Vous êtes sur la page 1sur 1

Tout a commencé en septembre 2003, date à laquelle, le directeur de l’usine située à Marrakech,

CCGT Canalisations, Mohamed Debbagh Zriouil, a déposé sa démission au président du consortium,


Youssef Tazi, par ailleurs conseiller à la deuxième Chambre.
Une énorme surprise pour ce dernier, car neuf mois à peine s’étaient écoulés depuis la création de la
société en question. Toujours est-il que la démission de Debbagh Zriouil sera acceptée. Suite à ce
départ, une mission d’audit des comptes de l’usine sera toutefois diligentée. Les conclusions révèlent
des anomalies comptables et financières ainsi que des malversations d’un montant de 720.000 Dhs. Il
semble que le mis en cause, qui a été convoqué par les promoteurs de l’entreprise pour une séance
d’explication, ait avoué avoir effectué “des opérations en noir“, chose évidemment interdite par la
loi. D’ailleurs, nous disposons d’une copie d’une déclaration de l’honneur signée de M. Debbagh
datée du 28 septembre 2003 où il reconnaît, noir sur blanc, cette pratique et ce “sans l’accord de
mon président“. Mais pour éviter que l’affaire ne transpire et ne donne lieu surtout à une action en
justice, M. Debbagh propose un arrangement à l’amiable. D’où son engagement dans la même
déclaration à “ rembourser les sociétés CCGT Canalisations et TCBM sur l’exercice en cours arrêté au
21 septembre 2003“. Ce sera fait à hauteur de 260.000 Dhs par chèque et 360.000 DH sous forme de
cession d’un bien immobilier.

Contacté par nos soins, M. Debbagh nie tout cela, soutenant qu’il n’a jamais rédigé de déclaration
d’honneur malgré le fait que les preuves en notre possession sont toutes contre lui. Plus grave
encore, il lui est reproché par son ancien employeur de n’avoir pas payé ni les impôts sur la société ni
les cotisations à la CNSS. Ce qui a causé beaucoup de tort au groupe Tazi. Là aussi, M. Debbagh fait
assumer la responsabilité de ces actions frauduleuses au président Youssef Tazi. Or, le mis en cause
bénéficiait d’une large “délégation de pouvoirs“ de la part de ce dernier en vertu de laquelle il avait
toutes les attributions d’un véritable patron autonome, y compris celles “d’encaisser toutes les
sommes dues à la société, payer celles qu’elle doit”.
Ce n’est pas fini pour Mohamed Debbagh. Celui-ci est également au centre d’un litige lié à une autre
entreprise appartenant au groupe Tazi. Il s’agit de TCBM qu’il dirigeait entre 1998 et 2003, juste
avant la création en janvier 2004 de CCGT Canalisations. Un audit des comptes de TCBM pendant le
mandat de M. Debbagh a montré que ce dernier aurait détourné la bagatelle de 6,3 millions de Dhs.
Résultat : une plainte a été déposée par la société TCBM en date du 12 décembre 2003 contre M.
Debbagh pour abus de biens sociaux et abus de confiance. S’en suivront plusieurs autres plaintes. La
police judiciaire de Marrakech vient de boucler son enquête qui a duré plus d’un an.

Vous aimerez peut-être aussi