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Chapitre III : Politique monétaire.

Définition : la politique monétaire est le moyen par lequel les autorités monétaires agissent pour contrôler la masse
monétaire et apporter la quantité de monnaie nécessaire pour assurer ou promouvoir la croissance économique.

 Objectifs opérationnels :
- Taux de marché interbancaire (le cout de refinancement) ;
- Base monétaire (le volume da la monnaie).
 Objectifs intermédiaires :
- Taux d’intérêt ;
- Agrégats monétaires ;
- Agrégats de crédit ;
- Taux de change.
 Objectifs finals :
- Stabilité des Prix ;
- Plein Emplois ;
- Equilibre Extérieur ;
- croissance fort et durable.
Instruments : Open market/ Réescompte/ Réserves/ Encadrement du crédit/Contrôle direct de taux
d’intérêt/Contrôle des changes.

Section I : Les objectifs de la politique monétaire.

Paragraphe 1 : L’action sur les taux d’intérêt :

I- les taux d’intérêt :


A- le taux des marchés :
- le taux du marché monétaire qui est le taux de court terme auquel les banques et institutions
financières s’échangent les liquidités (taux au jour le jour, taux à un mois, à trois mois, à six mois,
taux des émissions des TCN) ;
- Pour le plus long terme il y a :
- le taux du marché obligataire qui est le taux fixé par les obligations émises par les entreprises
privées ou publiques et par le trésor public. Ce taux correspond au rendement rattaché à ces titres
- le taux du marché hypothécaire qui est le taux servi par des titres de créance sur l’habitat
B- Les taux des crédits :
Ces taux sont par définition hors marché, ils sont décidés librement par les banques qui les octroient. Ils
sont déterminés en fonction du taux de base bancaire (taux minimum calculé en fonction du taux de marché
monétaire). Ils sont nombreux et leur niveau dépend de plusieurs critères souvent propres à chaque banque
comme l’échéance de prêt, le risque de contrepartie attaché à chaque client.
C- Les taux administrés.
Ces taux sont fixés directement par l’Etat et sont deux types :
- Taux créditeurs : concernent l’épargne liquide des clients des banques, Ces taux sont fixés pour
procurer aux banques une ressource stable et orienter l’épargne vers une catégorie d’emplois jugée
prioritaire.
- Taux débiteurs : concernent les crédits payés par les clients de la banque. Leurs intérêts sont
généralement inférieurs à ceux pratiqués sur le marché, pour permettre un financement plus facile
à des secteurs de l’économie jugés prioritaires par l’Etat.

II- Le taux d’intérêt : variable opérationnelle et intermédiaire.

A- Le processus de diffusion.
Pour augmenter le taux sur le marché monétaire la banque centrale peut vendre des titres sur ce marché→ le
volume de liquidité↘(-) →le taux d’intérêt ↗(+)→cout de refinancement des banques↗(+)
→ les banque vont aller au marché financier pour vendre des titres
{
→le taux d’intérêt appliqué aux clients des banques ↗(+)→les entreprise vont aller au marché financier
pour vendre des titres
→ le taux d’intérêt au marché financier↗(+)

B- Les limites de la politique des taux d’intérêt.


 Le processus de diffusion peut être stoppé et devient insuffisant pour le contrôle des taux surtout dans les cas
suivant :
- Si la hausse des taux d’intérêt n’est pas accompagnée d’une restriction des liquidités puisque les
banques continueront à prêter aux clients sans être obligés d’aller se procurer des ressources sur le
marché financier ;
- Si les agents non financiers ont des anticipations inflationnistes, càd lorsqu’ils anticipent une hausse
des prix et donc une baisse du taux d’intérêt réel, Ils continueront donc à emprunter malgré la
hausse des taux d’intérêt nominaux.
 une politique des taux accompagnée d’une forte fluctuation des taux donc une forte volatilité peut handicaper
la croissance économique puisque l’environnement perdrait de sa stabilité ;
 l’objectif de stabilité de la masse monétaire (objectif interne) est incompatible avec l’objectif de stabilité du
taux de change (objectif externe). En effet, si par exemple, les autorités décident de soutenir le taux de change
en procédant à une hausse des taux d’intérêt sur le marché domestique(interne), alors elles pourraient
décourager l’investissement et donc la croissance interne.
C- L’application de la politique des taux.
 L’innovation financière a permis de créer de nouveaux instruments financiers (ex titres de créances
négociables…) qui ont permis de rendre la politique des taux plus efficace et le processus de diffusion plus
opérationnel car les agents disposant de produits sur toute une gamme d’échéances peuvent pratiquer plus
facilement la substitution et donc diffuser la hausse des taux.
 La politique des taux est aussi mieux adaptée dans les économies des marchés dont le financement est directe
puisque le taux d’intérêt est la seule variable qui puisse influencer le marché.

Paragraphe II Politique passant par le contrôle des agrégats


Ce contrôle a pour objectif intermédiaire de contrôler la quantité de monnaie disponible dans l’économie, c’est
un contrôle quantitatif qui passe par une action sur les agrégats monétaires
I- Les agrégats à contrôler.
Le choix de M3 (actifs liquides) se justifier pour deux raisons :
- Le contrôle l’agrégat M1 qui porte sur la monnaie en sens strict peut être inefficace dans la mesure
où les agents peuvent à tout moment substituer des moyens de paiement à leurs actifs liquides.
- en définissant plus largement les agrégats monétaires, on en vient à définir plus largement la
création monétaire puisque Les établissements de crédit peuvent financer leurs activités de crédit
par la collecte directe ou indirecte de liquidités au sens de M3.
II- Comment contrôler les agrégats ?
Il existe deux types de contrôle des agrégats :

A- Contrôle de la base monétaire


→ On peut définir une relation entre la base monétaire (le volume de monnaie centrale offert par la
Banque Centrale càd M1(monnaie) et M3(actifs liquides)) et le volume de monnaie M1
M1= B.m
avec B =la base monétaire
Et m=le coefficient multiplicateur
→ les autorités monétaires peuvent facilement contrôler M1 en contrôlant la base B si :
- M1 est uniquement définie par les autorités monétaire ;
- m constant (dépend de la volonté des agents non financiers et financiers de disposer de manière
constante d’un certain volume de liquidités en billets).
→ Toute action des autorités monétaires sur M1 se répercute sur M3. Si par exemple on diminue la
quantité de monnaie disponible (au sens de M1), on diminue alors la quantité de monnaie pouvant être
affectée aux placements liquides (M3). Donc on peut avancer que M1 et M3 varient dans le même sens.

B- Le rationnement du Crédit
C’est un moyen direct et autoritaire qui permet de contrôler directement l’offre de crédit des agents
financiers.
Avantage : On ne limite pas l’offre de monnaie sur le marché et donc on n’influence pas à la hausse les
taux d’intérêt qui pourraient avoir une influence négative sur la croissance économique.
Inconvénient : elle limite le libre jeu du marché et impose un financement monétaire de
l’économie, c’est pour cette raison qu’elle n’est plus d’actualité dans de nombreux pays.
Section II Les instruments de politique monétaire

instrument élément définition Avantage Inconvénient


Le - Le → c’est une technique de refinancement qui la hausse du taux Cette politique devient
réescompte réescompte permet aux institutions financières de se d’escompte est un marginale avec
(logique de refinancer directement auprès de la banque instrument efficace l’apparition des marchés
crédit) Centrale en contrepartie de la cession de titres puisqu’il dévalorise la
qu’elles détiennent en portefeuille. valeur du portefeuille
- Le taux de → C'est le taux d'intérêt que prélève la banque titres des banques et
réescompte centrale lorsqu'elle consent des prêts aux leur refinancement se
banques commerciales. Celles-ci empruntent fait de manière
auprès de la banque centrale lorsque leurs défavorable
réserves sont insuffisantes pour respecter le
coefficient de réserves obligatoires. Plus le taux
d'escompte est faible, moins il est coûteux
d'emprunter auprès de la banque centrale et
plus les banques commerciales ont recours à
cette modalité de financement. En
conséquence, toute réduction du taux
d'escompte accroît la base monétaire et donc
l'offre de monnaie.
open - Action sur la → Par des interventions d’achat ou de vente de La transmission de la Cette politique est efficace
market quantité de titres, La banque centrale peut injecter retirer hausse des taux du seulement dans la mesure
(logique de monnaie des liquidités sur le marché et donc contrôler la marché monétaire aux où les banques sont
marché) masse monétaire dans l’économie. taux du marché déficitaires en liquidités et
- Action sur le → Par ses interventions sur le marché, la financier peut se faire sont obligées de faire
taux d’intérêt Banque Centrale va chercher à rendre plus rapidement s’il existe appel au marché
chère cette base pour limiter la création des marchés ouverts,
monétaire. décloisonnés
Les réserves - Les réserves → Les réserves obligatoires sont des fonds que Elle absorbe Cette technique rend le
obligatoire(l obligatoires les établissements de crédit doivent déposer rapidement l’excès de système bancaire plus
ogique de la auprès de leur Banque Centrale pour pouvoir monnaie centrale dépendant de la BC.
création exercer régulièrement leurs activités émise en contrepartie
monétaire) notamment de crédits et dont le calcul est basé des avances sur le
sur leurs dépôts ou toute autre assiette décidée Trésor public et de
- taux de par les autorités monétaires. l’excèdent de la
réserve → ce taux est fixé par l’autorité de tutelle et balance des
obligatoire servent en tant qu’instrument de politique paiements.
monétaire quand elle veut limiter les encours
de crédit, elle peut augmenter le taux des
réserves obligatoires, et quand elle veut
favoriser le crédit, elle peut baisser ce taux.
Le contrôle - La pratique de → on contrôle l’affection des crédits et non leur → elle envisage une → elle donne aux banques
direct la sélectivité des quantité L’orientation des crédits vers les aide pour des secteurs la possibilité d’accorder
crédits secteurs sélectionnés, en contrepartie de jugés prioritaires par des crédits sur des critères
certaines facilités(les taux bonifiés, les l’Etat et dont il faut autres qu’économique
garanties de paiement, les avantages fiscaux) assurer la croissance → Elle est très coûteuse
pour le budget de l’Etat et
fausse le jeu dans un
système basé sur la
→ très efficace et concurrence.
-L’encadrement → les autorités monétaires décident du permet d’influencer le
du crédit montant de crédits que peu offrir chaque volume de monnaie → Les encours de crédits
banque et tout dépassement est sanctionné crée sans manipuler les décidés ne tiennent pas
par des réserves supplémentaires non taux d’intérêt. compte des besoins réels
rémunérées. de l’économie et des
capacités des banques
→ Il n’y a pas respect des
règles de concurrence et
donc on n’encourage pas
les banques à se
développer en
augmentant leur position
sur le marché
→ Les crédits sont
orientés vers des secteurs
en crise et on empêche les
banques de soutenir des
entreprises dans des
secteurs dynamiques, ce
qui à terme peu freiner la
croissance économique.

Section III : Politique monétaire au Maroc.


→ Au Maroc, la politique monétaire est menée par Bank Al-Maghreb (la banque centrale marocaine).
→ La politique monétaire au Maroc englobe la politique de crédit et la politique de change. Quant à l’action sur les
créances sur le trésor elle demeure négligeable
→ La politique de crédit revêt une importance majeure au Maroc puisque l’essentiel de la création monétaire trouve
son origine dans les activités de distribution des crédits par les banques
→ la politique monétaire au Maroc a connu un renouveau depuis la fin des années quatre vingt en accompagnant les
innovations introduites dans le paysage financier et en se basant désormais sur un mode de contrôle indirect.
Ancienne approche de la politique monétaire au Maroc (Contrôle direct):
 L’encadrement de crédit.
 Les emplois obligataires.
 Le réescompte.
La nouvelle approche de la politique monétaire au Maroc (Contrôle indirect):
 Action par le taux d’intérêt.
 Contrôle de refinancement bancaire par l’opération d’Open Market.
A signaler que Les réserves obligatoires existent toujours parfois comme instrument de la politique monétaire.

Politique monétaire et taux de change

Quand la BC marocaine baisse ses taux d’intérêts, les agents économiques des pays étrangers jugent qu’il est moins
intéressant d’investir au Maroc et les agents économiques marocains, qu’il est plus intéressant d’investir à l’étranger.
Cela déplace la courbe de demande de dirhams vers la gauche et l’offre vers la droite.
En économie ouverte, la politique monétaire a une incidence sur les taux de change :
Une baisse de l’offre de monnaie entraîne une hausse des taux d’intérêt, ce qui se traduit par une appréciation
du dirham, une baisse des exportations et un accroissement des importations

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