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1

L’exercice de la sociologie urbaine
Politique de la ville
Rénovation urbaine
ESSEC 
MAI 2010
2

ETAT DES LIEUX
Le développement de l’urbain
3

y De 2007 à 2050 :
{ La population mondiale 6,7 milliards à 9,2 milliards 
d’individus
{ La population urbaine de 3,3 milliards à 6,4 milliards

{ En 2050 : 70% des habitants seront urbains
y Depuis 2008 la population urbaine est devenue 
majoritaire
4

y L’homo sapiens est devenu « homo urbanus »
y La ville est aujourd’hui partout, comme ce qui 
« fait société »
5

y La sociologie urbaine s’interroge sur la manière 
dont la ville est constituée en objet d’enjeux qui 
structurent de manière spécifique les rapports 
entre acteurs, institutions et groupes sociaux
La sociologie urbaine va définir les traits les plus 
typiques de la ville
6

y Son organisation socio spatiale


y Les différentes méthodes d’analyse qui sont
autant d’investigations possibles
y Les croisements entre ces différentes
approches du monde urbain
La vie en ville
7
8

y L’urbanisation va accompagner, orienter la plupart 
des mutations : sociales, comportementales
y Il faut approcher l’urbain dans sa globalité, ce n’est 
pas le citadin, ni la ville, c’est le mode de vie urbain.
9

y L’urbanisation , c’est surtout un état d’esprit.

y Des vies quotidiennes qui s’organisent et se déroulent 
dans des univers toujours plus standardisés : 
modernisme architectural, homogénéisation et 
implantation de services et de supers marchés qui 
partout se ressemblent.
10

y Les urbains peuvent avoir des modes de 
consommation et de communication totalement 
indépendants de leur localisation.
y Avec l’accès immédiat à l’information sur ce qui se 
passe dans le monde, les préoccupations, les 
activités peuvent être largement déterritorialisés.
Le processus de tensions
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la ville est parcourue de tensions, qui la constitue :

‰ Tension entre distance et proximité
‰ Tension entre localisation et mobilité
‰ Tension entre hétérogénéité et intégration
‰ Tension entre le devenir de la ville et la gestion 
collective de ces enjeux
12

y La ville : le lieu le mieux approprié aux rapports 
d’échange et de coopération entre les hommes.
y C’est en milieu urbain que se nouent, s’amplifient et 
se démultiplient les interactions de tous ordres qui 
sont le principe de la vie sociale
13

L’urbanisme, outil de cohérence et


de convergence
14

y A l’échelle de la ville, mais aussi en chacun des 
quartiers se juxtaposent des formes d’emprise et 
des types de construction hétérogènes, voire 
hétéroclites.
y Les opérations d’urbanisme ont pour objectif 
d’introduire dans le paysage urbain des éléments 
de cohérence et de lisibilité.
15

Projet d’aménagement
16

y La ville n’est pas que la somme des parties
y La ville créée une situation où les choses différentes 
adviennent les unes aux autres et n’existent pas 
séparément mais selon des différences
17

La ville et ses institutions
18

y Parmi les fonctions centrales de la ville, la fonction 
politique occupe une place privilégiée.
y La présence du politique est partout dans la ville
y L’importance de la dimension politique et 
institutionnel du fait urbain a été souligné par Max 
Weber
19

ETRE, EXISTER 
DANS LA VILLE
La personnalité urbaine
20

y En raison de la multiplicité des contacts occasionnés 
par la vie en ville, les relations sociales tendent à
être superficielles, éphémères et anonymes.
y La réserve dans l’échange, la préservation de 
l’intimité deviennent des conditions de l’interaction.
21

y Il y a des manières bien différentes de vivre en ville
y L’hétérogénéité sociale et culturelle est un trait 
distinctif du monde urbain

y La ville rassemble en un même lieu des 
populations différenciées qui tout à la fois 
coexistent et interagissent au sein de cet espace 
commun.
22

y La ville n’est pas une organisation à but déterminé
ni un système de rôles spécifiques
23

y La ville est un milieu englobant où se juxtaposent et 
se combinent les divers aspects de la vie sociale dans 
des lieux et des contextes d’interaction plus ou 
moins séparé.
y La ville est un cadre d’observation pour étudier les 
interférences et les compromis qui s’instaurent 
pour chaque être social entre les différentes 
dimensions de son existence
LA POLITIQUE URBAINE EN FRANCE
24

LA CONSTRUCTION DES QUARTIERS POPULAIRES
« LA CRISE DES GRANDS ENSEMBLES »
25

Alors que le monde s’urbanise, la représentation 
de la ville est passée du registre de la solution à celui du 
problème
Depuis les années 70 la vision de la ville moderne (dans les 
pays en voie de développement) s’est effritée
En France, les « grands ensembles »– incarnation des 
Trente Glorieuses – sont devenus l’un des principaux soucis 
des gouvernements
26

y La stigmatisation des grands ensembles est le résultat 
d’un processus complexe de déqualification, de 
dégradation ou l’évolution du contenu social et 
l’évolution des comportements ne sont pas seules en 
cause.
y L’inversion des perceptions sociales de ces quartiers a 
joué un rôle tout aussi important dans l’accélération de 
ce processus.
Face à cette question urbaine, une politique a été
construite depuis une trentaine d’années : la politique de la 
ville
27

Elle concentre son action sur les grands ensembles, les 
quartiers d’habitat social  les « zones urbaines sensibles »
(1996)
Un objectif  la mixité sociale
Une mise en œuvre de cette politique grâce à une formule 
d’action qui établit un nouveau rapport entre l’Etat central 
et les élus locaux
La création des grands ensembles –
1950/1960
28

y L’urbanisme social et hygiénique (cités jardins d’Henri 
Sellier)
y Installer les pauvres à la périphérie des villes, leur 
procurer un logement hygiénique et propice à
l’épanouissement de la vie familiale
y S’inscrire dans une continuité possible d’un chemin qui 
conduit du grand ensemble au petit pavillon : la 
promotion sociale
Un objectif stratégique : adapter la société à
l’industrialisation fordiste qui réclamait une main d’œuvre 
massive (une main d’œuvre stable –travail à la chaîne)
29

Le logement HLM, un produit « logement » destiné à toute 


la population concernée par l’industrialisation

Un urbanisme « fonctionnaliste » qui se propose de 


repenser la vie en collectif – un manifeste pour une ville 
moderne, centrée sur le progrès « urban plan ».
30

• Un constat : la dégradation physique et sociale 
des grands ensembles La composition sociale 
a changé : les classes moyennes ont déserté
les grands ensembles dès les années 70
• Une volonté : corriger localement les échecs 
de la modernisation de la société par l’urbain : 
grande œuvre des années 50 et 60
LES FORMES URBAINES : 
L’ECRITURE  D’UNE POSTURE 
STRATÉGIQUE 
31
Ebernerd Howard 
(1898)

32
Une cité qui concilie 
les avantages de la 
ville de la campagne

La cité jardin de Stains « 93 »
1676 logements dont 476 pavillons 
groupés et 19 immeubles 
(1921 / 1933)
PNRU / 53 millions d’euros
Un modèle de ville intégrant la 
ville industrielle
Entre la cité jardin et le grand 
ensemble

La cité des Etats Unis  Tony Garnier 


Lyon « architecte »
L’urbaniste 
fonctionnaliste

34

Le Corbusier (1922/1925)
1945 : la période de 
reconstruction

45000 logements démolis
1 300 000 logements  35
endommagés
2 000 villes sinistrées

La reconstruction du Havre par 
Auguste Perret
12 000 logements
Patrimoine Unesco
LE GRAND 
ENSEMBLE «1935 »
MAURICE ROTIVAL
36

URBAN PLANNING

A une société industrielle, la 
réponse urbaine d’une ville 
moderne et collective 
intégrant tous les éléments 
de la modernité
Référence à
l’utopie :
L’unité
d’habitation, 
l’organisation 
interne

La règle de l’orthogonalité :
Hygiénisme, rationalisme, fonctionnalisme
38

L’unité d’habitation, la cité radieuse


39

« Le Haut du Lièvre ‐ Nancy »
40
41
Pierre Courant ministre 
loi foncière du 6 août 
1953, instauration du  42
1% patronal et 
définition d’un 
logement type, le 
logement économique 
normalisé (LOGECO)

Emile Aillaud 
« pour une architecture poétique »
Le serpentin des Courtillères
Pantin « 93 »
La création de la ZUP est 
obligatoire pour un projet 
de plus de 100 logements 43

En 1967, la ZAC remplace la ZUP, un 
objectif plus de diversité

Toulouse, le Mirail
Les ZUP sont considérées comme des modèles à ne pas 
reproduire 
(1973)
44
Remise en cause de huit grands ensembles de la région parisienne : 
Montereau, Mantes‐Buchelay, Champigny, Bessancourt II, Plessis 
Bouchard II, Sarcelles Chardonnerettes, Cormeilles en Parisis, 
Neuville sur Oise

Création des villes nouvelles : pôles 
d’organisation de l’expansion urbaine et 
de décentralisation des activités (1970)
Malgré la loi de Malraux (1962)
Les quartiers anciens 
sont délaissés

Lille : les courées
46

CRISE URBAINE CRISE SOCIALE 
DANS LES GRANDS ENSEMBLES 
47

La crise urbaine :
y Les violences dans les cités
y La crise du logement
y La hausse du foncier
y La crise de la représentation démocratique
48
Fin des années 70 :
Désindustrialisation
Développement du chômage ouvrier
Vulnérabilité des catégories sociales les plus   
populaires
Localisation des problèmes dans les quartiers des 
grands ensembles
La croissance économique n’est plus couplée avec la 
cohésion sociale
La fin de l’ascenseur social
49

La logique de séparation se substitue à la logique de 
promotion

Insécurité sociale
Marginalisation des population les plus fragiles
Concentration de la pauvreté dans les espaces les plus 
dépréciés

Cette logique de séparation se répercute sur l’ensemble 
du territoire urbain
Les transformations de la politique de l’Etat : 
les enjeux et effets de la décentralisation
50

C’est sur le thème de l’urbanisme que s’affiche 
l’autonomie communale 
L’Etat abandonne la politique urbaine 
territorialisée au profit d’une politique de 
développement social
51

L’Etat choisit pour signifier son intervention 
: une politique de développement social et 
urbain visant les territoires en difficulté
Les objectifs de la politique de la ville
52

Une action publique fondée sur la lutte contre 
l’exclusion

La mise en œuvre d’une discrimination positive 
territoriale « donner plus à ceux qui en ont le moins »
Les principes fondateurs

Une politique
Intégrée
Territoriale
Partenariale
Contractuelle

53
LES ANNÉES 70
54

La démarche HVS (1977) ancêtre de la politique la ville elle 
propose un dépassement de la logique d’action sectorielle 
dans le domaine des politiques urbaines

Elle se caractérise par une triple particularité : globalité
(politique urbaine et sociale), transversalité (plusieurs 
ministères sont impliqués) et citoyenneté (le recours aux 
associations)
LES ANNÉES 80
55

Rapport Dubedout (1982) refaire la ville par le traitement des 
lieux les plus défavorisés de façon à ce qu’ils redeviennent des 
quartiers comme les autres.
Responsabilisation des élus (DSQ)
Construire des logements sur tout le territoire (SRU)
Casser l’effet de ghetto qui résulte de la concentration
La politique de la ville est une politique d’Etat
50 quartiers, à 148 quartiers en DSQ, 500 quartiers en contrat de 
ville
LES ANNÉES 90
56

Création de la Délégation Interministérielle à la ville (1988)
Création du ministère de la ville (1990)
Loi de Dotation Solidarité Urbaine (1991)
Loi d’orientation pour la ville (1991)
Création des Grands Projets Urbains (1992)
Loi de Dotation Solidarité Urbaine (1991)
Loi d’orientation pour la ville (1991)
Le Pacte de Relance pour la Ville (1996)
Création des zones urbaines sensibles, zones de redynamisation 
urbaines, zones franches urbaines
Création des Grands Projets de Ville et des opérations de 
renouvellement urbain (1999)
La loi Borloo ‐ 2003
58

Pour changer la composition sociale des cités … changer 
la qualité des lieux.

Le principe de la diversification (habitat et activité dans 
les quartiers)
La levée du tabou de la démolition
59

y 1991 : « en finir avec les grands ensembles » ‐
Banlieue 89
y Un tabou qui s’efface progressivement (insécurité = 
cité)
y 1999 : circulaire Lhienneman
L’Agence nationale de rénovation urbaine
60

y Figure d’avant-garde du processus de désétatisation


de la gouvernementalité (expérience Empowerment
community – Clinton 1992 – City Challenge en
Grande Bretagne)
y Une agence pourquoi ? Le partenariat
Agence Nationale pour la 
Rénovation Urbaine
Loi d’orientation et de programmation
pour la ville et la rénovation urbaine :
loi du 1er août 2003, article 10

„ Agence nationale pour la rénovation urbaine , a pour mission 
de contribuer, dans un objectif de mixité sociale et de 
développement durable, à la réalisation du PNRU dans les 
quartiers en accordant des concours financiers (…) (décret du 9 
février 2004
„L’ANRU, est l’opérateur national unique, partenarial, auquel 

s’adressent les maires porteurs de projet de rénovation urbaine 
en ZUS
Les principes du Programme National pour la Rénovation Urbaine

Le Programme National de Rénovation Urbaine :
ƒrestructurer, sur la période 2004‐2013, les quartiers classés en ZUS, dans 
un objectif de mixité sociale et de développement durable.

¾ Mutualisation des aides : guichet financier unique
¾ Projet global : travailler sur tous les aspects urbains d’un quartier
¾ Action ciblée et massive (temps et espace) : niveau d’intervention 
critique pour créer  la dynamique du changement
¾ Partenariat : local et national, pour des projets avec des objectifs 
partagés, et opérationnels
¾ Engagements contractualisés par convention pluriannuelle : 
responsabilisation,  visibilité. Sanctions prévues en cas de non‐respect
Les moyens :
un financement partenarial rassemblé au sein de l’ANRU pour un
total de 12 Mds €

ÉTAT
UESL

Caisse des Dépôts et Consignations
USH / CGLLS
Banaliser ces quartiers au sein de la ville

ƒ Diversifier les fonctions et l’offre d’habitat (locatif social, 
intermédiaire ou libre, accession sociale ou non)        
ƒ Désenclaver le quartier par des nouvelles liaisons ou une 
nouvelle composition urbaine en complément de la  
démarche d’amélioration de la gestion
ƒ Rendre mutable le foncier par un travail sur les îlots et 
parcelles
ƒ Assurer la qualité du relogement pour chaque ménage
Coordonner avec les actions CUCS (insertion, éducation,…)
Les acteurs locaux et nationaux :
partenaires et administrateurs

La responsabilisation des  Une structure 
acteurs locaux nationale légère

• Le Maire ou président  • Suivi des projets, DCT
d’agglomération, porteur du projet,  • Pôle financier, DF
en relation avec les bailleurs
• Coordination du programme, DCP
• Le Préfet – Délégué Territorial
• Mission animation des réseaux,
• Le Délégué Territorial adjoint et les 
services de l’Etat, notamment DDE • Secrétariat général,
• Relations extérieures et 
Communication
Dispositif d’instruction d’un projet / d’une opération

1 2 3 4 5

Elaboration – Comité Engagement des  Revues de projet 


d’Engagement Signature de la 
mûrissement local opérations, paiement  annuelles, points d’étape à
(niveau national)  convention
des avances  2 et 4 ans
précédé d’une RTP renouvelables
Transmission 
d’un dossier  (et Conseil 
recevable par les  d’administration ? )
services de l’Etat 
local
Le projet de La Duchère à Lyon
70

y La question urbaine contemporaine est le fruit


d’une tendance à la séparation, à la recherche d’un
entre soi protecteur des chances de chacun dans
une société où les possibilités de progresser d’une
génération à l’autre diminuent au profit du seul
souci de la reconduction des acquis.
Les « états » de l’urbain
71

y La relégation : les cités défavorisées, la concentration 
des minorités visibles, l’échec scolaire, le chômage
y La péri urbanisation : logement individuel et nature dans 
les constructions pavillonnaires isolées et/ou dans les 
lotissements
y La gentrification : retour dans les centres d’une classe 
émergente distincte de la bourgeoisie classique, 
soucieuse de disposer de la ville comme de son propre 
territoire.
72

y Le niveau de revenu des habitants du parc 
HLM n’a cessé de baisser depuis les années 
80
y La mobilité entre le parc HLM et le parc 
privé diminue
y Pas de signe manifeste de résorption des 
situations de concentration
Changement de la fonction du logement
73

y Dans la société industrielle le logement HLM permettait de 
travailler dans de bonnes conditions – et ne pas répercuter 
sur le coût salarial celui d’un loyer trop élevé (15%)
y Le travail aujourd’hui est plus complexe, plus aléatoire
y Désir d’achat d’un logement (échelonnement des prêts)
y De moyen de travail, le logement est devenu une finalité.
Les évolutions de l’Etat
« le gouvernement central du local »
75

y De 1955 à 1975 situation de quasi‐tutelle des collectivités 
locales par rapport à l’Etat
y 1980 – 1990 nouvelle forme de gouvernement « le contrat »
(politique de la ville) – le contrat désigne l’adaptation locale 
de normes centrales (projet)
y 1991 : le gouvernement par indices (ZUS, ZFU) – prélude du 
gouvernement à distance
Le gouvernement à distance
76

y L’effort de l’Etat et celui de la collectivité sont 
négociables
y Un mode de gouvernement qui prend appui sur 
l’autonomie des élus
y Le passage de l’obligation à l’incitation (SRU –
construction de logements sociaux ou amende)
y Les communes ont le choix de déposer ou non un 
dossier de rénovation urbaine
LES ENJEUX DE LA VILLE 
CONTEMPORAINE
77

« FAIRE SOCIÉTÉ »
78

y Mieux connaître la logique des acteurs actuels de la


ville est la condition sine qua non pour fabriquer des
outils efficients sur les grands territoires, là où a lieu
90% de l’urbanisation.
y Le diagnostic est la condition de l’action
79

y La ville n’existe jamais comme un territoire fini, 
parfaitement circonscrit.
y Elle est plurielle, changeante et son territoire aussi se 
modifie
80

y La ville représente une condition nécessaire mais pas 
suffisante au déploiement de l’urbanité.
y Sociabilité ne veut pas dire forcément urbanité
y Pour que la vie soit possible, pour que les habitants 
d’une rue, d’un quartier puisse vivre en paix dans une 
relative tranquillité il est indispensable qu’ils 
s’urbanisent
81

Georges Simmel
y La société résulte des individus, elle n’est pas donnée 
une fois pour toute comme un cadre qui délimiterait les 
raisons sociales
y Au contraire elle adhère aux formes de socialisation au 
fur et à mesures où celles‐ci s’élaborent puis s’affichent 
et s’estompent au profit de nouvelles 
82

Il y a société là où il y a action réciproque 
de plusieurs individus
83

L’urbanité assure la reconnaissance 
d’autrui avant sa connaissance
84

y La société figure la cohabitation entre les individus qui 
peuvent à tout moment s’en extraire et se constituer un 
autre rassemblement ayant lui aussi ses formes et ses 
règles de sociabilité
85

La ville et l’urbain conditionnent nos 
relations et nos parcours
86

y Les politiques urbaines accompagnent ou favorisent les 
mutations.
y Les formes prises par le renouvellement urbain 
(réhabilitation, démolition, reconstruction) dépendent 
largement des conceptions urbanistiques et du verdict 
porté sur l’héritage urbain « effet de mode, effet de 
conjoncture »
Les formes du renouvellement
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y La symbolique s’inscrit dans l’espace et, à l’inverse en 
décryptant l’espace on peut reconstituer quelque chose 
de la symbolique sociale
y Le travail anthropologique est un travail au quotidien, 
d’observation des choses, et de la recherche du sens
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y Le lieu anthropologique est l’espace à travers lequel on 


peut lire l’organisation sociale c’est‐à‐dire la 
constitution symbolique des liens sociaux
y En Afrique, si on habite ce village c’est que l’on 
appartient à une filiation
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Le ghetto français
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y Le territoire s’est imposé ses dernières années 
comme révélateur de nouvelles inégalités, il leur a 
donné un langage quartier, cité
y Le développement de la société de « l’entre soi »
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y Les personnes les plus démunies sont moins concentrées 
sur le territoire que les personnes favorisées
y Les ghettos les plus fermés sont les ghettos de riches
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y La sélection de la mobilité résidentielle révèle 
l’importance « quasi existentielle » du lieu d’habitation.
y En région parisienne, les familles « aisées » viennent 
s’installer dans les espaces où elles sont le mieux 
représentées
y Les familles de classe moyenne là où elles sont le plus 
nombreuses
y Les familles les plus démunies dans les quartiers 
« défavorisés »
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y Ce n’est pas l’immobilité mais la sélectivité des mobilités qui 


constitue les « ghettos »
y La ségrégation urbaine n’est pas la conséquence d’une inertie 
sociale mais le résultat d’un processus de mobilités stratégiques 
par lesquelles les classes sociales se fuient sourdement
y Résoudre les problèmes posés par la ségrégation demande de 
comprendre puis de changer les logiques sociales qui sous 
tendent cette mobilité
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y La mixité sociale représente une valeur et un objectif 
unanimement partagés.
y Les comportements résidentiels sont en opposition avec cet 
objectif
y L’endroit où l’on habite représente bel et bien une ressource et 
un enjeu décisifs à chaque étape de la vie
y Il faut accepter que les mécanismes de la ségrégation traversent 
toute la société
y La défiance, la recherche de l’entre soi, les stratégies de 
regroupement et d’évitement concernent toutes les catégories
y Il faudrait organiser les formes de la coexistence sociale
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y Contre le séparatisme social, deux politiques
y Agir sur les territoires
y Agir sur les individus
y Assembler l’interaction de ces deux politiques, en privilégiant 
celle tournée vers les individus
y C’est en atteignant les individus que l’on transformera les 
territoires et que l’on parviendra à atténuer l’anxiété qui 
traverse la société française.
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y La ville n’est pas un arbre
y Chacun de ces éléments raisonne vis à vis de l’autre
y Pas de ville, sans une pensée politique qui donne sens à
ce qui « fait société »
y Les techniques (sociologiques, urbaines) sont au service 
de ce projet
y La sociologie urbaine, l’anthropologie urbaine est un 
outil pour assembler ces différents outils et faire 
émerger ce qui fait ville : l’altérité.
Merci de votre attention
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CHANTAL TALLAND
ANTHROPOLOGUE URBAINE

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