Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
I ) CONCEPT DE MAINTENANCE
1 ) Définition de la maintenance
Cette définition a été revue en 2001 à travers la norme européenne (NF EN 13 306 X 60-319)
qui la considère comme : « l’ensemble des actions techniques, administratives et de
management durant le cycle de vie d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un
état dans lequel il peut accomplir la fonction requise ».
Pour de nombreux auteurs, la maintenance industrielle est devenue une fonction stratégique
dans les entreprises dans l’optique d’assurer le bon fonctionnement des outils et des moyens
de production. Intimement liée à l’incessant développement technologique, à l’apparition de
nouveaux modes de management, à la nécessité de réduire les coûts de production, elle est en
constante évolution. Elle n’a plus aujourd’hui comme seul but de réparer l’outil de travail
mais aussi d’anticiper et d’éviter les dysfonctionnements. Au fil de ces changements, la
mission des personnels de maintenance a également évolué, pour combiner compétences
technologiques, organisationnelles et relationnelles.
2 ) Objectifs de la maintenance
La surveillance quotidienne est pratiquée pour détecter les symptômes de défaillance et veiller
à ce que les paramètres de réglage et de fonctionnement soient respectés. Le contrôle de la
machine permet de réduire les aléas de dysfonctionnement. La qualité des produits est ainsi
assurée avec l’absence des rebuts et des non conformités.
Une bonne coordination prévoit un arrêt selon un planning préétabli et prend en compte les
contraintes en fonction des impératifs de production.
Une panne imprévue est souvent génératrice de friction. Le dépannage doit être rapide pour
éviter les arrêts de production. Certains problèmes comme le manque de pièces de rechange,
peuvent entrainer l’immobilisation du processus pendant longtemps. Les tensions risquent de
monter et s’aggraver entre le personnel de la maintenance et celui de la production.
2
II ) FORMES ET NIVEAUX DE MAINTENANCE
- L’approche française classique : répandue avant les années 1950, elle est fondée sur la
maintenance corrective qui privilégie la réparation suite à une panne ou une défaillance,
parfois dans le sens du système « D ».
- L’approche américaine : née à partir de 1950, prône pour une maintenance préventive dans
l’optique d’annuler les temps d’arrêt de la production (système P).
Notons que la norme NF X 60 010 fait référence aux deux premières formes de maintenance.
1 ) La maintenance corrective
La maintenance corrective est définie ainsi : « maintenance exécutée après détection d’une
panne et destinée à remettre un bien dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction
requise ».
Notons que la maintenance corrective peut être « différée » si « elle n’est pas exécutée
immédiatement après la détection d’une panne, mais retardée en accord avec des règles de
maintenance données ».
Elle peut être « d’urgence » si « elle est exécutée sans délai après détection d’une panne afin
d’éviter des conséquences inacceptables ».
Figure 2 : Action exercée après une défaillance dite corrective et notée IC (intervention corrective)
Selon NF X 60 010
- Elle existe seule, en tant que système unique de maintenance : « Ne rien faire tant qu’il n’y a
pas de panne ». Caractéristique de l’entretien traditionnel, elle est associée dans ce cas à un
préventif minimum de « rondes » : contrôles sensoriels, lubrification, surveillance de l’état.
Elle est justifiée lorsque les défaillances probables n’ont pas d’impact important sur la
sécurité, la production ou la qualité.
- Elle existe de façon sélective, suivant la criticité du matériel : la sélectivité peut se retrouver
à l’échelle d’un équipement sensible, dont certains sous-ensembles ne méritent pas de prise en
charge préventive.
2 ) La maintenance préventive
4
La maintenance préventive consiste fondamentalement à réduire la probabilité de défaillance.
Sa mise en œuvre peut se faire de façon systématique ou conditionnelle.
Les visites sont effectuées selon un échéancier établi suivant le temps ou le nombre d'unités
d'usage. A chaque visite, on détermine l’état de l'organe considéré qui sera exprimé soit par
une valeur de mesure (épaisseur, température, intensité, etc.), soit par une appréciation
visuelle. Ainsi, on pourra interpréter l’évolution de la situation de l’organe par des degrés
d'appréciation : Rien à signaler, Début de dégradation, Dégradation avancée et Danger.
- Remplacements systématiques :
5
- Visites en marche :
Tout en respectant les règles de sécurité, une surveillance quotidienne en marche permet de
détecter rapidement le début d'une dégradation. La durée et la fréquence de ces opérations
sont courtes.
- un degré de vibration.
6
III ) CHOIX D’UNE POLITQUE DE MAINTENANCE
Cependant, des contraintes peuvent parfois imposer un type de maintenance. Par exemple, si
des pannes pourraient avoir des conséquences sur la vie ou la santé, ou même entrainer des
coûts importants, il n’y aurait pas à négocier sur la maintenance préventive (moteurs d’avions,
câbles d’ascenseurs, etc.).
Le modèle de la valeur attendue requiert des informations sur le coût d’une panne et les
fréquences des pannes passées relatives à une période donnée :
Théoriquement, les pannes doivent être rares et suivent en général une distribution de Poisson.
La probabilité pour que K machines tombent en panne pendant une période déterminée est :
7
P (K = k) = e –m . m k
k!
Le graphique suivant montre que le niveau optimal de maintenance se situe au moindre coût
total, soit l’intersection de la courbe des coûts de maintenance préventive et celle des coûts de
maintenance corrective ou sur panne :
Coût
Coût total
Les coûts de maintenance préventive comprennent les coûts d’inspection régulière, les coûts
de formation du personnel, parfois les coûts de remplacement de pièces.
Une méthode simple consiste à faire une analyse comparative des coûts de maintenance
supportés par l’entreprise :
Ce modèle consiste à déterminer le nombre cumulé attendu de pannes qui peuvent affecter le
système ou le dispositif à partir de la formule suivante :
n : période de maintenance
IV ) INDICATEURS DE MAINTENANCE
La norme NF X 60-020 propose une quarantaine d’indicateurs de maintenance basés sur les
temps, la fiabilité, la qualification, les coûts, etc. Cinq indicateurs sont essentiels :
1 ) Temps de maintenance
En maintenance, la vie d’un produit, d’une machine, d’un équipement ou d’une installation
correspond à une suite de temps de bon fonctionnement (TBF) et de temps d’arrêt (TA) :
TBF1 TBF2
to TA
Dans les systèmes non réparables, appelés systèmes à un coup, la moyenne de temps de bon
fonctionnement est :
MTBF = TBF1 + TBF2 + TBFn = ∑ TBFi
n n
Pour les systèmes réparables, on peut distinguer entre deux défaillances successives n et n+1,
des temps d’attente, des temps techniques de réparation caractérisés par leur moyenne MTTR
et des temps de bon fonctionnement Up-Time caractérisés par leur moyenne MUT (mean up
time) :
9
n n+1
Attente Maintenance Bon fonctionnement
MTTR MUT
2 ) Indicateur de fiabilité
La fiabilité (ou Reliability) est l’aptitude d’un bien à accomplir une fonction requise, dans des
conditions données et durant un intervalle de temps déterminé :
Rs = R1 x R2 …..x Rn = ᴨ Ri
La fiabilité des composants en parallèle :
R = e – ( t/ MTBF)
- Le MUT ou MTBF : peut se calculer comme une simple moyenne arithmétique ou selon le
modèle plus sophistiqué de Weibull.
- Le taux de défaillance λ (t) exprimé en nombre de défaillances par unité de temps : dans le
modèle exponentiel de fiabilité λ = 1 / MTBF ; ce modèle traduit la vie d’un équipement et
peut se présenter graphiquement comme suit :
A B C
10
TP % = Nbre de pannes x 100
Nbre de produits testés
TP n = Nbre de pannes
Temps d’utilisation
3 ) Indicateur de maintenabilité
La maintenabilité correspond à l’aptitude d’un bien à être rétabli ou maintenu dans un état où
il peut accomplir une fonction requise dans des conditions de maintenance déterminées.
L’indicateur utilisé est la moyenne des temps techniques de réparation MTTR.
4 ) Indicateur de disponibilité
D0 = ∑ temps de disponibilité
∑ temps de disponibilité + ∑ temps d’indisponibilité
D1 = MTBF
MTBF + MTTR + MTL
Ce dernier indicateur doit être calculé et analysé régulièrement (semaine, mois, …). Il
rappelle le taux de rendement synthétique (TSR) utilisé dans l’approche TPM.
5 ) Indicateur de Coût
Ic = Coûts de maintenance
Actif concerné
Ou encore :
Ic = Coûts de maintenance
CA de Pon
11
V ) MAINTENANCE ET AMELIORATION DES PERFORMANCES
On mesure souvent la performance par des chiffres, des bénéfices ou une rentabilité à
atteindre, mais c’est une notion plus globale. La performance résulte davantage d’un
ensemble d’améliorations et de progrès dans une entreprise que de l’évolution de résultats
chiffrés. Ainsi, la performance consiste à obtenir un certain résultat à partir d’objectifs donnés
et de démarches engagées. Comme les moyens sont toujours limités, il s’agit de faire mieux
que la moyenne, mieux que la concurrence avec les ressources disponibles.
La TPM est un projet d'entreprise construit autour de la maintenance qui doit être intégré dans
une politique à long terme. C'est une démarche de progrès permanent, à petits pas mais de
manière continue. Plus qu'une démarche visant la performance économique de l'entreprise, la
TPM implique un changement culturel et comportemental. Total Productive Maintenance est
une marque déposée par le Japan Institute of Plant Maintenance (JIPM).
La démarche est globale car tout le monde est concerné par la TPM, du chef d’entreprise à
l'opérateur, ainsi que toutes les fonctions de l'entreprise. La TPM est aussi une démarche
d’amélioration permanente ou d’amélioration continue que les Japonais englobent sous le
terme de Kaizen.
En fait, l’objectif de la TPM est d’améliorer les finalités compte tenu des contraintes de
ressources (maximiser les outputs en minimisant les inputs). La grille d’analyse suivante
permet de mettre en œuvre cet objectif :
La recherche de l’amélioration consiste, selon une démarche horizontale, à agir sur les trois
ressources pour une finalité déterminée.
Temps ouvert
A
Temps fonctionnement brut
B Arrêt
Temps fonctionnement net C Non-performance
Temps utile D Non-qualité
Ainsi :
Cet indicateur met en relief six sources de pertes auxquelles il faut s’attaquer :
13
Démarche structurée, progressive, transverse et participative, la TPM se décide au niveau de
la direction et se déploie sur le terrain, avec les personnes de terrain.
La mise en œuvre de la TPM dans une entreprise s’opère en 12 étapes comme le montre le
tableau de l’annexe 1. L’opérationnalisation de la démarche s'appuie sur huit piliers :
1. Supprimer les causes de pertes de rendement (mesure du TRS et analyse des coûts)
2. Mettre en place la maintenance autonome
3. Développer ou améliorer la maintenance planifiée
4. Améliorer les connaissances et le savoir-faire du personnel
5. Maîtriser la conception des nouveaux produits et équipements
6. Maîtriser la qualité
7. Elargir la démarche TPM aux autres fonctions de l'entreprise
8. Améliorer Sécurité - Environnement - Conditions de travail.
L’AMDEC est une méthode qualitative et systématique d’analyse de la fiabilité. Elle cherche
à prévoir les risques d’apparition des défaillances, à évaluer leurs conséquences et déterminer
leurs origines. Elle utilisée pour améliorer la qualité, la maintenabilité et la fiabilité des
produits et des équipements en mettant en place une politique de maintenance adaptée en
fonction de la gravité des risques évalués.
14
- Définition du système et des objectifs à atteindre
Mode de défaillance
Cause
Effet constaté
Détection
- Evaluation de la Criticité
Evaluation de la gravité
Evaluation de la fréquence
Evaluation de la non-détection
Détermination de la criticité
L’indice de Criticité C (ou nombre de priorité de risque RPN, ou encore indice de priorité de
risque IPR) est le produit de trois éléments : la gravité de la défaillance G, sa fréquence F et le
niveau de non-détection associé ND :
C = G x F x ND
Le calcul de cet indice permet de classer les défaillances par ordre croissant et préconiser les
politiques de maintenance appropriées.
15