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Le Front de l’est 

et la guerre d’anéantissement

Introduction :

"Hitler pensait écraser l’URSS en trois ou quatre mois". C’est ainsi que l’historien Jean Lopez
décrit l’assaut de l’Allemagne nazie sur l’URSS communiste.

En effet, le 22 juin 1941, les divisions de tanks allemands Panzers, nécessaire à la mise en
place de la tactique militaire “Blitzkrieg”, entrent en URSS. Brisant le pacte germano-
soviétique, Hitler lance, avec l’opération Barbarossa, une gigantesque offensive à l’Est, sur ce
qui porte le nom de “front de l’est”. Elle fait 5 millions de mort en 200 jours, et est ainsi à
l’origine du semestre le plus meurtrier de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, l’invasion de
la Russie se change presque immédiatement en guerre d’anéantissement. Le terme guerre
d’anéantissement est créé pour désigner les ravages causés par la Seconde Guerre
mondiale. Il désigne une guerre dont les objectifs ne sont pas seulement politiques, mais
également idéologiques ou encore économique, et qui repose sur l’anéantissement total de
l’adversaire, civils compris, et ce par tous les moyens. Ainsi, le front de l’est a été une étape
importante du génocide allemand, en tant que massacre organisé et méthodique de
populations puisque les cibles de ces tueries étaient précisément celles que l’idéologie nazie
désignait comme inférieures, c’est à dire en grande majorité les juifs, les tziganes, les
homosexuels, les handicapés et les communistes. Ces populations sont regroupées dans
l’idéologie nazie sous le nom d’asociaux. À l’instar de la Nuit de cristal qui a accéléré la mise
à l’écart des populations juives en Allemagne, le front de l’est marque une forte
intensification du processus génocidaire allemand.
Comment l’invasion de l’URSS, en tant que guerre d’anéantissement, rend-elle possible une
intensification du processus génocidaire ?

I- Invasion de l’URSS, les moyens mis en place permettant une guerre d’anéantissement,
A- Moyens mis en jeux pour procéder à l’anéantissement

1- Moyens économiques
Hitler met en jeux des moyens économiques très importants pour mener l’opération
Barbarossa. En effet, il veut pouvoir écraser l’ennemi afin de pouvoir mettre en avant son
idéologie et se permettre une guerre d’anéantissement en lieu et place d’une simple
victoire. Pour cela, la Reichsbank, la Banque centrale de l’empire allemand, pillier de
l’économie de guerre allemande, est fortement mise à contribution. Pour cette opération,
elle donne au total 1.5 milliards de marks de campagne et les prêts sont octroyés
directement, en l’absence de toute condition. Cela va permettre a Hitler de mettre des
moyens très conséquents pour cette opération.
Les besoins de l'armée en vue de la conquête sont établis à partir d’août 1940. Ainsi, dans le
cadre du plan Rüstungsprogramm B, la Wehrmacht obtient une puissance de feu
considérablement augmentée par rapport à celle déployée en 1940 : le nombre de
Panzerdivisionen est multiplié par deux, la dotation en obusiers de campagne des divisions
d'infanterie est également largement augmentée.
En complément de ces dispositions, le secrétaire d’état de l’agriculture met en place une
politique de réduction par la famine, permettant à la foi d’affaiblir, voire d’éradiquer, une
partie de la population soviétique, tout en nourrissant entièrement la Wehrmacht.

2- Moyens militaires et humains

L’opération Barbarossa est la plus grande opération d’invasion militaire avec le plus
d’effectifs militaires de l’histoire (sans compter l’invasion soviétique de conquête de
l'Allemagne en 1945). En effet, Hitler a mobilisé 3 millions de soldat du Reich, qui ont
commencé à se déployer dès février 1943. Hitler, toujours dans l’optique d’une guerre
d’anéantissement, voulait écraser complètement l’ennemi et va ainsi appeler en renfort des
divisions d’armée de pays conquis, telles que des divisions hongroises, roumaines et
finlandaises. Avec ses alliés, l'Allemagne atteint 3,8 millions de soldats, 4.300 chars et près
de 4.400 avions. Ces divisions sont préparées, aguerries grâce à l’expérience d’autres
batailles et motorisées (600.000 véhicules), conférant ainsi à l’Allemagne une suprématie
indiscutable. En effet, mêmes si les soviétiques annoncent environ 2,6 millions de soldat, ils
en ont en réalité un peu plus d’un million, ce qui est déjà largement inférieur au nombre des
Allemands. De plus les soviétiques, à cause des Japonais, doivent se positionner sur deux
fronts, fragilisant encore leur armée. Hitler a alors confiance dans son opération, il veut non
pas une attaque mais un massacre, pas une victoire de territoire mais une victoire entière, et
c’est pour cela qu’il met autant de moyens dans cette opération. Il dit alors au général Alfred
Jodl : « Nous n'avons qu'à donner un coup de pied dans la porte et toute cette structure
pourrie s'effondrera »

3- La propagande faite par Hitler pour son armée, un prémice de l’anéantissement

Depuis Mein Kampf, Hitler propage une représentation fantasmagorique du judéo-


bolchévique, représentant le mal absolu, nuisible à la nation allemande. Cette conception est
relayée par la propagande qui touche les officier mais aussi les soldats engagés dans
l’opération Barbarossa. Hitler prépare la guerre d’anéantissement sur le front de l’est. En
effet, cette propagande a pour but de préparer psychologiquement les soldats à faire des
massacres de masse ; ils doivent donc être conquis par cette idéologique. Cet arrière-plan de
la préparation de cette opération fournit une préparation psychologique de taille pour les
soldats qui vont participer aux massacres de 1941. On remarque dans les récits des acteurs
de ces massacre une énorme froideur d’exécution. Par exemple un commandant d’une
division de Einsatzgruppen explique dans son rapport : “La réalisation de ce type
d’opérations a été avant tout un problème d’organisation.” On comprend ici que ce n’est pas
un problème d’exécution de la tache mais plutôt de comment la faire. La propagande nazie a
suffisamment touché les soldats pour que l’exécution d’autres humains ne soit plus un
problème. On peut le remarquer dans un discours de Himmler faisant de la propagande
devant ses troupes : “il serait faux de faire preuve, vis-à-vis de ces éléments, de modération
ou de respect des droits des peuples. […] un mélange de races et de peuples, dont l'allure est
telle qu'on peut seulement les descendre tous sans pitié. Ces animaux tourmentent et
torturent nos camarades, faits prisonniers ou blessés, et ne les traitent pas comme des
soldats décents.” Ici dans ce discours de motivation des troupes, l’ennemi est complètement
déshumanisé et haï, pour pouvoir mettre en place un massacre de masse.

Grace a tous ces moyens mise en place, l’opération Barbarossa peut alors devenir une
guerre d’anéantissement.
B- Stratégie utilisée durant les grandes étapes de l’invasion : permettre l’anéantissement

1- Attaque initiale

Le dimanche 22 juin 1941, l’armée allemande lance l’assaut. L'Allemagne met en place la
stratégie de Blitzkrieg. Elle surprend l’ennemi avec une attaque-éclair, sans même déclarer la
guerre à l’URSS. L’armée allemande attaque d’abord par les airs et permet la destruction de
1.200 avions de l’armée rouge, donnant ainsi le contrôle du ciel à la Luftwaffe, composante
aérienne de la Wehrmacht. Cela va permettre aux troupes terrestres d’avancer très
rapidement sur le front. L’armée enferme différentes parties de l’armée rouge en les forçant
à se rendre et récupérant ainsi tous leurs équipements. La résistance soviétique se fait de
plus en plus difficile lorsque, le 9 juillet, 40.000 soldats sont pris au piège, puis le 8 aout une
autre troupe encerclée se rend, donnant un résultat de 100.000 prisonniers et 200.000
soldats de l’armée rouge tués. Une grande partie de l’armée rouge est alors détruite, la
population est alors démunie de toute protection ; la deuxième partie du plan de cette
guerre d’anéantissement peut commencer.

2- Le travail des Einsatzgruppen

Les Einsatzgruppen (en français : « groupes d'intervention ») étaient les unités mobiles
d'extermination du IIIe Reich allemand. Ils ont pour but d’exterminer tout opposant au
système nazi, plus précisément les juifs, les tziganes, les homosexuels, les handicapés et
également les fonctionnaires du Parti Communiste. Les Sonderkommandos, en tant que
sous-division des Einsatzgruppen, sont autorisés, dans le cadre de leur mission et sous leur
propre responsabilité, à prendre des mesures exécutives contre la population civile. La
stratégie de ces groupes d’intervention est de passer après la Wehrmacht, lorsqu'il n’y a plus
d’armé pour protéger les civils. Ils sont ainsi libres d’exécuter les populations ciblées. Cette
partie de l’armée n’a donc aucun impact sur la guerre en elle-même, vu qu’elle élimine des
civils mais elle est le fondement de cette guerre d’anéantissement : des massacres plutôt
que la victoire.
3- L'économie de guerre

Durant cette invasion, l’armée vise en priorité certains objectifs économiques, pour
permettre à la Wehrmacht de continuer à évoluer en URSS, et donc de pouvoir augmenter
les massacres et l’anéantissement de la population. Les atouts économiques visés sont
notamment de la nourriture pour la Wehrmacht et les Einsatzgruppens. De plus, Hitler vise
Bakou, une ville en URSS sur les côtes de la mer Baltique. Elle a une importance primordiale
du fait de ses champs pétroliers. En effet, le pétrole est une ressource primordiale lors d’une
guerre militaire comme celle-ci. Elle apporte de l’essence pour tous les véhicules utilisés, ce
qui est donc nécessaire à la Wehrmacht afin de continuer à avancer sur le front. Toute cette
économie qu’Hitler est censé obtenir lors des attaques est donc essentielle pour donner la
possibilité aux Einsatzgruppen de continuer la tuerie de masse.

On a donc compris que les stratégies de guerre utilisées vont permettre un anéantissement
de l’ennemi soviétique mais vont aussi donner les moyens aux Einsatzgruppen et à la
Wehrmacht d’augmenter leurs capacités de génocide.

C- Moyens mis en place pour améliorer les capacités de génocide

1- Shoah par balle et ses limites

La Shoah par balle représente des fusillades massives à l’air libre, soit l’exécution massive de
juifs faite par les Einsatzgruppen. Elle est la première stratégie d’extermination des juifs
durant cette opération. Les soldats de l’Einsatzgruppen exécutent un par un tous les juifs qui
sont capturés. Cette stratégie pose alors plusieurs problèmes. Tout d’abord, le coût en
munition est élevé, au vu du nombre de personnes à exécuter, les Einsatzgruppens ont
besoin d’énormément de munition. De plus, un problème d’organisation se met en place
toujours face au nombre de personnes à exécuter. Un rapport rédigé par le SS Karl Jäger,
commandant de l’Einsatzkommando 3 de l’Einsatzgruppe A met en exergue ce problème :
“la réalisation de ce type d’opérations a été avant tout un problème d’organisation […] À
Rokiskis, il a fallu acheminer 3 208 personnes sur une distance de 4,5 km avant de pouvoir
procéder à la liquidation.” Enfin, la santé mentale des soldats allemands commence a poser
problème. En effet, certains soldats , résistants à la propagande Nazi, ont du mal à réaliser
leur tache d’extermination d’autres humains. L’ouvrage « Des hommes ordinaires », de
Christopher R. Browning, parle de cette partie moins connue du génocide allemand, dans
laquelle les bourreaux n’ont pas d’autre choix que de respecter les ordres mais deviennent
peu à peu de plus en plus fous et tombent dans l’alcool. Cet ouvrage met donc en lumière le
troisième problème de la Shoah par balle.
Par la suite, Himmler voulant accélérer le proccessus génocidaire allemand, rend visite au
Einsatzgruppen et se rend compte des limites de la Shoah par balle. C’est après cette visite
que le proccessus génocidaire des Einsatzgruppen va changer.

2- Nouvelles méthodes mises en place, le prémice des camps de concentration

Plusieurs dirigeant des Einsatzgruppen ont donc réclamé une autre méthode
d’extermination. La méthode de substitution à la fusillade fut l'utilisation de camions
aménagés, tuant par asphyxie mortelle au gaz d'échappement. Elle résout alors deux des
trois problèmes de la Shoah par balle. Elle enlève les problèmes économiques et diminue
certaines difficultés psychologiques, cependant le problème d’organisation des exécutions
demeure. Elle est néanmoins adoptée à la fin de l’année 1941. De la vient la création des
ghettos lorsque le nombre de juifs à exterminer devient plus important. Cela permet à
l’armée Allemande de les garder dans un endroit le temps de leur exécution. Puis vient les
camps de concentration permettant d’accélérer encore le processus génocidaire Allemand et
aidant très fortement les Einsatzgruppen dans leurs taches. Les camps de concentration et
d’extermination gardent la même démarche utilisée par les Einsatzgruppen, cependant les
camps le font de manière plus efficace avec un autre gaz, le Ziklon B. Grace à l’évolution des
techniques génocidaires, les Einsatzgruppen ont pu éliminer une grande partie des Juifs sur
le front de l’est.

3- Destruction par la faim

Une dernière technique a été utilisée cette fois-ci par la Wehrmacht pour éliminer les civils
Soviétiques. Dans l’objectif de prendre la main sur les villes, la Wehrmacht a mis en place
des sièges de ville visant à empêcher la population de s’approvisionner. Cette technique a
grandement participé au génocide de la population Russe. Par exemple, la Wehrmacht a mis
en place un siège en 1941 autour de Leningrad et qui s’est finit le 18 janvier 1943. Ce siège a
fait au total 1 million de personnes qui sont mortes de faim. Ici la Wehrmacht met en place
l’extermination du peuple russe et non pas un besoin stratégique de guerre.

On remarque donc que de nombreux moyens ont été mis en place pour permettre cette
guerre d’anéantissement. Ces moyens, financiers, humains, militaires et économiques, vont
donc permettre l’augmentation des massacres de masse et l’intensification du processus
génocidaire du peuple Soviétique par les Allemands.

II- Des massacres de masses et l’intensification du processus génocidaire allemand


A- L’intensification du processus génocidaire allemand
1- Un génocide perpétré par l’idéologie nazie

Le massacre de la population soviétique est la résultante de l’idéologie nazie et de sa haine à


l’encontre des communistes et des juifs. L’idéologie nazie est basée sur une hiérarchie des
classes selon laquelle il existerait une race aryenne supérieure et à fortiori une multitude de
classes inférieures. Parmi ces classes inférieures figurent les asociaux, c'est à dire les
populations juives et communistes, mais également les handicapés, les homosexuels et les
tziganes. Considérés comme responsables de la défaite de l’Allemagne lors de la Première
Guerre mondiale, le Reich a pour objectif une annihilation de ces individus. Les populations
de l’URSS étaient jusqu’alors protégées des ambitions du Reich grâce au Pacte Germano-
Soviétique ratifié en septembre 1939 et stipulant un engagement de non-agression entre ces
deux pays. Mais Hitler a brisé ce pacte en juin 1942 par le lancement de l’opération
Barbarossa.
Dès lors les populations soviétiques ne sont plus protégées de la haine nazie, et deviennent
des cibles du génocide allemand. Ainsi Heinrich Himmler de déclarer en désignant la
population soviétique : « En face se trouve un peuple de 180 millions d'individus, un mélange
de races et de peuples, dont l'allure est telle qu'on peut seulement les descendre tous sans
pitié. Ces animaux tourmentent et torturent nos camarades, faits prisonniers ou blessés, et
ne les traitent pas comme des soldats décents. »
En plus de ce mépris envers l’ennemi, le Reich craint d’être détruit de l’intérieur par les juifs
allemands, sous influence des communistes soviétiques. Ce sont alors des millions
d’individus qui sont tués sur le front de l’est, qu’ils soient soldats ou bien civils asociaux
comme le sont à l’époque la grande majorité des soviétiques.

2- le développement des moyens d’extermination propagés au front de l’est

Plusieurs méthodes sont utilisées afin d’aboutir au dessein allemand, méthodes déjà
utilisées en Europe.
La principale et plus connue est celle de l'installation de camps de concentration et
d’extermination dans ces territoires, notamment en Pologne, dans lesquels les prisonniers se
tuent à la tâche dans des conditions misérables dans un cas, ou sont incinérés ou gazés dans
l’autre cas. On retrouve également le déploiement des Sections d’Assaut dans les villes, pour
faire prisonniers des milliers d’individus, et détruire les bien des races “inférieures”. On
enregistre alors plusieurs dizaines de milliers de pillages de villes ou de villages par les
Allemands en moins d’un an, mettant le pays à feu et à sang. Les prisonniers de guerre quant
à eux sont utilisés comme cobayes pour des expériences scientifiques, et sont soumis à la
torture.
Enfin, les soldats allemands détruisent les cultures soviétiques, privant une nouvelle fois le
pays de ses ressources et causant des famines disséminées dans le pays.

3- Déportation de juifs en Allemagne

Parmi les soviétiques qui ne sont pas tués sur le front de l’Est, une grande partie sont
déportés en Allemagne où ils sont esclavagisés, réduits au travail forcé pour l’industrie
allemande. Ces travailleurs forcés viennent de toute l’Europe, mais la moitié proviennent des
pays de l’est tels que l’URSS. Ils sont fondamentaux pour aider l’Allemagne à produire assez
d’armements pour continuer la guerre sur tous les fronts. Au final, 12 millions de travailleurs
forcés sont déportés en Allemagne au cours de la guerre, composant à leur apogée 20% de
la main d’œuvre allemande. De plus, ces travailleurs ne sont bien sûr pas traités de la même
façon que les citoyens allemands. Ils travaillent dur, avec très peu de nourriture, dans des
températures extrêmes et sans le moindre repos, ce qui conduit à des milliers de morts
parmi eux. Ainsi, ces déportations s’inscrivent également dans le cadre du génocide
allemand.
Par ailleurs, de nombreux individus sont obligés de migrer vers l’est de l’URSS pour fuir la
guerre.

B- Des massacres de masse chez les militaires vaincus...


1- Des fusillades et des famines organisées pour certains survivants

Le génocide allemand se manifeste sur le front de l’est par l’annihilation des soldats
soviétiques. Ces soldats représentent en effet une double-menace pour l’Allemagne :
D’une part car les militaires soviétiques forment une grande partie des asociaux, ayant tous
prêté allégeance à Staline et adopté la doctrine communiste. D’autre part car en tant que
population armée et entrainée, ils peuvent être la source d’une potentielle révolte contre
l’Allemagne. Il est donc impensable pour les Allemands de les laisser en vie.
Ils assiègent des villes dans le but d’affamer aussi bien les militaires que la population civile.
Ainsi, avec Léningrad, assiégée pendant 8 mois à partir de juillet 1942, provoquant une
famine qui fait plus d’un million de morts, soit un tiers de la population de la ville.
De plus, une fois les villes prises et les armées vaincues, un grand nombre de militaires
soviétiques sont fusillés comme exemple de la domination allemande, et pour éradiquer une
nouvelle fois les races inférieures. Ce sont 3,5 millions de soldats qui meurent de la sorte,
participant donc à l’ambition génocidaire de l’Allemagne.

2- Des conditions de vie déplorables pour les prisonniers

Ceux qui ne sont pas fusillés sont fait prisonniers, et vivent dans des conditions misérables.
60% des 5,7 millions de prisonniers de guerre soviétiques sont tués durant leur
emprisonnement, à causes de manques ou de mauvais traitement. Laisser les soldats mourir
permet à l’Allemagne d’asseoir leur mainmise sur l’URSS en éliminant les individus
potentiellement dangereux pour leur armée, et d’éliminer les races inférieures. En plus des
soldats sont emprisonnés les intellectuels et fonctionnaires, dans l’objectif d’assujettir le
pays et d’éviter une quelconque révolte.
Tous ces prisonniers servent notamment de cobayes pour le nouveau poison, Zyklon B, qui
tue des centaines d’entre eux.

3- La torture pour la récupération d’information

Dans le but de massacrer l’armée soviétique, les Allemands torturent longuement leurs
prisonniers, pour leur extirper des informations.
D’une part, ces informations permettent à l’armée allemande de mettre en déroute les
troupes de l’URSS et ainsi d’étendre la tuerie allemande des soldats soviétiques. D’autre
part, la torture a tué plusieurs prisonniers, et peut donc être considéré comme étant un outil
génocidaire à part entière.
La torture a également rendu le retour des prisonniers soviétiques dans leur pays difficile,
puisqu’ils sont suspectés d’avoir été forcés à détruire l’URSS de l’intérieur, et sont alors
considérés comme des traitres et exécutés le plus souvent.

C- ...Mais surtout chez les civils


1- Des populations précises sont visées

Bien qu’une guerre d’anéantissement repose d’ordinaire sur l’éradication de toute la


population d’un État sans distinction, l’assaut du front de l’Est se caractérise par la tuerie de
populations particulières.
Dès lors, les assauts allemands se sont principalement concentrés sur deux minorités en
URSS : les juifs et les tziganes. En effet, ces derniers y sont plus nombreux encore en URSS
qu’en Europe. L’installation de camps de concentration et d’extermination sur le front de
l’Est fait alors plus d’un million de morts juifs, soit environ un tiers des morts juifs de toute la
Seconde Guerre mondiale. L’épisode le plus marquant de cette tuerie est l’assassinat des
juifs de Lituanie débutant en 1941. En cette année, l'Einsatzkommando 3 commandé par Karl
Jäger une unité des Einsatzgruppen, composée principalement de SS, est chargée de détruire
le « judéo-bolchevisme » dans l'ensemble de la Lituanie. Ce massacre s’achève en 1944, avec
un bilan de 21 000 juifs tués et 43 000 juifs déportés, constituant une opération ayant
touché plus de 90% des juifs de Lituanie. Cet épisode s’inscrit bel et bien dans le contexte de
la guerre d’anéantissement sur le front de l’est, puisque la Lituanie est un ancien territoire
de l’URSS, annexé par l’Allemagne en 1941.

2- Les moyens d’extermination de ces individus

Pour exterminer le plus d’individus possible des moyens spéciaux ont été utilisés tels que
l’envoi de milices ou de Einsatzgruppen dans les villes.
Les Einsatzgruppen sont des groupes mobiles SS chargés de massacrer des civils,
principalement des Juifs, après le passage de l’armée allemande en Pologne et sur le front de
l’est. Le plus souvent, ils mettent en place ce processus en faisant prisonniers le plus
d’individus possibles, pour les fusiller ensuite au bord de grandes fosses. Pour cela, ils
doivent déplacer des milliers d’individus sur plusieurs kilomètres. Ces Einsatzgruppen et
milices font 1 300 000 morts en deux ans sur le front de l’est, presque exclusivement des
juifs, participant donc largement à intensifier le processus génocidaire allemand.
Par ailleurs, les civils faits prisonniers sont souvent retenus dans des ghettos, où ils meurent
par milliers, de soif ou de maladies, faisant 800 000 morts au total.

3- Une volonté de faire disparaitre les traces de ce massacre

Pour les Allemands nazis, il est important de faire disparaitre toute trace des “asociaux”, qui
peuvent influencer négativement le peuple allemand selon eux.
Pour ce faire, les soviétiques, communistes et juifs tués, sont enterrés dans de grandes
fosses communes, afin qu’on ne puisse pas honorer leur mémoire. Leurs villages et villes
quant à eux, sont rasées après être pillés, faisant ainsi disparaitre leur culture et les traces de
leur existence. Cet épisode est donc extrêmement similaire à l’épisode de l’exclusion des
juifs en Allemagne, de par la destruction de tout signe de vie de ces populations, et s’inscrit
donc également dans le processus génocidaire allemand.

Conclusion :
L’invasion de l’URSS relève d‘une réelle stratégie d’extermination portée par le
gouvernement Allemand et va permettre au régime nazi d’accélérer le processus génocidaire
grâce aux différentes stratégies mises en place durant l’invasion. En effet la Wehrmacht a eu
pour but la destruction du peuple Soviétique. La guerre d’anéantissement a donc permis la
destruction de l’ennemi Soviétique et de ses populations ; elle permet à Hitler d’accomplir
son génocide sur le front de l’est. La population juive dans les pays ciblés est alors quasiment
réduit à néant.
Cependant cet objectif d’anéantissement et de génocide fait par l’armée Allemande a posé
problème pour l’avancée des troupes sur le territoire de l’URSS. En effet, beaucoup de
militaires Allemands avaient pour seul but de tuer des civil et certains choix militaires
visaient plus la destruction de la population que la victoire militaire. Cela est très
certainement une des raisons qui a conduit à la défaite de l’Allemagne à l’URSS durant cette
opération Barbarossa.

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