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UNIVERSITE

CATHOLIQUE DE BUKAVU
TRAVAIL PRATIQUE DROIT PENAL 1
LA LIBERATION CONDITIONNELLE
PRESENTE PAR :
WABENGA DUNIA Emmanuel
CIZUNGU CIBEMBE Joseph
Deborah MUVANGA
BUSIME BAHATI Christelle
MUNDEKE ZAINA Marie
ISHARA KAHAYIRA Anna
KALEBE RUGAMIKA Samuel
CIKURU LUBAMBO ROLIN
FARADJA ANGALISI Anna
KASHUNJU AKONKWA Jocelyne
FAIDA MUGANJA Christine
KASEREKA SYAGHOSOLA Guelor
ELIKYA Mudibo
DANIEL Kalegwa
CHABENGANA MKUKU Don
BUHENDWA MONGANE ALAIN
CIBASHIMBA BARHABESHA JEAN DE DIEU

17 FEVRIER 2022
ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022
INTRODUCTION

Dans le but de confronter la théorie apprise à la pratique, un travail pratique nous a été
donner dans le souci de démontrer que la libération conditionnelle, telle que prévue par le
législateur congolais, est l’une des causes de suspension de la peine et qu’elle rentre dans le cadre
d’une meilleure politique criminelle allant dans le sens de la resocialisation et la réinsertion du
délinquant.

Reprise par le législateur congolais dans plusieurs textes légaux, la libération conditionnelle est l’une
des causes de suspension de la peine au même titre que la condamnation conditionnelle.

S’inscrivant dans le cadre de la réalisation d’une meilleure politique criminelle, la libération


conditionnelle est une institution dont le but est de permettre en exécution des peines plus
individualisées, mieux orientées vers l’amendement et la resocialisation du délinquant. Elle tire son
fondement de la bonne conduite du condamné en prison.

La libération conditionnelle est l’œuvre de l’exécutif, des juridictions civiles soit l’œuvre du ministre
de la défense nationale pour les condamnés des juridictions militaires, sur avis d’une commission de
la libération conditionnelle composée du parquet et de certains agents de l’établissement
pénitentiaire.

Ainsi, il est important à ce niveau, d’une part de définir la libération conditionnelle et d’en préciser
les conditions d’octroi, le but, les autorités compétentes en la matière ainsi que les effets.
1.DEFINITION

. La libération conditionnelle est la mise en liberté d’un condamné avant la date d’expiration
normale de sa peine, sous condition de bonne conduite Art.729 C.pr.pen (Droit pénal
général/ Prof Larguier, douzième édition).

. Elle est une mise en liberté que l’administration pénitentiaire accorde au condamné et qui
est destinée à stimuler l’amendement de ce dernier par la perspective d’une libération
définitive en cas de bonne conduite.

La libération conditionnelle est prévue et règlementée par les articles 35 à 41 du code pénal
et par l’ordonnance n° 344 du 17 septembre 1965 portant organisation du régime
pénitentiaire ( Nyabirungu Songa, Traité de droit pénal congolais, 2 e e2dition, E.U.A,
Kinshasa, 200/p 408 ) .

. La libération conditionnelle est une autorisation donnée au condamné de terminer de


purger sa peine hors de l’enceinte pénitentiaire, moyennant l’observation des strictes règles
de conduite (Xavier Pin : Professeur à l’université Jean Moulin, Lyon III) .

2.BUT

La libération conditionnelle tend à la réinsertion des condamnés et la prévention de la


récidive en favorisant une mise en liberté anticipée (Code pr.pén. art.729).

Elle permet l’apprentissage de la vie en favorisant le traitement en milieu libre.

3.CONDITIONS

En effet comme son nom l’indique, la libération conditionnelle exige certaines conditions
avant d’en bénéficier à savoir :

a. Les conditions d’octroi

Les conditions d’octroi de la libération conditionnelle sont précisées à l’art.35 du code pénal.

Il faut que le condamné à une peine comportant privation de liberté ait exécuté une partie
de la peine : un quart de la peine et à condition que la durée de l’incarcération déjà subie
dépasse trois mois.

Il faut que le détenu donne des signes d’amendement et de bonne conduite.

Cette condition est exigée par l’art.36 du code pénal qui prévoit la révocation de la libération
conditionnelle pour cause d’inconduite

b. Les conditions de fond

Elles se rapportent à la nature de la peine et au délai d’exécution de celle-ci ainsi qu’à la


conduite du délinquant.
Il doit avoir été condamné à une ou plusieurs peines comportant privation de liberté et doit
avoir exécuté une partie de sa peine. Le condamné doit faire preuve d’une bonne conduite
et présenter des chances sérieuses de réadaptation sociale, des signes d’amendement et de
bonne conduite (art.94 al. 3 ordonnances n°344 du 17 septembre 1965 portant régime
pénitentiaire) qui tiennent compte des antécédents ; des causes de la condamnation
encourue, des dispositions morales et des moyens d’existence dont le condamné disposera à
la sortie de la prison.

Le délinquant doit donner son consentement à la libération conditionnelle (code de


procédure pénale, art.D.531) parce qu’elle comporte des mesures d’aide et de contrôle
(code de procédure pénale art.D.535 et D.536).

Cette exigence de consentement est toute fois écartée lorsqu’il s’agit d’un étranger faisant
l’objet d’une mesure d’interdiction du territoire, de reconduite à la frontière, d’exclusion ou
d’extradition (code de procédure pénale art.729-2) dans ce cas, la juridiction de l’application
des peines peut cependant décider de suspendre la mesure d’éloignement.

c. Les conditions de forme

Elles se rapportent aux autorités compétentes en matière de libération conditionnelle.

_Les autorités de consultation sont le ministère public, le directeur de prison, le gouverneur


de province ou son délégué et le chef de division provincial qui a l’inspection des services
pénitentiaires dans ses attributions.

_Les autorités de décision sont le ministère de la justice pour les condamnés de juridiction
civiles et le ministère de la défense nationale pour les condamnés militaires.

Il faut cependant relever le caractère facultatif de la libération conditionnelle c’est-à-dire


même lorsque toutes ces conditions sont remplies, l’autorité peut la refuser car il a un
pouvoir discrétionnaire.

Par ailleurs, lorsque la personne a été condamnée pour un crime ou un délit pour lequel le
suivi socio-judiciaire est encouru une libération conditionnelle ne peut lui être accordée si
elle refuse pendant son incarcération de suivre le traitement qui lui est proposé par le juge
de l’application des peines. Elle ne peut non plus être accordée au condamné qui ne
s’engage pas à suivre après sa libération, le traitement qui lui est proposé en application de
l’art.731-1 ( C.pr.pén. art.729).

_La liberté conditionnelle ne peut être accordée qu’aux condamnés qui manifestent des
efforts sérieux de réadaptation sociale, notamment en justifiant soit l’exercice d’une activité
professionnelle, d’une assiduité à un enseignement, une formation ou à un emploi
temporaire, soit de leur participation essentielle à la vie de famille soit de la nécessité de
subir un traitement médical, soit de leurs efforts pour indemniser la victime (code de
procédure pénale art.729, al.2).
Cette condition n’est pas exigée par le texte pour le condamné à une peine privative de
liberté inférieure ou égale à une quatre ans ou qui n’a plus que quatre ans à subir, lorsque ce
condamné exerce l’autorité parentale sur un enfant de moins de dix-huit ans habitant chez
lui (code procédure pénale art.729-3), mais la jurisprudence exige quand meme des
garanties sérieuses de réinsertion.

Cette dernière possibilité de libération conditionnelle parentale n’est cependant pas offerte
aux personnes condamnées pour un crime ou délit sur un mineur.

A noter également que la libération conditionnelle peut être assortie d’un aménagement de
peine à titre probatoire. Ainsi, selon l’article 723-7 al.2 du code de procédure pénale : Le
juge d’application des peines peut subordonner la libération conditionnelle du condamné à
l’exécution, à titre probatoire, d’une mesure de placement sous surveillance électronique
n’excédant pas un an.

4. LES EFFETS

Elle ménage une période de transition entre le régime de détention et la liberté totale ainsi
donc à l’issue du temps d’épreuve le libéré conditionnel verra sa libération confirmée s’il a
respecté les conditions imposées par l’administration en vertu de l’art. 37 du code pénal à
défaut de manquements aux conditions énoncées dans les permis de délibération celle-ci
pourra être révoquée comme le prévoit l’art.art.36 du code pénal sur avis du parquet par
conséquent il regagnera la prison et exécutera le restant de la peine.

La libération conditionnelle est susceptible d’être révoquée lorsqu’il est constaté dans une
condamnation passée en force de chose jugée que le libéré conditionnel a commis une
infraction avant l’expiration du délai d’épreuve, il peut l’être meme pour une juridiction
étrangère. Les auteurs de détournement, de concussion et de corruption ne peuvent pas
bénéficier de la libération conditionnelle depuis la loi n°73-017 du 05 janvier 1973,
confirmée quant à ce par la loi n°05-006 du 29 mars 2005 modifiant le code pénal.

5. Le temps d’épreuve

Les personnes qui bénéficient de la liberté conditionnelle sont soumises à un temps


d’épreuve fixé à l’art.37 du code pénal.

Si la révocation n’est pas intervenue avant l’expiration d’un délai égal au double du terme
d’incarcération que le libéré avait encore à subir à la date à laquelle la mise en liberté lui a
été accordée, la libération devient définitive.
6.CONCLUSION
En abordant ce thème, nous avons démontrer la libération conditionnelle est d’application
dans la pratique du droit Congolais.
De ce fait du développement du travail, il a été relevé que la libération conditionnelle est
une cause de suspension de la peine en droit congolais et elle requière les différentes
conditions ci-haut citées afin qu’un détenu prétende être candidat à la libération
conditionnelle.
Elle présente ainsi donc des aspects positifs en faveur des détenus :
Elle motive la bonne conduite en prison
Elle donne au prisonnier une raison d’espérer
Elle abrège la peine
Elle permet le reclassement dans la société.

BIBLIOGRAPHIE
A. TEXTES LEGAUX
1. La constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée par la loi
n11/002 du 20 janvier 2001 portant révision de certains articles de la constitution
de la RDC in J.O RDC articles de la constitution de la RDC in J.O RDC 52e numéro
spécial Kinshasa 5 février 2001
2. Décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais tel que modifie à ce jour
in J.O RDC 45e numéro spécial, 30 novembre 2004

B. DOCTRINES
1. Droit pénal général, Auteur  Xavier Pin Professeur à l’université Jean Moulin, 10e
édition, 2018, page 519, 520 et 521
2. Luzolo Bambi Lessa, PUC, Kinshasa, 2011, p.149
3. Likulia Bolongo, Droit et science pénitentiaire, PUZ Kinshasa, 1981, p.97
4. Art. 35 al. 1 code penal congolais.
5. Art 94 al.3 ordonnances n°344 du 17 septembre 1965 portant régime
pénitentiaire

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