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Chapitre 6 :

Conduite automatique des systèmes


climatiques

I. Introduction
La gestion automatisée et le suivi des ambiances dans le bâtiment, par l’intermédiaire
de la Gestion Technique centralisée (GTC), permettent l’optimisation de la qualité
des ambiances et la maîtrise des consommations énergétiques.

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Les techniques de conduite et de gestion retenues auront, en tout état de cause, une
influence notable sur :
— le confort de l’occupant : amplitudes de variations, prise en compte des actions
manuelles... ;
— les investissements en systèmes de contrôle (au sens large) : choix des capteurs,
régulateurs, actionneurs... ;
— les consommations énergétiques résultantes ;
— les coûts de fonctionnement et de maintenance, liés en particulier à la durée de
vie des équipements pilotés.

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Définitions :
Le terme de régulation désigne l’action de maintenir une certaine grandeur
autour d’une valeur fixée ou en deçà d’une valeur limite.

Le terme de contrôle exprime la faculté à surveiller et agir sur les variations d’une
certaine grandeur (que l’on souhaite la maintenir constante ou non). La régulation
est donc une forme de contrôle.

Le terme de commande exprime la faculté de modifier, par automatisme, l’état et


le niveau de fonctionnement de certains systèmes. On parle donc de « commande
des équipements ».

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On utilise enfin le terme générique conduite qui englobe ces trois notions au
sens large. En pratique, la plupart des techniques de conduite utilisées dans le
bâtiment sont des techniques de régulation.

Le terme gestion suppose que soient adjointes au processus de conduite des


fonctionnalités d’administration du système global, impliquant, en particulier, une
vision historique (évolution de grandeurs significatives, analyse de ratios
caractéristiques, élaborations de bilans détaillés ou agrégés...).

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II. Principe de la conduite automatique des systèmes
climatiques
Un système de régulation (énergétique, climatique...) d’un bâtiment inclut au
minimum les éléments suivants :
- Un capteur : assure la mesure d’une grandeur réglée (température ambiante
intérieure, Pression,…).

- Un régulateur : définir une grandeur de réglage (position de vanne d’arrivée


d’eau chaude, degré d’ouverture d’un registre de ventilation, vitesse d’un
ventilateur...).

- Un actionneur (servomoteur, relais...) : qui agit sur la position d’un organe de


réglage (vanne, registre, extracteur...).

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Figure 1 . Principaux éléments constitutifs d’un système de régulation

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III. Principe de la régulation
III.1. Régulation en boucle fermée
Le régulateur inclus dans une boucle de réglage fermée compare la grandeur réglée
à une valeur de référence (consigne) pour établir la valeur de la grandeur de réglage.

Figure 3 : Principe de la régulation en boucle fermée


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III.2. Régulation en boucle ouverte
Le régulateur inclus dans une régulation en boucle ouverte définit la
grandeur de réglage en mesurant uniquement une ou des grandeurs
perturbatrices afin de s’opposer à son action sur la grandeur réglée.

Figure 4 : Principe de la régulation en boucle ouverte

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IV. Techniques classiques de régulation
IV1. Régulateurs non progressifs
Logique à la fois la plus simple et la plus répandue, la régulation « Tout ou rien »
ne conduit qu’à deux positions de l’organe de réglage : « marche/arrêt » ou
« ouverture/fermeture ».
La régulation « tout ou peu » constitue une variante pour laquelle la position
basse ne correspond pas à l’arrêt ou à la fermeture complète de l’organe.

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Figure 6 : Relation entre différentiel statique et différentiel dynamique

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III.2. Régulateurs progressifs
Les régulateurs progressifs permettent un contrôle fin de la grandeur réglée mais
agissent nécessairement sur des organes de réglage adaptés : Régulateur
Proportionnel Intégral Dérivé (PID).

L’action proportionnelle P correspond à une proportionnalité entre l’écart de


réglage (e = mesure – consigne) et la grandeur de réglage. La grandeur réglée varie
alors à l’intérieur de la bande proportionnelle centrée autour de la valeur de
consigne et qui équivaut à la plage de variation de la grandeur de réglage.

La position de l’organe de réglage est modifiée proportionnellement à la


modification de l’écart de réglage, conduisant donc à l’existence d’un écart
résiduel permanent (écart de statisme).

La réduction de la bande proportionnelle (augmentation du gain) diminue l’écart


résiduel mais augmente les risques d’instabilité (« pompage »), sollicitant ainsi
fortement les équipements.
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 L’action Intégrale I corrige l’écart résiduel par une proportionnalité entre la
vitesse de déplacement de l’organe de réglage et la valeur de l’écart de réglage.
Ainsi, l’ouverture d’une vanne de chauffage sera modifiée tant qu’il subsistera un
écart entre température ambiante et consigne.

La combinaison Proportionnelle Intégrale (PI) corrige les effets d’une


perturbation et annule l’erreur résiduelle, mais introduit un dépassement de la
valeur cible de la grandeur de réglage (agilité du système).

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 L’action Dérivée D corrige les écarts brutaux de la grandeur réglée. La position
de l’organe de réglage est alors proportionnelle à la vitesse de variation de l’écart de
réglage. Une variation brusque de la température ambiante correspond ainsi à une
modification importante de la position de la vanne de chauffage afin de ramener
rapidement la grandeur réglée au voisinage de la consigne.

L’équation ci-dessous précise la relation existant entre grandeur de réglage


(correction à apporter) et grandeur réglée (erreur de régulation) lorsque les trois
actions P, I et D sont simultanément utilisées. Cette relation fait alors intervenir
les trois paramètres caractéristiques Kp (gain proportionnel), Ti (constante de
temps d’intégration) et Td (constante de temps de dérivation) :

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1 dE( t )
S( t )  K P  E( t ) 
Ti  E(t ) dt  Td dt
S (t) : correction sur la grandeur de réglage à l’instant t,
E (t) : écart sur la grandeur réglée à l’instant t,
Kp : gain statique (proportionnel),
Ti : constante de temps d’intégration,
Td : constante de temps de dérivation

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Ces trois actions sont mises en œuvre sous la forme de régulateurs P, PI ou PID,
couramment utilisés dans les installations de génie climatique (les actions I et D ne
sont jamais mises en œuvre seules).
Leur fonctionnement correct nécessite le réglage des trois paramètres Kp, Ti et Td
par des méthodes empiriques (méthode de Broïda, méthode de Ziegler et Nichols...)
ou par l’intermédiaire de capacités d’auto-adaptativité intégrées dans le régulateur.
Le choix de la méthode dépend de la précision recherchée, des capacités du
régulateur et de la stabilité du système régulé.
Une définition incorrecte des paramètres d’un régulateur PID conduit à un
comportement insatisfaisant (figure 7) : erreur résiduelle permanente (courbe 1),
temps de réponse trop important (courbe 2), taux d’amortissement trop faible
(courbe 3), dépassement trop élevé

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Gardeur réglée

Gardeur réglée

Figure 7. Régulation PID

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