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Modélisation de l’efficacité de la
maintenance
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Généralités sur la maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2.1 Notions fondamentales sur la maintenance . . . . . . . . . . 7
1.2.2 Types de maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.2.3 Enjeux de la maintenance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.3 Efficacité de maintenance − Les modèles de base . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Modèle de maintenance minimale . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Modèle de maintenance parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Principe de la maintenance imparfaite . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4.1 Modèle de Brown-Prochan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.5 Modélisation de la maintenance imparfaite . . . . . . . . . . . . . 12
1.5.1 Modèles de réduction d’intensité de défaillance . . . . . . . 13
1.5.2 Modèles de réduction de l’âge virtuel . . . . . . . . . . . . . 15
1.5.3 Modèles hybrides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
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CHAPITRE 1. MODÉLISATION DE L’EFFICACITÉ DE LA MAINTENANCE
1.1 Introduction
Dans l’optique de conserver leur état de marche, d’assurer leurs fonctions re-
quises et de remplir les objectifs qui leur sont exigés, les systèmes industriels sont
soumis à diverses actions de maintenance tout au long de leur vie opérationnelle.
Pour que les stratégies de maintenance, appliquées à ces systèmes, soient efficaces
et optimales, il est essentiel de construire des modèles qui reflètent le comportement
réel du système et de son environnement. Pour cela, la considération des effets des
actions de maintenance sur le système et le développement des méthodes pour la
quantification de ces effets est une nécessité absolue.
Ce chapitre est consacré à la modélisation des effets de maintenance sur les sys-
tèmes où deux parties majeures peuvent être distinguées. Dans la première partie,
nous introduisons les modèles de base d’efficacité de maintenance. La seconde par-
tie est consacrée au concept de la maintenance imparfaite dont les modèles sont
classés en trois classes : (i) les modèles de réduction d’intensité de défaillance, (ii)
les modèles de réduction d’âge virtuel et (iii) les modèles hybrides.
LA MAINTENANCE
La MC est une "maintenance exécutée après détection d’une panne et destinée à remettre
un bien dans un état dans lequel il peut accomplir une fonction requise" .
Maintenance palliative
La maintenance palliative est caractérisée par un caractère temporaire et provi-
soire. Elle vise à dépanner le système et le remettre provisoirement dans un état qui
lui permet d’assurer une partie des fonctions requises. Ce type de maintenance est
systématiquement suivi d’un autre type de MC appelé maintenance curative.
Maintenance curative
La maintenance curative est une action de MC qui permet de remettre défini-
tivement le système en un état lui permettant d’accomplir ses fonctions requises,
l’intervention peut avoir lieu juste après l’apparition d’une défaillance ou après un
dépannage. Contrairement à la maintenance palliative, la maintenance curative est
une réparation durable.
La MP est une "maintenance exécutée à des intervalles prédéterminés ou selon des cri-
tères prescrits et destinée à réduire la probabilité de défaillance ou la dégradation du fonc-
tionnement d’un bien" .
Selon le schéma de l’AFNOR (Figure 1.2), la MP se divise en deux types :
Maintenance systématique
La maintenance systématique est une "maintenance préventive exécutée à des inter-
valles de temps préétablis ou selon un nombre défini d’unités d’usage mais sans contrôle
préalable de l’état du bien". Elle est donc une maintenance programmée qui consiste
à remplacer un certain nombre de composants préalablement défini même si aucun
signe de défaillance n’est apparu.
Maintenance conditionnelle
La maintenance conditionnelle est une "maintenance préventive basée sur une sur-
veillance du fonctionnement du bien et/ou des paramètres significatifs de ce fonctionnement
intégrant les actions qui en découlent". Cette forme de maintenance est aussi appelée
maintenance prédictive, elle est conditionnée par l’apparition d’un type d’événement
prédéterminé et révélateur de l’état de fonctionnement du système (i.e. donnée d’un
capteur, mesure d’usure, résultat de diagnostic,...,etc).
maintenance est donc devenu une nécessité pour les industriels afin de résister aux
contraintes du climat concurrentiel actuel.
λ(t) = λ0 (t)
où λ0 (t) représente la fonction d’intensité de défaillance initiale avant d’effectuer
une action de maintenance.
La Figure 1.3 représente l’allure de la fonction d’intensité de défaillance d’un sys-
tème qui a subi des actions de maintenance ABAO. Les carrés sur l’axe des abscisses
représentent les instants des interventions de maintenance.
−3
x 10
4.5
Intensité de défaillance
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
F IGURE 1.3 – Intensité de défaillance dans le cas de maintenance ABAO (selon la loi de
Weibull pour β = 2.5 et η = 200)
λ(t) = λ0 (t − Ti )
−3
x 10
1
0.75
Intensité de défaillance
0.5
0.25
0
0 25 50 75 100
Temps
F IGURE 1.4 – Intensité de défaillance dans le cas de maintenance AGAN (selon la loi de
Weibull pour β = 2.5 et η = 200)
1. les actions de maintenance sont réalisées à des instants indépendants les uns
des autres, et leurs effets sont indépendants de ces instants ;
2. le système après maintenance est dans un état AGAN avec une probabilité p
et ABAO avec une probabilité 1 − p.
À partir de ces hypothèses, nous pouvons constater que le modèle renferme les
deux modèles de base : dans le cas où p = 0, le modèle de Brown-Proschan corres-
pond au modèle de maintenance minimale, alors que lorsque p = 1, il correspond
au modèle de maintenance parfaite.
L’allure de la fonction d’intensité de défaillance correspondant à ce modèle est
représentée sur la Figure 1.5. Les instants de maintenance ABAO sont représentés
sur l’axe des abscisses par des carrés et ceux de maintenance AGAN correspondent
aux sauts d’intensité de défaillance .
−3
x 10
1
0.75
Intensité de défaillance
0.5
0.25
0
0 25 50 75 100
Temps
F IGURE 1.5 – Intensité de défaillance dans le modèle Brown-Proschan (selon la loi de Weibull
pour β = 2.5 et η = 200)
3 3
Intensité de défaillance
1.5 1.5
0 0
0 25 50 75 100 0 25 50 75 100
Temps Temps
Intensité de dafaillance 3
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
λ(t) = λ0 (t) − iδ
sachant que pour tout i = 1, 2, . . . , IM , λ0 (Ti ) − iδ ≥ 0.
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
F IGURE 1.8 – Intensité de défaillance dans le modèle de réduction fixe d’intensité de dé-
faillance (selon la loi de Weibull pour β = 2.5, η = 200 et δ = 6.10−4 )
−3
x 10
4.5
Intensité de dafaillance
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
Comme le montre la Figure 1.9, ce type de modèle a un double effet sur la courbe
d’intensité de défaillance : un effet immédiat puisque la courbe d’intensité de dé-
faillance après la maintenance imparfaite démarre à partir d’un point inférieur à
celui juste avant l’intervention. Et un effet à long terme puisque le taux de dégrada-
tion (ou de vieillissement) du système est différent de celui avant l’intervention.
λ(t) = λ0 (t − Ti + Ai )
pour Ti < t < Ti+1 .
Pour illustrer l’impact du concept de l’âge virtuel sur la fonction du taux de dé-
faillance, nous avons tracé la courbe de l’évolution de l’âge virtuel en fonction du
temps (Figure 1.10a) et la courbe de la fonction d’intensité de défaillance corres-
pondante (Figure 1.10b). Sur la courbe de l’évolution du taux de défaillance, nous
pouvons constater que son évolution correspond à celle du modèle de réduction
arithmétique d’intensité de défaillance (i.e. après une action de maintenance im-
parfaite la courbe d’intensité de défaillance repart d’un point inférieur à celui juste
avant l’intervention mais parallèlement à la courbe initiale).
×10 6
100 2
1.8
1.6
75
1.4
Intensité de défaillance
1.2
Âge virtuel
50 1
0.8
0.6
25
0.4
0.2
0 0
0 25 50 75 100 0 25 50 75 100
Temps (ou âge réel) Temps (ou âge réel)
λ(t) = λ0 (t − ρTIM )
L’allure de la fonction d’intensité de défaillance correspondant à ce modèle est
représenté sur la Figure 1.11
×10 -3
Intensité de défaillance
3
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
Remarquons que cette écriture nous permet de retrouver les cas suivants :
– maintenance parfaite (AGAN) : ρ = 1 ;
– maintenance imparfaite (efficace) : ρ ∈]0, 1[ ;
– maintenance minimale (ABAO) : ρ = 0 ;
– maintenance nuisible : ρ < 0.
λ(t) = α λ0 (t − b Ti )
où Ti < t < Ti+1 , 0 < b < 1 et α > 1. Notons que si α est compris entre 0 et 1, l’effet
de la maintenance sera double (i.e. réduction d’intensité de défaillance et de l’âge
virtuel).
La Figure 1.12 illustre l’évolution de la courbe du taux de défaillance selon plu-
sieurs scénarios :
• α > 1 et 0 < b < 1 : modèle hybride avec réduction de l’âge virtuel et une
augmentation de la dégradation ;
• 0 < α < 1 et 0 < b < 1 : modèle hybride avec réduction de l’âge virtuel et
réduction géométrique d’intensité de défaillance ;
• 0 < α < 1 et b = 0 : modèle de réduction géométrique d’intensité de dé-
faillance ;
• α = 1 et 0 < b < 1 : modèle de réduction proportionnelle de l’âge virtuel.
−3
x 10
4.5
λ0(t)
α=1.5, b=0.7
α=0.7, b=0.7
α=0.7, b=0
α=1, b=0.7
Intensité de défaillance
1.5
0
0 25 50 75 100
Temps
F IGURE 1.12 – Intensité de défaillance dans le modèle hybride (selon la loi de Weibull pour
β = 2.5 et η = 200)