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Dissertation L2-L3-L3N-L3A 

: grille d’évaluation,
critères

Préambule et avertissements

Jusqu’à présent, nous devions impérativement relever l’ensemble des fautes, ne serait-ce que les
souligner, et ce dans chaque copie (ou rapport) à corriger. Or je constate que cela n’est pas toujours
le cas dans toutes les copies. De même, nous devions annoter précisément et clairement chaque
copie corrigée, si possible dans l’en-tête mais aussi, si besoin, dans le corps d’une copie, préciser la
nature ou la raison des erreurs et des défauts. Là encore, je constate que ce jugement majeur n’est
pas visible dans toutes les copies : certaines ne comportent même aucune annotation. Il me semble
qu’il en va là d’un engagement pédagogique rigoureux et honnête afin que chaque étudiant puisse
réaliser quelles sont les compétences sur lesquelles il doit encore travailler, pourquoi et comment, et
quelles compétences sont maîtrisées. Sa progression en dépend.

Pour toutes ces raisons, j’ai construit une grille, sans doute encore contestable çà et là mais
« opérationnelle » et pragmatique sous cette forme : elle vous permettra, de manière systématique,
d’associer des points (/20) à des critères d’appréciation (étapes de l’exercice et SEMA) afin de
pouvoir systématiquement expliquer, justifier la note administrée. En clair, à l’avenir, les
commentaires synthétiques sur les copies prendront systématiquement appui sur cette grille de
référence pour le CE et/ou le DE, ici des L2-L3-L3N-L3A. La mise en application apparaîtra peut-être
laborieuse au début mais, j’en suis sûr, nous allons intégrer rapidement l’ensemble des critères et
tout deviendra plus clair et plus simple pour nous tous et pour les étudiants.

Cette nouvelle grille permettra donc, au-delà de la lisibilité augmentée pour les étudiants et pour
nous, de gagner un temps certain quant aux doléances diverses des étudiants et quant au fait de
devoir harmoniser, souvent à la hâte, du fait de moyennes qui présentent des écarts suspects et
avant la remise des copies aux étudiants, ce qui n’est ni bien sérieux ni pratique pour vous comme
pour nous.

Cette grille vous fournit tous les repères utiles afin de gagner en objectivité. A gauche de la grille :
les étapes de l’exercice, ici la dissertation L2-L3-L3N-L3A ; à droite, les critères. Je vous rappelle que
plusieurs documents (méthodologie, outils et techniques ; corrigés) ont été mis à votre disposition, je
vous invite donc à les consulter pour vous former une idée claire et distincte des attentes.

Etapes et caractéristiques pour le CE

Accroche : elle doit livrer le thème en douceur, donc sans le nommer directement, brutalement. Elle
doit obéir à la fonction conative (ou impressive) de Jakobson : impressionner (étonner,
impliquer/laisser une trace), une question rhétorique serait donc idéale ici. Elle ne doit pas anticiper
le contenu du sujet, ce qu’il affirme ; ni affirmer en général une position, au risque de confondre
introduction et conclusion.

Contexte : il contextualise, met en perspective le thème central, en situation. Il peut être historique,
sociologique (socioculturel), politique, lié à l’actualité, philosophique ou encore sémantique, etc. Il ne
doit pas anticiper le contenu du sujet, tout du moins ce qu’il affirme ; ni affirmer en général une
position, au risque de confondre introduction et développement, pire avec la conclusion. Le contexte
prépare l’exposition du sujet-citation voire le dramatise pour en faciliter possiblement l’exposition.
La reprise des éléments contextuels proposés au sein du sujet-question est naturellement attendue
mais ces éléments sont insuffisants et ne pourront, à eux seuls, tenir lieu d’un contexte créé par
l’étudiant : il appartient donc à l’étudiant de créer un contexte qui lui soit propre, qui doit prendre
certes appui sur des éléments livrés autour du sujet-citation mais qui propose une situation à même

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La grille pour apprécier la dissertation : L2-L3-L3N-L3A

de justifier l’idée, la thèse, véhiculée par le sujet-citation. La mobilisation du dossier thématique est
naturellement obligatoire et doit être valorisée dans cette étape.

Traitement du sujet :

- Si sujet-question : est-il clairement, fidèlement et complètement reformulé (de


l’interrogateur au possible complément d’objet) ? Le sujet-question apparait-il sous la forme
d’une question ? Cette étape vérifie la juste compréhension du sujet-question.

- Si sujet-notion : création d’un sujet-question clair et déterminé, sous la forme d’une


question. Est-ce le cas ? Le sujet-question comprend-il un interrogateur qui traduit la
possibilité ou la nécessité (seuls possibles ici), le verbe choisi est-il pertinent ? La notion est-
elle présente ? Cette étape vérifie la pertinence de l’analyse du sujet-notion, donc la
pertinence du sujet-question créé.

Enoncé de la problématique :

1. Problématique formelle : elle limite la thèse sous-tendue par le sujet (ce qu’il affirme si l’on
supprime le point d’interrogation) et/ou la dramatise en incluant un adverbe (« forcément »,
« vraiment ») : elle est acceptée mais il en va ici d’une problématique générale, finalement
assez simple et plutôt creuse, non déterminée en somme, elle universalise seulement une
thèse pour pointer ses possibles points faibles. Cette problématique aura bien moins de
valeur qu’une problématique déterminée.

2. Problématique déterminée : elle problématise effectivement la thèse sous-tendue par le


sujet de façon déterminée et pleine. Autrement dit, elle fait s’affronter deux points de vue
possible au sein d’une seule et même question-problème, deux notions qui a priori ne
peuvent pas cohabiter ; elle crée clairement une tension entre deux visions, deux enjeux, et
met ainsi en crise la thèse du sujet. Cette problématique aura bien plus de valeur qu’une
problématique seulement formelle.

Enoncé du plan en deux parties : le plan, si possible sans recours à des tours formels (« En un
premier temps », etc.), laborieux par définition, est-il riche et déterminé ? Les deux parties
apparaissent-elles clairement ? Les axes proposés sont-ils cohérents (plan stratégique choisi), voire
pertinents eu égard au sujet et surtout à la problématique posée ? Tout plan général implique
obligatoirement de travailler un plan détaillé au brouillon (2 grands axes, 3 axes moyens par grand
axe) pour le CE, idem pour le DE, car les introductions et conclusions partielles (DE) mais aussi la
conclusion générale (DE) en dépendent directement. Les étudiants ont pu découvrir différents plans
depuis le semestre 1, à eux de mobiliser le type de plan le mieux adapté (analytique, analogique,
mythe et/ou réalité, etc.). Enfin, quels verbes sont choisis pour engager la réflexion ? (Voir et parler
doivent être proscrits).

Introductions partielles (DE seulement) : les deux introductions partielles doivent énoncer et


formaliser clairement une thèse ou un point de vue déterminé. Elles doivent ensuite énoncer un
plan, structuré et clair, cohérent et riche, déterminé donc et pas seulement formel (sans grande
valeur), composé de trois sous-parties. Ces axes gagneraient beaucoup à prendre la forme de
questions. En outre, notez qu’une troisième partie est interdite : un possible plan dialectique verra
alors le 3e paragraphe du grand II porter une possible « synthèse », autrement dit la 3 e voie, une
nouvelle thèse donc. De la même façon, il est formellement interdit de rédiger un quelconque
paragraphe du développement en lieu et place d’une introduction partielle ou en plus d’une
introduction partielle (ce possible paragraphe ou plusieurs paragraphes n’obtiendront aucun point) :

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le temps imparti doit être consacré exclusivement aux étapes imposées (DE) afin de mener
rigoureusement et méthodologiquement à bien l’étude du sujet et satisfaire l’ensemble des attentes.

Conclusions partielles (DE seulement) : les deux conclusions partielles doivent organiser, de façon
claire, un bilan synthétique des trois axes de réflexion qui structurent chacune des parties. Ces trois
moments affirment ainsi ou nuancent des positions, des conclusions intermédiaires. La première
conclusion partielle (partie I) devra également comporter une phrase de transition.

Conclusion générale (DE seulement) : cette étape clôt la dissertation. Elle comprend l’organisation
d’un bilan synthétique des deux parties (progression de la réflexion), donc un bilan en deux temps et
statue quant à la problématique posée en introduction, autrement dit elle prend clairement position.
La chute, sous la forme d’une question ouverte, n’est pas recommandée : pourquoi ? Parce que la
pensée s’élabore dans le temps, or le temps manque aux étudiants et celui de la composition de la
chute coïncide avec la fin de l’épreuve, ou presque car un temps de relecture devrait être ici retenu.
Or, dans la précipitation, cette chute peut donner lieu, en guise de question d’ouverture, à un sujet-
question qui s’avère bien souvent bien plus pertinent que celui qui a été posé en introduction : la
prudence est donc de mise.

Critères et caractéristiques
S pour Structure : Il s’agit d’apprécier la cohérence et la clarté de l’ordonnancement des « phrases » mais
surtout des étapes et des idées, leur progression (sens) aussi bien.

E pour Expression : il s’agit d’apprécier l’orthographe et la grammaire mais également la syntaxe et le style, la
clarté et la correction de l'expression doit dominer, dont des mots choisis (concision), des notions abstraites,
une mise en forme des idées (formalisation). Ici, le souci manifeste du style sera valorisé.

M pour Méthode : il s’agit du respect strict de la méthode de l’exercice, ici en cohérence directe avec les
caractéristiques de chacune des étapes.

A pour Analyse : il s’agit d’apprécier la justesse et la pertinence de l’analyse du sujet-citation, de ces enjeux,
visibles a priori au sein de toutes les étapes, de l’accroche à la chute. Pour s’en assurer, nous pouvons apprécier
la capacité à diviser et isoler les enjeux ou encore les rapports de force, les problèmes, notamment dans le plan
pour l’essai des L1 et L1D, le paragraphe rédigé (DE) et la conclusion générale (DE), en sachant que cette
division révèle un esprit critique, nuancé.

La grille en vigueur vous permettra donc maintenant d’administrer, de façon relativement objective, les
points associés aux étapes imposées de l’exercice et aux critères SEMA. Une certaine latitude, très à la
marge, est cependant permise mais elle doit être clairement justifiée auprès des étudiants et donc sur les
copies.

Ainsi vous devez obligatoirement, depuis l’administration des points, formuler un commentaire SEMA précis
en tête de chacune des copies, ainsi qu’apprécier toutes les étapes. De cette façon, les étudiants sauront
exactement se situer et mesurer leur marge de progression.
La grille pour apprécier la dissertation : L2-L3-L3N-L3A

CE = 1 heure S E M A
Introduction générale Structure Expression Méthode Analyse 20 points

Accroche 0.25 0.25 0.25 0.25 1

Contexte 1 1 1 1 4

Reformulation du sujet-question ou, si


sujet-notion a été choisi, création d’un
0.5 0.5 1.5 1.5 4
sujet-question

Formulation de la problématique 1 1 1 2 5

Enoncé du plan en deux parties 0.5 0.5 3 3 6

DE = 2 heures S E M A 20 points

Introduction générale 10 points

Accroche 0.25 0.25 0.25 0.25 1

Contexte 0.5 0.5 0.5 1 2.5

Reformulation du sujet-question ou, si le


sujet-notion a été choisi, création d’un
0.25 0.25 0.5 0.5 1.5
sujet-question

Formulation de la problématique 0.25 0.25 1 1 2.5

Enoncé du plan en deux parties 0.25 0.25 1 1 2.5

Introduction partielle I S E M A 3 Points

Idée maitresse ou thèse exposée 0.25 0.25 0.5 1

Idées secondaires ou arguments 0.25 0.25 1 1.5

Illustration 0.25 0.25 0.5

Conclusion partielle I S E M A 1.5 point

Bilan synthétique 0.25 0.25 0.5 1.5

Transition 0.25 0.25 0.50

Introduction partielle II 3 points

Idée maitresse ou thèse exposée 0.25 0.25 0.5 1

Idées secondaires ou arguments 0.25 0.25 1 1.5

Illustration 0.25 0.25 0.5

Conclusion partielle II 1.5 point

Bilan synthétique 0.25 0.25 0.5 1.5

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Ccl. gle : bilan synthétique + position 0.25 0.25 0.5 1 point

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