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Marie DUNCAN

23 chemin Guège,
05000 Gap
0643719310
marie.duncan.94@gmail.com
Jury de sélection des candidats en Master 1
Sciences Humaines et Sociales mention Psychologie :
psychopathologie clinique et psychanalytique
parcours Psychopathologie de l'adulte
Campus Rennes 2 Villejean,
Place Recteur Henri le Moal,
35000 Rennes

Objet : candidature en Master 1 de psychologie mention Psychanalyse et Psychopathologie parcours


Psychopathologie de l’Adulte à l’Université Rennes 2
À l’attention des responsables pédagogiques du Master, Madame Myriam Cherel et Monsieur
Michel Grollier, ainsi qu’à l’ensemble des membres du jury de sélection des candidats,

Madame, Monsieur,
Je termine actuellement ma licence de psychologie à l'Université de Tours.
Dans la perspective de l’obtention de mon diplôme de psychologue, le Master que vous proposez
dans votre Université me semble être en parfaite adéquation avec mon projet professionnel.
J’ai passé les deux dernières années à découvrir le monde de la psychologie selon ses diverses
approches et ses multiples méthodes à l’Université de Tours, s’inscrivant dans une approche
résolument intégrative.
Je souhaite à présent m’orienter (me spécialiser) et plonger dans un univers moins quantifiable,
(qui selon moi fait plus sens en termes de soins et d’accompagnement et) que j’ai peu eu l’occasion
d’aborder pendant mes études : la psychanalyse d’orientation lacanienne.

Après mon Baccalauréat j’ai débuté mes études supérieures. Mon inscription en Licence 1
de Droit à l’Université d’Aix-Marseille, n’a pas abouti mais m’a permis de poser les bases d’une
réflexion sur mon rapport au savoir et à l’apprentissage. Pour terminer cette première année j’ai
parcouru l’Amérique Latine quatre mois durant. Cette expérience a confirmé mon goût pour la
découverte, l’écoute de l’autre et pour l’Homme dans son unité et dans sa diversité. À mon retour et
suite à plusieurs expériences professionnelles, j’étais prête à (r)entrer véritablement dans le monde
universitaire. Une licence d’anthropologie s’est imposée comme le choix évident à cette époque.
Forte de mon ambition de compréhension de l’Homme, j’ai pu obtenir ma licence d’anthropologie à
l’Université Lumière Lyon 2.

Toutefois, cette facette de l’étude de l’être humain ne satisfaisait pas mes attentes initiales.
C’est l’abord d’extrait de textes de Totem et Tabou de Freud, ainsi que l’étude de correspondances
entre ce dernier et Malinowski débattant de l’universalité de concepts tels que le complexe d’Œdipe
qui ont commencé à soulever des questions déjà présentes dans mes réflexions. En parallèle j’avais
en effet commencé à travailler pour un expert psychologue et la lecture des expertises retranscrites
commençait à faire sens pour moi. Cependant, cet intérêt encore naissant pour cette orientation ne
m’a pas permis d’envisager réellement la reprise d’étude en licence. C’est pourquoi je me décidai à
faire un choix plus sécurisant, celui de passer le concours MEEF 1er degré en m’inscrivant en
Master 1 MEEF 1er degré à l’Université Lumière Lyon 2. Cette étape a finalement confirmé mon
envie (d’entrer en) d’étudier la psychologie, je préférai effectivement écouter les inventions
astucieuses des élèves plutôt que de leur enseigner l’écriture ou le vivre ensemble. C’est, de plus
l’année où j’ai débuté mon analyse, travail que je poursuis depuis à Tours - avec Laure Naveau -, et
qui me donne actuellement cette assurance dans mon choix d’orientation. C’est ainsi, qu’après un
parcours riche en expériences diverses, qui à ce jour prennent toute leur cohérence dans ma
formation, je rejoignais Tours pour entreprendre mon cursus de psychologie.

J’ai réalisé mon stage d’observation de Licence 3 Arts et Sciences Humaines Mention
psychologie à l’Université de Tours auprès de deux psychologues d’obédience psychanalytique en
hôpital psychiatrique au Centre Hospitalier Buëch-Durance. Cette expérience m’a amenée à (me
focaliser sur) m’intéresser à ce positionnement et cette éthique professionnelle. À cette occasion
j’ai accompagné les psychologues dans les différentes tâches qui leur incombent. J’ai donc
rencontré plusieurs patients, notamment durant des entretiens thérapeutiques avec les psychologues
encadrant mon stage. J’ai ainsi pu développer mon regard clinique sur les différentes pathologies
exprimées, mon écoute, et mon attention pour l’emploi du mot chez le patient mais aussi chez le
psychologue. J’ai découvert l’importance de la proposition d’interprétation dans une séance et la
grande différence d’approche que l’on peut retrouver dans le cadre de travail proposé à un patient
psychotique ou à un patient névrotique, entre accompagnement et étayage ou bien recentrement.
J’ai rencontré des personnes n’ayant aucun problème pour parler mais ne disant rien d’eux, des
personnes hostiles à l’intrusion que peut présenter ce travail pour elles, d’autres encore déjà très au
fait de la démarche du récit de soi par leur parcours de soin passé et ne s’éloignant que très peu
d’une trame forgée au fil des nombreux entretiens traversés. Chaque rencontre a été passionnante et
surtout (intrigante ?) pour moi et m’a amenée à persévérer dans mes apprentissages. Comme de
nombreux étudiants, je n’ai malheureusement pas pu terminer ce stage au vu de la situation sanitaire
actuelle.
J’ai cependant l’opportunité cet été de travailler à nouveau dans un centre de vacances avec un
public psychotique, si la situation sanitaire me le permet, et je souhaite mettre ce temps à profit pour
continuer à apprendre auprès des patients et à penser mon positionnement.

L’année prochaine, si je suis acceptée dans votre Université, je souhaite me consacrer à un


Travail d’Étude et Recherche (TER) concernant l’accompagnement de patients atteints de troubles
du spectre autistique. Je souhaiterais plus particulièrement me pencher sur la place de l’adresse à
l’Autre dans la clinique de l’autisme. Il se trouve que j’ai déjà commencé un travail de recherche
bibliographique pour réaliser mon précédent TER consistant en une brève revue de littérature
intitulée « Autisme et Psychanalyse, actualités de la recherche ». Dans ce dossier je m’intéresse
notamment aux concepts de « parole » et « d’affinités » que j’ai pu commencer à travailler par le
biais de différents travaux, notamment grâce à l’ouvrage Affinity Thérapy, publié sous la direction
de Myriam Perrin en 2018 aux Presses Universitaires de Rennes.

Cet intérêt pour la clinique de l’autisme est né d’un séjour adapté où j’ai eu l’occasion
d’accompagner un groupe de personnes handicapées durant une semaine. J’ai découvert un langage
nouveau, une expression non verbale, tout en boucle, en répétition sonore, corporelle ou vibratoire.
Et je remarquais que, petit à petit, en introduisant de petites altérations dans ces boucles, je pouvais
apprécier de légers changements, une réaction là où, lorsque je formulais une adresse plus
spécifique, lorsque je me positionnais dans la demande, je (ne rencontrais) n’obtenais rien, ou
refus. Depuis, je souhaite pouvoir continuer ce travail, encadrée par des professionnels.
Cette semaine de stage, et peut-être l’expérience de mon analyse, m’ont également amenée à
rencontrer un concept fondamental de la psychanalyse, la notion de transfert. Cela par le biais de
positionnements affectifs incompréhensibles alors pour moi de la part de l’équipe de travailleurs
envers une vacancière qu’ils souhaitaient « faire rentrer dans le cadre ».

Or j’ai la conviction que la formation que vous proposez pourra m’apporter les
enseignements nécessaires à la compréhension et à l’assimilation de concepts aussi fondamentaux
dans la pratique de psychologue. Les différents enseignements proposés dans le cursus, (tels les
cours sur la psychopathologie de l’adulte ou la psychologie infanto-juvénile, le cours sur les
pratiques cliniques en milieu médical, le cours sur la méthodologie d’entretiens cliniques et sur les
modalités de transfert, les cours sur la clinique différentielle du désir et la clinique psychanalytique,
ou encore le cours sur les cliniques spécifiques dans les autismes et les psychoses ordinaires,) (peut-
être pas nécessaire ici ?) me permettront de poser le cadre adéquat à ma réflexion personnelle, à
mon engagement et à l’expérience professionnelle que je pourrai acquérir dans mes différents
stages.
Durant mon année de Master 1 je souhaite réaliser un nouveau stage en hôpital psychiatrique ainsi
qu’un stage en institution spécialisée dans la prise en charge de patients autistes. J’aimerais, de plus,
diversifier mon expérience professionnelle en me familiarisant avec la pratique professionnelle en
Centre Médico Psychologique et en Maison d’Accueil Spécialisé.
Je souhaite devenir psychologue en milieu médical pour accompagner des patients atteints de
troubles psychopathologiques et notamment de troubles du spectre autistique, avec le projet, à
terme, de (développer parallèlement une activité dans le libéral en tant que) devenir psychanalyste.

En espérant (avoir le plaisir et l’honneur d’) être retenue pour la seconde phase de sélection,
où je pourrais vous rencontrer et défendre ma candidature, je reste à votre disposition pour vous
fournir toute information dont vous pourriez avoir besoin.

Je me tiens dans l'attente de votre réponse et je vous prie d'agréer,


Madame Cherel, Monsieur Grollier et Mesdames et Messieurs les membres du jury de sélection des
candidat, l'expression de mes salutations distinguées.

Tours, le 16/04/2020

Marie Duncan

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