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CHAPITRE 3

La fonction méthodes-maintenance
Analyse des coûts en maintenance

Pr. SEBTAOUI Fatima ezzahra


sebtaouif@gmail.com
Objectifs de l’analyse des coûts

L’analyse des coûts permet au responsable de la maintenance de:

 Etablir un budget prévisionnel annuel,


 Suivre les dépenses et le respect du budget;
 Définir le niveau de maintenance préventive à mettre en œuvre
 Vérifier l’efficacité des actions de maintenance
 Décider du recours ou non à la sous-traitance et à la main d’œuvre externe
 Résoudre le problème de renouvellement du matériel (remplacement ou
rénovation)
Problématique des coûts de maintenance

 Le problème majeur est celui de la justification a priori d’une


politique de maintenance préventive ; ce qui suppose au préalable
de pouvoir apporter une réponse à cette question :
« que coûte la défaillance d’un équipement à l’entreprise ? ».
La problématique des coûts de maintenance est donc celle de la
justification du coût des conséquences d’une panne puis celle de la
justification du coût des mesures préventives.
Coût de la maintenance corrective

𝐶𝑑 = 𝐶𝑚 + 𝐶𝑖
Avec :
•Cd : coûts de défaillance
•Cm : coûts directs de maintenance
•Ci : coûts d’indisponibilité
Coût de la maintenance corrective

Remarque:
Les coûts directs de maintenance (Cm) peuvent se rapporter à une intervention :

o Corrective (Cmc)

o Préventive (Cmp)

o Externalisée (Cme)
Coût de la maintenance corrective

 Coûts directs de maintenance : Cm

Le coût direct de maintenance Cm est constitué des éléments suivants :

𝐶𝑚 = 𝐶𝑀𝑂 + 𝐶𝑓 + 𝐶𝑐 + 𝐶𝑒

•Cf : dépenses fixes du service maintenance


•Cc : dépenses de consommables
•Ce : dépenses externalisées
Coût de la maintenance corrective

 Coûts directs de maintenance : Cm

•Coûts de main d’œuvre (CMO):

𝐶𝑀𝑂 = 𝑇𝑇𝑅 × 𝜏1

C’est le produit « Temps relevé x Taux horaire de maintenance ».


Le Taux horaire, est fourni par la comptabilité.
Coût de la maintenance corrective

 Coûts indirects d’indisponibilité : Ci

Ces coûts peuvent aussi être nommés coûts indirects d’arrêt de


production. Ils intègrent toutes les conséquences économiques
induites par un arrêt propre d’un équipement requis. Ces
conséquences peuvent porter sur les éléments suivants :
Coût de la maintenance corrective

 Coûts indirects d’indisponibilité : Ci

La perte de production Cp
Il peut être estimé par la formule :

𝐶𝑝 = 𝑇𝑖 × 𝜏2
«Temps d’indisponibilité x taux horaire de non production »
Ti : temps de l’indisponibilité.
Le taux horaire (DH/h) : est déterminé pour l’équipement considéré.
Il dépend majoritairement de la criticité de l’équipement à l’intérieur
de l’ensemble du système de production.
Coût de la maintenance corrective

 Coûts indirects d’indisponibilité : Ci

Les coûts de la main d’œuvre de production.

Les coûts des arrêts induits. Particulièrement en flux


tendus, faute de stocks tampon, l’arrêt d’une unité d’une
ligne de production perturbe rapidement les unités amont
(saturation) et aval (pénurie).
Coût de la maintenance corrective

 Coûts indirects d’indisponibilité : Ci

Les coûts des rebuts, de la non-qualité et des délais


non tenus.

Les frais de redémarrage de production.

Les coûts induits en cas d’accident corporel.


Coût de la maintenance préventive

Les coûts Cmp de maintenance préventive varient


logiquement à l’inverse des coûts directs de maintenance
corrective Cmc.
En fait, la stratégie de maintenance permet de choisir
librement le niveau de préventif à organiser sur un
équipement. Dans le cas d’un niveau élevé de préventif, les
coûts correctifs deviennent résiduels.
Coût de la maintenance préventive

 Maintenance préventive systématique

Le coût de la maintenance préventive d’un équipement


(sur une période donnée) peut s’exprimer ainsi :

Coût total = Coût du préventif systématique + Coût des


défaillances résiduelles

𝑡
𝐶𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝐶𝑚𝑝 + 𝐶𝑑 × 𝜆 × 𝑡
𝑇
T : Périodicité d’intervention systématique
t : Période de référence (1 an par exemple) exprimée en heure
t/T : Nombre d’interventions préventives systématiques pendant la
période de référence
 : Taux de défaillance
Cmp : Coût d’une intervention préventive systématique
Cd = Cmc + Ci : coût d’une défaillance résiduelle
Coût de la maintenance préventive

 Maintenance préventive conditionnelle


Dans le cas de la maintenance conditionnelle, on peut remarquer:
 Que le temps de réaction après alarme ne permet pas forcément
de prendre des dispositions pour ne pas subir de temps
d’indisponibilité en temps requis, donc les Ci correspondants.
Dans ce cas existera un « coût résiduel de défaillance prévue»
bien inférieur cependant au coût de la défaillance non prévenue.
 Que la mise en œuvre initiale passe par un « investissement »
sous forme de chaînes d’acquisition de données ou d’appareils de
mesure parfois coûteux.
Optimisation des coûts de défaillance Cd

Cm et Ci varient en sens inverse, dans la mesure où la réduction


des temps d’indisponibilité est le résultat d’une maintenance
préventive plus efficace.
Optimisation des coûts de défaillance Cd

La figure ci-dessus met en évidence :


 la proportionnalité Ci = τ × Ti.
 Les coûts directs de maintenance sont dans ce cas surtout
préventifs,
 l’existence d’une « limite » de disponibilité intrinsèque qui
demande trop de coûts directs pour être approchée. Dans notre
exemple, vouloir avoir moins de 2,5 heures d’indisponibilité par
mois exigerait trop de soins préventifs
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Définition du LCC
Le LCC d’un équipement (ou coût global de référence) est « le
cumul par années successives, de toutes les dépenses relatives à
la possession d’un équipement » jusqu’à son démantèlement.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Illustration graphique
Quel que soit l’équipement, les courbes « lissées » représentatives
du LCC ont toujours l’allure de la courbe de la figure ci-dessous:
Le LCC (Life Cycle Cost)
 Illustration graphique

 T : date de décision de l’investissement


 [T, t1] : période d’études et de production du
bien précédent la mise en service t1.
 [t1, t2] : période d’exploitation déficitaire,
ainsi qu’au-delà de t4 où les coûts de
maintenance vont croître inexorablement
 [t2, t4] : zone d’exploitation rentable. t3
représente la période d’optimisation
économique de l’équipement. La figure ci-
contre permet de montrer comment obtenir
la date « t3 » ➔ tracer une droite tangente
au LCC et passant par l’origine. Le point de
tangence représente le gain maximum. C’est
à cette date « t3 » que l’on fera le maximum
de profit si on décide de revendre
l’équipement
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Constitution du LCC

LCC = VA + DF + CD
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Constitution du LCC

VA (Valeur d’acquisition) représente l’investissement initial,


constitué de:
- frais d’études préliminaires (rédaction du cahier des charges, choix du
fournisseur, passation de commande, intégration de l’équipement à
l’existant),
- frais relatifs à la logistique associée,
- coût de l’équipement et de sa recette. Ce coût sera supposé réalisé à la
mise en service. Mais il est également possible de représenter
l’échelonnement des versements, dans le cas d’un emprunt par exemple.
Il est possible de corriger VA en fin de vie d’un équipement en lui
ajoutant le coût du démantèlement ou en lui retranchant, quand le cas
se présente, sa valeur de revente.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Constitution du LCC

DF (Dépenses de fonctionnement): représente les dépenses de


fonctionnement, telles que :

• les énergies et les consommables. Elles sont le plus souvent fixes


par unité de temps.
• les coûts de main-d’œuvre liés à l’exploitation normale du
matériel

La représentation des DF sera linéaire, donc proportionnelle au


temps d’utilisation.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Constitution du LCC

CD (Coût de défaillance) représente le cumul des coûts de


maintenance augmentés des coûts indirects lorsque l’on
peut les estimer. Ces coûts sont naturellement croissants,
liés à l’usure et au vieillissement de l’équipement.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Détermination de la période de remplacement

La figure ci-dessous montre comment on peut déterminer la période


de diminution de la rentabilité d’exploitation, période où la question
du remplacement de l’équipement doit être posée, sans connaître
nécessairement les recettes.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Détermination de la période de remplacement


Il suffit de porter
par cumul annuel
les dépenses de
maintenance.
L’angle α décroît,
puis se stabilise
dans la zone du
point M, puis il
augmentera si
l’exploitation se
poursuit.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Détermination de la période de remplacement


En tenant compte d’une éventuelle valeur de revente RV (valeur qui décroît
avec le temps d’usage), cela conduit à envisager le remplacement plus tôt.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Choix d’investissement

On considère généralement que 90 % des coûts de fonctionnement et


de maintenance générés par l’exploitation d’un équipement sont
prédéterminés lors de la mise en service. Cette donnée doit être prise
en compte lors de la réalisation d’un investissement productif.
L’idée force mise en évidence par le LCC étant que la logique du mieux-
disant doit se substituer à la logique du moins-disant, dans une
réflexion à moyen et à long terme.
Le LCC (Life Cycle Cost)

 Choix d’investissement

Comme le montre l’exemple de la


figure ci-dessous, la logique du moins-
disant s’avère mauvaise si le LCC, qui
se révélera sur les 15 années suivantes,
s’avère, 5% supérieur au produit
concurrent non choisi. Car il ne faut pas
comparer 5 % de VA avec 5 % du LCC
lorsque le LCC peut être égal à 10 VA !

Pour conclure, « penser coût global de


possession, c’est mieux construire et
mieux investir aujourd’hui pour moins
dépenser demain ».

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