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SUJET RATTRAPAGE BAC BLANC ESSOLA MANGA Steffi TSES2

SUJET A : Les instruments dont disposent les pouvoirs publics sont-ils efficaces pour préserver
l’environnement ?

Certains pays, du fait de leur production au niveau mondial, polluent beaucoup plus que
d’autres comme la Chine ou encore les États-Unis qui sont les deux premiers pays les plus pollueurs
au monde. Leur engagement sur la préservation de l’environnement montre bien que la question
environnementale est très importante au sein de l’économie mondiale. Les pays essaient de
trouver le moyen d’accorder croissance économique et durabilité et pour ce faire, les États ont mis
en place des politiques visant à réduire l’empreinte économique des pays telles que la mise en
place de taxes, de marché de quotas ou encore les réglementations. Ici, il s’agit donc de savoir si
ces outils sont efficaces pour la protection de l’environnement. Pour répondre à cette question, on
va voir que ces instruments de la politique climatique sont profitables à la préservation de
l’environnement, mais que cependant leur efficacité sont soumises à des conditions et se heurtent
donc à des limites.

Il faut tout d’abord savoir que l’environnement est un bien commun, c’est-à-dire un bien
rival mais non excluable; autrement-dit, on ne peut exclure un individu de sa consommation mais
son utilisation par un individu peut coûter l’utilisation de ce bien pour les autres. La libre utilisation
de ce bien par des agents économiques peut conduire à sa dégradation voire même à sa
disparition. Par exemple, si des pêcheurs utilisent un étang pour pêcher, et qu’ils décident tous
d’augmenter le nombres de leur lignes, ils vont alors pêcher beaucoup plus de poissons qu’avant.
Cependant, la pêche qui va devenir plus intensive, les poissons n’auront pas assez de temps pour
se reproduire ce qui entraînera la disparition des poissons de l’étang. De cette façon, les pouvoirs
publics doivent agir afin de protéger ce bien en utilisant ces outils.

En premier lieu, on a la mise en place de la taxation: la taxation permet d’agir sur la


protection de l’environnement en incitant un agent économique à ne plus polluer. Elle repose sur
le principe du pollueur-payeur, en d’autres termes plus un individu pollue plus il va payer de taxes.
Un individu a donc intérêt à trouver une alternative plus écologique afin de payer le moins de taxes
possibles comme c’est le cas dans le document 1, dans lequel il est expliquer que la taxe a permis
de réduire les émissions de gaz à effets de serre. La taxe peut aussi inciter les individus à se tourner
vers des solutions plus écologiques afin de réduire leur impact environnemental.
En effet, l’État peut instaurer une taxe positive qui consisterait à donner un bonus aux agents qui
contribuent à la préservation de l’environnement ou un malus à ceux qui au contraire n’y
contribuent pas ou participent à sa dégradation. Par exemple, l’État peut donner de l'argent aux
ménages qui isolent leur foyer économisant ainsi de l'énergie ou en leur permettant de déduire les
frais d'isolement des impôts.

Vient ensuite le marché des quotas qui vise à réduire la pollution des individus afin de
protéger l’environnement. En effet, le marché des quotas est un marché sur lequel des
organisations vendent et achètent des droits à polluer distribués par les pouvoirs publics. Le prix
de ces quotas est décidé par la loi de l'offre et la demande; s'il y a plus d'offre que de demande, le
prix va être faible ce qui va entraîner une augmentation de la demande, et inversement. Ainsi, si un
individu ne veut pas acheter de quotas au prix du marché, il devra réduire sa pollution afin de ne
plus avoir besoin de quotas. Par exemple, si le prix du quota est trop élevé par rapport aux coûts
de dépollution d'une entreprise, celle-ci choisira de payer pour réduire sa pollution. Donc le
marché des quotas aura permis de réduire la pollution.
D’autre part, le marché des quotas permet de réduire la pollution en attisant l'intérêt des agents
économiques. En effet, la vente de quota peut leur permettre de réaliser du profit. Par exemple, si
une entreprise souhaite vendre ses quotas au prix du marché ce qui est intéressant pour elle en
termes de profit, elle devra dépolluer afin d'avoir un surplus de quotas. Ainsi la vente de quotas
sur le marché des quotas permettra de réduire la pollution des entreprises.

Enfin, nous avons la réglementation qui, quant à elle, agit sur la préservation de
l’environnement en obligeant les agents à réduire leurs émissions polluantes. La réglementation
est un des trois instruments de la politique climatique. C’est une norme mise en place par les
pouvoirs publics afin d’interdire ou de fixer une limite à l’utilisation d’un produit ou d’une pratique
nuisible à l’environnement et ayant des effets irréversibles à long terme. Si un agent économique
se voit enfreindre une réglementation, il se voit payer une amende ce qui pousse les individus à
respecter ces réglementations et donc à réduire leurs émissions pour correspondre à la norme,
comme on peut le constater dans le document 3, qui est un graphique fait par l’Agence Nationale
Énergie datant de 2011 qui nous montre l’émission spécifique de CO2 en grammes/Km des voitures
vendues sur la période 1995-2012. On observe que depuis 2007 qui est l’année de l’instauration de
l’objectif de Grenelle, les émissions ont été réduites de façon évidente: En 2007, le total des
émissions des voitures vendues était de 150g CO2/Km tandis qu’en 2011, il était 127g CO2/Km soit
une réduction d’environ 23g CO2/Km ce qui correspond à une baisse de 15% en seulement 4 ans.
Cela prouve l’efficacité de cette réglementation puisque de 1995 à 2007, soit une période de 12
ans, les émissions de CO2 ont quasiment diminué de la même quantité(environ 26g CO2/Km).
La réglementation permet d'agir sur la préservation de l'environnement également par la
possibilité de modulation selon les secteurs d'activités. Effectivement, l'application des normes aux
secteurs d'activités permet une dépollution et un respect de la réglementation plus assidue pour
les agents économiques. Ainsi, la rigueur et le respect de la norme attendue sur les émissions de
Co2 ne sera pas le même pour le secteur du ciment que celui du plastique qui pollue moins.

Ces instruments, permettent donc d’agir sur la préservation de l’environnement grâce à leurs
avantages, mais ne peuvent se faire qu’à partir de certaines conditions. Ils disposent
d’inconvénients qui ne leur permettent alors pas d’atteindre leur objectif qui est de préserver
l’environnement.

Le marché des quotas est confronté à plusieurs inconvénients qui ne lui permettent pas une
protection totale de l’environnement comme le système de régulation du marché. Le prix étant
déterminé par le marché, les pouvoirs publics ne peuvent pas directement décider du prix. En
effet, il se peut le pris du quotas soit relativement bas, alors les entreprises préféreront acheter ses
quotas plutôt que de dépolluer. Par exemple si le prix du quota est fixé à £5 (comme c’était le cas
au 18 février 2013 (document 4), prix qui n’a fait que baisser et incitait surtout les entreprises à
payer plutôt qu’à dépolluer), une entreprise verra qu’il sera plus profitable pour elle d’acheter des
quotas à long terme plutôt que d’investir dans la dépollution. Ainsi cela poussera l’entreprise à
continuer de polluer au lieu de préserver l’environnement.
Tout comme la taxation et la réglementation, le marché des quotas fait lui aussi face au problème
d’inéquité. En effet, selon la taille des entreprises intervenantes sur le marché, certaines
entreprises peuvent se permettre de spéculer et d’autres non. Une firme transnationale pourra
facilement se payer un service de traders pour spéculer et savoir quand acheter et/ou vendre des
quotas, tandis qu’une petite entreprise ne pourra se permettre de payer un trader.
La réglementation fait elle aussi face à des limites, ce qui ne garantit pas la protection de
l’environnement comme le risque de contournement de la norme. En effet, si la norme imposée
est trop stricte, les agents économiques risquent de la contourner et donc de ne pas réduire leur
pollution. De ce fait, une entreprise préférera alors délocaliser ses usines plutôt que de se
soumettre à des normes qui seront contraignantes pour sa production et donc de réduire son
empreinte carbone.
De même que la taxation, se pose un problème d’inéquité avec la réglementation. En effet, cette
norme qui est uniforme s’applique à des émetteurs hétérogènes qui ont alors du mal à se
soumettre totalement à la norme. Par exemple, une petite entreprise ne pourra réduire son
empreinte écologique pour se soumettre à la norme autant qu’une multinationale qui elle aura
beaucoup plus de moyens. La préservation de l’environnement ne pourra alors pas se faire à toutes
les échelles.

Enfin, la taxation se heurte elle aussi à plusieurs limites qui compromettent la protection de
l’environnement comme le fait qu’on ne sache pas à l’avance le volume des réductions des
émissions que la taxe va entraîner à cause du libre choix laisser aux agent économiques. En effet, il
est impossible de déterminer à l’avance si un agent préfère payer la taxe ou au contraire réduire sa
pollution et donc participer à la protection de l’environnement. L’option choisie par un agent
économique dépend du prix fixé par les pouvoirs publics. De ce fait, si le prix de la taxe est
inférieur aux coûts pour réduire la pollution, une entreprise choisira de payer la taxe si c’est plus
avantageux pour elle dans le but d’économiser sur la somme qu’elle sera obligée de verser.
Prenons l’exemple du péage urbain instauré à Londres en 2003 afin de lutter contre la pollution:
pour pouvoir circuler dans le centre-ville, il faut payer 14£ par jour. Néanmoins, les embouteillages
sont toujours aussi présents et la pollution ne baisse pas. La plupart des citoyens londoniens
préfèrent payer la taxe plutôt que de délaisser leur voiture. De plus, cette taxe n’a aucun impact
sur les plus riches. Dans ce cas de figure, la taxation n’est alors pas efficace car la préservation de
l’environnement n’est pas choisie.
De plus, la taxation engendre une inéquité entre les ménages ce qui est en défaveur de lax
protection de l’environnement. En effet, tous les ménages ne disposent pas des mêmes revenus et
ne peuvent donc tous pas se permettre d’investir dans la dépollution ou de dépolluer autant que
d’autres ou même de payer la taxe. On peut prendre l’exemple de la TVA : elle s’applique à tous les
consommateurs sur les prix des biens qu’ils achètent et consomment. Les consommateurs les plus
pauvres verront alors leur pouvoir d’achat diminuer plus que celui des consommateurs les plus
riches.
L’utilisation à bon escient des outils de la politique climatique dépend donc de la bonne gestion de
ceux ci par les pouvoirs publics.

Les instruments dont disposent le pouvoirs publics disposent certes d’une efficacité assez
conséquente pour préserver l’environnement, cependant ceci peuvent perdre de leur efficacité et
être confrontés à des limites comme l’absence d’équité entre les agents économiques, ce qui
nuirait alors à la préservation de l’environnement. En combinant ces trois instruments, et en
trouvant leur bon fonctionnement et donc un bon équilibre, cela permettrait de protéger
l’environnement et d’entretenir une croissance soutenable et durable.

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