Barbier Méthodologie

Lucyle

“Un spectateur est une personne qui se contente d’observer et ne participe pas à
l’action”.
C’est de cette façon que le dictionnaire Larousse définit le spectateur. Or, bon nombre de
personnes s’accordent à dire qu’un spectateur n’est pas une personne qui se contente
d’observer. Depuis toujours, il tient une grande place dans tous les domaines artistiques,
aussi bien en peinture qu'au théâtre. Chaque spectateur est différent, et il change selon les
arts qu’il observe. Prenons par exemple le spectateur au théâtre, il est régi par des codes
sociaux tel que applaudir à la fin, par respect pour les auteurs et comédiens. Pourtant, au
cinéma, très peu élevé est le nombre de personne du public qui reste jusqu’à la fin des
crédits, les lit et applaudit car les réalisateurs ne sont pas présent dans la salle et donc ce
n’est pas grave de ne pas les respecter. Nous pouvons alors nous demander:

Le spectateur au théâtre doit-il prendre un rôle passif, et se soumettre aux codes sociaux,
ou alors agir comme il le souhaite et donc devenir un spectateur marginal?

Nous allons nous remettre dans le contexte dans une première partie, où nous verrons que
le rôle du spectateur n’est pas stable, il change en fonction des domaines artistiques, et qu’il
tend à évoluer au théâtre, pour voir par la suite que le spectateur doit respecter les codes
imposés par la société, pour finir par voir qu’il doit prendre une place active, et laissé ses
émotions guidés sa place dans le public.

Il est facile de constater que le rôle du spectateur au théâtre est en constante

évolution. De nos jours, ils se comportent respectueusement par rapport aux comédiens et
auteurs. On applaudit même quand la pièce ne nous à pas plut, et on ne quitte pas le
spectacle en plein milieu. Cependant, ce respect n’est pas inné, présent depuis toujours. Au
contraire, à l'Antiquité, le spectateur n’avait aucun respect pour les auteurs et acteurs, qui
avaient un rôle dégradant dans la société, on parlait, mangeait pendant les représentations.
Les spectateurs étaient tyranniques avec les comédiens. Le spectacle était plus un bruit de
fond qu’un réel divertissement, ce qui aujourd’hui est plutôt présent dans le monde
cinématographique. Au fil du temps, ce rôle du spectateur évolue, et on commence à se
taire dans les salles, à “expulser les spectateurs de la scène,asseoir le parterre, plonger la
salle dans l’obscurité, réduire le public au silence” comme nous indique le texte de
Dominique Pasquier.
Le spectateur au théâtre est très différent des autres spectateurs. Comme évoqué plus haut,
par exemple celui du cinéma est beaucoup moins respectueux “consommé avec
décontraction et sans concentration particulière”. La différence de monde s’effectue par le
lien direct avec les comédiens, qui se situe en face du public et assistent à la moindre de
ses émotions, et gestes à l'inverse d’un peintre, qui ne verra pas nos réaction face à ses
oeuvres, et donc devant lesquelles nous pouvons montrer des traces d’ennuis sans
remords. Le théâtre est donc une des seules exceptions où le public ne peut avoir un
relâchement corporel de nos jours. On peut aussi retrouver ce caractère avec les concerts
de musiques savantes ou de danse et opera.

Cette évolution du spectateur, d’un rôle ingrat à respectueux pour le comédien, vient avec
des codes sociaux, que tout bon public se doit de respecter.

Il est important de savoir se tenir au théâtre. Tout d’abord par respect pour les
acteurs, mais aussi pour les autres membres du public. Beaucoup de personnes ne souhaite
pas être avec un public bruyant, tels que des scolaires, pour pouvoir se concentrer
pleinement dans le spectacle et être attentif. Chaque mouvement du public, tel un bâillement
ou un spectateur qui part peut déconcentrer l’acteur et donc perturber toute la pièce. “Au
milieu d’une salle qui éclate de rire, je ne vois que le spectateur qui ne rit pas”.C’edt une
citation de Fernand Raynaud, un artiste français, qui montre qu'un seul spectateur qui ne
réagit pas comme les autres peut démoraliser l’acteur et donc perturbé l'équilibre de la pièce
si le public n’a pas la réaction attendu de lui.
Etre un spectateur au théâtre signifie aussi être observé, d'après Rousseau, “Personne ne
va au spectacle pour le plaisir du spectacle, mais pour voir l’assemblée, pour en être vu”
donc être au théâtre est synonyme de bonne manière, de retenue. Car il est très mal vu de
ne pas respecter les codes sociaux, et notre instinct nous pousse donc à les suivre. Ces
codes sociaux nous servent donc à ne pas retomber dans un spectacle de l’antiquité, avec
du dédain pour les personnes de la scène. Tous les codes se justifient, arriver à l'heure
permet de ne pas perturber ce qui se trame si on est en retard, s'asseoir a une place
désignée permet d'éviter d'éventuelle dispute pour une même place, et de respecter cette
"hiérarchie des places” qui existe depuis toujours, et réagir à des moment voulu permet de
mener le spectacle là où l’auteur le veux.
Être comédien est un métier difficile qui demande énormément de concentration
On peut voir dans le premier texte que dormir est revendiqué par beaucoup de spectateurs
comme une manifestation correcte mais cependant ce n'est pas correct pour les comédiens
même si c'est toujours mieux que de quitter la salle.
Nous pouvons voir que beaucoup de personnes sont frustrées de ne pas pouvoir, par
exemple, crier pendant les représentations, mais il est important de se mettre à la place des
acteurs et du reste du public qui serait totalement déboussolé si d'un coup on se mettait à
crier. J'ai moi-même vécu une expérience similaire durant 'une pièce de théâtre lorsqu'à la
fin le public se mit à exprimer son mécontentement en faisant énormément de bruit et de
façon hyperbolique, ce qui m'a empêché d'entendre le comédien.

Cependant, même si il est nécessaire de garder du bon sens dans le public théâtrale, il est
aussi important de savoir prendre sa propre place de spectateur, avec ses idées.

Les codes sociaux nous enferment tellement qu'il nous devient impossible d’avoir
notre propre pensée, nos propres idées. Cela peut faire écho au binge watching, au cinéma,
qui nous prive de nos droits de spectateur en ne laissant aucune place à la pensée. On ne
laisse plus à l'auditeur l'occasion d'imaginer, de se projeter car les épisodes s’enchaînent et
c'est ce que nous font les codes sociaux qui nous empêche de pouvoir penser différemment
des autres membres du public. Je me souviens d’une fille de mon cours me disant qu’elle
n’avait pas osé se lever lors d’une pièce qu’elle avait appréciée, car personne d’autre dans
le public ne le faisait. Cette peur nous contrôle, elle peut être assimilée à l’effet de groupe,
on va rire au théâtre même si on ne trouve pas cela drôle, pour suivre le reste des
spectateurs. Or le spectateur se doit d’avoir un rôle actif, sinon il se transforme et devient
“une assemblée de dormeurs” “des silhouettes inertes" tel que nous évoque le texte de
Brecht et le spectacle n’a donc plus aucun sens. Le théâtre se doit d'être vivant.
“le spectateur est le roi sans lequel le tableau n'existe pas. si le roi se tourne le tableau
disparaît “. Cet extrait du cinquième mûr nous montre qu’un spectateurs qui ne fais que
regarder et suivre les codes de la société est inutile au spectacle, car le public est l'essence
même d'un spectacle et si il ne ressent pas ses propres émotions le spectacle devient alors
biaisé. Nous avons vu plus tôt que le spectateur au théâtre est exceptionnel, dans les autres
domaines ce dernier devient routine et plus convivial. Alors pourquoi le public du théâtre se
doit-il d'être différent des autres et ne pourrait-il pas juste aussi se lâcher?
L'autocontrôle ne devrait pas l'emporter sur la réception personnelle de œuvre. Le théâtre
est basé sur la catharsis, et donc la passion à ressentir des émotions. Nous préférons être
inactif pendant le spectacle et donc dormir plutôt que de laisser place à nos émotions en
sortant de la salle et donc en montrant que ce que l'on voit nous déplaît.

Nous pouvons conclure par dire qu'il faut trouver un juste milieu entre être un
spectateur respectueux des normes de la société et donc des comédiens, et être un
spectateur qui devient acteur et n'hésite pas à donner son opinion. Nous pouvons voir que le
rôle du spectateur continue d'évoluer notamment grâce à des nouvelles formes de
représentation telle que le théâtre forum qui est l’exemple même du juste milieu où l’on incite
fortement le spectateur à participer, tout en respectant son auteur et les autres comédiens.
De plus maintenant beaucoup de personnes commencent à rechercher de l'ambiance au
théâtre et donc moins de réaction molles qui sont notamment dûent au fait que le théâtre est
surtout réservé à la classe bourgeoise en vu de ses prix, et est souvent vu par un public de
personnes plutôt âgées et donc avec plus de retenue.