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CONSULTATION

SAHBI TV est une société anonyme ne faisant pas appel public à l’épargne, établie
depuis 2002 à Kairouan ; elle opère dans le domaine télévisuel en assurant l’exploitation
d’une chaîne de télévision ; elle émet aussi bien sur le réseau terrestre et satellitaire que
sur le WEB, et ce, sur autorisation spéciale des autorités administratives compétentes.
Au cours des années 2003 et 2004, la société SAHBI TV a connu des difficultés
économiques énormes au point qu’elle s’est trouvée, le 16 janvier 2005, en état de
cessation de paiement de ses dettes ; chose qui a amené son PDG, M. Rafik, à présenter,
au président du tribunal de première instance de Kairouan, une demande de règlement
judiciaire et ce, le 28 février 2005. Au bout de la période d’observation, le tribunal décide
au d’adopter le plan de redressement élaboré par l’administrateur judiciaire et qui est un
plan de poursuite de l’activité de l’entreprise et ce, étant donné le fait que cette entreprise
a des possibilités sérieuses de continuer son activité et de payer ses dettes, en raison du
taux d’audience assez important dont elle jouit. Le jugement comportant le plan de
redressement a été rendu le 5 octobre 2005. Il ressort de ce jugement que les dettes
exigibles de la société SAHBI TV s’élèvent à 1167000 dinars. La liste des créanciers y est
établie comme suit :
 La Banque du Nord : 245 000 dinars
 L’Euro Bank : 175 000 dinars
 L’Union Maghrébine des Banques : 150 000 dinars
 L’Etablissement de la Télévision Nationale : 105 000 dinars
 L’Office National du Réseau télévisuel terrestre : 100 000 dinars
 Le Bureau International de l’Emission Satellitaire : 85 000 dinars
 Mondial Net : 75 000 dinars
 Electricité de Tunisie : 55 000 dinars
 MML Com : 45 000 dinars
 M. HLAL : 125 000 dinars
 La CNSS : 5000 dinars
 La recette des finances de Kairouan : 12 000 dinars.

Le plan de poursuite de l’activité de la société SAHBI TV, adopté par le tribunal,


comprend les mesures suivantes :
- Le changement de la forme juridique de l’entreprise en difficulté de société
anonyme ne faisant pas appel public à l’épargne en société anonyme faisant appel
public à l’épargne et ce, en vue de permettre une augmentation de son capital
social. Le commissaire à l’exécution du plan a été mandaté par le tribunal dans le
dessein d’accomplir les procédures et formalités nécessaires à cet effet.
- L’augmentation du capital social de la société de 500 000 dinars à 750 000 dinars
et qui sera l’effet de la souscription de nouvelles actions. Le commissaire à
l’exécution du plan a été chargé d’accomplir la procédure.
- Le rééchelonnement des dettes de la société SAHBI TV sur une période de cinq (5)
ans. Le rééchelonnement des dettes a été réparti entre les créanciers
proportionnellement à leurs créances durant cette période de 5 ans. Cependant, le

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tribunal a décidé de soustraire au report des délais de paiement des créances, les
dettes de la CNSS et de la recette des finances de Kairouan.
- Le licenciement d’une partie du personnel et sa réduction de deux cent douze (212)
employés à cent quarante sept (147) salarié et ce, en vue d’alléger les charges
sociales et salariales de l’entreprise.
- Le recours à un mode de financement de l’entreprise en difficulté, basé sur la
publicité commerciale.
Par ailleurs et toujours dans le même jugement, le tribunal a décidé d’interdire,
pendant la période d’exécution du plan de poursuite de l’activité, l’aliénation de certains
biens de l’entreprise nécessaires à la continuation de son activité. Cette interdiction a fait
l’objet de la publicité légale.
Enfin, il ressort du jugement en question que l’exécution du plan devait commencer le
01/01/2006. La mesure consistant dans le licenciement d’une partie du personnel de la
société a été prise contre le vœu de M. Rafik, le PDG de SAHBI TV qui a, toujours,
entretenu des relations cordiales avec les employés de la société.
D’un autre côté, M. Hlal, un créancier de SAHBI TV, entend souscrire de toute sa
créance et devenir ainsi actionnaire à la société en difficulté. Mais cette intention a été très
mal accueillie par M. Rafik qui considère que SAHBI TV a une ligne éditoriale engagée
et ce, contrairement aux orientations de M. Hlal qui a des tendances purement lucratives
et matérialistes et qui est réputé pour son opportunisme.
Le plan de poursuite est donc entré en vigueur le 1 janvier 2006. Durant ses deux
premières années d’exécution, SAHBI TV a honoré ses engagements envers ses
créanciers. Mais depuis le mois de novembre 2007, les difficultés économiques ont
commencé à faire leur réapparition. En mars 2008, SAHBI TV n’arrive plus à payer ses
dettes. Cela a amené M.M.L Com, un créancier, à saisir le tribunal de première instance
de Kairouan pour prononcer la résolution du plan de redressement.
Le 25 mars 2008, M. Rafik a vendu des microphones qu’il avait jugé vétustes.
Face à cette situation, M. Rafik vient vous consulter sur les points suivants :
1. La soustraction au report des délais de paiement des créances de la CNSS et de la
recette des finances de Kairouan, était-elle une mesure légale ? (4 pts)
2. Le licenciement d’une partie du personnel de SAHBI TV était-il légal ? (4 pts)
3. Le P.D.G de SAHBI TV pouvait-il s’opposer à ce que M. Hlal souscrive de toute
sa créance ? (4 pts)
4. La vente des microphones est-elle valable ? (4 pts)
5. M.M.L Com peut-il demander la résolution du plan de redressement ? (4 pts)

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