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5- Le concept de fiabilité
La fiabilité est l’aptitude d'un bien à accomplir une fonction requise dans des conditions
données pendant un temps donné (NF EN 13306) ou « caractéristique d'un bien exprimée par la
probabilité qu'il accomplisse une fonction requise dans des conditions données pendant un
temps donné » (NF X 60–500).
La notion de temps peut prendre la forme :
• De nombre de cycles effectués (machine automatique)
• De distance parcourue (matériel roulant)
• De tonnage produit (équipement de production)
● La définition de la fiabilité utilisée montre bien que son domaine englobe les probabilités,
donc les statistiques et les mathématiques.
Le concept de fiabilité est intégré dès la phase de conception du système de
production, on parle de Fiabilité intrinsèque. Les tests de fiabilité sont effectués lors de la phase
de réalisation pour déterminer la fiabilité prédictive du système. En exploitation, la fiabilité est
calculée sur la base des données de fonctionnement du système (paramètres, historiques de
défaillances et des interventions) ; on parle de Fiabilité opérationnelle.
Le temps moyen de bon fonctionnement : Le MTBF (Mean Time Between Failure) est t la
moyenne des temps de bon fonctionnement mais représente la moyenne des temps entre deux
défaillances. En d’autres termes, Il correspond à l’espérance de la durée de vie 𝑡.
∞
𝑀𝑇𝐵𝐹 = ∫ 𝑅(𝑡)𝑑𝑡 (5.10)
0
Par définition le MTBF est la durée de vie moyenne du système. Physiquement le MTBF peut
être exprimé par le rapport des temps
𝑆𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑑é𝑓𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠
𝑀𝑇𝐵𝐹 = (5.11)
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡 𝑖𝑚𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
1
Si 𝜆 est constant, 𝑀𝑇𝐵𝐹 = 𝜆
Remarque : Selon que l’équipement, soit de type électronique ou mécanique, les allures du taux
de défaillance sont différentes.
Taux de défaillance pour des composants électroniques
L’expérience a montré que pour des composants électroniques, la première phase
définit la période de jeunesse, caractérisée par une décroissance rapide du taux de défaillance.
Pour un composant électronique cette décroissance s’explique par l’élimination progressive de
défauts dus aux processus de conception ou de fabrication mal maîtrisé ou à un lot de
composants mauvais
Phase 2 : La deuxième phase définit la période de vie utile généralement très longue. Le
taux de défaillance est approximativement constant. Le choix de la loi exponentielle, dont la
propriété principale est d’être sans mémoire, est tout à fait satisfaisant. Les pannes sont dites
aléatoires, Leur apparition n’est pas liée à l’âge du composant mais à d’autres mécanismes
d’endommagement. Les calculs prévisionnels de fiabilité se font presque souvent dans cette
Période de vie utile.
Phase 3 : La dernière phase est la période de vieillissement, elle est caractérisée par une
augmentation progressive du taux de défaillance avec l’âge du dispositif. Ceci est expliqué par
des phénomènes de vieillissement tels que l’usure, l’érosion, etc. Cette période est très
nettement au-delà de la durée de vie réelle d’un composant électronique. Parfois, on réalise des
tests de vieillissement accélérés pour révéler les différents modes de défaillance des
composants.
Taux de défaillance pour des composants mécaniques
Les composants mécaniques sont soumis, dès le début de leur vie, au phénomène d’usure
ou de vieillissement. La période de vie utile (taux de défaillance constant) n’existe pas ou elle
est réduite. Le taux de défaillance de l’équipement est une fonction non linéaire du temps et
ceci dans chaque phase de sa vie.
Remarque : La fiabilité est indépendante de l’âge du composant. Elle ne dépend que de la durée
de la mission. Un composant ayant déjà fonctionné correctement durant le temps T présente
pour une mission de durée 𝑡 une probabilité de bon fonctionnement égale à 𝑅(𝑡) et non 𝑅(𝑇 +
𝑡). Le temps pris en compte durant la période de vie utile est la durée de la mission en cours et
non l’âge du composant
7- La loi de Weibull
La distribution de Weibull est souvent utilisée dans le domaine de l'analyse de la durée
de vie, grâce à sa flexibilité car elle permet de représenter au moins approximativement une
infinité de lois de probabilité.
𝛽 𝑡 − 𝛾 𝛽−1
𝜆 (𝑡) = ( ) (5.14)
𝜂 𝜂
Sa densité de probabilité 𝑓(𝑡) se calcul par l’expression suivante :
𝛽
𝛽 𝑡 − 𝛾 𝛽−1 −(𝑡−𝜂 𝛾)
𝑓(𝑡) = 𝜆 (𝑡) × 𝑅(𝑡) = ( ) .𝑒 (5.15)
𝜂 𝜂
Remarque : Pour
𝛾=0 1 1
}→𝜆= =
𝛽=1 𝜂 𝑀𝑇𝐵𝐹
L'expression de la loi de Weibull recouvre toute une famille de lois, certaines d'entre
elles apparaissant en physique comme conséquence de certaines hypothèses. C'est en
particulier, le cas de la loi exponentielle (𝛽 = 1) et de la loi normale (𝛽 = 3).
En revenant sur la courbe en baignoire (Figure 5.5) si :
- 𝛽 < 1 : Le composant est dans sa période infantile ou de défaillances de jeunesse et
𝜆 (𝑡) décroit. Certains composants d’un lot sont moins robustes que les autres (mauvaise
fabrication, mauvais stockage, mauvais montage) ; leur défaillance se manifeste pour
des contraintes plus faibles. Leur élimination et leur remplacement permettent de
retrouver le taux de défaillance normal des composants.
- 𝛽 = 1 : La période est dite de vie utile ou de défaillances fortuites et 𝜆 (𝑡) est
indépendant du temps (𝜆 égal à une constante). Les composants suivent une loi
1
exponentielle : 𝑅(𝑡) = 𝑒 – (𝑡 / 𝜂) et 𝑀𝑇𝐵𝐹 = 𝜂 = 𝜆 .
- 𝛽 > 1 : La période d’obsolescence et 𝜆 (𝑡) croit
𝑝𝑜𝑢𝑟 1.5 < 𝛽 > 2.5 Il s’agit probablement d’un phénomène de fatigue
𝑝𝑜𝑢𝑟 3 < 𝛽 > 4 Il s’agit probablement d’un phénomène d’usure
𝛽 𝑡 𝛽−1
𝜆 (𝑡) = ( )
𝜂 𝜂
A l’aide de la table de Weibull (Annexe 1), on calcule le MTBF et l’écart type 𝜎 de la
distribution
𝑀𝑇𝐵𝐹 = 𝐴𝜂
𝜎 = 𝐵𝜂
L’intervalle de temps pour planifier des opérations de maintenance est
[𝑀𝑇𝐵𝐹 − 𝜎; 𝑀𝑇𝐵𝐹 + 𝜎]
Annexe 1 : Table de la loi de Weibull