule ce qui attribue à chaque particule un moment dipolaire moyen non nul. C’est la polarisation
induite.
Si N est le nombre de particules par unité de volume et p~ le moment dipolaire électrique moyen par
particule le vecteur polarisatioon P~ est donné par:

P~ = N p~ (1.98)

Lorsqu’il y a plusieurs types de particules de densité respectives Nk et de moment dipolaire moyen


p~k où k désigne le type. La polarisation, P~ est:

P~ =
X
Nk p~k (1.99)
k

2. La polarisation ionique
Soit un cristal ionique. On désigne par Ai et Bj les positions respectives des ions négatifs de charge,
−q, et des ions positifs de charge, +q. On note O l’origine du réseau cristallin du cristal. En l’absence
du toute perturbation extérieure les ions occupent des sites du réseau tels que:
X −→ X −−→
−q OAi + q OB j = ~0 (1.100)
i j

en effet,
X X −
−−→
p~i = q Ai B i
i i
X −−→ −−→
= q(Ai O + OBi )
i
X −−→ X −−→
= −q OAi + q OBi
i i

La perturbation du systeme par exemple par l’application d’un champ électrique extérieur provoque
0 0
une déformation du réseau cristallin. Soit Ai et Bj les nouvelles positions des ions. Le moment

K K;9NAB8
24 F
Electrostatique des milieux diéletriques
K ;A< J
dipolaire total est:
−−→0 X −−→0
P~t =
X
−q OAi + q OBi
i i
X −−→ −−−→0 X −−→ − −−→0
= −q(OAi + Ai Ai ) + q(OBi + Bi Bi )
i i
−−→ X −−→
q~bi
X X X
= −q(OAi ) + q(OBi ) + −q~ai +
i i i i
| {z }
~0

q~bi
X X
= −q~ai + (1.101)
i i

−−−→0 −−−→0
où ~ai = Ai Ai et ~bi = Bi Bi on admet que les déplacement relatifs des ions de chaque type sont
identiques: ~ai = ~a et ~bi = ~b étant donné que le nombre de chaque type d’ion est N , la relation (1.101)
devient:

P~ = N q(−~a + ~b) (1.102)

Il faut ajouter à cette polarisation la polarisation électronique. Comme exemple considérons le cristal
du chlorure de sodium N aCl la polarisation totale du cristal est:
2
P~ = ~ l + N p0 E
~l
X
Nk αk E (1.103)
k
3kT

que l’en réécrit:

P~ = N ᾱE
~l (1.104)

où ᾱ désigne la polarisabilite moyenne par molecule:

P N p20
Nk αk +
k 3kT
ᾱ = (1.105)
N

3. Polarisation de Clausius–Mossotti Dans un milieu diélectrique linéaire. homogène et isotrope. Le


champ électrique local est:

~
E ~e + P
~l = E (1.106)
3ε0
avec:

P~ = N ᾱE
~l (1.107)

ce qui donne:

~
!
~e + P
P~ = N ᾱ E (1.108)
3ε0

8CAM:<J J
F 25
K ;A< J

d’où:
 
N ᾱ 
P~ =  ~

E (1.109)
 N ᾱ  e
1−
3ε0
avec la relation (1.46) on obtient:

N ᾱ
χ =
N ᾱ
 
1− ε0
3ε0
N ᾱ
= (1.110)
N ᾱ
ε0 −
3
or d’après la relation (1.49) on obtient:

N ᾱ
(εr − 1)(ε0 − ) = N ᾱ (1.111)
3
d’où:
εr − 1
ε0 (εr − 1) = N ᾱ(1 − ) (1.112)
3
d’où la relation de Clausius-Mossotti:
εr − 1 N ᾱ
= (1.113)
εr + 2 3ε0
cette relation donne les variations de la permittivité relative en fonction de la température par l’intermidiaire
de ᾱ.

1.11 Energie électrostatique d’un diélectrique


Soit un volume V contenant des charges de densité volumique ρ(x, y, z). L’augmentation de l’énergie
électrostatique associée à l’acroissement δρ de la densité volumique est:
ˆ
δU = φδρdv (1.114)

où φ est le potentiel électrostatique associé à la distribution ρ. En fait, l’acroissement δρ est lié à la variation
du vecteur déplacement, D, ~ selon la relation:

~ = ∇(δ D)
δρ = δ(∇ D) ~ (1.115)

Soit encore:

~
φ∇(δ D) ~ − δ D∇φ
= ∇(φ δ D) ~
~ + E.δ
= ∇(φ δ D) ~ D ~ (1.116)

K K;9NAB8
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ce qui donne pour l’équation (1.114):
ˆ ˆ
δU = ~ Ddv
E.δ ~ + ~
∇(φ δ D)dv (1.117)
ˆ ˆ
= ~ Ddv
E.δ ~ + ~ S
φ δ D.d ~ (1.118)
V S

On montre que
ˆ
~ S
φ δ D.d ~→0 (1.119)
S

en effet, le choix de S est fait de sorte que celle ci s’étende à l’infini, où l’intégrand tend vers zero du fait
1 ~ varie comme 1 , alors que la surface
que le potentiel φ se comporte comme et le vecteur déplacement D
r r2
1
est en r2 ce qui donne l’intégrand en de dr diminue en . Ce qui donne pour la variation de l’énergie
r
électrostatique:
ˆ
δU = ~ Ddv
E.δ ~ (1.120)
V

~ Ce qui donne:
Pour intégrer (1.120) il va faloir intégrer sur les variations du vecteur déplacement D.
ˆ ˆ ~
D
U= ~ Ddv
E.δ ~
V 0
(1.121)

Pour un milieu diélectrique parfait, l’énergie électrostatique emmagasinée est:

~ ε ~2
EδD = δE (1.122)
2
Soit
ˆ
1 ~2
U = εE (1.123)
2 V
ˆ
1 ~D~
= E (1.124)
2 V

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