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Alimentation, logement, transport : sur qui l’inflation

pèse-t-elle le plus ?
Pierre-Yves Cusset, Alain Trannoy
Dans La note d'analyse de France Stratégie 2023/4 (n° 119), pages 1 à 11
Éditions France Stratégie
© France Stratégie | Téléchargé le 04/04/2023 sur www.cairn.info via Université Grenoble-Alpes (IP: 130.190.247.199)

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Alimentation, logement, transport :
sur qui l’inflation pèse-t-elle le plus ?
Les coûts du logement, du transport et de l’alimentation ont connu une hausse importante ces cinq
dernières années, particulièrement en 2021-2022. Les hausses les plus spectaculaires concernent
les énergies fossiles, avec une inflation qui a atteint 140 % pour le fioul. Certains produits ou
services ont en revanche été relativement épargnés par la hausse des prix, comme les loyers.

LA NOTE D’ANALYSE
Pour un ménage, l’impact de l’inflation sur la période dépend donc fondamentalement du poids des
différents biens et services dans son budget. À la suite d'une note1 qui portait sur des données
datant de 2017, on se propose ici d’évaluer la hausse du prix du panier alimentation, logement et
transport, à volume de consommation inchangé depuis 2017. On ignore donc volontairement le
fait que, face à une élévation du prix d’un bien, les ménages ont tendance, quand ils le peuvent, à
réduire leur volume d’achat pour ce bien.

La hausse du prix du panier est un peu plus importante pour les classes moyennes que pour les autres
ménages et croît fortement avec l’âge. Mais si l’on rapporte cette hausse au revenu des ménages (à
son niveau de 2017), ses conséquences sont nettement plus fortes pour les ménages pauvres. Pour
les 10 % les plus pauvres, le prix du panier a augmenté d’un peu moins de 14 %, mais cette hausse
représente 13 % de leurs ressources. Pour les 10 % les plus riches, la hausse est estimée à 16 %,
mais elle correspond à moins de 5 % de leurs ressources. Pour mémoire, au niveau macroéconomique,
de 2017 à 2022, les prix à la consommation ont augmenté de 10 % et le revenu disponible brut des
ménages par unité de consommation aurait progressé en euros courants de 15 %.
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FÉVRIER
2023
Enfin, on observe que la hausse du prix du panier est de plus en plus forte à mesure que l’on s’éloigne
n° 119
du centre-ville et donc que le poids des énergies fossiles dans le budget des ménages augmente.
Les écarts tendent néanmoins à s’estomper lorsqu’on rapporte la hausse du coût du panier au
revenu des ménages. In fine, c’est pour les classes moyennes, les ménages ruraux, les propriétaires
et les personnes âgées que les dépenses de logement, de transport et d’alimentation augmentent
le plus. Mais quand on rapporte cette hausse au revenu des ménages (à son niveau de 2017), c’est
pour les ménages pauvres que l’incidence est la plus forte.

Inflation du panier alimentation, logement et transport entre 2017 et 2022


en fonction de la localisation des ménages

20 %
18 % 16,9 % 17,1 % 17,4 % Pierre-Yves Cusset
15,7 %
16 % Département Société
13,6 % et Politiques sociales
14 %
12 % avec
Hausse exprimée
10 %
7,3 % 7,1 %
7,9 % en pourcentage Alain Trannoy
8% 6,6 % du coût du panier
6,2 %
6% Conseiller scientifique
Hausse du coût
4% du panier exprimée
2% en pourcentage
du revenu 2017 La Note d’analyse
0%
est publiée sous la
Commune-centre Moins de 10 km De 10 à 20 km De 20 à 30 km Plus de 30 km
responsabilité éditoriale
Lecture : entre 2017 et 2022, le coût du panier alimentation, logement et transport a augmenté de presque 14 % pour les ménages du commissaire général
qui vivent au centre des zones d’emploi et de presque 18 % pour ceux qui vivent en périphérie (plus de 30 km) de ces zones. Ces de France Stratégie.
augmentations représentent respectivement 6 % et 8 % du revenu de ces ménages (revenu observé en 2017). Les opinions exprimées
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages. engagent leurs auteurs
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017 et n’ont pas vocation
à refléter la position
du gouvernement.
1. Cusset P.-Y. et Trannoy A. (2023), « Restes à dépenser et territoires », La Note d’analyse, n° 118, février. La présente note
s’accompagne d’une dataviz qui permet de visualiser les évolutions pour chaque poste de dépense, selon les caractéristiques
des ménages et selon leur localisation. www.strategie.gouv.fr
LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2023 - N°119

INTRODUCTION les conclusions établies pour les années précédentes ?


Quels sont les ménages les plus affectés par les hausses
France Stratégie s’est récemment intéressée à la façon
de prix intervenues sur les biens et services associés aux
dont le pouvoir d’achat des ménages dépend de leur terri-
dépenses d’alimentation, de transport et de logement depuis
toire de résidence2. Dans cette publication, intitulée « Restes
2017, et de façon plus sensible encore depuis le début de
à dépenser et territoires » et parue en février 2023, le
l’année 20223 ? Pour des données plus détaillées, selon les
« reste à dépenser » renvoie à ce qu’il reste aux ménages
postes de dépenses, selon les caractéristiques du ménage
une fois qu’ils ont fait face aux dépenses qui leur per-
ou selon leur localisation, le lecteur pourra se reporter à la
mettent de se nourrir, de se loger et de se déplacer. Deux
dataviz disponible sur le site de France Stratégie.
résultats principaux ressortent de l’analyse : i) à revenu et
à configuration familiale donnés, le lieu de vie influence
peu le reste à dépenser, exception faite de la région pari-
sienne qui se distingue par un prix du logement exception- DES HAUSSES DE PRIX TRÈS CONTRASTÉES
nellement élevé ; ii) si l’on observe des écarts de reste à D’UN TYPE DE PRODUIT À L’AUTRE
dépenser moyen d’un territoire à l’autre, c’est d’abord parce Si l’inflation occupe tous les esprits, les hausses de prix varie
que les différents territoires accueillent des ménages dif- fortement d’un type de bien à l’autre. C’est ce que montrent
férents, tant en termes de ressources que de configuration les Graphiques 1, 2 et 3, qui représentent l’évolution des prix
familiale (personnes seules/familles) ou de position dans entre mi-2017 et fin 2022 pour les différentes composantes
le cycle de vie (actifs/retraités). Mais ce travail reposait sur des dépenses d'alimentation, de logement et de transport.
la dernière enquête Budget de famille, qui date de 2017.
Or, depuis cette date, les prix de nombreux postes de Les hausses les plus spectaculaires concernent, sans sur-
dépenses ont beaucoup augmenté, tout particulièrement prise, les énergies fossiles : carburant des véhicules, gaz
en 2022. Dans quelle mesure l’inflation vient-elle modifier naturel et gaz de ville, ou encore fioul des chaudières

Graphique 1 — Évolution du prix des produits alimentaires depuis juillet 2017


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50 % Huiles et graisses
46 %
Légumes
40 %
Poissons et fruits de mer
34 %
Viandes
30 %
25 %
24 % Fruits
24 %
23 %
20 % Lait, fromages et œufs
18 %
14 %
13 % Pain et produits à base de céréales
10 % 10 % (y compris pâtisserie, riz, pâtes)

Café, thé et boissons


sans alcool
0%

Autres produits alimentaires

-10 % Sucre, confiture, chocolat,


glaces et confiserie
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Lecture : entre juillet 2017 et décembre 2022, le prix des huiles et graisses a augmenté de 47 %, celui du sucre, de la confiture, du miel ou du chocolat seu-
lement de 10 %.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
Source : Insee, indices des prix à la consommation

2. Cusset P.-Y. et Trannoy A. (2023), « Restes à dépenser et territoires », op. cit. Contrairement à ce qui était fait dans cette publication, les remboursements
d’emprunt immobilier ne sont pas ici intégrés au poste logement.
3. Ce travail a bénéficié d’une aide de l’État gérée par l’Agence nationale de la recherche au titre du Programme d’investissements d’avenir portant la référence
ANR-10-EQPx-17 (Centre d’accès sécurisé aux données, CASD).

2 FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
Graphique 2 — Évolution du prix des biens et services associés au logement depuis juillet 2017

150 % Gaz naturel et gaz de ville

Combustibles liquides
130 % (fioul/mazout)

Énergie thermique

110 % 112 %
Combustibles solides
103 % (bois, granulés, etc.)
Hydrocarbures liquéfiés
90 % (butane, propane, etc.)
87 %
Électricité
70 %
Fournitures pour travaux
61 % d'entretien et de réparation

50 % Services d'entretien
43 % et de réparation

30 % 25 % Charges d'entretien
dans les immeubles collectifs
19 %
16 % Assurance habitation
10 % 14 %
9% Alimentation en eau et services
9% divers liés au logement
3%
-10 % Loyers
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Lecture : entre juillet 2017 et décembre 2022, le gaz naturel a augmenté de 112 %, tandis que les loyers n’augmentaient que de 3 %.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages
Source : Insee, indices des prix à la consommation
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Graphique 3 — Évolution du prix des biens et services associés au transport de proximité depuis juillet 2017

70 % Carburants et lubrifiants

Entretien et réparation de véhicules


60 %
Taxi ou VTC

Autobus et autocar
50 %
Automobiles neuves

40 % 38 % Pièces de rechange et accessoires

Location de garages,
30 % de places de stationnement
22 %
18 % Bicyclettes
16 %
20 % 15 % Motocycles
11 %
10 % Péages et parcmètres
10 % 9%
7% Assurances véhicules
7%
5%
5% Automobiles d'occasion
0%
2%
Métro et tramway

-10 % Transport combiné


(Navigo, etc.)
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Lecture : entre juillet 2017 et décembre 2022, les carburants et lubrifiants ont augmenté de 38 %, tandis que le prix des automobiles d’occasion augmentait de 5 %.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
Source : Insee, indices des prix à la consommation

FRANCE STRATÉGIE 3
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LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2023 - N°119

affichent des hausses souvent supérieures à 50 %, et pou- de voitures chaque année. De même, les loyers pèsent très
vant même atteindre 140 % pour le fioul domestique. Ces lourd dans la dépense de logement des ménages, mais ils
hausses affectent aussi, par contrecoup, tous les biens et ont très peu augmenté sur la période.
les services qui incorporent un fort contenu énergétique
au cours du processus de production ou qui ont subi des On peut également représenter ces trois postes de
ruptures d’approvisionnement liées à la guerre entre la dépense (alimentation, transport et logement) dans un
Russie et l’Ukraine. C’est vrai pour la plupart des produits plan indiquant i) leur poids dans le revenu disponible des
alimentaires, comme les huiles et graisses, les fruits et ménages et ii) l’évolution du prix de chaque poste pris dans
légumes, les viandes et poissons, mais aussi pour les ser- son ensemble (voir Graphique 5 page 6). C’est le prix du
vices de transport et les véhicules neufs. transport qui a le plus augmenté entre 2017 et 2022 (+18 %),
devant l’alimentation et le logement (+15 % chacun). Glo-
Certains produits ou services ont en revanche été rela- balement, le panier a augmenté de 16 % sur la période.
tivement épargnés par la hausse des prix, soit qu’ils Mais c’est le poste logement qui pèse le plus lourd (près de
incorporent moins de ressources énergétiques, soit que 20 % du revenu disponible des ménages) devant l’alimen-
leurs prix sont réglementés d’une façon ou d’une autre. tation (13 %) et le transport (11 %).
C’est le cas des loyers, qui n’ont augmenté que de 2 %
entre 2017 et 2022, mais aussi des services de fourni- Il est possible de calculer avec précision la contribution de
ture d’eau, des assurances (habitation ou véhicules à chacun des postes de dépense étudiés dans la hausse du
moteur), du transport en métro ou tramway ou des prix du panier (voir Graphique 6 page 6). Les dépenses
péages. Tous ont connu des hausses de prix relative- liées à l’alimentation, au logement et aux transports
ment contenues. représentent près de 44 % du revenu disponible des
ménages de France métropolitaine. Il apparaît que la
hausse du prix des carburants destinés aux véhicules par-
L’ÉNERGIE : PREMIER CONTRIBUTEUR ticuliers contribue à plus d’un cinquième de la hausse du
À LA HAUSSE DES DÉPENSES prix de ce panier, à comportements des ménages inchan-
Si les différents postes de dépenses ont subi des hausses gés (c’est-à-dire avec le même volume de consommation
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de prix très contrastées, leur poids dans le budget des que celui observé en 2017). Les dépenses énergétiques
ménages est également très variable. Un bien ayant connu liées au logement (gaz, électricité, fioul, combustibles
une forte hausse, mais représentant un poste budgétaire solides, butane/propane) contribuent ensemble à près d’un
relativement mineur dans le budget des ménages contri- quart de la hausse du prix du panier.
buera moins au renchérissement du panier considéré ici
(alimentation, logement et transport) qu’un bien ayant L’analyse menée jusqu’ici met en évidence le rôle fonda-
connu une hausse modérée, mais représentant une part mental des produits énergétiques dans la hausse des
importante de ce panier. dépenses d’alimentation, de transport et de logement.
Néanmoins, d’un type de ménage à l’autre, le poids de
Dans le Graphique 4, page suivante, chaque sous-poste chacun des postes et sous-postes diffère fortement. Ces
de dépense est localisé dans un plan permettant à la fois différences peuvent contribuer à exposer ou au contraire
de juger de son poids dans le poste étudié (axe horizon- à protéger les ménages de la hausse des prix intervenue
tal) et de la hausse de son prix entre 2017 et 20224 (axe depuis 2017.
vertical). Plus un bien est situé en haut et à droite du gra-
phique, plus sa contribution à la hausse du poste consi- LE POIDS DES DIFFÉRENTS POSTES
déré sera importante.
DE DÉPENSES VARIE D’UN MÉNAGE
Dans ces trois graphiques, le poste qui se distingue est À L’AUTRE
sans conteste le carburant des véhicules thermiques : il Parce qu’ils ont des contraintes, des besoins et des pré-
pèse très lourd dans le budget transport des ménages et férences différentes, les ménages allouent une part
son prix a beaucoup augmenté. À l’inverse, l’achat d’auto- variable de leur revenu aux différents postes de
mobile, qui pèse encore plus lourd dans ce budget, a subi dépenses étudiés ici. Pour illustrer ce propos, on se
une augmentation plus modérée. La hausse a été plus concentrera ici sur des postes de dépenses ayant une
forte pour les voitures neuves que pour les voitures d’oc- contribution importante à la hausse du panier étudié
casion, mais elles ne représentent qu’un quart des ventes ici pour l’ensemble des ménages.

4. L’inflation est mesurée en comparant le prix moyen du bien sur l’année 2022 à son prix au milieu de l’année 2017.

4 FRANCE STRATÉGIE
www.strategie.gouv.fr
Graphique 4 — Poids de chaque sous-poste dans le poste de dépense et évolution des prix entre 2017 et 2022

35 %

Huiles et graisses
30 %
Évolution du prix entre 2017 et 2022

Légumes
25 %

Fruits
20 %
Poissons et fruits de mer
Alimentation
Viandes
15 %
Lait, fromages et œufs Pain et produits
à base de céréales
10 % Café, thé et boissons sans alcool (y compris pâtisserie,
riz, pâtes)
Autres produits alimentaires
5%
Sucre, confiture, chocolat, confiserie

0%
0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 %
Poids dans le poste alimentation

140 %

120 % Fioul/mazout
Évolution du prix entre 2017 et 2022

100 %

Gaz naturel et gaz de ville


80 %
Logement Énergie thermique
60 %
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Butane, propane
40 % Combustibles solides
Fournitures entretien
Services, entretien
Électricité
20 % Charges collectives Gros travaux
Eau Taxe foncière
Assurance habitation Loyers
0%
0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 %
Poids dans le poste logement

50 %

45 % Carburant
Évolution du prix entre 2017 et 2022

40 %

35 %

30 %
Autobus et autocars urbains
Transport 25 %
Achat vélo
20 %
Entretien véhicule
Taxi Garage, parking
15 %
Pièces et accessoires
10 %
Achat moto
Péages Assurances véhicules
5%
Métro, tramway
Achat auto (neuf et occasion)
Transport combiné (Navigo, etc.)
0%
0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 %
Poids dans le poste transport

Lecture : pour chaque poste (alimentation, transport, logement), les poids des différents sous-postes somment à 100 %. Le carburant, qui représentait en 2017 29 %
de la dépense de transport des ménages, a augmenté de 46 % entre 2017 et 2022.

Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.


Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

FRANCE STRATÉGIE 5
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LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2023 - N°119

Graphique 5 — Poids des dépenses dans le revenu disponible des ménages entre 2017 et 2022
20 %

Évolution du prix entre 2017 et 2022


18 % Transport

16 %
Alimentation
14 % Logement
12 % (hors remboursement
d’emprunt immobillier)
10 %
8%
6%
4%
2%
0%
0% 5% 10 % 15 % 20 % 25 %
Poids dans le revenu disponible des ménages

Lecture : le poste alimentation, qui représentait en 2017 12,8 % du budget des ménages, a augmenté de 15 % entre 2017 et 2022.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

Comme le montre le Graphique 7, page suivante, plus on le poste achat de véhicules qui prend une part de plus
est pauvre, plus ces postes de dépense représentent en plus importante de la dépense au fur et à mesure
une part importante des ressources financières dispo- que le niveau de vie des ménages s’élève. On notera
nibles annuellement (voir Graphique 7a, page sui- aussi que c’est pour les classes moyennes que la part du
vante). Les principaux postes du panier alimentation, carburant dans le total des dépenses considérées ici est
logement et transport représentent 77 % du revenu dis- la plus importante.
ponible des ménages du premier décile (10 % les plus
pauvres), mais moins de 20 % du revenu disponible des On peut réaliser le même exercice en distinguant cette
ménages du dixième décile (10 % les plus riches). Le Gra- fois les ménages selon leur localisation. Le Graphique 8,
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phique 7b montre également que la structure de page suivante porte sur la localisation des ménages par
dépense n’est pas la même d’une catégorie de niveau de rapport au centre de leur zone d’emploi : vivent-ils
vie à l’autre. Ainsi, la part des loyers dans le budget total proches du centre ou à sa périphérie ? En termes de poids
diminue lorsque le niveau de vie augmente (moins de dans le revenu disponible, les différences d’un type de
locataires, plus de propriétaires). C’est l’inverse pour ménage à l’autre ne sont pas notables, même si c’est au

Graphique 6 — Contribution de chaque sous-poste de dépense


à la hausse du prix du panier alimentation, logement et transport
25 %

20 %

15 %

10 %

5%

0%
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C

Lecture : pour l’ensemble des ménages de France métropolitaine, le sous-poste carburant contribue à lui seul à 21 % de la hausse du prix du panier (alimentation,
logement et transport) intervenue entre 2017 et 2022, à volume de consommation observé en 2017.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

6 FRANCE STRATÉGIE
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Graphique 7 — Poids dans le revenu disponible des principales dépenses d’alimentation, de logement
et de transport, et structure de ce panier en fonction du niveau de vie
A. Poids dans le revenu disponible B. Structure du panier
80 % 77,1 % 100 %

90 %
70 %
80 %
60 %
70 %
51,4 %
50 %
60 %
42,4 %
40 % 39 % 50 %
34,3 %
32,4 %
30 % 29,4 % 40 %
27 %
23,4 %
30 %
20 % 18,8 %
20 %
10 %
10 %

0% 0%
le

le

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1 er

1 er
2e

3e

4e

5e

6e

7e

8e

9e

2e

3e

4e

5e

6e

7e

8e

9e

e
10

10
Assurance véhicules Achat automobiles Électricité Légumes Viandes
Carburants véhicules Fioul domestique Charges collectives logement Fruits Pain, pâtes, riz, céréales
Entretien véhicules Gaz Loyers Lait, œufs, fromages
Lecture : les ménages les plus riches (10e décile) consacrent 19 % de leurs revenus à l’ensemble des postes listés dans la légende. Pour ces ménages, le poste
achat automobile représente 21 % de ces dépenses.
Source : enquête Budget de famille 2017

centre des zones d’emploi que les dépenses analysées Ce type de raisonnement a été mené pour l’ensemble
ici monopolisent la part la plus importante des revenus des sous-postes du panier et pour d’autres typologies
des ménages. En termes de structure de dépense, les de ménages. Il nous permet, in fine, de mesurer l’évolu-
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écarts sont plus notables : place prépondérante des loyers tion du prix de ce panier, toujours à volume de consom-
et charges collectives au centre des zones d’emploi, mation inchangé, pour les différentes catégories de
importance croissance des dépenses liées à l’automobile ménages et de déterminer quels sont les ménages les
(carburant, assurance, entretien, achat d’automobile) au plus affectés par la hausse des prix de ces cinq der-
fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre. nières années.

Graphique 8 — Poids dans le revenu disponible des principales dépenses d’alimentation, de logement
et de transport, et structure de ce panier en fonction de la distance au centre de la zone d’emploi
A. Poids dans le revenu disponible B. Structure du panier
35 % 33,7 % 100 %
31,6 %
29,8 % 90 %
30 % 28,8 % 29,1 %
80 %
25 % 70 %

60 %
20 %
50 %
15 %
40%

10 % 30 %

20 %
5%
10 %

0% 0%
Commune- Moins De 10 De 20 Plus Commune- Moins De 10 De 20 Plus
centre de 10 km à 20 km à 30 km de 30 km centre de 10 km à 20 km à 30 km de 30 km
Assurance véhicules Achat automobiles Électricité Légumes Viandes
Carburants véhicules Fioul domestique Charges collectives logement Fruits Pain, pâtes, riz, céréales
Entretien véhicules Gaz Loyers Lait, œufs, fromages
Lecture : Les ménages vivant au centre de la zone d’emploi consacrent près de 34 % de leur revenu disponible à l’ensemble des postes listés dans la légende.
Pour ces ménages, le poste loyer représente 35 % de ces dépenses.
Source : enquête Budget de famille 2017

FRANCE STRATÉGIE 7
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LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2023 - N°119

LES MÉNAGES DONT LE PANIER AUGMENTE du prix du panier est exprimée à la fois en référence au
panier lui-même, mais aussi en fonction du revenu dis-
LE PLUS NE SONT PAS FORCÉMENT ponible du ménage à son niveau de 2017. En effet, il
LES PLUS FRAGILISÉS n’est évidemment pas équivalent de subir 15 % de
Connaissant le poids des différents sous-postes de dépenses hausse sur un panier qui représente 20 % de son revenu
dans le panier pour chaque type de ménage, il est possible ou bien de subir cette même hausse, mais sur un panier
de calculer la hausse du prix de ce panier, à volume de qui représente 60 % de son revenu.
consommation inchangé, pour les différents types de
ménage. Dans cet exercice, on fait l’hypothèse que Le diagnostic sur les ménages les plus touchés par la
l’évolution des prix intervenue entre 2017 et 2022 est hausse des prix diffère fortement en fonction de ce que
homogène sur le territoire. l’on regarde. Si l’on ne s’intéresse qu’à la hausse du panier,
elle est, du fait des différences dans sa composition d’un
Nous présentons tout d’abord les niveaux d’inflation du ménage à l’autre, un peu plus forte pour les classes
prix de ce panier en fonction des caractéristiques du moyennes que pour les autres ménages, presque deux fois
ménage hors localisation (voir Graphique 9). La hausse plus forte pour les propriétaires que pour les locataires, et

Graphique 9 — Inflation du panier alimentation, logement et transport


entre 2017 et 2022 en fonction des caractéristiques du ménage

A. En fonction du décile de niveau de vie


1

20 %

18 % 16,6 % 16,7 %
16,0 % 16,3 % 16,2 % 16,2 % 15,9 %
15,4 %
16 % 14,7 %
13,5 %
14 % 13,1 %
12 %
9,7 %
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10 % 8,6 % 8,4 %
7,6 % 7,5 % 7,2 %
8% 6,4 % 6,1 %
6% 4,7 %
4%
2%

0%
1er décile 2e décile 3e décile 4e décile 5e décile 6e décile 7e décile 8e décile 9e décile 10e décile

B. En fonction de l'âge de la personne de référence


1 C. En fonction du statut d'occupation du logement
1

20 % 20 % 19,1 %
17,8 % 17,9 %
18 % 18 %
16,6 %
16 % 15,1 % 16 %
14 % 14 %
12,1 %
12 % 11,5 % 12 % 10,7 %
10 % 10 %
7,9 % 7,8 %
8% 7,0 % 8%
6,1 % 6,4 % 6,4 % 6,0 % 6,5 %
6% 6%
4% 4%
2% 2%

0% 0%
Inférieur à 30 ans 30-50 ans 50-65 ans Plus de 65 ans Propriétaire Propriétaire Locataire Locataire
sans charge avec charge parc privé parc social
d'emprunt d'emprunt

Hausse en pourcentage du coût du panier Hausse en pourcentage du revenu 2017

Lecture : pour 10 % des ménages les plus aisés (soit le 10 décile), le prix du panier alimentation, transport et logement a augmenté de 16 % entre 2017 et 2022.
e

Cette augmentation correspond à 4,7 % du revenu de ces ménages (revenu observé en 2017).
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

8 FRANCE STRATÉGIE
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croît fortement avec l’âge de la personne de référence. Les Les différences entre âge et statut d’occupation sont, pour
loyers représentent en effet respectivement 46 % et 37 % leur part, fortement estompées. Les ménages jeunes, qui
du coût du panier alimentation, logement et transport pour sont le plus souvent locataires, sont moins affectés par la
les locataires du parc privé et ceux du parc social. Or les hausse des prix : celle-ci atteint environ 6 % de leur revenu,
loyers ont très peu augmenté entre 2017 et 2022 (+ 3 %), contre 8 % pour les plus de 65 ans. Les loyers pèsent lourd
tirant donc vers le bas la hausse moyenne de l’ensemble dans leur budget, mais ils ont peu augmenté.
du panier pour ces ménages.
Si l’on s’intéresse à la hausse de notre panier en fonction
Mais si l’on exprime la hausse du coût de ce panier en pour- de la localisation du ménage, là encore, le fait de rapporter
centage du revenu des ménages (à son niveau de 2017), sa hausse au revenu des ménages estompe fortement les
l’impact de la hausse décroît fortement avec le décile de différences (voir Graphique 10). Naturellement, le panier
niveau de vie, car le poids du panier dans le revenu des augmente davantage lorsque les logements sont plus
ménages décroît à mesure que leur niveau de vie augmente. grands, que la part des propriétaires est plus importante

Graphique 10 — Inflation du panier alimentation, logement et transport


entre 2017 et 2022 en fonction de la localisation des ménages
A. En fonction de la distance au centre de la zone d'emploi
1 B. En fonction de la taille de l'unité urbaine
1

20 % 20 % 18,7 %
18 % 16,9 % 17,1 % 17,4 % 17,1 %
18 %
16,4 %
15,7 % 15,5 %
16 % 16 % 14,7 %
13,6 %
14 % 14 % 13,1 %
12 % 12 %
10 % 10 %
7,9 % 8,1 %
8% 7,3 % 7,1 % 8% 7,6 % 7,4 % 7,1 %
6,2 % 6,6 % 6,6 %
6% 5,3 %
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6%
4% 4%
2% 2%
0% 0%
Commune- Moins De 10 De 20 Plus Rural 2 000 10 000 50 000 > 200 000 Paris
centre de 10 km à 20 km à 30 km de 30 km à 10 000 à 50 000 à 200 000 habitants
habitants habitants habitants hors Paris

C. En fonction de la taille de l'aire d'attraction des villes (AAV) et de la position au sein de l'aire
1

20 %
18,3 % 18,5 %
18 % 16,9 % 16,6 % 16,6 %
16,0 %
16 %
14,6 %
14,0 %
14 % 13,1 %
12 %

10 %
8,4 % 8,4 %
8% 7,4 % 7,1 % 6,9 %
6,7 % 6,6 % 6,6 %
6% 5,3 %

4%

2%

0%
Hors AAV et Pôle d’une AAV Couronne Pôle d’une AAV Couronne Pôle d’une AAV Couronne Pôle de l'AAV Couronne
hors pôles de moins d'une AAV entre 200 000 d’une AAV de plus de d’une AAV de Paris (Paris de l'AAV
de 200 000 hab. de moins et 700 000 hab. entre 200 000 700 000 hab. de plus de + petite couronne) de Paris
de 200 000 hab. et 700 000 hab. hors AAV 700 000 hab. (grande
de Paris hors AAV de Paris couronne)
Hausse exprimée en pourcentage du coût du panier Hausse du coût du panier exprimée en pourcentage du revenu 2017

Lecture : entre 2017 et 2022, le coût du panier alimentation, logement et transport a augmenté de presque 14 % pour les ménages qui vivent au centre des zones
d’emploi et de presque 18 % pour ceux qui vivent en périphérie (plus de 30 km) de ces zones. Ces augmentations représentent respectivement 6 % et 8 % du
revenu de ces ménages (revenu observé en 2017).
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

FRANCE STRATÉGIE 9
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LA NOTE D’ANALYSE
FÉVRIER 2023 - N°119

ou encore lorsqu’il est nécessaire de prendre sa voiture fonction de leur localisation, ce qui rend la comparaison dif-
pour se déplacer. C’est le cas loin du centre des zones d’em- ficile. On peut néanmoins regarder ce que deviendraient
ploi, en zone peu dense plutôt qu’en zone dense, en cou- les restes à dépenser des ménages en 2022 en s’appuyant
ronne des aires urbaines plutôt que dans leurs pôles. sur deux hypothèses fortes :

Ces différences sont néanmoins largement atténuées lors- • Hypothèse 1 : les volumes de consommation ne sont
qu’on rapporte la hausse du panier au revenu des ménages. pas modifiés par l’évolution des prix.
Par exemple, la hausse du panier atteint plus de 18 % en
commune rurale (hors unité urbaine) contre 13 % dans • Hypothèse 2 : les niveaux de vie de tous les ménages
l’agglomération parisienne, soit cinq points d’écart. Mais ont progressé entre 2017 et 2022 au même rythme
cette hausse représente 8 % du revenu des ménages des que l’agrégat macroéconomique « revenu disponible
communes rurales et 5 % du revenu des ménages de l’ag- brut des ménages par unité de consommation5 », soit
glomération parisienne. L’écart est ramené à trois points, une augmentation de 15 % en euros courants6.
ce qui reste significatif.
Avec ces hypothèses, la hiérarchie des territoires, en termes
Il reste encore à mettre en perspective l’évolution du prix de restes à dépenser moyens des ménages7, serait conser-
de notre panier avec celle des revenus. Pour l’ensemble vée (Graphique 11). Néanmoins, comme on peut s’y attendre,
des ménages de France métropolitaine, le coût de ce panier le reste à dépenser moyen des ménages progresserait
a augmenté de 15,9 %, avec des variations potentielle- moins dans les territoires où les dépenses énergétiques
ment importantes d’un ménage à l’autre en fonction du sont importantes, c’est-à-dire là où les ménages prennent
poids de chaque poste de dépense au sein du panier. On leur voiture pour se rendre à leur travail et où ils vivent
ne dispose pas de données permettant de connaître l’évo- en maison individuelle avec un chauffage reposant sou-
lution des niveaux de vie des ménages depuis 2017 en vent sur l’utilisation d’énergies fossiles.

Graphique 11 — Restes à dépenser moyen selon les territoires (observés en 2017 et simulés en 2022)
© France Stratégie | Téléchargé le 04/04/2023 sur www.cairn.info via Université Grenoble-Alpes (IP: 130.190.247.199)

© France Stratégie | Téléchargé le 04/04/2023 sur www.cairn.info via Université Grenoble-Alpes (IP: 130.190.247.199)
A. Reste à dépenser mensuel moyen par unité de consommation,
1 B. Reste à dépenser mensuel moyen par unité de consommation,
1

en fonction de la distance au centre de la zone d'emploi en fonction de la taille de l'unité urbaine


(euros par mois par unité de consommation) (euros par mois par unité de consommation)
1 200 € 1 400 € 1 376
1 157
1 108 1 104
1 047 1 161
992 1 200 €
1 000 € 958 956 974
882 1 056 1 040
847 1 007 1 013 993
1 000 €
800 € 883 915 871 882
854
800 €
600 €
600 €

400 €
400 €

200 € 200 €

0€ 0€
Commune- Moins De 10 De 20 Plus Rural 2 000 10 000 50 000 > 200 000 Paris
centre de 10 km à 20 km à 30 km de 30 km à 10 000 à 50 000 à 200 000 habitants
habitants habitants habitants hors Paris

Reste à dépenser à dépenses observées en 2017 Reste à dépenser aux prix 2022 sous hypothèse de constance des volumes
(alimentation, logement et transport) et de progression de tous les niveaux de vie de 15 % entre 2017 et 2022

Hypothèses de simulation :
- constance des volumes consommés entre 2017 et 2022 ;
- progression des niveaux de vie de tous les ménages au rythme de l’évolution du revenu disponible brut des ménages par unité de consommation.
Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages
Sources : Insee, indices des prix à la consommation ; enquête Budget de famille 2017

5. Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise les revenus par le nombre d’unités de consommation : 1 unité
pour le premier adulte du ménage, 0,5 unité pour les autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 unité pour les enfants de moins de 14 ans.
6. Estimation de l’Insee. Voir « Refroidissement », Note de conjoncture, décembre 2022.
7. Voir Cusset P.-Y. et Trannoy A. (2023), « Restes à dépenser et territoires », op. cit.

10 FRANCE STRATÉGIE
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CONCLUSION
Le coût des biens et services associés au logement, au transport et à l’alimentation a connu une hausse importante
entre 2017 et fin 2022, notamment en 2021-2022. En moyenne, le coût du panier a progressé de 16 %, avec de
fortes disparités d’un produit à l’autre. C’est d’abord le coût de l’énergie qui a beaucoup augmenté, entraînant avec
lui le prix des biens et services qui nécessitent une forte quantité d’énergie pour leur production.

La composition du panier étudié diffère d’un ménage à l’autre, les rendant plus ou moins sensibles à la hausse des
prix. On observe ainsi une disparité relativement importante de hausse du coût de ce panier en fonction des
caractéristiques des ménages (âge, niveau de vie, localisation, statut d’occupation du logement, etc.). La hausse
est la plus forte pour les classes moyennes, les ménages ruraux, les propriétaires et les personnes âgées. Mais
quand on rapporte l’augmentation du coût du panier au revenu des ménages (à son niveau connu en 2017), c’est
pour les ménages pauvres que l’impact est le plus fort. Le fait de rapporter la hausse du coût du panier au revenu
du ménage estompe aussi les différences d’impact d’un territoire à l’autre. Les conclusions formulées dans la note
d’analyse consacrée aux différences de « reste à dépenser » d’un territoire à l’autre restent donc globalement
valables, sous deux hypothèses : que les ménages des différents territoires ne se soient pas adaptés de façon
différenciée aux hausses de prix ; que les niveaux de vie des ménages des différents territoires n’aient pas évolué
de façon trop divergente entre 2017 et 2022.

Mots clés : coût de la vie, logement, transport, alimentation, pouvoir d’achat, inflation, territoires
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