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L’adversaire, ou le récit de l’innommmable

Mon travail s’est fixé un objectif assez modeste: développer une réflexion, d’après la

lecture de L’Adversaire, sur les enjeux auxquels fait face le roman français au

tornant du XX siècle. Paru en 2000, le livre d’Emmanuel Carrère me semble, en

effet, intégrer quelques-unes de problématiques qui hantent le roman contemporain,

et, d´ailleurs, une bonne partie de la narrative française depuis, au moins, la moitié

du siècle précédent, à savoir, celle qui met en question la validité de l’ancienne

division des genres, puis, celle du “je” et, dans ce cas, du statut du auteur-narrateur

face à l’histoire de Jean-Claude Romand. À l’aune des travaux de Dominique Viart,

Bruno Mercier ou encore d´autres spécialistes du roman contemporain, on vise

d’abord à mettre L'Adversaire en rapport de son temps et de son héritage, qui, celui-

ci, me semble se trouver dans certains des postulats du Nouveau Roman. Ensuite,

on s’arretera sur les circonstances particulières qui sont à l’origine du récit, ainsi que

sur les difficultés éprouvées par le narrateur vis-à-vis de cette histoire atroce. Il m’a

paru à ce point intéressant d’apporter le témoin du journaliste qui, auprès de

Carrère, sur les rangs de la salle d'audience, couvrait l’affaire pour un journal

parisien. Cela doit nous permettre, je le pense, de reconstituer le parcours de Jean-

Claude Romand jusqu´au jour des meurtres, bien sûr, mais aussi d'une vie dont on

peine à trancher le vrai du faux, ce qui relève de la folie de ce qui est l´ignominie la

plus abjecte. On veut montrer, après, les diverses stratégies qu’emploie l’auteur vis-
à-vis de cette histoire.; la façon dont il se dérobe, en broyant les pistes, d’emettre

une opinion arrêtée, et ce que cela signifie. Il s’agira, en fin de compte, de proposer

une interprétation.

Concernant la bibliographie. Après avoir lu attentivement L´Adversaire, j´ai pris La

littérature française au présent: héritage, modernité, mutations de Dominique Viart,

dont le chapitre liminaire m´a paru être une assez bonne introduction au sujet de ce

travail. Afin d´étayer mon argumentaire à propos du Nouveau roman j´ai eu aussi

recours à l´édition chez Bordas Le Nouveau Roman aux soins de Françoise Baqué.

Par ailleurs je me suis servi dans le site électronique Openedition books de certains

articles qui m´ont aidé à soutenir mon point de vue, dont Le sens du récit (Pour une

approche esthétique de la narrative contemporaine) ; de même que dans Fabula, où

j´ai trouvé quelques articles en ligne d´accès libre.

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