Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I. DEFINITION DE LA MAINTENANCE
L'association Française de Normalisation " AFNOR " définit la maintenance comme étant "
l'ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir un bien dans un état spécifié ou en
mesure d'assurer un service déterminé " (norme X 60-100).
Cette définition AFNOR n'aborde pas l'aspect économique, lacune comblée par le document
d'introduction X 60-000 : “ bien maintenir, c'est assurer ces opérations au coût global optimal “.
ENTRETIEN MAINTENANCE
Subir Maîtriser
Statique Dynamique
Cloisonnement Interpénétration
Un service à côté des autres Une fonction composante stratégique de
l’entretien
L’entretien :
La maintenance :
Maîtrise les défaillances en planifiant des visites et des interventions permettant de les prévoir
Constitue une composante stratégique de l’entreprise en participant dans toutes les actions
visant à garantir la qualité produit fabriqué et dans l’acquisition d’un nouveau matériel
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
Politique de maintenance
Défaillance
partielle ou
totale
La réparation, appelée aussi maintenance curative, est une remise en état définitive du
matériel, soit directement après une défaillance soit après un dépannage. La réparation se
caractérise par une sécurité élevée puisque le risque de défaillance est fortement diminué
par rapport au dépannage, et le matériel retrouve pratiquement ses caractéristiques de
fonctionnement.
détection de la panne
transmission de l'information
alerte de l'équipe d'intervention
déplacement de l'équipe
diagnostic
disponibilité des rechanges
dépannage ou réparation
contrôle
remise en service
Ces différentes actions peuvent nécessiter des temps très variables suivant les équipements
concernés et l'organisation de la logistique de maintenance; la rapidité avec laquelle le diagnostic de la
panne peut être effectué constitue alors un facteur essentiel de diminution des temps, et donc des coûts.
La formation du personnel représente aussi un élément majeur. Il est donc nécessaire de bien préparer
les interventions de maintenance corrective, c'est à dire d'en analyser les conditions, pour définir le
mode opératoire optimal.
Les interventions sont effectuées à intervalles fixes (par exemple après un certain nombre
d'heures de fonctionnement ou nombre de kilomètres, etc...). Ces intervalles sont déterminés d'abord
sur la base des préconisations du constructeur, puis ensuite en se basant sur les résultats recueillis lors
des visites préventives périodiques.
des Composants et sous-ensembles du matériel dont les durées de vie sont bien connues ;
des équipements soumis à une législation impérative (chaudières, appareils sous-pression,
ascenseurs, etc...) ;
des équipements à coûts de défaillance élevés : équipement faisant partie d'une chaîne de
production et dont la défaillance provoque un arrêt total de la production, par exemple le
four rotatif dans une cimenterie ;
des équipements dont une défaillance met en cause la sécurité du personnel ou des usagers.
Probabilité de
défaillance
Périodicité de
remplacement
Durée de fonctionnement
Figure 2 : Courbe montrant l’évolution de la probabilité de défaillance d’un roulement en
fonction de sa durée de fonctionnement
Le démontage d'un matériel pour un remplacement systématique d'une pièce nécessite souvent
le changement d’autres pièces par précaution, ce qui augmente encore le coût de l'intervention. De
même la fiabilité des machines après remontage se trouve parfois réduite du fait d'erreurs humaines.
Cette forme de maintenance permet d'assurer le suivi du matériel pendant son fonctionnement
dans le but de prévenir les défaillances attendues. Elle n’implique pas la connaissance de la loi de
dégradation et le démontage du matériel.
L'intervention préventive n'a lieu que si certains paramètres mesurables atteignent un seuil
critique prédéterminé et révélateur d'une défaillance imminente.
Pour pratiquer une maintenance conditionnelle, il est nécessaire que le matériel s'y prête, c'est-
à-dire il faut une corrélation entre un paramètre mesurable et l'état du matériel. Comme exemples de
paramètres, on peut citer :
des paramètres physiques (pression, débit, température, tension, intensité,…)
le niveau d'huile
la fréquence de vibration ou le niveau de vibrations et de bruits
les mesures de jeux mécaniques
la teneur en résidus d'usure des lubrifiants (cette teneur permet un diagnostic dans le cas des
moteurs et circuits hydrauliques).
ECONOMIES
Le matériel étant suivi en fonction de son état de fonctionnement n'est plus remplacé
systématiquement, et la surveillance permet d'éliminer au fur et à mesure de leur apparition des défauts
mineurs qui pourraient l'endommager.
Après les premières visites effectuées à intervalles fixés arbitrairement, la périodicité des
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
contrôles sera définie en fonction des besoins et de l'état réels du matériel contrôlé. La fréquence des
visites sera donc optimisée en offrant un minimum de sécurité pour un minimum de temps consacré
aux contrôles.
Une machine qui casse occasionne des dégâts et des coûts de réparation supérieurs à ceux d'une
réparation effectuée avant la rupture. Une réparation "catastrophe", effectuée en urgence, se paie
beaucoup plus cher qu'une intervention programmée.
Le risque de panne étant détecté à l'avance, la remise en état étant planifiée, la liste des pièces
de rechange peut être allégée, de plus celles-ci seront commandées dans de meilleures conditions de
prix et de délai.
La nécessité des réparations est moins "subjective" du fait de la trace écrite de l'état de "santé"
de l’appareil ; cette méthodologie, plus rationnelle permet d'augmenter la crédibilité du service
maintenance, auprès de l'ingénieur de production et de la direction générale de l'entreprise.
Grâce à un matériel de haute technologie et avec des résultats prouvés, le service Maintenance
devient vite un service reconnu, estimé et consulté. Le personnel de maintenance se sent plus impliqué
dans des tâches moins systématiques et plus motivantes.
- des machines en mouvement (capteurs pour les vibrations, analyse des huiles,...)
- des canalisations (détection des fuites)
- des équipements soumis à température ou pression (capteurs)
- des transformateurs électriques (analyse chromatographique)
- des appareils soumis à déformation (examen de structure ou de surface)
Le parc de matériels doit être géré et entretenu avec la plus grande fiabilité possible et au plus
juste coût. Le choix du type de maintenance doit toujours résulter d'un compromis financier et
technique. De ce fait, on doit effectuer pour chaque appareil la comparaison des avantages et des
inconvénients inhérents à chaque politique de maintenance.
La maintenance conditionnelle ne devra être appliquée que lorsque ses avantages l'emportent
sur ceux de la maintenance systématique ou corrective.
En pratique, ceci se traduit par l'utilisation simultanée dans l'entreprise des trois types de
maintenance, en fonction des appareils constituant l'outil de production.
La maintenance corrective est généralement réservée aux appareils dont l'indisponibilité a peu
d'incidence sur la production et dont le coût annuel estimé des réparations reste acceptable ; elle sera
également appliquée aux pannes imprévisibles.
A noter que dans aucun cas, les inspections visuelles de routine (portes de visite ou capots
ouverts, graisseurs cassés, bourrages,…) ne doivent être supprimées. Elles sont effectuées soit dans le
cadre de la maintenance conditionnelle si elle se fait par matériel portable en surveillance périodique,
soit dans le cadre de visites systématiques.
En fonction du type d’équipement, des biens à maintenir, une distinction peut être faite entre quatre
grandes natures de maintenance.
Chacune de ces quatre catégories repose sur des objectifs, un esprit et des modes de travail très
différents. Elles conduisent à des organisations distinctes mais s’appuient sur des méthodes de travail
et des outils de gestion très ressemblants.
Les activités de maintenance se traduisent par des interventions sur des équipements pluri-
technologiques. Ces interventions supposent des connaissances scientifiques et techniques relatives
tant aux systèmes, produits, processus, matériels et logiciels mis en œuvre qu'à leur fonctionnement
et aux principes qui régissent interactions.
VII. LA FIABILITE
D'après la norme AFNOR X60-501 : “ la fiabilité est la caractéristique d'un dispositif exprimée
par la probabilité que ce dispositif accomplisse une fonction requise dans des conditions d'utilisation et
pour une période de temps déterminées ".
Les "conditions d'utilisation" doivent être bien définies, car le même matériel placé dans deux
contextes de fonctionnement différents n’aura pas la même fiabilité.
La fiabilité "opérationnelle" est obtenue après une durée de fonctionnement d'un dispositif et
par suite de défaillances potentielles. Mais il est également possible d'estimer la fiabilité
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
"prévisionnelle", c'est à dire avant le fonctionnement d'un dispositif, de façon théorique (banques de
données, calculs de durée de vie) ou de façon expérimentale (essais).
Expressions Mathématiques
La durée de vie des équipements étant aléatoire, il est nécessaire de cerner les lois de probabilité
qui les régissent.
Soit un équipement donné (machine, appareil, composant, système,…) destiné à assurer une
certaine fonction. On appellera T sa durée de vie, c'est à dire l'intervalle de temps pendant lequel
l'équipement assure cette fonction sans défaillance.
On constate que pour des équipements identiques, les durées de vie observées sont
généralement différentes. La durée de vie T d'un équipement est donc une variable aléatoire.
Remarque importante : La variable aléatoire prise en compte est le TEMPS pris au sens large de "
l'unité d'usage" (Km parcourus, heures de fonctionnement,…)
la fonction fiabilité
D'après la définition normalisée citée auparavant, la fiabilité, notée R(t), est la probabilité de
bon fonctionnement à l'instant t :
R(t) = Pr (T t) (1)
Si F(t) est la fonction de répartition aléatoire T, c'est à dire la probabilité pour qu'un équipement
soit en panne à l'instant t, on peut écrire :
F( t ) = Pr ( T t ) (2)
F( t ) = 1 - R( t ) (3)
0
t
Remarque : la fiabilité R(t) d'un système (S) a pour expression: R(t) = la probabilité pour que (S) soit
non défaillant sur (0,t) avec :
C'est la probabilité pour qu'un équipement, ayant fonctionné jusqu'à l'instant t, ait une défaillance entre
t et t+dt. C'est également la probabilité conditionnelle de défaillance entre t et t+dt :
Pr ( t T t dt )
( t ) . dt (5)
Pr( T t )
ou
f (t ) dR( t )
( t ) (6)
R (t ) R ( t )dt
t (s) ds
R ( t ) e 0 (7)
La relation (7) est fondamentale car, quelle que soit la loi de fiabilité, elle permet un tracé
expérimental de la fiabilité en fonction du temps, l'évolution du taux de défaillance étant connu.
Remarquons que la loi de durée de vie est parfaitement définie par une seule des fonctions f(t),
F(t), R(t) et (t) qui se déduisent toutes de l'une quelconque d'entre elles. Montrons-le en exprimant
chacune des fonctions f(t), F(t), et (t) en fonction de chacune des deux autres :
t f (t)
(1) F( t ) f (s)ds ; ( t )
0 t
1 f (s)ds
0
dF( t ) dF( t ) dt
(2) f (t) ; ( t )
dt 1 F( t )
La durée de vie moyenne, Tm, entre deux défaillances correspond à l'espérance mathématique de la
variable aléatoire T.
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
Tm E( t ) t.f ( t )dt (8)
0
Tm est souvent appelé M.T.B.F. (Mean Time Between Failures), c'est un indicateur de niveau
de la fiabilité et qui indique une moyenne des temps de bon fonctionnement.
Il existe une autre expression de Tm. En effet, si on intègre(8) par parties, on trouve :
Tm t.R ( t )
0 R ( t )dt
0
Donc M.T.B.F R ( t ) dt (9)
0
V.2 – LA MAINTENABILITE
« Dans des conditions données d’utilisation, la maintenabilité est l’aptitude d’un dispositif à être
maintenu ou rétabli dans un état dans lequel il peut accomplir sa fonction requise, lorsque la
maintenance est accomplie dans des conditions données, avec des procédures et des moyens prescrits
»
Généralement, on utilise comme indicateur le MTTR (Mean Time To Repair) qui est le temps
moyen pour effectuer la réparation après défaillance ; c’est donc aussi le temps moyen
d’indisponibilité du système à partir du moment où il tombe en panne jusqu’à ce qu’il soit remis en
état de fonctionner correctement.
V.3 – LA DISPONIBILITE
Di = MTBF / (MTBF+MTTR)
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
Do = MTBF / (MTBF+MTTR+MTL)
Ces relations montrent l’importance pratique du MTTR, car pour un MTBF donné, le taux de disponibilité sera
VI – COUT DE LA MAINTENANCE
Les coûts de la maintenance entrent dans le prix de revient des produits fabriqués, leur
diminution permet donc de réduire les dépenses et par suite réaliser une marge bénéficiaire plus
importante.
Les coûts de maintenance se divisent en deux grandes parties : les coûts directs et les coûts indirects
coût de main d’œuvre : c’est le produit du temps de l’intervention et du taux horaire, avec
taux horaire = salaire horaire +charges sociales.
Coût de pièces de rechange : c’est le coût des pièces de rechange remplacées lors de
l’intervention, il est égale à la somme des :
- coût de facture d’achat
- frais de transport
- coût de passation de commande
coûts de consommation de matières, de fournitures et de produits
coûts de possession des stocks des outillages et des machines :
coûts de pertes des produits non fabriqués, des matières premières en cours de
transformation, perte de qualité et perte des produits déclassés.
Coût de main d’œuvre de fabrication inoccupée
Coût d’amortissement du matériel arrêté
Frais induits : délais non tenus (pénalités de retard, perte de client, image de marque
ternie…) et perte de qualité de fabrication.
Pr : Yassine BOUTMIR LUS : génie industriel
Université IBN Tofail-Kenitra
Frais de remise en route du processus de fabrication
Ils représentent la somme des coûts directs et indirects attachés à une défaillance. Le coût de
défaillance est très difficile à déterminer avec précision, mais on peut suivre son évolution.
Coût
Coût de défaillance
minimum
coût indirect de maintenance
Heures d’arrêt