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Cours Maintenance Industrielle

1. Introduction à la maintenance industrielle


Quelle que soit l’entreprise, la fonction maintenance a pour mission d’accomplir toutes les
taches nécessaires pour que l’équipement soit maintenu où rétabli en état et ceci afin de
- Permettre une exécution normale des opérations dans les meilleures conditions de coûts, de
sécurité et de qualité (cas de la production)
- Obtenir un service dans les meilleures conditions de confort et de coût (cas transport,
hôpitaux,…)
Pour remplir cette mission, il faut :
- Dépanner les machines, les systèmes pluri-techniques et les matériels dans les meilleurs
délais et au meilleur coût.
- Réparer, réviser, maintenir en état les machines, les systèmes pluri-techniques et les
matériels.
C’est la maintenance de fabrication où la maintenance de production
- Réparer et maintenir en état les bâtiments, les engins de transport, le téléphone, les réseaux,
les parkings, la climatisation etc.….
- Contrôler et surveilles les différentes énergies utilisées pour assurer les activités de
l’entreprise (électricité, air, eau, gaz).
C’est la maintenance générale
- Négocier les contrats d’assistance technique et de maintenance
C’est la maintenance sous-traitée

1.1 Place et définition de la maintenance industrielle


Pour être et demeurer compétitive, une entreprise doit produire toujours mieux (qualité) et au
coût le plus bas
Minimiser le coût = fabriquer plus vite et sans interruption
Solution : L’automatisation et l’informatique.
Et après ?
Les machines ne doivent jamais (ou presque) connaître de défaillances tout en en fonctionnant à
un régime permettant le rendement maximal
Définition de la maintenance selon l’AFNOR par la norme NF X 60-010 (mai 2002) :
La maintenance est l’ensemble de toutes les actions techniques, administratives et de
management durant le cycle de vie d’un bien, destinées à le maintenir ou à le rétablir dans un
état dans lequel il peut accomplir la fonction requise.
Commentaires
Notons que les actions de maintenance ne sont pas seulement techniques : l’action technique est
encadrée, pilotée par des actions de gestion (économie et administration) et de management, ce qui
implique une large polyvalence.
Le terme « maintenir » contient la notion de surveillance et de prévention sur un bien en
fonctionnement normal. Le terme « rétablir » contient la notion de correction (remise à niveau)
après perte de fonction.

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La « sûreté de fonctionnement » est définie dans la norme NF EN 60300-1 comme étant le terme
collectif qui décrit la disponibilité d’un produit simple ou complexe
Les facteurs qui influencent la disponibilité d’un produit sont les caractéristiques de conception
de la fiabilité et de la maintenabilité, ainsi que la logistique de maintenance. Nous la noterons SdF.
1.2 Rôle de la maintenance
Le service maintenance doit mettre en œuvre la politique de maintenance définie par la direction
de l’entreprise ; cette politique devant permettre d’atteindre le rendement maximal des systèmes de
production
Tous les équipements n’ont pas le même degré d’importance Il faut donc définir des stratégies
les mieux adaptées
ƒ Prévisions à long terme : liées à la politique de l'entreprise permettant l'ordonnancement des
charges, des stocks, des investissements en matériel.
ƒ Prévisions à moyen terme : la volonté de maintenir le potentiel d'activité de l'entreprise conduit
à veiller à l'immobilisation des matériels à des moments qui perturbent le moins possible la
programme de fabrication. Dès lors il faut fournir nécessairement et suffisamment tôt le
calendrier des interventions de maintenance. Celle-ci ayant une influence sur l'ordonnancement
des fabrications.
ƒ Prévisions à court terme : dans ce cas le service de maintenance s'efforcera à réduire les durées
d'immobilisation du matériel et les coûts de ses interventions. Sachant que les réductions des
coûts et d'immobilisation ne sont possibles que si le matériel et les interventions ont fait l'objet
d'une étude préalable, il est donc nécessaire de préparer le travail et d'étudier les conditions de
fonctionnement, les défaillances possibles et les conditions d'exécution des interventions. Le
service technique lié à cette fonction doit fournir toutes les informations qualitatives et
quantitatives susceptibles d'influencer les politiques particulières de l'entreprise.
2. Le service maintenance au sein de l’entreprise
2.1 Situation dans l’entreprise
Il existe 2 tendances quant au positionnement de la maintenance dans l’entreprise :
Tendance 1 : La centralisation où toute la maintenance est assurée par un service.

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Les avantages sont :


• Standardisation des méthodes, des procédures et des moyens de communication
• Possibilité d’investir dans des matériels onéreux grâce au regroupement
• Vision globale de l’état du parc des matériels à gérer
• Gestion plus aisée et plus souple des moyens en personnels
• Rationalisation des moyens matériels et optimisation de leur usage (amortissement plus rapide)
• Diminution des quantités de pièces de rechange disponibles
• Communication simplifiée avec les autres services grâce à sa situation centralisée
Tendance 2 : La décentralisation, où la maintenance est confiée à plusieurs services, de
dimension proportionnellement plus modeste, et liés à chacun des services de l’entreprise.
Les avantages sont :
• Meilleures communications et relations avec le service responsable et utilisateur du parc à
maintenir
• Effectifs moins importants dans les différentes antennes
• Réactivité accrue face à un problème
• Meilleure connaissance des matériels
• Gestion administrative allégée
2.2 Domaines d’action du service maintenance
Variété des actions qui constituent souvent le quotidien de la mission d’un service maintenance :
• Maintenance préventive et corrective de tous les systèmes dont le service a la charge ainsi que
toutes les opérations de révisions, contrôles, etc.
• Travaux d’installation et de mise en route de matériels neufs
• Travaux directement liés aux conditions de travail : sécurité, hygiène, environnement, pollution,
etc.
• Amélioration, reconstruction et modernisation des installations
• Gestion des pièces de rechange, des outillages et des moyens de transport et de manutention
• Fabrication de certaines pièces détachées
• Travaux divers dans les locaux de l’entreprise, agrandissements, déménagements
• Gestion des différentes énergies et des réseaux de communication
2.3 Entretien et maintenance
L’entretien se contente d’intervenir sur un système défaillant pour relancer la production et effectue
les opérations courantes préconisées par le constructeur:
Entretenir, c’est subir alors que maintenir, c’est prévoir et anticiper
• Augmentation de la productivité
• Optimisation de la disponibilité de l’outil de travail
Elle est donc reconnue comme une activité nécessaire (génératrice de profits) alors que l’entretien
traditionnel était considéré comme une charge financière.
2.4 Importance de la maintenance et types d’entreprise
L’importance de la maintenance diffère selon le secteur d’activité:
• La maintenance sera inévitable et lourde dans les secteurs où la sécurité est capitale.
• Inversement, les industries manufacturières à faible valeur ajoutée pourront se satisfaire d’un
entretien traditionnel et limité.
◦ Importance fondamentale : nucléaire, pétrochimie, chimie, transports (ferroviaire,
aérien, etc.)

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◦ Importance indispensable : entreprises à forte valeur ajoutée, de process, construction


automobile
◦ Importance moyenne : industries de constructions diversifiées, coûts d’arrêts de
production limités, équipement semi automatiques
◦ Importance secondaire : entreprises sans production de série, équipements variés
◦ Importance faible ou négligeable : entreprise manufacturière, faible valeur ajoutée, forte
masse salariale
2.5 Le responsable maintenance
L’indispensable pluridisciplinarité de la fonction maintenance:
• Le responsable doit donc être capable d’intervenir efficacement dans nombre de domaines et
savoir s’adapter à toute situation prévue ou fortuite.
• Le responsable devra avoir des compétences techniques dans des domaines aussi variés que la
mécanique, l’électrotechnique, l’automatique, l’hydraulique, etc. En effet, les systèmes actuels
sont pluri techniques et pluri énergies. Par ailleurs, le responsable devra avoir des compétences
dans les domaines de la gestion, du planning, etc.
• La maintenance devenant de plus en plus informatisée (MAO ou GMAO), l’utilisation de
l’informatique est donc devenue indispensable pour le technicien. L’informatisation de la
maintenance n’est pas une fin en soi, mais doit être considérée comme un outil d’aide à la
décision face à une situation donnée.
2.6 Fonctions et taches associées à la maintenance
2.6.1 Etudes et méthodes:
Optimisation des tâches en fonction des critères retenus dans le cadre de la politique de
maintenance définie par l’entreprise.
¾ Etudes techniques :
Etudes d’améliorations, études de conception et de reconception des équipements ou des travaux
neufs, analyse des conditions de travail
¾ Préparation et ordonnancement :
Etablissement des fiches et gammes d’instructions pour le personnel, constitution de la
documentation pour les interventions, établissement des plannings d’interventions et
d’approvisionnements en pièces de rechange, réception et classement des documents relatifs à
l’intervention et remise à jour des dossiers techniques.
¾ Etudes économiques et financières :
Gestion des approvisionnements, analyse des coûts (maintenance, défaillance, fonctionnement),
rédaction du cahier des charges et participation à la rédaction des marchés (travaux neufs,
investissements, sous-traitance), gestion du suivi et de la réception de ces marchés.
¾ Stratégie et politiques de la maintenance :
Définition, choix et élaboration des procédures de maintenance (corrective, préventive), des
procédures de contrôle, des procédures d’essais et de réception, détermination des domaines
d’actions préventives prioritaires, étude des procédures de déclenchement des interventions, gestion
de la sécurité dans l’organisation de l’environnement industriel.
Pour remplir cette fonction, les techniciens des études et des méthodes disposent : de dossiers
techniques fournissant toutes les caractéristiques des matériels, des fiches d’historiques résumant les
opérations déjà effectuées, de la documentation constructeurs et fournisseurs, des banques de
données informatiques.

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2.6.2 Exécution / Mise en œuvre :


L’aspect pluri techniques de cette fonction nécessite une grande expérience sur les matériels et une
connaissance approfondie des différentes technologies. Le technicien devra agir avec beaucoup de
rigueur pour rendre son action efficace. Il sera aidé par les documents et procédures établis par la
fonction « études et préparation ».
• Les principales tâches sont : gestion de l’intervention de maintenance, connaissance
comportementale du matériel, pilotage des interventions, application des consignes et règles
d’hygiène, sécurité et conditions de travail, installation des machines et des matériels
(réception, contrôle, mise en fonctionnement), information du personnel sur les
équipements, remise en main du matériel après intervention, gestion de l’ordonnancement,
établissement de diagnostics de défaillance de matériels, établissement de consignes
d’utilisation intégrant les consignes d’hygiène et de sécurité, gestion des stocks (des pièces
de rechange, outillages, appareils de contrôle)
2.6.3 La fonction documentation et ressources :
Indispensable à tout le service, cette fonction est la mémoire de l’activité sur laquelle s’appuieront
les études ultérieures en vue de définir une politique de maintenance. Elle est aussi une source
inestimable de renseignements pour la fonction « études et méthodes ».
• Les principales tâches sont : élaboration et tenue des inventaires, constitution et MAJ des
dossiers techniques, des historiques, des dossiers économiques, constitution d’une
documentation générale, technique et réglementaire, constitution d’une documentation
fournisseurs.

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3. Les différentes formes de maintenance


3.1 Les Concepts
L’analyse des différentes formes de maintenance repose sur 4 concepts :
ƒ Les évènements qui sont à l’origine de l’action : référence à un échéancier, la subordination
à un type d’événement (auto diagnostic, information d’un capteur, mesure d’une usure, etc.),
l’apparition d’une défaillance
ƒ Les méthodes de maintenance qui leur seront respectivement associées : maintenance
préventive systématique, maintenance préventive conditionnelle, maintenance corrective.
ƒ Les opérations de maintenance proprement dites : inspection, contrôle, dépannage,
réparation, etc.
ƒ Les activités connexes : maintenance d’amélioration, rénovation, reconstruction,
modernisation, travaux neufs, sécurité, etc.
Cette réflexion terminologique et conceptuelle représente une base de référence pour :
ƒ L’utilisation d’un langage commun pour toutes les parties (conception, production,
prestataires de services, etc.)
ƒ La mise en place de systèmes informatisés de gestion de la maintenance
3.2 Les Méthodes
Le choix entre les méthodes de maintenance s’effectue dans le cadre de la politique de la
maintenance et doit s’opérer en accord avec la direction de l’entreprise.
Pour choisir, il faut donc :
ƒ être informé des objectifs de la direction,
ƒ des directions politiques de maintenance,
ƒ connaître le fonctionnement et les caractéristiques des matériels,
ƒ le comportement du matériel en exploitation,
ƒ les conditions d’application de chaque méthode,
ƒ les coûts de maintenance,
ƒ les coûts de perte de production.

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Les méthodes de maintenance selon la norme NF X 60-000

3.2.1 La maintenance corrective


Définitions (extraits normes NF X 60-010) :
Défaillance : altération ou cessation de l’aptitude d’un bien à accomplir la fonction requise.
Il existe 2 formes de défaillance :
¾ Défaillance partielle : altération de l’aptitude d’un bien à accomplir la fonction requise.
¾ Défaillance complète : cessation de l’aptitude d’un bien à accomplir la fonction requise.
La maintenance corrective appelée parfois curative (terme non normalisé) a pour objet de
redonner au matériel des qualités perdues nécessaires à son utilisation.
Les défauts, pannes ou avaries diverses exigeant une maintenance corrective entraînent une
indisponibilité immédiate ou à très brève échéance des matériels affectés et/ou une dépréciation en
quantité et/ou qualité des services rendus.
3.2.2 La maintenance préventive
Maintenance effectuée selon des critères prédéterminés, dans l’intention de réduire la
probabilité de défaillance d’un bien ou la dégradation d’un service rendu.
Elle doit permettre d’éviter les défaillances des matériels en cours d’utilisation.
L’analyse des coûts doit mettre en évidence un gain par rapport aux défaillances qu’elle permet
d’éviter.
But de la maintenance préventive
ƒ Augmenter la durée de vie des matériels
ƒ Diminuer la probabilité des défaillances en service

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ƒ Diminuer les temps d’arrêt en cas de révision ou de panne


ƒ Prévenir et aussi prévoir les interventions coûteuses de maintenance corrective
ƒ Permettre de décider la maintenance corrective dans de bonnes conditions
ƒ Eviter les consommations anormales d’énergie, de lubrifiant, etc.
ƒ Améliorer les conditions de travail du personnel de production
ƒ Diminuer le budget de maintenance
ƒ Supprimer les causes d’accidents graves
A. La maintenance préventive systématique
Maintenance préventive effectuée selon un échéancier établi selon le temps ou le nombre
d’unités d’usage.
Même si le temps est l’unité la plus répandue, d’autres unités peuvent être retenues telles que : la
quantité de produits fabriqués, la longueur de produits fabriqués, la distance parcourue, la masse de
produits fabriqués, le nombre de cycles effectués, etc.
Cette périodicité d’intervention est déterminée à partir de la mise en service ou après une révision
complète ou partielle.
Cette méthode nécessite de connaître :
ƒ Le comportement du matériel
ƒ Les modes de dégradation
ƒ Le temps moyen de bon fonctionnement entre 2 avaries
Remarque : de plus en plus, les interventions de la maintenance systématique se font par échanges
standards.
Cas d’application :
ƒ Equipements soumis à une législation en vigueur (sécurité réglementée) : appareils de levage,
extincteurs, réservoirs sous pression, convoyeurs, ascenseurs, monte-charge, etc.
ƒ Equipements dont la pane risque de provoquer des accidents graves : tous les matériels assurant
le transport en commun des personnes, avions, trains, etc.
ƒ Equipement ayant un coût de défaillance élevé : éléments d’une chaîne de production
automatisée, processus fonctionnant en continu (industries chimiques ou métallurgiques).
ƒ Equipements dont les dépenses de fonctionnement deviennent anormalement élevées au cours
de leur temps de service : consommation excessive d’énergie, éclairage par lampes usagées,
allumage et carburation déréglés (moteurs thermiques), etc.
B. La maintenance préventive conditionnelle
Maintenance préventive subordonnée à un type d’événement prédéterminé (auto diagnostic,
information d’un capteur, mesure d’une usure, etc.).
Remarque : la maintenance conditionnelle est donc une maintenance dépendante de l’expérience et
faisant intervenir des informations recueillies en temps réel.
On l’appelle aussi maintenance prédictive (terme non normalisé).
La maintenance préventive conditionnelle se caractérise par la mise en évidence des points faibles.
Suivant le cas, il est souhaitable de les mettre sous surveillance et, à partir de là, de décider d’une
intervention lorsqu’un certain seuil est atteint. Mais les contrôles demeurent systématiques et font
partie des moyens de contrôle non destructifs.
Tous les matériels sont concernés. Cette maintenance préventive conditionnelle se fait par des
mesures pertinentes sur le matériel en fonctionnement.

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Les paramètres mesurés peuvent porter sur :


y Le niveau et la qualité de l’huile
y Les températures et les pressions
y La tension et l’intensité des matériels électriques
y Les vibrations et les jeux mécaniques
y Etc.
Le matériel nécessaire pour assurer la maintenance préventive conditionnelle devra être fiable pour
ne pas perdre sa raison d’être. Il est souvent onéreux, mais pour des cas bien choisis il est rentabilisé
rapidement.
3.3 Les opérations de maintenance
3.3.1 Les opérations de maintenance corrective
a. Le dépannage
Action sur un bien en panne, en vue de le remettre en état de fonctionnement.
Compte tenu de l’objectif, une action de dépannage peut s’accommoder de résultats provisoires et
de condition de réalisation hors règles de procédures, de coûts et de qualité, et dans ce cas sera
suivie de la réparation.
b. La réparation
Intervention définitive et limitée de maintenance corrective après panne ou défaillance.
L’application de la réparation peut être décidée soit immédiatement à la suite d’un incident ou
d’une défaillance, soit après un dépannage, soit après une visite de maintenance préventive
conditionnelle ou systématique.
Remarque : la réparation correspond à une action définitive. L’équipement réparé doit assurer les
performances pour lesquelles il a été conçu.
Tous les équipements sont concernés.
3.3.2 Les opérations de maintenance préventive
ƒ Les inspections : activités de surveillance consistant à relever périodiquement des anomalies et
exécuter des réglages simples ne nécessitant pas d’outillage spécifique, ni d’arrêt de l’outil de
production ou des équipements.
ƒ Visites : opérations de surveillance qui, dans le cadre de la maintenance préventive
systématique, s’opèrent selon une périodicité déterminée. Ces interventions correspondent à
une liste d’opérations définies préalablement qui peuvent entraîner des démontages d’organes
et une immobilisation du matériel. Une visite peut entraîner une action de maintenance
corrective.
ƒ Contrôles : vérifications de conformité par rapport à des données préétablies suivies d’un
jugement. Le contrôle peut :
◦ Comporter une activité d’information
◦ Inclure une décision : acceptation, rejet, ajournement
◦ Déboucher comme les visites sur des opérations de maintenance corrective
Les opérations de surveillance (contrôles, visites, inspections) sont nécessaires pour maîtriser
l’évolution de l’état réel du bien. Elles sont effectuées de manière continue ou à des intervalles
prédéterminés ou non, calculés sur le temps ou le nombre d’unités d’usage.

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3.4 Niveaux de maintenance

1er Niveau :
Réglages simples prévus par le constructeur au moyen d'éléments accessibles sans aucun
démontage ou ouverture de l'équipement, ou échanges d'éléments consommables accessibles
en toute sécurité, tels que voyants ou certains fusibles, etc.
Ce type d'intervention peut être effectué par l'exploitant du bien, sur place, sans outillage et à l'aide
des instructions d'utilisation. Le stock de pièces consommables nécessaires est très faible.
2ème Niveau :
Dépannages par échange standard des éléments prévus à cet effet et opérations mineures de
maintenance préventive, telles que graissage ou contrôle de bon fonctionnement
Ce type d'intervention peut être effectué par un technicien habilité de qualification moyenne, sur
place, avec l'outillage portable défini par les instructions de maintenance, et à l'aide de ces mêmes
instructions.
On peut se procurer les pièces de rechange transportables nécessaires sans délai et à proximité
immédiate du lieu d'exploitation.
3ème Niveau :
Identification et diagnostic des pannes, réparations par échange de composants ou d'éléments
fonctionnels, réparations mécaniques mineures, et toutes opérations courantes de
maintenance préventive telles que réglage général ou réalignement des appareils de mesure.
Ce type d'intervention peut être effectué par un technicien spécialisé, sur place ou dans le local de
maintenance, à l'aide de l'outillage prévu dans les instructions de maintenance ainsi que des
appareils de mesure et de réglage, et éventuellement des bancs d'essais et de contrôle des
équipements et en utilisant l'ensemble de la documentation nécessaire à la maintenance du bien
ainsi que les pièces approvisionnées par le magasin
4ème Niveau :
Tous les travaux importants de maintenance corrective ou préventive à l'exception de la
rénovation et de la reconstruction. Ce niveau comprend aussi le réglage des appareils de
mesure utilisés pour la maintenance, et éventuellement la vérification des étalons de travail
par les organismes spécialisés.
Ce type d'intervention peut être effectué par une équipe comprenant un encadrement technique très
spécialisé, dans un atelier spécialisé
5ème Niveau :
Rénovation, reconstruction ou exécution des réparations importantes confiées à un atelier
central ou à une unité extérieure.
Par définition, ce type de travaux est donc effectué par le constructeur, ou par le reconstructeur,
avec des moyens définis par le constructeur et donc proches de la fabrication.
3.5 Les activités connexes
Ces activités complètent les actions de maintenance citées précédemment et participent pour une
part non négligeable à l’optimisation des coûts d’exploitation.
3.5.1 La maintenance d’amélioration
L’amélioration des biens d’équipements consiste à procéder à des modifications, des changements,
des transformations sur un matériel.
Les améliorations à apporter peuvent avoir comme objectif:

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ƒ l'augmentation des performances de production du matériel,


ƒ l'augmentation de la fiabilité (diminuer les fréquences d'interventions),
ƒ l'amélioration de la maintenabilité (amélioration de l'accessibilité des sous-systèmes et des
éléments à haut risque de défaillance),
ƒ la standardisation de certains éléments pour avoir une politique plus cohérente et améliorer
les actions de maintenance,
ƒ l'augmentation de la sécurité du personnel.
3.5.2 Les travaux neufs

L'adjonction à la fonction maintenance de la responsabilité des travaux neufs est très


répandue, en particulier dans les entreprises de taille moyenne.

ƒ Elle part du principe que, lors de tout investissement additionnel de remplacement ou


d'extension, il est logique de consulter les spécialistes de la maintenance qui, d'une part,
connaissent bien le matériel anciennement en place, et d'autre part auront à maintenir en état
de marche le matériel nouveau.

3.5.3 La sécurité

La sécurité est l'ensemble des méthodes ayant pour objet, sinon de supprimer, du moins de
minimiser les conséquences des défaillances ou des incidents dont un dispositif ou une
installation peuvent être l'objet, conséquences qui ont un effet destructif sur le personnel, le
matériel ou l'environnement de l'un et de l'autre.

Sachant qu'un incident mécanique, une panne, peuvent provoquer un accident, sachant aussi que la
maintenance doit maintenir en état le matériel de protection ou même que certaines opérations de
maintenance sont elles-mêmes dangereuses, il apparût que la relation entre la maintenance et la
sécurité est particulièrement étroite.

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4. Conclusion

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6. Exemples

Maintenance corrective Maintenance Préventive


Maintenance d’une Maintenance
automobile. Dépannage Réparation Systématique Conditionnelle d’amélioration

Faire le plein d’essence.

Vidanger tous les


Changer les plaquettes
de frein au témoin
d’usure
Echanger une roue
crevée.
Faire réparer cette roue
crevée.
Changer la courroie de
distribution.

Vérifier le niveau
d’huile tous les mois.

Changer un pot
d’échappement HS.

Changer un cardan.

Maintenance corrective Maintenance Préventive Maintenance


Maintenance d’une
automobile.
Dépannage Réparation Systématique Conditionnelle d’amélioration

Poser un autoradio.
Changer le train de pneus
au début de l’hiver et du
printemps.
Changer de batterie
d’accumulateurs.
Refaire le joint de
culasse.
Changer les disques de
frein.
Faire rénover des
amortisseurs.
Donner un aspect «
tunning ».
Changer les bougies.
Changer le filtre à air et
le filtre à huile.
La faire repeindre.

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Les coûts en maintenance


1 Généralités sur les coûts
Le coût de tout produit peut-être considéré comme la somme des coûts de développement et des
coûts de production :
1.1 Coûts de développement :
Avant de pouvoir fabriquer un matériel, un certain nombre d'activités sont à satisfaire au
préalable, en tout ou partie.
Par exemple:
• recherche;
• étude et dessein;
• développement;
• essais et mise au point;
• étude de production;
• étude des outillages;
• fabrication des outillages.
Le coût de ces activités constitue les frais de développement. Ils concernent uniquement la
naissance du produit et non la fabrication qui suivra. Ces frais sont ensuite répartis dans le prix de
chaque article produit ou peuvent faire l'objet de clauses contractuelles particulières.
1.2 Coûts de production
Le coût global de production peut lui-même être divisé en coûts directs et coûts indirects, encore
appelés frais généraux ou frais de structure.
Coûts directs:
Les coûts directs sont essentiellement liés à la réalisation du produit, ils comprennent:
• des coûts techniques incorporés de façon directe et mesurable, tels que:
ƒ matières;
ƒ main d'œuvre productive et frais associés;
ƒ amortissement de l'outillage spécifique;
ƒ énergie et ingrédients (dans certains cas);
ƒ retouche et rébus,
• des coûts d'activités, que l'on ne peut mesurer au niveau d'un exemplaire du produit, mais
indispensables cependant au niveau de la section productive, tels que:
ƒ énergie et ingrédients (en général);
ƒ matières consommables diverses;
ƒ petit outillage commun.
Coûts indirects:
Les coûts indirects sont liés à l'activité générale de l'entreprise, ils comprennent en particulier :
• la main d'œuvre improductive et l'encadrement;
• les frais financiers (impôts, taxes, agios...);
• l'amortissement des bâtiments et des moyens de production;
• l'entretien de ces moyens;
• des fournitures ou frais divers (chauffage, éclairage...).
Habituellement, leur répartition est assez délicate et peut varier suivant le critère retenu.

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Dans les entreprises aux moyens de production très variés, le système comptable le plus généralisé
consiste à ventiler ces frais indirects par sections de production (dites "sections homogènes") sur les
heures productives de ces sections. On détermine ainsi un taux horaire pour chacune des sections
productives.
Le coût de production d'un produit s'exprime d'une façon générale par la relation:
Coût de production = coûts matières premières + coûts de fabrication + coûts de
maintenance + (nombre d'heures × taux horaire).
2 Coûts de maintenance
Si on considère les facteurs intervenant dans le coût total de maintenance trois types de coûts
doivent être suivis par le responsable de maintenance.
a) Les coûts directement imputables à la maintenance (dépenses propres à son
fonctionnement), ce sont les coûts de maintenance:
• main d’œuvre;
• contrats de maintenance;
• fournitures et pièces de re change;
• le coût de possession du stock-maintenance.
b) Les coûts des arrêts de fabrication dus à la défaillance, ce sont les coûts d’indisponibilité:
• perte de production;
• manque à gagner;
• etc...
c) Les coûts de maintenance corrective et les coûts d’indisponibilité consécutifs à la défaillance
des biens d’équipement, ce sont les coûts de défaillances:
• frais fixes non couverts
• frais variables non réincorporés
• marge bénéficiaire perdue
• etc...
On voit que les coûts susceptibles d'être régulés, du moins tant que la structure de l'entreprise
reste inchangée sont les coûts de main d'œuvre, une partie des coûts de fournitures et pièces de
rechange, et les frais variables non réincorporés.
Pour obtenir des coûts exacts, réalistes, il faut des renseignements précis. Or, les frais de main
d'œuvre interne sont le produit d'un temps par un coût horaire, charges comprises.
Les taux horaires doivent être précisés par catégorie. En plus des factures des entreprises de
maintenance, il faut tenir compte de la part de travail qui en résultée pour la fonction maintenance:
consultations des fournisseurs, rédaction des commandes, surveillance, contrôle, etc. ceci afin de
permettre une comparaison valable avec ses propres coûts internes.
Les dépenses de maintenance doivent ensuite être ventilées en choisissant une décomposition
convenant à la fois au responsable de la maintenance et aux financiers.
Cette ventilation pourra revêtir deux aspects:
• par catégorie de frais
• par période (mois, trimestre, année)
2.1 Les coûts de maintenance
Les coûts de maintenance peuvent s'analyser par nature et par destination au sens comptable des
termes ou encore par type d'intervention. Ils pourront être imputés soit en exploitation, soit en
investissement. Certains postes peuvent inclure des frais financiers (par exemple l'immobilisation
du stock maintenance).

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Par nature:
• Personnel;
• Outillage et équipements de maintenance;
• Produit et matières consommées (pièces de rechange, huile, graisse, etc..);
• Autres (à préciser).
Par destination:
• Préparation (études, méthodes, ordonnancement, etc..);
• Documentation technique;
• Interventions;
• Suivi et gestion;
• Magasinage et stockage;
• Formation;
• Autres (à préciser).
Les différents niveaux d'analyse des coûts peuvent s'illustrer sous la forme d'un tableau
synthétique:
Nature Personnel Outillage Consommés Entreprises
Destination extérieures
- documentation
technique X X
- intervention X X X X
- suivi et gestion X
- magasinage
stockage X X
- formation X X
Exemple de tableau d'analyse des coûts de maintenance
Par type d'intervention:
• Maintenance préventive (systématique ou conditionnelle);
• Maintenance corrective;
• Révision générale, modernisation, rénovation ou reconstruction;
• Travaux neufs.
2.2 Les coûts d'indisponibilité
Les coûts d'indisponibilité prendront en compte en particulier:
• les coûts de pertes de production incluant:
ƒ les coûts de non-production (dépenses fixes non couvertes et dépenses variables non
réincorporées);
ƒ la non-qualité de production provoquée par la défaillance des équipements productifs (coûts des
rebuts et retouches);
• le surcoût de production (personnel, coût des moyens de remplacement mise en œuvre, stock
supplémentaire de pièces en attente en cas de défaillances);
• le manque à gagner de production (mévente et baisse du chiffre d'affaires);
• les pénalités commerciales;
• et les conséquences sur l'image de marque de l'entreprise (non chiffrables directement).
5.2.3 Les coûts de défaillance
Les coûts de défaillance est le total du coût de maintenance (corrective) et des pertes de
production ou coûts d'indisponibilité dues aux arrêts des matériels pour défaillance.

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C'est un type de coût difficile à calculer car les paramètres sont nombreux et varient avec les
circonstances. Il est cependant indispensable de les évaluer, car les pertes de production dues aux
défaillances coûtent souvent beaucoup plus cher que les dépenses de maintenance.
Une solution consiste à calculer les coûts de défaillance de certains matériels importants en
adoptant un mode de calcul stabilisé et en suivant l'évolution de ces coûts par périodes de même
durée.
3 Les ratios
L'important de quantifier la maintenance, doit amener les gestionnaires de la maintenance à
choisir et utiliser des ratios significatifs et caractéristiques qui s'appuient sur des données explicites,
reconnues par tous et saisies sur des bases identiques.
Leur utilisation doit permettre de fixer des objectifs tant au niveau économique que technique, de
suivre les résultats pour apprécier les écarts et les analyser. Ils constituent des outils indispensables
pour une gestion efficace de l'outil de production et de la fonction maintenance.
Dans l'utilisation des ratios, on voit apparaître deux grandes finalités:
1) évaluer la maintenance par rapport aux performances générales de l'entreprise avec la
possibilité de se confronter à son environnement externe,
2) analyser l'efficacité et la rentabilité des activités de maintenance au sein de l'entreprise
tant aux niveaux budgétaire, technique, organisationnel et structurel de la compétitivité
de l'entreprise.
Un ratio constitue un rapport de deux données, il sert:
• à mesurer une réalité avec clarté;
• à contrôler des objectifs;
• à se comparer entre unités distinctes, entreprises ou secteurs d'activité;
• à prendre des décisions adaptées.
3.1 Principaux ratios
a) Maintenance et performances générales de l’entreprise
• Indicateur de comparaisons inter entreprises dans des secteurs identiques;
Coûts de maintenance
Valeur ajoutée produite
La valeur ajoutée produite exprime une création de valeur ou l’accroissement de valeur que
l’entreprise apporte aux biens et services en provenance des tiers dans l’exercice de ses activités
professionnelles courantes.

• Indicateur de mesure de l’évolution des coûts de maintenance à court terme dans l’entreprise
Coûts de maintenance
Quantité de production
• Indicateur d’évolution de l’efficacité économique de la maintenance
Coûts de maintenance + Coûts d’indisponibilité
Chiffre d’affaires relatif à la production
• Indicateur d’évolution de l’efficacité technique de la maintenance
Coûts de défaillances
Coûts de maintenance + Coûts de défaillances

Dr. M. GUEMANA
Cours Maintenance Industrielle

b) Politique en matière de maintenance et de gestion des biens


• Indicateur de l’évolution du coût d’exploitation par unité produite (élément de décision de
remplacement ou de modernisation des biens considérés).
Valeur du ou des biens à maintenir + Coûts de
maintenance
Quantité de production
• Indicateur de l’importance relative des coûts de maintenance préventive
Coûts de maintenance préventive
Coûts de maintenance (préventive +
corrective)
• Indicateur de l’importance du stock
Valeur du stock maintenance
Valeur des biens à maintenir

• Indicateur d’évaluation de la disponibilité opérationnelle des biens


Temps effectif de disponibilité
Temps requis

• Expression du taux d’utilisation des biens


Temps de fonctionnement
Temps effectif de disponibilité

• Taux de défaillance
Nombre de défaillances
Temps de fonctionnement

Dr. M. GUEMANA

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