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Le coût des stocks ne réside pas seulement dans le coût d’achat, on doit prendre en compte :
Le coût de commande ou de passation, et
Le coût de stockage ou de possession
Le gestionnaire des stocks souvent confronté au problème de l’optimisation de ces deux types de
coût.
Ce coût est lié à l’existence des fonctions approvisionnement, réception et comptabilité fournisseurs.
Il est proportionnel aux nombres de commandes. Il se compose des principaux éléments suivants :
Des coûts salariaux des agents d'approvisionnement, de ceux des services comptables chargés
des achats,
Frais de déplacement des acheteurs et contrôleurs itinérants,
Frais de poste, téléphone, télex, fournitures de bureaux,
Amortissement ou location des locaux, du matériel et du mobilier (autres que celles de
stockages),
Prix de l’énergie,
Coût du service informatique,
Des coûts de réception et de contrôle des articles,
Des coûts d'imprimerie (bon de commande, mise à jours fiche de stock, etc.).
La division du total des frais de cette rubrique pendant une période, généralement l’année, par le
nombre d’ordres de livraison constitue le coût unitaire de passation.
Remarque : Les commandes ne représentent pas toutes la même charge de travail, il s’agit d’une
valeur moyenne dont le suivi de l’évolution va permettre de juger de l’efficacité du service en termes
de productivité.
Ce coût est proportionnel au nombre de produits en stocks et au temps de stockage. Il est souvent
calculé comme un % de la valeur de la pièce. Il est composé des principaux éléments suivants :
Le coût de rémunération des capitaux investis : Les capitaux investis pour l'acquisition et la
gestion du stock produiraient des intérêts s'ils étaient placés sur le marché financier. Pour évaluer ce
manque à gagner, il faut tenir compte de l'inflation courant et du taux d'intérêt.
Le coût de magasinage : Ce coût comprend l'ensemble des coûts de fonctionnement des
magasins (salaire, loyer, chauffage, climatisation, électricité, le gardiennage.) au prorata de la surface,
entretien des locaux et du matériel, informatique, Primes d’assurance.
Amortissement des locaux, machines, matériel et mobilier utilisés,
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Le coût de rupture ou de pénurie (blocage de la production, les coûts de chômage des ateliers,
pertes par détérioration, vol, erreurs,),
Les coûts de distribution (le manque à gagner résultant des ventes perdues, la perte d'une
clientèle, la détérioration de l'image de marque, le paiement éventuel des pénalités de retard ou de non
livraison, le coût d'obsolescence : Il est lié au vieillissement de certains articles qu'on ne peut plus
vendre ou consommer) etc.
L’unité d’œuvre retenue sera le Dinars de stock moyen. Le coût de l’unité d’œuvre sera obtenu en
divisant le total des frais de possession par la valeur du stock moyen. Nous obtiendrons ainsi un
pourcentage de la valeur du stock moyen. Une valeur de l’ordre de 20 à 25% de la valeur du stock
moyen est fréquemment rencontrée.
Le modèle de Wilson est la modélisation mathématique la plus ancienne qui permet de déterminer à
partir de la fonction du coût total le lot économique et le nombre optimale de commande. Elle consiste
à commander à intervalle variable une quantité prédéterminée qui sera livrée au moment où le stock
sera théoriquement égal au stock de sécurité.
a) Le coût de passation
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C la consommation totale de l’année
F le coût de réapprovisionnement pour une commande (ou une livraison)
Q la quantité à réapprovisionner périodiquement
N le nombre de commandes (ou de livraisons) = C / Q
Coût passation = F x C
Q
b) Le coût de possession
Soient :
PU le prix unitaire d’un article
T le taux de maintien en stock en %
Q la quantité à réapprovisionner périodiquement
Le coût total est donné par la formule suivante : Coût d’achat + Coût de passation + Coût de
possession
F C (T Q* Pu)
Coût total = CT = (PU x C) + ( ) +
Q* 2
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La quantité économique à déterminer est celle qui minimise le coût total de la gestion du stock sur
une période dite de gestion. Elle est obtenue lorsque la dérivée première de la fonction coût total de
gestion est nulle. Cette valeur est donnée par la formule de Wilson :
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C ’(Q) = - F x C/Q + PU x T /2 = 0
Q* = 2 x Fx C
PU x T
On peut ensuite calculer le nombre de commandes à passer dans l’année :
N* = C / Q*
NB : La formule de Wilson peut être calculé à partir de l’équation suivante : coût de passation = coût
de possession.
Exemple:
Une entreprise fournisseur de pièces pour le téléphone fabrique des relais électriques dont un élément
X est sous-traité à 0,015D l'unité.
TAF :
a=15D
D=250 x 1000=250000
Pu = 0.015D
Cp= 0.2D/an
Q* = 2 x Fx C
PU x T
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D’où Q*=50000 = 2 x 15 x 250000/0.015 x 0,2
N= 250000/50000 = 5 Donc tous les 50 jours ouvrables en moyenne, le camion ira se procurer
50000 pièces
Nous venons d’évoquer la formule de Wilson qui permet de commander des quantités fixes à des
dates variables. Le problème est de suivre régulièrement le stock pour constater que le stock atteint le
point de commande. De plus, le service Achats préfère regrouper les commandes dans le temps.
Par ailleurs, ce modèle ne prend pas en compte les risques de rupture ; il ne prend pas en compte les
réductions éventuelles accordées lors de l'achat d'une grande quantité, présente des hypothèses trop
éloignées de la réalité et ne prend pas compte des évolutions du prix d’achat.
La méthode de Wilson s’applique aux produits durables et non périssables. Ainsi, elle s’adapte mieux
aux entreprises industrielles qui nécessitent une gestion des stocks rigoureuse.
Les stocks doivent être les plus faibles possible pour éviter les coûts de manutention, de stockage et
les risques de perte mais ils doivent être suffisants pour éviter toute rupture. Les quantités à
commander seront donc fonction de :
La capacité de stockage,
Du stock minimum ou stock outil : niveau de stock qui permet de faire face à la consommation
dans des conditions normales, sans aléas,
Du stock de sécurité ou de protection : il permet de faire face à une augmentation de la
consommation ou à un retard de livraison et évite ainsi la rupture de stock,
Du stock d’alerte ou point de commande : niveau de stock provoquant le déclenchement de la
commande,
Du stock maximum ou stock de roulement : niveau de stock à ne pas dépasser sous peine
d’alourdir les charges de l’entreprise.
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a) Le stock de sécurité
Dans l’idéal, la consommation des produits en stock est parfaitement régulière, et les
réapprovisionnements s’effectuent aux dates prévues. Il suffit de passer la commande à l'instant ti-d
(avec d délai de livraison).
Graphiquement:
Dans la réalité, la consommation est fluctuante, et les délais de livraisons ne sont pas toujours
exactement respectés. Le stock de sécurité va permettre de se prémunir :
D’un accroissement de la consommation
D’un allongement des délais.
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Trois cas peuvent se présenter :
Exemple, soient :
C la consommation normale pendant une période 100 par exemple
D le délai de livraison habituel 2 mois par exemple
La consommation normale pendant le délai de livraison est donc de :
C x D = 100 x 2 = 200
Le stock de sécurité absorbe l’écart sur consommation pendant le délai : Si l’écart sur
consommation est par exemple de 10, soit une consommation de 110, le stock de sécurité doit être de
20 unités pour absorber l’écart de consommation. On dit que le stock de sécurité (20) absorbe l’écart
de consommation (10) pendant le délai (2).
II. La consommation est normale, mais le délai de livraison est plus grand que prévu, le stock de
sécurité est indispensable.
Le stock de sécurité absorbe la consommation pendant l’écart sur le délai : Si l’écart sur le délai est
de 0.5 mois, soit un délai total de 2.5 mois, le stock de sécurité doit être de 50 unités pour absorber
l’écart sur le délai. On dit que le stock de sécurité (50) absorbe la consommation (100) pendant l’écart
sur le délai (0.5).
III. La combinaison des deux paramètres ci-dessus nécessite également un stock de sécurité.
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Dans notre exemple : Stock de sécurité = 100 x 0.5 + 2 x 10 = 70
On peut conclure que :
Consommation totale prévue = (Consommation) x (Délai)
Consommation totale réelle = (Consommation + écart Consommation) x (Délai + écart délai)
Stock de sécurité = Consommation totale réelle – Consommation totale prévue
Stock de sécurité = Consommation x écart délai + Délai x écart Consommation
La couverture ainsi obtenue par le stock de sécurité permettra de ne pas tomber en rupture, même
dans le cas plus défavorable constaté jusqu’à présent.
Quand il n’y a pas d’aléa sur les délais, une analyse statistique des consommations par période
permet d’évaluer le stock de sécurité en fonction du taux de couverture souhaité. Trois cas peuvent se
présenter :
Exemple : Une entreprise de matériel agricole sous-traite une partie des organes des diverses
machines. Parmi ceux-ci, l'un d'eux requiert notre attention.
Les consommations des 6 derniers mois sont les suivantes:
l
e prix unitaire est de 100D
Le coût de passation d'une commande de 10D
Le taux de possession des stocks est de 0,2 %/an
On suppose l'année à 12 mois de travail. Les mois à 22 jours ouvrables.
Les 6 derniers délais d'approvisionnement (en jours ouvrables) sont les suivants
10 12 5 10 11 12
1) Calculer:
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b) Le point de commande ou stock d’alerte
Le problème du responsable des approvisionnements est de répondre à 2 questions liées entre
elles :
QUAND APPROVISIONNER.?
COMBIEN COMMANDER. ?
De manière intuitive, On sait qu’il faut commander quand le stock atteint un niveau tel qu’il nous
permettra de faire face à la consommation en attendant un réapprovisionnement.
Le niveau du stock d’alerte (ou stock critique) est donc défini comme la consommation pendant le
délai (stock minimum), augmentée du stock de sécurité.
Stock Minimum
Soient :
C la consommation par période (par exemple 40)
D le délai de livraison (par exemple 4)
SS le stock de sécurité (par exemple 50)
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