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Guide de bonnes

pratiques d'hygiène

Guide de bonnes pratiques d’hygiène


et d’application des principes HACCP

6 © Chambre des Métiers 2011


Ce guide a été élaboré par le
Centre de Promotion et de Recherche
de la Chambre des Métiers avec le
soutien des Fédérations des Métiers
de l’Alimentation.

La rédaction et la coordination ont été réalisées par


Jeannette Muller, oecotrophologue, Chambre des Métiers

avec des contributions et recommandations de


Sophie Deroo,
ingénieur-qualité auprès de l’entreprise Oberweis
Reynald Debargue,
ingénieur diplomé ENSIA auprès des entreprises Steffen
Jean-Marie Oswald,
boucher-charcutier
Georges Schaber,
boucher-charcutier
Michel Strasser,
pâtissier-confiseur
Henri Wagener,
boulanger-pâtissier
Isabelle Paulus,
vétérinaire-consultante
Jean Brasseur,
vétérinaire auprès de l’Administration des Services vétérinaires
Josiane Dahm,
oecotrophologue auprès de Luxcontrol SA

ainsi que des conseils de


Christiane Schoetter,
ingénieur auprès du Service de la Sécurité alimentaire
Fabienne Clabots,
ingénieur auprès du Service de la Sécurité alimentaire
François Zimer,
ingénieur auprès du Service de la Sécurité alimentaire
Patrick Hau,
ingénieur - chef de service auprès du Service de la Sécurité alimentaire

Guide de bonnes pratiques d’hygiène  et d’application des principes HACCP

Remarque : Le plus grand soin a été apporté


à la rédaction de ce guide.
Toutefois, la Chambre des Métiers décline toute
responsabilité concernant les erreurs éventuelles.

Numéro ISBN: 978-2-919932-69-6

© Chambre des Métiers Juillet 2011


Il est interdit, sauf accord écrit préalable de la
Chambre des Métiers, de reproduire ou de traduire
partiellement ou totalement le présent ouvrage.
2 © Chambre des Métiers 2011 © Chambre des Métiers 2011
1. Préface 6 7. La vérification 46
1.1. Aspects législatifs 6 7.1. Les échantillons et analyses 46
1.2. Utilisation du Guide 7 7.1.1. La périodicité des prélèvements 46
1.3. Structure du Guide 8 7.1.1.1 Critères de sécurité alimentaire (CSA) 46
7.1.1.2. Critères d'hygiène du procédé (CHP) 46
7.1.2. Constatation d’une déviation 46
2. Analyse des dangers 10 7.1.2.1. Rappel, retrait, notification 46
7.2. Vérification du calibrage des instruments 47
2.1. Les dangers courants chimiques 10 7.3. Vérification des conditions effectives du stockage et l’entreposage 47
2.2. Les dangers physiques 10 7.4. Vérification des conditions effectives de distribution et de vente 47
2.3. Les dangers biologiques 10
2.4. Les dangers allergiques 11
8. L’étiquetage des denrées alimentaires préemballées 48
3. Les infrastructures 12
3.1. Le milieu de travail 12
3.2. Les contaminations croisées 14 9. La traçabilité des denrées alimentaires 48
3.3. Les plans de travail 14
3.4. Les machines et ustensiles 15
3.5. Les stands mobiles 15
3.5.1. Les stands mobiles ou étals dans lesquels on manipule et délivre des denrées alimentaires
3.5.2. Les friteuses
15
16 10. Enregistrement obligatoire des entreprises
3.5.3. Les distributeurs automatiques de boissons chaudes et froides
3.5.4. Les distributeurs de produits alimentaires non réfrigérés (barres chocolat)
16 du secteur alimentaire 48
ou réfrigérés (salades, sandwichs) 17
3.6. Le nettoyage et la désinfection - les généralités 18
3.6.1. L’utilisation des produits 18
3.6.2. Le matériel 18 11. Informations détaillées concernant
3.6.2.1. Matériel nécessaire à l'action mécanique
3.6.2.2. Matériel nécessaire à l'action chimique
18
18
les différentes matières premières 50
3.6.3. La méthode 19
3.6.4. La fréquence 19 11.1. Produits d’origine animale 50
11.1.1. Filière bovine 50
3.7. La lutte contre les nuisibles (rongeurs et insectes) 20
11.1.2. Filière viande de volaille 50
3.7.1. Les rongeurs 20
11.1.2.1. Problématique Campylobacter spp. 50
3.7.2. Les insectes 20
11.1.2.2. Problématique salmonelles 50
3.8. La qualité de l’eau 21 11.1.3. Filière viande porcine et Salmonelles 50
3.8.1. Fabrication de glaçons 21
3.8.2. L’eau stagnante 21
11.2. Produits déshydratés  farine, fécules, sucre, épices, pâtes, riz, gélatine (en poudre), levure chimique,
3.8.3. Entretien 21 fonds de sauces, chapelure… 52
3.8.4. Eau non potable 21 11.3. Stockage des additifs (sels nitrités et autres) 52
3.8.5. Infrastructures d’approvisionnement privées 21 11.4. Œufs crus (en coque) 53
3.9. La gestion des déchets 23 11.5. Ovoproduits 53
3.10. Les emballages - matériaux en contact alimentaire 23 11.6. Lait, crème fraîche, fromage blanc et fromages 54
3.11. Les documentations utiles concernant les infrastructures 24 11.7. Le fromage 54
3.11.1. Exemple pour un plan de l‘entreprise 24 11.8. Le beurre et les autres matières grasses 54
3.11.2. Exemple pour un plan de lutte contre les nuisibles 25 11.9. Les herbes, les légumes et les fruits frais 55
3.11.3. Exemple d’une fiche de contrôle dératisation 26 11.10. Produits conditionnés sous vide 56
3.11.4. Exemple d’un plan de nettoyage pour (p. ex. Atelier de pâtisserie) 27 11.11. Conserves et semi-conserves 56
11.12. Produits surgelés 57
4. L’hygiène du personnel 28 11.13. Poissons et crustacés
11.13.1. Produits frais
57
57
4.1. Les mains 28 11.13.2. Conserves 57
4.2. Les cheveux 28 11.14. Les produits riches en amidon - la problématique de l'acrylamide 59
4.3. La santé personnelle 28 11.15. Les produits susceptibles d’être riches en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) 59
4.4. Les vêtements 28
4.5.
4.6.
Adopter un comportement hygiénique
La formation
30
30
12. Exigences relatives à la température
4.7. Les documentations 31 des denrées alimentaires 60
4.7.1. Exemple : Formation du personnel en hygiène des denrées alimentaires 31

5. La production 32 13. Checklist en vue de la vérification de l’application


5.1. La réception 32 des bonnes pratiques d’hygiène 64
5.2. Le stockage 32
5.2.1. Le stockage en réserve sèche 32 13.1.
Les bonnes pratiques d’hygiène 64
5.2.2. Le stockage en unités de réfrigération / de surgélation 33
13.1.1. Le milieu de travail 64
5.3. La cuisson des aliments / mise à l‘étalage de plats préparés, chauds et froids 33 13.1.1.1. Les locaux en général 64
5.4. Le refroidissement rapide 35 13.1.1.2. Les toilettes et vestiaires 64
5.5. La décongélation 35 13.1.2. La production 65
5.6. La congélation rapide 36 13.1.3. Echantillonnage 66
5.7. Vente des produits et gestion des produits non vendus 36 13.1.4. Personnel 66
5.8. Livraison et transport de produits finis 37 13.1.5. La traçabilité 66
5.9. Documentation 37 13.1.6. Notification obligatoire 66
5.9.1. Exemple pour une fiche de production 38 13.1.7. Enregistrement obligatoire 66
5.9.2. Exemple pour une fiche de contrôle des températures (objet, p. ex. réfrigérateur N° 1) 39
5.9.3. Exemple d’une fiche de contrôle réception 40
14. Fiches spécifiques 68
6. Application des principes HACCP 42 Bouchers-charcutiers et traiteurs 68
6.1. L’application des principes HACCP dans les petites entreprises 45 Boulangers-pâtissiers, pâtissiers-confiseurs & glaciers 101
1. Préface

1.1. Aspects législatifs Suite à l’article 8, lesdits guides doivent être appropriés pour
assurer le respect des articles 3, 4 et 5 dudit règlement dans
Afin de remédier aux crises alimentaires des années 90, la les secteurs et pour les denrées alimentaires concernées.
Commission européenne et les Etats membres ont entamé à Dans cet ordre d’idées, il importe de citer encore le considé-
partir de l’année 2000 une profonde révision de la législation rant 15 du règlement CE 852/2004 qui dispose que :
alimentaire constituée par plusieurs règlements européens
« les exigences concernant le système HACCP devraient
appelée « paquet hygiène ». (des détails sont téléchargeables
prendre en considération les principes énoncés dans le Co-
sous www.securite-alimentaire.public.lu).
dex alimentarius. Elles devraient prévoir une flexibilité suf-
Ainsi, le règlement (CE) No 178/2002 du Parlement Européen fisante pour pouvoir s’appliquer dans toutes les situations, y
et du Conseil du 28 janvier 2002 établit les principes généraux compris dans les petites entreprises. Il convient, notamment,
et les prescriptions générales de la législation alimentaire, de reconnaître que, dans certaines entreprises du secteur
institue l’Autorité européenne de sécurité des aliments et fixe alimentaire, il n’est pas possible d’identifier les points cri-
les procédures relatives à la sécurité des denrées alimentaires. tiques pour la maîtrise et que, dans certains cas, de bonnes
Les nombreuses dispositions d’hygiène sectorielles se re- pratiques d’hygiène peuvent remplacer la surveillance des
trouvent dans les règlements suivants : points critiques pour la maîtrise. De même l’exigence pré-
Le règlement (CE) N° 852/2004 du Parlement Européen et voyant d’établir des « limites critiques » n’implique pas qu’il
du Conseil du 29 avril 2004 relatif à l’hygiène des denrées ali- soit nécessaire de fixer une limite numérique dans chaque
mentaires ; cas. En outre, l’exigence prévoyant de conserver les docu-
ments doit être souple afin de ne pas entraîner des charges
Le règlement (CE) N° 853/2004 du Parlement Européen et du
injustifiées pour les très petites entreprises ».
Conseil du 29 avril 2004 fixant des règles spécifiques d’hygiène
applicables aux denrées alimentaires d’origine animale ; En vue de l’élaboration de ces guides de bonnes pratiques
d’hygiène et d’application des principes HACCP et afin de
Le règlement (CE) N° 183/2005 du Parlement Européen
travailler en conformité avec les exigences législatives, la
et du Conseil du 12 janvier 2005 établissant des exigences en
Chambre des Métiers a d’abord consulté les autorités com-
matière d’hygiène des aliments pour animaux ;
pétentes ainsi que l’Union luxembourgeoise des consom-
Le règlement (CE) N° 2073/2005 de la Commission euro- mateurs tout comme les représentants des secteurs pour
péenne du 15 novembre 2005 concernant les critères micro- connaître leurs positions relatives vis-à-vis de ce projet. Suite
biologiques applicables aux denrées alimentaires. à cette consultation, elle a abordé la rédaction de nouveaux
guides en se basant sur les guides élaborés en 1998 mais en
L’article 5, paragraphe 1 du règlement CE 852/2004 du Par- considérant de nouvelles exigences législatives voire supplé-
lement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relatif à l’hy- mentaires et notamment :
giène des denrées alimentaires qui est un desdits règlements →→ La législation concernant l’eau potable (règlement grand-
prévoit que les exploitants du secteur alimentaire mettent en ducal du 7 octobre 2002 relatif à la qualité des eaux desti-
place, appliquent et maintiennent une ou plusieurs procé- nées à la consommation humaine) ;
dures permanentes fondées sur les principes HACCP (Hazard →→ Le règlement CE 178/2002 et notamment les articles se
Analysis Critical Control Points). rapportant à la traçabilité, à l’obligation de notification et
Le paragraphe 4 de l’article 5 du même règlement stipule que à l’obligation de rappels et de retraits ;
les exploitants du secteur alimentaire se conforment audit →→ Les points f) et g) de l’article 5 du règlement CE 852/2004
paragraphe 1 en respectant les exigences de l’autorité com- concernant les principes de la vérification et de la documen-
pétente, en fonction de la nature et de la taille de l’entreprise. tation (principes 6 et 7) du système d’autocontrôle HACCP.
L’article 7 dudit règlement CE 852/2004 prévoit l’élaboration Ce guide remplace donc les guides de bonnes pratiques d’hy-
de guides de bonnes pratiques d’hygiène et d’application des giène édités par la Chambre des Métiers en 1998 pour le sec-
principes HACCP que les exploitants du secteur peuvent utili- teur des métiers de l’alimentation de l’artisanat.
ser sur une base facultative.
L’article 8 du règlement stipule que l’élaboration et la diffu-
sion des guides de bonnes pratiques d’hygiène se fait après
consultation des représentants de milieux dont les intérêts
risquent d’être fortement touchés.

6 © Chambre des Métiers 2011


1.2. Utilisation du Guide
Le guide sera dès lors destiné aux entreprises des métiers de
l’alimentation pour leur permettre de répondre sur une base
facultative aux exigences des articles 3, 4 et 5 du règlement
CE 852/2004.
Il vise à aider les entreprises à respecter les mesures d’hy-
giène à appliquer dans le cadre de la fabrication et de la vente
de leurs produits.
Dans ce contexte, il importe de remarquer que tout comme
le prévoit donc le considérant 5 du règlement CE 852/2004, il
faut envisager une certaine flexibilité concernant l’application
des procédures fondées sur les principes HACCP.
En effet, la Commission européenne a édité un « document
d’orientation » (http://ec.europa.eu/food/food/biosafety/
hygienelegislation/guidance_doc_haccp_fr.pdf) qui no-
tamment prévoit des explications quant à cette flexibilité.
En fonction donc de la nature et de la taille de l’entreprise du
secteur alimentaire, une procédure simplifiée fondée sur les
principes HACCP se résumant par l’adoption des prérequis de
l’hygiène est donc envisageable. Ces prérequis sont décrits
par les 3 piliers concernant les infrastructures, l’hygiène du
personnel ainsi que la production et constituent la base du
système d’hygiène (voir graphique p. 8).
Les prérequis sont documentés par :
→→ Le plan de nettoyage ;
→→ Le plan de lutte contre les nuisibles ;
→→ Le plan de maintenance / d’entretien ;
→→ Les certificats relatifs à la formation et les certificats
médicaux du personnel ;
→→ Le plan de gestion des déchets ;
→→ Le certificat concernant la qualité de l’eau potable ;
→→ L’organisation des flux (propres et sales).
Tout comme par :
→→ les bons de livraisons voire les factures ;
→→ la liste des fournisseurs ;
→→ les fiches de contrôle-réception ;
→→ les fiches de contrôle-température ;
→→ la liste des ingrédients pour tous les produits ;
→→ les documentations des échantillonnages / analyses.

7
Structure : Guide des bonnes
pratiques d'hygiène (GBP) et
d’application des principes HACCP

Application des principes HACCP

La production Documentation
a) la réception →→ Bon de livraison
PILIER

3
b) le stockage →→ Liste de fournisseurs
c) la cuisson →→ Fiche contrôle-réception
d) le refroidissement (rapide) →→ Fiches de contrôle de température
e) la congélation →→ Liste d‘ingrédients pour tous les
f) la vente : - la mise à l‘étalage produits réalisés
- la livraison

PILIER Le personnel Documentation

La base
a) l‘hygiène personnelle →→ Certificats de santé
b) la formation →→ Certificats des formations

Les infrastructures Documentation


et leur gestion →→ Plan d‘élimination des déchets
PILIER

1
a) le milieu de travail →→ Plan de lutte contre les nuisibles
b) les plans de travail →→ Plan de nettoyage
c) les machines et ustensiles →→ Plan d‘entretien
d) le nettoyage →→ Plan du bâtiment avec flux
e) l'eau →→ Certificat concernant la qualité
f) les déchets de l‘eau
g) la lutte contre les nuisibles

Vérification
Prélèvement d‘échantillons et d‘analyse
Documentation :
→→ Plan de prélèvement
et d‘échantillonnage
→→ Documentation-audit (Checklist)

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1.3. Structure du guide
Le guide comporte deux grandes parties. La première par-
tie générale qui est commune à tous les métiers se base sur
trois piliers à savoir : les infrastructures, l’hygiène du per-
sonnel et les bonnes pratiques de production et attache une
importance particulière aux documentations relatives.
L’analyse des risques est faite de façon générale pour les sec-
teurs en question et la maîtrise se résume par le respect et le
suivi de la démarche décrite dans les chapitres relatifs.
Il importe pourtant de signaler qu’en fonction des réalités qui
peuvent se présenter dans les entreprises, une identification
et une surveillance du / des point(s) critique(s) CCP (Critical
Control Points) doit être abordée. La démarche à suivre est
expliquée dans le dernier chapitre concernant l’application
des principes HACCP.
La deuxième grande partie du guide regroupe un chapitre
pour les métiers de boulangers-pâtissiers-confiseurs et
glaciers et un chapitre pour les métiers de bouchers-char-
cutiers et traiteurs et propose des diagrammes de fabrica-
tion relatifs.
Le guide comporte également des chapitres avec des expli-
cations détaillées quant aux différentes matières premières
et aux températures.
La checklist est destinée tout d’abord à vérifier le statu quo
du bon fonctionnement du système d’hygiène dans l’entre-
prise et ensuite pour la vérification régulière du respect des
instructions relatives à l’hygiène.

9
2. Analyse des dangers

Les dangers peuvent être de nature biologique, chimique, 2.3. Les dangers biologiques
physique voire allergique. Ils constituent les éléments de
base à considérer dans tout système HACCP. Ainsi, un danger Ils sont dus à des micro-organismes pathogènes ou dange-
est défini comme toute propriété biologique, chimique, phy- reux qui exercent une action directe (infection) ou indirecte
sique voire allergique pouvant rendre un aliment impropre à (par la production de toxines) sur les humains. Ils peuvent
la consommation humaine. être présents dans les matières premières ou être introduits
accidentellement lors du processus de fabrication.
2.1. Les dangers courants La maîtrise des dangers biologiques concerne donc principa-
lement la maîtrise
chimiques →→ des matières premières par l’intermédiaire des fournis-
Les dangers courants chimiques peuvent être dus à la pré- seurs, par un contrôle lors de la réception mais égale-
sence de produits de nettoyage ou de désinfection, de pes- ment par une manipulation adaptée dans l’entreprise ;
ticides, de métaux toxiques, de certains additifs comme les →→ des températures notamment de la chaîne du froid de la
nitrites, nitrates, de résidus de médicaments vétérinaires et réception jusqu’à la sortie du produit ;
ainsi de suite dans un produit. →→ de la maîtrise des étapes de traitement thermique ou autres
La maîtrise des dangers chimiques se résume donc principa- méthodes de réduction de la charge microbiologique ;
lement par une maîtrise →→ de l’entretien tout comme du nettoyage / de la désinfec-
→→ du processus de nettoyage et de désinfection ; tion des locaux, machines et ustensiles ;
→→ de l’entretien des locaux, machines et ustensiles ; →→ des bonnes pratiques de fabrication ;
→→ des matières premières par l’intermédiaire des fournisseurs ; →→ de l’hygiène du personnel ;
→→ de la formation du personnel ; →→ du plan de désinsectisation et de dératisation.
→→ du respect des consignes de dosage des additifs ;
→→ des bonnes pratiques de fabrication;
→→ d'un stockage correct, c.-à-d. pas de stockage de den-
rées alimentaires là où sont entreposés des produits de
nettoyage, des produits de désinsectisation, des produits
de dératisation, des produits dangereux ou chimiques
(comme par exemple l'essence - car il y a risque de mi-
gration de composés volatiles).

2.2. Les dangers physiques


Ils concernent la présence de corps étrangers dans les ali-
ments comme le verre, le métal, les pierres, le bois, le plas-
tique, les insectes…
La maîtrise des dangers physiques concerne donc principa-
lement la maîtrise
→→ des matières premières par l’intermédiaire des fournis-
seurs mais également par un contrôle lors de la réception
ainsi qu’au cours de la production ;
→→ de la disposition et de l’entretien des locaux, machines et
ustensiles ;
→→ de la formation du personnel ;
→→ du plan de désinsectisation / dératisation.

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2.4. Les dangers allergiques Le nom de l’allergène doit alors être clairement mentionné.
L’introduction fortuite (non intentionnée) d’un allergène dans
Un allergène est un antigène capable de sensibiliser l’orga- un produit alimentaire, par exemple par contamination lors
nisme de certains individus et de déterminer, lors de sa réin- du transport d’une matière première ou de son stockage, ou
troduction, des manifestations allergiques. La législation1 par utilisation d’une chaîne de fabrication commune avec une
concernant l’étiquetage des denrées alimentaires prévoit une autre denrée, ne peut pas toujours être exclue. (contamina-
liste d’allergènes majeurs qui doivent obligatoirement être tion croisée).
déclarés sur les produits préemballés et qui est la suivante
L’obligation d’étiquetage ne s’applique pas à cette présence
1. Céréales contenant du gluten (à savoir : blé, seigle, orge, involontaire de l’allergène dans le produit fini, mais les effets
avoine, épeautre, kamut ou leurs souches hybridés) et sur la santé du consommateur seront les mêmes de façon à ce
produits à base de ces céréales  qu’il importe de limiter ce risque dans la mesure du possible.
2. Crustacés et produits à base de crustacés  La maîtrise passe donc
3. Œufs et produits à base d’œufs →→ par l’établissement et le respect de la liste d’ingrédients
4. Poissons et produits à base de poissons pour tous les produits réalisés en entreprise ;
5. Arachide et produits à base d’arachides →→ la mention obligatoire des allergènes sur les produits pré-
6. Soja et produits à base de soja emballés ;
7. Lait et produits à base de lait (y compris le lactose) →→ par une séparation dans le temps / dans l’espace de la
manipulation et du stockage des produits contenant ces
8. Fruits à coque (à savoir amandes, noisettes, noix de ca-
allergènes ;
jou, noix de pécan, noix de Macadamia, noix du Brésil, noix
du Queensland, pistaches), et produits à base de ces fruits →→ par le respect du plan d’hygiène (en général) et par un
nettoyage des surfaces et des ustensiles après élabora-
9. Céleri et produits à base de céleri
tion des produits contenant ces ingrédients allergènes ;
10. Moutarde et produits à base de moutarde
→→ par une information du consommateur.
11. Graines de sésame et produits à base de graines
L’analyse des dangers montre en général que la maîtrise
de sésame
relative se résume en grande partie par la mise en place de
12. Anhydride sulfureux et sulfites en concentration programmes préalables (les prérequis) qui sont détaillés au
de plus de 10 mg / kg ou 10 mg / l (exprimés en SO2) sein des pages suivantes.
13. Lupin et produits à base de lupin (La maîtrise de dangers spécifiques à un produit ou à un pro-
14. Mollusques et produits à base de mollusques cessus de production est réalisée sur base des diagrammes
de fabrication des différents produits, détaillée en deuxième
La présence d’un ingrédient appartenant à cette liste d’aller-
partie du guide).
gènes doit être obligatoirement déclarée, dès lors :
→→ qu’il a été introduit en tant qu’ingrédient lors du proces-
sus de fabrication ;
→→ qu’il est toujours présent, même sous forme modifiée,
dans le produit fini.

Danger :
toute propriété
biologique, chimique,
physique voire allergique
pouvant rendre un
aliment impropre à
la consommation
humaine
1
Règlement grand-ducal du 3 février 2005 modifiant le règlement grand-ducal
modifié du 14 décembre 2000 concernant l'étiquetage et la présentation des
denrées alimentaires ainsi que la publicité faite à leur égard.

11
3. Les infrastructures

3.1. Le milieu de travail Démarches à suivre


Les bâtiments et installations doivent être conçus de manière →→ revêtir les sols, murs et plafonds de matériaux so-
à permettre de réduire au minimum les sources potentielles lides, lisses, faciles à nettoyer et à désinfecter (si
de contamination, d’assurer un accès facile à toutes les zones nécessaire) ;
pour toutes opérations de nettoyage / de désinfection et de
→→ établir un plan des bâtiments et installations (voir
prévenir l’accumulation de saletés, le contact avec des maté-
annexe) ;
riaux toxiques, la formation de moisissures et de condensa-
tion. Afin d’éviter les dangers de contamination croisée, une →→ éviter lors de la construction tous recoins et niches
marche en avant des denrées est à mettre en œuvre. Les non accessibles afin de faciliter le nettoyage ;
murs, plafonds et sols doivent être revêtis de matériaux aptes →→ concevoir les locaux et équipements de manière à
au contact alimentaire, étanches, faciles à nettoyer, si néces- éviter tout croisement d’opérations propres et sales
saire, à désinfecter et non toxiques. et d’éviter le contact entre les produits propres et
contaminés ;
→→ éviter toute communication directe entre, d’une part,
les zones contaminées, tels les locaux du personnel,
Mettre les toilettes, les espaces de stockage des déchets,
etc. et, d’autre part, les zones propres (locaux de
en œuvre une fabrication, sortie des produits) ;

marche en avant →→ prévoir une présence en nombre suffisant de lava-


bos hygiéniques équipés d’eau courante (chaude et
des denrées permet froide), et de dispositifs permettant un lavage hygié-
nique des mains (distributeurs de savon liquide ;
d'éviter les dangers papier à usage unique ; brosse à ongles en matière

de contamination synthétique, conservée dans une solution désinfec-


tante) ;

croisée →→ prévoir une présence en nombre suffisant de toi-


lettes avec lavabos équipés de dispositifs permet-
tant un lavage hygiénique des mains ;
→→ prévoir des vestiaires et des locaux de séjour (si né-
cessaire), la séparation entre les tenues de travail et
les habits de ville doit être assurée ;
→→ éviter toute circulation d’air de zones contaminées
(stockage des déchets, toilettes etc.) vers des zones
propres ;
→→ éviter toute ouverture (portes et fenêtres) vers des
zones contaminées (p. ex. zones de stockage des
déchets, toilettes) ;
→→ assurer une ventilation adéquate (mécanique ou na-
turelle) tout en évitant les flux d'air contaminés vers
les locaux de production ;
→→ prévoir si nécessaire l’installation de hottes d’éva-
cuation de l’air ;
→→ prévoir un éclairage adéquat ;
→→ prévoir une zone de stockage adéquate pour le ma-
tériel et les produits de nettoyage ;
→→ prévoir un système d’égouttage adéquat ;
→→ éviter tout accès d’animaux domestiques ;
→→ empêcher l'entrée et la prolifération des nuisibles.

12 © Chambre des Métiers 2011


13
3.2. Les contaminations croisées 3.3. Les plans de travail
Les contaminations croisées sont dues à des manques Les plans de travail représentent des sources de contamina-
d’hygiène personnelle, au fait que des produits à degrés de tion non négligeables surtout s’ils sont mal entretenus et abî-
propreté distincts se « croisent » ou alors qu’il y ait une sé- més. Ils peuvent, d’une part, être porteurs de germes (opéra-
paration insuffisante entre des zones propres et des zones tions souillantes, surfaces abîmées qui ne se nettoient, ni se
contaminées. désinfectent convenablement) en raison de l’état dans lequel
ils se trouvent, ou peuvent, d’autre part, être contaminés par
des facteurs d’influence externes et contribuer à la proliféra-
Démarches à suivre
tion des germes.
→→ Il importe dès lors que les locaux de production
soient conçus de façon à éviter tout croisement
Démarches à suivre
entre des produits propres et des produits contami-
nés, ce qui signifie en d’autres termes que les pro- →→ prévoir des plans de travail constitués de matériaux
duits doivent circuler dans un sens prédéfini depuis solides, lisses, faciles à nettoyer et, si nécessaire,
la réception jusqu’à la distribution (consommation), à désinfecter ;
ce qui évite toute rencontre avec des zones ou des →→ séparer les opérations souillantes (p. ex. nettoyage
produits contaminés. des légumes) des autres opérations de travail dans
l’espace (local ou endroit séparé) ou si cela n’est
pas possible dans le temps - mais en préférant une
De plus, la conception des locaux devrait éviter toute com- séparation dans l’espace (si possible) :
munication directe entre des zones propres et des zones -- effectuer les opérations moins souillantes
contaminées. préalablement aux opérations plus souillantes
Parmi les zones contaminées figurent entre autres : le rin- (p. ex. terminer par l’épluchage des légumes
çage, le nettoyage des légumes, la livraison de produits, le ou le dépeçage de la volaille), en prévoyant impé-
décartonnage, le stockage des déchets, les sanitaires, les rativement une étape de nettoyage / désinfection
endroits de manipulation de denrées crues (volailles, crus- avant toute autre opération ;
tacés…) etc. -- ou nettoyer et désinfecter les plans de travail
Parmi les zones propres figurent entre autres : les plans de entre deux opérations à degré de contamination
travail, les chambres froides, les frigos, la zone de produc- différent ;
tion, la zone d’emballage, les zones où sont stockées les den- -- ou utiliser pour ces opérations de travail des
rées prêtes à la consommation ou semi-finies (après traite- plans de travail distincts (voire susceptibles
ment thermique). d’être enlevés par la suite) (il faut un nettoyage /
Au niveau du stockage, il importe de faire la distinction entre une désinfection avant la réutilisation.
les zones où sont stockées des produits semi-finis ou finis et →→ évacuer immédiatement les déchets après achève-
les produits crus. ment des opérations de travail souillantes ;
→→ ne pas déposer sur les plans de travail des embal-
lages provenant de l’extérieur ;
→→ mettre les plans de travail à l’abri de tout courant
d’air chargé de poussières et de souillures ;
→→ avant la reprise des travaux, revérifier la propreté
des plans de travail ;
→→ préférer des matériaux non absorbants et éviter
autant que possible le bois.

14 © Chambre des Métiers 2011


3.4. Les machines et ustensiles 3.5. Les stands mobiles
Toutes les machines servant à la préparation et les petits On distingue :
ustensiles entrant en contact direct avec les denrées alimen- →→ les stands mobiles ou étals où on manipule et délivre des
taires sont susceptibles de contaminer ces dernières. marchandises alimentaires (exemple : friteries, boulan-
Ne jamais utiliser pour le traitement de produits finis du geries ou épiceries mobiles…) ;
matériel ayant auparavant servi à la préparation de matières →→ les distributeurs automatiques de boissons chaudes ou
premières sans l’avoir nettoyé, et si nécessaire, désinfecté au froides ;
préalable.
→→ les distributeurs de produits alimentaires non réfrigérés
(type barres chocolatées…) ou réfrigérés (type salades et
Démarches à suivre sandwiches).

→→ veiller à une conception et un emplacement des


machines permettant un accès facile pour toutes
opérations de nettoyage / désinfection ; 3.5.1. Les stands mobiles ou étals dans lesquels on mani-
→→ en cas d’acquisition de nouvelles machines, veiller pule et délivre des denrées alimentaires
à une certification ou plutôt à une garantie adéquate
du producteur qui certifie un nettoyage facile et un Démarches à suivre
matériel garanti au contact des denrées alimen-
taires (les certifications « conformité HACCP » sont →→ utiliser des matériaux lisses, lavables, résistants
nombreuses mais sans aucun sens) ; à la corrosion et non toxiques pour tout revêtement
→→ les machines devraient garantir un démontage facile à l’intérieur des stands mobiles (inox, plastique) afin
en vue de tout travail de nettoyage / désinfection ; d’assurer un nettoyage optimal de toute l’enceinte
et afin de limiter les contaminations ;
→→ après achèvement des opérations de travail, les us-
tensiles sont à nettoyer et, si nécessaire, à désinfec- →→ aménager les stands pour permettre une circulation
ter ; ils seront par la suite stockés dans un endroit aisée et évitant au maximum tous les petits recoins
régulièrement nettoyé / désinfecté et à l’abri de auxquels il est impossible d’accéder pour assurer
toute souillure ; un nettoyage de tous les coins ;
→→ il est préférable de répartir le matériel de travail →→ vérifier l’inclinaison du sol de manière à faciliter
suivant ses fins d’utilisation (c.-à-d. prévoir des us- l’écoulement de l’eau vers les évacuations pour évi-
tensiles différents en fonction des produits traités, ter les eaux stagnantes ;
selon qu’il s’agisse de produits finis, de volaille, de →→ mettre en place des installations permettant un la-
légumes, de matières premières…) ; vage et un séchage hygiénique des mains ;
→→ ou procéder à un nettoyage et, si nécessaire, à une →→ prévoir des locaux de stockage sec et réfrigéré adap-
désinfection du matériel entre les différentes utili- tés à la production, et permettant si possible une
sations ; séparation des différentes catégories de produits ;
→→ ou veiller à organiser les opérations mécaniques →→ surveiller la température pour assurer le maintien
dans le temps, de façon à effectuer les traitements de la chaîne du froid ;
moins contaminants au préalable des traitements →→ présence d’un matériel adapté à la mise en vente de
plus contaminants (p. ex. la préparation de la vo- produits réfrigérés et au maintien au chaud des pro-
laille). duits cuits (saucisses, steaks hachés, légumes…) ;
→→ elimination immédiate de tout déchet alimentaire ou
eau résiduelle (au sol ou sur les meubles) dans le
stand pouvant attirer les nuisibles ;
→→ surtout : prévoir un abri pour éviter les préparations
de denrées à l’air libre ;
→→ mettre en place un dispositif de protection des den-
rées alimentaires exposées contre les contamina-
tions pouvant être provoquées pas les clients et / ou
les insectes.

15
3.5.2. Les friteuses 3.5.3. Les distributeurs automatiques de boissons chaudes
et froides
Démarches à suivre
Démarches à suivre
→→ filtrer régulièrement l’huile et nettoyer les friteuses ;
→→ changer régulièrement l’huile de friture ; →→ vérifier au moment de l’installation la conformité
du circuit interne de distribution de l’eau (apte au
-- environ toutes les 10 fritures (en cas de cuisson
contact alimentaire, débit suffisant…) pour les dis-
exclusive de frites), après chaque friture en cas
tributeurs de boissons chaudes ;
de cuisson de produits panés ou de beignets ;
-- dès que l’huile fume ou qu’elle change de cou- →→ choisir des fournisseurs de poudres pour boissons
leur ; chaudes garantissant une sécurité microbiologique
→→ tester l’huile au moyen de testeurs (il existe diffé- optimale de leurs produits ;
rents modèles et différentes techniques) ; →→ respecter les conditions de stockage des produits
→→ respecter une température maximale conseillée entamés utilisés pour les distributeurs de boissons
de 175°C (pour une t°>de 175°C, l’on observe une chaudes (local adapté au stockage de produits ali-
formation accélérée d’acrylamide dans les denrées mentaires, les emballages entamés doivent être
riches en amidon). parfaitement fermés, utilisation des produits enta-
més avant l’ouverture d’un nouveau produit) ;
→→ vérifier la date limite d’utilisation optimale pour
toutes les boissons froides présentes dans les dis-
Pour l’élimination des huiles de friture, il existe des filières de tributeurs et pour toutes les poudres intervenant
recyclage qui récupèrent les huiles usagées. dans les distributeurs de produits chauds ;
Les instructions concernant les 3 piliers de l’hygiène sont →→ vérifier la date limite d’utilisation optimale des bom-
également applicables dans la mesure du possible aux bonnes d’eau installées dans les fontaines à eau et
sites mobiles. Sur le site www.securité-alimentaire.pu- respecter la durée de vie des bombonnes à eau (la
blic.lu/professionel/denrees_alimentaires/hygiene_alim durée de vie des produits est toujours indiquée sur
prescriptions/index.html il est possible de télécharger un l’emballage par le fournisseur) et mettre ces distri-
dépliant relatif à cette problématique. buteurs dans des endroits à l'abri du soleil ;
→→ éliminer toute marchandise alimentaire ou eau tom-
bée dans le distributeur pouvant attirer les nuisibles ;

L'huile →→ contrôler régulièrement l’absence de nuisibles ;


→→ éliminer les eaux perdues de manière adéquate (pas
de friture doit d’eau résiduelle, circuit séparé limitant les contami-
nations croisées…) pour les distributeurs de bois-
être changée sons chaudes ;

régulièrement afin →→ éliminer l’eau résiduelle et nettoyer le réceptacle de


récupération de l’eau dans les fontaines à eau ;
de garantir →→ suivre scrupuleusement les consignes de nettoyage
du fabricant.
sa qualité

16 © Chambre des Métiers 2011


3.5.4. Les distributeurs de produits alimentaires non réfri-
gérés (barres chocolat) ou réfrigérés (salades, sandwichs)

Démarches à suivre
→→ vérifier quotidiennement (au moment du charge-
ment) l’intégrité des emballages des sandwiches
(pas de gonflement, pas de déchirure…) et de la date
limite de consommation ou de la date limite d’uti-
lisation optimale pour toutes les denrées alimen-
taires et des boissons froides présentes dans les
distributeurs ;
→→ éliminer tout produit frais présenté en vente la veille ;
→→ vérifier la conformité des températures vis-à-vis
des températures réglementaires et installer un
thermomètre visible de l’extérieur (éventuellement
par afficheur) ;
→→ mettre en place un dispositif bloquant la distribution
de sandwichs en cas de température non satisfai-
sante ;
→→ remplir les distributeurs de manière à limiter le
temps où les produits frais sont à température am-
biante (30 minutes maximum).

17
3.6. Le nettoyage et la En principe, on distingue 3 catégories de produits qu’on peut
utiliser suivant les souillures :
désinfection - les généralités →→ Les produits alcalins qui dissolvent très bien les souillures
Le but du nettoyage est d’éliminer les souillures et de garder organiques c’est-à-dire les graisses et les protéines.
les lieux de travail dans un état de propreté impeccable. Ainsi, →→ Les produits à pH neutre à base de tensioactifs qui en-
les germes n’ont plus d’endroit pour subsister et sont privés lèvent aussi les graisses et les protéines mais ils sont
de leur substrat nutritif pour se multiplier. moins efficaces que les précédents. Par contre ils sont
La désinfection entraîne une réduction supplémentaire des aussi moins agressifs envers les matériaux et surtout
germes. Les produits désinfectants n’agissent que si toute envers la peau. Ils peuvent être suffisants pour enlever
matière organique (graisses et protéines) a été éliminée. de petites quantités de souillures organiques sur des sur-
faces bien lisses.
ATTENTION : Une désinfection après un mauvais nettoyage
ne sert à rien car les germes survivent et continuent à se →→ La troisième catégorie de produits constitue les produits
multiplier, par contre dans beaucoup de cas un bon net- acides utilisés pour enlever des dépôts minéraux comme
toyage est suffisant et une désinfection n’est plus forcément le calcaire etc. Il faut toujours avoir enlevé toutes les ma-
nécessaire. tières organiques avec un des produits précédents avant
d’utiliser les acides. L’utilisation de produits acides ne
La propreté des lieux de travail est indispensable pour évi-
doit pas être systématique, en général il est inutile de les
ter l’introduction de germes dans les denrées alimentaires.
employer plus d’une fois par semaine.
Cette introduction peut se faire :
Comme les produits alcalins et acides sont très corrosifs on
→→ de façon directe :
ajoute souvent des adjuvants pour diminuer leur agressivité
-- par contact de la denrée avec l’objet souillé, tout en gardant ou en augmentant leur efficacité. Souvent c’est
-- par contamination croisée : denrées souillées crues et la qualité de ces adjuvants qui explique la différence de prix.
denrées finies ou semi-finies,
ATTENTION : Le non respect du mode d’emploi du produit
-- par projection des germes sur la denrée via le ventila-
peut entraîner des dommages aux installations et au maté-
teur du système de réfrigération,
riel, au personnel, aux denrées alimentaires et à l’environ-
-- par une mauvaise pratique d’hygiène personnelle,
nement.
-- par des nuisibles (excrétions et contact),
De part de leur nature ces produits constituent un danger
→→ de façon indirecte :
pour la santé publique, il faut donc absolument les stocker
-- les mains prennent les germes (sur les poignées de dans un endroit sûr à l’écart des denrées alimentaires, de
portes, sur les emballages) et les déposent sur les préférence dans un endroit propre, fermé et réservé à cet
denrées, usage.
-- par une ventilation inappropriée, excessive, insuffisante
ou inexistante.
3.6.2. Le matériel
3.6.1. L’utilisation des produits L’enlèvement des souillures se fait par la combinaison d’une
action mécanique et d’une action chimique.
Le nettoyage et la désinfection requièrent :
des produits dont l’application est adaptée (il n’y pas d’au-
3.6.2.1. Matériel nécessaire à l’action mécanique
torisation au Luxembourg) dans le domaine alimentaire et
qui correspondent en outre aux types de souillures (tartre, Pour des petites entreprises, du matériel simple (brosse,
graisses), ainsi qu’aux surfaces à nettoyer (mains, sols, ma- raclette, lavette…) est suffisant. Après nettoyage, ce matériel
tériaux divers). est fortement contaminé et présente un endroit idéal pour la
multiplication des germes. Il faut donc bien le nettoyer et le
Pour les désinfectants, il importe de prendre en compte ici
stocker proprement à l’écart des denrées alimentaires.
la réglementation sur les produits biocides puisque cer-
taines substances ne sont plus autorisées (il y a une liste Ainsi, il est préférable d’éviter du matériel en bois, des
sur le site santé). brosses en coco etc. et d’utiliser du matériel adapté au sec-
teur alimentaire (p. ex. des manches lisses et non pas en
http://www.ms.public.lu/fr/activites/pharmacie-medica-
bois, des brosses en plastique et éventuellement en couleur
ment/autoris-mise-marche-autres-produits/produits-bio-
pour bien les différencier).
cides/index.html
Il faut prévoir aussi un nettoyage régulier de ce matériel. Si le
matériel est sale, le nettoyage ne sera pas efficace.
Lorsqu’on emploie des installations de haute pression, il est
important de veiller à ce que la pression ne dépasse pas 30 à
40 bar, sinon on disperse trop les souillures.

18 © Chambre des Métiers 2011


3.6.2.2. Matériel nécessaire à l’action chimique c) Rinçage
Pour l’application des produits chimiques, la meilleure solu- Le rinçage est important d’une part pour éliminer toutes les
tion est la mousse, car elle reste accrochée même sur des particules dissoutes par le produit de nettoyage et d’autre
surfaces verticales assez longtemps pour permettre au pro- part pour s’assurer qu’il ne reste plus de traces du produit
duit d’agir et d’atteindre des endroits difficilement acces- qui pourrait entrer en contact avec les denrées alimentaires
sibles. Il existe plusieurs systèmes de canon à mousse. Il y par la suite.
en a qui nécessite un apport d’air comprimé et d’autres qui
Un rinçage abondant après un bon nettoyage permet d’élimi-
peuvent se raccorder soit sur un nettoyeur à haute pression
ner la majorité des germes.
soit simplement sur un tuyau ordinaire.
Après rinçage, il faut vérifier que l’eau se soit bien écoulée
de toutes les surfaces, et qu’il ne reste nulle part de l’eau
3.6.3. La méthode
stagnante.
Pour avoir un bon résultat, il est essentiel de bien organiser le
travail. Avant le début du nettoyage, il faut enlever toutes les
d) Désinfection
denrées alimentaires, et débarrasser le local de tout ce qui
traîne afin de pouvoir appliquer le produit de nettoyage dans La désinfection n’est pas obligatoire systématiquement après
tous les endroits sans exception. Il est aussi important d’or- chaque nettoyage. Elle est surtout utile sur des surfaces ou
ganiser le nettoyage dans le sens inverse de la production, du matériel entrant directement en contact avec les denrées
c’est-à-dire de la partie propre vers la partie sale et après les alimentaires ou en général lorsqu’il y a une certaine période
opérations sales (sortie des poubelles). Comme les souillures d’inactivité (p. ex. avant les week-ends). (S’il n’y a pas d’activi-
fraîches s’enlèvent plus facilement que les souillures sèches, té, il n’y a pas de nettoyage et les quelques germes résiduels
il est important de commencer le nettoyage le plus vite pos- ont le temps de se multiplier pour atteindre une concentra-
sible après la fin du travail. tion trop élevée lors du redémarrage).
Après l’opération de désinfection, il importe de rincer abon-
a) Prélavage damment les surfaces et objets désinfectés, afin d’éliminer
tout reste de produit de désinfection (toxique). Attention : Cer-
Toute présence de résidus organiques (restes alimentaires)
tains produits à base d’alcool ne nécessitent pas de rinçage.
entrave l’efficacité des produits de nettoyage c’est-à-dire
Il importe donc de se référer toujours à la notice du produit.
que plus il y a de restes, plus il faut de produit de nettoyage.
Afin d’avoir un bon résultat avec un minimum de produit, il
faut donc faire un prélavage et ramasser le plus gros des 3.6.4. La fréquence
souillures. Lors du prélavage, il faut faire attention à la Il est évident que les infrastructures tel que le sol, le bas des
température de l’eau. L’eau chaude dissout mieux que l’eau murs les poignées de portes etc., ainsi que les équipements
froide, mais il ne faut pas dépasser 60°C sinon il y a coagula- et le matériel qui sont souillés durant le travail, doivent être
tion des protéines. En général 60°C est aussi suffisant pour nettoyés après le travail. Les endroits non souillés directe-
enlever la majorité des graisses. (S’il y a trop de graisse, il est ment pendant le travail tel que les plafonds, les frigos, les
préférable de faire deux passages, une fois à moins de 60°C évaporateurs etc. doivent être nettoyés à une fréquence dé-
pour enlever les protéines ensuite une fois plus chaud pour terminée par l’entreprise de façon à minimiser les risques de
enlever la graisse). contamination.
La fréquence du nettoyage et de la désinfection est déter-
b) Nettoyage minée par l’entreprise et doit figurer dans le plan de net-
toyage.
Le nettoyage doit se faire avec un produit de nettoyage appli-
qué de préférence sous forme de mousse. Il est impératif de Le plan de nettoyage est à établir pour tous les locaux de
suivre les consignes du fabricant surtout en ce qui concerne production et de stockage et pour tout le matériel utilisé
la concentration, la température de l’eau et la durée de dans l’entreprise. Un exemple d’un plan de nettoyage se
contact. Il est préférable d’appliquer le produit sur une sur- trouve en annexe.
face déjà humide.

19
3.7. La lutte contre les nuisibles Démarches à suivre
(rongeurs et insectes) →→ protéger les ouvertures (fenêtres, ventilations…) p.
ex. par des grilles et / ou des moustiquaires (amo-
3.7.1. Les rongeurs
vibles pour permettre leur nettoyage) ;
Les rongeurs sont susceptibles de transmettre par des
→→ prévoir des lampes UV (attention aux lampes à arc
micro-organismes (virus, bactéries, parasites…) des mala-
électrique : les insectes éclatent et s’éparpillent
dies dangereuses à l'homme. La transmission peut avoir lieu
autour de la lampe. Il existe des modèles avec pro-
par un contact direct des animaux, des excréments ou par les
tection ou préférez des systèmes à colle ;
eaux usées. Les morsures de ces animaux s’avèrent égale-
ment très dangereuses. Ils provoquent d’importants dégâts →→ mettre en place un plan d’action de lutte contre les
au niveau des denrées alimentaires, d’une part, et au niveau nuisibles ;
des câbles électriques, d’autre part. Il est possible de prendre →→ prévoir des pièges à insectes (ils sont attirés par les
soi-même des mesures de lutte contre les rongeurs, mais il phéromones et l’infestation devient détectable dans
importe de savoir qu’il existe des entreprises spécialisées en un stade précoce) ;
ce domaine. En cas de prise individuelle de mesures contre →→ effectuer ou laisser effectuer régulièrement des
les rongeurs, il est indispensable de respecter scrupuleuse- mesures de désinsectisation / dératisation préven-
ment les instructions du fabricant des produits. tives (si besoin, sinon vérifier régulièrement les
Comme la présence et la prolifération de nuisibles peut pièges pour détecter l’infestation) ;
avoir des répercussions néfastes sur les denrées alimen- →→ protection des abords extérieurs de part et d’autre
taires, il est important d'avoir en place un plan de lutte qui des portes ;
permet dans un premier temps de détecter la présence de
→→ ne pas mettre le mobilier directement contre le mur ;
nuisibles et dans un deuxième temps de les éliminer.
→→ vérifier les emballages à la réception-même et
Le plan d’action contre les nuisibles doit pour être complet
avant toute utilisation ;
comporter le contrat avec la société service (s’il y en a un),
un schéma des locaux avec indication des appâts, la fiche →→ ne pas laisser entrer les emballages, les cartons, le
technique des produits utilisés et les rapports de suivi régu- bois etc. en production ;
liers. Il est nécessaire de marquer les positions des diffé- →→ éviter les palettes en bois ;
rents appâts dans les locaux. →→ éviter un stockage directement au sol ;
→→ éliminer toute denrée entrée en contact avec des
3.7.2. Les insectes rongeurs ;
Les insectes volants (guêpes, moustiques, mouches…) et →→ en cas d’endommagement des emballages, élimi-
rampants (blattes, cafards…) représentent une source per- ner les denrées ;
manente de contamination et notamment de recontamination
→→ veiller à bien couvrir les produits finis et les matières
de produits finis.
premières (film alimentaire, récipients fermés, etc.)
et refermer les emballages après utilisation ;
→→ prévenir en particulier contre les rongeurs en ré-
serve sèche ;
→→ éviter tout contact des produits de lutte avec des
denrées alimentaires ;
→→ éviter la dispersion des produits ;
→→ il est indispensable d’effectuer ces opérations après
protection, de préférence écartement, de toute den-
Les produits rée alimentaire ;
→→ si nécessaire, nettoyer et désinfecter après traite-
spéciaux sont à ment ;

manipuler avec →→ pour le cas où on fait ces opérations soi-même, une


formation est nécessaire.
précaution
L’utilisation de produits spéciaux s’avère très délicate. Il convient
de les conserver à l’abri des zones de production, dans un en-
droit fermé à clé, spécialement prévu à cet effet. Aussi faudra-t-
il bien se laver les mains après manipulation de ces produits.

20 © Chambre des Métiers 2011


3.8. La qualité de l’eau 3.8.3. Entretien
Assurer un entretien et une maintenance professionnelle et
Toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires régulière de l’installation de traitement de l’eau, et le cas
pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la échéant, prévoir des systèmes de détartrage.
commercialisation de produits ou de substances destinés
Assurer un entretien et une maintenance professionnelle
à la consommation humaine doivent avoir la qualité d’eau
(tous les 3-6 mois) du filtre à eau, le cas échéant.
potable.
Elles doivent correspondre aux critères d’une eau destinée
3.8.4. Eau non potable
à la consommation humaine à tous les points où elles sont
utilisées dans l’entreprise. La qualité de l’eau potable est Lorsque de l’eau non potable (p. ex. récupération d'eaux de
contrôlée par l’administration communale qui en informe les pluie) est utilisée dans l’entreprise à des fins différentes, elle
consommateurs. La commune délivre (sur demande) un cer- ne doit en aucun cas être raccordée aux systèmes d’eau po-
tificat d’analyse adéquat une fois par an. La qualité de l'eau table ni pouvoir refluer dans ces systèmes.
incombe à l'exploitant.
Il est absolument nécessaire de s’abstenir de toute autre
Démarches à suivre
source d’eau qui n'a pas la qualité d'eau potable.
Pour les systèmes d’approvisionnement privés le règle- →→ installer un réseau complètement séparé, sans
ment sur la qualité de l’eau potable2 prévoit des obligations connexions et avec signalisation des conduites des
de contrôle à mettre en œuvre par le fournisseur (qui dans différents systèmes ;
ce cas sera suite aux définitions de la législation l’exploitant →→ mettre en place un plan des circuits de l’eau et iden-
alimentaire). tifier également les bras morts éventuels du circuit
d’eau (à voir avec l’architecte ou l’installateur).
3.8.1. Fabrication de glaçons
La fabrication de glaçons ne peut se faire qu’à partir d’eau
potable, les glaçons sont à stocker dans des récipients préve- 3.8.5. Infrastructures d’approvisionnement privées
nant toute contamination.
Les infrastructures d’approvisionnement privées (sources
Il est primordial de veiller à la propreté de la machine et de la ou puits avec les installations d’adduction subséquentes)
pelle à glaçons et donc de respecter les instructions du plan devront être soumises à un programme de contrôle selon la
de nettoyage. Il existe des machines à UV pour décontaminer législation en vigueur. L’annexe du règlement grand-ducal
l’eau si la machine n’est pas utilisée tous les jours. du 7 octobre 2002 relatif à la qualité des eaux destinées à
la consommation humaine reprend les critères pour calculer
3.8.2. L’eau stagnante la fréquence d’échantillonnage requise et pour identifier les
L’eau stagnante est susceptible d’être contaminée par des points d’échantillonnage adéquats. Les fournisseurs (dans ce
poussières, des résidus alimentaires et offre des tempéra- cas-ci les exploitants alimentaires disposant de leur propre
tures ambiantes propices à la multiplication de germes. infrastructure d’approvisionnement) devront établir ce pro-
gramme de contrôle et le soumettre pour approbation aux
organes techniques compétents (Direction de la Santé et
Démarches à suivre Administration de la Gestion de l'Eau).

→→ éliminer et éviter toute eau stagnante ; aménager


les bâtiments de façon à permettre une évacuation
adéquate de l’eau (écoulement des eaux par le sol) ;
→→ éliminer l’eau par raclage ou à l’aide d’un aspirateur
à eau, si nécessaire ;
→→ bien rincer les tuyaux avant toute utilisation ;
→→ lors d’une interruption prolongée des travaux (wee-
kend, congé), laisser écouler l’eau stagnante dans
les tuyauteries pendant 5 min ;
→→ (le cas échéant, il faut prévoir des procédures de
désinfection pour des tuyaux qui ne sont pas utilisés
pendant de longues périodes. (formation de biofilm
surtout dans les tuyaux plastiques).

Règlement grand-ducal du 7 octobre 2002 relatif à la qualité


2

des eaux destinées à la consommation humaine

21
22 © Chambre des Métiers 2011
3.9. La gestion des déchets 3.10. Les emballages - matériaux
Les déchets de par leur nature sont une source de contami- en contact alimentaire
nation importante des locaux et des marchandises alimen-
Un matériel est apte au contact alimentaire s’il n’y a pas de
taires. Il est donc primordial d’en assurer une gestion irré-
risque de toxicité induite pour des aliments et boissons par
prochable aussi bien au niveau de l’entreposage qu’au niveau
ce matériel / cet objet, si ce dernier est normalement utilisé.
de leur évacuation.
Ainsi, ce matériel / cet objet devrait être inerte vis-à-vis des
aliments et éviter toute migration de substances et ne pas
Démarches à suivre être susceptible de modifier le goût ou la qualité de l’aliment.
→→ assurer à tout moment une séparation entre les Il existe des règlements fixant les prescriptions pour les ma-
zones propres / opérations de travail propres (p. ex. tériaux en contact avec des denrées alimentaires, des détails
la production) et les zones contaminées / opéra- sont disponibles sous le lien :
tions de travail contaminées (p. ex. élimination des http://www.securite-alimentaire.public.lu/professionnel/
déchets) ; denrees_alimentaires/materiaux_contact/index.html
→→ utiliser des sacs plastiques ;
→→ assurer une évacuation rapide / régulière des dé- Démarches à suivre
chets des plans de travail dans les poubelles, puis
dans les conteneurs dans le respect de la marche →→ n’utiliser pour la manipulation, le stockage, l’embal-
en avant ; lage que des matériaux aptes au contact alimentaire
et veiller à vérifier les certifications et estampilles
→→ éviter dans la mesure du possible de toucher des
relatives sur les matériaux ;
mains les poubelles lors de la manipulation de den-
rées alimentaires, utiliser, autant que possible, des →→ respecter inconditionnellement les conditions d’uti-
poubelles fermées à commande non-manuelle ; lisations prévues par le producteur puisque tous les
matériaux d'emballage ne peuvent pas être utilisés
→→ se nettoyer et désinfecter systématiquement les
avec n'importe quelle denrée alimentaire ;
mains après avoir touché à des déchets ou des pou-
belles ; →→ vérifiez régulièrement la conformité du matériel en
cours d'utilisation (revêtement abimé...) ;
→→ nettoyer et désinfecter régulièrement les poubelles ;
→→ stocker les emballages à l'abri des contaminations
→→ éviter absolument tout courant d’air dans l’environ-
éventuelles ;
nement immédiat des poubelles ;
→→ demander des déclarations / certifications relatives
→→ vider régulièrement les poubelles utilisées dans
auprès de vos fournisseurs.
la production, notamment en cas de températures
ambiantes élevées ;
→→ tenir les poubelles à distance de toute source
de chaleur ;
→→ garder les déchets dans un endroit frais ;
→→ mettre en place un plan d’élimination des déchets ;
→→ les poubelles extérieures ne sont pas à rentrer en
production ;
→→ attention aux nuisibles qui sont attirés par les dé-
chets ;
→→ identifier et éliminer les sous-produits
d'origine animale suivant la législation
L'emballage
en vigueur. ne doit pas être
susceptible de
modifier le goût
ou la qualité de
l'aliment

23
Indiquer les
flux de produits
entrants et
3.11. Les documentations utiles sortants sur
concernant les infrastructures le plan de
→→ Un plan de l’entreprise avec indications des flux de pro- l'entreprise
duits entrants et sortants, des déchets et du personnel
(utile pour mettre en évidence les contaminations croi-
sées éventuelles entre les flux propres et sales).
→→ Un plan de nettoyage de toutes les infrastructures et ma-
chines.
→→ Un plan de lutte contre les nuisibles.
→→ Un plan d’entretien de toutes les infrastructures et ma-
chines.
→→ Un plan de gestion des déchets (la Superdreckskëscht 3.11.1. Exemple pour un plan de l’entreprise
(SDK) conseille gratuitement les entreprises). Atelier de découpe = atelier de production.
→→ Un certificat établi chaque année par l’administration Le flux des déchets, des marchandises et du personnel est
communale certifiant la qualité potable de l’eau et / ou les à indiquer sur le schéma (p. ex. avec des couleurs différentes).
résultats d’analyses récents. Il est recommandé de numéroter les différentes salles.

entrée
entrée sortie
matières
personnel poubelles
premières

WC Stockage local
Vestiaire matières poubelles
premières

atelier de atelier de cour


production découpe intérieure

stockage stockage
vente pour livraison
sortie
livraison

magasin
de vente

personnel
entrée denrées
client déchets

24 © Chambre des Métiers 2011


3.11.2. Exemple pour un plan de lutte contre les nuisibles
→→ Placez les appâts à des endroits pertinents dans l’entre-
prise (stockage sec, stockage déchets, endroits peu fré-
quentés etc.) ainsi qu’à proximité des portes à l’extérieur.
→→ Etre toujours attentif à la présence d’excréments.
→→ Numérotez les appâts et marquez la disposition des
appâts sur le schéma de l’entreprises et aussi dans les
locaux.
→→ En cas de disparition des appâts, il faut les remplacer
immédiatement et éventuellement augmenter le nombre
d’endroits.

Nom et signature
Produit utilisé Date
du responsable

(A remplir une fois, puis chaque fois que le produit change)

Nom et signature
Numéros des appâts posés ou enlevés Date
du responsable

(A remplir une fois, puis chaque fois qu’il y a modification du nombre d’appâts)

Fréquence de Nombre nécessaires de


Fréquence de
contrôle des appâts contrôles favorables des Nom et signature
contrôle des appâts Date
en cas de prise appâts avant de passer à du responsable
en routine
d’appâts la fréquence de routine
Exemple : Exemple : Exemple :
(1 fois par mois ) (2 fois par mois) (8)

25
3.11.3. Exemple d’une fiche de contrôle dératisation

Nombre ou numéro(s) Résultat Responsable du contrôle


Date
des appâts vérifiés Intact ? (oui ; non) Nom et signature

26 © Chambre des Métiers 2011


3.11.4. Exemple d’un plan de nettoyage pour (p. ex. Atelier de pâtisserie)

Instruction pour
Objets / Locaux Fréquence
Produits à utiliser l’exécution
à nettoyer / du nettoyage / Responsable
avec dosage exact du nettoyage /
désinfecter de la désinfection
de la désinfection

Eliminer tout résidu


Chaque jour en fin de
à l’aide d’une brosse
« hygienesurface » travail et si nécessaire
Surfaces de travail plastique / chiffon Schmit
spray après des opérations
humide puis vaporiser
souillantes
le spray

Elimination de tout
Sol résidus à l’aide d’une
« Extrapropre » 1 Chaque jour en fin de
brosse plastique, Schmit
capsule sur 2 litres travail
nettoyage avec torchon /
raclette

27
4. L’hygiène du personnel

Une bonne maîtrise de l’hygiène corporelle ne peut être ac- 4.3. La santé personnelle
quise que sur base d’une motivation, d’une information et
d’une formation adéquates du personnel. Les personnes tra-
vaillant dans le secteur alimentaire doivent faire preuve d’une Démarches à suivre
hygiène corporelle irréprochable.
→→ préalablement à toute embauche, ainsi qu’à la suite
d’une période de maladie prolongée, le personnel
4.1. Les mains doit se soumettre à un bilan de santé en rapport
avec son travail dans le secteur de l’alimentation ;
→→ l’analyse médicale sera à répéter tous les deux ans
Démarches à suivre
au moins ;
→→ utiliser, si possible, des ustensiles au lieu des mains →→ éviter de tousser ou d’éternuer sur des denrées ali-
(fourchette, pelle, pince, papier de protection…) ; mentaires ;
→→ porter les ongles courts, propres et sans vernis à →→ en cas de maladies infectieuses (toux, rhume) por-
ongles, éviter les faux ongles ; ter, si nécessaire, un masque ;
→→ se laver et, si nécessaire, se désinfecter les mains →→ toute affection grave en rapport avec l’estomac, l’in-
régulièrement et particulièrement à la suite des testin et la peau doit être signalée au chef d’entre-
opérations «sales» (évacuation des déchets, tous- prise ou à son représentant ;
ser, éternuer, fumer, toilettes…), avant la reprise du →→ les infections et éraflures de la peau sont à traiter et
travail, avant toute préparation de produits particu- à protéger avec effet immédiat.
lièrement sensibles ;
→→ se laver et se désinfecter les mains systématique-
ment après tout passage aux toilettes ;
→→ veiller à ce que la caisse soit gérée, si possible, par 4.4. Les vêtements
une seule et même personne qui ne manipule pas
des denrées alimentaires ;
Démarches à suivre
→→ se nettoyer les ongles avec une brosse à ongles en (applicable à toute personne pénétrant dans les zones de production)
matière synthétique, conservée dans une solution
désinfectante ; →→ porter des tenues de travail complètes, propres et
→→ les blessures sont à traiter immédiatement et à re- correctes (chaussures, pantalon, veste ou tablier,
couvrir d’un pansement étanche, d’un gant ou d’un coiffe) ;
doigtier ; →→ ôter si possible la tenue de travail pour aller aux
→→ les bijoux sont à ôter (l'alliance peut être tolérée si toilettes et si vous quittez les lieux de production
elle est lisse et propre), avant d’entamer les opéra- (pause cigarette etc) ;
tions de travail ; →→ ne pas s’essuyer les mains à la tenue de travail ;
→→ lors de l’utilisation de gants, veiller à les changer →→ conserver séparément les tenues de ville et tenues
pour les différentes opérations ; de travail ;
→→ ne pas fumer dans les locaux de production et de →→ changer et laver régulièrement les tenues de tra-
stockage ; vail (selon le degré de souillure) et en particulier les
→→ ne pas utiliser son GSM ni le stocker en production vestes / tabliers (quotidiennement) ;
(le laisser si possible au vestiaire). →→ (un lavage à 90°C est susceptible de garantir une
désinfection suffisante) ;
→→ conserver les tenues de travail propres à un endroit
propre, protégé et régulièrement nettoyé.
4.2. Les cheveux

Démarches à suivre
→→ au cours de la fabrication, il s’impose de porter une
coiffe, qui recouvre la totalité de la chevelure ;
→→ les cheveux longs sont à attacher ;
→→ les barbes longues sont également à recouvrir.

28 © Chambre des Métiers 2011


Dans le secteur
alimentaire, l'hygiène
corporelle doit être
irréprochable

29
Lors de la vente, le comportement hygiénique du personnel
constitue «  la vitrine  » de l’hygiène de l’entreprise. Ainsi, il
importe :

→→ de se laver les mains avant de toucher des denrées


alimentaires et après avoir touché l’argent et la
caisse ;
→→ d'utiliser des ustensiles (pinces) ou des papiers pro-
tecteurs pour manipuler les denrées alimentaires ;
→→ de ne pas manipuler l’argent avec les mêmes gants
que les produits alimentaires ;
→→ d’utiliser plutôt des pinces que des gants ;
→→ de veiller à une disposition et manipulation hygié-
nique des emballages alimentaires ;
4.5. Adopter un comportement →→ de séparer dans la mesure du possible l'encais-
sement d'argent de la manipulation des denrées
hygiénique
alimentaires.

Démarches à suivre

→→ ne pas tousser ou éternuer ou se moucher 4.6. La formation


au-dessus des denrées alimentaires ;
→→ ne pas porter les mains au visage ou dans les che-
veux pendant le travail ; Démarches à suivre
→→ ne pas fumer, boire ou manger dans les locaux de
→→ prévoir une formation régulière relative à l’hygiène
production et de distribution des denrées alimen-
des denrées alimentaires de tout le personnel en
taires ;
fonction de son travail (les formations peuvent se
→→ ne pas goûter aux préparations avec les doigts ; faire en externe ou bien en interne) ;
→→ ne pas se nettoyer ou s’essuyer les mains au tablier ; →→ respecter les instructions sur les règles d’hygiène
→→ ne pas humecter les doigts de salive en manipulant de l’employeur.
les feuilles d’emballage… ;
→→ ne jamais réutiliser l’ustensile utilisé pour goûter
aux produits, sans qu’il ait été nettoyé et, si néces-
saire désinfecté, au préalable ;
→→ veiller à une hygiène impeccable des mains (net-
toyer / désinfecter régulièrement).

30 © Chambre des Métiers 2011


4.7. Les documentations
→→ Certificats de santé du personnel
→→ Preuves écrites relatives aux formations / instructions
du personnel

4.7.1. Exemple : Formation du personnel en hygiène des denrées alimentaires

Date de Formation
Nom de l’employé Sujets traités
la formation externe / interne

Lavage hygiénique des mains


Ex : François Schmit 27 novembre 2010 Instructions par le patron et bonne utilisation du produit
désinfectant

31
5. La production

5.1. La réception 5.2. Le stockage


Il est préférable qu’une personne de l’entreprise soit pré- 5.2.1. Le stockage en réserve sèche
sente lors de la réception des produits, afin d’en assurer un
Dans la réserve sèche sont conservés les produits suscep-
contrôle direct. Pour éviter des contaminations non néces-
tibles d’être stockés à température ambiante sans qu’il y ait
saires, l’accès aux locaux de production et de stockage ne doit
la moindre influence sur leur qualité. Les unités de stockage
être autorisé qu’au personnel de l’entreprise elle-même (et
devraient être séparées des unités de production.
pas dès lors au conducteur). Il importe de n’accepter que des
produits et emballages impeccables.
Démarches à suivre
Démarches à suivre →→ absence d’humidité ;
→→ contrôle des produits relatifs à l’odeur, leur aspect, →→ pas de produits dangereux ni d’outils ;
la couleur, la surface, des souillures éventuelles ; →→ conserver tous les produits dans des emballages
contrôle de la viande (état aqueux) ; propres, fermés ;
→→ contrôle des emballages (pas d’emballages endom- →→ ne pas introduire des emballages non propres dans
magés, mal fermés) ; l’unité de stockage ; transvaser les produits le cas
→→ contrôles de la propreté du véhicule de transport et échéant dans des récipients propres ;
des récipients de transport ; →→ ne pas stocker les produits à même le sol ;
→→ (si possible, transvasement immédiat des produits →→ ne pas stocker les produits contre les murs, de pré-
réceptionnés dans des récipients propres de l’entre- férence ;
prise elle-même) ;
→→ assurer la séparation entre les matières premières
→→ contrôle (de temps en temps) des températures à et les produits finis lors du stockage ;
cœur à la livraison, c.-à-d. -18°C en cas de produits
→→ stocker séparément les produits d’origine animale
surgelés et 4°C en cas de produits frais donc il faut
et les produits d’origine végétale ;
prévoir un thermomètre ;
→→ stocker les produits piluéreux séparément ;
→→ contrôle du respect de la durée de transport ;
→→ stocker les produits sensibles dans un endroit pro-
→→ contrôle des dates limites de consommation à la
tégé, c.-à-d. dans des récipients fermés ou les re-
réception ;
couvrir de films alimentaires ;
→→ contrôle des conditions de transport, donc sépara-
→→ stocker les produits sensibles en haut et les pro-
tion entre la viande et les légumes, séparation entre
duits moins sensibles en bas ;
matières premières et produits alimentaires pré-
traités, séparation entre des produits emballés et →→ contrôle régulier des dates limites de consommation ;
des produits non-emballés (la séparation peut se →→ organisation du stock suivant le principe FIFO (c.-à-d.
faire sous forme d’un transport des produits dans first in, first out) ;
des récipients fermés ou par la division en différents →→ contrôle régulier des produits, élimination immé-
compartiments à l’intérieur du véhicule) ; diate des produits inutilisables ;
→→ veiller à la propreté de la tenue de protection et à →→ éviter toute variation de température supérieure à
l’hygiène personnelle du conducteur ; 10°C ;
→→ en cas de doutes relatifs à l’état hygiénique irrépro- →→ éviter des quantités de stock trop importantes en
chable des produits, en refuser la réception ; cas de températures élevées (notamment en été) ;
→→ prise en charge directe (sans délai d’attente) des →→ en cas de dépassement des 40°C, veiller à utiliser
produits frais et congelés ; les produits dans les plus brefs délais ;
→→ décartonnage des produits livrés ; →→ éviter si possible les palettes en bois.
→→ remplir la fiche de contrôle-réception.

32 © Chambre des Métiers 2011


5.2.2. Le stockage en unités de réfrigération / de surgélation 5.3. La cuisson des aliments
Il convient de séparer les différents groupes de produits
et la mise à l’étalage de plats
→→ les matières premières et les produits semi-finis / finis ;
→→ la volaille, le gibier et autres types de viande ;
préparés, chauds et froids
→→ les produits d’origine végétale et d’origine animale ; La cuisson des produits est susceptible d’éliminer des
et de respecter les températures prescrites. germes. Le degré de leur élimination est toutefois fonction de
la température et de la durée de cuisson, de même que de la
nature du produit et du mode de cuisson.
Démarches à suivre
En cas de non-respect de ces conditions, il subsiste un risque
→→ séparation des différents groupes de produits, (en élevé de contamination.
général ce qui est le moins contaminé en haut et ce Afin d’éviter des températures incorrectes, il s’impose de sou-
qui est le plus contaminé en bas) ; mettre les installations concernées à des contrôles réguliers.
→→ conservation dans des récipients distincts, dans des Une cuisson insuffisante n’entraîne qu’une élimination insuf-
zones distinctes de l’unité, spécialement prévues à fisante des germes.
cet effet ; de préférence, prévoir des enceintes dis-
tinctes de réfrigération et de surgélation pour les
différents groupes de produits (les légumes p. ex.
Démarches à suivre
sont souvent entachés de particules de terre qui →→ assurer une température à cœur de 80°C au mini-
peuvent être véhiculées vers d’autres produits ; des mum pendant 1 minute et 30 secondes, en veillant
matières premières non nettoyées peuvent contami- au bon fonctionnement et à la bonne position du
ner des produits finis) ; thermostat, ainsi qu’à un procédé de cuisson qui
→→ contrôle journalier des températures (max. 4°C convienne au produit concerné ;
pour les unités de réfrigération, min. -18°C pour les →→ respecter scrupuleusement les températures et les
unités de surgélation) ; durées de cuisson.
→→ stockage du poisson sur glace fondante à max. 2°C ;
→→ stockage de la viande hachée à max. 2°C ;
→→ ajustement adéquat du thermostat ;
Lors de la conservation à des températures variant entre
→→ dégivrage suffisant des enceintes de surgélation ; 10°C et 65°C, les germes sont susceptibles de se multiplier.
→→ bon état des installations ;
→→ limiter des ouvertures fréquentes et prolongées ; Démarches à suivre
→→ respect du principe FIFO ; →→ les plats chauds prêts à la consommation sont à
→→ adaptation des capacités de réfrigération / surgéla- garder au chaud à une température minimale de
tion à la production ; 65°C, pendant au maximum 3 heures ; laisser de
→→ propreté des ventilateurs notamment absence préférence refroidir les plats et les réchauffer à une
absolue de moisissures ; température minimale de 70°C pendant quelques
→→ protection des produits ; minutes juste avant leur consommation ;

→→ contrôle DLC (date limite de conservation) ; →→ conserver les plats prêts à la consommation à une
température maximale de 4°C ;
→→ en cas de stockage de produits fabriqués au sein
de l’entreprise elle-même ou bien lors de transva- →→ les produits à base de viande hachée ne doivent dé-
sement des produits, veiller à y indiquer les dates passer la température de max. 4°C au moment de
de fabrication et de conservation des matières pre- leur service (le stockage se fait à 2°C) ;
mières utilisées à leur fabrication ; →→ séparer autant que possible les zones de production
→→ inscrire également la date de congélation sur les chaude des zones de production froide.
produits congelés en interne.

33
34 © Chambre des Métiers 2011
5.4. Le refroidissement rapide 5.5. La décongélation
La zone critique de multiplication des germes se situe entre Lors de la décongélation tenir compte du fait que les produits
10 et 65°C. Les produits doivent donc passer rapidement au- doivent également passer rapidement au-delà de la zone
delà de cette zone. comprise entre 10°C et 65°C, qui est propice à la prolifération
Un refroidissement rapide dans un milieu propre peut donc de germes et ne jamais recongeler des aliments décongelés.
limiter la prolifération de germes dans la zone critique com-
prise entre 10°C et 65°C.
Démarches à suivre
Au cas où la cuisson n’aurait pas tué tous les germes, qu’il y
aurait eu une recontamination par des germes via des mau- →→ éviter une décongélation à température ambiante ou
vaises pratiques d’hygiène, ou une activation de spores (ba- dans de l’eau froide voire chaude ;
cillus, clostridium, etc), leur prolifération se voit soutenue par →→ certains produits surgelés peuvent être utilisés sans
un refroidissement trop lent. décongélation antérieure ;
→→ décongélation rapide dans les fours à micro-ondes ;
Démarches à suivre veiller à une cuisson régulière (contrôle des tempé-
ratures à cœur) ;
→→ veiller à un refroidissement rapide, atteignant donc →→ décongélation lente à n’effectuer idéalement que
une température à cœur de 10°C en 2 heures, par : dans des enceintes de réfrigération à des tempéra-
-- une réfrigération rapide (Schockfroster) ; tures inférieures à 4°C ;
-- l’étalage en couche mince sur une surface vaste, →→ évacuer rapidement les eaux de décongélation qui
bien froide (p. ex. des gastrobacs dans bain de favorisent le développement des germes présents ;
glace) ;
→→ après évacuation des eaux de décongélation, effec-
-- le transvasement dans des récipients à fond
tuer un nettoyage et, en cas de produits sensibles,
double avec fluide de réfrigération ;
une désinfection scrupuleuse des supports de dé-
-- d’autres méthodes induisant un refroidissement
congélation.
rapide ;
→→ après refroidissement, travailler au frais ou conser-
ver au froid (<4°C) ;
→→ veiller à des infrastructures et une hygiène du per-
sonnel impeccables ;
→→ protéger les produits en les recouvrant ou en les
stockant dans des récipients fermés.

La zone
critique de
multiplication des
germes se situe
entre 10 et 65°C

35
5.6. La congélation rapide 5.7. Vente des produits et
La congélation rapide vise une réfrigération instantanée vers gestion des produits non vendus
des températures très basses, permettant de surgeler des
Afin d’éviter une re-contamination des produits finis, il im-
produits sensibles et de les rendre conservables jusqu’au
porte de respecter la marche en avant.
moment de leur utilisation définitive. Le procédé de la congé-
lation rapide stabilise, certes, les denrées alimentaires, mais
ne tue pas les germes. Démarches à suivre
→→ n’utiliser à la manipulation des produits que du
Démarches à suivre matériel régulièrement nettoyé, et si nécessaire,
désinfecté ;
→→ ne soumettre au procédé de la congélation rapide
que des produits intermédiaires stabilisés du point →→ veiller à une protection permanente des produits (p.
de vue microbiologique (p. ex. par une cuisson à ex. en les recouvrant…) ;
effet pasteurisant) ; →→ nettoyer, et si nécessaire désinfecter régulièrement
→→ procéder à la congélation rapide immédiatement les étiquettes de prix ou autres articles de décora-
après la préparation ou la cuisson des produits tion entrant en contact direct avec les produits ;
concernés ; →→ utiliser des étiquettes qui ne se sont pas en contact
→→ ne soumettre au procédé de la congélation rapide direct avec les produits ;
que des produits pour lesquels la température et la →→ n’effectuer le nettoyage / la désinfection des sur-
durée de préparation ont été respectées ; faces de vente (vitrines, étalages) qu’après avoir
→→ protéger les produits surgelés par un conditionne- enlevé au préalable les produits ;
ment adéquat ou une conservation dans des réci- →→ diviser les surfaces de vente (vitrines, étalages) en
pients fermés ; zones, suivant les besoins ;
→→ nettoyer, et si nécessaire, désinfecter et dégivrer →→ lors de la vente, veiller à respecter les dates de pro-
régulièrement les installations ; duction et les dates limites de consommation des
→→ surgeler le plus rapidement possible les produits ingrédients respectifs ;
sensibles (la surgélation lente provoque la forma- →→ bien réfrigérer les étalages et vitrines de vente,
tion d’importants cristaux de glace, qui détruisent afin d’atteindre les températures adéquates avant
les membranes cellulaires ; lors de la décongélation l’exposition des produits (+4°C) (une t° de 4-6°C est
il y a écoulement de jus p. ex. qui favorise une mul- acceptable pour les produits destinés à la consom-
tiplication rapide des germes éventuellement pré- mation immédiate) ;
sents). →→ assurer une organisation des vitrines et étalages de
vente qui permette de placer les produits sensibles
dans les zones les plus froides ;
→→ adapter la quantité de produits exposés au volume
effectif de vente ;
→→ organiser la vente et le nouvel approvisionnement
suivant le principe FIFO (first in, first out) ;
→→ contrôler régulièrement les températures (en par-
ticulier dans les zones destinées aux produits plus
sensibles et en cas de soleil) ;
→→ veiller à la durée d’exposition des produits dans les
vitrines et étalages de vente ;
→→ après fermeture du point de vente, assurer que les
produits non vendus soient conservés en enceinte
réfrigérée (4°C), s’ils sont destinés à être remis à
l’étalage le lendemain ;
→→ veiller à un contrôle des températures.

36 © Chambre des Métiers 2011


Il convient de distinguer : 5.9. Documentation
→→ les produits non-réutilisables : veiller à les éliminer dans
l’immédiat, afin d’éviter une remise en vente ultérieure ; →→ Liste des fournisseurs en relation avec les produits livrés
→→ les produits revendus incorporés dans d’autres prépara- →→ Bons de livraison et / ou factures
tions peuvent avoir subi entretemps une contamination et →→ Fiches de contrôle de réception avec contrôle des tempé-
sont susceptibles de contaminer ces préparations lors de ratures
la réutilisation ; il est donc préférable de les utiliser dans →→ Fiches de production / recettes (incluant tous les ingré-
des produits qui subissent un traitement thermique. dients utilisés)
→→ Fiches documentant le contrôle des différentes tempéra-
5.8. Livraison et transport tures
de produits finis →→ Document commercial concernant la gestion des sous-
produits d'origine animale.
Lors du transport de produits vers les points de vente ainsi
que lors d’une livraison directe à domicile, il convient de dis-
tinguer :
→→ les produits sensibles, qui requièrent le strict respect des
températures lors de la livraison et du transport ;
→→ les produits qui peuvent subir un transport à température
ambiante en raison de leur degré de conservation.

Démarches à suivre
En général :
→→ n’utiliser que des véhicules de transport propres,
impeccables du point de vue hygiénique et se trou-
vant en bon état ;
→→ assurer le transport des produits dans des réci-
pients fermés ;
→→ veiller à une tenue de travail propre du chauffeur ;
→→ utiliser des moyens de conservation correspondant
à la durée du transport et à la température ambiante
(les produits à réfrigérer doivent être transportés à
des températures inférieures à 4°C et les produits
surgelés à une température maximale de -18°C) ;
→→ utiliser des véhicules de transport réfrigérés si né-
cessaire ;
→→ réduire au minimum la durée de transport ;
→→ (en cas de durée de transport prolongée ou de mau-
vaises conditions de transport : utiliser un véhicule
frigorifique / de surgélation et / ou des récipients
frigorifiques / de surgélation).

Au cas où les produits livrés ne seraient utilisés que quelques


heures plus tard (p. ex. lors d’un buffet), il peut y avoir déve-
loppement de germes. Il convient dès lors d’informer les
clients sur la manipulation correcte des produits à observer.

37
5.9.1. Exemple pour une fiche de production

Produit : Responsable : Date / N° lot :

Ingrédients Epices

Kg
Identification

Etapes de production Ingrédients Remarques / Instructions

38 © Chambre des Métiers 2011


5.9.2. Exemple pour une fiche de contrôle des températures
(objet, p. ex. réfrigérateur N° 1) pour la semaine du ……………….

Valeur Valeur Valeur Mesures


Responsable
exigée tolérée mesurée correctives

Lundi

matin

après-midi

Mardi

matin

après-midi

Mercredi

matin

après-midi

Jeudi

matin

après-midi

Vendredi

matin

après-midi

Samedi

matin

après-midi

Dimanche

matin

après-midi

39
5.9.3. Exemple d’une fiche de contrôle réception

Fournisseur :
Date :
Produits livrés :

OK Pas OK
Livraison dans les délais

Marquage correct des emballages

Propreté du véhicule

Propreté du livreur

Températures correctes

Contrôle des produits :


Odeur
Aspect / Couleur
Températures
Séparation des différentes catégories de produits
DLC

Remarque : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

..................................................

..................................................

..................................................

..................................................

..................................................

40 © Chambre des Métiers 2011


41
6. Application des principes HACCP

L’article 5 du règlement CE 852/2004 prévoit que les exploi-


tants du secteur alimentaire mettent en place, appliquent et Démarches à suivre
maintiennent une ou plusieurs procédures permanentes fon-
dées sur les principes HACCP qui sont les suivants : a) Identification des dangers
a) identifier tout danger qu’il y a lieu de prévenir, d’éliminer
Pour vraiment identifier un danger, il importe tout
ou de ramener à un niveau acceptable
d’abord de décrire le produit avec ses spécificités en
b) identifier les points critiques aux niveaux desquels un incluant le choix des matières premières pour la réali-
contrôle est indispensable pour prévenir ou éliminer un sation du produit ainsi que les caractéristiques exactes
danger ou pour le ramener à un niveau acceptable du produit fini et notamment son utilisation prévue.
c) établir aux points critiques de contrôle, les limites cri- Il importe d’identifier les dangers qui ne peuvent être
tiques qui différencient l’acceptabilité de l’inacceptabilité acceptés en relation avec la santé des consomma-
pour la prévention, l’élimination ou la réduction des dan- teurs (bien que des caractéristiques quant à la qualité
gers identifiés du produit soient pour le producteur tout aussi impor-
d) établir et appliquer des procédures de surveillance effi- tantes). Pour identifier les dangers qui peuvent devenir
cace des points critiques de contrôle un risque pour la santé du consommateur, il faut donc
e) établir les actions correctives à mettre en œuvre lorsque considérer la nature du produit, son utilisation prévue et
la surveillance révèle qu’un point critique de contrôle le public cible qui va le consommer.
n’est pas maîtrisé Dans ce contexte, il s’avère parfois utile de consul-
f) établir des procédures exécutées périodiquement pour ter un expert ou bien de se référer à des publications
vérifier l’efficacité des mesures visées aux points a) à e) scientifiques.
g) établir des documents et des dossiers en fonction de la Il faut donc établir des schémas incluant toutes les
nature et de la taille de l’entreprise pour prouver l’appli- étapes de la production d’un produit, marquer les
cation effective des mesures visées aux points a) à f) étapes auxquelles un non-respect ou bien une dévia-
tion des prescriptions de production pourrait mener à
Chaque fois que le produit, le procédé ou l’une des étapes su-
un risque inacceptable pour la santé du consommateur
bissent une modification, les exploitants du secteur alimentaire
et décrire les mesures préventives pour maîtriser ce
revoient la procédure et y apportent les changements requis.
risque. Ainsi par exemple suite à une cuisson insuffi-
sante d’un produit, des microbes pathogènes peuvent
survivre et mener à un risque inacceptable.
Comme dans le secteur des métiers de l’alimentation, une
multitude de produits est réalisée chaque jour et comme
il s’avère souvent impossible pour l’entreprise d’établir
un schéma pour chaque produit, il est recommandé de
regrouper les produits qui sont réalisés selon les mêmes
procédures et qui font preuve de caractéristiques compa-
rables en plusieurs catégories pour après faire une ana-
lyse des risques communes à ces catégories.
Des exemples de diagrammes de fabrication sont pro-
posés dans le guide.

42 © Chambre des Métiers 2011


Démarches à suivre Démarches à suivre

b) Identification des points critiques de contrôle e) Mise en place d’actions correctives


(CCP)
Pour la définition des CCP, un critère décisif est donc
Il faut absolument tenir compte du fait qu’après la mise la possibilité de la mise en place d’actions correctives.
en place des bonnes pratiques d’hygiène prévues dans Les actions correctives au niveau d’un CCP sont abso-
le présent guide, il y a très peu ou souvent pas de points lument à documenter de façon précise.
critiques de contrôle qui restent. Ainsi, un CCP se définit
comme une étape de la production à laquelle apparaît f) Vérification de l’efficacité des mesures visées
un risque qui n’est pas maîtrisé par des mesures pré-
ventives mais qui suite au contrôle de cette étape peut La vérification de l’application des procédures des prin-
être éliminé ou bien maîtrisé. cipes HACCP est destinée à la confirmation de l’effica-
cité du système. Il est recommandé de la faire périodi-
Les critères pour la définition d’un CCP sont les sui-
quement mais au moins une fois par année pour vérifier
vants :
→→ s’il y a eu des changements majeurs au niveau des
→→ à ce point, il y a effectivement un danger qui doit être
recettes, matières premières, installations, procé-
maîtrisé ;
dés etc. ;
→→ à ce point, une surveillance / un contrôle des diffé-
→→ si entretemps de nouvelles données scientifiques
rents paramètres (p. ex. température, durée de
dans le cadre de la sécurité alimentaire sont dispo-
cuisson ou autre) peut être fait ;
nibles ;
→→ à ce point, des mesures correctives peuvent être
→→ si au niveau des contrôles officiels des déviations
mises en place et réalisées lors d’une déviation
majeures sont constatées.
constatée.
La vérification du système inclut également l’analyse
Dans beaucoup d’entreprise, on identifie très peu de
des documents de surveillance des CCP ainsi que l’ana-
CCP.
lyse des bonnes pratiques d’hygiène (consulter le cha-
L’arbre de décision constitue une aide importante dans pitre sur la vérification).
l’identification d’un CCP.
g) Etablissement des documents en fonction de la
c) Définition des limites critiques nature et de la taille de l’entreprise
Dans le cadre de la mise en place des procédures de L’application des principes HACCP est à documenter.
production pour les différents produits, il faut définir les Cette documentation inclut la description des produits,
paramètres qui permettent de constater une déviation les schémas de production avec la définition des CCP, la
de la limite critique pour l’acceptabilité du produit et surveillance des paramètres des limites critiques ainsi
pour lesquels il faut prévoir une mesure corrective. que les actions correctives.
Pour ce qui est des températures de cuisson p. ex. il
existe en fonction de la nature du produit des para-
mètres quant à la durée et au temps de cuisson. La li-
mite critique serait donc p. ex. une déviation de 5 degrés
vers le bas ou bien une réduction de la durée de cuisson
de 2 minutes.

d) Procédures de surveillance efficace des CCP


Les procédures de surveillance doivent garantir le
constat d’une déviation pour les limites critiques pré-
alablement définies. Souvent des outils de mesurage
des paramètres prédéfinis sont utilisés à cet effet et les
résultats peuvent être imprimés. En tout cas une docu-
mentation est absolument requise à ce stade.

43
l‘arbre de décision
début

oui
Des mesures préventives sont-elles en place?

non
oui Modifier l‘étape, le
La maîtrise est-elle nécessaire à cette étape produit ou le procédé
pour garantir la salubrité?

non

L‘étape est-elle expressément conçue pour


éliminer la probabilité d‘appartition d‘un danger
ou la ramener à un niveau acceptable? *

non

Est-il possible qu‘une contamination s‘accompagnant


non de dangers identifiés survienne à un niveau dépassant oui
les limites acceptables ou ces dangers risquent-ils
d‘atteindre des niveaux inacceptables? *

oui

L‘étape suivante permettra-t-elle d‘éliminer non Point critique pour


le ou les risque(s) identifié(s) ou de ramener leur
la maîtrise (CCP)
probabilité d‘apparition à un niveau acceptable? *

oui
stop

Pas de CCP

* Il est nécessaire de définir les niveaux acceptables et


stop inacceptables en tenant compte des objectifs généraux
lors de la détermination des CCP dans le plan HACCP

44 © Chambre des Métiers 2011


6.1. L’application des principes
HACCP dans les petites
entreprises
La mise en place d’un système HACCP est surtout utile et
adapté pour les grandes entreprises et structures de produc-
tion qui font preuve d’un degré élevé de standardisation au
niveau des matières premières et procédures de production
et qui bénéficient des possibilités d’analyse pour la vérifica-
tion de l’efficacité du système.
Tout comme on l’a donc remarqué en introduction du pré-
sent guide, le considérant 15 du règlement CE 852/2004 pré-
voit une flexibilité suffisante pour l’application du système
HACCP dans les petites entreprises et dit que dans certaines
entreprises les bonnes pratiques d’hygiène peuvent rempla-
cer la surveillance des points critiques pour la maîtrise et
que la limite critique ne doit pas absolument être une limite
numérique.

Dans les petites entreprises, une analyse des dangers


peut être réalisée, tout aussi bien qu’une définition de
points critiques. Par contre, il se peut qu’aucun CCP
ne puisse être identifié et que le système HACCP soit
remplacé par la mise en place des bonnes pratiques
d’hygiène décrites dans le présent document. D’autre
part, les limites critiques ne doivent pas absolument
être des limites numériques mais peuvent concerner
la couleur ou bien la consistance du produit. Il importe
par contre de le documenter. Ainsi, leur surveillance ne
doit pas nécessairement être réalisée par des appareils
de mesure. S’il y a identification de CCP, des actions
correctives relatives sont à définir et les procédures de
vérification du système tout comme les documentations
sont à mettre en place.

Pour ce qui est des diagrammes de fabrication en dernière PrPo : Les Programmes prérequis opérationnels (PrPo)
partie du guide, il s'avère important d'introduire la notion de sont des mesures de maîtrise sous le contrôle de l'opé-
PrPo. rateur définies par l'analyse des dangers comme étant
essentielles pour maîtriser un danger. Les PrPo sont
mis en place pour répondre à une étape de l'analyse des
dangers, jugée critique. Ils sont contrôlés et surveillés,
mais pas forcéments en instantané et en continu. Là se
situe la grande différence entre CCP et PrPo. Les PrPo
sont associés à une mesure de maîtrise à une étape
de la fabrication d'un produit spécifique, tandis que les
autres prérequis s'appliquent à toute l'entreprise indé-
pendamment du produit fabriqué.

45
7. La vérification
Les analyses
de vérification sont
à faire de préférence
L’efficacité de la bonne application des mesures d’hygiène est
à vérifier par différents moyens. La vérification se fait en fin
par un laboratoire
de la mise en place d’un système d’hygiène ainsi que lors de
changement d’ingrédients, de produits, de procédés et lors
externe accrédité
d’une déviation constatée au niveau de la qualité hygiénique ISO 17025
des produits.

Les moyens de vérification


→→ les échantillons et analyses ;
→→ le calibrage des instruments (thermomètres) ;
→→ les enquêtes / audits internes et externes des systèmes
d’autocontrôle mis en place (voir checklist). 7.1.1.2. Critères d’hygiène du procédé (CHP)
Il est recommandable de faire une vérification du statut quo
de l’efficacité du système d’hygiène après la mise en place
7.1. Les échantillons et analyses des bonnes pratiques et de répéter l’exercice après 6 à 12
La vérification par échantillonnage et analyse des produits mois Ce sont les critères d’hygiène du procédé qui sont à
comprend le prélèvement périodique d’échantillons pour les considérer dans ce contexte et qui sont des indicateurs de
soumettre à des analyses de laboratoire dont les résultats l’acceptabilité du bon fonctionnement hygiénique du proces-
permettront de vérifier l’innocuité des aliments. Les analyses sus de production ou de distribution. (voir lien ci-dessus)
de vérification sont à faire de préférence par un laboratoire Si des paramètres d’hygiène du procédé ou d’altération (un
externe et accrédité ISO 17025. dépassement indique un processus d’altération microbiolo-
Pour les analyses microbiologiques, le Service de la Sécurité gique) du produit ne sont pas conformes, un audit des bonnes
alimentaire a établi un document qui rassemble les critères pratiques d’hygiène de l’entreprise s’impose.
microbiologiques de références pour les différentes denrées Si des paramètres de sécurité alimentaire (CSA) ne sont pas
alimentaires et qui est téléchargeable sur le site conformes, une suspension de la production du produit visé
www.sécurité-alimentaire.lu s’impose. Ensuite, un audit interne devra être réalisé et des
mesures correctives sont à mettre en place avant reprise de
http://www.securite-alimentaire.public.lu/profes-
la production.
s i o n n e l / d e n re e s _ a l i m e n ta i re s / q u a l i te _ a l i m e n t s /
criteres_microbiologiques/index.html Lors du constat d’une déviation de la qualité sanitaire du
produit, un deuxième prélèvement sera réalisé dans un délai
Il importe de considérer également le réglement CE 2073/2005
plus rapproché voire après 1 à 2 mois.
de la Commission du 15 novembre 2005 concernant les cri-
tères microbiologiques applicables aux denrées alimentaires.
7.1.2. Constatation d’une déviation
Les analyses des matières premières réceptionnées sont
destinées à vérifier les déclarations des fournisseurs. Une déviation constatée doit donner lieu à une analyse appro-
fondie du problème. En fonction des germes identifiés, il sera
Les analyses des produits intermédiaires et des produits finis
possible de faire une interprétation quant à l’origine probable
de l’entreprise-même sont destinées à la vérification de l’ap-
de la déviation. En général, une première interprétation est
plication des bonnes pratiques d’hygiène en production et à la
fournie par le laboratoire et doit impérativement mener à une
maîtrise du processus de fabrication.
correction du problème.
Les résultats des analyses sont à archiver dans l’entreprise
7.1.1. La périodicité des prélèvements
et les mesures correctives mises en place sont à documenter.
En fonction de la nature du produit, il est utile de définir une
période de prélèvement utile pour la vérification.
7.1.2.1. Rappel, retrait, notification
En cas de denrées dangereuses au sens du règlement
7.1.1.1. Critères de sécurité alimentaire (CSA)
178/2002 un rappel / retrait est à effectuer et les autorités
Les critères de sécurité alimentaire définissent l’acceptabi- compétentes doivent obligatoirement être informées. Il est
lité d’un aliment sur le plan sanitaire et ils s’appliquent prin- impératif de se renseigner sur le site
cipalement aux produits mis sur le marché. Le non respect
http://www.securite-alimentaire.public.lu/professionnel/
d’un critère entraîne le retrait, le rappel, le retraitement ou le
notification_probleme/index.html
réemploi. Il importe donc absolument de se référer aux cri-
tères microbiologiques établis par le Service de la Sécurité afin de faire une notification du problème.
alimentaire.

46 © Chambre des Métiers 2011


7.2. Vérification du calibrage
des instruments
Une vérification régulière des différents instruments est
recommandée qui pour la majeure partie des entreprises
concerne les équipements relatifs au bon suivi des tempé-
ratures mais également au suivi des systèmes de dosage
automatique de nettoyage / désinfection tout comme aux sys-
tèmes de contrôle de l’humidité et des filtres.
En général, cette vérification fait partie du plan d’entretien
des différents instruments mais s’avère utile pour la confir-
mation de l’efficacité de ce dernier.

7.3. Vérification des conditions


effectives du stockage et
d’entreposage
Comme le stockage correct des produits intervient tout au
long de la production (stockage des matières premières, pro-
duits intermédiaires, produits finis), une vérification relative
est recommandable et comporte la vérification du système
Fifo (first in first out), de la propreté, des bonnes tempéra-
tures, de la séparation des différentes catégories de produits,
du contrôle de l’humidité etc. Cette vérification peut se faire
de façon aléatoire par des mini-audits à l’aide d’une checklist.

7.4. Vérification des conditions


effectives de distribution et
de vente
Bien que les bonnes pratiques d’hygiène soient mises en
place, il importe de vérifier de façon aléatoire leur application
effective au niveau de la distribution et de la vente. Une check­
list de tout le système est disponible en annexe du Guide.

47
48 © Chambre des Métiers 2011
8. L’étiquetage des denrées
alimentaires préemballées
Les denrées alimentaires préemballées sont à pourvoir d’un sur le site http://www.securite-alimentaire.public.lu/pro-
certain nombre de mentions obligatoires. La législation en fessionnel/denrees_alimentaires/etiquetage/operateurs/
vigueur définit les indications et modalités relatives. Afin de index.html.
faciliter aux entreprises la réalisation d’un étiquetage correct,
un guide ainsi qu’un exemple d’étiquette sont disponibles

9. La traçabilité des denrées


alimentaires
Les entreprises du secteur alimentaire sont tenues à assurer Un guide d’interprétation concernant ces obligations est dis-
un certain niveau de traçabilité en relation avec leurs produits. ponible sur le site http://www.securite-alimentaire.public.
D’autre part, elles sont obligées d’engager une procédure de lu/professionnel/denrees_alimentaires/guide_tracabilite/
notification,de retrait et de rappel pour le cas où des denrées index.html.
alimentaires qu’elles ont importées, produites, transformées,
fabriqués ou distribuées ne répondent pas aux prescriptions
relatives à la sécurité des denrées alimentaires.

10. Enregistrement obligatoire des


entreprises du secteur alimentaire
Toute entreprise ou établissement de la chaîne alimentaire Le formulaire d’enregistrement relatif est disponible sur le
au Luxembourg doit être connue des autorités compétentes. site http://www.securite-alimentaire.public.lu/profession-
Tout exploitant du secteur alimentaire notifie à l’autorité com- nel/enregistrement/index.html.
pétente appropriée chacun des établissements dont il a la
responsabilité et qui mettent en œuvre l’une des étapes de
la production, de la transformation et de la distribution des
denrées alimentaires en vue de l’enregistrement d’un tel éta-
blissement.

49
11. Informations détaillées concernant
les différentes matières premières

11.1. Produits d’origine 11.1.2.2. Problématique salmonelles


Les salmonelles sont des bactéries pathogènes qui peuvent
animale contaminer certains aliments. Suite à la consommation de
tels aliments contaminés, l’homme peut contracter une sal-
11.1.1. Filière bovine monellose. La viande de volaille est souvent en relation avec
des salmonelloses.
Denrées alimentaires à risque : viande de bœuf hachée crue
ou insuffisamment cuite.
Le microorganisme le plus dangereux est la bactérie E.Coli Démarches à suivre
O157/H7 qui peut causer des problèmes très sérieux au niveau →→ assurer une cuisson suffisante (> 65°C à cœur) des
de la santé publique. (Syndrôme hémolytique et urémique sur- viandes de volailles ;
tout chez les enfants !)
→→ manipuler ces viandes dans de bonnes conditions
Cette bactérie se développe à des t° de 6-46°C, la dose infec- hygiéniques lors de la préparation et la consomma-
tieuse est inférieure à 100 cellules. tion de ce type de viande.

Démarches à suivre
11.1.3. Filière viande porcine et Salmonelles
→→ veiller à une cuisson suffisante de la viande de bœuf.
Le porc et la viande de porc pourraient être responsables
de 10-20% de l’ensemble des cas humains de salmonellose
dans l’Union européenne. (EFSA 2010).
11.1.2. Filière viande de volaille

Démarches à suivre
11.1.2.1. Problématique Campylobacter spp.
Toutes les espèces de Campylobacter se développent à 37°C. →→ respecter impérativement la t° de conservation et
Certains arrivent à se développer à 25°C ainsi qu’à 42°C de transport ;
(Campylobacter thermotolérants). →→ veiller à éviter toute contamination croisée lors de la
Les Campylobacter thermotolérants sont reconnus comme manipulation et / ou préparation ultérieure de cette
l’une des premières causes de maladies diarrhéiques chez viande ;
l’homme. →→ assurer une cuisson à cœur suffisante.
Les conséquences de ces infections par Campylobacter
spp., notamment celles touchant les personnes vulnérables
peuvent être très sérieuses.
Les produits à base de volailles (carcasses, produits de dé-
coupe) contaminés représentent la principale source d’intro-
duction de Campylobacter spp. dans les cuisines domestiques.
Il en résulte des possibilités de contaminations croisées au
cours de la préparation de plats qui ne subiront pas de traite-
ments thermiques particuliers ultérieurs (salades…), notam-
ment du fait de la manipulation successive de produits conta-
minés (surface des carcasses) puis de denrées prêtes à être
consommées.
Cette contamination croisée peut également survenir lors de
l’utilisation de surfaces de travail communes (planches de
découpe…).
De plus, il est reconnu que certaines habitudes de cuisson
(barbecues) et de consommation de viandes insuffisamment
cuites, favorisent les risques de cas sporadiques de campy-
lobactérioses.

50 © Chambre des Métiers 2011


Assurer
une cuisson
suffisante
(>65°C à cœur)
de la viande
de volaille

51
11.2. Produits déshydratés :
Démarches à suivre
farine, fécules, sucre, épices,
→→ ne pas stocker les produits déshydratés à même
pâtes, riz, gélatine (en poudre), le sol ou dans un endroit humide ;
levure chimique, fonds de →→ bien refermer les récipients.
sauces, chapelure…
Certains de ces produits (farines, fécules…) peuvent être Certains produits déshydratés, tels les fonds de sauces ou la
contaminés par des germes. En outre, certains de ces pro- gélatine déshydratée doivent être liquéfiés avant leur utilisa-
duits contiennent des composants sous forme de poudre, qui tion, facilitant ainsi une prolifération des germes en cas de
peuvent être véhiculés vers d'autres denrées par des cou- conservation inadéquate prolongée.
rants d'air.
Enfin, lors du stockage, ces produits peuvent être entamés et
Démarches à suivre
contaminés par des insectes ou des rongeurs.
→→ rajouter les liquides justes avant utilisation ; conser-
ver au frais les quantités restantes et les consom-
Démarches à suivre
mer de préférence dans les deux jours qui suivent ;
→→ vérifier à la réception que les emballages de ces pro- →→ en cas de préparation à chaud : bien faire bouillir le
duits se trouvent dans un état intact (c.-à-d. qu’ils ne mélange et l’utiliser immédiatement ;
soient pas abîmés ou humides par endroits) ; →→ en cas de préparation à froid : ne rajouter que la quan-
→→ n’accepter en aucun cas des produits ne répondant tité d’eau nécessaire à la liquéfaction des produits
pas à ces critères ; concernés ; il est conseillé d’utiliser de l’eau glacée.
→→ effectuer à intervalles réguliers des traitements
adéquats de lutte contre les nuisibles ;
→→ ne pas stocker les produits à même le sol ;
→→ transvaser les produits le cas échéant dans des réci-
11.3. Stockage des additifs
pients en plastique ; (sels nitrités et autres)
→→ séparer les produits susceptibles d’être contaminés
Un stockage prolongé en milieu humide peut provoquer la dé-
comme les pulvérulents (farines…) ou les épices des
composition du produit, le nitrite, élément plus fin, se dépo-
autres produits alimentaires.
sant au fond. Il peut y avoir aussi altération de goût.
Les épices sous forme de poudre sont souvent large-
En cas de mauvais dosage, l'aliment peut faire preuve de
ment contaminées.
toxicité suite à une concentration trop importante en certains
additifs.

Démarches à suivre Démarches à suivre


→→ vérifier l’état des emballages à la livraison ; →→ bien mélanger les additifs avant leur utilisation ;
→→ les protéger contre l’humidité ; →→ respecter les recommandations de préparation
→→ bien refermer l’emballage après utilisation. du producteur.
En raison d’un degré élevé d’humidité d’air, les produits
déshydratés peuvent absorber de l’humidité qui contri-
bue au développement des germes.

52 © Chambre des Métiers 2011


11.4. Œufs crus (en coque) 11.5. Ovoproduits
Les œufs peuvent être contaminés par des salmonelles. Sont désignés comme ovoproduits les produits obtenus sur
Les salmonelles sont des bactéries pathogènes qui peuvent base d’œufs ou partie d’œufs après enlèvement de la coquille.
contaminer certains aliments. Pour les œufs, les germes Les ovoproduits se retrouvent sous forme liquide, concentrée,
pathogènes se trouvant le plus souvent à la surface des déshydratée, cristallisée, surgelée ou même pasteurisée.
coquilles. Des œufs fissurés, fêlés ou nettoyés (enlèvement Etant donné que notamment les coques sont porteuses de
de la couche protectrice) rendent possible le transfert de germes pathogènes, les œufs doivent après cassage subir un
germes pathogènes à l’intérieur des œufs. En cas de forma- traitement thermique, afin de répondre aux critères microbio-
tion de condensation sur la surface de la coquille, le transfert logiques, ce qui ne garantit cependant pas pour autant une éli-
de germes vers l’intérieur se voit favorisé, et ce notamment mination absolue de tous les germes.
en cas de variations de températures (p. ex. en les sortant
Après ouverture des emballages, les ovoproduits sont suscep-
du réfrigérateur). Les œufs sont susceptibles de contaminer
tibles d’être contaminés par l’air, par les produits se trouvant à
d’autres produits. L’intérieur des œufs peut être contaminé
proximité immédiate ou par le processus de fabrication-même.
par le contact avec les mains.

Démarches à suivre
Démarches à suivre
→→ bien refermer les emballages entamés ;
→→ ne jamais utiliser des œufs fissurés ou fêlés (sauf en
cas de préparation de produits cuits) ; →→ respecter impérativement les critères hygiéniques
(hygiène des mains, des plans de travail…) lors de
→→ ne jamais nettoyer les œufs ;
la fabrication ;
→→ en cas de conservation en enceinte réfrigérée,
→→ respecter impérativement les conditions de stoc-
ne sortir que la quantité nécessaire à la préparation
kage indiquées sur les emballages (+4°C en cas de
immédiate ;
produits frais et -18°C en cas de produits surgelés) ;
→→ conserver les œufs en enceinte réfrigérée (<4°C),
→→ après décongélation, conserver les produits à une
séparés des autres produits ;
température maximale de 4°C ;
→→ bien se laver les mains avant et après cassage des
→→ conserver les produits entamés dans leur embal-
œufs ou manipulation des cartons ou palettes ayant
lage d’origine à une température maximale de 4°C ;
comporté des œufs ;
les utiliser après 1 à 2 jours ; en cas de conservation
→→ bien nettoyer et désinfecter les machines, usten- supérieure à ce délai, ils ne peuvent plus être utili-
siles et plans de travail avant et après utilisation ; sés que dans des produits cuits par la suite ;
→→ n'utiliser que des œufs frais pour toute préparation →→ ne pas utiliser des ovoproduits entamés à la fabrica-
de produits sensibles comme p. ex. des mayonnaises tion de produits finis ou de produits intermédiaires
(sans cuisson ultérieure) ; le cas échéant utiliser sensibles (ne subissant plus de cuisson ultérieure) ;
de préparations d’œuf liquide pasteurisé pour les
→→ organiser les préparations de façon à utiliser la
préparations à risque ;
quantité totale du produit contenu dans l’emballage ;
→→ des œufs cassés, coquilles sont à éliminer.
→→ pour la préparation de mayonnaises, n’utiliser que
des produits frais.

53
11.6. Lait, crème fraîche, Un fromage découpé moisit rapidement dans les cas où le
conditionnement est ouvert voire abîmé ou qu'il est conservé
fromage blanc et fromages à température ambiante.
La teneur élevée en eau et en substances nutritives de ces
produits favorise la prolifération rapide de germes, phéno- Démarches à suivre
mène qui peut toutefois être ralenti par le froid, bien que cer-
→→ conserver le fromage découpé impérativement
tains germes soient aptes à se développer même à des tem-
au froid ;
pératures réduites. La durée de conservation de ces produits
dépend de leurs caractéristiques physiques (sous forme de →→ éviter toute variation de températures ; ne sortir que
liquide, de poudre) et du traitement antérieur (forme crue, la quantité nécessaire à la préparation prévue ;
pasteurisée, stérilisée, stérilisée UHT). →→ après ouverture, utiliser la quantité restante dans
L’utilisation de lait cru est à proscrire. les plus brefs délais.
Les sacs de lait en poudre ouverts peuvent être contaminés
par des insectes, de la souillure ou l’humidité. Les produits
UHT peuvent après ouverture être contaminés par d’autres
produits. La durée de conservation des produits stérilisés, pas- 11.8. Le beurre et les autres
teurisés ou UHT entamés est limitée. Un délai de conservation
prolongé provoque une multiplication des germes d’altération.
matières grasses
Au contact de l’air, le beurre tend rapidement à rancir. De
Démarches à suivre plus, une conservation inadéquate provoque des contami-
nations. La contamination peut être provoquée par l’air, des
→→ bien refermer les emballages entamés ; insectes, des rongeurs ou la poussière. Les germes peuvent
→→ conserver les emballages entamés à des tempéra- décomposer des matières grasses et provoquer une oxyda-
tures inférieures à 4°C et les utiliser le plus rapide- tion et un rancissement ultérieurs. Des altérations du goût ou
ment possible (max. 6 jours après ouverture) ; de l’odeur impliquant le risque d’une oxydation ultérieure des
→→ respecter les dates limites de consommation ; matières grasses sont possibles.

→→ conserver les produits non-entamés selon les


recommandations du fabricant. Démarches à suivre

→→ en cas de température ambiante, ne pas conserver


le beurre / les matières grasses sans conditionne-
ment protecteur ;
11.7. Le fromage
→→ bien refermer les conditionnements après utilisation  ;
Le fromage contient des germes et champignons, certes né- →→ ne pas conserver le beurre / les matières grasses
cessaires à sa formation et à sa maturation, mais qui ont des à proximité de poissons et d’épices ou autres aro-
effets négatifs sur d'autres produits. Les fromages au lait cru mates ;
et plus particulièrement à pâte molle peuvent être contami-
→→ conserver le beurre / les matières grasses dans leur
nés par la Listeria monocytogène. C’est une bactérie patho-
conditionnement d’origine et si possible au frais.
gène qui peut causer des gastro-entérites (diarrhée, vomis-
sements) chez l’homme. Les femmes enceintes (et surtout le
fétus), les personnes âgées et les immunodéprimés sont les
Les autres matières grasses :
plus à risque.
→→ les graisses végétales (margarine), les huiles, les huiles
de friture qui se décomposent à température élevée ;
Démarches à suivre il importe dès lors de les renouveler régulièrement ;
→→ conserver le fromage au frais dans son condition- →→ le saindoux, le suif.
nement d’origine, protégé des courants d’air et de
l’humidité ;
→→ conserver le fromage à part ;
→→ éliminer tout fromage moisi ou dont la date limite
de consommation aurait été dépassée ;
→→ être particulièrement attentif à une bonne utilisation
des fromages au lait cru.

54 © Chambre des Métiers 2011


11.9. Les herbes, les légumes Les légumes/fruits en boîtes de conserves peuvent après
ouverture être contaminés par des poussières voire par oxy-
et les fruits frais dation (conditionnements en métal abîmés).
Les légumes / fruits et herbes présentent un risque élevé de
contamination, étant donné qu’ils renferment entre autres Démarches à suivre
des spores de micro-organismes provenant de la terre ou
→→ conserver la quantité restante de conserves dans
qu’ils sont pourris ou moisis. Vu leur teneur élevée en eau,
des récipients alimentaires, au frais (température
ils sont propices à la multiplication de germes. Les germes
inférieure à 4°C), et l’utiliser dans les plus brefs
peuvent être véhiculés par les emballages, au cours du trans-
délais.
port, de la livraison, du stockage.
→→ par le déplacement des légumes / herbes / fruits dans les
locaux de production ;
Des légumes / fruits rincés et découpés peuvent très rapide-
→→ par des mains non propres du personnel.
ment se détériorer.
Les herbes, légumes et fruits peuvent encore être contami-
Après décongélation, les légumes / fruits / herbes sont pro-
nés par des résidus de pesticides. (ce qui peut poser un pro-
pices à la multiplication de germes
blème sur des produits non lavés).

Démarches à suivre
Démarches à suivre
→→ à conserver au frais (à des températures inférieures
→→ rincer abondamment à l’eau potable les légumes
à 4°C) et à utiliser dans les plus brefs délais après
/ fruits / herbes avant utilisation, même en cas de
ouverture ;
cuis­son ultérieure  ;
→→ ne pas interrompre la chaîne du froid ;
→→ les crudités / herbes peuvent être lavées à l’eau lé-
gèrement chlorée (1 cuillère à café mélangée à 25 →→ ne jamais recongeler des produits décongelés ;
l d’eau 50 - 150 ppm) voire vinaigrée et rincées par →→ consommer le plus rapidement possible après dé-
la suite avec de l’eau potable ; congélation ;
→→ conserver les légumes / fruits / herbes de préfé- →→ ne décongeler que la quantité nécessaire.
rence au frais ;
→→ éliminer les éléments détériorés ou moisis ;
→→ si le processus de fabrication le permet, nettoyer
ces produits déjà une première fois préalablement
au stockage ;
→→ éliminer les emballages le plus rapidement possible
(de préférence au moment de la livraison) ; transva-
ser les produits dans des récipients propres ; stoc-
ker à part les légumes, les fruits et les herbes ;
→→ veiller à la séparation entre les zones propres et les
zones contaminées (nettoyage des légumes) ;
→→ ne pas transporter à travers les zones propres des
légumes / fruits / herbes non rincés ou des résidus ;
→→ après nettoyage, éliminer le plus rapidement pos-
sible les restes.

55
11.10. Produits conditionnés 11.11. Conserves
sous vide et semi-conserves
Le conditionnement sous vide n’entrave que la prolifération Le traitement thermique des conserves vise à détruire les
des germes dont le développement requiert de l’oxygène. Des germes et leurs toxines. Les semi-conserves stockées dans
produits emballés sous vide ne sont pas exempts de germes ; des emballages étanches n’ont subi qu’une conservation par-
les organismes anaérobies peuvent même se développer tielle (pasteurisation, salage ou acidification) et s’avèrent dès
en l’absence d’oxygène, au cas où les températures adé- lors beaucoup moins stables.
quates ne seraient pas respectées. La surface extérieure des Les conserves de viande (mais également d’autres conserves)
conditionnements sous vide est susceptible de contaminer peuvent être contaminées par le microbe Clostridum botuli-
d’autres produits non emballés. En cas d’endommagement num, au cas où pas toutes les mesures nécessaires à la fabri-
des emballages, il n’y a plus de fermeture hermétique, ce qui cation de produits d’une qualité irréprochable auraient été
provoque une prolifération des germes. Un stockage prolon- respectées. Après ouverture, les produits peuvent se gâter
gé du produit peut altérer ses qualités gustatives et micro- par l’effet d’oxydation du conditionnement en métal.
biologiques. Ainsi, la Listeria monocytogène peut même se
développer à des températures basses.
Démarches à suivre

Démarches à suivre →→ éliminer immédiatement toute boîte de conserves


endommagée ou bombée ; en aucun cas utiliser le
→→ les produits conditionnés sous vide doivent être contenu de pareille boîte ;
conservés au frais. La fermeture de l’emballage doit
→→ stocker les conserves à un endroit protégé de
être de qualité irréprochable ;
souillures quelconques ;
→→ ne pas stocker ou transporter des produits emballés
→→ nettoyer les conserves, si nécessaire, avec un papier
sous vide à côté de produits non emballés ; veiller
humide avant de les ouvrir ;
à une séparation adéquate des groupes de produits ;
→→ respecter les indications de conservation du fabri-
→→ à la réception, il s’impose de vérifier si les produits
cant ;
de viande proviennent d’un fournisseur agréé (dis-
posant de l’autorisation requise pour les produits →→ garder au frais dans des récipients alimentaires la
en question) avec un étiquetage adéquat; quantité restante du contenu de conserves ouvertes ;
les utiliser dans les plus brefs délais.
→→ ne jamais accepter des produits dont l’emballage
est détérioré à la livraison ;
→→ refuser tout produit dont l’emballage n’est pas soli-
dement tendu autour du produit ;
→→ conserver au frais, donc en-dessous de 4°C (res-
pecter les indications du fournisseur) les produits
emballés sous vide ;
→→ respecter les dates limites de consommation  ;
en cas de dépassement de la date indiquée, refuser
les produits ;
→→ lorsque la mise sous vide est réalisée en interne,
la machine sous vide doit être de propreté irrépro-
chable et l’endroit où elle se trouve doit être dépour-
vu de contaminations ;
→→ n’ouvrir que les quantités réellement nécessaires ;
transvaser les quantités restantes dans des réci-
pients alimentaires, les garder au frais et les utili-
ser dans les plus brefs délais (de préférence dans
un délai de 72 heures.

56 © Chambre des Métiers 2011


11.12. Produits surgelés Identification de produits frais:
Des emballages souillés de produits surgelés (cartons…) repré-
→→ le poisson frais présente une peau brillante, de cou-
sentent une source importante de contamination pour l'environ-
leur vive, et est revêtu d'une muqueuse claire ;
nement en production et en stockage. La surgélation entrave la
croissance des germes présents, tandis que la décongélation →→ les yeux s'avèrent fermes, les lentilles bombées,
provoque leur développement par la chaleur et l'humidité. les branchies rouge clair, brillants et clairs ;
→→ l'odeur doit être fraîche, les poissons ne doivent pas
Démarches à suivre sentir l'algue marine ;
→→ les moules vivantes doivent être fermées.
→→ si possible, éliminer les emballages et stocker les
produits dans des récipients propres ;
→→ décongeler les produits surgelés en enceinte réfri- 11.13.2. Conserves
gérée, afin que la température ne dépasse pas les
Afin d’éviter une augmentation de l’histamine* présente
4°C ; ou utiliser immédiatement le produit dans son
dans certains poissons (y inclus le thon), il faut impérative-
état surgelé ;
ment garder les conserves ouvertes en enceinte réfrigérée et
→→ évacuer le plus rapidement possible les eaux de prévoir une utilisation rapide. En effet, l’histamine est stable
décongélation ; même à des températures élevées et ne peut de ce fait pas
→→ ne jamais recongeler un produit décongelé ; être éliminée par la cuisson ou le réchauffement.
→→ respecter les dates limites de consommation, en
particulier lors du transvasement ou de la conser-
Démarches à suivre
vation de quantités restantes ;
→→ ne jamais décongeler les produits surgelés à tempé- Garder les conserves de poissons ouvertes impérative-
rature ambiante ou dans de l’eau tiède. ment en enceinte réfrigérée et utiliser rapidement.

11.13. Poissons et crustacés


11.13.1. Produits frais
Les produits peuvent déjà être contaminés ou gâtés à la li-
vraison ; vérifier le degré de fraîcheur à la réception des pro-
duits. La Listeria monocytogène est une bactérie pathogène
qui peut être présente dans ces produits.

Démarches à suivre

→→ le poisson frais, les crustacés et mollusques doivent


absolument être livrés sur glace, à des tempéra-
tures inférieures à 2°C ;
→→ les produits frais doivent être réfrigérés sans inter-
ruption ;
→→ les produits surgelés doivent être conservés à des
températures maximales de -18°C ;
→→ stocker les poissons et crustacés de préférence
dans une enceinte réfrigérée à part ;
→→ ne sortir du stock que la quantité effectivement *L’histamine provient essentiellement de la décarboxylation de l’his-
nécessaire à la préparation afin d’éviter une mul- tidine par des enzymes microbiennes. Elle est produite plus particu-
tiplication de germes éventuellement présents due lièrement dans les muscles des poissons qui contiennent des taux
à des températures de préparation trop élevées ou d’histidine naturellement élevés. Le thon est le plus impliqué dans les
intoxications histaminiques, ensuite à un degré moindre, le hareng, la
à une durée de préparation prolongée ;
sardine, le maquereau… L’histamine fait partie des amines biogènes,
→→ effectuer la préparation des poissons et crustacés le définies comme des molécules biologiquement actives sur le système
plus rapidement possible, dans un endroit réfrigéré. nerveux central et le système vasculaire. Elle est une molécule ther-
mostable que l’on peut retrouver dans les conserves.
57
58 © Chambre des Métiers 2011
11.14. Les produits riches en 11.15. Les produits suscep-
amidon - la problématique de tibles d’être riches en HAP
l’acrylamide (hydrocarbures aromatiques
L’acrylamide est une substance qui se forme naturellement polycycliques)
dans certains aliments cuisinés à haute température, p. ex.
Les HAP sont des composés chimiques principalement for-
cuits au four, rôtis ou frits. L’acrylamide peut nuire à la santé
més suite à une combustion incomplète ou une décomposition
de façon à ce que les experts mondiaux recommandent de
de la matière organique par la chaleur. Ils peuvent être très
réduire la quantité dans la nourriture. La présence d’acryla-
nuisibles à la santé. Une des sources principales d’exposition
mide a été constatée dans des aliments très divers mais riche
est la consommation d’aliments potentiellement contaminés
en amidon. Pour réduire l’acrylamide dans les aliments, des
par des HAP soit d’origine environnementale, soit issus de
boîtes à outils sont disponibles pour les différents secteurs et
la transformation industrielle des aliments ou de certaines
sont téléchargeables sous les liens suivants :
pratiques de cuisine domestique. Les méthodes de cuisine
http://ec.europa.eu/food/food/chemicalsafety/contami- domestique, telles que la grillade, le rôtissage et le fumage,
nants/acrylamide/bread-FR-final.pdf et plus particulièrement la préparation d’aliments grillés ou
http://ec.europa.eu/food/food/chemicalsafety/contami- rôtis au charbon de bois, peuvent entraîner des concentra-
nants/acrylamide/crisps-FR-final.pdf tions élevées de HAP.

Démarches à suivre

Pour les barbecues / grillades / rôtissage :


→→ empêcher la matière grasse de se répandre dans
les flammes (il existe différents types de barbecues
spécialement conçus à cet effet) ;
→→ éviter de rôtir / griller trop longtemps les produits ;
→→ préférer des produits pas trop gras pour la grillade ;
→→ ne pas utiliser de produits fumés pour la grillade /
le rôtissage ;
→→ ne pas placer les produits trop près de la source de
chaleur.

Comme le séchage de denrées alimentaires peut aussi en-


traîner la formation de HAP, tel que le séchage de fruits secs,
de thé, les méthodes de production relatives sont à surveiller.

59
12. Exigences relatives à la tempé-
rature des denrées alimentaires
Pour faciliter le respect des températures lors de la réfrigé-
ration et de la congélation dans le cadre des bonnes pratiques
d’hygiène, il est recommandé de

Démarches à suivre

→→ régler les réfrigérateurs à une température de 4°C


(sauf si présence de poissons) ;
→→ régler les congélateurs à une température de -18°C ;
→→ limiter la durée d’ouverture des frigos / congéla-
teurs.

Les présentes exigences plus détaillées sont issues partielle-


ment de la DIN 10580.
Il convient de distinguer entre la température de stockage et
la température du produit-même.
En général, les produits très périssables d’origine animale ou
végétale sont à stocker à une température maximale de 7°C
(souvent entre 0 et 4°). Il est préférable de stocker les pro-
duits périssables livrés préemballés également à une tem-
pérature maximale de 7°C tout en se conformant aux recom-
mandations du producteur concernant la date de durabilité
en relation avec la température de stockage.
Le respect des températures lors de la congélation et de la
surgélation est à voir notamment dans le cadre de la qualité
du produit. Le respect des températures lors de la réfrigéra-
tion des denrées alimentaires est destiné à ralentir la mul-
tiplication des germes présents mais ne saura pas l’arrêter
totalement.

Congélation et surgélation - température maximale

Température Température Déviation tolérée en C°


Produits surgelés du produit -18°C 3

Produits congelés du produit -18°C 3

Volaille congelée du produit -18°C 3

Crème glacée emballée du produit -15°C 3

Crème glacée pour


du produit -12°C 2
consommation immédiate

60 © Chambre des Métiers 2011


Réfrigération des produits laitiers (non-entamés)

Produit Température Température en °C


Beurre du produit 10

Fromage frais et produits à base de fromage frais du produit 10

Fromage à pâte molle et fromage prétranché du produit 10

Autres produits laitiers du produit 10

Lait en vrac / non pasteurisé du produit 4

Lait pasteurisé emballé du produit 8

Réfrigération de la viande / produits de viande / pêche / œufs

Produit Température Température en °C


Viande fraîche du produit 4

Produits d’abattage frais du produit 3

Viande de volaille du produit 4

Grand gibier du produit 7

Petit gibier du produit 4

Viande hachée du produit 2

Produits à base de viande du produit 4

Produits à base de volaille du produit 4

Le plus près possible de 0°C,


Produits de pêche non travaillés de stockage
de préférence sur de la glace

Produits de pêche traités (p. ex. fumés, marinés) de stockage 7

Œufs frais de stockage Température conseillée 5 à 8

Produits à base d’œufs frais (p. ex. mayonnaise) du produit 4

Ovo-produits, œufs liquides du produit 4

Autres produits

Produits Température Température en °C


Pâtisseries à garniture non cuite (en stockage) du produit 4

Pâtisseries à garniture non cuite (en vitrine de vente) du produit 6

Salades fraîches préparées du produit 4

Sandwichs du produit 4

Autres produits sensibles à réfrigération du produit 4

Plats gardés au chaud du produit Min 65°C

61
Checklist

62 © Chambre des Métiers 2011


63
13. Checklist en vue de la
vérification de l’application
des bonnes pratiques d’hygiène

13.1. Les bonnes pratiques d’hygiène

13.1.1. Le milieu de travail


13.1.1.1. Les locaux en général

Oui Non Remarques


Est-ce que les locaux sont conçus de façon à garantir la mise en œuvre de
bonnes pratiques d’hygiène notamment pour éviter des contaminations
croisées par leur agencement ?

Est-ce qu’il existe un plan de l’entreprise qui indique les différents flux
(personnel, matières premières, déchets…) ?

Est-ce qu’il n’y a pas de circulation d’animaux domestiques ?

Est-ce qu’il y a un éclairage suffisant ? Est-il protégé par une cache


transparente (ampoules, néons…) ?

Est-ce qu’il y des moustiquaires aux fenêtres qui sont ouvertes vers
l’extérieur ?

Est-ce qu’il a des moyens pour garantir une température ambiante adéquate
dans les salles de production et de stockage ?

Est-ce qu’il y a des locaux spécifiques pour les déchets ?

Est-ce que les sols sont en bon état et revêtus de matériaux qui peuvent être
facilement nettoyés ?

Est-ce que les murs sont en bon état et revêtus de matériaux qui peuvent
être facilement nettoyés ?

Est-ce que les plafonds sont en bon état ? (pas de moisissures, bien
entretenus) 

Est-ce que toutes les surfaces et tout le matériel (plan de travail, récipients,
machines etc) en contact avec des denrées alimentaires sont en bon état,
revêtus de matériaux non toxiques et facilement lavables ?

Est-ce que tous les récipients destinés au stockage de denrées alimentaires


sont garantis au contact alimentaire ?

Est-ce que les joints des réfrigérateurs / congélateurs sont exempts de


moisissures ?

Est-ce que tous les ventilateurs / filtres sont propres ?

Est-ce qu’il existe un plan d’entretien du matériel ?

Est-ce qu’il existe un plan d’hygiène des locaux et du matériel ?

64 © Chambre des Métiers 2011


13.1.1.2. Les toilettes et vestiaires

Oui Non Remarques


Est-ce que les toilettes ne donnent pas directement sur les locaux
de production ?

Est-ce qu’il y a une ventilation ?

Est-ce qu’il y a des lavabos hygiéniques disposant du matériel nécessaire


au lavage et séchage hygiénique des mains  ?

Le cas échéant, est-ce qu’il y des vestiaires pour le personnel  ?

13.1.2. La production
Oui Non Remarques
Est-ce qu’il y a une procédure de contrôle pour la réception des produits ?

Est-ce que le contrôle est documenté ?

Est-ce qu’il n’y a pas de rupture de la chaîne du froid ?

Est-ce que le stockage des denrées alimentaires est organisé selon


le principe FiFo ?

Est-ce que les dates limites de consommation sont contrôlées ?

Est-ce que lors du stockage et de la congélation de produits réalisés par


l’entreprise elle-même les dates de production et / ou de congélation sont
marquées sur les produits respectifs ?

Est-ce qu’il y a une séparation des produits propres et sales lors du stockage
des denrées alimentaires ?

Est-ce que tous les réfrigérateurs et congélateurs ainsi que les vitrines
de vente ont la bonne température ?

Est-ce qu’il y a un contrôle régulier de la température ?

Est-ce qu’il y a des poubelles fermées en nombre suffisant à commande


non manuelle en production qui sont régulièrement vidées ?

Est-ce qu’il y a une séparation pour la manipulation des produits propres


et sales en production ?

Est-ce que les produits chauds sont gardés à minimum 65°C pendant
maximum 2 heures ?

Est-ce que le refroidissement des produits se fait de façon à réduire


la température comprise entre 65 et 10°C en maximum 2 heures ?

Est-ce que lors du transport et de la livraison les produits finis sont protégés
et les températures sont respectées ?

Est-ce que les ateliers de production sont exempts de matériaux contaminés


(emballages, sachets, légumes non lavés) ?

Est-ce que la décongélation des produits se fait dans un milieu réfrigéré ?

Est-ce qu’il existe un plan de nettoyage de tous les ateliers ?

Est-ce que les instructions relatives sont respectées ?

Est-ce que les produits de nettoyage / désinfection sont bien étiquetés


et stockés dans un endroit séparé ?

Est-ce qu’il existe un plan de lutte contre les nuisibles ?

Est-ce que les instructions relatives sont respectées ?

Est-ce que les produits relatifs contre les nuisibles sont bien étiquetés
et stockés dans un endroit séparé ?

Est-ce que l’entreprise utilise impérativement de l’eau potable ?

Est-ce qu’elle dispose de certificats relatifs à la qualité de l’eau ?

65
13.1.3. l'Echantillonnage
Oui Non Remarques
Est-ce qu’un prélèvement des produits finis est prévu 1 à 2 fois par année
afin de vérifier le bon fonctionnement du système d’hygiène ?

Est-ce qu’en cas de mauvais résultat d’analyses, des mesures correctives


ont été réalisées  ?

13.1.4. Le Personnel
Oui Non Remarques
Est-ce que le personnel a eu une formation / instruction en matière d’hygiène
des denrées alimentaires en fonction de son travail ?

Est-ce qu’il y a une documentation relative ?

Est-ce que sa tenue vestimentaire est propre et complète ?

Est-ce que le personnel respecte les bonnes pratiques d’hygiène  ? A-t-il une
bonne hygiène des mains  ?

Est-ce qu’il y a absence et / ou protection des plaies et absence de maladies


susceptibles de contaminer les denrées alimentaires ?

Le personnel respecte-t-il l’interdiction de fumer  ?

13.1.5. La traçabilité
Oui Non Remarques
Est-ce qu’il existe une liste des fournisseurs concernant toutes les matières
premières ?

Est-ce qu’il existe une documentation des produits livrés à des clients qui ne
sont pas de consommateurs finals ?

Est-ce qu’il existe une documentation des recettes des différents produits ?

Est-ce que tous les produits semi-finis (congelés, réfrigérés) sont bien
étiquetés (nature du produit, date de fabrication, ingrédients) ?

13.1.6. la Notification obligatoire


Oui Non Remarques
Est-ce que l’entreprise est au courant que lors d’une non-conformité
constatée au niveau d’un produit qui n’est plus sous son contrôle, les
autorités compétentes sont à informer obligatoirement ?

13.1.7. l'Enregistrement obligatoire


Oui Non Remarques
Est-ce que l’entreprise est correctement enregistrée auprès du Service de la
Sécurité alimentaire  ?

66 © Chambre des Métiers 2011


Dans le cadre de l’élaboration du présent guide, les docu-
ments suivants ont été utilisés :

→→ Code d’usage international recommandé - principes


généraux d’hygiène alimentaire CAC/RCP 1-1969, rév.4
(2003) - Codex Alimentarius ;
→→ Critères microbiologiques applicables aux denrées ali-
mentaires - lignes directrices pour l’interprétation ; Ser-
vice de la Sécurité alimentaire, Ministère de la Santé
(mise à jour du 01/11/2010) ;
→→ « Etablir des procédures de vérification » FAO - départe-
ment de l’agriculture - manuel de formation - système de
qualité et de sécurité sanitaire des aliments - 2001 : http://
www.fao.org/DOCREP/005/W8088F/W8088F00.HTM ;
→→ Guidance document « 
implementation of certain pro-
visions of regulation (EC) No 852/2004 on the hygiene
of foodstuff », European Commission-DG for Health an
Consumers ;
→→ Guides de bonnes pratiques d’hygiène de la Chambre des
Métiers, Luxembourg, édités en 1998 ;
→→ « Die neuen Hygienevorschriften für Metzger und Flei­
scher », Verlag für Handwerk und Gastronomie, 1. Au-
flage, Dezember 2005 ;
→→ Mitteilungen der Kommission an den Rat und das Eu-
ropäische Parlament über die Erfahrungen mit den
Anwendung der Hygieneverordnung nr 852/2004,
853/2004 und 854/2004 des Europäischen Parlaments und
des Rates vom 29. April 2004 - KOM (2009) 403 endgültig -
Kommission der Europäischen Gemeinschaft ;
→→ « 
L’histamine dans les produits de la pêche » ; AFSSA
agence française de sécurité sanitaire des aliments ;
→→ DIN 10508 : 2002-10 : Lebensmittelhygiene - Temperatu-
ren für Lebensmittel - Oktober 2008 ;
→→ Opinion of the scientific committee on Food on thes risks
to human health of PAH in food, 4 decembrer 2002, http://
europa.eu.int/comm/food/fs/sc/scf/index_en.html ;
→→ Opinion of the scientific Committee/Scientific Panel,
question number EFSA-Q-2007-136 ;
→→ Recommandation de la Commission du 4 février 2005 sur
l’exécution de mesures supplémentaires des teneurs en
hydrocarbures aromatiques polycycliques dans certaines
denrées alimentaires.

sites utiles
à consulter par les entreprises :
→→ www.sécurité-alimentaire.lu
→→ www.cdm.lu
→→ www.afssa.fr
→→ www.europa.eu

67
68 © Chambre des Métiers 2011
14. Fiches spécifiques
POUR BOUCHERS-CHARCUTIERS
& TRAITEURS

Diagrammes de fabrication pour les produits des bouchers-charcutiers et traiteurs


avec analyse des risques spécifiques

bouchers-charcutiers & traiteurs


1. Saucisse échaudée 70
2. Saucisse crue 72
3. Viande hachée / produits à base de viande hachée 74
4. Saucisse cuite (type Leberwurst), Pâté, Traipen 76
5. Salaisons cuites (jambon cuit) 78
6. Salaisons crues 80
7. Plats à base de viande prêts à la consommation 82
8. Foie gras 84
9. Sandwichs / toasts 86
10. Mayonnaise (ou autre sauce à base d’œufs) 88
11. Plats à base de poisson prêts à la consommation 90
12. Salades 92
13. Sauce chaude pour salade 94
14. Pâté au Riesling 96

69
Diagrammes de fabrication

1. Saucisse échaudée
Käsewiener, Geflügelbratwurst, Schinkenwurst, Charcuterie
Ingrédients : Viande maigre, dés fromage, eau, additifs (sel nitrité), lard, épices, jus de citron, boyaux à saucisse

stockage des produits (0-4°C)


CCP :
sortie des produits (0-4°C)

Echaudage préparation matières premières

PrPo :
hachage viande et lard (2-7°C)

Refroidissement cutterage


(max. 14°C)

farce

(fumage - en fonction produit) (55-60°C)


échaudage CCP

refroidissement (t°max. eau 24°C)


emballage

entreposage (0-4°C)

transport (0-4°C)

stockage / vente (0-4°C)

70 © Chambre des Métiers 2011


Paramètres importants - Saucisse échaudée

Käsewiener Geflügelbratwurst Charcuterie Schinkenwurst


séchage / fumage      

55°C - 60°C      

échaudage échaudage échaudage échaudage

72°C ou 78°C 72°C ou 78°C 72°C ou 78°C 72°C ou 78°C


t° cœur 70°C t° cœur 72°C t° cœur 68°C t° cœur 68°C

refroidissement refroidissement refroidissement refroidissement

15 min 20 min 30 min 30 min


(eau 24°C max) (eau 24°C max) (eau 24°C max) (eau 24°C max)

Saucisse échaudée

Risques potentiels Maîtrise des dangers



 limination insuffisante des germes - contrôle de la t° d’échaudage
CCP éventuellement présents en cas
- contrôle de la t° à cœur
Echaudage de non respect des températures
et de la durée de cuisson - entretien régulier du matériel

- assurer refroidissement rapide


- r isque de développement de germes (atteindre t° à cœur de 10°C en 2h)
Refroidissement
si refroidissement trop lent ou - sortir rapidement de la zone critique
(PrPo) à t° inadéquate de multiplication des germes qui se
situe entre 10 et 65°C

REMARQUE Documentation
→→ (PrPo - Programme prérequis opérationnel). →→ Contrôle des températures d’échaudage
→→ Le refroidissement correspond donc ici à un PrPo
et est à surveiller de façon systématique mais sans
enregistrement obligatoire.
→→ La quantité de sels nitrités (conservateurs)
incorporée à la préparation doit être conforme
à la recette.

71
2. Saucisse crue
Mettwurst, Mettwurst pur porc, Zoossis
Ingrédients : Viande fraîche et / ou surgelée, légumes,
PrPo :
additifs (sel nitrité), lard, épices, boyaux à saucisse
- pressurage
stockage des produits (0-4°C)
- étuvage
↓ - suspension
sortie des produits


(0-4°C)
/ séchage
préparation matières premières
 
(découpage viande surgelée)

hachage et / ou broyage (2-7°C)


mélange sel, épices, additifs

embossage

pressurage / étuvage / fumage (Fumage 25°C)


Séchage / suspension / étuvage

emballage

transport

stockage / vente

72 © Chambre des Métiers 2011


Paramètres importants - Saucisse crue

Mettwurst Mettwurst pur porc Zoossis


Pressurage Pressurage Pressurage

Etuvage Etuvage Etuvage


12h à 4-6°C 12h à 4-6°C 5-6h local ventilé

Fumage Fumage Fumage

25°C 25°C  

Saucisse crue - pas de CCP mais des PrPo


(PrPo - Programme prérequis opérationnel)

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers

Pressurage -d
 éveloppement de germes dû à une conservation - pH en-dessous de 5,3 après 3 jours
Etuvage inadéquate (baisse insuffisante pH, - contrôle t° et humidité
Fumage t° et humidité trop élevée)  - t° 25°C

Suspension /
- s échage insuffisant des couches extérieures - contrôle t° et humidité
Séchage

REMARQUE
La quantité de sels nitrités (conservateurs) incorpo-
rée à la préparation doit être conforme à la recette.

Documentation recommandée
→→ Documentation concernant la recette
→→ Contrôle des températures

73
3. Viande hachée / produits à base de viande hachée
Haché bœuf, Haché porc, Filet américain, Hamburger, Wäinzoossis, Merguez
Ingrédients : Viande hachée, œufs, farine, épices, oignons, huile

sortie des produits (0-4°C)


PrPo : viande (éventuellement légèrement gelée)


Refroidissement hacher / broyer la viande (2-7°C)

ajouter épices, œufs, huile à la mêlée


selon la recette

mise en forme ou mise en plateaux

(0-4°C) autres produits


refroidissement rapide
(0-2°C) haché boeuf

74 © Chambre des Métiers 2011


Paramètres importants - Viande hachée / produits à base de viande hachée

Haché bœuf Haché porc Filet américain Hamburger


Hachage 2-7°C Hachage 2-7°C Hachage 2-7°C Hachage 2-7°C

Conservation Conservation Conservation Conservation


0-2°C 0-2°C 0-2°C 0-2°C

Wäinzoossis Merguez
Hachage 2-7°C Hachage 2-6°C

Conservation Conservation
0-4°C 0-4°C

PrPo Risques potentiels Maîtrise


- r isque de développement - assurer refroidissement rapide (atteindre t° de 2°C en 2h !)
Refroidissement  de germes si refroidissement - sortir rapidement de la zone de multiplication des bactéries
trop lent ou à t° inadéquate qui se situe entre 10 et 65°C 

Pour le haché bœuf une t° de 2°C doit être atteinte


Documentation recommandée
après maximum 2h ! →→ Contrôle des températures
La viande hachée / les produits à base de viande hachée
constituent des produits particulièrement critiques,
étant donné d’une part, qu’ils peuvent être consom-
més crus et que d’autre part, des germes présents à
la surface sont travaillés avec la viande et que suite
au découpage les surfaces de prolifération seront plus
nombreuses.
Il importe dès lors que toutes les mesures d’hygiène
soient scrupuleusement respectées lors de la prépa-
ration de ces produits et que soient utilisées exclusi-
vement des matières premières de qualité impeccable.
Les produits doivent être frais, conservés au frais et
sont à utiliser le jour même.

75
4. Saucisse cuite (type Leberwurst), Pâté, Traipen
Pâté fin / Leberwurst, Pâté campagne, Traipen
Ingrédients : Foie, tête de porc, additifs (sel nitrité), eau, lard, épices, boyaux, légumes

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


préparation matières premières

Salaison des têtes de porc Précuisson du lard


Précutterage du foie Préparation des légumes
CCP : ↓

Cuisson (80°C) moulage

CCP

PrPo : (80°C) (Traipen / boudin)
(90°C ou 140°C) (pâté fin /
cuisson
Refroidissement pâté campagne)

rajout gelée (le cas échéant)

refroidissement (fumage) (0-4°C)


emballage

stockage (0-4°C)

transport / vente (0-4°C)

76 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Point (CCP) - Saucisse cuite (type Leberwurst), Pâté, Traipen

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle de la t° de cuisson

 limination insuffisante des germes - contrôle de la durée de cuisson
CCP
éventuellement présents en cas de non respect
Cuisson  des températures et de la durée de cuisson - contrôle de la t° à cœur
- entretien régulier matériel

- assurer refroidissement rapide


PrPo - r isque de développement de germes si - sortir rapidement de la zone critique
Refroidissement refroidissement trop lent ou à t° inadéquate  de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

REMARQUE
La quantité de sels nitrités (conservateurs) incorpo-
rée à la préparation doit être conforme à la recette.

Documentation
→→ températures de cuisson, recette

77
Paramètres importants - Saucisse cuite (type Leberwurst), Pâté, Traipen

Pâté fin Pâté campagne Traipen


échaudage échaudage échaudage

Wammen 15 min Wammen 15 min Wammen


à 85°C à 85°C à 90°C
t° à cœur 65°C t° à cœur 65°C t° à cœur 68°C
Blanchiment foie Blanchiment foie  
     

cuisson cuisson cuisson

four 90°C four 140°C eau bouillante à 80°C


t° à cœur 78°C t° cœur 78°C t° à cœur 75°C
     

refroidissement refroidissement refroidissement

1h à t° ambiante 1h à t° ambiante 30 min à t° ambiante


chambre froide chambre froide chambre froide
(0-4°C) (0-4°C) (0-4°C)

REMARQUE
La variation de la durée du temps de refroidissement
est liée au diamètre du boyau utilisé. Plus la taille
sera importante, plus le temps de refroidissement
sera long.

78 © Chambre des Métiers 2011


79
5. Salaisons cuites (jambon cuit)
Ingrédients : Sel nitrité, produits de viande (jambon), glace / eau, additifs, épices

stockage des produits (0-4°C)

CCP :

sortie des produits (0-4°C)

Cuisson ↓

préparation matières premières

PrPo : ↓

saumurage (4-6°C)
Refroidissement ↓

évt. Malaxage

enrobage / farce

fumage (50-60°C)

cuisson CCP

refroidissement (0-4°C)

emballage

stockage (0-4°C)

transport / vente (0-4°C)

80 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Salaisons cuites (jambon cuit)

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle de la t° de cuisson
CCP -é
 limination insuffisante des germes - contrôle de la durée de cuisson
Cuisson éventuellement présents en cas de non respect
des températures et de la durée de cuisson - contrôle de la t° à cœur
- entretien régulier matériel

- assurer refroidissement rapide


PrPo - r isque de développement de germes si - sortir rapidement de la zone critique
Refroidissement refroidissement trop lent ou à t° inadéquate de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

REMARQUE
La quantité de sels nitrités (conservateurs) incorpo-
rée à la préparation doit être conforme à la recette.

Documentation
→→ Documentation concernant la recette
→→ Contrôle des températures de cuisson

81
6. Salaisons crues
Jambon cru, Môre Speck gereezt, Gereecherten Judd, Gesolpertes
Ingrédients : Sel nitrité, parties de viande, épices, additifs, légumes
PrPo :
- Salage / saumure /
reposage / suspension
stockage des produits -Sèchage / fumage /
↓ étuvage
sortie des produits

préparation matières premières

salage à sec (4-6°C)


saumurage (4-6°C)

« reposage » / suspension

rinçage du sel

séchage

fumage (max. 25°C)


séchage / maturation (max. 15°C)


emballage

stockage

transport / vente

82 © Chambre des Métiers 2011


Paramètres importants - Salaisons crues

Jambon cru Môre Speck gereezt Gereecherten Judd Gesolpertes


Salage à sec Salage à sec Salage à sec Salage à sec

7 jours
5 jours 5 jours 5 jours
4-6°C

Saumurage Saumurage Saumurage Saumurage

21 jours 4 jours 4 jours 4 jours

« Reposage » / Suspension « Reposage » / Suspension « Reposage » / Suspension « Reposage » / Suspension

7 jours 5 jours 5 jours 1 jour

Rinçage Rinçage Rinçage pas de rinçage !

vente ou conservation
6h à max. 24°C 2h à max. 24°C 2h à max. 24°C
dans saumure (4-6°C)

Fumage Fumage Fumage  

Fumage à froid Fumage à froid Fumage à froid


 
max. 25°C max. 25°C max. 25°C

Séchage / Maturation Séchage / Maturation Séchage / Maturation  

4-6 mois 1-2 semaines 1-2 semaines


 
max. 15°C max. 15°C max. 15°C

Salaisons crues - pas de CCP mais des PrPo

PrPo Risques potentiels Maîtrise

-d
 iminution activité eau et effet - contrôle concentration sel
Salage / Saumure
antimicrobien sel (saumure) - contrôle t° saumure
« Reposage » /
insuffisants en cas de refrigération, - contrôle humidité air
Suspension de salaisons insuffisantes lors du « Reposage » / suspension

Séchage -e
 ffet antimicrobien fumée
- contrôle t° fumage
Fumage - insuffisant et séchage
- contrôle humidité
Etuvage - insuffisant couches externes

REMARQUE Documentation recommandée


La quantité de sels nitrités (conservateurs) incorpo- →→ Documentation concernant la recette
rée à la préparation doit être conforme à la recette. →→ Contrôle des températures et du taux d’humidité

83
7. Plats à base de viande prêts à la consommation
→→ Goulash de bœuf, Goulash hongroise, Blanquette de veau, Geschmortes Kaninchen…
→→ Sauce Bolognaise, Soupe Goulash, Soupe à la paysanne…
Ingrédients : Epices , Viandes (surgelée ou fraîche), huile / beurre, vin, légumes, produits préparés, crème fraîche,
bouillon

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


préparation matières premières

découpage / marinade

CCP (2h à 90°C)


cuisson / rôtissage / grillage
(90 min à min. 90°C) (Soupes)

↙ ↘

Maintien au chaud
Refroidissement / réfrigération
> 65°C

consommation
CCP :
- Cuisson
- Rôtissage
- Grillage

PrPo :
- Refroidissement
- Maintien au chaud

84 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Plats à base de viande prêts à la consommation

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle de la t° de cuisson
CCP -é
 limination insuffisante des germes - contrôle durée de cuisson
Cuisson / éventuellement présents en cas de non respect
des températures et de la durée de cuisson - contrôle de la t° à cœur
Rôtissage
- entretien régulier matériel

- assurer refroidissement rapide


Refroidissement - r isque de développement de germes - sortir rapidement de la zone critique
PrPo si refroidissement trop lent ou à t° inadéquate de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

- consommer de préférence immédiatement


-d
 éveloppement possible de germes dû à une après préparation 
Maintien au chaud
mise au chaud prolongée avec des t° trop basses - garder au chaud à des t° minimales
PrPo lors de la mise au chaud de 65°C pendant maximum 3h 
- contrôle t° et durée de mise à chaud

Documentation
→→ Contrôle des températures de cuisson / rôtissage /
grillage

85
8. Foie gras
Pâté de foie gras d’oie / de canard
Ingrédients : Foie gras, (oie / canard), épices, bouillon

stockage des produits

CCP 1 : sortie des produits

Pochage dégorgement (trempage)

préparation (dénervation)

présalage / marinade

↙ ↘

CCP 2 : conservation /


entrestockage
emballage sous vide

Conservation ↓ ↓

moulage pochage CCP 1

↓ ↓

pochage CCP 1 refroidissement

refroidissement

emballage

conservation CCP 2

sortie des produits

vente

86 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Foie gras

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-2
 types de cuisson :
à t° à cœur basse 55-58°C
CCP 1 - contrôle de la t° à cœur
à t° à cœur élevée 65-72°C
Pochage 
- pas de pasteurisation intégrale,
germes tués partiellement

- contrôle de la t° maximale de conservation (4°C)


- c ontamination et développement des germes
- pochage t° à cœur basse :
CCP 2 en cas de conservation inadéquate, interruption
conservation 3 semaines
Conservation de la chaîne du froid, durée de conservation
prolongée - pochage t° à cœur haute :
conservation 6 semaines

Documentation
→→ Contrôle des températures

87
9. Sandwichs / toasts
Ingrédients : Pain, fromage, poisson / crustacés, moutarde, mayonnaise, jambon, viande hachée, laitue, beurre, œufs
cuits, salami, tomates

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


préparation matières premières

préparation des sandwichs / toasts

découpage au couteau / garniture

PrPo : conservation / vente (0-4°C)

Conservation

88 © Chambre des Métiers 2011


Sandwichs / toasts - pas de CCP mais PrPo

PrPo Risques potentiels Maîtrise


- c ontamination et développement
Conservation des germes en cas de conservation - conservation à 4°C
inadéquate

REMARQUE
Les sandwichs garnis de viande hachée, de viande
cuite, de poisson et / ou de mayonnaise doivent être
conservés dans un endroit frais (4-6°C) et aucun pro-
duit non vendu de cette catégorie ne devra être reven-
du le lendemain.
Les sandwichs garnis de fromage, de jambon cru,
de saucissons peuvent être vendus à t° ambiante (à
condition qu’elle ne soit pas trop élevée) et à condition
que la quantité de sandwichs exposés corresponde
au volume de vente et qu’ils ne soient pas exposés en
zone non réfrigérée pendant plus de 6 heures.

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

89
90 © Chambre des Métiers 2011
10. Mayonnaise (ou autre sauce à base d’œufs)
Ingrédients : Œufs, huile, jus citron, ovoproduits, moutarde, épices

stockage des produits


PrPo : ↓

- Préparation sortie des produits

- Refroidissement ↓

- Conservation préparation matières premières

mélange des ingrédients

↙ ↘

conservation (0-4°C) consommation


(consommation dans les 24h) immédiate

Mayonnaise (ou autre sauce à base d’œufs)


PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers
- r isque de développement de germes si - veiller à la t° lors de la préparation
PrPo préparation à t° inadéquate et refroidissement
trop lent - assurer refroidissement rapide
Préparation
Refroidissement -m
 ultiplication de germes éventuellement
Conservation  - conserver la mayonnaise à des t° max.
présents dû à une conservation à des t°
de 4°C et la consommer dans les 24h
ambiantes

REMARQUE Documentation recommandée


Les indications ci-dessus valent pour toutes les →→ Contrôle des températures
sauces préparées à base d’œufs frais et ne pouvant
subir de pasteurisation par une cuisson suffisante
(sauce béarnaise p. ex.)
En cas de dressage d’un buffet froid, ces critères sont
à respecter obligatoirement. En outre il est recom-
mandé de veiller à ne pas servir ces préparations à
des groupes sensibles (personnes âgées, malades ou
enfants en bas âge).

91
11. Plats à base de poisson prêts à la consommation
Lotte à l’armoricaine, Gratin de poisson, Cabillaud mijoté aux légumes…
Ingrédients : Epices, Poisson, (frais ou surgelé), produits préparés,
huile, crème fraîche, légumes
CCP :
Cuisson /
stockage des produits (0-4°C)
rôtissage /
↓ grillage
sortie des produits (0-4°C)

PrPo : ↓

- Préparation préparation matières


premières

- Maintien au chaud ↓

découpage / marinade

cuisson / rôtissage / grillage CCP

↙ ↘

maintien à chaud Refroidissement


>65°C conservation

consommation

92 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Plats à base de poisson prêts à la consommation

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle de la
t° de cuisson min 70°C pdt

 limination insuffisante des germes éventuelle­ - contrôle durée au moins 10 min
CCP de cuisson ou min. 80°C
ment présents en cas de non respect des
Cuisson  températures et de la durée de cuisson - contrôle de la pendant 3 min
t° à cœur

- entretien régulier matériel

- assurer refroidissement rapide


Refroidissement - r isque de développement de germes - sortir rapidement de la zone critique de
PrPo si refroidissement trop lent ou à t° inadéquate multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

- consommer de préférence immédiatement


-d
 éveloppement possible de germes dû après préparation
Maintien à chaud
à une mise au chaud prolongée ou à des - garder au chaud à des t° minimales
PrPo t° trop basses lors de la mise au chaud de 65°C pendant maximum 3h
- contrôle t° et durée de mise à chaud

Documentation
→→ Contrôle des températures de cuisson

93
12. Salades
Feierstengszalot, Wurstsalat
Ingrédients : Vinaigrette, morceaux viande, cornichons, œufs cuits, mayonnaise, épices

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


CCP : ↓

Cuisson préparation matières premières


PrPo : CCP
Refroidissement
cuisson viande
en fonction du type de salade (min 90°C,
t° cœur 70°C)

refroidissement (0-4°C)

préparation / mélange salade

stockage / conservation (0-4°C, max 3 j)

94 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Salades

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle t°de cuisson
min. 90°C

 limination insuffisante des germes - contrôle durée de cuisson
CCP t° à cœur 70°C
éventuellement présents en cas de non respect
Cuisson - contrôle de la t° à cœur
des températures et de la durée de cuisson
- entretien régulier matériel

- assurer refroidissement rapide


PrPo - r isque de développement de germes si - sortir rapidement de la zone critique
Refroidissement refroidissement trop lent ou à t° inadéquate de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

REMARQUE
Les salades à base de poissons frais ou en conserve
(thon) sont à garder à des t° < 4°C et sont à utiliser le
jour même !

Documentation
→→ Contrôle des températures de cuisson

95
13. Sauce chaude pour salade
Ingrédients :
type A : Vinaigre, crème fraîche, moutarde
PrPo :
type B : Fromage (type Gorgonzola), crème fraîche
Cuisson
stockage des produits (0-4°C)

PrPo : sortie des produits (0-4°C)
Refroidissement ↓

mélange des ingrédients


réchauffement

↙ ↘

refroidissement (0-4°C) refroidissement

↓ ↓

sortie des produits sortie des produits en


en vue de la préparation vue de la préparation

↓ ↓

mélange mélange

↓ ↓

réchauffement cuisson courte (90°C)


↓ ↓

service service

↓ ↓

type A type B

96 © Chambre des Métiers 2011


Sauce chaude pour salade

PrPo Risques potentiels Maîtrise


- assurer refroidissement rapide
PrPo - r isque de développement de germes si - sortir rapidement de la zone critique
Refroidissement refroidissement trop lent ou à t° inadéquate de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C

- contrôle t° de cuisson

 limination insuffisante des germes - contrôle durée de cuisson
PrPo
éventuellement présents en cas de non respect
Cuisson des températures et de la durée de cuisson - contrôle t° à cœur
- entretien régulier matériel

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

97
14. Pâté au Riesling
Ingrédients : Viande de veau ou de porc, oignons, vinaigre, eau, jaune d’œuf, gélatine aromatisée, pâte brisée, vin

sortie des produits (0-4°C)


PrPo : ↓
Refroidissement Marinade (0-4°C)

CCP
Cuisson
(180°C, t° cœur 68°C)

Refroidissement (30 min à t° ambiante)

CCP :

Remplissage avec gelée (0-4°C)

Cuisson ↓

Stockage / conservation (0-4°C)

98 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Pâté au Riesling

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle t° de cuisson

 limination insuffisante des germes - contrôle durée de cuisson
CCP
éventuellement présents en cas de non respect
Cuisson des températures et de la durée de cuisson - contrôle t° à cœur
- entretien régulier matériel 

- assurer refroidissement rapide


Refroidissement - r isque de développement de germes si - sortir rapidement de la zone critique
PrPo refroidissement trop lent ou à t° inadéquate de multiplication des germes qui se situe
entre 10 et 65°C 

Documentation
→→ Contrôle des températures de cuisson

99
100 © Chambre des Métiers 2011
14. Fiches spécifiques
POUR BOULANGERS-PÂTISSIERS,
PÂTISSIERS-CONFISEURS & GLACIERS

Diagrammes de fabrication spécifiques pour les produits des boulangers-pâtissiers /


pâtissiers-confiseurs et glaciers avec analyse des risques spécifiques

Boulangers-Pâtissiers, Pâtissiers-Confiseurs & glaciers


1. Crème pâtissière (crème à fourrer) 102
2. Pâte à choux fourrée (p. ex. Eclair) 104
3. Crème fouettée 106
4. Crème au beurre 108
5. Crème glacée (aux œufs et aux fruits) 110
6. Bavarois / mousse (à la crème fouettée ou aux fruits) / mousse glacée 112
7. Sauce/crème anglaise 114
8. Meringues 116
9. Parfait 117
10. Pain / petits pains 121
11. Pain / petits pains spéciaux 122
12. Pâtisseries à base de pâte feuilletée (fourrées aux fruits/à la crème) 123
13. Pâtisseries à base de pâte levée (fourrées aux fruits /à la crème) 126
14. Pâtisseries à base de pâte à frire (beignets, “Berliner”…) 128

101
Diagrammes de fabrication

1. Crème pâtissière (crème à fourrer)


Ingrédients : Farine, œufs, beurre, lait frais UHT, sucre, ovoproduits, eau, lait déshydraté, amidon, parfum

CCP : stockage des produits (0-4°C)


ébullition ↓
du mélange sortie des produits (0-4°C)
T° à cœur ↓

85°C préparation matières


premières

pesée ovoproduits tamisage de la


pesée sucre tamisage, pesée farine
liquides poudre de crème
pesée ovoproduits pesée matières
pesée lait cassage, pesée des œufs grasses (beurre)
déshydratés

échauffement du lait


PrPo : mélange des ingrédients
- Refroidissement ↓
- Conservation CCP
ébullition du mélange
t° à cœur 85°C

refroidissement (0-4°C)

conservation (0-4°C)

102 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Crème pâtissière (crème à fourrer)

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


- contrôle de la t° de cuisson

 limination insuffisante des germes - contrôle de la t° à cœur
CCP
éventuellement présents en cas de non respect
Cuisson des températures et de la durée de cuisson - (t° à cœur 85°C)
- entretien régulier matériel

- assurer un refroidissement rapide qui limite



 limination insuffisante des germes par la
la prolifération des germes dans la zone critique
PrPo cuisson ou recontamination de la crème par
comprise entre 10° et 65°C
Refroidissement ustensiles, récipients ou mains contaminés
- il faut atteindre une t° de 10°C en 2h, après
Conservation  -p
 rolifération des germes soutenue par un
refroidissement, conserver au frais ou conserver
refroidissement trop lent  
en enceinte réfrigérée (<4°C)

Documentation
→→ Contrôle des températures

103
104 © Chambre des Métiers 2011
2. Pâte à choux fourrée (p. ex. Eclair)
Ingrédients : Pâte à choux, Crème pâtissière, fondant, essence vanille, Pâte de cacao, alcool, essence café,
essence praliné

stockage des produits (0-4°C)



PrPo : sortie des produits (0-4°C)
- Refroidissement ↓

- Conservation préparation matières premières

cuisson
décongeler si nécessaire la pâte à choux essences
du fondant

incorporation de l’essence à la crème


pâtissière et mélange au batteur

fourrage

décoration

conservation / mise à l’étalage (0-4°C)

Pâte à choux fourrée (p. ex. Eclair)

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers


- conserver les matières premières et / ou
-m
 ultiplication de germes si conservation produits semi-finis en enceinte réfrigérée (4°C)
inadéquate des matières premières, des produits après achèvement
Refroidissement
semi-finis (pâte à choux, crème ou décoration)
Conservation  ainsi que des produits finis (t°>4-6°C ou - conserver les produits finis en enceinte
conservation prolongée à t° ambiante) réfrigérée (4°C)
(ou à (4-6°C) en cas de consommation immédiate)

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

105
3. Crème fouettée
Ingrédients : Sucre, crème fraîche, parfum, sirop de glucose

stockage des produits (0-4°C)


PrPo : ↓
Conservation sortie des produits (0-4°C)

préparation matières premières

pesée du sucre et de la crème fraîche

fouettage crème fraîche


(mécanique ou manuel)

incorporation éventuelle sucre / sirop de


glucose / parfum

↙ ↘

utilisation immédiate conservation


(4-6°C) (t° < 4°C)

106 © Chambre des Métiers 2011


Crème fouettée

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers


- conserver la crème fouettée à des t° < 4°C
-m
 ultiplication de germes si conservation
PrPo - conservation des produits contenant de la crème
inadéquate de la crème fouettée ou des produits
Conservation contenant de la crème fouettée
fouettée en enceinte réfrigérée (4°C),
- 4-6°C en cas de consommation immédiate

Documentation
→→ Contrôle des températures

REMARQUE
Veiller à ne produire de préférence que les quantités
de crème fouettée immédiatement utilisables.
Il est recommandé d’utiliser des machines à chantilly
réfrigérantes.
Il est impératif que l’hygiène des machines et des
distributeurs automatiques de chantilly soit irrépro-
chable.

107
4. Crème au beurre
Ingrédients : Sucre, œufs, lait, parfum, beurre, ovoproduits liquides / déshydratées, eau

CCP : stockage des produits (0-4°C)


Cuisson / Mélange ↓

avec les œufs sortie des produits (0-4°C)



PrPo : préparation matières
- Refroidissement premières

- Conservation ↓

pesée ovoproduits
pesée du sucre pesée du lait
liquides

cassage, pesée pesée ovoproduits


tempérage, pesée du beurre
des œufs déshydratés

cuisson du sucre (t° 123°C)


CCP (t° à cœur 86°C)


mélange avec les œufs
(effet pasteurisant)

mélange avec le beurre

ajout éventuel de parfum

↙ ↘

utilisation refroidissement
(4-6°C) (0-4°C)
immédiate conservation

108 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Crème au beurre

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-u
 ne cuisson insuffisante n’assure - respect strict de la durée
pas de pasteurisation complète et de la t° de pasteurisation
CCP
Cuisson - maintenir le mélange pendant au moins
-p
 asteurisation inefficace due au non-respect
une minute à 83°C, soit veiller à atteindre
de la durée et des t°de pasteurisation
une t° à cœur de 86°C

- veiller à conserver les produits


PrPo -m
 ultiplication possible de germes, en enceinte réfrigérée (4°C)
Refroidissement si réfrigération insuffisante ou si procédés - 4-6°C en cas de consommation immédiate
Conservation répétés de réchauffement et refroidissement - ne sortir de l’enceinte réfrigérée que les
quantités immédiatement utilisables

Documentation
→→ Contrôle des températures

109
5. Crème glacée (aux œufs et aux fruits)
Ingrédients : sucre, lait, œufs, stabilisateurs, sirop glucose, crème fraîche, fruits, arômes / parfums

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


préparation matières premières

pesée du sucre pesée du lait pesée ovoproduitsliquides

cassage, pesée,
pesée de la crème fraîche pesée ovoproduits dh
séparation œufs

mélanger

CCP
pasteurisation
(t° à cœur 86°C)

refroidissement

homogénéisation PrPo :
↓ - Refroidissement
incorporation des fruits - Conservation

maturation

turbinage

CCP :

emmoulage

↓ pasteurisation
conservation / mise en vente

110 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Crème glacée (aux œufs et aux fruits)

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-u
 ne cuisson insuffisante n’assure - respect strict de la durée
pas de pasteurisation complète et de la t° de pasteurisation
CCP
Pasteurisation - soit maintenir le mélange à une t° de 83°C
-p
 asteurisation inefficace due au non respect
pendant au moins une minute soit veiller
de la durée et des t° de pasteurisation
à atteindre une t° à cœur de 86°C

- au cours du refroidissement, la masse


- r isque de recontamination après pasteurisation de crème glacée doit atteindre une t° de 6°C
en moins d’une heure

- veiller à respecter les t° et temps suivants :


PrPo 24h à maximum +6°C
Refroidissement 48h à maximum +4°C
Conservation -m
 ultiplication possible de germes due à un 72h à maximum +2°C
refroidissement trop lent ou à une conservation
prolongée à des t° ambiantes - la crème glacée est à conserver en enceinte
réfrigérée à -18°C, elle peut cependant être
conservée pour un bref délai à -10°C en cas
d’utilisation immédiate

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures (fiche de contrôle)

REMARQUE pour la fabrication de sorbets


Etant donné que ces produits ne subissent pas de
cuisson, leur fabrication doit avoir lieu sur base de
matières premières de qualité irréprochable.
Sont à utiliser de l’eau potable pasteurisée (portée à
ébullition), de même que des fruits bien nettoyés ou
de la purée de fruits de qualité irréprochable.

111
CCP :
Pasteurisation

6. Bavarois / mousse (à la crème fouettée


ou aux fruits) / mousse glacée PrPo :
- Refroidissement
Ingrédients : Sucre, œufs / ovoproduits, purée de fruits, parfum, lait,
crème fouettée, crème, gélatine, jus de citron - Conservation

stockage des produits (0-4°C)


sortie des produits (0-4°C)


préparation matières
premières

CCP cuisson du mélange sur base d’œufs sur base de fruits


(t° à cœur mise à ébullition lait et mise à ébullition du sirop de
86°) incorporation du mélange œufs glucose et incorporation de la
/ sucre (ajout gélatine) purée de fruits (ajout gélatine)

refroidissement du mélange

incorporation crème fouettée →

↓ ↘

surgélation
emmoulage
(mousse glacée)

↙ ↘

utilisation conservation réfrigérée


immédiate (t° -25°C)

112 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Bavarois / mousse (à la crème fouettée ou aux fruits) / mousse glacée

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-u
 ne cuisson insuffisante n’assure - respect strict de la durée
pas de pasteurisation complète et de la t° de pasteurisation
CCP
Pasteurisation - soit maintenir le mélange à une t° de 83°C
-p
 asteurisation inefficace due au non-respect
pendant au moins une minute soit veiller
de la durée et des t° de pasteurisation
à atteindre une t° à cœur de 86°C

PrPo - r isque de recontamination après pasteurisation, - stocker en enceinte réfrigérée à des t° < 4°C
Refroidissement multiplication possible de germes due à un - stocker à l’étalage en vue de la consommation
Conservation refroidissement trop lent ou conservation immédiate (4-6°C)
prolongée à des t° ambiantes

Surgélation - surgélation à -25°C

Documentation
→→ Contrôle des températures (fiche de contrôle)

REMARQUE
Etant donné que la fabrication des bavarois, mousses
et mousses glacées suit les mêmes procédés de fa-
brication, les présentes instructions valent pour les
trois groupes de produits.
Lors de la préparation de la mousse glacée toutefois,
la surgélation doit avoir lieu immédiatement après
incorporation de la crème fouettée.

113
7. Sauce / crème anglaise
Ingrédients : Sucre, œufs, café, fruits, lait, ovoproduits, parliné, vanille, eau, chocolat, alcool, parfum

stockage des produits

PrPo : ↓

- Refroidissement sortie des produits

CCP :

- Conservation préparation matières premières

↓ échauffement
cuisson du lait


du mélange
mélange après incorporation du
mélange sucre / œufs / parfum

échauffement du mélange CCP


(cuire à la nappe) (t° à cœur 86°C)

refroidissement

↙ ↘

utilisation incorporation
immédiate d’un alcool / d’autres goûts

conservation réfrigérée

114 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Sauce / crème anglaise

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-u
 ne cuisson insuffisante n’assure - respect strict de la durée
CCP pas de pasteurisation complète et de la t° de pasteurisation
Echauffement - soit maintenir le mélange à une t° de 83°C
du mélange -p
 asteurisation inefficace due au non respect
pendant au moins une minute soit veiller à
de la durée et des t° de pasteurisation
atteindre une t° à cœur de 86°C

- r isque de recontamination après pasteurisation - refroidir rapidement le mélange (4°C)

- conserver le mélange en enceinte réfrigérée


PrPo (< 4°C) et protégée et l’utiliser dans les 2 jours
-m
 ultiplication possible de germes due à un qui suivent
Refroidissement
Conservation refroidissement trop lent ou conservation non - en cas d’utilisation immédiate le mélange peut
réfrigérée et non protégée être conservé à 4-6°C pour un bref délais
- les gâteaux contenant le mélange sont à utiliser
dans les 2 jours qui suivent

Documentation
→→ Contrôle des températures (fiche de contrôle)

REMARQUE
Il est indispensable d’utiliser une cuillère propre pour
goûter une sauce / crème ne subissant plus de cuis-
son ultérieure.

115
pas de
CCP
8. Meringues
Ingrédients : Sucre, œufs / ovoproduits,
eau, amandes, glucose, blancs d’œufs, sel, parfum,
sucre inverti, cacao

stockage des produits

↓ Respect des
sortie des produits
températures

préparation matières
premières cassage des œufs /
séparation des blancs d’œuf

↓ ↘ ↘

meringue italienne meringue meringue


cuisson du sucre avec monter en neige au traditionnelle
de l’eau bain-marie les blancs d’œuf monter en neige les
(t° 120°C) et le sucre blancs d’œuf
(jusqu’à 72°C) ↓

↓ ↓ incorporation sucre

monter en neige
poursuivre ↓
blancs d’œuf
le fouettage
lors du cuire à t° réduite
↓ refroidissement
80-120°C 2-3 h
incorporer sirop de glucose
↓ ↓
dans la neige

cuire à 120°C pendant 2-3h utilisation


↙ ↓ (pâtisseries, biscuits, immédiate ou
petits fours) conservation

cuire à t°de 150°C


utilisation immédiate
sans cuisson 3-5 minutes
(mousse, crème…) (tartes, omelettes
norvégiennes)

REMARQUE
Pas de Critical Control Points.

116 © Chambre des Métiers 2011


117
9. Parfait
Ingrédients : Sucre, œufs / ovoproduits, crème fouettée, alcool, eau, jaunes d'œufs, parfum

stockage des produits


CCP : ↓
Dissoudre sortie des produits

les jaunes d’œufs ↓

dans sirop de préparation matières premières


cassage des œufs
séparation jaunes d’œufs
sucre chaud (86°C) échauffer sirop de sucre

dissoudre les jaunes d’œufs dans


CCP
sirop de sucre chaud (86°C)

fouettage sous faible échauffement

poursuivre fouettage jusqu’à refroidissement

incorporer crème fraîche / parfums / alcools

emmoulage et surgélation

utilisation

118 © Chambre des Métiers 2011


Critical Control Points (CCP) - Parfait

CCP Risques potentiels Maîtrise des dangers


-u
 ne cuisson insuffisante n’assure
CCP pas de pasteurisation complète - respect strict de la durée
Pasteurisation -p
 asteurisation inefficace due au non respect et de la t° de pasteurisation 
de la durée et des t° de pasteurisation

PrPo - c ontamination et conservation inadéquates


- veiller à une préparation et une conservation
Refroidissement des fourrages / garnitures (produits semi-finis)
consciencieuse des produits semi-finis 
Conservation  en particulier en l’absence de cuisson ultérieure

Documentation
→→ Contrôle des températures

119
10. Pain / petits pains
Ingrédients : Farine, eau, levure, sel

stockage des produits

sortie des produits

préparation matières premières

préparation de la pâte

repos de la pâte fermentation

Pas de CCP reprise du travail de la pâte

mais veiller ↓

à ce que cuisson

le pain soit froid ↓


au moment de la découpage du pain
découpe ainsi qu’à ↓
la t° du local vente / conservation

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers

Machine à découper - veiller à ce que le pain soit froid au moment


le pain - risque de développement de moisissures
de la découpe ainsi qu’à la t° du local

REMARQUE
Pas de Critical Control Points - Pain / petits pains
spéciaux.
Il existe des modèles de machines qui disposent
d’une stérilisation par les UV mais non adaptées à la
taille de pain fabriqué au Luxembourg.

120 © Chambre des Métiers 2011


11. Pain / petits pains spéciaux
Ingrédients : Farine, eau, levure, sel, grains, grains tournesol, PrPo :
gruau, noix Machine
à découper
stockage des produits
le pain

sortie des produits

préparation matières premières

préparation de la pâte

incorporation de matières premières spéciales

repos de la pâte fermentation

reprise du travail de la pâte

cuisson

découpage du pain

vente / conservation

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers

Machine à découper - veiller à ce que le pain soit froid au moment


le pain - risque de développement de moisissures
de la découpe ainsi qu’à la t° du local

REMARQUE
Pas de Critical Control Points - Pain / petits pains
spéciaux.

121
12. Pâtisseries à base de pâte feuilletée
(fourrées aux fruits / à la crème)
Ingrédients : Farine, beurre, fruits, glaçage, sucre, œufs, fourrage / garniture

stockage des produits

sortie des produits


PrPo : ↓

- Refroidissement préparation matières premières

- Conservation ↓

préparation de la pâte

repos de la pâte (en enceinte réfrigérée)

reprise du travail de la pâte

ajout de fruits / autre fourrage / garniture

(glaçage des fruits)

cuisson

refroidissement

ajout de fruits / autre fourrage / garniture

(glaçage des fruits)

vente / conservation

122 © Chambre des Métiers 2011


Pâtisseries à base de pâte feuilletée (fourrées aux fruits / à la crème)

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers


PrPo - stocker les produits à des t° basses adéquates
- r isque de formation de moisissures
Refroidissement (4°C)et à un degré d’humidité de l’air pas trop
due à des t° ou une humidité de l’air trop élevées
Conservation élevé

uniquement pour - stocker produits à base de fruits frais


pâtisseries à des t° de 4°C en cas d’exposition visant
contenant des - r econtamination par des produits contaminés la consommation directe, conserver à des
fruits non cuits se trouvant à proximité t° de 4-6°C
ou de la crème - assurer une séparation entre les différents
pâtissière groupes de produits lors du stockage

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

REMARQUE
Ces instructions concernent tous les produits de bou-
langerie à base de pâte feuilletée, de même que les
viennoiseries, biscuits… et gâteaux simples ou four-
rés (aux fruits, à la crème).
Les garnitures peuvent soit être introduites dans les
produits avant leur cuisson, soit être étalées sur la
pâte refroidie.

123
13. Pâtisseries à base de pâte levée (fourrées aux fruits / à la crème)
Ingrédients : Farine, levure, fruits, noix, sucre, sel, raisins secs, fourrage / garniture à la crème, eau, lait

stockage des produits


PrPo : sortie des produits

Refroidissement ↓

préparation matières premières

préparation de la pâte

↓ PrPo :
Conservation
repos de la pâte / fermentation

reprise du travail de la pâte

ajout de fruits / autre fourrage / garniture

(glaçage des fruits)

cuisson

refroidissement

ajout de fruits / autre fourrage / garniture

(glaçage des fruits)

vente / conservation

124 © Chambre des Métiers 2011


Pâtisseries à base de pâte levée (fourrées aux fruits / à la crème)

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers


PrPo - stocker les produits à des t° basses adéquates
- r isque de formation de moisissures
Refroidissement (4°C) et à un degré d’humidité de l’air pas trop
due à des t° ou une humidité de l’air trop élevées
Conservation élevé

uniquement pour - stocker les produits à base de fruits frais


pâtisseries à des t° de 4°C
contenant des - r econtamination par des produits contaminés - en cas d’exposition visant la consommation
fruits non cuits se trouvant à proximité directe, conserver à des t° de 4-6°C
ou de la crème - assurer une séparation entre les différents
pâtissière groupes de produits lors du stockage

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

REMARQUE
Les instructions suivantes concernent la fabrication
de tout genre de produits de boulangerie à base de
pâte levée, tels les viennoiseries (« streusel ») et
gâteaux simples ou fourrés (aux fruits, à la crème),
brioches, gâteux aux raisins secs…
Les pâtisseries à base de pâte levée peuvent soit être
fourrées avant la cuisson, ce qui se fait couramment,
soit être fourrées ou garnies après refroidissement
de la pâte.

125
14. Pâtisseries à base de pâte à frire (beignets, « Berliner », etc)
Ingrédients : Farine, eau, confiture, levure, sel, pudding (crème)

stockage des produits

PrPo : ↓

sortie des produits


- Refroidissement ↓
- Conservation préparation matières premières

préparation de la pâte

repos de la pâte / fermentation

reprise du travail de la pâte

cuisson par friture

fourrage / garniture (confiture / pudding)

vente / conservation

126 © Chambre des Métiers 2011


Pâtisseries à base de pâte à frire (beignets, « Berliner », etc)

PrPo Risques potentiels Maîtrise des dangers


PrPo - stocker les produits à des t° basses adéquates
- r isque de formation de moisissures
Refroidissement (4°C) et à un degré d’humidité de l’air pas trop
due à des t° ou une humidité de l’air trop élevées
Conservation élevé

- stocker les produits à base de fruits frais


à des t° de 4°C
uniquement pour
- en cas d’exposition visant la consommation
pâtisseries conte- - r econtamination par des produits contaminés
directe, conserver à des t° de 4-6°C
nant de la crème se trouvant à proximité
- assurer une séparation entre les différents
pâtissière
groupes de produits lors du stockage

Documentation recommandée
→→ Contrôle des températures

127
Glossaire

Danger : toute propriété biologique, chimique, physique voire allergique pouvant


rendre un aliment impropre à la consommation humaine.

Risque : une fonction de la probabilité et de la gravité d’un effet néfaste sur la


santé, du fait de la présence d’un danger.

CCP : Critical Control Point - Point critique pour le contrôle / pour la maîtrise.

HACCP - Hazard Analysis Critical Control Point : système d’analyse des


points critiques pour leur maîtrise. L’objectif d’un système HACCP est de maîtri-
ser des dangers au niveau des points critiques.

PrPo - Les programmes de prérequis opérationnels : mesures de maî-


trise sous le contrôle de l’opérateur, définies par l’analyse des dangers comme
étant essentielles pour maîtriser un danger. Les PrPo sont mis en place pour
répondre à une étape de l’analyse des dangers, jugée critique. Ils sont contrô-
lés et surveillés, mais pas forcément en instantané et en continu. Les PrPo sont
associées à une mesure de maîtrise à une étape de la fabrication d’un produit
spécifique, tandis que les autres prérequis s’appliquent à toute l’entreprise indé-
pendamment du produit fabriqué.

Les programmes de prérequis : règles d’hygiène de base nécessaires au


maintien d’un environnement adapté à l’élaboration du produit. Ce sont les pro-
grammes mis en place avant de faire une analyse des dangers et de définir les
PrPo et CCP. Les prérequis concernent notamment les règles d’hygiène au niveau
des infrastructures et équipements, des matières premières, des manipulations,
de la santé et de la formation du personnel, de la chaîne du froid, du nettoyage et
de la désinfection, de la lutte contre les nuisibles.

128 © Chambre des Métiers 2011 129


www.cdm.lu

2, Circuit de la Foire Internationale


L-1347 Luxembourg-Kirchberg
B.P. 1604 · L-1016 Luxembourg
T : (+352) 42 67 67-1 · F : (+352) 42 67 87
08/2011

E : contact@cdm.lu

4 © Chambre des Métiers 2011

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