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Le but de ce document est de diffuser des informations infalsifiables allant à contre-courant du narratif
officiel. La finalité étant de permettre au lecteur de se faire sa propre opinion. A ce titre, ce document
comporte une note spéciale concernant une publication du Suédois Svante Arrhenius et qui est
probablement le point de départ de la théorie de l’effet de serre.
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Le gaz acide carbonique, entrevu pour la première fois, par Van-Helmont, au commencement du dix-
septième siècle, étudié par Black en 1757, et plus tard par Lavoisier et Priestley, joue un rôle
considérable à la surface du globe. Disons d'abord que sa présence dans l'atmosphère peut être
manifestée très facilement.
Si, comme l'a fait le chimiste anglais Black, on expose à l'air de l'eau de chaux limpide et claire, on ne
tarde pas à voir le liquide se couvrir d'une pellicule cristalline. C'est du carbonate de chaux qui a pris
naissance, par l'union de l'acide carbonique contenu dans l'air, avec la chaux dissoute dans l'eau.
Thénard, en 1812, imagina une méthode d'analyse propre à déterminer exactement la proportion de
l'acide carbonique existant dans l'atmosphère.
Il faisait entrer de l'air dans un grand ballon, où l'on avait préalablement fait le vide ; il y versait de
l'eau de baryte qui absorbait l'acide carbonique en le précipitant à l'état de carbonate de baryte. Il
était facile de déduire le poids de l'acide carbonique de celui du sel insoluble obtenu.
Thénard a reconnu que 10,000 parties d'air en volume contiennent de 3,71 à 4,00 d'acide carbonique,
ou, en d'autres termes, que 100 litres d'air renferment en moyenne 4 centimètres cubes de ce gaz.
Théodore de Saussure, entreprit des expériences analogues : il étudia à la surface du sol les
variations de proportion de l'acide carbonique dans l'air, suivant les saisons, et ses dosages sont
résumés par le tableau suivant :
10,000 parties d'air ont donné les quantités suivantes d'acide carbonique en volume :
Plus tard M. Boussingault exécuta un remarquable travail sur le même sujet, et opéra de nombreux
dosages d'acide carbonique atmosphérique à l'aide d'une méthode devenue classique. Un certain
volume d'air, dépouillé de la vapeur d'eau par son passage à travers de la ponce sulfurique, circule
dans des tubes en U, remplis de pierre ponce imbibée d'une solution de potasse caustique.
L'augmentation des poids de ces tubes, dorme le poids d'acide carbonique qu'ils ont retenu.
— M. Boussingault a trouvé que le volume d'acide carbonique contenu dans 10,000 parties d'air, était
de 3,9 pendant le jour, et 4,2 pendant la nuit.
On sait que les proportions d'acide carbonique de l'air, sont soumises à des variations à la surface du
sol; suivant que l'on opère, par exemple, dans le voisinage des plantes à feuilles vertes, qui absorbent
l'acide carbonique ; suivant que l'on exécute des dosages, pendant le jour, ou pendant la nuit, etc.,
on obtient des résultats différents. On sait encore que bien des causes tendent à élever cette
proportion, tandis que d'autres tendent à la diminuer.
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L'eau des mers, des fleuves, renferment en grande abondance de l'acide carbonique, sans doute
fournie par l'eau de pluie qui se dissout par sa chute au sein de l'atmosphère. Certaines roches
naturelles s'emparent par leur décomposition de l'acide carbonique de l'air, et le fixent à l'état solide.
Les végétaux enfin, sous l'influence de la lumière, absorbent l'acide carbonique, le décomposent,
retiennent le carbone et exhalent l'oxygène. Les plantes purifient ainsi l'air vicié par les animaux.
Grâce à ces actions compensatrices, qui constituent une des plus belles harmonies de notre globe, la
proportion de l'acide carbonique, dans l'air, reste à peu près constante à la surface du sol.
Les analyses nombreuses exécutées à ce sujet le démontrent d'ailleurs. Voici la moyenne des
résultats obtenus.
10,000 parties d'air renferment à la surface du sol en volume :
En présence de nombreux résultats concordants, il sera permis de mettre en doute les chiffres fournis
par les deux derniers chimistes allemands, MM. Henneberg et Schulze, qui paraissent beaucoup trop
faibles. On peut admettre en toute certitude que 10,000 parties d'air, en volume, renferment environ
à la surface du sol 4 parties d'acide carbonique.
Si l'atmosphère a été souvent analysé à la surface des continents ; si l'on connait la composition des
parties basses de l'Océan aérien au fond duquel nous vivons, on ne sait presque rien de sa
constitution dans ses régions élevées. — L'air est un mélange, par conséquent, il y a lieu de se
demander, si la proportion des gaz qui le constituent ne varient pas avec les altitudes;
si les quantités d'humidité, d'acide carbonique, d'ammoniaque, d'acide nitrique qu'il renferme, ne vont
pas en diminuant à mesure que l'on s'élève, au-dessus du niveau de la mer.
De nombreux problèmes à résoudre, s'offrent ainsi au chimiste ; pour en trouver les solutions, d'une
façon précise, il faut qu'il opère ses dosages au sommet des montagnes, ou dans la nacelle des
aérostats.
La détermination de la quantité d'acide carbonique contenu dans l'air, à différentes altitudes, a été
déjà entreprise en 1873, par M. P. Truchot, au sommet du Puy-de-Dôme1 et du pic de Sancy. Ce
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Fig. 1 — Appareil de MM. Hervé-Mangon et Gaston Tissandier pour doser l'acide carbonique de l'air, tel qu'il était disposé A
bord du ballon le Zénith.
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Leur hauteur est de 0m,38, leur diamètre de 0m,03 ; tous deux sont fixés à une planchette de bois C,
qui permet de les manier commodément. Ces tubes sont remplis de pierre ponce lavée et calcinée,
imbibée d'une solution concentrée de potasse caustique, préalablement précipitée par le chlorure de
baryum, et parfaitement exempte d'acide carbonique.
L'air extérieur appelé à l'aide d'un aspirateur à retournement, mis en communication avec le tube E,
était prélevé à 6 mètres au-dessous de la nacelle, à l'extrémité d'un mince tuyau formé par des tubes
à gaz reliés à l'aide de caoutchouc au tube A. L'air extérieur traversait d'abord un tube en U,
représenté sur notre figure en B, et rempli de coton destiné à arrêter les parcelles de sable servant de
lest, qui eussent pu introduire de l'acide carbonique étranger à l'air, par l'apport de petits fragments
de carbonate de chaux. Il arrivait à la partie inférieure du premier tube à potasse, qu'il traversait de
bas en haut, et s'engageait de la même manière, dans le second tube. Eu circulant
dans ces deux tubes, l'air était absolument dépouillé de l'acide carbonique qu'il contenait. A la sortie,
il passait dans un flacon laveur D, qui est resté limpide pendant toute la durée des expériences.
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L'aspirateur, que nous n'avons pas représenté sur notre figure, contenait 22 litres d'eau additionnée
du tiers de son volume d'alcool qui avait pour but d'empêcher la congélation du liquide par le froid.
Sans cette précaution nous n'eussions pas réussi à exécuter nos expériences, car l'eau destinée à
humecter la surface de la boule de notre thermomètre mouillé, n'a pas tardé à se congeler sous
l'influence de - 4°
Notre première expérience a été commencée le 23 mars à 8 h. 45 m. du soir à l'altitude de 890
mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle a duré jusqu'à 10 h.7 m.
Dans cet espace de temps nous avons fait passer dans nos premiers tubes 110 litres d'air, en
retournant cinq fois l'aspirateur. L'aérostat est resté sensiblement sur l'horizontale ; sa hauteur n'a
varié que de 100 mètres environ.
Notre deuxième expérience a été faite le 24 mars, de 3 h. 35 et à 4 h. 50 du matin.
Pendant tout ce temps l'aérostat a plané à l'altitude de 1,000 mètres. La pression barométrique est
restée presque absolument constante.
Par suite de quelques dispositions à donner à notre appareil, nous n'avons fait passer dans nos
seconds tubes que 66 litres d'air.
Les tubes à potasse, après ces expériences qui se sont exécutées dans les conditions les plus
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La différence entre ces deux chiffres, est dans les limites de variation des expériences exécutées à
terre.
Ces résultats semblent indiquer que la proportion d'acide carbonique contenu dans l'air, décroît avec
l'altitude. Mais nous devons faire observer que pour obtenir des conclusions certaines, il est
indispensable de faire des dosages à des hauteurs plus considérables dans des ascensions exécutées
dans les hautes régions de l'atmosphère. Nous espérons pouvoir compléter prochainement nos
premières déterminations et fournir des faits positifs, sur les variations de la quantité d'acide
carbonique contenu dans l'air à différentes altitudes.
Nous ajouterons enfin que la méthode d'analyse, employée par nous à bord du Zénith, a été
précédemment étudiée à la surface du sol, et que nous avons déterminé par de nombreuses
opérations préparatoires les conditions du fonctionnement de l'appareil.
GASTON TISSANDIER.
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Dosage de l'acide carbonique atmosphérique. — Un de nos chimistes agronomes les plus distingués,
M. Reiset, a voulu déterminer d'une manière définitive la proportion d'acide carbonique contenu
normalement dans l'atmosphère. Il a employé comparativement trois appareils semblables dont l'un
est à poste fixe au bord de la mer dans un lieu où l'air peut être considéré comme étant à l'abri de
toute action de la part des animaux et des végétaux ; le second est mobile, disposé sur deux
voitures qu'on a installées successivement dans des localités très diverses, prairies, champs de blé
et de colza, forêts, et qu'on a mis en expérience dans toute les saisons; le troisième enfin est
installé en plein Paris.
En comparant pendant plusieurs années les résultats obtenus dans des conditions si diverses,
l'auteur est arrivé à des chiffres qu'on peut regarder comme certains.
Avant de les reproduire, il faut indiquer le principe de la méthode. Elle repose sur l'absorption de
l'acide carbonique par de l'eau de baryte. Un aspirateur détermine l'écoulement d'un volume connu
d'air qui passe d'abord sur de la ponce imprégnée d'acide sulfurique, puis dans des tubes à boules
analogues aux condenseurs de Liebig et qui renferme l'eau de baryte. L'acide carbonique se fixe
donc à l'état de carbonate barytique, mais l'auteur se garde bien de peser ce sel comme on l'a tenté
jusqu'ici, car cette opération offre de très grandes difficultés. En effet, le carbonate a la plus grande
tendance à s'appliquer contre les parois des vases de verre dans lesquels il se précipite et il est
extrêmement difficile de l'en séparer. D'un autre côté, quand on veut séparer le carbonate du
liquide où il s'est produit et qu'on jette, par conséquent, celui-ci sur un filtre, on reconnaît que le
papier s'imprègne de baryte, qu'il est ensuite impossible d'en retirer par lavage : la pesée est donc
trop forte. Pour tourner ces difficultés, ce que M Reiset dose ce n'est pas le carbonate de baryte
formé, c'est le baryte restant dans le liquide après la précipitation ; il a recours pour cela aux
procédés volumétriques et arrive à un degré d'extrême précision, qui atteint 1/100 000.
La conclusion d'un très grand nombre de mesures est que l'air ne renferme presque jamais plus de
3/100 000 de son volume en acide carbonique. Au milieu de la végétation la plus active, la
proportion n'est pas inférieure à 2.8/100 000; au milieu d'un troupeau de moutons on a trouvé
3.1/100 000 -Quant à la cause de cette uniformité, elle est, comme le pensait Gay-Lussac, et
Saussure avant lui, dans le brassage qui résulte de la grande mobilité de l'air.
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005 La Nature 1881 : Neuvième année, premier semestre : n. 392 à 417 p.46
005 Acide carbonique atmosphérique
http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.16/419/100/430/0/0
Acide carbonique atmosphérique. — Profitant d'un séjour à l'Observatoire du Pic-du-Midi, MM. Müntz
et Aubin ont procédé à diverses reprises au dosage de l'acide carbonique atmosphérique. Quatorze
mesures leur ont constamment donné de 2,7 à 5 dix-millièmes; c'est-à-dire ce que déjà avaient
trouvé M. Gaston Tissandier et M. Reiset. D'après ces résultats la proportion de l'acide carbonique
dans l'air serait sensiblement constante.
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Appareil, disposé au Muséum, pour l'étude de la végétation dans une atmosphère enrichie
d'acide carbonique. (D'après une photographie de M. A. (Londe.)
Les plantes prennent dans le sol par leurs racines les matières azotées (nitrates, sels ammoniacaux)
et les matières minérales (phosphates, sels de chaux, de pelasse et de magnésie, etc.) nécessaires à
leur développement; mais c'est dans l'air, par leurs feuilles, qu'elles puisent la majeure partie du
carbone, qui forme près de la moitié de leur poids total. Le carbone est saisi par les feuilles sous
forme d'acide carbonique; or, ce gaz n'existe dans l'air qu'en très faible proportion, puis qu’on n’en
trouve que 5 à 4 dix millièmes, c'est à- dire que dans 10 000 litres (l'air, il n'y aura que 5 à 4 litres
d'acide carbonique.
Qu'arriverait-il si, artificiellement augmentait la proportion de ce gaz, et qu'on plaçât des végétaux
dans cette atmosphère ainsi enrichie ? Quelles modifications de croissance, de composition y
éprouveraient-ils ? C'est pour ajouter quelques observations nouvelles à celles qui ont été faites déjà
par plusieurs physiologistes, notamment par l'illustre Théodore de Saussure et plus récemment par M.
Corenwinder, que nous avons tenté, M. Muguet et moi, les expériences dont je vais donner ici un
court résumé. Les plantes en expérience sont placées sous une cloche A, d'une capacité de 16 à 17
litres, posée sur une plaque de verre bien rodée et mastiquée pour éviter tout mélange d'air
extérieur. Le robinet D est lié à une pompe à mercure qui permet l'extraction d'échantillons de gaz, le
robinet C est destiné à l'introduction de l'eau d'arrosage, et B à celle de l'acide carbonique.
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Celui-ci est produit par l'attaque du marbre de l'allonge G par l'acide chlorhydrique du flacon F. Le gaz
dégagé se lave dans une dissolution de bicarbonate de soude placée en L, puis arrive dans le flacon
M, qui porte deux tubulures; l'une est munie du robinet O, qui permet de laisser sortir l'acide
carbonique quand on procède au lavage des appareils, de façon à obtenir de l'acide carbonique bien
pur. Quand le dégagement du gaz a été continué pendant une quinzaine de minutes, on ferme le
robinet O et on tourne le robinet R, qui est à trois voies, le gaz arrive par un caoutchouc jusqu'au
robinet Q, s'engage dans le tube qui le conduit au-dessus de l'huile de l'allonge G, il exerce une
pression sur le liquide qui affleurait à la marque Z; l'huile descend dans l'allonge et dans le flacon qui
la supporte, en déterminant l'écoulement de l'eau qui est placée au-dessous, par le robinet du flacon
inférieur.
Quand le mesureur E est rempli d'acide carbonique jusqu'à une division inférieure, on tourne les
robinets, de l'eau s'écoule du flacon placé sur les briques et figuré au second plan du dessin, l'eau
pousse l'huile dans le mesureur, celle-ci déplace l'acide carbonique, le refoule dans la cloche A.
Quand l'huile arrive jusqu'à la division Z, on met les robinets dans la position convenable pour qu'une
nouvelle quantité d'acide carbonique arrive de l'allonge dans le mesureur, celui-ci se remplit d'acide
carbonique, qu'on déplace de nouveau par les manœuvres que nous venons de décrire ; on conçoit
que l'on puisse ainsi introduire successivement dans la cloche A une quantité d'acide carbonique
exactement mesurée. On a soumis à l'influence de cette atmosphère enrichie d'acide carbonique des
plantes de différents âges, et toujours on a eu la précaution de mettre des plantes absolument
semblables à celles qui étaient sous la cloche à acide carbonique sous une autre cloche, de même
dimension que la précédente; en effet, il importait d'établir une comparaison cuire les plantes placées
dans des conditions identiques, sauf que les unes étaient dans de l'air enrichi d’acide carbonique,
tandis que les autres, placées également sous une cloche, ne recevaient que de l'air normal
constamment renouvelé.
Cette précaution n'était pas inutile, car les conditions de végétation, sous une cloche d'aussi faible
dimension où, pendant l'été, la température est très élevée, sont des plus fâcheuses; aussi ne peut-
on considérer les expériences que nous rapportons ici que comme de premiers essais qui nous
indiqueront les inconvénients à éviter dans une autre série d'expériences qui sera exécutée l'an
prochain. De très jeunes plantes : des haricots eu voie de germination, ou des colzas de très petites
dimensions, n'ont pas profilé de l'excès d'acide carbonique qui leur a été fourni : la faible proportion
de ce gaz contenue dans l'air était suffisante, et le poids de matière sèche formé s'est trouvé etc à
peu près le même sous l'une et l'autre cloche ; mais il n'en a plus été ainsi pour des tabacs qui ont
été repiqués après avoir été pesés : ceux qui étaient sous la cloche renfermant l'acide carbonique
étaient plus forts, plus charnus que les autres, mais en même temps plus trapus, plus rabougris, et
pour en savoir la raison, On démonta l'appareil, et on examina les feuilles au microscope. Tandis que
celles des tabacs qui étaient sous la cloche à air normal constamment renouvelé ne présentaient que
quelques grains d'amidon (huis les cellules à chlorophylle, on en trouvait une profusion extraordinaire
dans les feuilles des tabacs qui avaient reçu la forte dose d'acide carbonique. Habituellement l'amidon
chlorophyllien est en grains très fins; ceux-ci, au contraire, étaient volumineux comme ceux qu'on
rencontre dans les graines des céréales.
Beaucoup de botanistes professent que l'amidon est le produit direct de l'assimilation du carbone par
les végétaux ; il n'est pas absolument démontré qu'il en soit ainsi, et il est probable que l'hydrogène
et l'oxyde de carbone provenant de la décomposition simultanée de l'eau et de l'acide carbonique
dans les cellules à chlorophylle sous l'influence des rayons lumineux, forment plusieurs produits
motus des modifications successives que la matière organique élaborée arrive à l'état d'amidon ; quoi
qu'il en soit, cette matière trouve certainement son carbone dans l'acide carbonique aérien, et il est
naturel que sa formation soit activée par l'abondance de l'acide carbonique dans l'atmosphère.
Toutefois, habituellement l'amidon ne s'accumule pas dans les feuilles en proportions aussi énormes ;
il y reste en dépôt pendant peu de temps, se métamorphose en glycose, et devenu soluble, chemine
dans les tissus et va servir à l'accroissement de la plante en se métamorphosant en cellulose ; la
feuille est ainsi un laboratoire et un magasin qui écoule peu à peu la matière qu'elle élabore, mais qui
habituellement ne conserve pas en proportions considérables l'amidon qu’elle a produit. Eu général
ces accumulations d'amidon sont dues à un état maladif, engendré par diverses causes et notamment
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annales agronomiques, tome 1er, Page 172, 1875
008 La Nature 1882 : Dixième année, premier semestre : n. 444 à 469 p.395
008 L'acide carbonique de l'air. Recherches de MM. Müntz et Aubin
http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.18/399/100/432/0/0
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2° La teneur de l'air, en acide carbonique, varie t’elle entre des limites très écartées, ou se maintient
t’elle sensiblement constante?
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Fig 1. Dosage de l'acide carbonique de l'air exécuté par MM. Müntz et Aubin au sommet du Pic-du-Midi.
on fait le vide; T, tube préparé pour recevoir la potasse ; a, b, c, pinces. Immédiatement après
chaque remplissage, l'extrémité ouverte du tube est scellée à la lampe.
Dans ces conditions, les tubes peuvent se conserver indéfiniment exempts d'acide carbonique. Ces
tubes ont permis d'effectuer de prises d'air loin du laboratoire et de conserver ces prises jusqu'au
moment où l'analyse est possible. Ce procédé peut se comparer, à certains égards, à celui que
Regnault a employé pour effectuer ses prises. Mais il offre plus de difficultés, en ce sens qu'il faut
procéder sur place à la mesure de l'air employé, l'acide carbonique contenu dans cet air étant seul
emporté au laboratoire pour être extrait et déterminé en volume. Pour opérer une prise, on casse
l'une des extrémités du tube à ponce et on la met en rapport avec un canal permettant d'aller puiser
l'air, loin de l'observateur, et à 5 ou 6 mètres au-dessus du sol. L'autre bout est également coupé, et
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Dans la plaine de Vincennes, on a trouvé pour la moyenne de trente-cinq dosages 2.84 d'acide
carbonique pour 10 000 parties d'air, en volume. Dans la cour de la ferme de l'Institut agronomique,
la moyenne de douze dosages a été de 2,98 pour 10 000 parties d'air.
Dans Paris, au Conservatoire des Arts et Métiers, la moyenne de vingt-huit dosages a été de 3,19.
Mais, ici, on se trouvait dans un foyer de production intense d'acide carbonique.
Dans des expériences simultanées à Paris et à la ferme de l'Institut agronomique, on a trouvé pour la
première station une moyenne de 2,97 et pour la seconde, 2,77, par un par un temps très clair.
MM. Müntz et Aubin ont constaté que la proportion de l'acide carbonique est à son minimum lorsque
le ciel est clair et l'air agité ; elle est à son maximum par les temps couverts et calmes. Ils ont encore
remarqué qu'il se produit une légère augmentation pendant la nuit. Ainsi, dans Pair normal, le
minimum a été de 2,7 et le maximum de 3,17. Encore ce dentier chiffre est-il exceptionnel, et l'un
peut regarder les variations qui se produisent dans l'air, pris dans la plaine de Vincennes, comme
comprises entre 2,70 et 3. Ces chiffres confirment ceux de M. Reiset. Pour déterminer la proportion
de l'acide carbonique dans les régions élevées de l'atmosphère,
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MM. Müntz et Aubin se sont munis du matériel représenté par le dessin (fig. 1), et ont fait des prises
d'air dans les Pyrénées, sur le sommet du Pic-du-Midi, à 2877 mètres d'altitude. L'Observatoire,
construit sur ce sommet par M. le général de Nansouty et de M. l'ingénieur Vaussenat, offrait un abri
mis obligeamment à la disposition de ces observateurs. La moyenne de quatorze dosages a été de
2,86 pour 10 000 parties d'air. La moyenne de trois prises exécutées dans les vallées, au milieu d'une
végétation puissante, a été de 2,81.Tous les chiffres qui ont été obtenus, sont donc voisins de ceux
trouvés dans les parties inférieures de l'atmosphère, tant par MM. Müntz et Aubin que par M. Reset et
M. Schulze, dans des stations très variées. Ces observations vérifient celles de M. Reiset et confirment
la théorie de M. Schlœsing sur l'échange de l'acide carbonique entre l'air et les mers, ces dernières
faisant fonction de régulateur. En effet, les mers sont des réservoirs immenses de bicarbonates qui
peuvent, suivant que la tension de l'acide carbonique augmente ou diminue dans l'air, absorber ou
céder une partie de leur acide carbonique et rétablir ainsi l'équilibre quand il est rompu par le fait de
la végétation ou de la combustion des matières organiques à la surface du globe. En résumé, ces
recherches montrent que l'acide carbonique est répandu d'une manière uniforme dans l'atmosphère
et que sa proportion ne subit, sous l'influence de l'altitude et de la direction des courants, que des
variations peu considérables.
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En estimant le diamètre polaire de la terre à 7899 milles, le diamètre équatorial à 7925,5 milles, la
hauteur de l'atmosphère homogène à 26214 pieds (environ 5 milles), le cubage de l'atmosphère
indique 591 647 337 milles ou en nombre cubes,
rond 592 000 000 de milles cubes. Si l'on estime la quantité d'acide carbonique de l'atmosphère à 4
volumes dans 10 000, le volume total de l'acide carbonique est 236 800 milles cubes, et son poids
4287 billions de livres ou 1 913 685 908 480 000 kilogrammes. Ces nombres diffèrent
considérablement de ceux donnés par MM. Dumas et Boussingault et de ceux de la chimie de Roscoe
et Schorlemmer. Les premiers de ces nombres sont qu'environ 40 p. 100 et les seconds de 33 p. 100
trop élevés. De récentes expériences ont démontré que la proportion de l'acide carbonique de l'air
n'atteint pas 4 volumes pour 10000. Si l'on prend la moyenne des nombres donnés par Fittbogen et
Hasselbarth (3,4 volumes par 10 000), par Farsky (3,4 volumes) et par Reiset (2,942 volumes), on
trouve que le poids approximatif de l'acide carbonique est de 1545 billions de kilogrammes. On estime
la quantité totale de charbon pendant ces trois dernières années à 280 000 000 tonnes. En comptant
75 p. 100 de carbone, et 10 p. 100 de carbone dans les cendres, 180 000 000 de tonnes de carbone
sont annuellement converties en acide carbonique, ce qui correspond chaque jour à 1 800 000 de
tonnes ou environ à 1 800 000 000 kilogrammes.
Si 1'on compte qu'un tiers de cette quantité résulte de la combustion du bois, de la tourbe, des
huiles, etc., le total du carbone brûlé chaque jour s'élève à 2 400 000 000 kilogrammes. La population
du monde s'élève à 1500 000 000 individus qui produisent 1 kilogramme d'acide carbonique par 24
heures. En attribuant aux animaux inférieurs la production d'une quantité d'acide carbonique double
de celle qui provient de l'homme, la quantité totale d'acide carbonique produite chaque jour est de
4500000000 kilogrammes. La quantité résultant de la mort des animaux et de la destruction lente des
matières végétales peut être considérée comme égale à celle qui provient de la respiration humaine,
et la quantité qui s'échappe des sources souterraines peut être évaluée à cinq fois celle qui provient
de toutes les autres sources; ce qui donne 40 000 000 000 kilogrammes par jour. En additionnant
toutes ces quantités, on constate que la quantité d'anhydride carbonique déversée chaque jour dans
l'atmosphère est d'au moins 50 000 000 000 kilogrammes; d'où il résulte que si des influences
compensatrices n'agissaient pas, la quantité d'acide carbonique l'atmosphère serait doublée en cent
jours environ.
Les causes qui dépouillent l'air atmosphérique de l'acide carbonique qu'il renferme sont : la fixation
de cet acide carbonique par les plantes, par les zoophytes, et par les actions chimiques inorganiques.
Dons le premier cas, l'oxygène seul revient à l'atmosphère, dans les deux autres cas l'acide
carbonique est entièrement fixé. La surface terrestre totale est de 57 600 000 milles carrés
(Saunders). 8200 000 milles de cette surface appartiennent aux régions arctiques et antarctiques; il
reste donc 49 400 000 milles où la végétation se manifeste. Une partie considérable de cette surface
est occupée par des montagnes stériles, par des villes, par des rivières. En estimant la surface des
feuilles à 50 p. 100 de la surface couverte de végétaux, il résulte que 24 700 000 milles carrés ou
63973000000000 mètres de feuilles agissent pour enlever l'anhydride carbonique à l'atmosphère.
Puisque chaque mètre carré de feuilles décompose par heure environ 1 litre d'anhydride carbonique,
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011 La Nature 1885 : Treizième année, premier semestre : n. 601 à 626 p.383
011 L'acide carbonique à Londres
Texte traité par reconnaissance optique de caractères (OCR)
http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.24/387/100/432/0/0
Une source d'acide carbonique. — il a plus de six mois, on poursuivait un forage à Similis, près de
Gotha; cm était arrivé à la profondeur de 188 mètres; un fait bien curieux se produisit tout à coup; la
sonde fut projetée en l'air et l'on vit jaillir avec une très forte pression un jet d'eau chargé de gaz
acide carbonique.
Pendant vingt-quatre heures on ne put reprendre le travail, mais au bout de ce temps l'éruption, qui
était causée par de l’acide carbonique, se calma suffisamment pour permettre de poursuivre le
soudage. A peine était-on descendu 6 mètres plus, bas, que le gaz jaillissait avec une nouvelle
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L'acide carbonique de l'air. — M. Janssen présente une Note de M. Maurice de Thierry sur la diffusion
de l'acide carbonique dans l'atmosphère. D'après certaines opinions, l'acide carbonique serait en
quelque sorte localisé dans les couches inférieures de l'atmosphère, où semble pouvoir le retenir sa
densité élevée. M. Maurice de Thierry s'est transporté au Mont-Blanc et y a effectué des dosages
d'acide carbonique. A Chamonix, à une altitude de 1050 mètres, il a dosé environ 20 litres d'acide
carbonique pour 100 mètres cubes d'air et aux Grands-Mulets, à une altitude de 3030 mètres, il a
trouvé à peu près la même quantité. A Paris, au ras du sol, la quantité d'acide carbonique était ce
jour-là 32,1 litres. M. Maurice de Thierry observe que les résultats obtenus au Mont-Blanc sont à l'abri
de toute cause d'altération provenant du voisinage des usines: la faible différence observée en ce
lieu, correspondant à une variation d'altitude de 2000 mètres, semble indiquer une diffusion
homogène.
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L'acide carbonique et les plantes; - M. Maquenne a entrepris des expériences relatives à la suspension
des phénomènes de décomposition de l'acide carbonique par les parties vertes des plantes. En même
temps que la lumière décroit, l'activité chlorophyllienne, décroît de telle sorte qu'il arrive un moment
où il y a équilibre entre cette action et l'émission d'acide carbonique. A ce moment, la plante paraît ne
plus décomposer l'acide carbonique atmosphérique. Tel est le cas de l’aspidistra, plante
d'appartement bien connue pour un certain éclairage.
L'acide carbonique fertilisant. — La Nature parlait récemment de la ferme annexe de l'usine. Est-ce là
qu'on obtiendra les plus forts rendements? En Allemagne, M. Riedel annonce dans Stahl und Eisen
qu'il vient de se servir des gaz brûlés de moteurs à gaz alimentés par des gaz de hauts fourneaux
pour irriguer des champs et leur apporter de l'acide carbonique en excès. Les premiers essais
pratiqués dans une serre avec des gaz dilués à 0,50 pour 100 arrivant dans l'atmosphère donnèrent
des résultats inattendus : récolte de tomates près de 3 fois, de concombres près de 2 fois plus
considérable que pour les lots témoins. Les cultures en plein air sur un terrain traversé de conduites
perforées amenant les gaz ne furent pas moins favorables. L'auteur a calculé qu'un haut fourneau
donnant par jour 1000 tonnes de fer suffirait à traiter par ses gaz de combustion une récolte de 4000
tonnes de pommes de terre.
M. Lebrasseur qui vient de donner au Temps une étude sur les travaux de Riedel y voit le germe
d'une technique agricole nouvelle et une possibilité de régénération partielle du charbon brûlé, sous
forme de légumes, de grains et de fourrages.
« J'estime, dit-il, sans faire du roman scientifique, qu'un jour doit venir où, au lieu d'évacuer aussi
haut que possible en l'air les gaz de combustion dits « gaz perdus », ou les enverra sur les champs
environnants, afin de les fertiliser et d'augmenter leurs rendements. Je demande instamment que des
hauts fourneaux et des stations centrales électriques environnés de cultures s'intéressent à cette
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L'assimilation du gaz carbonique par les plantes vertes. — Les feuilles Cueillies au soleil donnent à la
distillation des corps à fonction aldéhydique : un tel fait est dû à la fonction chlorophyllienne, .et la
présence entrevue de l'aldéhyde formique avait amené Bayer et Berthelot à émettre l'hypothèse bien
connue sur la synthèse des sucres par les feuilles vertes. Les analyses de M. Mazé ont porté sur le
chêne; le marronnier, le tilleul, le peuplier, la vigne; le haricot, le chou, etc. Elles n'ont lamais signalé
la moindre trace d'aldéhyde formique, mais bien l'alcool éthylique, l'aldéhyde acétique, et l'acide
nitreux, par contre le haricot et le maïs renferment, par très beau temps, l’acétylméthylcarbinol; le
sureau, l'acide cyanhydrique libre et l'aldéhyde glycolique; le peuplier, l’aldéhyde lactique. Ces
derniers corps se ferment par assimilation de l'acide carbonique, ils varient avec les espèces
végétales, comme les composés de toute fermentation avec les espèces microbiennes, et comme eux
évoluent simultanément vers la synthèse des sucres, des matières grasses ou azotées et des noyaux
aromatiques.
Cette opinion pessimiste de Claassen est fort discutée : E. Reinau y répond que l'état peut bien
contribuer aux dépenses d'installation des canalisations, comme il le fait, pour des raisons d'hygiène,
lorsqu'il s'agit de l'épandage des eaux d'égout.
Bornemann admet qu'actuellement, cette technique ne peut être appliquée qu'aux potagers et aux
jardins, mais il trouve que le chiffre de 100 tonnes de CO2 nécessaires peur gazéifier 1 hectare cité
par Claassen est certainement trop grand et il conserve bon espoir en la valeur économique du
procédé.
A. Rippel soutient que la distribution d'acide carbonique est sans grande valeur, puisqu'elle n'agit que
quand on enrichit le terrain en azote, phosphore, potassium et eau, et il pense qu'elle ne sera
intéressante qu'après qu'on aura atteint l'optimum de ces divers corps, résultat encore fort éloigné.
Ces discussions statistiques, théoriques ou économiques n'arrêtent pas les essais qui se poursuivent
un peu partout, tant au laboratoire que sur 'les champs d'expériences. V. Riedel, à Horst, obtient des
hauts fourneaux des gaz d'une pureté suffisante. L'établissement des tuyaux de distribution n'a pas
présenté plus de difficultés que celui de tuyaux de drainage ou d'irrigation. Le champ expérimental de
Horst a 50 hectares et a été équipé industriellement. Il suffit par hectare de 400 m. de tuyaux de
distribution en ciment de 10 cm de diamètre, faciles à entretenir en état:
Bornemann assure, qu'il résulte de ses expériences qu'un terrain bien fumé et bien travaillé fournit
plus de CO2 que le même terrain non préparé; en y ajoutant une distribution tubulaire de gaz
carbonique, on augmente la surproduction, qu'il s'agisse de pois, d'avoine d'orge, de pommes de
terre, de Choux-raves; pour l'oignon, on obtient 910 pour 100 d'augmentation.
Pfeiffer ayant obtenu, par culture en pots, des résultats négatifs, Bornemann a fait l'expérience
suivante : 3 pots sont exposés, le premier à de l'air enrichi en CO2, le deuxième à de l'air normal, le
troisième à de l'air appauvri en CO2. Dans le premier, les plantes croissent rapidement, accumulent
précocement des hydrates de carbone, fleurissent abondamment et développent peu de racines.
Dans le troisième, il n'y a ni accumulation de matériaux de réserve, ni fleurs, ni lignification de la tige;
les feuilles, plus grandes, sont fragiles, les racines sont nombreuses et très développées. Le deuxième
a des caractères intermédiaires. Bornemann attribue ces différences au rapport nutritif différent de
l'azote et du carbone.
Il soutient donc que la croissance des plantes est activée par l'abondance de l'acide carbonique, que
celui-ci provienne de la décomposition du fumier (carbonication biologique) ou d'une distribution de
gaz (carbonication abiologique industrielle).
Lemmermann et ses collaborateurs n'ont jamais observé, dans leurs expériences en pots, une plus
forte production perceptible de CO2 par les pots fumés que par les pots non fumés. Dans le meilleur
des cas, ils notèrent une production journalière de 378 g de CO2 rapportée à l'ha, au lieu des 9 kg
que devrait produire théoriquement une fumure de 400 qx, en supposant, pour la première année,
une décomposition de 25 pour 100. En plein champ, les choses se passent autrement et il n'est pas
possible de déterminer avec certitude la quantité de CO2 libérée du fumier ou de l'engrais vert
enterré.
La diffusion de CO2 dans l'air est très lente, et il n'a pas été démontré combien l'alimentation
carbonique végétale en utilise.
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1916 Avoine + 15 à 20
1917 Moutarde blanche + 18
Carotte -4
1918 Lupins bleus +14
Haricots de jardin +6
Salade - 31
1919 Tabac +5
Mais +7
Moutarde blanche - 25
Tomates - 25
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Action de l'acide carbonique de l'air et du sol sur la croissance des plantes. — La Nature a déjà parlé
des essais faits en Allemagne pour utiliser l'acide carbonique des cokeries et des hauts fourneaux
dans les cultures, afin d'augmenter leur rendement. Les résultats ont été des plus heureux et ont
confirmé ce qu'on savait déjà, que l'atmosphère libre contient beaucoup moins d'acide carbonique
que l'optimum utile aux végétaux. Depuis les premières expériences, Reinau a même imaginé un
distributeur spécial de gaz, dit « Oco », que des centaines de jardiniers utilisent aujourd'hui dans
leurs serres, avec profit. La Revue internationale de renseignements agricoles rend compte des
récentes études de Reinau, parues dans Die Technik in der Landwirtschaft, au cours desquelles il a
cherché la part de l'acide carbonique de l'air et celle de l'acide du sol dans la composition de
l'atmosphère entourant les parties vertes des plantes ,qui l'assimilent à la lumière. Il a constaté des
variations considérables de la teneur en CO2 de l'atmosphère près du sol, en rapport avec la distance
à la terre, les saisons, la luminosité, le vent, la température. Ainsi, dans un champ d'avoine, au
niveau des épis, par temps ensoleillé et sans vent, on trouva au lever du jour 21,6 dix-millièmes, au
lieu de 3 dans l'air normal et par contre seulement 2,9 à midi. Le sol dégage, en effet, pendant toute
la période de végétation, des quantités énormes de CO2 que Reinau évalue à 1 gr. (soit un peu plus
d'un demi-litre) par mètre carré et par heure. Cet acide provient de l'activité des microorganismes du
sol et son dégagement varie avec l'état du sol, les fumures, les façons culturales, etc. Le fait
important mis en lumière par Reinau est que le sol constitue une source véritable; la plus importante
même, de CO2 nécessaire aux plantes de culture.
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Présence de l'eau et du gaz carbonique dans la stratosphère.- Grâce au matériel qu'ils ont inventé,
MM. LEPAPE et COLANGE continuent de saper toutes les croyances relatives à la composition de la
stratosphère. Ils démontrent que la tension de la vapeur d'eau aux altitudes comprises entre 9 et 16
km est de 0,1 à 0,4 mm de mercure, infiniment supérieure à celle de saturation. La proportion de gaz
carbonique est là aussi supérieure à celle observée au sol. Si ces chiffres peuvent expliquer
l'isothermie de la stratosphère et le réchauffement de la très haute atmosphère, ils posent toutefois la
question de l'origine, peut-être extraterrestre, d'une partie de l'eau et du gaz carbonique contenus
dans l’air.
Dosage du gaz carbonique. — M. Lassieur montre qu'il est possible de doser rapidement et avec
précision le gaz carbonique dans une atmosphère en mesurant les variations de la, conductibilité
électrique d'un volume déterminé d'eau de baryte titrée, avant et après agitation avec une quantité
connue de gaz à étudier. L'auteur expose les possibilités d'application de cette méthode au dosage du
carbone dans les produits sidérurgiques et du gaz carbonique dans l'air. Une détermination peut être
réalisée en 5 minutes.
Quelques perles
Les « perles » suivantes détonnent avec la doxa officielle
Acide carbonique atmosphérique. — Comme conclusion d’un magistral travail, où le philosophe tient
une place égale à celle du chimiste, M. Dumas demande que les diverses missions qui vont être
envoyées pour observer le passage de Vénus, attachent une grande attention au dosage de l’acide
carbonique de l’atmosphère. Il faut qu’enfin nous ayons à léguer à la postérité des nombres précis à
cet égard, permettant de reconnaître ultérieurement les modifications qui pourront intervenir; il faut
aussi que nous commencions une série de mesures destinées à préciser les causes générales de
variation que peut éprouver, suivant les saisons ou d'autres causes, la proportion dont il s'agit.
[..]
d'où il résulte que si des influences compensatrices n'agissaient pas, la quantité d'acide carbonique
l'atmosphère serait doublée en cent jours environ.
[..]
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Action de l'acide carbonique de l'air et du sol sur la croissance des plantes. — La Nature a déjà parlé
des essais faits en Allemagne pour utiliser l'acide carbonique des cokeries et des hauts fourneaux
dans les cultures, afin d'augmenter leur rendement. Les résultats ont été des plus heureux et ont
confirmé ce qu'on savait déjà, que l'atmosphère libre contient beaucoup moins d'acide carbonique
que l'optimum utile aux végétaux.
[..]
Le sol dégage, en effet, pendant toute la période de végétation, des quantités énormes de CO2 que
Reinau évalue à 1 gr. (soit un peu plus d'un demi-litre) par mètre carré et par heure. Cet acide
provient de l'activité des microorganismes du sol et son dégagement varie avec l'état du sol, les
fumures, les façons culturales, etc. Le fait important mis en lumière par Reinau est que le sol
constitue une source véritable; la plus importante même, de CO2 nécessaire aux plantes de culture.
Note spéciale
La théorie de l’effet de serre imputable au dioxyde de carbone provient probablement des travaux du
Suédois Svante Arrhenius (19/02/1859- 2/10/1927) prix Nobel de chimie en 1903.
[..]
Une variation très faible de la teneur en acide carbonique peut donc donner lieu à une variation de
plusieurs degrés de température.
[..]
Une reproduction de l’article du Philosophical Magazine and Journal of Science Series 5, Volume 41,
April 1896, pages 237-276 (En Anglais) se trouve ici :
https://www.rsc.org/images/Arrhenius1896_tcm18-173546.pdf
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La Nature 1913 : Quarante et unième année, La Nature 1925 : Cinquante troisième année,
premier semestre : n. 2063-2088 p.414 deuxième semestre : n. 2674-2699 p.2x143
Effet des injections d'acide carbonique Acide carbonique : recherche des fuites
http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.84/4 http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.109/
18/100/663/0/0 594/100/663/0/0
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Faites-vous votre propre opinion. Ci-dessous deux réflexions pour étayer (ou non)
votre démarche.
« Les foules n’ont jamais eu soif de vérités. Devant les évidences qui leur déplaisent, elles se
détournent, préférant déifier l’erreur, si l’erreur les séduit. Qui sait les illusionner est aisément leur
maître ; qui tente de les désillusionner est toujours leur victime. »
Extrait de Gustave Le Bon, Psychologie des foules (1895).
Deuxième partie : Les opinions et les croyances des foules Chapitre II Facteurs immédiats des opinions des foules § 2. − Les
illusions
Lorsqu'une affirmation a été suffisamment répétée, et qu'il y a unanimité dans la répétition, comme
cela est arrivé pour certaines entreprises financières célèbres assez riches pour acheter tous les
concours, il se forme ce qu'on appelle un courant d'opinion et le puissant mécanisme de la contagion
intervient. Dans les foules, les idées, les sentiments, les émotions, les croyances possèdent un
pouvoir contagieux aussi intense que celui des microbes.
Deuxième partie : Gustave Le Bon, Psychologie des foules (1895) Livre II : les opinions et les croyances des foules
Chapitre III Les meneurs des foules et leurs moyens de persuasion
§ 2. Les moyens d'action des meneurs : l'affirmation, la répétition, la contagion
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