Vous êtes sur la page 1sur 54

Cours :

Terrassement
3eme année génie civil ENSAM Meknès
2022/2023
Assemblé par : SALEM MOHAMMED
En se basant sur les notes de cours de Monsieur Dr. SALHI,
et d’autres cours sur internet.
I. Terminologie - chaussée et ses dépendances :

La chaussée : c'est la surface revêtue ou aménagée (en cas de piste) de la route


sur laquelle circulent les véhicules. Elle est généralement composée des couches
suivantes :
-couche de fondation
-couche de base
-couche de surface (couche de liaison plus couche de roulement)
L’assise : c'est l'ensemble des couches de fondation et de base constituant le
corps de chaussée.
L’accotement : bande dérasée s'étendant à la limite de la chaussée et dans ses
deux côtés. Les accotements permettent le stationnement des véhicules et leur
roulage exceptionnel.
La voie : chaque voie représente un couloir de circulation qui peut être ouvert à
tous les types de véhicules ou seulement à une certaine catégorie comme les
bus ou les vélos, toujours selon les règles dictées par les éléments de
signalisation verticaux et/ou horizontaux.
Epaulement : c’est un accotement stabilisée constitué d’une couche de base et
d’une couche de roulement et ayant un mètre de largeur.
Plate-forme : c’est la surface de la route qui comprend les chaussées, les
accotements, et éventuellement les terre-pleins centraux ainsi que les pistes
cyclables.
Terre-plein-central : le TPC est constitué d’une bande médiane et de deux
bandes dérasées de gauche, il permet de séparer physiquement deux chaussées
situes sur une même plate-forme.
Fossé : tranché creusée de part et d’autre de la plate-forme pour l’écoulement
des eaux de ruissellement.
Assiette : la bande comprise entre les crêtes de talus en déblais et les pieds de
talus en remblais (chaussée + accotements + fossés + talus).
Emprise : les terrains du domaine public affectés à la route.
Forme de la chaussée :

Forme du fossé :

Fossé triangulaire

Fossé trapézoïdal

Description fonctionnelle des couches de chaussées :


Caractéristiques géométriques de la route :
Tracé en plan : c’est la projection de l’axe de la route sur un plan horizontal
Profil en long : c’est une coupe longitudinale du terrain suivant un plan vertical
passant par l’axe de la route.
Profil en travers : coupe transversale d’une route qui met en évidence la largeur
de chaussée, des accotements et des fossés, les pentes transversales de la
chaussée ainsi que les pentes des talus.
Devers : inclinaison transversale de la chaussée. Les devers permettent
d’évacuer les eaux superficielles mais aussi de compenser une partie de la force
centrifuge

Les profils (remblais/déblais) :


Les ouvrages hydrauliques :
Radier semi submersible dalot double buse simple

Les phases d’un projet routier :


-phase d’étude
-phase terrassement
-phase de préparation des différentes couches constituant une chaussée
-phase d’aménagement des carrefours

Les acteurs d’un projet routier :


Définitions et rôles :
Tous les acteurs d'un projet sont concernés par les études géotechniques :
 les maîtres d'ouvrage (cliquez pour connaître la définition)
 les maîtres d'œuvre (cliquez pour connaître la définition)
 les bureaux d'études techniques
 les contrôleurs techniques
 les entreprises
 les financiers et assureurs
Le maître d’ouvrage, instigateur et destinataire final du projet, se doit de
connaître le site sur lequel doit s'implanter l'ouvrage afin d'en maîtriser les
conditions de construction et d'exploitation. Il peut se faire conseiller par des
bureaux d'études spécialisés (assistance à maîtrise d'ouvrage).
Le maître d’œuvre, chargé de la réalisation du projet, doit en identifier les
risques et prendre les dispositions appropriées pour les maîtriser.
Les bureaux d’études techniques, chargés de finaliser les projets doivent en
maîtriser l'interface avec les terrains d'assise (dimensionnements et maîtrise
des coûts / aléas).
Les contrôleurs techniques, doivent s'assurer que les choix techniques mis en
œuvre permettent de garantir la pérennité de l'ouvrage, notamment vis à vis
de l'adaptation au site, et la sécurité des travaux.
Les entreprises qui réalisent les ouvrages sont directement confrontées aux
conditions géotechniques réelles du site et doivent obligatoirement s'y adapter.
Les banquiers finançant les projets veulent être rassurés sur les risques pris.

II. Géotechnique routière :


La géotechnique est une discipline qui étudie le comportement des terrains
constitutifs de notre planète en relation ou non avec la construction d'ouvrage
par l'homme.

La géotechnique routière est l'application de la géotechnique au domaine


routier.
Elle concerne :
 les travaux de terrassement (utilisation du sol comme matériaux de
construction en déblai/remblai)
 les soutènements et stabilisation de talus
 les fondations des ouvrages d'art
Etudes géotechniques :
Une étude géotechnique vise à reconnaître au droit d'un aménagement
existant ou à construire :
 la nature et la répartition des terrains
 les caractéristiques et comportements des matériaux
 les caractéristiques hydrauliques du site (présence d'eau, nature des
écoulements, etc...)
Les terrains constitutifs du sous-sol étant :
 non homogènes et non isotropes,
 avec une répartition spatiale de type aléatoire.
La modélisation et l'étude du comportement des terrains s'appuieront sur
une reconnaissance qui sera donc toujours partielle.
L'étude géotechnique devra lever un maximum d'incertitudes sur le sous-sol
pour la conception ou le confortement d'un projet.
Déroulement d’un projet géotechnique routier
Un projet géotechnique se déroule de la façon suivante :
 les reconnaissances géotechniques
 la classification des sols
 les études
 condition de mise en place des matériaux
 contrôle qualité et réception de la plate-forme sur chantier

Les sols :
Le sol est un ensemble de grains facile à séparer par une simple trituration ou
sous l’effet d’eau, les sols peuvent différer par leur dimension, leur nature
géologique, etc.
Pour un sol on rappelle qu’il existe les 3 phases : solide, liquide et gaz.
Classification des particules solides d'un sol :
Différence entre sols fins et sols grenus :
 les sols fins (ou sols cohérents) d < 20 µm avec cohésion (argile, limon) :
Comportement très différent en fonction des teneurs en eau (état solide,
plastique ou liquide)
 les sols grenus d > 20 µm sans cohésion (sable, gravier, etc.) :
Comportement régi par les propriétés du squelette solide (peu influencé
par l'eau)
Dans la réalité, les sols sont constitués d'un mélange de particules de
différentes dimensions, soit un état intermédiaire entre les sols grenus et les
sols fins.
Propriétés des sols grenus (pulvérulents) :
 forces de frottement entre les grains sont :

o dépendants de la forme, l'angularité


et la compacité des grains
o indépendants de la teneur en eau
 résistance au cisaillement
 aucune résistance à la traction
Exemple d'un sable grossier  perméables
Propriétés des sols fins :
 cohésion assurée par frottements et
forces d'attraction entre les grains
o dépendants de la forme,
l'angularité, la compacité et de
l'effet de surface des grains
o dépendants de la teneur en eau
 résistance au cisaillement et à la
traction
 imperméables et gélifs
Exemple d'une argile  sensibles à l'eau (gonflements ou
retraits)
Pour conclure ...
Un sol est un assemblage hétérogène de particules ou de cristaux aux
propriétés très variables : dimensions, formes, propriétés physico-chimiques,
etc...
Un sol contenant de l'argile sera influencé par la teneur en eau, c'est une
question centrale en géotechnique.
Paramètres dimensionnels :

Paramètres adimensionnels :

Relations entre les paramètres :


Valeurs des différents paramètres en fonction :
 de l'indice des vides "e"
 et d'autres paramètres
Efforts au sein d’un massif de sol :
A l’endroit entre les grains et le liquide dans un sol saturé, on distingue :
- dF1 : appliquée sur les grains en dS1
- dF2 : sur l’eau en dS2
On a dF1 = dF 3 + dF 4 (le premier est l’action intergranulaire et le 2eme est
l’action de l’eau sur les grains)
dF= dF1 + dF2 =dF3 + UdS1 + UdS2 (U la pression interstitielle totale s’exerçant
sur dS =dS1+dS2)
D’où dF= dF3 + UdS -- relation de TerZaghi
 COMPORTEMENT GENERAL D’UN SOL
FORECE APPLIQUEE  GRAINS INCOMPRESSIBLE  POSITION ENTRE
GRAINS MODIFIEE  MM EFFORT NORMAL (car il n y a pas de
compression des grains) N1=N2 mais T2 diffère de T1
Pas de déplacement tant qu’ T2>T1

N2 T2
T1

N2=N1
 Sol pulvérulent :
Un sol sans cohésion c=0 et donc T2 = N2*tan(Phi) (phi angle de
frottement du sol (interne) )
 Sol cohérent :
Un sol est dit cohérent lorsque les forces unissant les grains les uns
aux autres sont de type électrique.
T2 = C =cte EX / ARGILE ET LIMON
 Cas général :
Il y a mélange entre les deux cas précédents :
T2=C + N2*tan(Phi)
EX / SABLE ARGILEUX, ARGILE SABLEUX, ARGILE GRAVELLEUX,
graves …
 Influence de l’eau sur le comportement du sol
On prouvera par simple manipulation d’équation que Monsieur l’eau est
l’ennemi n° 1 de la route…
T=Tg + Ut et N=Ng + Un , or Ut=0
Tg= c+ Ng*tg(phi) = c + (N-Un)*tg(phi)  la résistance au cisaillement est
diminuée de Un*tg(phi)
 L’eau est un ennemi pour la route.

 Rôle de l’ingénieur routier au regard du comportement du sol :


2 ROLES ESSENTIELS :
1) LA TENNUE DES TALUS
2) LA RESISTANCE DES REMBLAIS ET COUCHES DE CHAUSSES CONTRE LES
DEFORMATION
1) Tenue des talus
Glissement >> résistance au cisaillement sollicitée >> rupture >>
CONNAITRE LES CARACTERISTIQUES DES SOLS + LA FORME DU TALUS +
LES CONDITIONS HYDROLOGIQUE

 Glissement des terrains :


Déplacement gravitaire de translation et/ou de rotation d’une partie du
sol par rapport à une autre plus stable le long d’1 surface (dite de
glissement) et à la suite des sollicitations extérieures mettant en
mobilisation la résistance au cisaillement du sol.
 2 types de mouvements te terrains :

- Les éboulements rocheux.


- Les glissements de terrains.
 Les glissements proprement dit
 Les coulées boueuses (mouvement viscoplastique d’un terrain sans
cohésion)

 Causes de glissement :
- Influence de l’eau sur la résistance au cisaillement du sol,
- L’augmentation des charges en amont par la construction,
- Diminution d’appui sous la pente.

 Techniques de confortement :
a) Terrassement :
- Substitution : d’une partie e sol instable par d’autre partie qui sera plus
stable
 Utilisable lorsque la dimension de la partie à remplacer est réduite
et en absence de risque de génération d’autre glissements
- Remblai au pied : -> augmenter le chargement stabilisant le talus en pied
 Technique efficace lorsqu’il n’y a pas de risque de générer d’autre
glissement
- Réduction de la pente du talus : le glissement est
conditionnée par la pente du talus, plus elle est
réduite plus on est stable pratique pour les
faibles hauteurs

b) Assainissement et drainage :
- Drainage superficielle (assainissement)

Les buses d’eau Fossés et fossés


Descente d’eau
(sous les routes) de crête

- Drainage interne

Couches drainante : Tranchées


drainante en pied Drains
évacuer l’eau vers le subhorizontaux :
fossé du talus pour
rabattre le niveau drainer le talus
de la nappe dans sa masse.
Risberme ?  Plateforme conçue au milieu d’un talus pour 2 objectifs :
faciliter l’entretien et stabiliser le talus

c) Dispositifs de confortement :
i) Mur de soutènement :
Mur vertical composé de deux parties : un fut : une paroi résistante
pour soutenir les massifs de sol en arrière et une semelle de fondation

Fut

Semelle

encastrée avec le fut


ii) Gabions
Un mur poids pour le soutènement (drainant)
construit par remplissage en gravillons d’un casier,
sans avoir besoin de fondation mais nécessite un
nivellement.

iii) Mur en terre armée


Mur de soutènement fait en remblais de terre + ARMATURE + des
écailles
Les écailles :
- Les amorces sont
pour recevoir les
armatures,
- Les butés et
manchons
entrent dans la
fixation des
écailles entre elles.
Etapes de mise en œuvre

 Niveler le sol, (une plateforme plane) * placer le premier lit d’écailles a partir
 Couler la longrine (ou placer un de la réservation
élément de fondation prêt) * étaler et compacter la couche de
remblai
* fixer la rangée de l’armature qui
s’attache à l’écaille par les amorces et
boulons

On répète le processus de 2 pour faire


une deuxième couche de remblais et
une deuxième rangée d’armatures Temps pour fixer d’autres écailles pour
continuer le travail

 Les étapes sont suivies et la hauteur du mur est


atteinte ;

 Une arase au niveau de la tête du mur en béton


pour consolider la dernière assise des écailles.
iv) Les tirants d’ancrage :

 Dispositif qui transmet les tractions à un sol plus résistant en prenant appui
sur le sol à ancrer

v) Géosythétiques :
2 Familles :
Géotextile : assure
- La séparation entre deux sols pour ne pas se mélanger,
- Le renforcement
- La filtration (passage de fluide et blocage de fins)
- L’anti-érosion
- Drainage

Les géomembranes sont au contraire des géotextiles (perméables) étanches aux


liquides…
III. Les terrassements routiers :
Les terrassements recouvrent l'ensemble des travaux de fouille, transport et
mise en place de terres, pratiqués pour modifier le relief d'un terrain, permettre
de réaliser ou renforcer certains ouvrages.
Les sols sont extraits d'un déblai puis transportés et mis en œuvre en remblai.

Les terrassements interviennent dans la construction :


 des infrastructures linéaires : routes, canaux, chemin de fer, digues, ...
 mais également les plateformes (bâtiments, ...)
Deux opérations majeures qui sont : Les remblais et les déblais (excavation et
transport de massif de terre de l’intérieur à l’extérieur ou l’inverse)
Il existe bien d’autres opérations avant et après les remblais déblais, et
si l’on considère un ordre chronologique ; les voici :

 Débroussaillage + essouchement : la 1ere consiste à retirer les arbres et


arbustes, la 2eme consiste à retirer les souches d’arbres

Souche débroussailler

 Déblai et transport
 Décapage : retirer la couche organique du sol  la transporter ailleurs ou
l’entasser pour un futur éventuel aménagement.
 Régalage / profilage : c’est arriver à la topographie souhaitée en utilisant les
remblais

Déplacement grossier de remblai

 Compaction
 Aménagement final.
Paramètres conditionnant le terrassement :
o La nature et caractéristique du sol,
o Les volumes de remblais et de déblais en regard à la durée des
travaux,
o Les caractéristiques du site (exigüité…)
o Les distances à franchir pour le transport, remblais et déblais.

Pente de talus :
En déblais ou en remblais, les talus doivent assurer la stabilité, leurs pentes sont
dont conditionnées par plusieurs facteurs notamment le type de sol et
l’immersion .etc.
 De la roche aux sables fins : on a de 80° à 30° pour le déblai
 Pour le remblai, l’ordre devient de 45° à 30 °
Foisonnement et masse volumique des sols :
Pour excaver et extraire le sol, on cherche à induire des vides et ameublir le sol,
ainsi deux types de foisonnement qu’on distingue :
Foisonnement initial : c’est la variation en % du volume du sol extrait de sa
position initiale
Foisonnement final : la variation du volume du sol quand il est compacté dans un
travail de remblai.
-Le volume de référence étant le volume naturel du sol

Engins en terrassement :
Niveleuse (pour profilage)

Bouteurs (ou poseurs)

Compacteur
IV. Classification des sols :
Essais de laboratoire :
Paramètres de nature :
 Granularité qui permet de déterminer la distribution des tailles de
particules :
1. Analyse granulométrique
 Argilosité qui permet d'identifier la fraction argileuse :
1. Limites d'Atterberg
2. Essai au bleu
3. Equivalent de sable
Paramètres de comportement mécanique :
Comportement mécanique

Sols Roches
 Résistance à la fragmentation
 Résistance à la fragmentation 1. Fragmentabilité
1. Los Angeles (LA)  Résistance à l'usure :
 Résistance à l'usure 1. Dégradabilité
1. Micro Deval en présence  Autres essais utilisés
d'Eau (MDE) 1. Los Angeles (LA)
 Friabilité : 2. Micro Deval en présence
1. Friabilité des Sables (FS) d'Eau (MDE)
3. Friabilité des Sables (FS)
Paramètres d'état hydrique :
 Etat hydrique :
1. Teneur en eau
2. Essai Proctor
3. Poinçonnement IPI
Tableaux récapitulatifs de la démarche d'identification des sols :

Annexe guide marocaine des terrassements routiers :


Exemple d’application :

Solution :
Les pathologies des routes :
On distingue quatre types de pathologies de voirie :

 les déformations, comprenant :


o les affaissements de rive
o les flaches
o les orniérages
 les fissures, comprenant :
o les fissures longitudinales
o les fissures transversales
o le faïençage
 les arrachements, comprenant :
o les nids-de-poule
o les pelades
o le plumage
 les remontées, comprenant :
o le ressuage

2eme partie du cours :


Une structure de chaussée se décompose en 2 éléments :
1. la partie terrassement : sol support (partie supérieure de terrassement) et couche
de forme
2. la structure de chaussée : couche d'assise et couche de surface
On distingue 2 plate-formes :
 l'arase (AR)
 la plate-forme (PF) support de chaussée
Partie Supérieure des Terrassements ou PST :
Zone supérieure d'environ 1 mètre du terrain en place (déblais) ou des matériaux
rapportés (remblais).

Définition: Arase ou AR :
Plate-forme de la Partie Supérieure des Terrassements (PST).

Conditions d'utilisation
Pour chaque classe ou sous-classe de matériaux définie dans la classification du guide
technique du SETRA, (réalisation des remblais et des couches de formes-fascicule II), ils sont
indiqués les conditions de mise en œuvre à respecter en fonction de la situation
météorologique constatée au moment où le matériau est mis en remblai et des conditions
d'utilisation.

Exemple :
Exemple illustrant les conditions d'utilisation des matériaux en remblais pour un sol de
classe A2 (classification GTR).

Exemple de conditions d'usage (source SETRA)

Le guide technique GTR présente sous la forme de 3 colonnes :


1. les conditions météorologiques durant l'extraction et la mise en en remblai
2. les conditions d'utilisation du remblai
3. les codes correspondants
Conditions météorologiques
Situation météorologique durant l'extraction et la mise en remblai
++ Pluies fortes : augmentation importante de la teneur en eau
+ Pluies faibles : augmentation de la teneur en eau
= ni pluie, ni évaporation importante : teneur en eau stable
- évaporation importante : diminution de la teneur en eau (température élevée ou
temps sec ou vent)
Ces symboles ne correspondent pas à des seuils quantifiables décrivant la situation
météorologique (hauteur ou intensité de pluie par exemple) car les effets de la pluie ne
sont pas indépendants du vent, de la température et du sol lui-même. C'est au
géotechnicien du chantier qu'il appartient de caractériser la situation météorologique au
moment de la mise en œuvre avec tout le « métier » qui s'impose.

Conditions d'utilisation des matériaux


en remblai
7 rubriques :
Les conditions d'utilisation des matériaux en remblai sont définies en 7 rubriques :
1. E : Extraction
2. G : Action sur la granularité
3. W : Action sur la teneur en eau
4. T : Traitement
5. R : Réglage
6. C : Compactage
7. H : Hauteur de remblai

E : Extraction
Le mode d'extraction des déblais peut interférer sensiblement sur la qualité des remblais.

Extraction en couche :
L'extraction en couche (épaisseur
0,1 à 0,3 m) permet une bonne
fragmentation et un tri relatif des
différentes couches de matériaux.
Extraction en couche (SETRA)

Extraction frontale :
Pour l'extraction frontale, on
observe des effets exactement
opposés. Elle offre en plus la
possibilité dans des formations
stratifiées, de sélectionner le niveau
présentant la meilleure portance
pour le réserver à la circulation des
engins de transport.
Extraction frontale (source : SETRA)
G : Action sur la granularité
On distingue deux actions qui
permettent d'agir sur la granularité
:
 élimination des éléments :
o > 800 mm :
Cette valeur constitue
une limite maximum des
blocs admissibles dans le
corps d'un remblai
compte tenu des
performances des
compacteurs les plus Criblage (source SETRA)
puissants actuellement.
o < 250 mm :
Cette valeur constitue la
dimension maximale des
blocs permettant encore
un malaxage du sol avec
un agent de traitement
 fragmentation
complémentaire après
extraction :
Cette modalité s'applique aux
matériaux rocheux évolutifs.
Criblage (source SETRA)

Les moyens utilisables pour agir sur la granularité sont variés : pétardage, concassage,
utilisation d'engins spéciaux.

W : Action sur la teneur en eau


2 grands principes

 l'aération

Aération (source SETRA)

 l'humidification

Traitement à la chaux (source CETE)

T : Traitement
Le traitement s'effectue :

 avec de la chaux

Traitement à la chaux (source CETE)


 avec d'autres
réactifs (ciments, cendres
volantes, laitiers ou autres
sous-produits industriels)

Traitement réactifs (source SETRA)

Le traitement d'un sol consiste à mélanger différents produits tels que la chaux
(éventuellement sous forme de lait de chaux), des liants hydrauliques (ciment, cendres
volantes, laitiers, ...) ou des correcteurs granulométriques, pour conférer aux matériaux
des performances mécaniques supérieures à celles qu'ils possèdent à l'état naturel, et
durables tout au long de la vie de l'ouvrage.
Dans le cas du traitement avec de la chaux ou des liants hydrauliques, il convient :
 de déterminer par une étude de laboratoire le choix du produit de traitement, les
dosages nécessaires, pour atteindre les performances mécaniques recherchées et la
plage de teneur en eau du mélange sol-liant.
 de s'assurer de la pérennité des liaisons engendrées par le traitement
 les modalités de traitement pour une couche de forme seront beaucoup plus
rigoureuses que celles acceptables pour un traitement en remblai

C : Compactage
Il s'agit d'une donnée qualitative sur le niveau de compactage requis par les différents
matériaux.

3 niveaux d'énergie :
 faible
 moyen
 intense

Compactage (source : SETRA)


H : Hauteur du remblai
L'utilisation des matériaux est fonction de la hauteur du remblai.
On considère les remblais :
 de faible hauteur, limités à 5
m
 de hauteur moyenne, limités à
10 m
 de grande hauteur, supérieurs
à 10m
Hauteur du remblai (source SETRA)
Tableau récapitulatif

Tableau récapitulatif (source SETRA)


Conditions d'utilisation des
matériaux en couche de forme
Structure de chaussée (rappel)

Structure de chaussée (source SETRA)

1. Chaussée (couches de roulement, base et fondation)


2. Accotements
3. Couche de forme
4. Partie supérieure des terrassements PST : épaisseur d'environ 1m de sol naturel
(section en déblai) ou de matériau rapporté (section en remblai) située sous la
couche de forme.

Définition: Couche de forme


La couche de forme est une structure permettant d'adapter les caractéristiques aléatoires
et dispersées des matériaux de remblai ou du terrain en place, aux caractéristiques
mécaniques, géométriques, hydrauliques et thermiques prises comme hypothèses dans
la conception de la chaussée.

Définition: Plate-forme support de chaussée


La plate-forme support de chaussée (PF) est la surface supérieure de la couche de forme.
Selon les cas (nature des sols, climat, environnement hydrogéologique, trafic de
chantier...) la couche de forme se présentera sous des formes différentes.
Elle peut être :
 inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en place
ont eux-mêmes les qualités requises.
 limitée à l'apport d'une couche de matériaux ayant les caractéristiques nécessaires
 constituée d'une superposition de couches de matériaux différents répondant à des
fonctions distinctes, incluant par exemple un géotextile, des matériaux grossiers,
une couche de fin réglage, un enduit gravillonné, ...
Fonctions de la couche de forme
La couche de forme répond à la fois à des objectifs :
 à court terme (vis-à-vis de la phase de réalisation de la chaussée)
 à long terme (lorsque l'ouvrage est en service).
Selon le cas de chantier, on cherchera à assurer, avec la couche de forme, l'ensemble ou
certaines des fonctions suivantes :

Fonctions à court terme

Coupe type chaussée (SETRA)


Fonctions à long terme
 homogénéiser la portance du sol :
... permettant ainsi de concevoir des chaussée d'épaisseur constante
 assurer le maintien dans le temps :
... en dépit des fluctuations de l'état hydrique des sols supports sensibles à l'eau
 améliorer la portance de la plate-forme :
... afin d'optimiser le coût de l'ensemble "couche de forme structure de chaussée"
 assurer la protection thermique des sols supports gélifs
 contribuer au drainage de la chaussée

Critères associés à la construction


de la chaussée
En premier lieu, pour que la couche de forme puisse être exécutée de manière
satisfaisante, il est nécessaire que l'orniérage de l'arase des terrassements soit limité, ce
qui amène à rechercher à ce niveau une portance minimale à court terme.
L'expérience montre qu'une couche de forme en matériaux traités sera exécutée sur une
arase ayant un module équivalent à 35 MPa alors que pour une couche de forme en
matériaux granulaires il suffira d'avoir 15 à 20 MPa.

Exigences minimales
Pour la réalisation des couches de chaussées, les exigences minimales à satisfaire sont
les suivantes :
 nivellement de la plate-forme support de chaussée avec une tolérance de
+/- 3 cm
 pour la traficabilité, dans le cas des sols sans cohésion, un IPI au moins
égale à 35
 déformabilité de la plate-forme, au moment de la mise en œuvre des
couches de chaussée telle que :
o module EV2 supérieur à 50 MPa
o déflexion sous essieu de 13 tonnes inférieure à 2 mm

Critères à prendre en considération :


Le respect de l'ensemble de ces critères est impératif dans le cas de grands chantiers,
dans les autres cas, certaines exigences peuvent être tempérées.
 insensible à l'eau :
le matériaux de couche de forme doit avoir les caractéristiques mécaniques
indépendantes de son état hydrique, soit à l'état naturel, soit par traitement à la
chaux ou avec des liants hydrauliques.
 dimension des plus gros éléments :
la dimension des plus gros éléments doit permettre d'assurer un nivellement de la
plate-forme dans les tolérances requises, en général +/– 3 cm
 résistance sous circulation d'engins de chantier :
un matériau de couche de forme, utilisé sans traitement avec un liant hydraulique,
doit être suffisamment résistant à la fragmentation et à l' attrition pour ne pas donner
lieu, sous l'effet du compactage et du trafic, à la formation d'éléments fins en surface
qui le rendraient sensible à l'eau.
 insensibilité au gel, le cas échéant :
l'incidence néfaste du gel s'apprécie sous deux aspects :
o la dégradation des roches et des matériaux traités à la chaux ou aux liants
hydrauliques par gélifraction
o le gonflement au gel des sols par cryosuccion

Techniques pour couches de forme


Les techniques considérées se rangent en quatre rubriques :
 G : Action sur la granularité
 W : Action sur l'état hydrique
 T : Traitement
 S : Protection superficielle

G : Granularité
Les actions envisageables sur la granularité sont :
 élimination de la fraction fine sensible à l'eau 0/d par criblage dans l'état naturel ou
avec lavage-débourbage
 élimination de la fraction grossière
 élimination à la fois de la fraction fine sensible à l'eau et de la fraction grossière
 fragmentation de la fraction grossière pour produire une certaine quantité
d'éléments fins
Criblage (source SETRA)

Chargement du crible ---> Ejection des éléments grossiers par basculement de la grille
actionnée par le godet du chargeur au cours de sa marche arrière.

W : Etat hydrique
Les actions envisageables sur l'état hydrique sont :
 un arrosage (superficiel)
 une humidification (changement d'état hydrique)

T : Traitement
Les traitements envisageables sont :
 liant hydraulique
 chaux
 correcteur granulométrique
 mixte
Le traitement des sols constitue une technique attrayante pour constituer des couches de
forme performantes à condition de "réaliser le traitement selon des modalités beaucoup
plus rigoureuses que celles acceptables pour un traitement en remblai".

Traitement (source SETRA)

Epandeur moderne présentant un coefficient de variation voisin de 5%.


Malaxeur à arbre horizontal garantissant une épaisseur de couche de sol traité constante
pouvant atteindre 0,35m avec une finesse de mouture remarquable.
Réglage (source SETRA)

La nécessité de réaliser le réglage des plates-formes de couche de forme en sols traités


exclusivement par rabotage constitue également une garantie de satisfaction des
exigences de nivellement.

S : Protection superficielle
Suivant les matériaux de couche de forme utilisés, les techniques de protection
superficielle pouvant être appliquées sont :
 réalisation d'un enduit de cure gravillonné ou éventuellement clouté
 réalisation d'une couche de fin réglage
Protection superficielle (source SETRA)

Protection superficielle (source SETRA)

Tableau récapitulatif des techniques de préparation des matériaux


Ces techniques sont répertoriées et codifiées dans le tableau suivant extrait des fascicules
I et II de la GTR. Ce tableau est à l'image de celui relatif aux conditions d'utilisation des
sols en remblai, mais ne comporte pas de rubrique sur les conditions de compactage. Le
compactage pour une couche de forme sera toujours poussé pour obtenir une très bonne
qualité.
Récapitulatif des techniques de préparation (source SETRA)

Exemple
À titre d'exemple, un extrait concernant les sols B41 est reproduit ci-après :
Exemple (source SETRA)

Les conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme sont données par les cinq
premières colonnes de ces tableaux. Ces colonnes ont une présentation analogue à celle
des conditions d'utilisation des matériaux en remblai. Les colonnes suivantes sont
relatives au choix d'épaisseur de couche de forme.
On peut tirer de l'examen de cet extrait de tableau que :
 dans le cas des sols de la classe B41, il est possible d'utiliser des matériaux se
trouvant à l'extraction dans un état très humide (th) ou très sec (ts) à condition d'en
éliminer la fraction O/d, ce qui a pour effet de les rendre insensibles à l'eau ;
 chaque fois qu'un matériau peut être employé sans traitement avec un liant, une
solution est aussi proposée avec traitement ;
 l'utilisation en couche de forme de matériaux traités avec un liant n'est en principe
pas autorisée par pluie même faible en raison de la nécessité d'avoir la maîtrise de
l'état hydrique du mélange sol + liant.
Introduction au dimensionnement de
la couche de forme
Méthodologie de dimensionnent :
La Maîtrise d'Ouvrage (Direction Interdépartementale des Routes qui gère le
réseau routier national) demande un niveau de portance de la plate-forme (PF)
en fonction de la durée de vie souhaitée et du trafic.
L'assistance à maîtrise d'ouvrage (Laboratoire) en déduit :
 la classe de PST,
 puis la classe d'arase
 et l'épaisseur nécessaire de la couche de forme
Le dimensionnement de la couche de forme débute par la prise en compte des
besoins de la Maîtrise d'Ouvrage :
 client (ex. DIR) : trafic et durée de vie
-> 4 classes de plate-forme en fonction des portances à long terme :
o PF1 (20 MPa)
o PF2 (50 MPa)
o PF3 (120 MPa)
o PF4 (200 MPa)
 laboratoire : analyse de la PST en fonction de la classification
géotechnique des sols et des conditions hydriques
-> 7 cas de PST avec 1 ou 2 classes de portance à long terme de l'arase AR
Différents cas possibles de PST (SETRA)

Le croisement de la PF demandée et de l'AR permet de déterminer l'épaisseur de la


couche de forme suivant le matériau choisi.
Les épaisseurs de couches de forme sont données dans l'annexe 3 du Fascicule II
"Réalisation des remblais et des couches de formes" du SETRA
Exemples de conditions d'utilisation de la couche de forme pour les matériaux A1 et A2
avec l'épaisseur préconisée correspondante :
Conditions d'utilisation des matériaux A1 et A2 en couche de forme (SETRA)
Compactage
Objectifs du compactage :

Compacter un matériau en remblai ou en couche de forme c'est réduire le


volume des interstices (ou des vides entre grains) de matériaux. Il a donc
comme objectifs :
• La minimisation ou la suppression des tassements;
• La suppression des tassements différentiels;
• L'amélioration des caractéristiques mécaniques.
Ces objectifs sont en général atteints lorsque la densité sèche moyenne de
lacouche est supérieure ou égale à :
• 95 % OPN pour un remblai
• 95 % OPM (ou 98,5 % OPN) pour une couche de forme

Lois régissant le compactage :

Sur chantier, l'expérience montre que :

• Le profil de la masse volumique d varie au sein de la


couche compactéesuivant la loi du gradient décrit par la
figure ci-après : pd = f (Z)
• La masse volumique varie aussi en fonction du nombre de passes
d'un compacteur suivant la loi du Logarithme : pd = A log n + B
4

Engins de compactage :

Le compacteur est un engin de travaux publics utilisé pour le compactage

dans la construction et l’entretien des routes ainsi que dans d’autres travaux.
La classification retenue pour les engins de compactage est
conforme à la norme française NF 98.736. Elle couvre
l'ensemble des compacteurs dont lalargeur de compactage est
supérieure ou égale à 1,30 m.
Les différentes classes d'engins de compactage sont :
• Les rouleaux à pneus : Pi
• Les rouleaux vibrants à cylindres lisses : Vi
• Les rouleaux vibrants à pieds dameurs : VPi
• Les rouleaux statiques à pieds dameurs : SPi
• Les plaques vibrantes : Pqi
• Les rouleaux

mixtes : Vmi-Pj

L'indice i désigne la

classe du compacteur.

Compacteurs à pneus :
Les compacteurs à pneus sont utilisés surtout pour les matériaux destinés aux
couches d’assises ainsi que pour les terrassements moyens.
Les roues sont placées de telle sorte que les roues arrières passent
exactemententre les traces des roues avant.
Compacteurs vibrants à cylindres lisses
Les compacteurs vibrant à cylindres lisses sont utilisés pour les
matériaux defortes épaisseurs : remblais, couches de forme,
couches d’assises enrobés bitumineux,…

Compacteurs vibrants à pieds dameurs


Les compacteurs vibrant à pieds dameurs sont utilisés pour les
matériaux defortes épaisseurs : remblais, couches de forme,
couches d’assises enrobés bitumineux,…
Exemple du tableau :
Résumé des relations :
𝑉𝑡𝑎𝑏 ×𝑒𝑡𝑎𝑏
La vitesse sur chantier : 𝑉𝑐ℎ =
𝑒𝑐ℎ
𝑒
Le nombre de passes du compacteur : 𝑁 = 𝑄
( ⁄𝑆)

𝑄⁄ 𝑄
Le débit théorique : 𝐿 = 1000. 𝑉. ( ⁄𝑆)
𝑄
Le débit pratique : 𝑄𝑝𝑟𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒 = 𝐾. ( ⁄𝐿) . 𝐿𝑏𝑖𝑙𝑙𝑒𝑠 . (𝑁⁄𝑛)
𝑉
La durée nécessaire du compactage : 𝑡 =
𝑄𝑝𝑟𝑎𝑡𝑖𝑞𝑢𝑒

Vous aimerez peut-être aussi