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Fin janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir. Dans un livre publié quelques jours
auparavant, Paul Tillich a durement critiqué le nazisme ; dans son université, il a
pris la défense d’étudiants juifs maltraités. Le régime essaie de le rallier, mais
constate vite que c’est impossible. Paul Tillich est révoqué de ses fonctions de
professeur. Il n’a pas (à la différence de Bonhoeffer) de ressources personnelles
ou familiales qui lui permettraient de vivre sans salaire. Quelques universitaires
américains, soucieux du sort de leurs collègues allemands opposés au régime, lui
obtiennent un poste d’abord provisoire, ensuite définitif dans une faculté de
théologie prestigieuse, l’Union Seminary à New York.
Paul Tillich a jugé, en fin de compte, bénéfique le rude apprentissage que l’exil lui
avait imposé. Il a dû s’adapter à un nouveau contexte intellectuel, culturel et
politique. Il développe une théologie de la culture attentive à l’existentialisme, à
la psychanalyse et à l’art. Il publie des livres qui ont de l’écho bien au-delà du
cercle des spécialistes ; ainsi Le Courage d’être qui passe pour son chef-d’œuvre
et la Théologie systématique qui expose les fondements de sa pensée. Son
audience ne cesse de grandir aux États-Unis, malgré l’hostilité, parfois vive, des
milieux fondamentalistes et conservateurs. En 1960, il séjourne au Japon ; le
contact vivant avec les spiritualités asiatiques le conduit à s’interroger sur les
rencontres entre religions. Il meurt à Chicago le 22 octobre 1965. Son œuvre est
l’une des plus importantes et des plus stimulantes de la théologie du XXe siècle.
À lire
Paul Tillich,
une foi réfléchie
André Gounelle
Olivétan
124 p., 14,50 €