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Chapitre 1 : Gestion de la maintenance

industriel
I. Introduction du chapitre :

Entre les années 1960 et 1980, la maintenance industrielle était


pourtant encore perçue comme une activité d’arrière-plan, dont
l’utilité était considérée comme toute relative et à laquelle on ne faisait
appel que lorsque que la machine était tombée en panne. Ses fonctions
étaient très limitées et assez axées sur l’électricité, la mécanique ou encore
le graissage. Les notions de prévision ou de prévention n’avaient pas encore
fait leur apparition, si bien que la maintenance souffrait d’une image plutôt
archaïque.

. Au fil du temps, les entreprises, et notamment celles issues des secteurs de


la chimie, des transports ou encore de l’énergie, ont progressivement pris
conscience de l’aspect sécurité. Dans leur volonté de protéger l’humain
absolument, elles se sont donc penchées sur l’aspect maintenance pour le
développer et lui donner davantage d’importance. Les machines ayant
évolué et s’étant dotées de technologies plus abouties, les risques étaient
proportionnellement plus élevés et les entreprises ont voulu contrer les
risques accrus d’accident.

La maintenance industrielle a donc pris une place plus importante au sein


des usines : les premières procédures de maintenance ont vu le
jour. Grâce à elles, on a pu limiter drastiquement les risques
d’accident, contrôler de manière assidue le fonctionnement des
machines et éviter au maximum les défaillances critiques pour
toute la chaîne de production. Il est étonnant de constater que les
entreprises ont davantage souhaité développer la maintenance et lui
accorder une place de choix pour des raisons humaines que pour des
raisons purement économiques.

II. Définition de la maintenance industrielle :


I. Définition générale :
La maintenance industrielle peut se définir comme le fait de
maintenir ou de rétablir un équipement de production dans un
état défini en amont afin que celui-ci soit en mesure d’assurer le
service prévu. Lorsqu’une entreprise installe un système pour
maintenir ses équipements de production, cela lui permet de
prévenir un grand nombre de problèmes et de diminuer les pertes
de productivité. Elle implique une inspection des installations,
mais également des données précises sur l’état des
infrastructures, de l’équipement et des machines. Pour y arriver,
de nombreuses entreprises se tournent vers des entreprises
technologiques spécialisées dans la gestion de ces procédés
industriels. Ces outils permettent de mesurer quotidiennement si
les indicateurs sont bons. Mais surtout d’alerter lorsqu’un système
arrive en zone critique et qu’une intervention est nécessaire. Les
opérations de maintenances industrielles consistent également à
se déplacer physiquement dans le lieu dédié pour inspecter toutes
les installations et effectuer les réparations nécessaires. Le travail
est souvent effectué par des techniciens spécialisés dans la
maintenance industrielle. Les interventions peuvent être simples
comme le changement d’une ampoule, ou plus complexe et
nécessiter plusieurs heures voire plusieurs jours de maintenance
pour que tout fonctionne de nouveau. Plus la tâche de
maintenance industrielle est spécifique et complexe, plus le
technicien de maintenance industrielle doit être qualifié. Il en
existe plusieurs types. Elle peut être préventive, prédictive ou
curative.
II. Notion de fiabilité :
• Aptitude d’un équipement à accomplir une fonction requise
dans des conditions données, pendant un intervalle de temps
donné.
• On suppose en général que l’entité est en état d’accomplir la
fonction requise au début de l’intervalle de temps donné,
• Le concept de fiabilité est traduit souvent dans la pratique
comme l’aptitude d’une entité à avoir une faible fréquence de
défaillance.
• R(t) : Probabilité que l’entité accomplisse une fonction requise
dans des conditions données, pendant un intervalle de temps
donné (0, t).

III. Notion de la maintenabilité :


Aptitude d’un équipement à être maintenu ou rétabli dans un état
dans lequel il peut accomplir une fonction requise, lorsque la
maintenance est accomplie dans des conditions données, avec des
procédures et des moyens prescrits.
• M(t) : pour une entité utilisée dans des conditions données
d’utilisation, probabilité pour qu’une opération donnée de
maintenance
puisse être effectuée sur un intervalle de temps donné (0, t),
lorsque la maintenance est assurée dans des conditions données
et avec l’utilisation de procédures et moyens prescrits.
IV. Notion de la disponibilité :
• Aptitude d’une entité à être en état d’accomplir une fonction
requise dans des conditions données, à un instant donné ou
pendant un intervalle de temps donné, en supposant que la
fourniture des moyens extérieurs nécessaires soit assurée.
• D(t) : Probabilité qu’une entité soit en état de disponibilité dans
des conditions données, à un instant donné en supposant que la
fourniture des moyens extérieurs nécessaires soit assurée.
V. Différence entre la maintenance et l’entretien

Entretien Maintenance
- Dépanner, réparer - Prévenir, optimiser le coût de
possession

- Subir le matériel - Maîtriser

- Tâche ingrate : période - Outils spécifiques : fiabilité, ,


estivale, improductif GMAO…

- Activité de faible priorité : - Valorisation du métier :


faible qualification, participation aux études, à la
responsabilité limitée, conception, à l’installation et à
exploitation prioritaire l’amélioration

III. Type de la maintenance :


Les prestations de maintenance sont essentielles pour anticiper et
réparer les pannes de machines comme d’un système
informatique ; et limiter au maximum les risques pour une
entreprise industrielle. Mais il existe différents types de
maintenance, déclinés en deux familles.
A. La maintenance préventive
Ce type de maintenance s’effectue selon des critères
prédéterminés, dont l’objectif est de réduire la probabilité de
défaillance des matériels en cours d’utilisation, de diminuer les
temps d’arrêt en cas de révision ou de panne et de supprimer les
causes d’accidents graves. Elle repose sur des vérifications de
conformité, une surveillance périodique permettant de relever des
anomalies et exécuter des réglages simples sans outillage
spécifique, ni arrêt de l’outil de production. Toute intervention de
maintenance inclut un impact financier. L’analyse des coûts doit
mettre en évidence un gain par rapport aux défaillances qu’elle
permet d’éviter. C’est aussi à ce moment que l’entreprise étudie
s’il faut décider de passer à l’étape d’une maintenance corrective,
plus coûteuse.

 La maintenance préventive systématique

Elle suit un échéancier généralement établi selon le temps mais


aussi selon la quantité de produits fabriqués, la distance
parcourue lorsqu’il s’agit d’acheminer des biens, ou encore le
nombre de cycles effectués, etc. Cette périodicité d’intervention
est déterminée à partir de la mise en service ou après une révision
complète ou partielle. Cette méthode de maintenance nécessite
de connaître le comportement du matériel, les modes de
dégradation et le temps moyen de bon fonctionnement entre deux
avaries. Elle s’applique pour la maintenance des équipements
soumis à réglementation comme les appareils de levage,
extincteurs, équipements sous pression, convoyeurs, ascenseurs,
etc ; pour les équipements dont la panne risque de provoquer des
accidents graves (avions, trains), les équipements ayant un coût
de défaillance élevé. C’est le cas des éléments d’une chaîne de
production automatisée, comme les pompes industrielles, dans le
secteur de la chimie, l’agroalimentaire, la métallurgie ou la
chaudronnerie etc. Les industriels ont également
recours à cette méthode pour les matériels dont les dépenses de
fonctionnement deviennent anormalement élevées au cours de
leur temps de service : consommation excessive d’énergie,
éclairage par lampes usagées, allumage et carburation déréglés,
etc.

 La maintenance préventive conditionnelle


Elle est comme son nom l’indique conditionnée à un type
d’événement prédéterminé : un diagnostic, l’information d’un
capteur, une mesure d’une usure, etc.). Cette maintenance
prédictive est donc une maintenance dépendante de l’expérience
et faisant intervenir des informations recueillies en temps réel.
Elle vise en somme a repérer les points faibles. Ces
contrôles réguliers et rigoureux permettent de mettre en
lumière l’état de fonctionnement du matériel. Suivant le cas, il
est souhaitable de mettre les équipements sous surveillance et
ensuite de décider d’une intervention lorsqu’un certain seuil est
atteint.

B. La maintenance corrective :
Les opérations de maintenance corrective ont lieu une fois que la
défaillance est repérée. Il s’agit en somme d’un dépannage
puisque la maintenance corrective est exécutée après détection
d’une panne et destinée à remettre un bien dans un état dans
lequel il peut accomplir une fonction requise.

 La maintenance curative
Cette forme de maintenance est appliquée lorsqu’un
dysfonctionnement est détecté. Elle a pour objet de réparer cette
anomalie. Contrairement au palliatif qui agit dans l’urgence, il
s’agit là d’une véritable restauration à long terme, de manière
définitive La maintenance curative est un dépannage prioritaire
car les arrêts de production provoquent des pertes
lourdes pour les entreprises. Cette intervention apporte une
amélioration des performances et des conditions de production.
Elle permet la réparation du matériel endommagé sur site ou
en atelier ou l’installation d’un parc de machines neuves.
Cette maintenance corrective intervient aussi dans la mise
en conformité de l’outil de production après le passage d’un
organisme de contrôle qui veille au respect de la législation en
vigueur.

 La maintenance palliative
Elle a pour objectif de rétablir un bien dans un état spécifié : cela
ne signifie pas nécessairement son état initial. Par exemple, si une
fuite dans une tuyauterie industrielle ou une cuve de stockage
survient, l’opération de maintenance palliative devra faire en
sorte que ces outils retrouvent leur fonction requise, sans pour
autant qu’ils retrouvent leur aspect d’origine. Il s’agit d’une action
destinée à permettre à un bien de fonctionner
provisoirement.
La maintenance palliative n’est pas une action prévue et ne fait
donc pas partie d’une politique de maintenance. Ces actions de
dépannage provisoire sont à distinguer de la réparation qui
caractérise la maintenance curative. La maintenance palliative
peut être dangereuse. Le technicien doit donc, en accord avec la
direction de la société, faire la balance entre le danger que
pourrait représenter l’arrêt de la production et celui inhérent à
toute maintenance palliative.
VI. Niveaux de la maintenance

La maintenance et l’exploitation d’un bien s’exercent à travers de


nombreuses opérations, parfois répétitives, parfois
occasionnelles, communément définies jusqu’alors en cinq
niveaux de maintenance.
Les cinq niveaux de maintenance :
Niveaux Définition Personnel Moyens
d’intervention
1 Réglages simples prévus par le Exploitant sur Place. Outillage léger défini dans
constructeur au moyen d’organes les conditions d’utilisation.
accessibles sans aucun démontage
d’équipement ou échange
d’éléments accessibles en toute
sécurité.

2 Dépannage par échange standard Technicien Idem, plus les pièces de


d’éléments prévus à cet effet ou habilité, sur place. rechange trouvées à
d’opérations mineures de proximité, sans délai.
maintenance préventives
(rondes).

3 Identification et diagnostic de Technicien Outillage prévu, plus des


panne, réparation par échange de spécialisé, sur place ou appareils de mesure, banc
composants fonctionnels, en local de d’essai, contrôle…
réparations mécaniques mineures maintenance

4 Travaux importants de Equipe encadrée Outillage général plus


maintenance corrective ou par un technicien spécialisé, matériel d’essai,
préventive. spécialisé (atelier de contrôle...
central)

5 Travaux de rénovation de Equipe complète, Moyens proches de la


reconstruction ou réparations polyvalente (atelier fabrication par le
importantes confiées à un atelier central) constructeur.
central.

.
VII. La fonction maintenance
Une fonction d’entreprise est un ensemble de tâches de nature
homogène, tournées vers des objectifs communs et concurrents
avec d’autres fonctions reliées aux finalités globales de
l’entreprise.
Aujourd’hui, la fonction « maintenance » recouvre un ensemble de
tâches que l’ peut regrouper en deux sous-ensembles: les tâches à
dominante technique et les tâches à dominante gestion.
Les tâches à dominante technique comprennent notamment:
La prévention;
Le diagnostic (le plus souvent de panne, mais aussi d’état);
De dépannage et la remise en route;
La réparation des pièces;
Les études et méthodes (c.-à-d. les façons de procéder) ;
Les tâches à dominante gestion portent sur:
La gestion de l’information et de la documentation;
La gestion des ressources humaines;
La gestion du parc et des pièces;
La gestion des interventions;
La gestion des budgets ;
Dans son ensemble, la fonction « maintenance » recouvre
plusieurs objectifs:
Contribuer à assurer la production prévue;
Contribuer à maintenir la qualité du produit fabriqué;
Contribuer au respect des délais;
Rechercher les coûts d’exploitation les plus avantageux;
Respecter les objectifs humains: conditions de travail et de
sécurité;
Préserver l’environnement ;
Les méthodes et la gestion de la maintenance d’avant-garde
tendent à constituer un département « maintenance » autour de
trois grandes fonctions:
Première fonction: le « cerveau »: un bureau technique chargé
de la gestion, de la définition des méthodes de la documentation
technique, des études de diagnostic et du suivi des opérations.
Deuxième fonction: les « bras »: l’entretien proprement dit,
responsable des opérations sur le site.
Troisième fonction: l’«estomac »: la logistique, responsable des
ateliers et magasins, qui fournissent à l’entreprise les matériels et
les produits dont elle a besoin
VIII. Les couts de la maintenance :
Une entreprise est caractérisée par trois grandes fonctions :
- Achat
- Production
- Vente.
Pour un produit, la somme des coûts liés à ces fonctions
représente le COUT DE REVIENT du produit.
A. Définition
Une mesure universelle de la performance de maintenance, et peut-
être la mesure qui importe le plus en fin de compte, chaque entreprise,
chaque usine au sein d’une entreprise et souvent chaque département
d'une même usine développe sa Propre définition des « coûts de
maintenance ».
B. Calcul des coûts de maintenance
a. Pour un petit équipement :
Valeur d´un petit équipement = valeur de remplacement – valeur
amortie.
b. Pour un gros équipement :
Valeur d’un gros équipement = coût global = coût d´acquisition + coût
d´exploitation + coût de maintenance + coût de fin de vie.
IX. Conclusion du chapitre
La fonction maintenance doit, au même titre que les autres fonctions
de l’entreprise, s’inscrire dans une recherche continue
d’améliorations, ce qui signifie augmenter l’efficacité et les
performances des services et des biens. Entretenir un parc
d’équipements ne suffit plus, il faut atteindre des objectifs qui doivent
permettre de maximiser le profit de chaque investissement
conduit. Parce que le cycle de vie d’un appareil doit être envisagé au
démarrage d’un projet, la fonction maintenance doit intervenir au
moment de la conception de l’installation et dans son exploitation.

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