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2-L’organisation de la pensée

2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

Appelé aussi plan par catégories.


Ce plan est constitué, par
des dénominations,
d'une liste ordonnée de notions.

L'ampleur de leur développement peut varier d'une phrase


à un chapitre.
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

Au niveau de la phrase l'utilisation de ce plan est quasiment


inévitable à certaines étapes de la réflexion : on doit énumérer les
différents avantages d'une solution ou les effets d'une décision.
Quelques faiblesses :
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

Il est monotone;
Tout locuteur devra donc prêter attention à ces obstacles et tenter
de les éviter, notamment en appliquant quelques conseils :
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

2.1.1. Soigner les connecteurs

L'énumération étant en elle-même une structure souple, c'est au niveau


formel que l'on doit intervenir pour renforcer son organisation.
Il faut proscrire, surtout à l'oral, les tournures répétitives du type il y a, ou
bien sinon et préférer les connecteurs d'addition.
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

2.1.2. Éviter une liste trop longue

Le rythme ternaire (suite de trois éléments) étant équilibré, l'impression


d'énumération commence réellement à partir de quatre notions.
Si l'on excède six à sept items (nombre maximum d'informations
instantanément mémorisables), l'impression de pesanteur devient
étouffante et l'interlocuteur ne pourra retenir l'essentiel, surtout à l'oral.
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

2.1.3. Tenter d'apporter une cohérence

Il peut ainsi s'agir soit de souligner les points communs à plusieurs


catégories, ce qui, confère une certaine unité à un désordre apparent, soit de
procéder à une ou des synthèses qui valorisent les points de convergence
des différents aspects, soit encore de trouver un fil conducteur qui unifie
une analyse centrifuge.
2.1. Le plan énumératif : peu efficace, mais inévitable en certains passages

Faire l'historique d'une situation, d'un problème, d'une thèse


s'impose souvent, ne serait-ce que pour mieux en comprendre la
logique.
Cette remarque est d'autant plus vraie si l'on se place dans une
situation professionnelle ou dans le cas encore plus précis de la
rédaction d'un rapport de stage.
2.2. Le plan chronologique : regrouper et synthétiser!

Le problème central que rencontre le locuteur est de faire défiler


le temps, c'est risquer la monotonie par simple compilation de
moments, surtout si l'énumération est mal gérée par des
connecteurs manquant d'originalité comme ensuite, ensuite.
ensuite, ce qui est assez fréquent à l'oral. Afin d'éviter ces
obstacles, appliquer les consignes suivantes :
2.2. Le plan chronologique : regrouper et synthétiser!

2.2.1. Valoriser les étapes

Pour éviter une énumération difficile, mieux vaut essayer de


faire preuve d'esprit de synthèse et regrouper toutes les
données en quatre ou cinq étapes, pas plus.
2.2. Le plan chronologique : regrouper et synthétiser!

Le destinataire a une vue beaucoup plus globale et plus mémorisable de la


situation, ce qui facilite sa compréhension des phénomènes qui auront été
regroupés. Il suffit de s'inspirer du vocabulaire historique pour apprendre à
utiliser des mots indiquant des étapes : période, ère, moment, époque...
Synthétique, cette démarche donnera un sens à ce qui n'est au départ
qu'une liste.
2.2. Le plan chronologique : regrouper et synthétiser!

2.2.2. Souligner les évolutions positives ou négatives

Logiquement, séparer un historique en étapes permettra de valoriser la


tendance dominante qui caractérise chacune d'elles. Trois tendances
courantes peuvent être relevées : la stagnation, l'amélioration, la dégradation
de la situation alors décrite.
2.2. Le plan chronologique : regrouper et synthétiser!

2.2.3. Indiquer clairement les moments de rupture

C'est évidemment la charnière entre deux étapes qui est intellectuellement la plus
intéressante puisqu'elle indique une évolution rapide, un changement majeur. Elle doit
être mise en valeur par des expressions du type : révolution, retournement.
phénomène nouveau, tournant ou c'est alors que, niais, il faut attendre telle année
pour remarquer...
2.3. Le plan binaire simple : pour des interventions rapides

Un certain nombre de notions qui entretiennent des rapports soit


d'opposition relative (guerre-paix), soit de complémentarité (objectifs-
moyens) forment ainsi des couples avec lesquels l'esprit est habitué à
travailler. S'il est vrai qu'une telle structure autorise le traitement
assez complet d'un aspect du problème, le fait même d'être binaire
interdit en pratique l'utilisation de ce procédé pour une argumentation
complète longue.
2.4. Le plan par opposition : de multiples variantes

Bien entendu, le plan binaire le plus connu est le plan dialectique : même
s'il comporte une conclusion. son mouvement essentiel reste un rythme à
deux temps. Cependant. sa misé en œuvre par un adulte en situation
professionnelle est assez rare à cause de sa lourdeur. Plusieurs variantes
sont envisageables :
2.4. Le plan par opposition : de multiples variantes

- thèse/objections possibles à cette thèse/réfutation des


objections/renforcement de la thèse;

- antithèse/réfutation de l'antithèse/présentation de la thèse défendue avec


justification ;

- antithèse/concessions à certains aspects de l'antithèse/réfutation globale


de l'antithèse/présentation de la thèse défendue avec justification:
2.3. Le plan journalistique : place au dynamisme!

II se divise traditionnellement en plusieurs parties, toutes indiquées


dans le modèle canonique, qui suit, mais rarement présentés en totalité
dans un texte. En revanche, l'ordre proposé doit être respecté :
2.3. Le plan journalistique : place au dynamisme!

-présentation de la situation traitée (domaine concret) ou de l'idée analysée (réflexion


abstraite).
-Confirmation à l'aide d'exemple(s), de contre-exemple(s) ou d'anecdote(s).
-Analyse des principales causes, lointaines ou proches, directes ou indirectes.
-Développement des conséquences de la situation ou du concept. conséquences
essentiellement négatives, pour introduire le point suivant.
-Présentation des solutions possibles ou de la meilleure solution.
-Regard critique sur ses solutions. leurs points faibles et effets pervers éventuels.
-Discussion des inconvénients possibles et confirmation de LA solution.
2.3. Le plan journalistique : place au dynamisme!

Si le journaliste peut se servir dc ce plan pour présenter un événement.


l'ingénieur pourra indiquer la solution pratique à une situation non
satisfaisante. Le sociologue analysera des comportements et des
mentalités pour suggérer des évolutions possibles: sa polyvalence est
donc intéressante.
2.6. Le plan SPRI expliquer pour convaincre

La Méthode SPRI se décompose en quatre parties : Situation – Problème-


Résolution de principe-Information. Son originalité réside dans le fait que le
concept nouveau ou négatif qu'on doit faire accepter n'est présenté qu'en
troisième partie (la résolution de principe) et qu'il aura donc été préparé par
tout un mouvement argumentatif antérieur. Détaillons-le rapidement en
soulignant que l'auteur lui-même en a esquissé de multiples variantes.
2.6.1. Situation

Il s'agit comme son nom l'indique. de présenter la situation, c'est-à-


dire le contexte dans lequel va s'inscrire la démarche argumentative.
Afin d'éviter tout blocage initial, cette situation doit être réelle,
connue du récepteur et adaptée à son référent. Il est important de
bien comprendre le double rôle de cette partie.
2.6.1. Situation

Le premier est d'ordre intellectuel : la situation étant connue du


destinataire, celui-ci ne manifestera aucun blocage puisque ses repères
seront clairs: plus elle sera facile à comprendre. Plus elle sera efficace, le
but étant de faire accepter une problématique au référent du
destinataire. Nous voilà ainsi arrivés à la deuxième fonction, d'ordre
psychologique celle-là.
2.6.1. Situation

La situation étant réelle et connue. le récepteur est obligé de l'accepter,


puisque, par définition elle est irréfutable. Dès lors que quelqu'un accepte un
premier point, il est démontré qu'il lui est beaucoup plus difficile d'en
refuser un second issu du même auteur; comment résister à la suite du
raisonnement?
2.6.2. Problème

Cette phase est destinée à présenter une difficulté qui prend place dans la situation
décrites, précédemment. Cette démarche est d'autant plus logique que tout problème
est toujours lié à une situation : que le contexte change, et le problème peut disparaitre.
On remarquera que l'intensité d'un problème peut être renforcée si l'on précise que des
solutions ont déjà été proposées, voire appliquées et qu'elles se sont révélées
partiellement ou totalement inefficaces.
L'évocation de ces échecs ne fera que renforcer la validité et la logique de l'étape
suivante, que le référent du destinataire sera conduit, presque inéluctablement, à
accepter.
2,6.3. Résolution de principe

Pour être facilement acceptée, une solution doit d'abord être présentée sous sa
forme la plus générale; c'est-à-dire qu'il faut indiquer clairement le ou les principes
qui ont présidé à son élaboration.
Cette phase essentielle arrive donc tardivement dans le raisonnement et sa
présentation sous forme de généralité l'érige en loi. Si le concept est complexe ou la
solution très technique, le rédacteur doit prêter la plus grande attention à les
vulgariser. C'est donc cette troisième partie qui présente l'idée centrale qui motive
l'existence du texte.
2.6.4. Informations

Ce n'est que dans cette dernière phase que les éléments techniques. les
modalités de fonctionnement ou d'application seront évoqués. Pour
des raisons pratiques, elle peut être beaucoup plus développée que les
autres, comme ce sera la cas clans un rapport.
2.6.4. Informations

Afin d'être à la fois mieux comprise et plus facilement mise en œuvre,


cette méthode appelle quelques remarques. L'on notera tout d'abord sa
parenté avec la démarche du diagnostic médical ou mécanique : on
cerne le contexte. on se penche sur le problème, on propose un
principe de solution. on détaille.
2.6.4. Informations
Par ailleurs, ces quatre parties ne doivent pas devenir un carcan: il faut
donc savoir en user avec souplesse et, par exemple, ne pas en déduire
qu'elles doivent être de longueur égale. Il sera ainsi possible
d'hypertrophier telle ou telle phase :
2.6.4. Informations
ce sera le problème (P) si l'on veut insister sur l'urgence et la gravité
des données qui expliquent une décision, ce sera la résolution (R) si
l'argumentation est destinée à sensibiliser à une solution sans la
détailler totalement et ce sera l'information (I) s'il s'agit d' informer le
plus complètement possible.
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de
l'intelligence
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence

2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence


Plus ancien, ce plan peut surtout être mis en œuvre dans des situations
pratiques et professionnelles.
Dynamique. il part, comme le plan journalistique, d'une situation ( S) pour
conduire à une décision (A comme action) et rendra service au responsable
chargé de présenter. de façon convaincante. de nouvelles mesures. Indiquons
ses cinq phases :
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence

2.7.1. Situation
Il s'agit de présenter de la façon la plus complète et la plus objective le
contexte du problème.
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence

2.7.2. Observation
L'auteur attire alors l'attention sur quelques données de la situation qu'il juge
pertinentes et qu'il souhaite approfondir.
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence

2.7.3. sentiments

Ici se situe sans doute la phase la plus originale de ce plan. Résoudre un


problème économique, technique ou politique exige souvent un
raisonnement précis et logique. Mais n'oublions pas que toute mesure
concerne finalement l'homme: dire ce que l'on éprouve face à un problème.
c'est prendre en compte ce paramètre.
2.7. Le plan SOSRA : alliance de la psychologie et de l'intelligence

2.7.4. Réflexion
L'appréciation subjective de la situation ne doit pas supprimer,
tirais au contraire compléter. cette phase beaucoup plus
rigoureuse où le locuteur indiquera les principales pensées que
lui suggère la situation.
2.7.5. Action

En fait, il faut prendre ce plans non comme des structures froides à appliquer
scolairement, mais comme des types de mouvements intellectuels que l'on doit
s'approprier.
Exemple présenter des explications, une idée nouvelle qui constitue en fait
l'aboutissement d'une réflexion en tenant compte de l’interlocuteur en détaillant des
éléments du contexte.

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