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CONDITIONS DE PRATIQUE ENTRE 6 ET 11 ANS

AUTEUR(S): DR. PATRICK BACQUAERT DERNIÈRE RÉVISION : 28.02.2013


L’enfant n’est pas un adulte en réduction. Il a des particularités physiologiques dont l’évolution principale
représente la croissance.

Caractéristiques Physiologiques de l’Enfant


La période charnière est marquée par la puberté. L’âge moyen du début de la puberté est de 11 ans chez la
fille, avec des limites physiologiques de 8 à 14 ans, et de 12 ans chez le garçon, avec des limites physiologiques qui
vont de 9 à 15 ans.

La croissance staturo-pondérale
En pré-pubertaire, il se produit une petite accélération de la croissance, mais celle-ci est toujours difficile à
mettre en évidence. Jusqu’au début de la puberté, la croissance est lente : 5 centimètres par an en moyenne, puis elle
s’accélère. C’est ce qu’on appelle le pic pubertaire, et l’enfant peut alors prendre 10 centimètres dans l’année.

La résolution du stade de développement d’un enfant se fait par la mesure de la taille et du poids.
Le poids doit être comparé à l’âge statural et non pas à l’âge chronologique.

Les facteurs de croissance


La grande fragilité chez l’enfant est représentée par ses cartilages de croissance. Tous les cartilages de
croissance n’ont pas la même importance mais tous fragiles et doivent être protégés dans la pratique du sport.

Le stade pubertaire est déterminé selon les stades de Tanner. Il est important d’en connaître les références
chronologiques.
Les antécédents familiaux ont de l’importance. Il est capital de faire préciser la taille des parents, qui
conditionnera généralement la taille des enfants.
La maturation osseuse s’apprécie par un bilan radiologique permettant de déterminer ce que l’on appelle l’âge
osseux.
Il existe chez l’enfant une pathologie chronique liée aux microtraumatismes répétés, qui entraîne des
apophysites ou ostéochondrites de croissance ou maladies de croissance.

Les articulations
L’enfant possède une hyperélasticité articulaire, surtout plus marquée chez la fille. Cela explique la survenue
fréquente d’entorses bénignes.

Les muscles
Dès l’âge de 6 ans, la répartition des fibres musculaires chez l’enfant est de type adulte sédentaire. Le rôle de
l’entraînement est encore incertain dans la modification de structure de ces fibres.

L’enfant souffre toutefois très rarement de lésions musculaires.


A la puberté, l’entraînement musculaire doit se faire par augmentation du nombre des exercices et non pas par
accroissement des charges.

L’adaptation à l’effort
L’adaptation pulmonaire à l’exercice n’est jamais un facteur limitant chez l’enfant en bonne santé. Toutefois,
l’asthme induit par l’exercice est plus fréquent chez l’enfant que chez l’adulte. Il est toutefois paradoxal de constater
que ce même exercice poursuivi dans de bonnes conditions guérira l’enfant.

L’état d’équilibre cardiaque chez un enfant est atteint au bout de deux minutes environ, soit beaucoup plus
vite que chez un adulte. A l’arrêt de l’effort, la récupération est plus rapide.

Le rythme cardiaque chez l’enfant est très influencé par des facteurs internes, tels que le stress, l’émotion ou
la peur et la fatigue.

Les métabolismes
Avant la puberté, il n’y a pas de différences d’adaptation entre garçons et filles.
Après la puberté, l’écart se creuse : les garçons sont souvent plus « endurants ».

La Thermo-régulation
Le rapport surface cutanée sur poids corporel de l’enfant est plus élevé que chez l’adulte. L’enfant est donc
plus sensible lors de la pratique du sport en ambiance chaude. Risques de déshydratation, d’insolation, de coups de
chaleur. Un séjour en altitude chez un enfant de 6 à 8 ans peut entraîner un danger venant de la température
extérieure et de ses variations. Attention au rôle du vent lors de la pratique sportive.

Le développement psycho-moteur
Le terme de développement psycho-moteur recouvre en réalité l’ensemble de la maturation non somatique.

Avant 8 ans, l’enfant se caractérise par une instabilité d’humeur, une impulsivité, un manque de contrôle
émotionnel et moteur. L’influence de l’environnement familial est prédominante et primordiale. L’enfant joue
comme il veut ; il commence toutefois à pouvoir s’intégrer dans un groupe et comprendre la notion défaite où tout le
monde gagne.

Avant l’âge de 11 ans, les capacités d’apprentissage deviennent optimales. Le raisonnement logique se
développe, la latéralisation est généralement acquise. L’enfant s’ouvre de plus en plus au monde extérieur, l’enfant
ressent alors mal l’échec et ne comprend pas toujours la règle du jeu imposée par les adultes.

C’est l’âge ou l’enfant est infatigable. Il force rarement et s’arrête souvent lorsqu’il est fatigué.

Après 11 ans, les automatismes deviennent plus durs à acquérir mais stratégie, sens du jeu, concentration et
motivation liés à la force musculaire sont bien meilleurs que pendant la période précédente.

La prévention est le rôle du médecin


L’enfant doit bénéficier de toutes les techniques modernes d’examens médicaux complémentaires, telles
qu’on les utiliserait chez l’adulte, mais adaptées à leur morphologie.

Par ailleurs, il faut tout mettre en œuvre pour préserver l’intérêt de l’enfant et favoriser son épanouissement,
en lui permettant de persévérer dans le sport qu’il a choisi et de faire de la compétition s’il le désire.

L’enfant peut également bénéficier du sport en temps que vertu thérapeutique. Cela concerne en pratique et en
théorie toutes les pathologies et tous les handicaps. Dans ce cas, il faut se poser la seule question : l’enfant malade a-
t-il droit au sport ? ». Cela découle sur deux autres questions :

• l’activité sportive met-elle sa vie en danger


• cette activité sportive ne risque-t-elle pas d’aggraver sa maladie
Cela débouche sur la question que l’on peut se poser : quelle activité physique ou quel sport pour l’enfant ?

Pour préconiser une activité physique doit être au courant des méthodes et des principes spécifiques au sport
pratiqué, qui prendra en compte l’endurance en général, l’endurance musculaire locale, la force musculaire, la
vitesse, l’agilité, la souplesse et le rôle du poids corporel dans la pratique de cette activité sportive. Par ailleurs, le
dosage de l’entraînement aura de l’importance en prenant en compte l’intensité, la fréquence, la durée des séances
d’entraînement.

Finalement, la pratique des activités physiques et sportives chez l’enfant quelque soit l’âge n’a que des vertus
positives, lorsque celle-ci est contrôlée par des adultes compétents, raisonnables et responsables.

LA PRÉPARATION PHYSIQUE GÉNÉRALISÉE CHEZ L’ENFANT


AUTEUR(S): DR. PATRICK BACQUAERT DERNIÈRE RÉVISION : 11.03.2020
L’enfant n’est pas un adulte en réduction. Il a des particularités
physiologiques dont l’évolution principale représente la croissance.
Les spécificités physiologiques générales de l’enfant…
Avertissement
Avant d’acquérir les propriétés musculo cardio respiratoires d’un adulte,
l’enfant présente des fragilités progressivement résolutives en fonction de l’âge et
de son stade de maturation physique et hormonal (puberté).
Les ponts faibles
 Manque de coordination motrice augmentant les dépenses énergétiques lors du mouvement ou de la course.
 Une adaptation thermique faible avec un risque de déshydratation supérieur à l’adulte et une sensibilité au
froid plus grande.
 Une puissance musculaire plus faible.
 Une vo2Max plus faible.
 Une fréquence cardiaque de repos plus haute.
 Une sensibilité de type asthmatique plus fréquente.
 Une faiblesse posturale pouvant entrainer des troubles rachidiens.
 Une exposition aux maladies de croissance.
Les points forts
 Un gout spontané de découverte de son corps et de ses possibilités physiques.
 Avant la puberté peu de différenciation entre filles et garçons donc mixité possible lors de la pratique des
jeux ou du sport.
 Une sagesse naturelle freinant le surentrainement grâce à une bonne gestion des efforts en aérobie.
 Une bonne récupération.
 Une souplesse générale plus grande avec une laxité ostéo articulaire.
 Un gout pour le jeu sans notion de performance.
Évolution en fonction de l’âge
Avertissement : chez l’enfant il peut y avoir de fort décalage entre l’âge de maturation psychologique et la
morphologie. Les stades de prépuberté et puberté ne sont pas identiques entre les sexes et entre les enfants. Il est
donc important de respecter le développement individuel de l’enfant en prenant en compte les différences
morphologiques.
AVANT 6 ANS
On ne peut pas parler d’entrainement mais d’initiation à la pratique et d’apprentissage dans la découverte de
son schéma corporel. Il est déconseillé de proposer une pratique monovalente à cet âge car le jeu et la diversité
permettent l’acquisition d’une mobilité contrôlée et la mise en place d’un vécu proprioceptif accompagnant une
économie de dépenses énergétiques.
DE 6 À 9 ANS
On interdit l’entrainement intensif spécialisé précoce et on maintient la diversité choisie en proposant par le
jeu le travail de la souplesse, de l’équilibre et de l’acquisition motrice. On peut à cet âge commencer par le jeu à
solliciter l’endurance par un travail de type aérobie.
DE 10 À 11 ANS
 C’est l’âge où peut commencer la PPG (préparation physique généralisée) avec le travail foncier.
 On transforme le jeu en sport ou activité physique en imposant quelques règles et limites.
 Le travail musculaire se fera sans force extérieure mais en utilisant le propre corps de l’enfant.
 On fera découvrir les bienfaits des étirements et les vertus de l’échauffement.
 On peut utiliser le mot « entrainement sportif » afin de mobiliser la motivation de l’enfant mais il doit rester
maître du choix de la pratique en acceptant la variété et le zapping sportif.
 On insistera sur l’harmonie entre équilibre, souplesse et technique en apportant quelques contraintes de
précisions.
 Attention c’est dès cet âge que l’on peut dépister des troubles de la statique rachidienne et de bascule du
bassin.
 Attention aussi aux maladies de croissance de type Osgood.
A PARTIR DE 12 ANS
 Période pré ou pubertaire (selon le sexe) qui est celle de la maturation physiologique progressive.
 Le corps se trouve dans une phase inconfortable avec une croissance rapide et une silhouette qui devient
sexuée.
 Une place importante est donnée aux adaptations cardio respiratoires à la souplesse et à la rapidité technique
et physique.
 Puis l’entrainement spécialisé prend sa place en complément de la PPG.
 Les charges seront évitées temps que la croissance n’est pas terminée.
 A partir de cet âge l’entrainement vers les filières de haut niveau peut se mettre en place.
En résumé
 L’entrainement intensif spécialisé précoce n’est pas indiqué et n’apporte pas de meilleurs résultats sportifs à
long terme.
 La saturation psychologique est plus forte si la pratique est monovalente.
 Il existe un décalage de maturation physiologie entre fille et garçon et la force musculaire conditionne dans
les sports mixtes une adaptation des conditions de jeu.
 La spécialisation qui est un passage obligatoire pour les filières du haut niveau ne veut pas dire qu’il faut
interdire toute autre pratique complémentaire.
 Les blessures apparaissent de plus en plus tôt chez les enfants en raison de contraintes sportives non
adaptées à l’âge.
 L’enfant est plus sensible à la déshydratation il faut donc très tôt donner des bonnes habitudes
nutritionnelles.
 Chez les enfants une individualisation de l’entrainement est plus importante que chez l’adulte en raison de
l’inégalité de la vitesse de croissance.
 Chez l’enfant la mise en place des acquis technico-physiologique est dépendante de facteurs extérieurs
comme la fatigue scolaire, la croissance, la puberté et la qualité du sommeil.

DIÉTÉTIQUE ET NUTRITION DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT SPORTIF


Auteur(s): Dr. Frédéric Maton Dernière révision : 05.01.2020

L’hydratation fait souvent défaut chez le jeune sportif, par méconnaissance des
effets délétères d’un apport hydrique insuffisant sur la santé…
Les exigences physiologiques de l’enfant et de l’adolescent sont liées à la
croissance qui justifie des apports alimentaires spécifiques, pour permettre à l’organisme
de se développer, d’assurer la maturation des fonctions physiologiques.
L’alimentation doit couvrir les besoins spécifiques à l’activité sportive, à fortiori
si elle est intense, en adaptant les apports énergétiques, et en proposant sur le plan
qualitatif une répartition des nutriments équilibrée.
Attitude en pratique
L’alimentation de l’enfant sportif doit s’orienter vers les objectifs suivants :
 3 à 4 Produits laitiers /jour.
 3 à 4 fruits /jour.
 1 à 2 rations protéinées /jour (viande, poisson, œufs, jambon… ).
 1 légume ou assimilé /jour.
 Poissons et produits de la mer… le plus souvent.
 2 à 4 légumes secs /mois (lentilles, flageolets, pois… ).
 1 litre ½ d’eau /jour.
 1 féculent fris /semaine au maximum.
Autres attitudes bénéfiques
 Éviter la désorganisation du rythme des repas (Horaires d’entraînement aux heures de repas).
 Développer le goût / Éviter le « j’aime pas ».
 Éviter le conditionnement et les facteurs de mode : produits enrichis, supplémentations.
 Diversifier les glucides et protéines.
 Éviter les grignotages / boissons sucrées.
 Éviter les produits gras (graisses cachées).
Problèmes supplémentaires
Le manque de maturité, la vulnérabilité des enfants contribuent à ce qu’ils soient fortement influençables et
réceptifs aux messages extérieurs issus du matraquage commercial, et parfois des exigences de l’entourage (sportif
ou familial).
Les enfants et adolescents sont sensibles à la représentativité du sport, les incitant à s’identifier à certains
sportifs, ou respecter les habitudes alimentaires (ou autres) que drainent certaines disciplines.
Le temps de pratique sportive associé aux contraintes scolaires diminuent considérablement le temps consacré
à la restauration. La durée des repas est souvent réduite au maximum, voire parfois inexistante, se réduisant à un
sandwich ou une collation pendant le transport.
Les restaurations collectives des stages d’entraînement, déplacements, ou tout simplement des collèges et
lycées, ne sont que rarement adaptées à la nutrition des jeunes sportifs.
Le manque de connaissance des enfants sur l’alimentation ne leur permet pas de discerner les
recommandations les plus objectives, ce qui les fragilise d’autant plus. On peut regretter que l’alimentation ne fasse
plus partie des programmes scolaires.

SPORT CHEZ L’ENFANT ET CERTIFICAT MÉDICAL


Auteur(s): Dr. Patrick Bacquaert Dernière révision : 19.05.2021

Le certificat médical de non-contre-indication à la pratique sportive remplacé par


un questionnaire de santé pour les mineurs.
La réglementation évolue, le Gouvernement a souhaité simplifier l’accès des
enfants à un club ou une association sportive en remplaçant l’obligation de présenter
un certificat médical de non-contre-indication à la pratique sportive des mineurs par un questionnaire équivalent à
une attestation parentale pour prendre ou renouveler une licence.
Il est ainsi toujours obligatoire pour obtenir une licence ou pratiquer un sport loisir en compétition de
présenter la première année un certificat médical attestant de l’absence de contre-indication à la pratique du sport
(CACI) mais il ne devient plus annuel. La validité est précisée par les fédérations par exemple alpinisme,
spéléologie, plongée sous-marine, rugby…. mais sauf avis contraire il est valable 3 ans et pour cela l’enfant ou
l’adolescent doit remplir annuellement un questionnaire proposé ci-dessous.
QS-sport enfant et adolescent
► Accéder au questionnaire
Avertissement à destination des parents ou de la personne ayant l’autorité parentale : Il est préférable que ce
questionnaire soit complété par votre enfant, c’est à vous d’estimer à quel âge il est capable de le faire. Il est de votre
responsabilité de vous assurer que le questionnaire est correctement complété et de suivre les instructions en
fonction des réponses données.
Le décret
Déterminante pour la santé et le bien-être des Français et en particulier des enfants, la pratique d’une activité
sportive est essentielle pour lutter contre les effets dévastateurs de la sédentarité.
Adoptée dans le cadre de la loi d’accélération et de simplification de l’action publique du 7 décembre 2020,
cette disposition fait désormais l’objet d’un décret paru au Journal officiel le samedi 8 mai 2021.
Le décret n° 2021-564 du 7 mai 2021 prévoit donc qu’il n’est désormais plus nécessaire, pour les mineurs,
de produire un certificat médical pour l’obtention ou le renouvellement d’une licence dans une fédération sportive ou
pour l’inscription à une compétition sportive organisée par une fédération. La production d’un tel certificat demeure
toutefois lorsque les réponses au questionnaire de santé du mineur conduisent à un examen médical, mais également
pour les disciplines à contraintes particulières.
 Alpinisme ;
 Plongée subaquatique ;
 Spéléologie ;
 Disciplines sportives pratiquées en compétition, pour lesquelles le combat peut prendre fin par K-O ;
 Disciplines sportives comportant l’utilisation d’armes à feu ou à air comprimé ;
 Disciplines sportives pratiquées en compétition, comportant l’utilisation de véhicules terrestres à moteur, à
l’exception du modélisme automobile radioguidé ;
 Disciplines sportives aéronautiques pratiquées en compétition, à l’exception de l’aéromodélisme,
parachutisme ;
 Rugby à XV ;
 Rugby à XIII et rugby à VII.
Lire aussi : CACI, certificat médical attestant de l’absence de contre-indication à la pratique du sport.
Simplifier la vie des familles
Au-delà de faciliter l’accès à la pratique sportive, cette mesure va simplifier la vie des familles qui n’auront
plus à produire de certificat médical de non-contre-indication à la pratique sportive avant de prendre ou renouveler
une licence.
Elle simplifiera également la gestion administrative des clubs sportifs souvent assurée par des bénévoles tout
en libérant du temps médical.
Sans négliger le suivi médical nécessaire des mineurs, l’Assurance Maladie ayant renforcé le nombre de
consultations prises en charge jusqu’à 18 ans, cette mesure doit permettre d’encourager une reprise massive du sport
pour tous les Français et tout particulièrement les jeunes, révélée indispensable par la crise sanitaire.
Sources : Ministère des sports
FOCUS IRBMS
Même si comme précisé l’Assurance maladie a renforcé le nombre de consultations prises en charge pour les
moins de 18 ans nous regrettons la disparition de la visite médicale de non contre-indication à la pratique des
sports en raison de son rôle préventif important pour toute une population en difficulté pouvant ainsi avoir une
rencontre médicale au moins une fois par an à l’occasion de renouvellement de licence. Nous rappelons les troubles
de la statique, les régularisations de vaccination, l’état dentaire et autre tendances à l’obésité que les médecins du
sport mettaient en avant lors de cette visite médicale sans parler des syndromes de surentrainement touchant les
jeunes sportifs en filières de haut niveau s’accompagnant de maladies de croissance.
Notre conseil
Maintenir un lien régulier avec le médecin traitant ou le pédiatre pour tous les enfants pratiquant plus de 5
heures par semaine ou présentant des symptômes découlant de la pratique sportive. Continuer les suivis diététiques,
podologiques ou psychologiques et renforcer les bonnes pratiques afin de limiter les accidents de pratiques dont, par
exemple, les ruptures de ligaments croisés du genou.
LES VÉRITABLES CONTRE-INDICATIONS À LA PRATIQUE DU SPORT CHEZ L’ENFANT
Auteur(s): Dr. Patrick Bacquaert Dernière révision : 03.01.2020

Le sport chez l’enfant doit, tout comme pour les adultes, se faire sous une
certaine surveillance.
L’environnement familial joue beaucoup sur les conditions de pratique sportive
de nos enfants.
Le rôle des parents
En effet, si les parents veulent réaliser leurs rêves à travers leurs enfants, ils
pousseront quelquefois de façon abusive leur descendance vers une pratique sportive
intensive pouvant être source de saturation psychologique, voire de problèmes médicaux.
En revanche, si les parents ne sont pas autrement sportifs qu’à travers leur poste de télévision, les enfants
profiteront de ce manque de motivation pour obtenir des certificats de contre-indication à la pratique du sport, qui ne
sont pas toujours médicalement justifiés.
Nous allons aborder quelques points particuliers, permettant quelquefois de couper court aux idées reçues.
SOMMAIRE
 Les maladies de croissance
 Les troubles de la statique rachidienne
 Les problèmes de poids
 Les douleurs de genou
 Les contre-indications cardiaques
 Diabète et sport
 L’asthme et le sport
 Croissance et sport
 Les autres contre-indications
 Conclusion
Les maladies de croissance
Si le terme « maladie » est retenu en tant que tel par les médecins, il s’agit plus d’incidents de parcours que de
véritables maladies.
Ces problèmes de croissance touchent de nombreuses articulations. Les plus connues sont celle touchant le
talon, appelée « Maladie de Sever », ou celle touchant le genou, appelée « Maladie d’Osgood-Schlatter ».
Ces maladies de croissance surviennent, comme leur nom l’indique, entre 7 et 15 ans, pendant la croissance
des garçons et des filles. Toutes s’expriment initialement par une douleur gênant la pratique sportive.
Il n’est toutefois pas prouvé qu’il y ait plus de maladies de croissance chez les sportifs que chez les non-
sportifs. Toutefois, une pratique sportive intensive de plus de 5 heures par semaine génère certainement une
recrudescence des plaintes douloureuses.
La plupart des maladies de croissances peuvent contre-indiquer temporairement ou définitivement pour un
temps variable la pratique du sport responsable, mais non pas une pratique plus ludique, type natation, vélo ou autre.
Souvent d’ailleurs, tout rentre dans l’ordre avec un simple repos et ces maladies ne représentent en aucun cas une
contre-indication à la pratique du sport à l’école.
Tout au plus, le médecin surveillera l’évolution clinique et radiologique en donnant des conseils de
bonne pratique sportive.
On peut retenir parmi ces maladies de croissance une maladie plus particulière qui touche le rachis dorsal,
appelée « Maladie de Scheuermann ». Celle-ci, à l’évidence, nécessite une attention toute particulière.
Il ne faut pas confondre maladie de croissance et ostéochondrite de croissance qui, à l’évidence, évolue vers
des pathologies pouvant être beaucoup plus destructrices pour l’articulation. Ces ostéochondrites de
croissance sont en fait des véritables contre-indications à la pratique du sport en loisir et en compétition.
Les troubles de la statique rachidienne
On distingue plusieurs troubles de statique rachidienne dont la scoliose et la cypholordose.
La scoliose est représentée par une déviation latérale à ne toutefois pas confondre avec une attitude scoliotique
qui est plutôt due à un trouble du maintien. Cette scoliose ou cette attitude scoliotique peuvent s’accompagner d’une
bascule du bassin, c’est-à-dire une inégalité des membres inférieurs, qui peut être compensée dès lors que l’on
atteint, selon les médecins, entre 5 et 10 mm.
La cyphose et la lordose sont des déviations des courbures pouvant être, tout au moins pour la lordose,
aggravées par la pratique du sport. Le médecin se doit de surveiller ces déviations vertébrales, qui peuvent
apparaître dès l’âge de 8 ans ; le plus souvent, une scoliose mineure, une attitude scoliotique, une cyphose ou une
hyperlordose ne contre-indiquent en aucun cas la pratique du sport à l’école, voire en compétition.
Les troubles de la statique rachidienne nécessitent une surveillance annuelle ou biannuelle en période
pubertaire. Toutefois, quelques scolioses graves nécessitant une prise en charge par le port d’un corset méritent une
adaptation certaine de pratique sportive. Il reste néanmoins que la pratique de la natation reste pour la plupart du
temps autorisée.
Mais d’autres sports peuvent être pratiqués sous surveillance médicale.
Les problèmes de poids chez les enfants
Attention à l’obésité et au surpoids car 20% des adolescent·es sont en surpoids (Source : DREES – août 2019).
La solution, les inciter à bouger plus pour lutter contre :
 La sédentarité
 L’inactivité physique
 La mauvaise nutrition
Il faut porter une attention particulière aux problématiques des jeunes filles. En effet, dans une nouvelle étude
de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) publiée le 21 novembre 2019 dans la revue The Lancet Child &
Adolescent Health et fondée sur des données provenant de 1,6 millions d’élèves recueillies entre 2001 et 2016, 85%
des filles et 78% des garçons n’atteignent pas les recommandations de l’OMS, avec en France, 92% pour les
filles e t 82% pour les garçons.
En France, selon l’ONAPS, 56,9% des filles de 11 à 17 ans ont un niveau d’activité physique considéré
comme faible, contre 40% des garçons du même âge. La différence existe déjà, mais est moins marqués, chez les
enfants de 3 à 10 ans (26% de filles contre 29% de garçons). (Lire notre étude by IRBMS : Évaluation du niveau
d’activité physique des lycéens en Nord-Pas de Calais – 2013).
L’obésité peut faire surgir un déficit de l’estime de soi posant des problèmes vis-à-vis de la tenue sportive et
donc freinant les pratiques. Il faut donc chez ces enfants et adolescents favoriser les déplacements actifs et l’exercice
physique au quotidien selon les recommandations de l’OMS (60 minutes par jour). (Source : OMS,
Recommandations mondiales de l’activité physique – Pdf).
 1. Les enfants et jeunes gens âgés de 5 à 17 ans devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité
physique d’intensité modérée à soutenue.
 2. Le fait de pratiquer une activité physique pendant plus de 60 minutes apporte un bénéfice supplémentaire
pour la santé.
 3. L’activité physique quotidienne devrait être essentiellement une activité d’endurance. Des activités
d’intensité soutenue, notamment celles qui renforcent le système musculaire et l’état osseux, devraient être
incorporées au moins trois fois par semaine.
A l’inverse l’anorexie peut aussi être la contre image de l’obésité. Sa prise en charge est complexe et demande
souvent de la patiente et de l’attention autours d’une équipe pluridisciplinaire.
Tout le monde le comprend, mais beaucoup de parents demandent à ce que ça ne se passe pas dans le cadre du
sport à l’école. C’est une grave erreur, mais c’est vrai que les structures ne sont pas toujours adaptées à recevoir ce
type d’enfants ou d’adolescents.
Le médecin surveillera l’indice de masse corporelle, avec une échelle spéciale enfants et adolescents afin de
surveiller l’évolution de l’obésité ou de la maigreur. On doit encourager en tout état de cause la pratique de
la natation, du vélo, de la marche rapide, voire même certaines activités de type fitness comme le cardio-training ou
le renforcement musculaire. L’endurance en général est bonne pour la santé.
Bien entendu, en complément de la pratique sportive, une prise en charge nutritionnelle reste indispensable.
Les douleurs de genou
Les statistiques rectorales sont à priori toutes d’accord pour préciser que les contre-indications à la pratique du
sport à l’école les plus fréquentes correspondent aux gonalgies des jeunes filles, qui se plaignent de douleurs surtout
lors de la pratique de l’endurance.
Ces douleurs correspondent en fait à une morphologie particulière de la jeune fille, qui a tendance à avoir
des rotules qui se décentrent par rapport aux garçons qui ont plutôt des rotules qui se recentrent.
Les rotules moins bien centrées glissent donc ver l’extérieur en enflammant le cartilage et en provoquant une
douleur. C’est pour cela que lorsqu’on n’est pas habitué à pratiquer un sport, ces douleurs sont directement mises en
relation avec la pratique du sport, et l’enfant ou l’adolescente demande de ne plus pratiquer ce sport.
En définitive, il s’agit d’une grande erreur, puisque améliorer la force musculaire, travailler l’endurance,
travailler la coordination des muscles du quadriceps permet de mieux centrer la rotule et d’éviter les douleurs
futures.
Le médecin doit remplir son rôle éducateur et s’efforcer de ne pas proposer de certificat contre-indiquant le
sport à l’école. Il doit au contraire faire comprendre qu’une pratique sportive progressive avec course à pied en ligne,
palmage en piscine, voire vélo dans certaines conditions, est un bon traitement pour ces douleurs de rotule.
Il suffit d’éviter quelques exercices simples comme la marche en canard, les efforts d’accroupissement ou se
mettre à genou. Le diagnostic de ces syndromes fémoro-patellaires est relativement facile ; le médecin peut s’aider
d’examens radiologiques, voire de la réalisation d’un scanner avec étude des pentes rotuliennes. Le port de
genouillères peut solutionner ce problème et aider à la pratique du sport.
Les contre-indications cardiaques
Il est souvent détecté, lors d’un examen de médecine scolaire ou de médecine sportive, l’apparition
d’un souffle.
Souvent, ce souffle est anodin, et correspond à une simple désadaptation provisoire due souvent à des
turbulences dans les vaisseaux cardiaques, en rapport à une mauvaise adaptation de la taille des vaisseaux par
rapport aux cavités cardiaques pendant la croissance.
Ces souffles dits anorganiques ou non pathologiques, sont très facilement différenciés des autres souffles
cardiaques qui méritent bien entendu un traitement beaucoup plus spécifique avec l’aide d’un spécialiste.
Quand le souffle est bénin ou anodin, il n’y a aucune raison de contre-indiquer le sport à l’école ni d’ailleurs
en compétition.
On peut se rassurer en réalisant un bilan cardiaque complet et une échographie cardiaque qui permettra de voir
non seulement le bon fonctionnement du cœur mais également la taille des cavités cardiaques. Cet examen permettra
de rassurer totalement les parents et les enfants.
Le bilan cardiaque est d’ailleurs obligatoire lorsque l’enfant entre en filière de pratique sportive de
haut niveau.
Diabète et sport
Un diabète bien équilibré ne contre-indique en aucun cas la pratique du sport loisir ou compétition. Bien
entendu, une alimentation adaptée sera proposée, ainsi qu’une surveillance attentive de l’équilibre de ce diabète et de
la régulation du traitement.
Les enfants diabétiques semblent pratiquer eux-mêmes l’auto surveillance avant et après l’effort. L’enfant
connaît également le problème de la pratique sportive puisqu’il sait que sa glycémie va diminuer par la
consommation d’énergie pendant l’effort.
Il n’existe donc pas de contre-indication particulière pour les diabétiques équilibrés. On rappellera
simplement qu’un enfant sportif diabétique peut pratiquer toutes les compétitions même celles de très haut niveau.
De simples précautions de surveillance sont à prendre, avec une éducation alimentaire particulière. Dans le cadre
d’une pratique sportive de compétition, il sera toutefois nécessaire de consulter un médecin du sport pour se
mettre en conformité par rapport à la loi dopage.
L’asthme et le sport
Il est difficile de détecter les équivalents de l’asthme chez l’enfant. Il sera même statistiquement prouvé qu’il
y a beaucoup d’enfants asthmatiques qui s’ignorent. Dans la majorité des cas, l’asthme n’est pas une contre-
indication à la pratique du sport à l’école ou en compétition.
Bien au contraire, le sport est conseillé, sauf dans le cas très rare d’asthme d’effort. On peut toutefois constater
l’apparition de crises d’asthme lorsque la pratique sportive est réalisée dans certaines conditions
atmosphériques. Il s’agit d’efforts intenses, lorsque l’air est trop sec, ou lors de situations de pollution
atmosphérique particulière. En tout état de cause, il est possible de prendre médicalement en charge cet asthme pour
permettre une pratique sportive. On sait toutefois que la plupart des traitements pour l’asthme fait partie
des produits dopants interdits.
Dans ces conditions, le spécialiste doit réaliser ce qu’on appelle un A.U.T (autorisation d’utilisation
thérapeutique) simplifié pour permettre à l’enfant de pratiquer le sport en compétition. On conseille à tous les
enfants sportifs de garder sur lui ou dans son sac de sport le médicament à prendre en inhalation en cas de crise. Bien
entendu, l’entourage ou le professeur de gymnastique doit être averti de cette possibilité.
L’échauffement doit être plus long, progressif, et discontinu, en continuant par le nez, pour réchauffer
et humidifier l’air respiré. 
Croissance et sport
La question la plus souvent posée est celle du décalage ou de la limitation de la croissance dans la pratique
sportive. A ce jour, aucune étude scientifique n’a prouvé que le sport, même pratiqué à haut volume n’a une
répercussion sur la taille future de votre enfant. Toutefois, il a été prouvé que dans certaines conditions de pratique,
la croissance pouvait être décalée de plusieurs mois voire de plusieurs années. Il s’agit donc d’enfants qui auront une
taille adulte normale mais qui possèdent par rapport aux autres enfants un retard de l’âge osseux.
Le problème posé est également celui de la puberté. Est-ce que la pratique sportive modifie l’apparition de
la puberté ? On peut s’interroger sur cette question et rester très vigilant.
Enfin, chez la fille, il est certain qu’un haut volume de pratique modifie l’apparition des règles et peut
provoquer des aménorrhées pouvant conduire à des incidents gravissimes non seulement sur l’équilibre
hormonal, sur les futures grossesses mais également sur la solidité du squelette.
Les sports d’endurance sont les plus exposés à ce phénomène de troubles hormonaux.
Le sport possède beaucoup de vertus mais l’excès est toujours nuisible.
Les autres contre-indications
Un enfant souvent enrhumé ou ayant à répétition des problèmes O.R.L. peut éventuellement être contraint de
temps à autre à ne pas pratiquer de sport. Globalement, ces phénomènes infectieux répétitifs ne sont pas des contre-
indications à la pratique du sport loisir ou compétition ; mais le sport peut à haute dose diminuer les défenses
immunitaires de l’organisme.
Les problèmes de vision représentent des conditions de pratique pouvant être adaptées avec lunettes, lentilles
de contact, intervention correctrice, mais il n’existe pas fondamentalement de contre-indication réelle. Seuls certains
sports nécessitent une attention particulière.
Les eczémas peuvent être également une gêne à la pratique sportive. Un cas particulier peut être représenté
par l’excès de transpiration. Dans ce cas effectivement, un traitement spécifique devra être donné, une évaluation
sera faite au cas par cas.
Les enfants présentant un handicap ne doivent pas être privés de pratique sportive, loisir ou compétition. Il
faut pouvoir les intégrer dans le groupe, et adapter des propositions de pratique à leur handicap.
La pratique sportive chez la jeune fille peut être adaptée en raison de problèmes gynécologiques ou de règles
douloureuses. Un spécialiste doit toujours être consulté.
Conclusion
La pratique d’activités physiques loisir ou sportive est utile au développement physiologique et psychologique
de l’enfant. Il est donc nécessaire de respecter les différentes étapes de la croissance, sans imposer à l’enfant un
sport compétitif trop précoce et nocif pour la santé.
Le sport à l’école reste pour la plupart de nos enfants une activité autorisée qui souffre malheureusement de
trop nombreux certificats de contre-indication de bienveillance. Bougez, c’est la santé®, faire du sport à l’école,
c’est participer avec les autres à l’éveil de son corps, et la meilleure façon d’être bien dans sa tête, c’est également
d’être bien dans son corps. 

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