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com/science/article/pii/S1259479222000669
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Dochead dossier
Sous-dochead L’allongement osseux, un parcours complexe
Surtitre mise au point
Marine Delagrange*
Médecin, chef de clinique
Thomas Édouard
Professeur, chef de service
Unité d’endocrinologie, obésité, maladies osseuses, génétique et gynécologie médicale,
Hôpital des enfants, Centre hospitalier universitaire de Toulouse, 330 avenue de Grande-
Bretagne, TSA 70034, 31059 Toulouse cedex 9, France
* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : delagrange.m@chu-toulouse.fr (M. Delagrange).
Résumé
Évaluer le développement staturo-pondéral constitue un élément clé du suivi pédiatrique.
Un retard de croissance, même isolé, peut être le premier symptôme d’une pathologie
chronique et doit par conséquent toujours être exploré. De nombreuses pathologies
chroniques peuvent en être responsables et dans la plupart des cas, le diagnostic et la prise
en charge de la maladie vont permettre de minimiser le retentissement sur la croissance
staturale. La reconstitution des courbes de croissance sur le carnet de santé est essentielle
pour parvenir à une vision de la cinétique de la croissance de l’enfant et pour orienter le
diagnostic. L’étude de l’évolution du rapport entre le poids et la taille est un point essentiel
de la démarche diagnostique.
© 2022
Mots clés – croissance ; déficit en hormone de croissance ; hypercorticisme ; hypothyroïdie ;
maladie osseuse constitutionnelle ; retard pubertaire ; retard statural ; syndrome de Turner
Summary à traduire
© 2022
Keywords à traduire et à mettre par ordre alphabétique
© 2022 published by Elsevier. This manuscript is made available under the Elsevier user license
https://www.elsevier.com/open-access/userlicense/1.0/
L’évaluation du développement staturo-pondéral doit être systématique lors du suivi
pédiatrique car elle est le reflet de la santé de l’enfant quel que soit son âge. Le report des
différents paramètres (poids, taille, avec calcul de l’indice de masse corporelle [IMC], mais
aussi périmètre crânien) sur la courbe de croissance du carnet de santé est essentiel pour
obtenir une vision de la cinétique de la situation et pour orienter le diagnostic. Toute
anomalie (retard de croissance mais aussi grande taille) doit interpeller et être explorée,
d’autant que de nombreuses pathologies peuvent avoir un impact et parfois être le premier
point d’appel. Il est nécessaire de savoir quand évoquer une pathologie grave, comme un
craniopharyngiome, qui nécessite une prise en charge urgente.
T3 Hypothyroïdie
Le plus souvent, l’hypothyroïdie est d’origine périphérique : Thyroid Stimulating Hormone
(TSH) élevée avec hormones thyroïdiennes (T4L et T3L) basses [5].
TEG1 Ce dérèglement peut être congénital (1/4 000 naissances). Il est alors dépisté de
manière systématique par le dosage de la TSH sur le buvard au troisième jour de vie. Il n’y a
pas de retentissement sur la croissance dans ce contexte puisque le traitement substitutif
est débuté très précocement.
TEG1 L’hypothyroïdie périphérique peut également être acquise, représentée
essentiellement par les causes auto-immunes (maladie de Hashimoto). Elles se manifestent
par un retard de croissance associé à une prise pondérale, à un goitre et à des signes
d’hypothyroïdie (asthénie, diminution des résultats scolaires, frilosité, constipation,
bradycardie, pâleur cutanéomuqueuse). Le bilan retrouvera des anticorps
antithyroperoxydases positifs.
L’hypothyroïdie périphérique peut également être iatrogène (radiothérapie cervicale,
chimiothérapie) dans le cadre de pathologies déjà connues.
TEG1 Plus rarement, l’hypothyroïdie est d’origine centrale mais s’intègre pratiquement
toujours dans le cadre d’un déficit hypophysaire multiple. Dans cette situation, le diagnostic
est porté sur des taux bas de T4L associés à une TSH inadaptée (basse ou normale).
T3 Hypercorticisme
L’hypercorticisme se caractérise par un ralentissement de la vitesse de croissance associé à
une prise de poids avec répartition facio-tronculaire des graisses. Les autres signes cliniques
sont une atrophie musculaire, des vergetures larges et pourpres, une hypertension artérielle
et une hyperandrogénie avec pilosité marquée (hirsutisme), acné et séborrhée.
TEG1 La cause principale d’hypercorticisme chez l’enfant est essentiellement iatrogène,
dans le cadre d’une corticothérapie au long cours pour une pathologie chronique (syndrome
néphrotique, asthme sévère, etc.). Toutes les voies d’administration de ce traitement
peuvent avoir un effet systémique et donc un retentissement sur l’axe corticotrope
(corticothérapie orale, inhalée ou topique prolongée). La récupération est en général
complète à distance de l’arrêt du traitement, avec dans l’intervalle une supplémentation
plus ou moins longue par hydrocortisone jusqu’à récupération d’une fonction surrénalienne
normale.
TEG1 Si elles sont rares chez les jeunes, les causes organiques doivent tout de même être
examinées en présence de signes cliniques évocateurs sans exposition à une cause
iatrogène. Elles peuvent être d’origine centrale (maladie de Cushing avec sécrétion de
l’hormone adrénocorticotrope par un adénome hypophysaire) ou périphérique (sécrétion de
cortisol excessive par une tumeur surrénalienne, type corticosurrénalome) [6]. L’élévation
du cortisol libre urinaire des vingt-quatre heures confirme le diagnostic.
T3 Retard pubertaire
Le retard pubertaire est défini comme suit : chez la fille, il s’agit d’une absence de
développement des seins après l’âge de 13 ans (absence de règles à 15 ans) ; chez le garçon,
il se manifeste par une absence d’augmentation du volume testiculaire après 14 ans. Tout
enfant dans cette situation devra être adressé à un endocrinologue pédiatre afin d’évaluer
l’axe gonadotrope.
TEG1 Un premier bilan sanguin de base permettra d’éliminer un hypogonadisme d’origine
périphérique (hypergonadotrope : Follicle Stimulating Hormone [FSH] et Luteinizing
Hormone [LH] élevées) reflétant des gonades non fonctionnelles qui peuvent faire évoquer
un syndrome de Turner chez la jeune fille (formule chromosomique 45 X0) ou un syndrome
de Klinefelter chez le jeune homme (formule chromosomique 47 XXY).
TEG1 Si la LH et la FSH sont basses, l’âge osseux donnera la possibilité de s’orienter entre un
hypogonadisme d’origine centrale (hypogonadotrope) (âge osseux ≥ 11 ans chez la fille ;
≥ 13 ans chez le garçon) et un retard pubertaire simple (âge osseux < 11 ans chez la fille,
< 13 ans chez le garçon).
TEG1 Dans l’hypogonadisme hypogonadotrope, la recherche d’une anosmie avec recherche
sur l’IRM cérébrale d’une agénésie des bulbes olfactifs orientera, si elle est présente, vers un
syndrome de Kallmann.
Le retard pubertaire simple est plus fréquent chez le garçon et s’inscrit souvent dans un
contexte d’antécédents de pubertés tardives dans la famille. Il s’agit bien sûr d’un diagnostic
d’élimination.
T1 Conclusion
La surveillance de la croissance staturo-pondérale demeure un élément clé du suivi de
l’enfant. Elle offre au praticien la possibilité de déceler sans retard d’éventuelles anomalies
et de dépister précocement certaines maladies graves.
TEG1 L’analyse de la courbe de croissance permet à elle seule de s’orienter sur le plan
étiologique : elle facilite la distinction entre le retard pondéral, qui précède le retard statural
avec un IMC le plus souvent en insuffisance pondérale orientant vers une maladie chronique
par carence d’apports, malabsorption, augmentation de la dépense énergétique ou pertes
excessives ; et le retard statural isolé avec IMC normal (voire augmenté) indiquant plutôt
une cause endocrinienne, osseuse ou génétique.
TEG1 La réalisation d’un bilan biologique simple de débrouillage suffit pour éliminer les
causes graves et pour orienter au mieux l’enfant vers le pédiatre spécialiste adapté (gastro-
entérologue ou endocrinologue pédiatre).
Note
1 L’IMC est égal au poids (en kg) divisé par la taille (en m) au carré.
Références
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de skeletleeftijd. Ned Tijdschr Geneeskd 2003;147(15):689-90.
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interruption syndrome: etiology and clinical manifestations. Eur J Endocrinol
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and review of common non-lethal skeletal dysplasias. World J Radiol 2014;6(10):808-25.
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girls and women with Turner syndrome: proceedings from the 2016 Cincinnati
International Turner Syndrome Meeting. Eur J Endocrinol 2017;177(3):G1-70.
Tableau 2. Retard statural prédominant (associé à un IMC normal, voire à un poids excessif
en rapport avec la taille).
• Nanisme psychosocial
Carence de soins La carence de soins et/ou la négligence peuvent être responsables d’un
retard staturo-pondéral par carence d’apports mais aussi d’un déficit
hormonal d’origine psychologique.
• Pathologies endocriniennes
– Déficit en hormone de croissance congénital ou acquis ; isolé ou
associé à d’autres déficits hypophysaires (toujours évoquer une
tumeur type craniopharyngiome)
– Hypothyroïdie congénitale (non dépistée) ou acquise (thyroïdite
Causes hormonales
de Hashimoto)
– Hypercorticisme (le plus souvent iatrogène, plus rarement
syndrome de Cushing)
• Retard pubertaire (quelle qu’en soit la cause). Il est associé à une
absence d’accélération pubertaire de la vitesse de croissance.
• Syndrome de Turner
Causes génétiques
• Syndrome de Noonan
• Autres anomalies chromosomiques ou génétiques
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© T. Édouard. Inspirée de Delagrange M, Édouard T. Retard de croissance staturopondéral.
EMC – Endocrinologie-Nutrition; 2022 (sous presse).
Figure 1. Orientation diagnostique devant un retard staturo-pondéral.
Sur 2 colonnes (ou 1 colonne + marge) près de son appel
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© M. Delagrange
Figure 2. Radiographie d’âge osseux.
Sur 1 colonne près de son appel
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© Charlotte Moreau/Elsevier Masson SAS
Sur 1 colonne en haut à droite en première page