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INTRODUCTION
La productivité toujours croissante est devenue actuellement l'un des objectifs prioritaires et
majeurs de la quasi-totalité des entreprises électromécaniques modernes. La concurrence entre
ces dernières conduit à de critères de production et/ou de fabrication, bien que sophistiqués dans
la plupart des cas, de plus en plus accessibles et maîtrisables par le technicien électromécanique.
L'on a vu ainsi, ces 3 dernières décennies, la révision, la réparation et le dépannage laissant place
à des nouvelles techniques basées en majorité essentiellement sur la prévention des pannes afin
d'éviter le plus que possible l'indisponibilité de l'équipement industriel qui proviendrait d'une
quelconque panne accidentelle ou due à l'atteinte de la durée de vie théorique fixée par le
constructeur.
Sans pouvoir définir déjà à ce stade un tout nouveau et récent concept qu'est la
maintenance mécanique, celle-ci, qui a souvent joué le rôle curatif dont l'unique objectif était de
réduire de manière drastique la durée d'immobilisation des machines, est devenue la technique à
laquelle recourt toute entreprise moderne qui voudrait faire face à la concurrence industrielle. En
effet, cette maintenance curative était axée sur le court terme et ne résolvait en rien les problèmes
liés aux dégradations inévitables du matériel.
Comme nous le verrons dans le premier chapitre de ce mémoire de fin d'études d'ingénieur
industriel électromécanicien, la maintenance mécanique utilise plusieurs techniques modernes qui
permettent d'anticiper et/ou de prédire les pannes afin de pouvoir intervenir avant que ne cesse de
fonctionner l'équipement industriel. Pour concrétiser notre démarche, nous avons proposé à
l'atelier de chaudronnerie des usines de SHITURU à Likasi (Province de KATANGA -
République Démocratique du Congo) d'appliquer l'une des techniques de maintenance
préventive conditionnelle à savoir l'analyse spectrographique de l'huile de lubrification pour
pouvoir assurer le bon fonctionnement de la PLIEUSE LVD 100 et de prolonger le plus possible la
durée de vie de celle-ci.
En effet, selon les dimensions des particules étrangères présentes dans l'huile de
lubrification, les normes permettent de déterminer l'état de dégradation d'un composant donné de
l'équipement industriel. Le technicien de maintenance pourrait ainsi, de manière tout à fait
préventive, décider, avant qu'une panne quelconque ne soit intervenue, de réparer ou de
remplacer l'organe concerné en fonction de son état de santé mécanique [xx] [xx].
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I. MAINTENACE DANS L'EXPLOITATION INDUSTRIELLE
La maintenance industrielle consiste fondamentalement à maintenir en état de bon
fonctionnement l'OUTIL DE PRODUCTION par un ensemble d’opérations d’entretien, de
réparation et de dépannage. En plus de ces différentes opérations, l'on assure une surveillance
continue ou interrompue selon le cas des principaux organes vitaux du système industriel.
2) Défaillance ; altération ou cessation de l’aptitude d’un bien à remplir une fonction requise.
Les défaillances peuvent être qualifiées et classées de différentes manières en fonction des
causes, des conséquences.
3) Bien : c’est un matériel produit conçu pour assurer une fonction donnée, il peut être un bien
d’équipement, un bien intermédiaire ou de consommation.
4) Taux de défaillance : c’est une probabilité de défaillance dont l’allure de la courbe est en
baignoire.
5) Panne : état d’une entité inapte à accomplir une fonction requise dans des conditions
données d’utilisation
6) Anomalie : déviation par rapport à ce qui est attendu, elle justifie toujours une investigation
qui peut déboucher sur la constatation d’une non-conformité ou un défaut.
7) Inspection : activité de surveillance s’exerçant dans le cadre d’une mission définie, elle
n’est pas obligatoirement liée à la comparaison avec des données préétablies. Pour la
maintenance, cette activité peut s’exercer au moyen de rondes
8) Contrôle : vérification de la conformité à des données préétablies suivie d’un jugement.
a. Une activité d’information
b. Inclure une décision : acceptation, rejet, ajournement
c. Déboucher sur des actions correctives
9) Visite de maintenance : opération de maintenance, prévention consistant en un examen de
taille prédéterminée (visite générale) ou partie (visite limitée) des différents éléments du
bien et pouvant impliquer des opérations de maintenance de premier niveau.
10) Détection : action de déceler au moyen d’une surveillance accrue continue ou non,
l’apparition d’une défaillance ou l’existence d’un élément défaillant.
11) Localisation : action conduisant à la recherche précisément des éléments par lesquels la
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défaillance se manifeste
12) Diagnostic : permet de confirmer, compléter ou de modifier les hypothèses faites sur
l’origine et la cause des défaillances et de préciser les opérations de maintenance
correctives nécessaires
13) Réparation : intervention définitive et limitée de maintenance corrective
14) Dépannage : action sur un bien en panne en vue de le remettre en état de fonctionnement,
au moins provisoirement
15) Révision : ensemble des actions, d’examens, de contrôle et des interventions effectuées
en vue d’assurer le bien contre toute défaillance majeure ou critique pendant un temps ou
un nombre d’unité d’usage donné, une révision est une opération e maintenance préventive
ou correcte selon qu’elle est déclenchée par une échéance ou la mesure d’une usure ou
par une défaillance.
16) Rénovation : inspection compète de tous les organes repris, remplacement des pièces
bonnes.
17) Durabilité (espérance de vie d’un bien) la durée de vie ou durée de fonctionnement
potentielle d’un bien pour la fonction qui lui a été assignée dans des conditions d’utilisation
et de maintenance données.
18) Fiabilité : aptitude d’un bien à accomplir une fonction dans la conditions données pendant
un temps donné c'est-à-dire la caractéristique d’un bien exprimé par la probabilité qu’il
accomplisse une fonction dans des conditions données pendant un temps donné.
19) Maintenabilité : dans des conditions données d’utilisation pour lesquelles il a été conçu,
aptitude d’un bien à être maintenu ou rétabli dans l’état pour lequel il peut accomplir une
fonction requise lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données avec
les procédures et des moyens prescrits. Ce qui englobe des notions très diverses telles que
les moyens en personnel et matériel.
20) Disponibilité : aptitude d’un bien sous les aspects combinés de la fiabilité, maintenabilité et
de l’organisation de la maintenance ; à être en état d’accomplir une fonction requise dans
des conditions de temps déterminées. Ce qui se rapporte à un instant donné ou à un
intervalle de temps donné.
21) Historique : c’est un document d’un service de maintenance. Il existe un seul document par
système, sur ce document sont consignés tous les événements que le système a connu :
date de mise en route, interventions de tous les ordres, modification, etc. Le document est
en quelque sorte le carnet de santé de la machine en isolement. Ce document permet de
déterminer la politique de maintenance adaptée à ce système. Il est exporté dans une
étude globale avec par exemple tous les autres historiques de la zone, le responsable
pourra organiser la maintenance du secteur. Sans un document historique fidele et
~3~
rigoureusement renseigné, la mise en place d’une maintenance préventive s’avère
impossible
I.4. Définitions
Que recouvre le terme « maintenance » et quels sont les paramètres choisis comme outils
d’optimisation de sa gestion ?
1.4.1. MAINTENANCE
La maintenance est définie dans la norme NF EN 13306 comme étant : «l’ensemble
de toutes les actions techniques, administratives et de gestion, durant le cycle de vie d’un
bien, destinées à le maintenir ou le rétablir dans un état dans lequel il peut accomplir une
fonction requise».
■ Par «ensemble des toutes les actions», elle nous précise que la maintenance ne se limite pas
aux seules interventions d’entretien, mais se doit d’englober aussi toutes les opérations de
conduite et de surveillance pendant la marche. Par extension, les opérations de gestion des
pièces de rechange, du personnel et des interventions font elles aussi partie de la maintenance.
~4~
■ L’autre point primordial est donné par l’expression «état dans lequel il peut accomplir une
fonction requise». Cela implique que, pour chaque machine ou groupe de machines dans un
ensemble complexe, on ait clairement identifié les points suivants :
1.4.2. DÉFAILLANCES
Il ne suffit pas de s’intéresser aux conséquences d’un défaut mécanique de fonctionnement
mais il faut aussi s'attaquer à sa cause.
défaillance, évolue souvent suivant une courbe en «baignoire» (FIGURE 1.1) principalement
pour les équipements électromécaniques. On remarque que cette courbe est la somme des taux
de défaillances précoces, aléatoires et d’usure. Elle comporte trois périodes caractérisées par
l’évolution du taux de défaillance.
EXEMPLE : pour un moteur Diesel industriel, on considère que la jeunesse couvre un à deux ans,
tandis que la maturité varie de 10 à 15 ans.
La FIGURE 1.2 donne l’architecture des différents temps dont voici quelques
définitions :
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FIGURE 1.2 - Définition des temps
Pour faciliter la gestion des temps, on peut aussi avoir l’approche suivante : La
disponibilité d’un appareil est déterminée par le rapport entre le temps moyen de bon
fonctionnement (MTBF) et le temps moyen nécessaire aux opérations de maintenance
(MTTR).
Cette approche, très prisée par les Anglo-Saxons, nécessite la définition de nouveaux
temps :
- le MTBF (mean time beetween failure, moyenne des temps de bon fonctionnement)
caractérise la fiabilité du matériel dans les conditions prescrites d’utilisation;
- le MTTR (mean time to repair, moyenne des temps des tâches de réparation) caractérise la
maintenabilité du matériel ;
- le MTBO (mean time beetween overhaul ).
Le MTBF est généralement déterminé par une loi de fiabilité issue du calcul statistique,
mais peut aussi faire appel à l’expérience obtenue lors des premiers mois de fonctionnement
d’une machine. Le MTTR dépend essentiellement de la conception de la machine, mais doit être
aussi exprimé à partir de données de départ précises telles que le nombre et la qualification du
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personnel, l’application de procédures adaptées et la disponibilité de l’approvisionnement prescrit.
La FIGURE 1.3 montre un moteur Diesel industriel récent, conçu pour des MTTR réduits. On
constate que les éléments nécessitant le plus d’interventions de maintenance (filtres,
échangeurs, pompes de circulation) sont regroupés à une extrémité du moteur et d’un accès
facile tandis que chaque cylindre est traité comme un module comprenant collecteurs, culasse,
chemise, piston, bielle.
Ce type de conception permet une réduction des MTTR dans un rapport de 4 comparé aux
moteurs de la génération précédente. Le MTBO n’a de sens que lors de l’application de la
maintenance systématique.
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- niveau 5 : rénovation, reconstruction, modifications importantes faisant appel à une main-
d'œuvre qualifiée.
IV - DEFINITIONS.
MAINTENANCE :
Ensemble des activités destinées à maintenir, à rétablir un bien dans un état ou
dans des conditions
données de sûreté de fonctionnement, pour accomplir une fonction requise.
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MAINTENANCE CORRECTIVE :
MAINTENANCE PRÉVENTIVE :
Les remplacements des pièces et des fluides ont lieu quel que soit leur état de
dégradation, et de façon périodique.
MAINTENANCE PRÉVISIONNELLE :
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Maintenance préventive subordonnée à l'analyse de l'évolution de paramètres
significatifs de la dégradation du bien, permettant de retarder et de planifier les
interventions. Elle est parfois improprement appelée maintenance prédictive.
a) Définition
L’un des outils de la maintenance corrective doit permettre une identification fiable du
défaut de fonctionnement, ce qui permettra de réduire le MTTR en intervenant uniquement sur le
ou les organes concernés. L’intervention «au hasard» sur les organes est à proscrire.
Le principe de la méthode consiste à faire une analyse arborescente des causes à partir du
symptôme. La capacité d’identification d’un défaut par un opérateur de machine ou un agent de
maintenance est liée à deux facteurs principaux :
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EXEMPLE : pour illustrer la méthode de la maintenance corrective, prenons le cas d’un opérateur
assurant le suivi du fonctionnement d’un moteur industriel Diesel lent, deux temps, de grande
puissance (40 à 50 MW), utilisé dans une centrale de production d’énergie électrique. Le moteur
étant instrumenté avec des sondes de température des gaz d’échappement pour chaque cylindre,
on suppose que l’on constate une température anormalement élevée à l’échappement d’un
des cylindres (cylindre no 4 : 480 °C au lieu de 390 °C). Après la prise des mesures
élémentaires de sécurité consistant à transférer la charge de l’alternateur puis à découpler celui-
ci, le moteur reste en fonctionnement à charge partielle afin d’analyser le défaut. Si l’on établit un
arbre des causes possibles, on obtient le schéma de la FIGURE 1.4.
L’analyse consiste à valider des branches possibles, à commencer par les plus
importantes, par vérification de paramètres significatifs. Il faut choisir un paramètre de
fonctionnement facilement mesurable, qui permette de valider le choix entre les différentes
branches. Dans l’exemple choisi, le premier paramètre significatif est donné par l’évolution de la
pression dans la chambre rapportée à l’angle d’arbre manivelle (diagramme décalé). La pression
de compression, fournie par ce diagramme, permet de choisir parmi les trois branches possibles
(faible : branche 3 ; normale : branche 1 ou branche 2). Le déroulement de l’analyse est donné
par le diagramme de la FIGURE 1.4.
~ 12 ~
plusieurs branches et permet parfois de lever une ambiguïté. C’est le cas ici et la réparation devra
s’orienter en priorité vers le remplacement de la soupape d’échappement.
Il n’est pas rare que plusieurs causes restent probables et seuls les démontages peuvent
venir les confirmer. La limite de la méthode tient dans la capacité de l’opérateur à choisir un
paramètre validant parmi ceux qui sont disponibles, capacité qui dépend principalement de
sa connaissance du fonctionnement de la machine.
~ 13 ~
1.5.2. MAINTENANCE PREVENTIVE
a) Définitions
Les interventions de maintenance sont déclenchées avant les défaillances en fonction d’un
paramètre. On cherche alors à tendre vers un taux de défaillance nul en effectuant le maintien du
niveau de performance requis avant l’apparition du défaut. Elle se décompose en deux branches :
la maintenance préventive systématique et la maintenance préventive conditionnelle.
D’autres outils de suivi ont donc été mis au point. On peut citer principalement :
~ 14 ~
- mesure et analyse vibratoire ou de bruits rayonnés;
- mesure en continu de la dégradation des pièces d’usure;
- thermographie infrarouge;
- analyse spectrale des gaz d’échappement.
Parmi ces outils, certains se sont révélés plus ou moins bien adaptés aux moteurs.
■ La mesure des cotes lors de visites de contrôle est encore très utilisée. L’exemple de la
mesure de l’ovalisation de la chemise effectuée à chaque visite de cylindre en est un bon
exemple, cette dernière étant généralement générée par l’échéancier de la maintenance
systématique (FIGURE 1.6).
■ L’analyse des lubrifiants est très intéressante à deux niveaux. D’une part, on estime la
capacité d’une huile à continuer d’assurer sa fonction en mesurant ses caractéristiques propres
telles que la viscosité, la teneur en produits d’oxydation et en eau, les teneurs en additifs (taux de
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basicité, réserve d’alcalinité) ou leurs effets (capacité détergente, dispersante). D’autre part,
on mesure les teneurs en polluants de l’huile issus de la dégradation des pièces mécaniques
(présence de métaux ferreux et non ferreux) ou représentatifs d’un type de fonctionnement
(résidus de combustibles, produits de combustion). L’analyse d’une huile de moteur Diesel
industriel peut être effectuée de la façon la plus simple par un essai à la tache (encadré 1). C’est
cependant par des analyses poussées en laboratoire que l’on obtient les renseignements
nécessaires.
La défaillance engendre souvent des avaries en chaîne et des dégâts importants. Les
réparations sont effectuées dans des conditions difficiles puisque imprévues. Le contrôle des
temps est délicat, et le maintien d’un taux de disponibilité suffisant de l’installation n’est possible
qu’au prix de la redondance du matériel, de l’existence d’un stock de rechange important ou de
l’assurance de la disponibilité de ces rechanges, de la présence de personnel qualifié pour les
interventions. Pour pallier cet inconvénient, l’installation peut être organisée en modules que l’on
remplace par «échange standard» en cas de défaillance. Le nombre d’interventions reste en
revanche faible.
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Le taux de défaillance est faible puisque les défaillances prévisibles sont théoriquement
éliminées, mais les défaillances soudaines ne le sont pas. Les interventions sont programmées
dans le temps, ce qui améliore la gestion des personnels et des rechanges nécessaires ainsi que
l’adéquation des opérations de maintenance avec les impératifs commerciaux. Le nombre et la
durée des interventions sont élevés et le remplacement systématique d’éléments ayant encore un
bon potentiel n’est pas rare (joints d’étanchéité par exemple). Enfin, la multiplication des
interventions augmente le risque d’erreur humaine susceptible d’être à l’origine d’une nouvelle
avarie.
Le nombre d’interventions est réduit au strict nécessaire pour un taux de défaillance faible.
La mise en œuvre de ce type de maintenance requiert un nombre important de capteurs et de
systèmes de traitement de l’information qui sont eux-mêmes des sources de défaillances.
~ 17 ~
FIGURE 1.7 - Détermination de la durée de vie optimale
Le coût total de maintenance peut être difficile à estimer. En effet, il regroupe les coûts
directs des opérations, mais aussi les coûts indirects tels que les coûts de remplacement
temporaire, de stockage et d’immobilisation des rechanges, d’indisponibilité du matériel. Cette
détermination étant réalisée, il faut choisir pour chaque machine ou groupe de machines un type
de maintenance approprié.
Dans l’absolu, la maintenance conditionnelle, voire prédictive, semble la plus adaptée mais
en réalité, il est rare de pouvoir disposer des mesures en continu des paramètres significatifs du
fonctionnement permettant de l’appliquer. Le choix s’effectue alors entre maintenance
systématique et corrective. On peut utiliser des critères de choix simples résumés par
l'arborescence de la FIGURE 1.8.
On peut aussi estimer pour chaque élément le rapport entre le coût c d’une intervention
préventive effectuée dans de bonnes conditions, et le coût C supplémentaire supporté en cas de
~ 18 ~
défaillance. Si ce rapport C /c est négligeable, la maintenance corrective est la plus intéressante.
S’il est élevé, une maintenance systématique s’impose. On peut alors classer les éléments de la
machine en fonction de la valeur de ce rapport en :
- vital (C /c élevé);
- important (C /c moyen);
- secondaire (C /c faible).
Il est utile de connaître l’évolution dans le temps de la fiabilité
des éléments vitaux et de pouvoir préciser leurs types de défaillances
probables, afin notamment d’ajuster la valeur des MTBO. Ces
connaissances proviennent de l’expérience sur le terrain mais
aussi de l’exploitation statistique des défaillances constatées. La loi
de fiabilité d’un élément est identifiable à la loi de Weibull :
on obtient :
et la densité de probabilité de défaillance au temps x est :
.
que l’on peut alors rendre minimal par ajustement du MTBO.
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~ 19 ~
Les objectifs de la maintenance (norme FD X 60-000)
- la protection de l’environnement ;
- etc.
"La stratégie de maintenance est une méthode de management utilisée en vue d'atteindre
les objectifs de maintenance."
~ 20 ~
HISTORIQUE ET ÉVOLUTION DE LA MAINTENANCE
a – Le terme "maintenance" a son origine dans le vocabulaire militaire, dans le sens maintien
dans des unités de combat, de l’effectif et du matériel à un niveau constant.
Il est évident que les unités qui nous intéressent ici sont les unités de production, et le
combat est avant tout économique.
L’apparition du terme "maintenance" dans l’industrie a eu lieu vers 1950 aux USA. En
France, il se superpose progressivement à "l’entretien".
b – Entretien ou Maintenance ?
- Maintenir c’est choisir des moyens de prévenir, de corriger ou de rénover le matériel, suivant sa
criticité économique afin d’optimiser le coût global de possession. Maintenir c’est maîtriser.
LE SERVICE MAINTENANCE
ETUDE
~ 21 ~
Sa mission principale est l'analyse du travail à réaliser en fonction de la politique de
maintenance choisie. Elle implique la mise en œuvre d'un plan de maintenance avec des objectifs
chiffrés et des indicateurs mesurables.
PRÉPARATION
La préparation des interventions de maintenance doit être considérée comme une fonction
à part entière du processus maintenance. Toutes les conditions nécessaires à la bonne réalisation
d’une intervention de maintenance seront ainsi prévues, définies et caractérisées. Une telle
préparation devra bien sûr s’inscrire dans le respect des objectifs généraux tels qu’ils sont définis
par la politique de maintenance : coût, délai, qualité, sécurité,…
Quel que soit le type d’intervention à réaliser, la préparation sera toujours présente. Elle
sera:
- implicite (non formalisée) : dans le cas de tâches simples, l’intervenant assurera lui-même, par
expérience et de façon souvent automatique la préparation de ses actions ;
- explicite (formalisée) : réalisée par un préparateur, elle donne lieu à l’établissement d’un dossier
de préparation structuré qui, faisant partie intégrante de la documentation technique, sera utilisé
chaque fois que l’intervention sera réalisée. Il sera donc répertorié et conservé sous réserve de
mises à jour ultérieures.
ORDONNANCEMENT
RÉALISATION
La réalisation consiste à mettre en œuvre les moyens définis dans le dossier de préparation
dans les règles de l'art, pour atteindre
GESTION
La fonction gestion du service maintenance devra être capable d'assurer la gestion des
équipements, la gestion des interventions,
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DOMAINES D'ACTION DU SERVICE MAINTENANCE
Voici la liste des différentes tâches dont un service maintenance peut avoir la
responsabilité:
• l’entretien général des bâtiments administratifs ou industriels, des espaces verts, des
véhicules, ...
Les installations, les équipements, tendent à se détériorer dans le temps sous l'action de
causes multiples : usures, déformations dues au fonctionnement, action des agents corrosifs
(agents chimiques, atmosphériques, etc.).
Dans tous les cas, ces détériorations engendrent des coûts directs ou indirects
supplémentaires.
Le service maintenance, comme le service de sécurité, devient une interface entre toutes
les entités qui composent une entreprise.
~ 23 ~
La maintenance est de plus en plus concernée par la qualité des produits, qui passe par la
qualité des machines. La TPM (Total Productive Maintenance) japonaise montre l’intérêt qu’il y
a à confier à des conducteurs de machines les actions de maintenance de 1er et 2e niveaux.
Dans la même logique, le TRS (taux de rendement synthétique) est un indicateur de gestion qui
prend en compte à la fois des performances de production et de maintenance.
Deux types d'organisation peuvent être mis en place selon la spécificité et la taille de
l'entreprise :
LE TECHNICIEN DE MAINTENANCE
La technologie des matériels actuels implique une compétence technique polyvalente. Les
frontières entre les domaines mécanique, électrique, hydraulique, pneumatique, informatique ... ne
sont pas évidentes sur une machine compacte.
Une polyvalence au niveau de la gestion est aussi indispensable, ainsi que la maîtrise des
données techniques, économiques et sociales.
LE MANAGEMENT DE LA MAINTENANCE
~ 24 ~
- Définir les profils d’emploi nécessaires à l’accomplissement de la mission de la fonction
maintenance ;
- Gérer les ressources disponibles en interne dans cet esprit et en particulier de prendre des
dispositions pour assurer la formation, la qualification et l’habilitation du personnel en vue de :
~ 25 ~
La maintenance corrective
C'est la maintenance exécutée après détection d'une panne et destinée à remettre un bien dans
un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise.
La maintenance préventive
C'est la maintenance exécutée à des intervalles prédéterminés ou selon des critères prescrits et
destinée à réduire la probabilité de défaillance ou la dégradation du fonctionnement d'un bien.
C'est la maintenance préventive basée sur une surveillance du fonctionnement du bien et/ou des
paramètres significatifs de ce fonctionnement intégrant les actions qui en découlent.
~ 26 ~
LES ACTIVITES DE LA MAINTENANCE (norme NF EN 13306)
L'INSPECTION
LA SURVEILLANCE
C'est l'activité exécutée manuellement ou automatiquement ayant pour objet d'observer l'état réel
d'un bien. La surveillance se distingue de l'inspection en ce qu'elle est utilisée pour évaluer
l'évolution des paramètres du bien avec le temps.
LA RÉPARATION
Ce sont les actions physiques exécutées pour rétablir la fonction requise d'un bien en panne.
LE DÉPANNAGE
Ce sont les actions physiques exécutées pour permettre à un bien en panne d'accomplir sa
fonction requise pendant une durée limitée jusqu'à ce que la réparation soit exécutée.
L'AMÉLIORATION
LA MODIFICATION
LA RÉVISION
LA RECONSTRUCTION
Action suivant le démontage d'un bien et la réparation ou le remplacement des composants qui
approchent de la fin de leur durée de vie utile et/ou devraient être systématiquement remplacés.
~ 27 ~
La reconstruction diffère de la révision en ce qu'elle peut inclure des modifications et/ou
améliorations.
L'objectif de la reconstruction est normalement de donner à un bien une vie utile qui peut être plus
longue que celle du bien d'origine.
La MTBF
La MTBF est la moyenne des temps de bon fonctionnement (TBF). Un temps de bon
fonctionnement est le temps compris entre deux défaillances.
Remarque : En anglais, MTBF signifie mean time between failures (norme X60-500).
La MTTR
La MTTR est la moyenne des temps techniques de réparation (TTR). Le TTR est le temps
durant lequel on intervient physiquement sur le système défaillant. Il débute lors de la prise en
charge de ce système jusqu'après les contrôles et essais avant la remise en service.
La MTTA
La MTTA est la moyenne des temps techniques d'arrêt (TTA). Les temps techniques d'arrêt
sont une partie des temps d'arrêt que peut connaître un système de production en exploitation. Ils
~ 28 ~
ont pour cause une raison technique et, ce faisant, sont à distinguer des arrêts inhérents à la
production (attente de pièce, de matière, d'énergie, changement de production, etc.).
Il est important de ne pas confondre les niveaux de maintenance avec la notion d’échelon
de maintenance qui spécifie l’endroit où les interventions sont effectuées. On définit généralement
trois échelons qui sont :
- la maintenance sur site : l’intervention est directement réalisée sur le matériel en place ;
- la maintenance en atelier : le matériel à réparer est transporté dans un endroit, sur site,
approprié à l’intervention ;
- la maintenance chez le constructeur ou une société spécialisée : le matériel est alors transporté
pour que soient effectuées les opérations nécessitant des moyens spécifiques.
Bien que les deux concepts de niveau et d’échelon de maintenance soient bien distincts, il
existe souvent une corrélation entre le niveau et l’échelon. Les opérations de niveaux 1 à 3, par
exemple, s’effectuant sur site, celles de niveau 4 en atelier, et celles de niveau 5 chez un
spécialiste hors site (constructeur ou société spécialisée). Si cela se vérifie fréquemment
(dans le domaine militaire par exemple), il convient cependant de ne pas en faire une
généralité. On peut rencontrer en milieu industriel des tâches de niveau 5 effectuées directement
sur site.
~ 29 ~
DEFAILLANCES ET PANNES : QUELQUES DEFINITIONS (norme NF EN 13306)
LA DÉFAILLANCE
~ 30 ~
Cessation de l'aptitude d'un bien à accomplir une fonction requise.
LA PANNE
État d'un bien inapte à accomplir une fonction requise, excluant l'inaptitude due à la
maintenance préventive ou à d'autres actions programmées ou à un manque de ressources
extérieures.
Remarque : Après une défaillance, le bien est en panne, totale ou partielle. Une défaillance est un
événement à distinguer d'une panne qui est un état.
Ce sont les raisons de la défaillance. Les raisons peuvent résulter d'au moins un des
facteurs suivants : défaillance due à la conception, à la fabrication, à l'installation, à un mauvais
emploi, par fausse manœuvre, à la maintenance.
Un mode de panne est la façon par laquelle est constatée l'incapacité d'un bien à remplir
une fonction requise.
Remarque : L'emploi du terme "mode de défaillance" dans ce sens est déconseillé par la norme.
LE MÉCANISME DE DÉFAILLANCE
La classification d'une défaillance peut se faire en fonction des critères suivants (norme
X60-500) :
~ 31 ~
EVOLUTION DES DEFAILLANCES
Deux modèles de défaillance peuvent être envisagés selon leur type d'apparition :
~ 32 ~
PROCESSUS D'ÉVOLUTION D'UNE DÉFAILLANCE MÉCANIQUE
MECANISMES DE DEFAILLANCE
Le mode de défaillance par usure est présent dès que deux surfaces en contact ont un
mouvement relatif (plan/plan ou cylindre/cylindre).
Remarque : Les usures mécaniques provoquent plus de 50% des coûts de maintenance.
- Définition de l'usure
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- Mécanisme de l'usure
La surface théorique de contact se limite en fait à de petites aires de contact entre les
aspérités plastiquement déformées de chaque surface. Les pressions de contact entre aspérités
et la chaleur dissipée créent des microsoudures instantanées constituées d'un composé
dépendant de la nature des matériaux en contact. La force de "frottement" est la résultante des
efforts de cisaillement qui rompent toutes ces liaisons avec transfert ou libération des particules du
composé formé.
~ 34 ~
~ 35 ~