Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pesticides, culture
et élevage intensifs…
LES DÉRIVES
EXCLUSIF !
DU BIO PAS CHER
LE MEILLEUR
DU BIO PLUS DE
130 PRODUIT
TESTÉS
S
JUILLET-AOÛT 2019
N°199
Alerte produits !
Pour être informé des produits rappelés
par les fabricants pour des raisons sanitaires
(contaminés par la bactérie Escherichia
coli, listériose…) ; pour défaut de sécurité
(appareils pouvant prendre feu), défaut
d’étiquetage (allergènes non indiqués dans
la composition du produit)…
60millions-mag com
S’INFORMER / TÉMOIGNER / ALERTER
Des actus
Des informations
inédites en accès
gratuit pour connaître LE + NÉS
en temps réel ce qui DES ABON
fait l’actualité de té
la consommation. La possibili
d’a cc éd er
Un complément ent
indispensable gratuitem
à la fo rm u le
à votre magazine
et à ses hors-séries. numérique s
ne
des magazi
l’e nse m ble
et à
e «60».
des tests d
Un forum
Pour échanger autour de vos problèmes
de consommation ; découvrir si d’autres
usagers connaissent les mêmes difficultés
que vous. On compte aujourd’hui 38 000 fils
de discussion sur la banque, l’énergie,
l’assurance, l’auto, l’alimentation, les achats
SHUTTERSTOCK
/« 60»
Rédactrice en chef
NO
Sylvie Metzelard
CA
Rédactrice en chef déléguée (hors-série)
DES MONTAGNES
IS
Adeline Trégouët
CH
J.
Rédacteurs en chef adjoints
Benjamin Douriez (mensuel)
Christelle Pangrazzi (hors-série) DE PROMESSES… BIO
Directrice artistique
Véronique Touraille-Sfeir Les montagnes d’Auvergne seraient-elles plus bio que
Secrétaire générale de la rédaction
Martine Fédor les autres ? Il y a quelques mois, Volvic a lancé des eaux
Rédaction
Frédérique Boursicot, Frédérique parfumées… bio. Las, ce n’est pas l’eau qui est ici
Colombier, Cécile Coumau, Gwenaëlle
Deboutte, Clara Delpas, Frédéric Denhez,
d’origine biologique, mais le jus de citron, qui représente
Valérie Devillaine, Emmanuelle Figueras,
Émilie Gillet, Carine Mayo, Pascal Nguyên,
entre… 1 et 1,5 % de la boisson. Un zeste d’amertume
Christelle Pangrazzi, Maryse Sargis dans un océan de rentabilité. À présent que la bouteille
Collaboration technique
Patricia Chairopoulos, chef de rubrique arbore le précieux sésame AB, elle se vend 2 fois plus cher
Antoine Haentjens, ingénieur
Secrétariat de rédaction que son homologue dépourvue des petites lettres
Bertrand Loiseaux, Jocelyne Vandellos
(premiers secrétaires de rédaction) sur fond vert. Le bio est devenu un argument marketing
Mireille Fenwick. Avec Nathalie Simon
Maquette
de poids. À l’heure où les scandales alimentaires
Valérie Lefeuvre s’enchaînent, le logo fait figure de Graal.
(première rédactrice graphique)
Guillaume Steudler
Responsable photo Pourtant, il est loin d’être sans failles. Si la charte du bio
Michèle Héline
Photos couverture et produits garantit une utilisation restreinte des pesticides,
Jean Chiscano/«60»
elle autorise les mêmes seuils résiduels que dans le
Site Internet www.60millions-mag.com
Fabienne Loiseau (coordinatrice) “conventionnel”. De même, elle a beau réduire le nombre
Matthieu Crocq (éditeur Web)
Brigitte Glass (relations avec les internautes) des additifs, elle permet, dans les charcuteries, l’usage
redactionweb@inc60.fr
Diffusion des nitrites de sodium, reconnus cancérogènes. D’un point
William Tétrel (responsable)
Gilles Tailliandier (adjoint) de vue environnemental, le label accepte l’utilisation de
Valérie Proust (assistante)
Relations presse
l’huile de palme, dont on sait aujourd’hui que la production
Anne-Juliette Reissier-Algrain ravage les forêts. Et que penser de ces milliers
Tél. : 01 45 66 20 35
Contact dépositaires, diffuseurs, réassorts de travailleurs étrangers que l’on fait vivre dans des
Promévente. Tél. : 01 42 36 80 84
Service abonnements bidonvilles et que l’on paie une misère pour les récoltes ?
60 Millions de consommateurs
4, rue de Mouchy, 60438 Noailles Cedex.
Tél. : 01 55 56 70 40
En optant pour le bio, le consommateur devrait avoir
Tarif des abonnements annuels la garantie d’acheter responsable d’un point de vue aussi
11 numéros mensuels + Spécial impôts :
46 € ; étranger : 59,50 € ; bien nutritionnel qu’écologique et éthique. Ce n’est pas
11 numéros mensuels + Spécial impôts
+ 7 hors-séries : 78 € ; étranger : 103 € toujours le cas. Dans ce numéro, nous avons étudié plus
Dépôt légal : juin 2019
Commission paritaire : n° 0922 K 89330 de 130 produits parmi les plus plébiscités du marché
Photogravure : Key Graphic pour sélectionner les meilleurs d’entre eux. Notre analyse
Impression : RFI
Distribution : Presstalis comparative biologique versus conventionnel permet
ISSN : 1270-5225
également de savoir ce qui mérite vraiment d’être acheté
Imprimé sur papier : Galerie Lite Bulk 54 g
Origine du papier : Kirkniemi, Finlande en bio. La confiance des consommateurs dans le label
Taux de fibres recyclées : 0 % recyclées
Certification : PEFC. Eutrophisation : 0,00 kg/t passe par une exigence opiniâtre. L’heure n’est plus
© Il est interdit de reproduire intégralement ou
partiellement les articles contenus dans la présente
revue sans aux montagnes de promesses, si bio soient-elles.
l’autorisation
de l’INC.
Les informations
publiées ne CHRISTELLE PANGRAZZI
peuvent faire
l’objet d’aucune RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINTE
exploitation
commerciale
ou publicitaire.
EXCLUSIF !
Les informations publiées
dans le magazine, en particulier
les résultats des essais comparatifs
et des études, ne peuvent
faire l’objet d’aucune exploitation
130 produits testés
commerciale ou publicitaire. Jus de fruits, pizzas, gâteaux,
pommes, pâtes à tartiner…
60 Millions de consommateurs, «60» a sélectionné le meilleur
le magazine réalisé du bio. Suivez le guide !
pour vous et avec vous.
• Magasins bio
Comment faire le “bon” choix ? ................................... 100
• Circuits courts
Se rapprocher des producteurs .................................... 104
NOUS VOILÀ BIEN !
• Vente en vrac Tous les samedis de 9 h 15 à 10 h Retrouvez
Des courses zéro déchet .............................................. 106 avec Flavie Flament sur notre Hors-Série
J. CHISCANO/«60» ; BURGER/PHANIE
« le Meilleur
Bibliographie du bio »
Pour en savoir plus ........................................................110 le 15 juin
avec Christelle
Pangrazzi,
À NOTER Les produits cités dans ce numéro sont indiqués à titre journaliste
d’exemples. La totalité de l’offre commerciale des fabricants ne peut à 60 Millions de
être représentée. Les prix ont été relevés en magasin ou sur Internet : consommateurs
ils peuvent fortement varier selon les points de vente.
XXXXXXXX
SHUTTERSTOCK
En une vingtaine d’années, les aliments bio se de plus qu’en 2016. Comment expliquer ce suc-
sont imposés dans nos assiettes. Plus ques- cès ? Par les espoirs qu’il fait naître, sans aucun
tion d’y voir un simple phénomène de mode. doute. Mais il faut alors rappeler que l’agriculture
Preuves en sont les chiffres avancés par bio doit répondre à une obligation de moyen, et
l’Agence bio (Agence française pour le dé- non de résultat. Lorsque le label européen Euro-
veloppement et la promotion de l’agriculture feuille (une feuille étoilée sur fond vert) est apposé
biologique). Ce groupement d’intérêt public, sur un produit, cela certifie que son producteur
qui dresse chaque année un état des lieux, a n’a pas utilisé de pesticides ou d’engrais
constaté qu’en 2018 plus de 9 Français sur 10 chimiques pour les cultures, ou qu’il a respecté
déclaraient avoir consommé des produits bio. une alimentation bio pour son cheptel, avec un
Près de 75 % en mangeaient au moins 1 fois par recours limité aux traitements vétérinaires et
mois, et 12 % tous les jours. Un engouement un respect du bien-être animal. Pour autant, ce
visible aussi au niveau économique : en 2017, label ne garantit en aucun cas que le produit est
les Français ont acheté pour plus de 8 milliards inoffensif pour l’environnement ou meilleur pour
d’euros de produits alimentaires bio, soit 17 % la santé. Le bio a ses limites, voire ses failles, et
il est important d’en être conscient pour acheter
et consommer en toute connaissance.
Bon à savoir
ENGRAIS ET PESTICIDES :
ET POUR LES TOUT-PETITS ? ENCORE DES EFFORTS À FAIRE
Si l’on cuisine soi-même purées et compotes, mieux vaut Produire sans molécules chimiques de syn-
privilégier le bio. Même si aucune étude n’a formellement thèse, c’est l’argument n° 1 de l’agriculture
démontré les méfaits des pesticides chimiques sur les plus biologique. Avec, en ligne de mire, la volonté
jeunes, on sait que leur organisme est plus sensible. Et des de protéger l’environnement. Ces objectifs sont
tests sur les animaux ont montré que certains pesticides en partie atteints : d’après une étude suisse
agissaient comme des perturbateurs endocriniens, avec parue en 2012 dans la revue scientifique amé-
un “effet cocktail”. En revanche, si l’on achète des petits ricaine PNAS, les sols cultivés en agriculture bio
renferment 40 % de vie de plus que ceux en
pots et des plats préparés, il est inutile de recourir au bio :
agriculture conventionnelle !
la réglementation française quant à leur qualité est telle
Mais bio ne signifie pas sans pesticides ni
que leur teneur en pesticides et nitrates est proche de zéro.
engrais. Certaines substances dites “naturelles”
ISTOCK
hygiène de vie…
RECONNAÎTRE
LE MEILLEUR DU BIO
Tous les produits issus de l’agriculture biologique se valent-ils ? C’est la question que
nous nous sommes posée à l’occasion de ce numéro. Nous avons étudié 130 aliments bio,
dans une dizaine de catégories de denrées, pour vous présenter les plus vertueux.
En France et dans l’ensemble des pays occiden- tion de plus en plus centrale depuis que des
taux, le bio connaît un engouement sans associations comme L214 ont montré la souf-
précédent. Fruits et légumes, jus de fruits, gâ- france des bêtes dans les élevages et les
teaux, plats cuisinés… Dans ce secteur, abattoirs. Sur le papier, le bio se veut plus
les ventes progressent de 14 % chaque vertueux que le conventionnel. Mais
année depuis maintenant 5 ans. Selon qu’en est-il vraiment ? Notre étude
l’étude Inca 3 menée par l’Agence natio-
nale de sécurité sanitaire de l’alimentation
(Anses) et publiée en 2017, 40 % des adultes
interrogés affirment en faire une consomma-
tion régulière. L’agriculture bio est née du refus
de l’intensification agricole et de l’usage excessif
des pesticides et engrais chimiques. Il s’agissait
au départ de protéger la terre, l’eau et l’air, et
de maintenir de la biodiversité en privilégiant la
rotation des cultures et en proscrivant les produits
chimiques de synthèse.
À LA RECHERCHE
DE GARANTIES FIABLES
Ce mode de production est désormais plébiscité
par les consommateurs. Et pour cause, les
scandales sanitaires – vache folle, œufs au fipro-
nil, lasagnes à la viande de cheval, poulet à la
dioxine – ont largement entaché la confiance
dans les produits industriels.
Un produit estampillé “AB” (agriculture biolo-
gique) offre de meilleures garanties que les
produits conventionnels – présence restreinte
de pesticides et absence d’organismes géné-
tiquement modifiés –, mais il est censé prendre
aussi en compte le bien-être animal. Une ques-
12
n Lecture d’étiquettes
Nous nous sommes intéressés à la composition de jus
de fruits, yaourts, gâteaux, plats cuisinés, pizzas, charcuteries
et pâtes à tartiner. Nous avons pointé les additifs
peu recommandés, comme les nitrites de sodium dans
la charcuterie, et indiqué les ingrédients fractionnés (poudre
de lait, par exemple), dont la valeur nutritive est très faible.
Les informations nutritionnelles (glucides, lipides, protéines)
ont également été passées à la loupe. Puis nous avons
calculé le Nutri-Score des produits.
13
Pour bénéficier d’un label bio, fruits et légumes de menthe et de clou de girofle, éthylène et un
doivent être cultivés en respectant une liste très champignon de type Candida) sont autorisés
restreinte de pesticides naturels (herbicides, après récolte. Les pommes de terre peuvent
fongicides et insecticides) et sans engrais être traitées à l’huile essentielle de menthe pour
chimiques ni organismes génétiquement modifiés empêcher la germination ; les pommes et poires,
(OGM). « Quant aux méthodes de conservation, plongées dans de l’eau tiède avec de l’huile de
les procédés sont globalement les mêmes », note clou de girofle pour lutter contre le développement
Catherine Renard, directrice de recherche à l’Ins- de bactéries ; les pommes, bananes et agrumes,
titut national de la recherche agronomique (Inra). protégés par un champignon pour en contrer
En bio, seulement 4 intrants (huiles essentielles un autre ; et les bananes et agrumes, placés
dans une atmosphère enrichie en éthylène,
pour accélérer leur mûrissement. « L’éthylène
Repères est un gaz produit naturellement par les fruits et
légumes », explique Patrice Marchand, respon-
DES TRAITEMENTS TENACES sable du pôle intrants à l’Institut de l’agriculture
Avec des taux de résidus de pesticides allant de 64,8 % et de l’alimentation biologiques (Itab). « Cette
(citron vert) à 89 % (raisin) et de 60,5 à 84,6 % (légumes) substance active naturelle est ajoutée à des doses
tracés dans les échantillons analysés, il vaut mieux éviter infinitésimales (6 000 ppm). Elle ne laisse aucun
les végétaux les plus traités en agriculture conventionnelle. résidu et ne pose pas de problème de santé. »
n LES FRUITS : raisin, clémentine et mandarine, cerise, DES TRAITEMENTS LIMITÉS
pamplemousse, fraise, pêche et nectarine, orange, pomme, APRÈS RÉCOLTE
abricot, citron, poire et citron vert. En conventionnel aussi, peu de produits sont
n LES LÉGUMES : céleri en branches, herbes fraîches, autorisés après récolte. Certains additifs (E433
endive, céleri-rave, laitue, piment et poivron. ou polysorbate 80, et E1520 ou propylène glycol)
exclus du bio, peuvent être employés pour ren-
forcer la résistance des fruits aux chocs et aux
moisissures. « La grosse différence concerne
les pommes de terre, souvent traitées après
récolte avec des produits chimiques interdits
en bio comme le chlorprophame et l’hydrazide
maléique, pour lutter contre la germination »,
résume Catherine Renard. En cas d’ingestion de
doses excessives, le premier est suspecté d’avoir
des effets cancérogènes et le second pourrait
provoquer des troubles du système nerveux cen-
tral. Mais la solanine contenue dans les germes et moyenne) et en vitamine C (+ 6 %) des végé-
la peau des pommes de terre a aussi des effets taux bio, en particulier dans les tomates et le
toxiques (maux de tête, vomissements…) si elle céleri. Mais peut-on en conclure que le bio fournit
est consommée en trop grande quantité. Il est un meilleur apport nutritif et a donc un impact
donc indispensable de combattre la germination. bénéfique sur la santé ? La réponse n’est toujours
pas tranchée… Des études épidémiologiques ont
MOINS DE MÉTAUX LOURDS, démontré les atouts des micronutriments aux
PLUS D’ANTIOXYDANTS effets antioxydants sur la diminution des risques
Une étude de l’université de Newcastle (Royaume- de certaines pathologies (maladies cardio-vascu-
Uni) a analysé en 2014 les résultats de 343 publi- laires, certains cancers…). Mais l’étude de 2017
cations comparant les végétaux bio avec ceux conclut : « Ces différences constatées sur le bio
de l’agriculture conventionnelle en matière nutri- ont probablement une signification nutritionnelle
tionnelle. Les concentrations en cadmium, marginale. » Catherine Renard précise que, « si
un métal lourd toxique pour les reins, étaient l’utilisation de pesticides est restreinte en bio,
48 % inférieures dans le bio. Les variétés le plus cela ne veut pas dire que les fruits et légumes
exposées : carotte, céleri, épinard, persil, poireau bio en sont toujours exempts ». Ils peuvent être
et pomme de terre. Les teneurs en nitrates et contaminés pendant le transport, par l’arrosage
nitrites dues à l’usage d’engrais chimiques étaient ou lors d’un épandage sur une parcelle voisine.
aussi inférieures de 30 à 87 % dans de nombreux
légumes (betterave, céleri-rave, endive, salade…). PAS OU PEU DE RÉSIDUS
À l’inverse, les concentrations d’antioxydants DE PESTICIDES DANS LE BIO
(acides phénoliques, flavanones, stilbènes, antho- D’après la dernière enquête de la Répression
cyanines) étaient de 19 à 68 % plus élevées des fraudes (DGCCRF), les traces de pesti-
dans le bio. Des chercheurs supposent que, face cides accidentelles ou frauduleuses concernent
à une attaque parasitaire, la plante générerait des moins de 4 % des aliments bio. Tous possèdent
molécules défensives, dont des antioxydants. Ce des taux de résidus inférieurs aux limites
qu’elle ne ferait peut-être pas si elle était protégée maximales (LMR) autorisées par l’Union euro-
par un traitement chimique… péenne. Des taux d’ailleurs nettement moins
Une métaétude publiée en 2017 dans la revue élevés que ceux retrouvés dans les fruits et
Environmental Health a confirmé la teneur plus légumes conventionnels que nous avons testés,
ISTOCK
Repères
POMMES
BANANES
Repères
BIEN-ÊTRE ANIMAL : BILAN MITIGÉ les animaux soient nourris à l’herbe, au fourrage
Le bien-être des vaches répond à des règles plus strictes. ou aux grains d’origine biologique, produits sans
n Les densités de population sont limitées. En France, la taille pesticides de synthèse. De même, l’usage de
moyenne des troupeaux de vaches bio est de 47 bêtes. médicaments vétérinaires y est strictement
n L’accès au plein air et aux pâturages est obligatoire lorsque réglementé. Ces derniers sont réservés aux
animaux malades (et non à titre préventif,
les conditions météo le permettent.
comme dans le conventionnel) et, si l’animal a
n L’alimentation, en plus de l’herbe, est 100 % bio et produite
reçu plus de 3 traitements antibiotiques dans
dans la région.
l’année, sa production ne peut être labellisée bio.
n L’écornage est autorisé, sous certaines conditions.
Il est donc logique que les laits bio ne contiennent
n Dans les petites exploitations, il est possible de laisser
aucune trace de médicaments ou de pesticides.
les animaux attachés. Il est plus surprenant que les laits convention-
n Bien que la reproduction naturelle soit encouragée, nels, soumis à une réglementation plus souple,
l’insémination artificielle est toujours autorisée. n’en contiennent pas. C’est une bonne nouvelle
ISTOCK
pour le consommateur.
Dénomination GrandLait bio Lait demi-écrémé Lait bio Lait Lait bio
demi-écrémé stérilisé UHT demi-écrémé demi-écrémé demi-écrémé
PRODUITS BIO
Conditionnement 1l 1l 1l 1l 1l
Prix indicatif/l 1,38 € 0,87 € 1,23 € 1,25 € 0,89 €
Aflatoxine M1 ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
Antibiotiques ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
Pesticides ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
Polluants ✚ ✚ ✚ ✚ ✚
Appréciation globale ✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚✚
COMMENT NOUS AVONS PROCÉDÉ • Nous avons sélectionné 6 laits demi-écrémés bio et 3 laits conventionnels de grandes
pesticides et d’antibiotiques, ainsi que de polluants (PCB, dioxines). Nous avons sévèrement sanctionné ces derniers, car ils sont
✚✚✚ Très satisfaisant. ✚✚ Satisfaisant. ✚ Acceptable. Insuffisant. Très insuffisant
De même, la conversion d’un champ au bio européen. Par exemple, les niveaux de PCB
implique de vérifier la présence de pesticides et trouvés dans le Lactel bio sont 17 fois inférieurs
d’organismes génétiquement modifiés (OGM) à ces seuils et équivalent à 0,05 nanogramme
dans les sols, mais pas la teneur en dioxines ou (1 ng = 10-9 g) par gramme. Certes, cela peut pa-
en PCB. C’est regrettable. raître dérisoire. Mais il faut garder à l’esprit que
Alors, le lait bio est-il dangereux ? Les taux ces composés s’accumulent dans l’organisme
relevés sont heureusement très au-dessous des tout au long de la vie. Le corps ne les élimine
teneurs maximales définies par le règlement que très difficilement. Mieux vaut donc éviter
d’en ingérer. Encore faut-il savoir où les trouver !
Principal constituant des yaourts et des desserts La deuxième raison qui pousse les Français à
lactés, le lait bio est soumis à des règles acheter bio est la préservation de l’environne-
strictes en matière d’alimentation et de soin ment. Or, la plupart des contenants sont en
des vaches, brebis ou chèvres. Selon des cher- plastique, non recyclable de surcroît (les
cheurs britanniques, il contient 56 % de plus consignes de tri peuvent varier localement). Dans
d’oméga 3 que le lait conventionnel. Il renferme notre sélection, seuls La Laitière et Ya proposent
également moins de pesticides. Les spécialités des pots en verre, un matériau recyclable
au soja, au riz ou à l’amande bénéficient aussi à l’infini. Il est consternant d’afficher, d’un côté,
de ce plus qualitatif, car la culture biologique de sa volonté de protéger l’environnement et, de
ces végétaux limite la présence de ces polluants. l’autre, d’utiliser des énergies fossiles pour fabri-
quer du plastique, qui sera ensuite incinéré ou,
MOINS D’ADDITIFS, pire, enfoui pour des siècles. n
MAIS TOUJOURS TROP DE SUCRE
Les yaourts bio contiennent en général moins
d’additifs que les autres. Un yaourt Panier de
Yoplait classique en compte 12, mais sa version
bio un seul, la pectine. On regrette que les pro-
duits bio fassent pourtant l’objet de nombreux
ajouts, telles les protéines de lait. S’ils per-
mettent de rendre les textures plus onctueuses
ou fermes, ils augmentent aussi artificiellement
le taux de lactose, une protéine parfois peu
digeste pour certains adultes.
Si les produits bio bénéficient d’une “aura
santé”, les yaourts et desserts lactés ou
végétaux bio contiennent parfois davan-
tage de sucre que leurs homologues
conventionnels. Ainsi, la crème caramel
Bio Village E.Leclerc présente 1 g de
sucre en plus pour 100 g que la version
conventionnelle. De fait, elle affiche 28 calories
de plus par pot. La moitié des produits de notre
sélection affiche C ou D au Nutri-Score, des
notes assez médiocres. En revanche, les desserts
aux “laits” végétaux, structurellement moins
gras que les laits animaux, ont des notes A ou B.
Vertueux dans sa catégorie Insatisfaisant dans sa catégorie (nutrition, additifs…) À éviter dans sa catégorie
ISTOCK
Nutri-Score : ce système de notation à 5 lettres (de A à E, par ordre décroissant) permet d’estimer la qualité nutritionnelle d’un produit.
Naturalia Les Fermiers Monoprix bio ! Matines bio Matines Lustucru Œufs
de Loué bio de nos régions
(E.Leclerc)
PRODUITS BIO PRODUITS NON BIO
6 Œufs frais 10 Œufs fermiers 6 Œufs frais 12 Œufs bio 12 Gros Œufs 12 Gros Œufs 12 Œufs frais
de poules élevées de poules élevées de poules élevées extra-frais Première de poules élevées
en liberté en plein air en plein air fraîcheur en plein air
0 0 0 0 3 3 1
AB AB AB AB – Poules élevées Label Rouge
Nourries aux sans traitement
céréales locales antibiotique**
sans OGM
2,40 € 4,94 € 3,19 € 4,15 € 2,37 € 2,87 € 3,14 €
0,40 € 0,49 € 0,53 € 0,35 € 0,20 € 0,24 € 0,26 €
✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚ ✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚
Code 3 : élevage en cages. ** Dès la phase de ponte, soit de 17 à 18 semaines après naissance des animaux.
6 boîtes d’œufs bio, ainsi que 3 références en conventionnel, dont 2 issues de poules d’élevage en cages et 1 de poules d’élevage
recherches de résidus de médicaments, dont des antibiotiques, de résidus de pesticides et de polluants (dioxines et PCB) par des procédés
spectrométrie de masse (haute résolution ou en tandem).
ISTOCK
Pour notre mensuel d’avril 2018 (voir «60» n° 536), d’au moins 1 phtalate. Dans la Crudolio, c’est
nous avions réalisé des tests sur de nombreux du DEHP (1,4 mg/kg), pour les 2 autres, du DBP
produits bio, dont 12 huiles d’olive. Parmi celles- (respectivement de 0,7 mg/kg et 0,6 mg/kg), des
ci, 4 bouteilles – 3 en provenance de Tunisie et quantités non négligeables.
1 d’Italie – contenaient des plastifiants, dont Outre ces 3 produits, nous avons relevé que
des phtalates (DBP et DEHP), des substances l’huile de la marque Terra Delyssa cumule ces
reconnues comme perturbateurs endocriniens 2 phtalates ! Nous y avons trouvé du DEHP,
et potentiellement hépatotoxiques. avec même le taux le plus élevé (2,5 mg/kg),
Les phtalates (BBP, DBP, DIDP, DINP et DEHP et du DBP (0,4 mg/kg). Ce produit, décidément
ISTOCK
pour les plus courants) sont utilisés dans la fabri- peu recommandable, compte aussi du DEHA,
cation du polychlorure de vinyle (PVC). Or, le PVC
entre dans la composition de bâches, conteneurs,
tuyaux, bouchons, joints, filtres, etc., susceptibles HUILES D’OLIVE
d’être utilisés lors de la récolte des olives ou
pour la production de l’huile. Or, les phtalates
ont la propriété de migrer aisément des équipe-
ments en plastique vers les matières grasses.
Ils peuvent donc contaminer les olives ou l’huile.
Aussi le règlement européen n° 10/2011 sur les
matériaux et objets en plastique destinés à entrer
en contact avec des denrées alimentaires interdit-
il l’usage d’équipements contenant des phtalates
à la toxicité reconnue, de types BBP, DBP, DIDP,
Carapelli bio Emile Noël
DINP et DEHP, pour les denrées grasses.
Puget bio Vairo Crudolio Bio Planète Bio village Terra Puget Carapelli
(E.Leclerc) Delyssa
PRODUITS BIO PRODUITS NON BIO
Vierge extra Vierge extra Saveurs Douce Vierge extra Vierge extra La Verte Vierge extra
d’antan/Cora Vierge extra puissante Classico
Vierge extra
UE/Hors UE Italie Italie Tunisie Tunisie Tunisie UE UE/Hors UE
0,475 l 0,75 l 0,75 l 1l 0,75 l 0,75 l 0,75 l 1l
11,85 € 21,95 € 16,35 € 13,15 € 7,05 € 9,85 € 9,80 € 7,65 €
Non Non Oui Oui Oui Oui Non Non
8 huiles d’olive bio, ainsi que 2 huiles d’olive classiques servant de référents. • Parmi les huiles bio, 2 proviennent
européens et extra-européens, 1 est extra-européenne, et enfin 3 proviennent de Tunisie. • Pour chacune des huiles,
de phtalates, par le procédé de chromatographie liquide couplée à de la spectrométrie de masse.
Vertueux dans sa catégorie Insatisfaisant dans sa catégorie (nutrition, additifs…) À éviter dans sa catégorie
Nutri-Score : ce système de notation à 5 lettres (de A à E, par ordre décroissant) permet d’estimer la qualité nutritionnelle d’un produit.
Des sucres en cause dans l’obésité Trop gras et beaucoup trop sucrés
BIO VILLAGE E.LECLERC BISSON
Mini Cakes aux fruits Gaufrettes citron
1,77 € (11,80 €/kg) • 150 g 2,65 € (13,95 €/kg) • 190 g
Notre avis Deux de ces Notre avis C’est l’un des produits
minicakes couvrent quasi les plus gras et les plus sucrés
la moitié des AJR en sucres. de notre sélection. 100 g de gâteaux
Le fabricant en a utilisé de sources différentes : couvrent 1/3 des apports en matières
du sucre de canne, du sirop de sucre inverti, du sirop grasses conseillés et apportent
de glucose-fructose et du sirop de maïs. Ces 2 derniers presque la dose de sucre maximale
types de sucres, très employés par les industriels, sont recommandée. (Nutri-Score : E.)
aujourd’hui soupçonnés de favoriser l’obésité, le diabète Et pour la planète ? Beaucoup trop de plastique.
et les maladies cardio-vasculaires. (Nutri-Score : D.)
Et pour la planète ? Une boîte cartonnée, mais
des emballages individuels.
Le petit déjeuner n’est pas un repas à négliger. de culture de céréales bio interdit le recours
Le Programme national nutrition santé (PNNS) aux pesticides de synthèse. Sur les 6 mueslis
le rappelle régulièrement, et il incite à prendre à labellisés AB testés, 5 références n’en pré-
ce moment-là un produit laitier, une boisson, un sentent aucune trace. En revanche, nous avons
fruit et un produit céréalier. Il peut s’agir de pain décelé la présence (0,006 mg/kg) de chlorure de
(complet, idéalement) ou de céréales (le moins chlorméquat, un pesticide, dans le Muesli bio
sucrées possible), comme celles figurant dans le Jordans. Pour comparaison, la limite maximale
muesli. Ce mélange, souvent agrémenté de fruits résiduelle (LMR) de cette substance est de
séchés, remporte de plus en plus de succès sur 4 mg/kg pour le blé et de 15 mg/kg pour l’avoine,
les tables matinales (+ 5,1 % en valeur en 2018). les céréales le plus souvent utilisées dans les
Et les mueslis bio ont particulièrement la cote, mueslis. Bien que le niveau de chlorméquat
eu égard à leur image de produits sains. Colle- – comme il est généralement désigné – soit faible,
t-elle à la réalité ? Nous avons voulu le vérifier en nous avons sanctionné ce produit.
testant 6 mueslis bio.
Les consommateurs s’intéressent principalement DES RÉSIDUS PEUT-ÊTRE
à la présence ou à l’absence de résidus de pes- D’ORIGINE ACCIDENTELLE
ticides. A priori, les mueslis bio ne devraient pas La contamination peut venir de cultures non
en contenir, car la réglementation en matière bio, voisines des champs où les céréales de ce
muesli ont poussé, ou de l’eau d’arrosage. Le
cahier des charges bio ne garantit pas que
les produits sont totalement dépourvus
de résidus, en raison de ces contami-
nations accidentelles. Il oblige les
producteurs à tout mettre en œuvre
pour les éviter.
Nous avons aussi détecté des
pesticides dans les 2 pro-
duits non bio, comme
le chlorure de mépiquat
et le pyriméthanile dans le Cruesli
Quaker. Leur quantité, un peu moins
ISTOCK ; ADOBESTOCK
✚✚ ✚✚
✚✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚✚✚ ✚
✚✚✚ ✚✚ ✚ ✚ ✚
✚✚✚ ✚✚ ✚ ✚
✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚ ✚
✚✚ ✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚ ✚
✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚
✚✚ ✚✚ ✚✚✚ ✚✚✚ ✚✚ ✚✚✚
✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚✚ ✚
6 mueslis bio et 2 mueslis classiques servant de référents. • Nous avons effectué des recherches de mycotoxines
couplé à la spectrométrie de masse. • Nous avons analysé l’aspect nutritionnel en prenant en considération les teneurs
saturées et en fibres. • Le nombre et la qualité des ingrédients de chaque muesli ont été évalués.
Insuffisant. Très insuffisant.
adultes de ne pas consommer plus de 5 g de sel Grillon d’or et Jordans. Pour ne pas perdre le
par jour. Même en se resservant des céréales, bénéfice de ces apports limités, gare à ne pas
l’apport reste très raisonnable. L’OMS conseille (trop) ajouter de sucre.
de limiter sa consommation à 50 g de sucres
par jour (hors lactose et galactose). Les plus LES PRIX DU BIO SONT
sucrés de notre panel (J. Favrichon et Carrefour TRÈS COMPÉTITIFS
bio) affichent respectivement 15 et 12 g par Les mueslis sélectionnés dans ce panel coûtent
portion – l’équivalent, en non bio, de Kellogg’s, de 5,50 €/kg environ à près de 10 €/kg. Les mieux
13 g –, soit de 15 à 12 % des apports journaliers classés sont aussi parmi les produits les moins
maximaux recommandés. Cette teneur reste chers. En ce qui concerne ces céréales, manger
raisonnable, mais autant privilégier les mueslis plus sainement n’est donc pas synonyme d’une
bio les moins sucrés, comme ceux de Bjorg, dépense supérieure, au contraire. n
Depuis 70 ans, la pâte à tartiner s’invite à nos garanties environnementales plus fortes, surtout
tables. La recette fut découverte en 1949, quand pour un produit nettement plus cher. La moyenne
une canicule toucha l’Italie et fit fondre les stocks pour notre sélection est de 14,65 €/kg, contre
de gianduja, une spécialité piémontaise à partir de 5,70 €/kg pour le Nutella. Sur le plan nutritionnel, la
noisettes et d’une touche de cacao. Pour ne rien modération est conseillée. Trois de nos produits
gâcher, les pâtissiers mirent cette pâte en pots. décrochent un E au Nutri-Score ; les 3 autres,
Succès immédiat. Les Français ingurgitent 26 % un D. Les pâtes bio renferment moins de sucres
de la consommation mondiale de Nutella, le n° 1 que le Nutella, mais sont plus grasses : de 1
des ventes, soit 100 millions de pots par an ! à 16 g/100 g de lipides de plus (sauf la Carre-
Réalisées à partir d’huile de palme, les pâtes à tar- four, plus sucrée, mais moins grasse que la
tiner sont accusées de favoriser la déforestation et marque de référence). Ce résultat tient au fait
la disparition d’animaux comme l’orang-outan. qu’elles sont beaucoup plus riches en noisettes :
Le consommateur averti se tourne alors vers les jusqu’à 35 % pour Mamie Bio, contre 13 %
produits bio. Surprise : certaines contiennent de pour Nutella. Les noisettes sont des fruits
l’huile de palme, comme celles de Carrefour bio et lourds en lipides, mais gor-
de Noiseraie, qui affirme que son huile est produite gés de vitamines,
de manière durable, dans le respect de la biodi- de minéraux et
versité. Mais notre enquête révèle (lire pages 74 d’oligoéléments.
à 78) qu’il est compliqué d’affirmer qu’une huile de Un aliment qui
palme, même bio ou équitable, n’est pas le produit vaut toutes les
de la déforestation. Il en va de même pour le ca- huiles de palme
cao. En achetant bio, le consommateur attend des du monde. n
Repères
DES CACAHUÈTES POUR CHANGER
n Très consommée en Amérique du Nord, la pâte à tartiner
à base d’arachides arrive sur les tartines européennes.
n Riche en protéines, fibres, magnésium et vitamines,
elle est peu sucrée (moins de 6 g/100 g) et moins calorique
que le beurre. Plus grasse que la pâte à tartiner au chocolat,
elle est néanmoins riche en acides gras insaturés.
n Privilégiez les compositions 100 % cacahuètes.
42
Nutri-Score : ce système de notation à 5 lettres (de A à E, par ordre décroissant) permet d’estimer la qualité nutritionnelle d’un produit.
À l’instar des jus de fruits conventionnels, leurs En ce qui concerne les fibres et les vitamines,
homologues bio sont très riches en sucres. La on fait face au problème inverse : les jus et
plupart des jus de notre échantillon frôlent le seuil les nectars de fruits en contiennent peu, voire
recommandé par l’Organisation mondiale de la pas du tout. Si l’on considère qu’il faut environ
santé (OMS) pour la consommation de sucres, 3 pommes pour obtenir un verre de 200 ml de
c’est-à-dire 25 g par jour au maximum. jus, ce verre contiendra effectivement la même
À titre d’exemple, le nectar mangue-passion Pres- quantité de sucre que 3 fruits réunis. En revanche,
sade bio contient 12 g de sucres pour 100 ml. Un il y aura peu de vitamines et quasi aucune fibre.
verre (environ 200 ml) approche donc la limite. En outre, 1 verre de jus (ou même plusieurs) sera
Le moins sucré, Joker le bio ! Orange sans beaucoup moins rassasiant que 3 pommes
pulpe, fournit tout de même, pour 200 ml, 60 % crues. L’absence de pulpe et de fibres diminue
de l’apport maximal journalier recommandé. la sensation de satiété. L’intérêt nutritionnel est
Absorbées quotidiennement, donc très limité.
ces quantités importantes Par ailleurs, 3 jus de notre
de sucres peuvent favoriser sélection sont conditionnés
la survenue de pathologies en bouteilles transparentes,
comme le diabète de type 2, ce qui nuit aux vitamines,
l’obésité ou la “maladie notamment à la C, très
du foie gras“. sensible à la lumière et à
la chaleur.
Repères
DES FRUITS, OUI,
QUE CACHE LA MENTION MAIS PAS LES BONS
« À BASE DE CONCENTRÉ » ? Nous avons également
n Le jus concentré est obtenu après avoir relevé un manque de trans-
retiré l’eau. La substance est envoyée parence dans l’étiquetage.
Les premiers ingrédients du
sur le lieu du conditionnement. Puis le jus
Pressade bio ne sont pas
est reconstitué par adjonction d’eau.
« mangue-passion », comme
n Ce procédé permet de réduire les coûts de
le revendique l’étiquette
stockage et de transport. Mais en incluant des
(voir fiche ci-contre). Quant au
jus à base de concentré, le fabricant ne peut Multifruits jaunes Naturalia, il
revendiquer la mention « 100 % jus de fruits ». contient essentiellement des jus
Il peut toutefois jouer sur les mots et indiquer de pomme et d’orange, 2 ingré-
« 100 % teneur en fruits » ou « 100 % pur jus ». dients moins coûteux que les fruits
ISTOCK
Largement minoritaire par rapport au secteur veut de la qualité, il faut mettre un minimum de
conventionnel, la viande bio séduit de plus en moyens. Les consommateurs et les producteurs
plus le consommateur, conquis par ses qualités doivent rester solidaires. »
organoleptiques, l’absence de traces de médica- Le label européen n’impose pas de limite à la quan-
ments, et aussi par la qualité de vie du bétail. tité de céréales données aux animaux, comme
Les ventes ont augmenté de 15 à 20 % en 2018. le maïs. « Cette céréale n’est pas adaptée aux
besoins des herbivores et peut engendrer des
LES INDUSTRIELS RISQUENT troubles digestifs, rappelle la Fédération nationale
DE PÉNALISER LA QUALITÉ d’agriculture biologique (Fnab), qui souhaite limiter
« Nous ne pensions pas que la filière se déve- la ration à 33 % des apports. « Cela aura beau
lopperait aussi vite, explique Jean-François être bio, une nourriture basée uniquement sur de
Deglorie, de la commission bio d’Interbev, l’inter- l’ensilage conduit à une fonte des oméga 3 et à
profession du bétail et de la viande. Il va falloir une augmentation des oméga 6 dans le lait et
le gérer pour que la production reste cohérente la viande », regrette Pierre Hinard, agronome et
vis-à-vis du cahier des charges et des consom- éleveur de vaches bio nourries à l’herbe.
mateurs. » La demande est plus importante que
l’offre et les grandes surfaces commencent à DES ÉLEVAGES DE POULETS
faire pression sur les producteurs pour qu’ils ENCORE DÉMESURÉS
baissent les prix. « Certaines enseignes En 2021, un cahier des charges sera mis en place
proposent des steaks hachés à 8 €/kg [contre et si des améliorations sont prévues (augmenta-
de 15 à 20 €/kg en général], se désole-t-il. Si on tion de 20 à 30 % de la nourriture des animaux
devant provenir de la ferme ou de la région) cer-
taines failles, dans lesquelles s’engouffrent les
Repères industriels, inquiètent la filière. « Rien ne prévoit
de freiner la tendance à l’agrandissement de cer-
L’AGNEAU, C’EST AUSSI taines exploitations, notamment les élevages de
EN AUTOMNE ! poules pondeuses », déplore la Fnab. En France,
des élevages bio dépassent déjà 20 000 poules,
n 6 % des brebis allaitantes étaient
quand la Fnab en recommande 9 000 au maximum
certifiées bio en 2018.
pour garantir l’accès des volailles au plein air.
n Contrairement aux idées reçues, les agneaux ne naissent Loin des principes bio d’origine, défendus par les
pas qu’au printemps, pour Pâques, mais aussi à l’automne. marques les plus anciennes de la filière, les gros
Nombre d’entre eux sont déclassés, faute de débouchés. industriels investissent le marché. Ils cherchent
n L’habitude de consommer de l’agneau à d’autres périodes à abaisser les prix et à augmenter les volumes.
devrait être encouragée. « Le législateur aurait dû interdire à une marque
conventionnelle de développer des gammes bio,
et laisser ce créneau aux marques dédiées. On consacrée au bien-être des animaux d’élevage. À
risque hélas de voir la qualité du bio s’amenui- défaut, les normes du transport en conventionnel
ser », relève Pierre Hinard. s’appliquent : de 14 heures pour les bovins à
Il faudrait aussi améliorer le sort des broutards, 24 heures pour les porcs et les chevaux avant de
les jeunes bovins mâles. Contrairement aux devoir faire une longue pause. Pour les volailles,
femelles, qui donneront du lait ou des veaux, le il n’y a pas de limites (contre 3 heures au maximum
jeune bœuf ne devient “rentable” qu’à l’abattage, en label Rouge). « Nous sommes favorables à
après une période d’engraissement (au moins l’abattage à la ferme, poursuit-elle. Des expérimen-
24 mois) nécessaire à attendrir sa viande. 80 % tations d’abattoirs mobiles sont en cours depuis
du bœuf que nous achetons (bio et conventionnel 2018 », pour éviter à l’animal le stress du transport
confondus) sont en fait de la vache laitière réfor- et des enclos d’attente. Ce projet est soutenu par
mée. « Résultat, 75 % des broutards quittent le nombre d’éleveurs (60 %, selon un sondage Web-
bio et rejoignent vers l’âge de 8 mois la filière agri), qui souhaitent assurer des conditions de vie
conventionnelle, où ils seront ensuite engraissés décentes à leur bétail jusqu’au bout.
hors-sol. Certains peuvent même être exportés »,
note Pierre Hinard, qui, pour des raisons éthiques, NOS CHOIX EN MATIÈRE
a choisi de ne plus se séparer de ses veaux. DE STEAKS ONT UN IMPACT
Les consommateurs doivent rester vigilants pour
JUSQU’À 24 H DE TRANSPORT garantir la cohérence d’une filière aux qualités
ET DE STRESS AVANT L’ABATTOIR incontestables pour le bien-être animal. L’ache-
Le cahier des charges bio n’ajoute pas de contraintes teur a des moyens d’action, en consommant
supplémentaires en matière de transport. « Le davantage de bœuf bio, plus cher, de veaux
bio ne prévoit rien au-delà de la réglementation élevés sous la mère ou de barons bio – des
européenne pour le transport conventionnel. mâles abattus vers 15 ou 17 mois.
Ainsi, certains porcs espagnols bio sont abattus à Comme le rappelle Lucille Bellegarde, « un accès
8 heures de leur lieu d’élevage », explique Lucille à l’extérieur, un élevage de taille limitée… On
Bellegarde, chargée des affaires agroalimentaires
ISTOCK
Source de protéines et d’oméga 3, le poisson reins. Cette enquête révélait que ces polluants
a vu sa consommation doubler en 50 ans. En provenaient des filières d’approvisionnement.
Europe, on en mange 25 kg par an et par En effet, l’alimentation des poissons conven-
personne ! Or, on sait que les poissons sau- tionnels est constituée principalement de farines
vages, en particulier les prédateurs comme le végétales (plus de 70 %), alors que la filière bio
marlin, l’espadon ou le thon rouge du Pacifique, impose une limite de 60 %. Le reste de l’alimen-
accumulent de nombreux métaux lourds dans tation provient de farines ou d’huiles d’animaux
leur chair, notamment du mercure. Issu des marins, afin d’opérer un rapprochement avec
exploitations minières et métallurgiques ou des
centres de combustion des déchets, ce métal
a contaminé tous les océans du monde, même
l’Antarctique. Comme il est impossible de
contrôler la nourriture des poissons sauvages,
aucun label bio ne peut être délivré à des ani-
maux issus de la pêche. Or, selon une étude
menée par l’institut Globescan, la santé et la
qualité priment lorsqu’il s’agit de choisir son
poisson. Le label bio promet une alimentation
encadrée et des contrôles réguliers de la qua-
lité de l’eau des bassins. Mais ces promesses
tiennent-elles la route ?
NOURRIS AU MERCURE
ET À L’ARSENIC
Sur le plan de la santé, le poisson d’élevage
bio devrait contenir moins de mercure, moins
de métaux lourds que le sauvage. Pourtant, en
décembre 2016, «60» révélait que les saumons
bio étaient plus contaminés que les convention-
nels (lire mensuel n° 521). En effet, 4 saumons
d’élevage bio sur 10 présentaient des traces
de mercure et d’arsenic – certes dans des pro-
portions inférieures aux seuils réglementaires.
Le mercure peut, à haute dose, avoir un effet Difficile de trouver
du saumon “sain”,
toxique sur les systèmes nerveux, digestif et que ce soit en grande
immunitaire, ainsi que sur les poumons et les surface ou ailleurs !
« Aujourd’hui, les charcuteries conventionnelles Demeter et Nature & Progrès ont interdit ces
peuvent se révéler plus vertueuses que les additifs. Pourquoi alors continuer de les utiliser ?
bio ! » se désole Guillaume Coudray, auteur Les industriels affirment qu’il est compliqué de
de Cochonneries. Comment la charcuterie est s’en passer pour des raisons de conservation.
devenue un poison (éd. La Découverte, 2017). En Pourtant, nombre de producteurs, tel Rostain,
effet, le label bio européen autorise l’utilisation de parviennent à le faire. « La vérité, c’est que ces
2 additifs controversés : les nitrites (et nitrates) additifs permettent de faire maturer les produits
de potassium et de sodium. beaucoup plus vite », explique Guillaume Coudray.
ISTOCK
sés toxiques, gardez un œil sur les étiquettes ! n
Repères
DU SUCRE DANS LA COCHONNAILLE
n La plupart des charcuteries contiennent des sucres
industriels, le plus souvent sous forme de sirops
de glucose ou de dextrose, extraits de l’amidon de blé
ou de maïs (mais ils ne contiennent pas de gluten).
n Moins chers que le sucre, ces ingrédients
permettent de masquer l’amertume,
de retenir l’eau et de favoriser la fermentation.
Ils s’utilisent donc dans des charcuteries
fermentées, telles que le saucisson sec.
Nutri-Score : ce système de notation à 5 lettres (de A à E, par ordre décroissant) permet d’estimer la qualité nutritionnelle d’un produit.
Une étude publiée en fé- téines de soja ou l’amidon de maïs, pour lesquels
vrier 2019 dans la revue nombre de micronutriments (vitamines, oligoélé-
JAMA Internal Medicine ments, minéraux, acides aminés) se sont perdus
par des chercheurs spé- au cours du processus d’élaboration (voir pages 94
cialisés en épidémiologie à 97). Notre produit le plus transformé, les
nutritionnelle de l’univer- Lentilles façon petit salé de Jardin bio, renferme
sité Paris 13 continue de de la poudre de bouillon de légumes, de l’amidon
montrer qu’une consom- de maïs, un antioxydant et de la levure, alors qu’il
mation régulière d’ali- est possible de s’en passer. Le Crumble de saison
ments ultratransformés de L’Atelier V ou le Quinoa aux légumes et fruits
serait associée à un risque secs de Monoprix bio ! n’en contiennent pas.
plus élevé de mortalité, Les plats préparés (bio ou non) sont souvent
sans pouvoir établir un lien de sucrés. Deux produits de notre sélection (les pâtes
cause à effet entre les deux. L’une Céréal bio et Fleury Michon) contiennent du sucre
des explications serait la présence de canne, alors qu’aucune de ces recettes ne
d’additifs. Et, sur ce point, les plats pré- nécessite cet ajout. Cela augmente inutilement
parés bio présentent un avantage : seulement les apports en sucre quotidiens.
une cinquantaine d’additifs sont autorisés dans la
filière bio, contre 348 dans le conventionnel. LE GRAND ENNEMI
De même, les produits bio contiennent souvent DE NOTRE SANTÉ : LE SEL
moins d’ingrédients fractionnés, composants Tous nos plats sont très (trop) salés. Le Quinoa
extraits d’un aliment complet, comme les pro- aux légumes Monoprix bio ! renferme 2 g de sel
par portion, les Lentilles Jardin bio 2,05 g. L’Orga-
nisation mondiale de la santé (OMS) recommande
Repères
de ne pas dépasser 5 g de sel par jour. Avec
DÉCRYPTEZ LES ÉTIQUETTES un seul plat, pas loin de la moitié du sel quotidien
est consommée, ce qui laisse peu de marge
n Dans les matières grasses, regardez la part des acides
pour le reste de la journée. Immanquablement,
gras saturés. Elle doit représenter moins de 30 %
on en consomme trop (entre 9 et 12 g/j). Or, une
des lipides totaux.
surconsommation favorise la rétention d’eau, le
n Préférez l’huile de colza, plus riche en oméga 3, à l’huile vieillissement de la peau et – plus grave – l’hyper-
de tournesol. tension artérielle, les maladies cardio-vasculaires et
n Choisissez un produit riche en fibres (il est recommandé l’insuffisance cardiaque ou rénale. L’OMS estime
d’en consommer de 25 à 30 g/j), car elles participent que l’on pourrait éviter chaque année 2,5 millions
au contrôle de la glycémie et du cholestérol. de décès si la consommation de sel s’abaissait au
ISTOCK
niveau recommandé. n
Un cap est franchi : 10 % du vignoble français son Club des sommeliers. Un succès qui cache
sont désormais convertis au bio. Quatre régions pourtant des disparités selon le type du label
concentrent 77 % des surfaces : le Languedoc- associé au vin.
Roussillon, la région Rhône, le Bordelais et la
Provence. Le vin bio s’exporte bien (43 % des VINS BIO : ZÉRO CHIMIE
volumes) et séduit la grande distribution (14 % DE SYNTHÈSE
des ventes), juste après la vente au domaine De la culture des raisins à la vinification, en
(16 %). Dans les rayons, le bio se développe passant par la fermentation, chaque étape est
au sein des marques propres aux enseignes, définie par la réglementation européenne – la
comme la Cave d’Augustin Florent (pour Car- certification bio du plant de vigne, inexistante
refour) ou Pierre Chanau (anagramme d’Au- jusqu’à présent, va être rendue obligatoire pro-
chan). Certaines vont même jusqu’à créer toute chainement (voir Repères page 60).
une gamme en bio, à l’instar de Casino pour Le cahier des charges fixe le délai pour conver-
tir la terre à 36 mois. Au départ, cela peut
être une seule parcelle, avec un délai de 5 ans
Repères pour l’appliquer à l’ensemble. Le temps de la
mixité entre parcelles bio et conventionnelles
PAS DE SUBSTANCES ANIMALES pour un même domaine est donc limité à 5 ans.
n La démarche végane traque avant tout les produits La troisième année de conversion, le vin peut
d’origine animale. Les exigences varient selon les labels. être vendu sous la dénomination « produit en
n Le logo britannique The Vegan Society certifie leur conversion vers l’agriculture biologique ».
absence. Dans ce cas, lors du collage (captage et élimination
des particules en suspension par des substances protéiques), La culture
les producteurs recourent à des colles minérales (bentonite, Pour les vins bio, le producteur s’engage à bannir
poudres d‘argile), végétales (pois, soja), plutôt qu’organiques les engrais chimiques et les traitements phyto-
(gélatine, caséine de lait, colles de poisson…). sanitaires. Il n’emploie pas de glyphosate pour
n Le label V européen interdit toute présence animale désherber, par exemple. Seuls les traitements
dans les cultures (fumier, bouse de vache…), ce qui bannit à base de molécules issues de la nature sont
du régime végan tous les vins en biodynamie. autorisés. Quelques-uns posent quand même
n La marque italienne Qualità Vegetariana va jusqu’à des problèmes, comme le cuivre, un élément
examiner les colles des cartons d‘emballage. minéral. Il s’agit actuellement du seul traitement
efficace en bio pour lutter contre le mildiou
(champignons). À forte dose, ce produit non
biodégradable détériore les sols. Début 2019, à
l’occasion du renouvellement de l’autorisation
de la substance active au niveau européen,
la dose maximale de cuivre a été réduite laisser agir les levures naturellement présentes
à 4 kg par hectare et par an, avec une possibilité dans l’environnement). L’apport de sulfites pour
de lissage sur 7 ans (contre 6 kg par hectare stabiliser le vin doit se conformer au règlement
sur 5 ans jusqu’à présent), en bio comme en européen du 12 mars 2012 (n° 203/2012).
conventionnel.
L’année 2019 est une année transitoire. Chaque En bouche
État membre dispose d’un délai de 1 an pour Le vin bio peut être élaboré avec les techniques
adopter ou rejeter cette possibilité de lissage. œnologiques modernes. Au chai sont auto-
Le dossier est actuellement entre les mains risées la “flash pasteurisation” (chauffage
de l’Agence nationale de sécurité sanitaire à moins de 70 °C pour la stabilisation micro-
de l’alimentation, de l’environnement et du bienne), l’utilisation de résines échangeuses
travail (Anses). d’ions (pour retirer le tartre), etc. Un vin bio peut
avoir un style artisanal ou industriel.
La cuve
Lors de la vinification, le vigneron ne peut ajou- Repères sur l’étiquette
ter dans ses cuves que des produits autorisés • Vin biologique (avant 2012, « vin issu de raisin
par la réglementation bio. Une cinquantaine de l’agriculture biologique »).
d’intrants et d’additifs sont admis. Tous les • Eurofeuille (logo communautaire), marque AB
ingrédients agricoles doivent être d’origine bio : facultative.
le raisin, le sucre, le moût concentré, le moût • Le numéro de l’organisme de contrôle.
concentré rectifié, l’alcool vinique. Mais le vin
bio, comme son cousin conventionnel, peut avoir VINS EN BIODYNAMIE :
été acidifié (les années chaudes, de plus en plus UN STYLE VIVANT
fréquentes, élèvent le taux d’alcool), chaptalisé Environ 500 vignerons français se sont engagés
(ajout de sucre – bio – pour faire monter les de- dans la biodynamie. Tous sont certifiés bio, un
grés d’alcool les années sans soleil), aromatisé prérequis. Les producteurs sont contrôlés
avec des copeaux de bois – non traités – (quand spécifiquement par Ecocert pour la biodyna-
l’appellation ne l’interdit pas), “levuré” (ajout de mie, en plus des contrôles de la démarche bio.
ISTOCK
levures exogènes pour la fermentation au lieu de Cette approche est née dans les années 1920
En bouche
Repères Les vins en biodynamie cherchent à exprimer
la quintessence d’un terroir, une finesse et une
LE PLANT BIO, NOUVEAU DÉFI élégance. Leur style est vivant (critère recherché
n Il n’existe ni plants de vigne ni pépinières certifiés en bio. lors du test initial). C’est sans doute la caté-
La réglementation bio accorde au cep un régime dérogatoire, gorie la plus homogène, risquant le moins de
compensé par la période de 3 ans avant qu’il ne produise. décevoir les consommateurs. Les surfaces
n La majorité des vignerons bio achète à des pépiniéristes sont souvent de petite taille, et les rendements
du matériel végétal traité avec de la chimie de synthèse faibles. Leurs prix sont supérieurs à ceux des
contre la flavescence dorée (une maladie portée par vins bio classiques. Le domaine illustre de la
un insecte, la cicadelle). Romanée-Conti, en Bourgogne (membre Biody-
n En 2035, le règlement de base de l’agriculture biologique vin depuis 2016), cultive par exemple en biody-
(2018/848) mettra fin aux dérogations pour les produits namie sans en faire mention sur ses étiquettes.
jusque-là tolérés. La filière (vignerons, pépiniéristes…)
s’agite déjà. Un cahier des charges compatible avec le bio Repères sur l’étiquette
et la sécurité sanitaire s’élabore. Le principal obstacle vient • Logo Demeter ou Biodyvin.
• Eurofeuille et numéro de l’organisme
de la flavescence dorée et des limitations du traitement
de contrôle.
avec le pyrèthre, un insecticide naturel autorisé dans les
• Attention à la mention « biodynamie » seule !
vignes bio malades, mais toujours interdit dans les pépinières.
Le terme n’est pas protégé juridiquement,
ISTOCK
pratiques… UN CERVEAU
pour un ménage
au naturel
+
AU TOP ! MAISON SAINE
Nettoyer sans polluer
€
MAI 2019 / N° 548 / 4,80 LIMITER
Enquête
Médicaments Des guides pratiques complets autour 100 tests,
exercices et
MAI-JUIN 2019
Agir contre les ls consei
N°128S
AVRIL-MAI 2019 – N°198
de l’alimentation, la santé, l’environnement,
Enfants, adultes, seniors
Progresser grâce à nos experts
PLUS DE 100 FICHES POUR TRAQUER
LA CONSOMMATION
GLYPHOSA TE
jardin, + LE HORS-SÉRIE SPÉCIAL IMPÔTS
+
INSTITUT NATIONAL DE
Essai Du champ au
quelles alternatives ? L’ACCÈS AUX SERVICES
i de
Poisson, vian
Bien choisir son site NUMÉRIQUES DE 60
de vente en ligne (ordinateur, tablette et smartphone)
Étude • Accès illimité aux versions numériques
Smartphone : des anciens numéros
réfléchissez bien
avant de l’assurer • Accès aux versions numériques
Essai des mensuels et hors-série compris
dans votre abonnement
uveaux
+
e s no
+Test L erbants
dés h LE SERVICE 60 RÉPOND
Mascaras Service téléphonique d’information juridique.
Des résultats inégaux
Nos experts répondent en direct à toutes
vos questions.
BULLETIN D’ABONNEMENT
A compléter et à renvoyer sous enveloppe sans l’affranchir à : 60 Millions de consommateurs - Service Abonnements - Autorisation 73405 - 60439 Noailles Cedex
AHS199
MES COORDONNÉES
OUI, je m’abonne à 60 Millions de consommateurs. Mme M.
Je choisis l’abonnement suivant :
Nom
ABONNEMENT ÉCLAIRÉ 46 € au lieu de 59,70 € Prénom
soit 23 % d’économie : 1 an, soit 11 numéros + Adresse
hors-série Impôts + Accès aux services numériques de «60»
Code postal Ville
ABONNEMENT EXPERT 78 € au lieu de 108 €
soit 28 % d’économie : 1 an, soit 11 numéros + hors-série Téléphone
Impôts + 7 hors-séries thématiques + Service « 60 RÉPOND » E-mail
+ Accès aux services numériques de «60» Date & signature obligatoires
Offre valable pour la France métropolitaine jusqu’au 31/10/2019. Vous disposez d’un délai de rétractation
de 14 jours à réception du 1er numéro. La collecte et le traitement de vos données sont réalisés par notre
prestataire de gestion des abonnements Groupe GLI sous la responsabilité de l’Institut national de la MON RÈGLEMENT
consommation (INC), éditeur de 60 Millions de consommateurs au 18, rue Tiphaine, 75732 PARIS CEDEX 15,
RCS Paris B 381 856 723, à des fins de gestion de votre commande sur la base de la relation commerciale Je choisis de régler par :
vous liant. Si vous ne fournissez pas l’ensemble des champs mentionnés ci-dessus (hormis téléphone et
e-mail), notre prestataire ne pourra pas traiter votre commande. Vos données seront conservées pendant une Chèque à l’ordre de 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
durée de 3 ans à partir de votre dernier achat. Vous pouvez exercer vos droits d’accès, de rectification, de
limitation, de portabilité, d’opposition, d’effacement de vos données et définir vos directives post-mortem, à Carte bancaire :
l’adresse suivante : dpo@inc60.fr. À tout moment, vous pouvez introduire une réclamation auprès de la Cnil.
Nous réutiliserons vos données pour vous adresser des offres commerciales, sauf opposition en cochant cette N° :
case . Vos coordonnées (hormis téléphone et e-mail) pourront être envoyées à des organismes extérieurs
(presse et recherche de dons). Si vous ne le souhaitez pas, cochez cette case . (Délais de livraison du Expire fin :
1er numéro entre dix et trente jours, à réception de votre bulletin d’abonnement).
ISTOCK
LES DÉRIVES
DU BIO PAS CHER
Le bio garantit une utilisation restreinte des pesticides, mais rien dans son cahier des
charges n’oblige à prendre en compte les questions sociales, environnementales, éthiques
et sanitaires. Comment améliorer ce modèle, qui sera sans doute celui de demain ?
Après avoir été adoré, il commence à être Mais les produits moins traités restent chers.
attaqué. On lui cherche des noises. Le bio Ils coûtent jusqu’à 65 % de plus que leurs
est-il aussi bien qu’on le dit ? Tient-il vraiment homologues conventionnels. Une aubaine
ses promesses, ou n’est-il qu’une façade, du pour les grands distributeurs, capables, par des
marketing ? Même s’il ne représente que 4 % achats massifs, de réduire les prix de manière
de l’alimentation nationale, le bio est en train significative par rapport à ceux des magasins
de devenir un marché de masse. Il génère spécialisés. Pour autant, cette massification
déjà 8,37 milliards d’euros de chiffre d’af- risque de se faire au détriment des agriculteurs
faires. La marge de progression de ce secteur ou de la qualité des produits. Le bio devra-t-il
est immense. Selon l’Agence française pour renier ses principes originels pour plaire au plus
le développement et la promotion de l’agri- grand nombre ? Nous avons mené l’enquête sur
culture biologique (Agence bio), 12 % des les bénéfices, mais aussi sur les dérives, d’un
Français affirment manger bio tous les jours. système en pleine mutation.
le marché connaît une progression de 17 %. Des enseignes comme Carrefour se sont aussi
rapprochées d’agriculteurs pour leur proposer de cher que du lait conventionnel. Si le consomma-
prendre en charge leur conversion. Un argument teur est dérouté, le producteur, lui, grogne.
de poids : en attendant le précieux label, ces « Nous avons calculé que, au minimum, en bio,
derniers ont l’assurance que leur production compte tenu des coûts de production de moi-
sera vendue en conventionnel pendant les 3 ou tié plus élevés, le lait devrait être vendu 450 €
4 années précédant la commercialisation en bio. l’hectolitre. Des enseignes, comme Système U,
D’ici à 2023, E.Leclerc veut également mettre en jouent le jeu, mais pas toutes : le lait bio ne peut
place 200 supermarchés bio. Deux magasins pas être moins cher que le conventionnel, c’est
ont déjà été inaugurés, l’un à Saintes (Charente- impossible », explique Théophile Jouve, directeur
Maritime), l’autre à Erstein (Bas-Rhin), près de général de la coopérative Biolait. En attendant, il
Strasbourg. « Le bio représente 4 % de nos
ventes alimentaires aujourd’hui. Nous espérons
atteindre 8 % en 2022, expliquait récemment Repères
Michel-Édouard Leclerc. L’accent est mis sur le
local et les circuits courts. » DES LABELLISATIONS PAS SI VERTES !
n Petite association à l’origine, Ecocert est devenu
DES AGRICULTEURS l’un des organismes de contrôle et de certification du label AB
DÉSORMAIS SOUS PRESSION (agriculture biologique). C’est une holding qui se porte bien
Un système vertueux ? Du moins sur le papier. et qui a pensé, il y a quelques années, à diversifier ses activités.
En fin de compte, ces arrangements pourraient Ainsi, depuis 2011, Ecocert a décidé de labelliser des… golfs
bien se retourner contre l’agriculteur, à qui l’on
prétendument « écodurables ».
a fait miroiter la certitude de commandes, mais
n Certes, les pesticides de synthèse ne sont pas autorisés
avec un acheteur unique. Le risque de pression
en dehors des greens, mais ils peuvent être allègrement
sur les prix est fort.
répandus sur les parcours. En outre, rappelons que ces “îlots de
Certains distributeurs, tels E.Leclerc, fidèle à son
verdure” nécessitent 3 176 m3 d’eau par hectare et par an, soit
credo du « bio 30 % moins cher que les marques
comparables », ou encore Auchan, Carrefour et l’équivalent de la consommation d’une ville de 7 000 habitants.
Cora, parviennent ainsi à vendre du lait bio moins
du veau ou de l’agneau. Mais on n’envisage pas des éleveurs. Ce métier n’est pas anodin, il ne
LE MANQUE DE TRANSPARENCE
peut se faire sans un minimum de respect. Cela FAVORISE LA MALTRAITANCE
dit, même un animal magnifiquement élevé Dans l’abattoir, on ne sait jamais ce qui se passe.
arrivera un jour à l’abattoir. Et là, comment sera- Les éleveurs sont bien obligés de faire confiance.
t-il mis à mort ? Bio ou non, l’animal stresse s’il Les “tueurs” font ce qu’ils peuvent, avec les
est transporté trop longtemps, a fortiori dans de moyens qu’ils ont : mal payés, mal considérés,
mauvaises conditions de promiscuité et de météo soumis à des cadences parfois démentes, ils
(lire page 47), ou encore s’il attend trop long- ne peuvent pas faire attention à tout, même si,
QUAND L’ÉCOLOGIE
DEVIENT UN ALIBI
Consommer bio, ce n’est pas forcément consommer responsable. De nombreuses
cultures labellisées mettent en danger non seulement l’environnement, mais aussi
le mode de vie des populations locales. Comment s’y retrouver ?
« espèce en danger critique d’extinction » par 19 % de l’huile de palme produite dans le monde
sont ainsi certifiés RSPO, soit 13,83 millions de inspiré le réalisateur autrichien Werner Boote,
tonnes… Si l’initiative donne bonne conscience, auteur en 2007 du film Plastic Planet. Leur docu-
elle semble inefficace : une étude publiée mentaire, l’Illusion verte, sorti en France en fé-
en mars 2019 par des chercheurs américains a vrier 2019, a suivi sur le terrain, en 2015, le militant
montré qu’en Indonésie, Malaisie et Papouasie- Feri Irawan, de l’organisation non gouvernemen-
Nouvelle-Guinée, les palmeraies RSPO avaient tale (ONG) Perkumpulan Hijau, en lutte contre la
autant, voire davantage, déboisé que les non- déforestation illégale et l’accaparement des
labellisées entre 2001 et 2016 ! Sur les 31 millions terres du village de Jambi (Sumatra) par des
d’hectares de forêts perdus, 6 millions l’ont été multinationales, pourtant membres de la RSPO.
au profit de l’extension des palmeraies. Malgré cette tragédie qui perdure dans le Sud-Est
asiatique, l’huile de palme séduit encore. Au point
L’HUILE DE PALME DURABLE, que de nouvelles cultures certifiées bio continuent
UN LEURRE MARKETING de s’implanter sur les terres encore vierges de la
En 2016, Amnesty International condamnait les
conditions de travail (exploitation des enfants Repères
et des femmes, travail forcé) relevées dans 5 pal-
meraies, dont 2 étaient des concessions RSPO L’EMPREINTE CARBONE DES PRODUITS
œuvrant pour Wilmar, le principal fournisseur en BIO IMPORTÉS
huile de palme d’industriels de l’agroalimentaire
n Il est difficile de calculer le bilan carbone pour chaque
comme Kellogg’s, Nestlé ou Unilever.
catégorie d’aliments bio ne provenant pas de l’Hexagone.
Amnesty s’interrogeait récemment : « Toute
n Parmi les certitudes : 30 % des produits bio consommés
personne pensant faire un choix éthique en ache-
en France sont importés. Ils nécessitent donc un transport
tant des produits “huile de palme durable” n’est-
elle pas trompée par ces grandes entreprises ? » par bateaux, avions et camions. Sans compter que certaines
La question mérite d’être posée. « La RSPO est cultures, telle celle de l’avocat, sont gourmandes en eau.
avant tout un moyen de faire croire que les mul- n À ce jour, il reste impossible de prétendre que le bio fait
tinationales agissent légalement ! » résume mieux que le conventionnel en la matière.
Kathrin Hartmann, dont le travail d’investigation a
La déforestation concerne toutes les cultures les gros producteurs accaparent les terres, et le
tropicales, y compris celle du cacaoyer, que le travail des enfants est monnaie courante (plus
cacao soit produit en agriculture biologique (3 % de 2 millions concernés en Afrique de l’Ouest).
de la surface mondiale cultivée) ou non. Depuis Une étude du Bureau d’analyse sociétale pour
les années 1960, son principal producteur, la Côte une information citoyenne (Basic) parue en 2016
d’Ivoire, a perdu près de 13 millions d’hectares a établi que les labels Rainforest Alliance et
de forêts (soit 80 % de leur superficie originelle). UTZ Certified n’empêchaient ni la déforesta-
tion, ni le travail des enfants, ni la présence
DES LABELS PRESTIGIEUX, d’intrants chimiques. Autant d’éléments pour-
ISTOCK ; SHUTTERSTOCK
MAIS SANS AUCUN IMPACT tant combattus par ces labels. Selon ce rapport,
L’exploitation intensive des forêts participe à la les certifications “équitables” de Fairtrade/Max
disparition des éléphants d’Afrique, désormais Havelaar, Ecocert, World Fair Trade Organization
inscrits sur la liste rouge de l’UICN des espèces en (WFTO), Biopartenaire et Symbole des produc-
danger d’extinction. Comme pour l’huile de palme, teurs paysans (SPP) offriraient de meilleures
Depuis 2013, les cours du café, coté en Bourse dans le monde), les enfants souffrent désormais
à New York pour l’arabica et à Londres pour le de malnutrition. Beaucoup sont obligés de
robusta, sont au plus bas. Résultat : le prix payé travailler pour aider leurs parents, qui n’ont
aux producteurs en bio (qui occupe 8,9 % de la plus les moyens de payer la main-d’œuvre
superficie des cultures de caféiers) et en non-bio nécessaire pour récolter les “cerises” de caféier
est dérisoire. En effet, 70 % de la production
de café proviennent de petites exploitations Repères
de moins de 5 ha. Les cultivateurs n’ont pas
forcément les moyens de résister à la pression UNE FUTURE PÉNURIE DE CAFÉ DUE
imposée. Les distributeurs tirent donc profit de AU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
la situation. Acheté à bas prix, le café peut se
n Le caféier est une culture fragile, qui n’aime pas
vendre jusqu’à 6 fois plus cher sous la forme de
les grandes variations de température. On estime que, d’ici
dosettes et de capsules.
à 2050, la production mondiale devrait baisser de 20 %.
UNE CRISE QUI MET EN DANGER n Parmi les caféiers les plus touchés figure l’arabica. Très
LES PRODUCTEURS LOCAUX prisé des Européens pour sa douceur, il est particulièrement
L’enquête du Basic publiée à la fin de 2018 sensible à la chaleur.
alerte quant à cette crise paradoxale qui affecte n En quête de températures plus clémentes, les cultures
l’ensemble des producteurs de café. Dans les vont gagner en altitude, où il faudra à nouveau déboiser.
familles de cultivateurs (de 20 à 25 millions
39,90enet Achetez-le
seulem
en priorité !
> Les problèmes de la vie courante,
> les difficultés juridiques,
> la défense de vos intérêts et de vos droits
sont les domaines de compétence reconnus
de 60 Millions de consommateurs
comme des Éditions Francis Lefebvre.
Cette 5e coédition aborde de nouveaux
thèmes : prélèvement à la source,
Nouvelle édition réglementation sur la protection des
1 800 PAGES données, création de l’impôt sur la fortune
immobilière, réforme du code du travail,
réforme du stationnement payant,
recentrage du prêt à taux zéro...
✂
BON DE COMMANDE
À compléter et à renvoyer dans une enveloppe non affranchie
à : 60 Millions de consommateurs - Service Abonnements
Autorisation 73405 - 60439 Noailles Cedex
Mme M.
EXCLUSIF
Nom : .............................................................................
OUI, je souhaite bénéficier de votre OFFRE
EXCLUSIVE pour commander un exemplaire du guide
Prénom : ........................................................................ pratique “Vos Droits au quotidien” ÉDITION 2019.
Cet ouvrage de 1 800 pages est coédité
Adresse : .......................................................................
par les Éditions Francis Lefebvre et 60 Millions
........................................................................................ de consommateurs.
Code postal : Ville : .................................. Ci-joint mon règlement de 46,90 e
(ouvrage : 39,90 e + frais de livraison France
........................................................................................ métropolitaine : 7 e) par :
Tél. : chèque bancaire à l’ordre de 60 Millions
de consommateurs
Je dispose d’un droit de rétractation de 14 jours
(frais de retour à ma charge). CB
N° de carte
La collecte et le traitement de vos données sont réalisés par notre prestation de gestion
des abonnements Groupe GLI sous la responsabilité de l’Institut national de la consomma- Date d’expiration Date et signature
tion (INC), éditeur de 60 Millions de consommateurs, situé au 18, rue Tiphaine à Paris 75015 obligatoires
- RCS Paris B 381 856 723, à des fins de gestion de votre commande sur la base de la relation
commerciale vous liant. Si vous ne fournissez pas l’ensemble des champs mentionnés
ci-dessus (hormis téléphone), notre prestataire ne pourra pas traiter votre commande.
Vos données seront conservées pendant une durée de 3 ans à partir de votre dernier
achat. Vous pouvez exercer un droit d’accès, de rectification, de limitation, de portabilité,
d’opposition, d’effacement de vos données et définir vos directives post-mortem à l’adresse Je recevrai l’ouvrage sous un délai de 2 semaines
suivante : dpo@inc60.fr. À tout moment, vous pouvez introduire une réclamation auprès de la
Cnil. Vos données (hormis téléphone) pourront être envoyées à des organismes extérieurs
à réception de mon bon de commande.
(presse et recherche de dons). Si vous ne le souhaitez pas, cochez cette case Offre valable jusqu’au 31/07/2019.
PSEUDO-BIO,
VRAI BUSINESS
En magasin, on pourrait n’y voir que du feu : emballages verts, noms aux consonances
végétales, placement à côté d’aliments labellisés… Ces produits jouent avec les codes
bio, mais ils sont sans label… et loin d’être vertueux d’un point de vue nutritionnel.
Weight Watchers
Lasagnes à la provençale
et ricotta végétal »,.
La mention «
otta !.
4,70 € • 300 g mais de la ric
Un emballage vert, la mention « végétal »… L’illusion est parfaite.
Pourtant, ce plat cuisiné n’est pas bio, mais classique, et pas
non plus totalement végétal, puisqu’il contient de la ricotta.
Sa composition comporte peu d’aliments fractionnés (amidon
de maïs, concentré de tomates, lait écrémé en poudre) et
aucun additif. En revanche, sa proportion d’acides gras saturés
est assez importante (5,5 g pour 9 g de lipides par portion).
Gerblé
Sablé nature
Graines de chia
2,30 € • 3 x 44 g (132 g)
bio et. La marque Gerblé a récemment déployé une
Une gamme gamme bio et sans gluten. Cependant, le reste
’y perd.
non bio : on s de ses produits n’est pas labellisé, et ils sont
souvent situés à proximité des produits bio. Si l’on ne fait pas attention, il est possible de se méprendre.
Regrettable, car ces sablés contiennent des diphosphates, un additif interdit en bio, soupçonné d’augmenter
le risque de maladies cardio-vasculaires. Par ailleurs, sous leur apparence “naturelle”, ils contiennent
de nombreux ingrédients transformés : amidon de blé, arômes naturels, poudre à lever et émulsifiant.
Nat&vie (E.Leclerc)
Spécialité au soja
Saveur vanille Un emballag
e.
1,05 € • 4 x 100 g (400 g) vert pétant.
Rien que le nom de la gamme, Nat&vie,
nous promet du naturel, du vert, de
la santé. Pourtant, aucun label à l’horizon. Lu
La Marque repère végétarienne
d’E.Leclerc ne compte en effet aucun Sans gluten Vrij
produit bio. On peut regretter la présence 2,95 € • 6 x 33 g (200 g)
d’amidons modifiés de tapioca, d’un
arôme, de carraghénanes pour épaissir Ces biscuits sans gluten sont présentés, dans
et de phosphates de calcium, un additif les linéaires, à la frontière des rayons diététiques
qui augmenterait le risque de maladies et bio. Avec son emballage vert fluo et les dessins
cardio-vasculaires. de grandes fleurs jaunes, on jurerait qu’il s’agit
Végétarien,. d’un produit bio. Pourtant, ces biscuits ne comptent
aucun élément bio, mais de nombreux ingrédients
!.
mais pas bio transformés : amidon de maïs, fécule de pomme
de terre, lactosérum en poudre, gomme guar
(épaississant) et amidon modifié. On remarque
également l’additif E471, soupçonné de favoriser
les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
Dérangeant pour un produit sans gluten, destiné
notamment aux personnes souffrant de maladie
cœliaque, une pathologie des intestins.
DES EXIGENCES
À RENFORCER
Eurofeuille, Bio Cohérence, Demeter, Nature & Progrès… Chaque certification a sa propre
définition du bio et ses propres critères d’excellence. Et, si l’Union européenne se mobilise
pour harmoniser les pratiques, elle reste bien timide dans ses recommandations.
Au 1er janvier 2021, les règles du bio changeront. des produits bio qui dépassaient le seuil de
Il aura fallu 4 ans pour que l’Union européenne 0,9 % d’organismes génétiquement modifiés
mette au point ce nouveau texte qui a une (OGM). Depuis 2010, le label AB et l’Eurofeuille
double mission : encourager le développement sont alignés sur le même cahier des charges.
de l’agriculture biologique – qui ne représentait
en 2016 que 6,2 % des terres cultivées – et DES PRATIQUES
renforcer les garanties données aux consom- PEU ORTHODOXES
mateurs. L’équation n’est pas facile à résoudre, Le nouveau règlement va mettre fin au système
car plus le label bio européen officiel, symbolisé des dérogations, tous les États membres
par l’Eurofeuille, renforce ses exigences, plus la seront logés à la même enseigne. Par exemple,
tâche devient complexe pour l’agriculteur, qui la culture hors-sol sera interdite partout. Le
doit renoncer de plus en plus aux méthodes de Danemark, la Suède et la Finlande ne pourront
l’agriculture conventionnelle. Créé en 1991, le plus cultiver du bio en bacs. Car cette pratique
règlement européen sur l’agriculture biologique est en contradiction avec deux principes fon-
a connu plusieurs évolutions au cours de son dateurs de l’agriculture bio : le lien au sol et la
histoire, notamment le déclassement, en 2009, rotation des cultures.
Autre grand changement, les agriculteurs bio sés, comme cela a été fait pour les OGM »,
pourront s’échanger les semences qu’ils auront précise Florent Guhl, directeur de l’Agence bio.
produites. Ces variétés “rustiques”, mieux adap- Cette obligation de résultat n’a finalement pas
tées à l’agriculture bio que celles des multina- été retenue, mais, un jour, il faudra que le label
tionales de la semence, permettent de limiter bio offre cette garantie. Du côté de la Fédéra-
le recours aux pesticides. En outre, l’emploi des tion nationale d’agriculture biologique (Fnab),
nanomatériaux dans les produits alimentaires bio on regrette également que, à partir de 2021, le
transformés sera interdit. Et, pour satisfaire les contrôle annuel de conformité des exploitations
consommateurs, l’origine régionale des matières bio par les organismes certificateurs ne soit plus
premières agricoles sera précisée sur l’étiquette. systématique. Il pourra n’être réalisé que dans
En effet, ils sont près de 9 sur 10 à estimer un délai de 2 ans si 3 contrôles annuels se sont
qu’ une origine locale est un critère de choix révélés sans faille. Autre reculade aux yeux de la
important, comme le révèle le Baromètre 2019 Fnab, le règlement européen n’imposera finale-
de consommation et de perception des produits ment pas de limite de taille pour les élevages.
biologiques en France, réalisé par l’Agence bio. « La France avait jusqu’à présent été préservée
de la course à l’agrandissement des élevages
DES ENJEUX biologiques que d’autres pays d’Europe ont déjà
NON PRIS EN COMPTE connue. Mais nous voyons maintenant arriver
Mais le nouveau label européen n’atteindra pas des acteurs qui développent des élevages de
tous les objectifs qu’il s’était fixés. « L’ambition 24 000 poules », s’insurge David Léger, secrétaire
national de la Fnab. La France doit défendre une
ISTOCK
Le bio ne peut certes pas se résumer au règle- paysage ne risque pas de s’éclaircir. En effet,
ment européen, qui se limite finalement à l’inter- de nombreux signes de qualité ou marques
diction d’utilisation des OGM et des engrais complémentaires éclosent. Même s’ils ne
synthétiques, et à l’encadrement de l’usage des garantissent pas que le produit est bio, ils
pesticides et des antibiotiques vétérinaires. « Ce profitent en quelque sorte du vide laissé par
qui manque au cahier des charges européen, la réglementation européenne. Les uns vont
c’est la philosophie du bio, le respect de toute certifier l’origine locale (Ici.C.Local) ; d’autres, la
la chaîne alimentaire », déclare Frédéric Denhez, protection de la biodiversité (Rainforest Alliance),
auteur d’Acheter bio ? À qui faire confiance le commerce équitable (Fairtrade) ou le bien-être
(éd. Albin Michel, 2019). animal. Le petit dernier, créé en 2017, s’appelle
Zéro résidu de pesticides. La promesse est
DES EXIGENCES DIFFÉRENTES claire : « Nous avons une obligation de résultat
SELON LES MARQUES en matière de pesticides, alors que le règlement
Les acteurs historiques que sont Nature & Pro- européen n’a qu’une obligation de moyens »,
grès, qui a créé la toute première marque de déclare Gilles Bertrandias, créateur de cette men-
qualité, en 1972, ou encore Demeter remplissent tion de qualité. Certes, les produits l’affichant
cette mission. Leurs cahiers des charges sont, ne sont pas nécessairement bio, mais, avec
en effet, beaucoup plus exigeants dans des 25 espèces de fruits et légumes estampillées
domaines tels que la biodiversité et le bien- Zéro résidu de pesticides (et 50 à la mi-2019),
être animal. Quant à la marque Bio Cohérence, « nous démontrons que cet objectif est attei-
elle a vu le jour en 2010, lorsque le label français gnable ». Une démonstration qui prend toute
AB a laissé des plumes en s’alignant sur la régle- son importance alors que l’Europe a abandonné
mentation européenne. À l’origine, le label AB l’idée de déclasser les produits qui dépassent un
tolérait un taux de contamination en OGM de seuil de résidus de pesticides…
0,1 %, alors que l’Eurofeuille fixe la limite à 0,9 %.
Considérant que des valeurs fondamentales VERS UN LABEL AB
étaient bradées, certains producteurs et distri- BIEN PLUS CONTRAIGNANT ?
buteurs ont créé Bio Cohérence, qui n’accepte Certes, ces petits signes de qualité ne jouent pas
aucune trace d’OGM. dans la même cour que l’Eurofeuille, mais, « nous
Plusieurs signes de qualité coexistent donc dans ne nous positionnons pas comme des concur-
les rayons. « C’est le bazar, estime Frédéric rents, précise Gilles Bertrandias. Nous proposons
Denhez. Pour faire ses courses, il faut un sacré juste une offre différente aux consommateurs
capital culturel. » Selon le Baromètre de l’Agence avec des produits 100 % français cultivés par
bio, 63 % des Français estiment d’ailleurs man- des paysans soucieux de la préservation d’un
quer d’informations sur la réglementation. Et le revenu correct ».
milieu rural…
un conflit d’intérêts ? Peut-être…
OBJECTIF :
TOLÉRANCE ZÉRO
L’agriculture biologique leur fait la chasse, mais elle a besoin d’eux. Et, même d’origine
naturelle, même moins dangereux que l’agriculture conventionnelle, le bio n’est pas
inoffensif. Tour d’horizon des problèmes… et des solutions.
Zéro pesticide… L’objectif est clair. L’Institut rangs. Le cahier des charges européen interdit
national de la recherche agronomique (Inra) l’utilisation des organismes génétiquement
affiche la couleur dans son rapport « Cultiver modifiés (OGM), des engrais minéraux et des
et protéger autrement », remis en février der- pesticides de synthèse.
nier à Frédérique Vidal, ministre chargée de la Concrètement, la fertilité repose avant tout
Recherche. Si l’Inra a décidé de mettre la barre sur la rotation des cultures, le recours à des
si haut, c’est que, « malgré des politiques plantes nourrissant les sols naturellement
publiques affichant un objectif de réduction de (“engrais verts”) et le compostage de matières
la dépendance aux pesticides, leur utilisation organiques. Pour se protéger des maladies, des
continue d’augmenter ». mauvaises herbes et des parasites, les fongi-
cides, les désherbants et les insecticides issus
LES PRODUITS DE SYNTHÈSE de la chimie sont bannis, sauf si des produits
SONT INTERDITS ou des substances d’origine végétale, animale,
Ce programme de recherche (doté de 30 mil- microbienne ou minérale ne sont pas dispo-
lions d’euros) est d’autant plus ambitieux qu’il nibles en quantité ou en qualité suffisantes,
vise à remplacer les pesticides d’ici à 2030-2040 ou s’il n’existe pas d’autre solution, précise le
pour tout le monde agricole, et pas seulement le règlement européen.
bio. Certes, le bio a déjà fait le ménage dans ses
DES RISQUES NEUROTOXIQUES
POUR LES ENFANTS
Bon à savoir Les dérogations à ces règles sont très rares. Il
en existe toutefois pour la deltaméthrine. Cet
LA LUTTE BIOLOGIQUE AVEC LES INSECTES insecticide de synthèse de la famille des pyré-
Certains insectes se révèlent très efficaces pour aider thrinoïdes utilisé pour les cultures de céréales,
les agriculteurs à combattre les nuisibles. Ce sont de légumes, de pommes de terre et les vignes
les insectes entomophages. Chaque coccinelle mange n’est employé que dans des pièges et n’est
J. LARREA/AGEFOTOSTOCK
ainsi environ 50 pucerons par jour. Les guêpes sont donc jamais pulvérisé. Et pour cause : il est
très toxique pour les organismes aquatiques.
également des prédateurs pour de nombreux insectes.
Et, d’après une étude de l’Institut national de
C’est aussi le cas des libellules, qui dévorent les mites,
la santé et de la recherche médicale (Inserm)
les vers ainsi que les cochenilles.
menée en 2015, il serait susceptible d’altérer
les capacités cognitives des enfants.
Opération sulfatage
pour lutter
contre le mildiou
des vignes.
MOINS D’ÉTHIQUE
DANS L’ASSIETTE
De nombreux produits bio viennent de pays étrangers. Mais, entre modes de culture
contestables, traçage difficile et inspections inefficaces, la qualité n’est pas toujours
au rendez-vous. Certains aliments s’en sortent toutefois mieux que d’autres.
Nous consommons de plus en plus d’aliments des cultivateurs, ou encore des contrôles qui
bio, dont près d’un tiers vient de l’étranger. En ne sont pas suffisamment documentés en
effet, notre production hexagonale est insuffi- Andalousie (Espagne).
sante, et nous sommes également très attirés
par les produits exotiques. MOINS D’INTERMÉDIAIRES
POUR PLUS DE TRAÇABILITÉ
MULTIPLIER LES CONTRÔLES Elle a aussi montré que plus il y a d’intermédiaires,
ET ACCROÎTRE LEUR QUALITÉ plus il est difficile de remonter à l’origine d’un
Peut-on être sûr que ces produits importés sont produit. L’Union européenne suspecte ainsi l’Italie
vraiment bio ? Selon un rapport de la Cour des d’être la porte d’entrée dans l’UE de produits non
comptes européenne rendu en février 2019, conformes au règlement bio, et elle lui a demandé
« le système de contrôle des produits biolo- de mieux surveiller les lots venus d’Ukraine, de
giques s’est amélioré, mais certains problèmes Russie et du Kazakhstan. Un organisme interna-
demeurent ». tional de certification, Control Union Certifications,
Elle dénonce des inspections inefficaces en vient d’ailleurs de perdre son agrément pour cette
Italie, car effectuées en fin d’année, alors que région. Les entreprises concernées ne pourront
l’hiver n’est pas propice à l’évaluation du travail donc plus vendre leurs produits dans l’Union
européenne tant qu’elles n’auront pas trouvé
d’organisme de contrôle agréé.
Repères Pour Charles Pernin, délégué général du grou-
pement d’entreprises du secteur bio Synabio,
DES RÈGLES IDENTIQUES ? « cela montre que le système fonctionne : il y
n Dans l’Union européenne, les mêmes règles s’appliquent a eu une défaillance, elle a été décelée, et des
partout. Pour les produits importés, il existe deux cas de figure : mesures ont été prises ». Certains opérateurs
13 % viennent de pays appliquant des normes équivalentes offrent davantage de garanties en mettant en
et 80 % sont certifiés par des contrôles équivalents. place leur propre système d’approvisionnement
et de contrôle. « Chez Biocoop, nous refusons
n Avec la mise en place de certificats électroniques, qui offrent
le soja qui vient d’Amérique à cause du risque
une plus grande traçabilité, le système s’est amélioré. À partir
d’organismes génétiquement modifiés », affirme
BURGER/PHANIE
des échanges internationaux, on peut craindre l’étranger : Espagne, Italie, Pays-Bas, Afrique
des dérives. Pourtant, « globalement, les résultats du Nord… En 2017, près de 80 % des tomates
sont bons », écrivions-nous en avril 2018 (lire consommées en France ont été importées.
«60» n° 536). Il reste que, avec des produits peu Ce qu’il faut savoir Acheter une tomate en
transformés et nécessitant peu d’intermédiaires, hiver, c’est forcément faire appel à un produit
on sait mieux ce que l’on a dans son assiette. d’importation, voire cultivé sous serre, comme
en Espagne. Ainsi, la région d’Almería, en Anda-
CHOCOLAT : PRÉFÉRER lousie, est devenue la spécialiste de l’exportation
LES TABLETTES ÉQUITABLES de tomates à bas prix tout au long de l’année.
D’où vient-il ? Si le cacao est produit princi- Une aberration sur le plan environnemental qui
palement en Afrique et en Amérique du Sud, le a aussi des conséquences sociales, car la main-
chocolat est fabriqué le plus souvent en Europe. d’œuvre y est sous-payée. Dans l’Hexagone,
Ce qu’il faut savoir Mieux vaut privilégier le la Fédération nationale d’agriculture biologique
chocolat bio et équitable, car les petits produc- (Fnab) invite les autorités françaises à bannir
teurs de cacao sont souvent très mal rémunérés. formellement la culture sous serre chauffée, qui
Lors de notre dernier essai, en avril 2018, nous est contraire à l’esprit du bio et du règlement
avions relevé que 4 tablettes sur les 11 testées européen, lequel prône une « utilisation res-
contenaient de faibles résidus de pesticides, bien ponsable de l’énergie ». Pour ne pas encourager
en deçà des seuils recommandés. En outre, les cette pratique, mieux vaut donc opter pour une
chocolats venant d’Amérique du Sud avaient une bonne soupe ou de la salade verte en hiver.
teneur en cadmium un peu plus importante, mais
vraisemblablement liée à la nature de la terre et LE SUCRE, L’UN DES PRODUITS
à la variété de cacaoyer utilisée. LES MOINS CONTAMINÉS
D’où vient-il ? En bio, on trouve surtout du
LES TOMATES ONT UN COÛT sucre de canne, produit principalement en Amé-
ENVIRONNEMENTAL rique du Sud, un peu en Asie, voire en Afrique.
D’où viennent-elles ? La plupart des tomates Cependant, une filière de betteraves à sucre
bio commercialisées en France proviennent de bio est expérimentée dans les Hauts-de-France.
Ce qu’il faut savoir Lors du test effectué par est inférieure à la demande, et 80 % de notre
«60» en avril 2018, les résultats concernant le consommation s’appuient sur d’autres pays
sucre étaient plutôt bons. Une seule référence d’Europe, d’Amérique du Sud, voire de Chine.
parmi les 8 testées contenait un résidu de pes- Ce qu’il faut savoir Certains miels sont issus
ticide, résultant sans doute d’une contamination d’assemblages, repérables par une étiquette indi-
accidentelle. Un autre sucre présentait de faibles quant une origine UE-non UE. La réglementation
quantités d’aflatoxine, un champignon pour bio refuse les traitements antibiotiques pour les
lequel il n’existe pas de limite réglementaire abeilles et le test effectué par «60» en avril 2018
d’exposition. Pour le sucre comme pour les sur 12 échantillons a révélé qu’aucun n’en conte-
autres produits, les résidus de pesticides autori- nait. En revanche, 2 provenant d’Amérique du Sud
sés sont les mêmes en bio et en conventionnel. présentaient une trace de glyphosate, et 1 miel
de Hongrie contenait une trace d’un antiparasi-
LE THÉ NOIR, MOINS POLLUÉ taire interdit en bio.
QUE LE THÉ VERT
D’où vient-il ? Le thé est principalement cultivé DE L’ACRYLAMIDE
en Asie (Inde, Chine, Viêt Nam…) et un peu en DANS LE CAFÉ
Afrique, mais il peut être conditionné en France. D’où vient-il ? Le café est produit en Afrique,
Ce qu’il faut savoir Le thé est sensible aux en Amérique du Sud et en Asie, mais il peut être
contaminations par les pesticides. Dans notre torréfié en France.
essai de novembre 2017 (lire «60» n° 531) por- Ce qu’il faut savoir Lors de notre essai
tant sur 26 échantillons, tous les thés analysés d’avril 2018, nous avons testé 14 produits.
comportaient des résidus de pesticides. Les Aucun ne présentait de trace de pesticide. En
bio s’en sortaient mieux, avec 3,4 fois moins de revanche, tous contenaient de l’acrylamide, un
résidus dans les thés noirs, et 2,2 fois moins composé soupçonné d’être cancérogène, produit
de résidus dans les thés verts. Mais l’un d’eux, lors de la torréfaction. Toutefois, les teneurs rele-
un thé vert de la marque Bio village (E.Leclerc), vées restaient en deçà de la limite réglementaire.
contenait un produit répulsif pour les oiseaux, De très faibles quantités d’hydrocarbures aro-
l’anthraquinone, en quantité 4 fois plus impor- matiques polycycliques (HAP) ont été décelées
tante que la limite autorisée. Le distributeur dit dans la majorité des références, mais aucune ne
avoir retiré le produit de ses rayons. présentait de traces de mycotoxines, pourtant
trouvées fréquemment dans le café.
MIEL : UNE RÉGLEMENTATION
PAS TOUJOURS SUIVIE LE RIZ AMÉRICAIN,
D’où vient-il ? Le nombre d’apiculteurs bio PEU APPRÉCIÉ À CAUSE DES OGM
en France représentait, en 2016, 12 % de la D’où vient-il ? Dans l’Union européenne, le
ISTOCK
production de miel hexagonale. Toutefois, l’offre riz est surtout importé des États-Unis, mais,
3 4 5
dans les rayons bio français, il provient d’Asie, SAUMON : MOINS DE MÉTAUX
d’Italie, parfois de Camargue. Certains distribu- LOURDS DANS CELUI D’ÉLEVAGE
teurs, comme Biocoop, refusent le riz importé D’où vient-il ? L’Écosse, l’Irlande et la Norvège
d’Amérique du Nord afin d’éviter les contamina- sont les principaux fournisseurs de saumon
tions par les OGM. biologique en France.
Ce qu’il faut savoir Lors de notre essai de 2018 Ce qu’il faut savoir Le saumon est un poisson
portant sur 10 références, nous avons relevé des carnassier qui, comme tout poisson gras, accu-
traces de pesticides dans 4 de ces dernières. mule les polluants. En privilégiant une alimen-
L’une d’elles, un riz basmati Monoprix bio ! tation composée à 70 % de farines et d’huiles
importé du Pakistan, en contenait 4, dont un de poissons sauvages, l’élevage biologique
résidu de fongicide à une teneur supérieure à s’expose à une plus grande concentration de
la limite autorisée en culture conventionnelle ! métaux lourds que l’élevage conventionnel, qui
La présence d’aflatoxines, un champignon très utilise davantage de farines végétales. C’est ce
toxique fréquemment présent dans le riz, a été qu’a révélé notre test de décembre 2016 (lire
relevée dans 3 échantillons, ainsi que des traces «60» n° 521), mettant également en évidence
d’arsenic dans toutes les références, mais à un des résidus de pesticides dans les saumons bio.
taux inférieur aux limites autorisées. Cette étude montrait toutefois que le saumon
fumé, moins riche en graisses, était moins
UN QUINOA FRANÇAIS TESTÉ concerné par cette pollution.
MOINS VERTUEUX
D’où vient-il ? Cette petite graine des Andes a LES AGRUMES :
été victime de son succès. Vu la demande occi- MIEUX VAUT LES CHOISIR BIO
dentale, le prix du quinoa a explosé, le rendant D’où viennent-ils ? À part une petite produc-
inaccessible aux Boliviens. Aussi une filière bio tion de clémentines en Corse, les agrumes bio
et équitable s’est-elle développée dans les pays proviennent d’Espagne ou d’Italie, parfois même
andins, de même qu’une filière française, en Anjou. de beaucoup plus loin : Israël, Mexique, Chine…
Ce qu’il faut savoir Sur 7 références testées Ce qu’il faut savoir En agriculture convention-
par «60» en 2018, 3 contenaient un résidu de nelle, les agrumes sont abondamment traités
pesticide, dont l’une, de la marque Famille avant et après récolte, notamment avec de l’ima-
Rochefort, présentait une concentration 10 fois zalil, un fongicide classé cancérogène probable
supérieure à la limite maximale autorisée. interdit en France, mais autorisé pour les produits
Mieux vaut privilégier les filières équitables, car, importés. Aussi mieux vaut-il les choisir bio. Par
en dehors de celles-ci, les montants payés aux ailleurs, les agrumes ne sont pas les seuls fruits à
agriculteurs boliviens et péruviens sont généra- contenir de la vitamine C : on en trouve davantage
lement dérisoires, quand le prix de la tonne de dans un kiwi que dans une orange, et l’on peut
graines a, lui, explosé et peut atteindre 9 000 €. trouver des kiwis bio d’origine française ! n
ATTENTION
À L’ EFFET CUMUL
Contrairement aux idées reçues, les additifs alimentaires ne sont pas totalement absents
des produits bio. Souvent d’origine naturelle, ils y sont toutefois beaucoup moins nombreux
et moins problématiques que ceux présents dans les denrées conventionnelles.
Les additifs sont des substances ajoutées aux Depuis environ un siècle, ils se sont répandus
aliments non pour leur valeur nutritionnelle ou dans notre alimentation comme une traînée de
gustative, mais pour leur seul rôle technolo- poudre. La plupart sont issus de la chimie. Près
gique : conservation, couleur, texture… Le sel, de 400 additifs sont autorisés dans les produits
par exemple, a été utilisé de tout temps pour alimentaires au sein de l’Union européenne !
conserver les charcuteries et autres salaisons. Ce Mais seulement 53 peuvent se retrouver dans
n’est pas un additif, car il est aussi apprécié pour les denrées estampillées bio.
son goût. De même que le safran ou le curcuma Leur liste et leurs conditions d’utilisation datent
peuvent colorer un plat, mais sont surtout ajoutés de la création du règlement européen concer-
pour leur note épicée. nant le label bio, en 2008. Les autorités ont
consulté les fabricants impliqués dans une
LA COULEUR DES FROMAGES, démarche de “naturalisation” des produits
UNE HISTOIRE DE TRADITION pour déterminer avec eux les additifs dont ils
Les additifs sont quasi neutres en matière de estimaient ne pas pouvoir se passer. La plu-
saveur et d’apport nutritionnel : ce ne sont pas part sont d’origine naturelle. Certains relèvent
leurs glucides, lipides ou protéines qui feront la d’usages traditionnels et peuvent être qualifiés
richesse ou l’équilibre d’un mets. d’“inoffensifs”. On peut citer le charbon végé-
tal, que l’on trouve à la surface des fromages
cendrés, le rocou, un colorant d’origine végétale
Repères (aussi appelé annatto ou bixine) présent dans la
mimolette et le cheddar.
RECONNAÎTRE LEUR NOM DE CODE
n Tous les additifs doivent être mentionnés dans les listes LE CITRON CÈDE LA PLACE
d’ingrédients sous leur code (E160, E250, etc.) ou sous le nom À UN COMPOSÉ DE SYNTHÈSE
de leur famille (conservateurs, antioxydants…) suivi du nom On rencontre l’acide citrique, qualifié d’acidifiant
en toutes lettres (carbonate de calcium, acide ascorbique…). ou de régulateur d’acidité, dans les confitures,
mais aussi les pizzas, les mayonnaises, les
n Même si les frontières entre catégories ne sont pas étanches,
biscuits… Bien qu’il tienne son nom du citron,
les E1XX correspondent en général à des colorants, E2XX
l’acide citrique que l’on trouve dans les produits
à des conservateurs, E3XX aux antioxydants et E4XX à des
de grande consommation est le plus souvent
X. POPY/REA
Beaucoup de crevettes
du marché contiennent
un additif, du disulfite
de sodium (E223).
95
cappuccino en poudre
COMMENT FAIRE
LE “BON” CHOIX ?
Entre les enseignes spécialisées, les grandes surfaces et les nouveaux modes
de distribution, comme les circuits courts, l’offre en bio s’étoffe. Tous nos conseils
pour s’y retrouver, en tenant compte du prix, mais aussi de critères éthiques ou sociaux.
Avec la croissance du marché du bio, de plus en les ventes sur les marchés, les Associations
plus d’enseignes proposent des produits issus pour le maintien d’une agriculture paysanne
de l’agriculture biologique. Au côté des maga- (Amap), etc., représentent 12 % du marché. »
sins spécialisés, qui font figure de pionniers, Or, tous ces circuits ne se valent pas en termes
les supermarchés conventionnels ne cessent de produits, de prix, de respect de l’environne-
d’élargir leur offre, tandis que de nouveaux ment ou encore de rémunération des acteurs.
modes de distribution, à l’instar de la vente Avec la variété de l’offre, il devient difficile pour
directe, se multiplient. le consommateur d’y voir clair.
« En 2017, la grande distribution a représenté
46 % du marché du bio, et elle progresse de 2 LES PIONNIERS PROPOSENT
à 3 points par an », chiffre Florent Guhl, direc- PRESQUE 100 % DE BIO
teur de l’Agence bio (Agence française pour le Historiquement, les enseignes spécialisées ont
développement et la promotion de l’agriculture été les premières à se lancer dans la commer-
biologique). « Elle est talonnée par les enseignes cialisation du bio et elles revendiquent donc un
spécialisées, qui réalisent 36 % des ventes en véritable intérêt pour la construction de la filière.
France et qui ouvrent chaque année 200 nou- Avec plus de 350 points de vente, La Vie claire
veaux magasins, y compris hors des grands a ainsi vu le jour dès 1948, suivie par Naturalia,
centres-villes. Enfin, les circuits courts, avec en 1973. Tout comme les autres (Bio c’ bon,
Biocoop, Biomonde…), elles reposent sur un
principe simple : 100 % – ou presque – des
Bon à savoir produits vendus sont bio. « Consommer bio
ne se limite pas à acheter des produits portant
LES GRANDES ENSEIGNES JOUENT des labels », juge Samuel Gérard, administra-
LA SPÉCIALISATION teur de Bio Consom’acteurs, une association
La grande distribution s’est lancée à son tour dans qui sensibilise aux choix de consommation.
la construction de boutiques spécialisées. Qu’il s’agisse « Il est tout aussi important de respecter les
d’Auchan Bio ou du Marché bio E.Leclerc (avec ses produits valeurs de l’agriculture biologique : combien de
L. LECARPENTIER/RÉA
Bio village), ces surfaces de taille réduite et à l’ambiance kilomètres le produit a-t-il parcourus ? La chaîne
des acteurs est-elle correctement rémunérée ?
plus chaleureuse et chic proposent des rayons 100 % bio,
À qui va l’argent que je donne ? » ajoute-t-il. Sur
majoritairement en marque propre de distributeur (MDD).
ce dernier point, quand on s’intéresse de plus
près aux propriétaires actuels des différents
réseaux, on s’aperçoit vite de la multitude des (RSE), par laquelle elle veille à mieux prendre en
structures et statuts existants. Ainsi, Biocoop, compte les attentes de tous les acteurs de sa
qui représente plus de 1 milliard de chiffre chaîne de valeurs (clients, bien sûr, mais aussi
d’affaires, fait partie des dernières enseignes salariés et fournisseurs).
indépendantes. Elle fonctionne en coopérative
composée de représentants de magasin, de BIOCOOP INVESTIT
producteurs, de salariés et de consommateurs, AUPRÈS DE SES FOURNISSEURS
tous associés dans les décisions stratégiques, De son côté, Biocoop a choisi d’axer son éthique
de manière collégiale. sur le commerce équitable, qui représente 21 %
À l’inverse, d’autres sont désormais entrées dans de son chiffre d’affaires, dont la moitié avec les
le giron de la grande distribution : Casino (Mono- producteurs des pays du Sud. Les produits
prix) a racheté Naturalia en 2008 ; Intermarché a concernés (chocolat, sucre, café, fruits exotiques)
pris une participation dans Les Comptoirs de la sont identifiés par différentes certifications,
bio, avec qui elle travaille en partenariat. comme le Symbole des producteurs paysans
(SPP, issu de la fédération des producteurs
QUELS GROUPES SE CACHENT latino-américains du commerce équitable), Bio-
DERRIÈRE LES ENSEIGNES ? partenaire ou Fairtrade-Max Havelaar.
La Vie claire appartient à deux holdings, dont Pour les produits originaires de la France, Bio-
celle détenant les marques Bjorg et Bonne- coop commercialise des denrées de commerce
terre, tandis que Bio c’ bon est détenue par équitable Nord-Nord sous sa marque Ensemble
la société d’investissement Marne & Finance. solidaires avec les producteurs, composée de
« Pour autant, s’il est intéressant de connaître la 700 articles. « Nous voulons aller plus loin que les
politique de ces investisseurs à long terme, ce labels français AB ou européens, et nous avons
n’est pas forcément un critère excluant, nuance donc choisi de les compléter par des cahiers
Florent Guhl. Le fait qu’il s’agit d’un fonds privé des charges plus stricts en matière de critères
n’empêche pas qu’il ait à cœur de développer le sociaux ou de risques environnementaux »,
bio. De plus, d’autres facteurs peuvent entrer en explique Frédéric Feusier, coordinateur métiers
ligne de compte, comme la politique de rémuné- chez Biocoop. Pour inscrire la filière dans la
ration ou d’environnement social. » Par exemple, durée, la coopérative a reversé, en 2018, 1 mil-
La Vie claire met en avant sa politique en matière lion d’euros à ses fournisseurs pour les aider
de responsabilité sociétale des entreprises dans leurs investissements. Elle encourage aussi
QUELQUES DISTRIBUTEURS
VEULENT UN BIO PLUS ENGAGÉ
Dans le viseur des enseignes spécialisées se
trouve la grande distribution, qui se développe à
grande vitesse grâce à ses prix plus bas. Pour
répondre aux attentes d’une clientèle plus exi-
geante sur les critères éthiques, Monoprix vient
de lancer sa marque “premium” baptisée Bio
Origines. « Nous avons voulu pousser le curseur
encore plus loin, avec un bio plus engagé », ex-
la relocalisation de ses fournisseurs en France et plique Céline Desanlis, chef de département
en Europe. « Par exemple, nous développons une Marques propres. La majorité de la quarantaine
filière de bananes aux Canaries pour réduire notre de références en rayons actuellement provient
empreinte environnementale, poursuit Frédéric de la France. Les produits d’importation sont
Feusier. Nous participons aussi à la renaissance tous certifiés Max Havelaar. « Nous avons revu
de la production de la lentille corail ou du quinoa la liste de nos ingrédients pour être encore plus
dans l’Hexagone. » restrictifs quant aux additifs et conservateurs,
assure Céline Desanlis. Et nous travaillons à mini-
PEU D’ALIMENTS TRANSFORMÉS, miser l’emballage grâce à l’écoconception. »
DU VRAC, DAVANTAGE DE CHOIX Cette montée en gamme est toutefois vue
Dans les enseignes spécialisées, les clients comme ambiguë par les acteurs historiques.
peuvent donc trouver des marques plus éthiques « Le bio ne doit pas rester la chasse gardée des
et plus confidentielles. Elles essaient de privi- magasins spécialisés », affirme Karine Ribak,
légier des listes d’ingrédients le plus courtes responsable marketing et communication de
possible et les produits bruts ou en vrac. Elles Biomonde, groupement coopératif de magasins
tentent de réduire les aliments ultratransformés 100 % bio indépendants, qui compte 200 succur-
(nuggets, plats préparés), que l’on peut trouver sales. « Au contraire, il doit être accessible à tout
dans les chaînes conventionnelles. Enfin, avec le monde, et la grande distribution sert souvent
près de 10 000 références, contre moins de de porte d’entrée. Mais si elle le fait vraiment
1 000 en bio dans la grande distribution, il est par conviction, pourquoi continue-t-elle à vendre
possible de trouver dans ces enseignes davan- au côté du bio des produits contenant des pesti-
tage de choix par catégories de produits. Pour la cides ou des substances controversées ? Il faut
farine, par exemple, il n’est pas rare d’en trouver un minimum de cohérence. »
de 5 à 10 sortes différentes, soit beaucoup plus
que dans les supermarchés traditionnels. LE MARCHÉ ACTUEL JOUE
Mais, pour Les Nouveaux Robinson, coopérative EN FAVEUR DES PRODUCTEURS
de 2 375 sociétaires détenant 20 magasins en Pour les puristes, la grande distribution n’agirait
L. CÉRINO/RÉA
Île-de-France, cet engagement va au-delà des que par opportunisme et fournirait un bio tiré vers
références vendues et doit se ressentir dans le bas, en proie aux mêmes écueils que ceux
toute la stratégie de l’entreprise. « L’électricité rencontrés avec l’agroalimentaire conventionnel
SE RAPPROCHER
DES PRODUCTEURS
Dans une logique d’agriculture durable, les circuits courts séduisent de plus en plus
de consommateurs en quête d’authenticité et de qualité. Paniers imposés ou à la carte,
structures associatives, à vocation sociale ou non… Les possibilités se multiplient.
Comme tous les lundis, Florent, 38 ans, passe cultures et leur permettre de planifier des inves-
chercher un panier de légumes à son Amap. tissements. En contrepartie, ils s’engagent à livrer
Installée dans un local de la Mairie de Paris, cette une production variée et de qualité. Un modèle
Association pour le maintien de l’agriculture plébiscité par Emmanuel Crucifix, qui possède
paysanne propose aussi du pain bio, parfois de une exploitation bio de 6 hectares à Cauffry, dans
la viande de l’Aveyron, des agrumes ou de l’huile l’Oise. « En accord avec les responsables, je fixe
d’olive. Florent remplit son sac de pommes de les prix de mes produits, confie-t-il. Une botte de
terre, d’une salade, de chou rouge, de poireaux radis me rapporte jusqu’à 3 fois plus qu’en gros.
et de radis, pour 11 €. Mais ici tout est prépayé. Je peux salarier des gens, sans avoir la même
« Une fois par an, les adhérents acquittent une pression de rentabilité. En cas de problème,
cotisation et règlent la totalité des paniers de comme les aléas climatiques, nous avons aussi
l’année. Ce paiement peut être échelonné », des engagements communs sur les risques. »
détaille Évelyne Boulogne, administratrice du
réseau Amap en Île-de-France. C’est le principe REVERS DE LA MÉDAILLE,
solidaire de cette association, créée par des DES PRODUITS IMPOSÉS
agriculteurs du sud de la France en 2001 : offrir Les “amapiens” viennent chercher le goût et
aux paysans une visibilité sur leur plan annuel de « le bio au prix du non-bio », explique Évelyne
Boulogne. « Cela peut être contraignant de venir
chaque semaine », nuance Violaine, 48 ans. Cer-
Bon à savoir taines Amap ont donc mis en place un système
de partage d’abonnement. Les membres doivent
LA GRANDE DISTRIBUTION SE LANCE aussi assurer la distribution des produits plu-
Intermarché possède ses propres unités de production sieurs fois par an. La principale contrainte, entraî-
pour ses marques de distributeur. Monoprix vient de signer nant de nombreuses désinscriptions, reste l’im-
un partenariat avec la start-up Bon & Brut pour commander possibilité de choisir les produits et le risque de
ne pas les aimer. « On peut les donner ou ap-
directement auprès des artisans et producteurs via
prendre à les cuisiner différemment », conseille
une appli. Carrefour tisse des liens directs avec des fermes
S. LEITENBERGER/RÉA
La préparation
des paniers avant
leur distribution,
une tâche chronophage.
105
DES COURSES
ZÉRO DÉCHET
Assimilé à un mode de consommation vertueux, le vrac séduit de plus en plus.
Les hypermarchés lui réservent un espace et les magasins bio renforcent leur offre.
Depuis 2018, il a même son salon. La vie sans emballages, enjeux et mode d’emploi.
Ben est un homme de défi. À 45 ans, cet ingé- pouvoir acheter des fruits secs à la pièce « pour
nieur aéronautique consigne le poids de ses goûter ». Lessive, riz, gâteaux… Thierry, 56 ans,
déchets quotidiens. « Mon objectif, c’est de n’achète que les quantités dont il a besoin. « Cela
voir si je peux complètement me passer du évite le gaspillage et les dépenses inutiles »,
plastique », explique-t-il. Pour mettre toutes les affirme-t-il. Entre deux pesées, Benjamin Robert,
chances de son côté, ce Parisien d’origine bri- le gestionnaire de cette boutique de 50 m2,
tannique fréquente depuis 18 mois une épicerie prodigue des conseils et des idées de recettes.
Day by day, premier opérateur français de vente Un épicier à l’ancienne, attentif, disponible,
100 % vrac avec 48 magasins – et environ un qui connaît ses produits. « Je veux participer à
tiers de son offre en bio. une autre manière de concevoir demain », sou-
Ben n’est pas le seul à s’être converti au non- ligne cet ex-dirigeant de start-up.
emballé, si l’on en juge par l’affluence en ce
samedi matin. Tous sont des écocitoyens qui EN FINIR AVEC LES EMBALLAGES
ne se déplacent plus sans leurs bocaux, boîtes NON RÉUTILISABLES
et sacs en coton. « J’en avais marre d’avoir de Le vrac représente-t-il la solution pour un bio
grosses poubelles », lance Anne-Laure, 40 ans, irréprochable ? L’engouement, en tout cas, est
venue avec sa fille Garance, 9 ans, ravie de bien réel. « C’est de la folie », admet Célia
97 €/kg
EMBALLÉ : 24
€/kg EMBALLÉ : 6,
0 €/kg
EMBALLÉ : 7,8
NATURALIA MONOPRIX BIO !
BIO VILLAGE Paquet de 500 g : 3,90 € Sachet de 250 g : 6 € Paquet de 300 g : 2,09 €
Rennesson, à la tête de Réseau Vrac, qui réunit, Biocoop. Selon les denrées, le consommateur
depuis 2016, les acteurs du 100 % non emballé. peut utiliser des contenants réutilisables, rechar-
« Environ 20 % des moyennes et des grandes geables ou consignés, notamment pour les
surfaces disposent d’un rayon de vrac. Et même produits délicats comme le yaourt. »
parmi les spécialistes du bio, équipés à 80 %,
certains ont décidé d’étendre ce mode de vente UNE FILIÈRE EN PLEIN
aux produits non alimentaires. » DÉVELOPPEMENT
C’est le cas du leader du marché, Biocoop : il Baromètre au beau fixe également pour les
compte 560 points de vente en France et, depuis boutiques entièrement consacrées au vrac.
le 28 mai 2019, un magasin 100 % vrac, situé Réseau Vrac compte aujourd’hui 750 adhérents
dans l’Est parisien. Après plusieurs tests, notam- et recense 200 lieux de vente. L’association Zero
ment dans le cadre de magasins éphémères, Waste France, qui œuvre pour la réduction des
ADN, pour Anti Déchet Nation, a vu le jour. Épi- déchets, témoigne d’un intérêt croissant pour
cerie, hygiène, cosmétique, le tout sans condi- cette filière depuis 4 ans : « Il y a de plus en
tionnements jetables. « L’idée, c’est d’arrêter plus d’initiatives, à l’instar du premier “drive”,
les emballages à usage unique, indique Hélène
ISTOCK
kg
VRAC : 5,30 €/
96 €/kg
EMBALLÉ : 6, ,04 €/kg 20 €/kg
EMBALLÉ : 13 EMBALLÉ : 5,
ENSEMBLE SOLIDAIRES
AVEC LES PRODUCTEURS BIO VILLAGE C’ TOUT SIMPLE
Paquet de 500 g : 3,48 € Paquet de 250 g : 3,26 € Paquet de 500 g : 2,60 €
Anne Denis
Comment choisir un terrain Un potager bio
en vue d’y produire dans la maison
du bio ? S’approvisionner Léon-Hugo Bonte
en eau ? Sélectionner La terraponie, la bioponie,
ses bêtes ? Comment l’hydroponie… Cet ouvrage
les nourrir ? L’auteure, présente toutes les
éleveuse depuis une techniques faciles (mais
trentaine d’années, invite aux noms compliqués !)
à réfléchir sur ce métier pour cultiver chez soi
où l’homme et l’animal des plantes aromatiques
cohabitent en permanence. ou médicinales. Une mine
Essai
JUIN 2019 / N° 549 / 4,80 €
Enquête
MAI 2019 / N° 548 / 4,80 €
Smartphone
Où le faire
Essai •
versifier
ses menus
Mascaras
désherba
(bien) réparer • Bien di Des résultats inégaux
www.60millions-mag.com
Essai
LES MEILLEURES
AVRIL 2019 / N° 547 / 4,60 €
Enquête
CARTE BANCAIRE
MARS 2019 / N° 546 / 4,60 €
Essai
OPTIQUE, DENTAIRE,
FÉVRIER 2019 / N° 545 / 4,60 €
Essai Essai
SERVIETTES Enquête
POUVOIR D’ACHAT CHOISIR NOS ESSAIS
QUI DURENT ! NOS ESSAIS
ASPIRATEURS
Enquête
Des jeux vidéo
• Teintures pour cheveux Enquête
Essai
134 produits testés : surgelés, frais, conserves
Les fruits et légumes
le les moins contaminés
le formu
Nouvel en pesticides
LA VÉRITÉ SUR
4,60 € 4,60 € 4,60 €
LINKY
INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION
Exclusif !
DÉCOUVERT
BANCAIRE
Stop aux
frais illégaux ! NOS ESSAIS NOS ESSAIS NOS ESSAIS
• Pesticides dans les fruits • Couches-culottes • Boissons sucrées
Essai
et légumes • Produits cosmétiques • Vins rosés
santé
Les lave-vaisselle
les plus économes s pour la
• Risque ts, pannes…
• Coû
• Lave-vaisselle pour bébés • Bières
Enquête T SAVOIR
Essai
au quotidien »
Risques des plantes
un euro de trop ! de la mélatonine
MAI-JUIN 2019
N°196
exercices et
Enfants, adultes, seniors ils conse PRÉLÈVEMENT À LA SOURCE
39,90 €
AVRIL-MAI 2019 – N°198
PLUS DE 100 FICHES POUR TRAQUER Tout ce qui change pour vous LES TRAITEMENTS QUI MARCHENT !
LES PRODUITS TOXIQUES Progresser grâce à nos experts
6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.com
6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.com 6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION
FÉVRIER-MARS 2019 - N° 197
www.60millions-mag.com 6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.com
Pour le commander, utiliser
le bon de commande
HS 128S HS 198 HS 197 HS 196 HS 127S en page 79 de ce numéro
(Mai 2019) (Avril 2019) (Février 2019) (Décembre 2018) (Novembre 2018)
6,90 € 6,90 € 6,90 € 6,90 € 5,90 €
HORS-SÉRIE >>> PRODUITS NATURELS
JARDINAGE BIO
Ces produits
naturels
mais toxiques !
NATUREL
L’envers du décor
Le guide
6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA CONSOMMATION www.60millions-mag.com
BON DE COMMANDE
AHS199
À compléter et à renvoyer sous enveloppe sans l’affranchir à : 60 Millions de consommateurs
Service Abonnements - Autorisation 73405 - 60439 Noailles Cedex
Je coche les cases des numéros mensuels ou hors-séries que je souhaite recevoir : PRIX UNITAIRE QUANTITÉ PRIX TOTAL
Hors-séries HS 127S HS 195 HS 193 5,90 €
HS 128S HS 198 HS 197 HS 196 HS 126S HS 125S HS 191 6,90 €
G160L – Le guide « 160 Lettres pour régler vos litiges » 12 €
Mensuels N° 549 N° 548 4,80 €
N° 547 N° 546 N° 545 N° 544 N° 543 N° 542 N° 541 N° 540 N° 539 4,60 €
Pour ranger vos revues Reliure(s) pour les mensuels Coffret(s) pour les hors-séries 10 € l’unité
Frais de port 1 € par produit
TOTAL
MES COORDONNÉES Mme M. MON RÈGLEMENT
Date et signature obligatoires
Nom : Prénom : Je choisis de régler par :
Adresse : Chèque à l’ordre de 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Carte bancaire n° :
Code postal Ville Expire fin :
Téléphone
E-mail :
Offre valable pour la France métropolitaine jusqu’au 31/10/2019. La collecte et le traitement de vos données sont réalisés par notre prestataire de gestion des abonnements Groupe GLI sous la responsabilité de l’Institut national de la consommation (INC), éditeur
de 60 Millions de consommateurs, situé au 18, rue Tiphaine, 75732 PARIS CEDEX 15, RCS Paris B 381 856 723, à des fins de gestion de votre commande sur la base de la relation commerciale vous liant. Si vous ne fournissez pas l’ensemble des champs
mentionnés ci-dessus (hormis téléphone et e-mail), notre prestataire ne pourra pas traiter votre commande. Vos données seront conservées pendant une durée de 3 ans à partir de votre dernier achat. Vous pouvez exercer vos droits d’accès de rectification,
de limitation, de portabilité, d’opposition, d’effacement de vos données et définir vos directives post-mortem à l’adresse dpo@inc60.fr. À tout moment, vous pouvez introduire une réclamation auprès de la Cnil. Vos coordonnées (hormis téléphone et e-mail) pourront
être envoyées à des organismes extérieurs (presse et recherche de dons). Si vous ne le souhaitez pas, cochez cette case
Pour l’achat d’anciens numéros, vous ne disposez pas d’un droit de rétractation. Pour le guide « 160 Lettres pour régler un litige », vous disposez d’un délai de rétractation de 14 jours à réception de votre commande.
15
associations de consommateurs, régies par la loi de 1901, sont officiellement Familles de France
28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris
agréées pour représenter les consommateurs et défendre leurs intérêts.
TÉL. : 01 44 53 45 90
La plupart de leurs structures locales tiennent des permanences pour aider E-MAIL : conso@familles-de-france.org
à résoudre les problèmes de consommation. Pour le traitement de vos dossiers, INTERNET : www.familles-de-france.org
une contribution à la vie de l’association pourra vous être demandée sous la forme d’adhésion. Familles rurales
Renseignez-vous au préalable. Pour connaître les coordonnées des associations les plus 7, cité d’Antin, 75009 Paris
TÉL. : 01 44 91 88 88
proches de chez vous, interrogez les mouvements nationaux ou le Centre technique régional E-MAIL : infos@famillesrurales.org
de la consommation (CTRC) dont vous dépendez. Vous pouvez aussi consulter le site Inc-conso.fr, INTERNET : www.famillesrurales.org
rubrique Associations de consommateurs, et trouver la plus proche de chez vous. FNAUT (Fédération nationale
des associations d’usagers
des transports)
Les associations nationales 32, rue Raymond-Losserand,
75014 Paris. TÉL. : 01 43 35 02 83
Membres du Conseil national de la consommation E-MAIL : contact@fnaut.fr
ADEIC (Association de défense, CGL (Confédération CNAFC (Confédération INTERNET : www.fnaut.fr
d’éducation et d’information générale du logement) nationale des associations INDECOSA-CGT (Association
du consommateur) 29, rue des Cascades, 75020 Paris familiales catholiques) pour l’information et la défense
27, rue des Tanneries, 75013 Paris TÉL. : 01 40 54 60 80 28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris des consommateurs salariés-CGT)
TÉL. : 01 44 53 73 93 E-MAIL : info@lacgl.fr TÉL. : 01 48 78 82 74
263, rue de Paris, 93516 Montreuil
E-MAIL : contact@adeic.fr INTERNET : www.lacgl.fr E-MAIL : cnafc-conso@afc-france.org
Cedex. TÉL. : 01 48 18 84 18
INTERNET : www.adeic.fr INTERNET : www.afc-france.org
CLCV (Consommation, E-MAIL : indecosa@cgt.fr
AFOC (Association Force ouvrière logement et cadre de vie) CNL (Confédération INTERNET : www.indecosa.cgt.fr
consommateurs) 59, boulevard Exelmans, nationale du logement)
141, avenue du Maine, 75014 Paris 75016 Paris 8, rue Mériel, BP 119, UFC-Que Choisir
TÉL. : 01 40 52 85 85 TÉL. : 01 56 54 32 10 93104 Montreuil Cedex (Union fédérale des
E-MAIL : afoc@afoc.net E-MAIL : clcv@clcv.org TÉL. : 01 48 57 04 64 consommateurs-Que Choisir)
INTERNET : www.afoc.net INTERNET : www.clcv.org E-MAIL : cnl@lacnl.com 233, bd Voltaire, 75011 Paris
INTERNET : www.lacnl.com TÉL. : 01 43 48 55 48
ALLDC (Association Léo-Lagrange CNAFAL (Conseil national INTERNET : www.quechoisir.org
pour la défense des consommateurs) des associations familiales laïques) CSF (Confédération
150, rue des Poissonniers, 19, rue Robert-Schuman, syndicale des familles) UNAF (Union nationale
75883 Paris Cedex 18 94270 Le Kremlin-Bicêtre 53, rue Riquet, 75019 Paris des associations familiales)
TÉL. : 01 53 09 00 29 TÉL. : 09 71 16 59 05 TÉL. : 01 44 89 86 80 28, pl. Saint-Georges, 75009 Paris
E-MAIL : consom@leolagrange.org E-MAIL : cnafal@cnafal.net E-MAIL : contact@la-csf.org TÉL. : 01 49 95 36 00
INTERNET : www.leolagrange-conso.org INTERNET : www.cnafal.org INTERNET : www.la-csf.org INTERNET : www.unaf.fr
E-MAIL : ctrc.corse@wanadoo.fr
NORMANDIE INTERNET : www.ctrc-mp.fr
Union des CTRC Bourgogne- Montpellier : TÉL. : 04 67 65 04 59
Franche-Comté CTRC Normandie
GRAND EST Maison des solidarités, E-MAIL : ctrc@conso-languedoc
2, rue des Corroyeurs, roussillon.org INTERNET : www.
Union pour la consommation 51, quai de Juillet, 14000 Caen
boîte NN7, 21068 Dijon Cedex conso-languedocroussillon.org
Grand Est TÉL. : 02 31 85 36 12
Dijon : TÉL. : 03 80 74 42 02
7, rue de la Brigade-Alsace-Lorraine, E-MAIL : ctrc@consonormandie.net
E-MAIL : contact@ctrc-bourgogne.fr
INTERNET : www.consonormandie.net
PROVENCE-
BP 6, 67064 Strasbourg Cedex
Besançon : TÉL. : 03 81 83 46 85
Strasbourg : TÉL. : 03 88 15 42 42
ALPES–CÔTE D’AZUR
E-MAIL : ctrc.fc@wanadoo.fr
E-MAIL : contact@cca.asso.fr
NOUVELLE AQUITAINE CTRC Provence-Alpes-Côte d’Azur
INTERNET : www.cca.asso.fr Union des CTRC/ALPC 23, rue du Coq, 13001 Marseille
BRETAGNE TÉL. : 04 91 50 27 94
Nancy : TÉL. : 03 83 28 02 68 en Nouvelle-Aquitaine
Maison de la consommation E-MAIL : ctrc.lorraine@laposte.net 5, rue du Docteur-Jacquet, E-MAIL : contact@ctrc-paca.org
et de l’environnement 87000 Limoges INTERNET : www.ctrc-paca.org
48, boulevard Magenta, HAUTS-DE-FRANCE INTERNET : www.unionctrcalpc.com
35200 Rennes CTRC Hauts-de-France Limoges : TÉL. : 05 55 77 42 70
Pour les départements d’outre-
TÉL. : 02 99 30 35 50 6 bis, rue Dormagen, E-MAIL : ctrc.alpc@outlook.com mer, référez-vous aux sites
INTERNET : www.mce-info.org 59350 Saint-André-lez-Lille Bordeaux : TÉL. : 05 57 14 26 30 des associations nationales.
NOS MISSIONS
Décrypter les nouvelles
1 réglementations
NOS MÉDIAS
Le magazine Le site sur la consommation
L’émission TV
60 Millions de responsable et le
de tous les
consommateurs développement durable
consommateurs
www.60millions-mag.com www.jeconsommeresponsable.fr
www.inc-conso.fr
CLIQUEZ ICI
CITRON, VINAIGRE…
Les solutions
pour un ménage
au naturel
MAISON Ss pAoIllNueEr
H O R S -S É R IE >>>
LU S D E 10 0 F IC H E S P O UR TRAQUER
P S
LES PRODUITS TOXIQUE
3’:HIKNPC=UU[^UV:?k@b@j@t@f";
M 03520 - 199H - F: 6,90 E - RD
.com
www.60m illio ns- mag
CONSOMMATION
6,90 $ INSTITUT NATIONAL DE LA
J. CHISCANO/«60» ; ISTOCK