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Développement Durable : La ville, le territoire

Dr. G. Mabille

Université Catholique de Louvain, LOCI

Le 5 avril 2023
La ville et le DD
L’urbanisation dans le monde

Actuellement une part importante de la population mondiale vit en


ville.

Le début du XXème siècle s’est caractérisé par l’importance de


l’étalement urbain et par le phénomène de la métropolisation.

Les plus grandes villes connaissent un concentration des hommes et


des activités très importantes !

Elles concentrent aussi les problèmes.

La ville durable est donc l’un des grands enjeux de


développement.
L’urbanisation dans le monde

[Sources : Nathan]
L’urbanisation dans le monde - les problèmes

L’émergence de gigantesques mégapoles.

Les inégalités sociales et spatiales se marquent fortement !

Les villes sont saturées !

Quid de la mobilité à l’intérieur des villes ?

Quid de la qualité de la vie pour les citadins ?

Quid du développement durable de la ville ?


La ville et le DD

[Sources : Nathan]
C’est quoi une ville ? ? ?
C’est quoi une ville ? ? ?

• L’espace urbain...
• La ville européenne...
• Les relations villes - campagnes
L’urbanisation

L’urbanisation est le processus d’expansion des villes à la fois


• en superficie bâtie et
• en nombres d’habitants.
Le processus d’urbanisation s’explique
• par l’apport des populations en provenance des campagnes
(exode rural),
• par le solde naturel (nb de naissances > nb de décès) et
• par l’étalement urbain qui absorbe des territoires ruraux
périphériques.
La ville européenne
La ville américaine
L’évolution de la ville américaine...
L’évolution de la ville américaine... La gentrification

• Tom Toles était en avance sur son temps lorsqu’il a réalisé ce


dessin en juin 1998 et a condensé en 6 planches la
démographie urbaine dans la dernière moitié du XXème siècle.
• Malgré une récession massive dix ans après le dessin, la
dernière image décrit toujours la situation actuelle dans de
nombreuses grandes villes.
• Certains progrès ont été réalisés dans la revitalisation des
banlieues de première couronne au cours des deux dernières
décennies.
La ville d’un PED
Une métropole

Le mot métropole est issu du latin metropolis « capitale d’une


province » et du grec mêtropoles « ville mère ».

Une métropole
• est la ville principale d’une région géographique ou d’un pays,
• est la tête d’une aire urbaine importante,
• est caractérisée par grande population et des activités
économiques et culturelles importantes,
• exerce des fonctions organisationnelles sur l’ensemble de la
région qu’elle domine.

[Sources : Wiki]
La métropole est un pôle

La métropole est caractérisée par


• une population relativement importante (hiérarchie urbaine :
ville monde, métropole européenne, métropole régionale),
• des fonctions de commandement dans les domaines
économique, financier, dans une moindre mesure politique,
culturel ou de la recherche,
• son rayonnement et ses effets d’entraînement,
• un rayonnement touristique et une réputation mondiale,
• un grand réseau universitaire et des activités de
recherche-développement dynamiques.

[Sources : Wiki]
Les métropoles européennes

[Sources : Wiki]
La métropolisation

La métropolisation est une dynamique spatiale contribuant à


organiser le territoire autour d’une ville ou d’un espace urbain
qualifié de métropole.

Elle se caractérise en fait par un double phénomène


• l’extension de la forme classique du tissu périurbain qui s’opère
par la réunion des principales agglomérations
• les modes de la vie urbaine
et se traduit par la concentration de la population dans les grandes
villes
La métropolisation

La concentration des activités de commandement (économique,


politique, culturel...) et des fonctions tertiaires supérieures est
importante !

Ce poids fonctionnel des villes fait que la métropole est très


attractive pour les populations !

[Sources : Wiki]
La métropolisation

La métropolisation est un phénomène mondial et différencié selon


les continents (États-Unis, Europe et Japon).

Dans sa réorganisation de l’espace, elle conteste la dualité


territoriale « rural/urbain ».

La métropolisation entraîne aussi une redéfinition des espaces au


sein de la ville.
• Les fonctions grandes consommatrices d’espace (loisirs,
commerce, industries) sont rejetées dans les périphéries,
• les centres-villes sont réservés à l’habitat favorisé et aux
activités à forte valeur ajoutée !
La métropolisation

À ce titre, la métropolisation peut être vectrice de fractures


spatiales et sociales au sein de l’espace urbain, mais aussi entre
l’espace urbain et la région périphérique plus ou moins sous
influence métropolitaine.

[Sources : Wiki]
Une mégapole

• Une mégapole est une très grande agglomération qui dépasse


10 millions d’habitants [critère de l’ONU]
• La mégapolisation désigne la concentration des populations
dans ces agglomérations gigantesques.
• La mégapolisation n’implique pas nécessairement l’idée de
rayonnement ou de puissance, quelle que soit l’échelle prise en
compte. Il y a donc des mégapoles dans des pays riches mais
aussi bien dans des pays pauvres.

[Sources : Nathan]
Le taux d’urbanisation

Le taux d’urbanisation est le rapport de la population urbaine à la


population totale.

C’est le pourcentage de la population vivant dans les zones urbaines


(définies selon les critères nationaux appliqués lors du dernier
recensement de la population).
L’exode rural

L’exode rural est une migration importante et définitive des


populations des campagnes vers les villes.
La transition urbaine

[Sources : Nathan]
La transition urbaine

C’est un processus au cours duquel une population, initialement


rurale, devient majoritairement urbaine.
Un ghetto

Le ghetto est un quartier d’une ville occupé par une communauté


(minorité), ayant la même origine ethnique, culturelle ou religieuse,
qui vit en situation de repli.

Jadis un ghetto désignait un quartier réservé ou imposé aux Juifs


où ils peuvent vivre selon leurs lois et coutumes particulières au
milieu de peuples étrangers.

Aujourd’hui on étant cette notion aux quartiers peuplés de


populations pauvres et souvent issues de migrations récentes.
Christaller - le principe de marché
Christaller - le principe de transport
Christaller - le principe d’administration
Le modèle de Von Thünen [1783-1850]
Le modèle de Von Thünen [1783-1850]

Heinrich von Thünen a développé une théorie selon laquelle le


producteur cherche à maximiser le profit de sa terre !

Son modèle repose sur les hypothèses suivantes :


• Le marché est situé au centre d’un État isolé
• L’État isolé est entouré d’étendues sauvages
• Le pays est plat, sans rivière ni montagne (espace isotopique)
• Les qualités du sol et du climat sont homogènes
• Les producteurs apportent directement leurs produits aux
marchés par le chemin le plus court (il n’y a pas de routes)
• Les producteurs se comportent de manière à maximiser le
profit.
Le modèle de Von Thünen [1783-1850]
Le modèle de Burgess [1886-1966]
Le modèle de Burgess [1886-1966]

Dans The City, Burgess and Park ont, plus précisément, mis en
évidence et conceptualisé la ville en cinq cercles concentriques
(Concentric ring model), comprenant
• la zone centrale des affaires,
• la zone transitoire (logements, industries...),
• la zone de la classe ouvrière résidentielle (appartements),
• la zone résidentielle,
• les banlieues suburbaines !
Le modèle de Hoyt (1939) [Les villes américaines]
Le modèle de Hoyt (1939) [Les villes américaines]
Le modèle de Harris (1945) [Les villes américaines]
Le modèle de Harris (1945) [Les villes américaines]
Le fait urbain

La croissance urbaine est forte, particulièrement dans les PED.


• La population urbaine a beaucoup augmenté depuis les années
1950.
• Cette croissance urbaine est particulièrement forte depuis les
années 1990.
• Depuis 2008, la moitié des habitants de la planète vivent en
ville.
• En 2010, une vingtaine de villes dans le monde comptabilisent
plus de 10 millions d’habitants.
• Elles n’étaient que deux en 1950, trois en 1975, et dix en 1990.
• En 2025, 70% des hommes seront des citadins.

[Sources : Assistance scolaire]


La ville de Tokyo

est la ville la plus peuplée (36,6 M d’habitants.)


Les mégalopoles mondiales

[Sources : Nathan]
L’évolution de la population urbaine dans le monde

[Sources : Nathan]
L’organisation de l’espace urbain

Actuellement, la croissance urbaine est particulièrement forte dans


les pays en développement.
• Ce sont les plus grandes villes, les métropoles, qui croissent le
plus vite.
• Le taux d’urbanisation des pays développés (plus de 75%) est
très supérieur à celui des pays pauvres (environ 40%).
• Le taux d’urbanisation des PED augmente : sur les 21 villes les
plus peuplées du monde, 15 sont des villes du « sud ».

[Sources : Assistance scolaire]


Les caractéristiques de l’urbanisation dans le monde

• L’explosion urbaine est un phénomène mondial !


• Le développement tentaculaire des mégapoles
• Les inégalités sociales dans le villes.

[Sources : Nathan]
L’explosion urbaine

• La population est majoritairement urbaine


• La transition urbaine est mondiale
• L’urbanisation massive des populations est un phénomène
récent.

[Sources : Nathan]
Le développement tentaculaire des mégapoles

• La croissance urbaine a favorisé l’émergence des métropoles


(actuellement plus de 500 agglomérations de plus de 1 millions
d’habitants)
• Les principales mégapoles se situent dans les PED
• Toutes les grandes agglomérations s’étalent dans l’espace.

[Sources : Nathan]
Un bidonville de Johannesburg
Un bidonville de Haïti
Un bidonville de Madagascar
Un bidonville du Brésil (Rio)
Les inégalités sociales

The Paraisópolis favela (Paradise City shantytown)


borders the affluent district of Morumbi in São Paulo, Brazil.
(Photo : Tuca Vieira)
Un bidonville à Manille
Un bidonville selon l’ONU
Les inégalités sociales

• Toutes les villes du monde révèlent de forts contrastes sociaux


(1/3 des urbains vivent dans les bidonvilles et il existe une
mosaïque d’espaces urbains dissociés des uns des autres ).
• Les contrastes sont plus marqués dans les villes des PED (les
populations riches quittent les centres saturés et peu sûrs, les
classes moyennes vivent dans des ensembles d’habitats
collectifs et les pauvres dans les immeubles abandonnés des
centres ou dans les bidonvilles)
• Dans les pays développés, la mixité sociale est plus forte dans
les métropoles européennes.

[Sources : Nathan]
Les bidonvilles dans le monde

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

• Les déplacements urbains sont de plus en plus difficiles


• Vers de nouvelles solutions...
• Les situations sont très inégales...

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

Les déplacements urbains sont de plus en plus difficiles.


• Le fonctionnement des villes est lié à la mobilité des
personnes : la gestion des flux !
• Les populations urbaines sont des populations en mouvement !
(les flux sont liés aux fonctions urbaines)
• Il a toujours existé la volonté d’adapter la ville à l’automobile !

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

Repenser la question des transports dans la ville.


• Les transports collectifs sont l’alternative la plus efficace à
l’automobile !
• Le péage urbain (Singapour, Oslo, Stockholm, Londres et
Milan).
• Les modes de transport durable tendent à se substituer à
l’automobile (le vélo, les véhicules électriques, le covoiturage
et l’auto-partage).

[Sources : Nathan]
Les problèmes liés à la mobilité et aux transports

Les situations sont très inégales.


• Les métropoles du nord demeurent très dépendantes de
l’automobile.
• Dans les villes du sud les situations sont diverses (le transport
informel des villes pauvres comme les taxis-motos...).
• Les situations sont inégales entre les villes, elles dépendent des
moyens économiques et de la volonté politique (transports
durables, piétonisation des quartiers centraux, voies de
circulation réservées au covoiturage [Séoul] !).

[Sources : Nathan]
Le Plan Voisin

Plan Voisin, Le Corbusier, 1925, propose de raser l’entièreté du Marais, le


quartier parisien concentrant le plus grand nombre d’hôtels particuliers du
17ème siècle d’Europe, pour y développer un vaste quartier fonctionnaliste
La Charte d’Athènes (1933)

La Charte d’Athènes a constitué l’aboutissement du IVe Congrès


international d’architecture moderne (CIAM), tenu lors d’un voyage
maritime entre Marseille et Athènes en 1933 sous l’égide de
Le Corbusier.

Le thème en était la ville fonctionnelle.

L’objectif de la Charte d’Athènes était

d’améliorer les conditions d’habitat et de travail

pour le futur.
La Charte d’Athènes (1933)

Cette charte, établie en 95 points d’un programme


pour la planification et la construction des villes,
porte sur des sujets comme

• les tours d’habitation,


• la séparation des zones résidentielles et des artères de
transport,
• la préservation des quartiers historiques et autres bâtiments
préexistants.
Mixité ou ségrégation des fonctions ?

Idéalement, on peut imaginer une répartition harmonieuse dans


l’espace des fonctions urbaines de sorte qu’aucune ne gêne l’autre.

Les 4 fonctions-clés : sont

1. habiter,
2. travailler,
3. se recréer,
4. circuler.

Ces fonctions-clés sont toutefois étroitement liées et il est difficile


de les séparer précisément.
Le constat...

L’objectif de la Charte d’Athènes était d’améliorer les conditions


d’habitat et de travail pour le futur.

Elle prévoyait ainsi le principe de la ségrégation des fonctions

Les villes ont été subdivisées en zones (par exemple : zone


d’habitation et zone d’activités).
Le constat...

Le zonage a marqué pendant des décennies l’urbanisation et


l’évolution de la mobilité.

La séparation systématique des fonctions urbaines occasionne un


énorme surcroît de trafic.

Aujourd’hui on devient sensible à l’attrait de structures urbaines


diversifiées (mixité entre habitat, travail, repos et
approvisionnement).

On a redécouvert la qualité d’une vie urbaine animée.


La Charte d’Aalborg (1994) issue de la Conf de Rio 1992

La Charte d’Aalborg se présente comme une anti charte


d’Athènes !

Elle a été adoptée par les participants à la conférence européenne


sur les villes durables qui s’est tenue dans la ville danoise d’Aalborg
le 27 mai 1994.

Elle prône une densité et une mixité des fonctions urbaines


au service du développement durable.

[Sources : Wiki]
La Charte d’Aalborg (1994) issue de la Conf de Rio 1992
Les villes européennes signataires affirment leur rôle historique et
leur responsabilité dans les problèmes environnementaux !

Ces villes affirment leur vocation à être des communautés durables !

Les villes ont donc un rôle essentiel à jouer pour faire évoluer les
habitudes
• de vie,
• de production et de consommation et
• les structures environnementales.

[Sources : Wiki]
La Charte d’Aalborg (1994) issue de la Conf de Rio 1992

Les villes s’engagent à préserver la biodiversité, l’eau et l’air !

Elles s’engagent à une économie


• investissant dans « la conservation du capital naturel »,
• en réduisant notre niveau d’exploitation actuel des réserves,
• en en constituant de nouvelles et
• en accroissant le rendement final (bâtiments, transports).

[Sources : Wiki]
La Charte d’Aalborg (1994) issue de la Conf de Rio 1992
Les « populations démunies » étant les plus touchées, les villes
veulent intégrer à la protection de l’environnement les exigences
sociales, notamment par des emplois viables
(environnement ∩ économie).

Par un aménagement durable du territoire en


• en tirant parti de la densité de la centralité,
• en limitant la mobilité motorisée,
• en limitant l’exploitation des ressources des zones
périphériques,
• en limitant le réchauffement climatique et
• en limitant l’intoxication des écosystèmes.

[Sources : Wiki]
Comparaison entre les chartes d’Athènes et d’Aalborg

La Charte d’Athènes (1933) La Charte d’Aalborg (1994)


Principe de la table rase Attitude patrimoniale ; Partir de
l’existant et le mettre en valeur
Abstraction de l’architecture par rap- Insertion du bâti dans un environ-
port au contexte environnant (histo- nement multidimensionnel ; Diversité
rique, géographique, culturel, écolo- architecturale
gique) ; Style international
Zonage Mixité fonctionnelle et politiques
transversales
Fluidification de la circulation ; Sépa- Réduction de la mobilité contrainte ;
ration des circulations Reconquête de la voirie par tous les
modes de transport
Urbanisme d’experts ; Géométrisation Urbanisme participatif ; Singularité
et rationalisation de la ville des réponses
La Charte de Leipzig (2007) sur la ville européenne durable

Sur est un document des États Membres. Des principes et des


concepts communs... Les ministres s’engagent à
• lancer un débat politique sur la question de savoir comment
intégrer les principes et les stratégies de la Charte de Leipzig
sur la ville européenne durable dans les politiques de
développement nationales, régionales et locales
• soutenir le développement de conceptions de développement
urbain intégrées et d’assurer la mise en place des structures de
gouvernance indispensables à la réalisation de celles-ci tout en
créant les conditions générales nécessaires à cet effet au niveau
national
• promouvoir un développement équilibré du territoire sur la
base d’un système urbain polycentrique européen.
La nouvelle Charte de Leipzig (2020)

adoptée par les ministres européens chargés du développement


urbain, mettant à jour les principes de la Charte originelle de 2007
sur la ville européenne durable.
L’idée de renouveler la charte tire son origine dans la volonté de
répondre aux nouveaux défis, tels que
• la migration,
• les pandémies,
• l’essor des technologies numériques et le changement
climatique
qui ont un impact croissant sur les villes européennes.
La nouvelle Charte de Leipzig (2020)

La nouvelle charte définit trois formes de la ville transformatrice :


• La ville juste : égalité des chances et une justice
environnementale à tous ;
• La ville verte : lutte contre le réchauffement climatique, qualité
environnementale élevée et accès aux espaces verts et
récréatifs ;
• La ville productive : sécurité d’emplois, base financière solide,
développement urbain durable.
La nouvelle Charte de Leipzig (2020)

De plus, elle identifie trois niveaux spatiaux des villes européennes :


le niveau du quartier, les autorités locales et la zone fonctionnelle.
La nouvelle charte définit aussi les principes clés de la bonne
gouvernance :
• Politique urbaine pour le bien commun ;
• Approche intégrée ;
• Participation et co-création ;
• Gouvernance multi-niveaux ;
• Approche fondée sur le lieu.
Masdar City

[Sources : Nathan]
Masdar City

Masdar City [en arabe masdar signifie la source] est une ville
nouvelle, verte de l’émirat d’Abou Dabi, aux Émirats arabes unis.
Elle est en construction depuis février 2008.

Terminée, cette éco-cité devrait accueillir 50000 habitants et


1500 entreprises.

Réseau de transport bas carbone, énergies renouvelables, stratégie


zéro déchet, le projet de construction de cette ville est très
ambitieux.

Une partie est déjà opérationnelle et à terme, la ville offrira 40.000


emplois à des non-résidents.
Le Master Plan de Masdar City

[Sources : Nathan]
Comment aménager des villes durables...

Quels sont les mesures et les projets envisagé afin d’aménager des
villes de manière durable ?
• L’environnement urbain est dégradé.
• La condition urbaine et les enjeux écologiques.
• Comment penser la ville du futur ?

[Sources : Nathan]
Comment aménager des villes durables...

L’environnement urbain est dégradé.


• Les villes constituent des environnements fragiles (densité de
l’habitat, regroupement des activités urbaines, multiplication
des infrastructures de communication, l’intensification de la
circulation et des flux).
• Les citadins sont exposés aux risques sanitaires (la pollution
[moteurs, chauffage], les maladies infectieuses [eau, ordures]).
• Les villes les plus fragiles sont celles qui cumulent les
handicaps (quartriers pauvres, densité importante, risque
sismique => Istanbul).

[Sources : Nathan]
Comment aménager des villes durables...

La condition urbaine et les enjeux écologiques.


• Le développement urbain durable dépend de l’urbanisme.
• Les éco-quartiers se multiplient dans les villes développées.
• Certains pays émergents lancent des programmes de villes
écologiques.

[Sources : Nathan]
Comment aménager des villes durables...

Penser les villes du futur... car la ville est également source d’autres
problèmes...
• Les logements sont fort/plus coûteux,
• le sentiment d’insécurité,
• les tensions sociales et communautaires,
• la pauvreté... => dégradation globale de la qualité de la vie en
milieu urbain => repenser la ville [destruction des cités de
banlieue])
ce qui dégrade de manière globale la qualité de la vie en milieu
urbain => repenser la ville [destruction des cités de banlieue])

[Sources : Nathan]
Comment aménager des villes durables...

Penser les villes du futur...


• La ville est également source d’autres problèmes...
• Des changements sont possibles dans les villes du nord...
(diminution de la population, diminution de la densité dans les
espaces centraux...)
• L’avenir urbain passe par l’idée de « ville durable » =>
amélioration de la qualité de la vie => développer les espaces
verts, gérer l’approvisionnement en eau, favoriser les moyens
de transport propres, construire des villes nouvelles économes
en énergie...

[Sources : Nathan]
La ville durable : définition...

La ville durable est, de manière paradoxale, difficile à définir car elle


constitue plutôt un projet qu’une théorie.

Cependant, on peut s’appuyer sur les trois principes que met en


évidence C. Emelianoff (2005) pour tenter de clarifier quelques
principes :

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : les 3 principes !
La ville durable est une ville
• capable de se maintenir dans le temps
• qui offre une qualité de vie en tous lieux et des différentiels
moins forts entre les cadres de vie.
• dont l’un des principes est la mixité fonctionnelle (contre la
séparation des fonctions prônée par l’urbanisme des années
1960) et l’émergence de nouvelles proximités ainsi que la
diminution de la mobilité contrainte.
• qui se réapproprie un projet politique collectif.

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : définition...
La ville durable est ainsi une ville qui met en jeu un projet
environnemental, économique et social.

L’organisation de la vie urbaine introduit une dimension politique


non négligeable puisque la gouvernance locale fait également partie
des enjeux de la ville durable.

C’est pourquoi le quartier est souvent présenté comme l’échelle


pertinente pour penser la ville durable.

Il permet la prise de parole, les débats, les relations


d’interconnaissances.

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : habitat à basse consommation et mixité
fonctionnelle
Les quartiers engagent une recherche d’autonomie énergétique,
pour développer les potentiels d’énergie renouvelable et l’isolation
thermique des bâtiments.

Mais les aspects techniques ne sont pas les seuls à répondre aux
nouvelles exigences environnementales.

« La compacité, la densité, la mixité fonctionnelle et la mobilité


douce véhiculent des préoccupations énergétiques dans l’urbanisme,
tout en fabriquant des environnements dont les caractéristiques ne
se réduisent pas à l’économie de ressources ».
[Emelianoff, date inconnue].

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : habitat à basse consommation et mixité
fonctionnelle

C’est donc l’organisation urbaine qui permet de répondre aux défis


environnementaux.

La recherche de la mixité fonctionnelle implique par exemple la


présence de services sociaux, d’équipements éducatifs, culturels et
sportifs, de commerces de proximité, de locaux associatifs qui
encouragent une vie sociale.

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : et qu’en est-il de la mixité sociale ?

La population des éco-quartiers est majoritairement composée de


classes moyennes supérieures (Guyonnet, 2007).

Ainsi, la reconquête de zones en déprise urbaine (zones portuaires,


friches industrielles...) souvent à l’origine de projets d’éco-quartiers,
conduit à leur gentrification

« L’absence de mixité sociale réduit le développement durable à


une durabilité écologique » [Emelianoff, ibid.].

La maîtrise du foncier semble alors être un outil pour garantir un


minimum de mixité sociale.

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


La ville durable : à propos de la mixité sociale

D’autre part, ces quartiers développent une vie en communauté, ce


qui accentue le risque d’entre-soi.

En effet, l’implication des résidents dans la gestion des espaces


communs, dans l’organisation d’événements communs, dans
l’auto-construction risque de se transformer en implication dans le
maintien d’un entre-soi, souvent fondé sur la différenciation sociale.

[Sources : Dpt de Géographie : ENS Paris (PSL)


L’éco-quartier Vauban à Fribourg

[Sources : Nathan]
L’éco-quartier

[Sources : Nathan]
L’éco-quartier

Un écoquartier est un quartier urbain à caractéristiques écologiques


modernes.

Cette sorte d’urbanisme est constituée sur un objectif de maîtrise


sur la zone définie dans la ville des ressources nécessaires à la
population et aux activités de production économiques ainsi que la
maîtrise des déchets qu’ils produisent.
L’éco-quartier

Il est prévu une fourniture locale de l’énergie.

Il est prévu d’absorber les déchets sur leur aire de production,


compte tenu des techniques et des circuits courts de recyclage et de
distribution connus respectant les réglementations en vigueur.

C’est une unité d’aménagement qui produit accessoirement une


unité culturelle.

Cette caractéristique de maîtrise dépend généralement d’une


implication des habitants.

[Sources : Wiki]
La ville poreuse

Bernado Secchi et Paola Viganò s’interrogent essentiellement sur la


transformation des villes européennes en un meilleur milieu pour les
habitants.

Leur réflexion s’appuie sur une rationalité écologique où il est


nécessaire de réfléchir sur la transformation des villes, notamment
par la récupération des cicatrices industrielles et par la mise en
place de nouveaux espaces verts pour la ville.

La question environnementale est primordiale pour eux car la ville


est l’un des enjeux essentiels de la lutte contre les changements
climatiques.
Le landscape urbanism

Leur réflexion s’inscrit dans le mouvement du landscape urbanism.

Celui-ci est un mouvement urbanistique qui porte sur l’inclusion de


principes écologiques dans la ville.

Cette réflexion aborde le paysage naturel dans la ville pour la


compréhension et la planification de celle-ci.

Il s’agit d’une théorie écologique dans laquelle les espaces verts et


les espaces ouverts doivent être réintroduits dans les villes
existantes (pour l’environnement et le social).
Le landscape urbanism

Secchi et Viganò prennent et réfléchissent à la conception de villes


écologiques en pratiquant le landscape urbanism.

Selon eux, le paysage joue un rôle important dans la rationalité


écologique des villes, tout particulièrement pour l’espace
sous-développé d’un tissu urbain fragmenté.

En plus de l’écologie, le landscape urbanism est aussi pour eux


l’occasion d’intégrer « une vision plus large qui associe toutes les
autres dimensions de l’urbanisme [...] : l’économie, le logement, les
équipements, les transports, etc ».
Le landscape urbanism
Le landscape urbanism pour Secchi et Viganò

Leurs deux principaux enjeux pour la construction de la ville


contemporaine sont :
1. la relation du projet d’urbanisme paysagé avec les zones en
déclin, notamment les espaces industriels et d’infrastructures
des shrinking cities,
2. le rôle de l’espace ouvert apporté par la création de nouveaux
espaces verts.
Le landscape urbanism

Ces enjeux amènent une réflexion sur la place du vide dans la ville
1. le vide que l’on doit remplir (les zones en déclin)
2. le vide que l’on doit laisser (l’espèce ouvert)

Le vide fait ainsi partie de la ville et il doit composer l’urbanisme.

[Sources : Planning the void means designing what lies between things, what
usually remains in the background and does nots emerge, the remnant]
La porosité

Secchi et Viganò travaillent avec ces espaces libres de la ville pour y


traiter les différentes questions d’écologies, sociales et économiques
dans un ensemble cohérent.

Ils utilisent le concept de la porosité de la ville « Ville Poreuse,


Porous City ».

La porosité se définit par l’ensemble des vides dans un matériau


solide (Larousse, 2014) et s’applique au domaine de l’urbanisme par
l’ensemble des espaces libres dans la ville.
La porosité, les espaces libres...

Pour Secchi et Viganò,

le terme porosité définit un rapport...

Dans un corps, la relation entre le vide (pores) et le plein. Lire et


dessiner la porosité signifient dédier attention aux matériaux
urbains et à leur disponibilité au changement et aux fractures
spatiales et sociales [Viganò, 2013].

La ville poreuse est une ville existante : Secchi et Viganò ne


proposent pas le projet d’une ville nouvelle.

La porosité de la ville doit tenir compte des facteurs écologiques, de


transport et de liens socio-culturels.
Les 5 stratégies de la ville poreuse

• Une ville poreuse est dense de lieux significatifs


• Une ville poreuse donne de l’espace à l’eau et multiplie les
échanges biotiques
• Une ville poreuse où la biodiversité se diffuse par percolation et
où les parcs ne se séparent pas
• La ville poreuse se transforme par stratification
• La ville poreuse est la ville des différents idiorythmes
1. une ville poreuse est dense de lieux significatifs

Pour Secchi et Viganò,

ces lieux significatifs sont ceux qui participent à la mémoire


collective des habitants, qui définissent le patrimoine, l’histoire et la
culture d’une ville.

Ces monuments peuvent être des bâtiments, des quartiers, des


parcs, des terrains de sports, des lieux de loisirs ou des pistes
cyclables.

Il s’agit donc de lieux qui ont une signification sociale et


multiculturelle plutôt qu’une signification esthétique.
2. une ville poreuse donne de l’espace à l’eau et multiplie les
échanges biotiques

Pour Secchi et Viganò,

l’eau doit être considérée comme l’une des structures de la ville


urbaine et contemporaine.

Faire la ville poreuse signifie donc aussi de vivre avec l’eau, car
malgré les risques d’inondations, l’eau est un merveilleux prétexte à
la biodiversité et au transport (par exemple : la ville comme un
grand port urbain).

La ville ne doit plus tourner dos à ses rives et doit reconquérir celles
qu’elle a perdues.
3. une ville poreuse où la biodiversité se diffuse par
percolation et où les parcs ne se séparent pas

Pour Secchi et Viganò,

le rôle des espaces verts dans la ville.

Les espaces verts correspondent bien à la définition de la ville


poreuse, car les espaces poreux (vides) sont souvent ceux créés par
les espaces verts.

Ce type d’initiative s’inscrit dans les villes contemporaines


écologiques, en donnant l’occasion de créer, par exemple, des
réseaux de pistes cyclables.
4. une ville poreuse se transforme par stratification

Pour Secchi et Viganò,

la ville poreuse doit aussi repenser la ville énergétique.

Il s’agit de réfléchir comment des projets écologiques peuvent


participer à l’amélioration de la vie urbaine.

Il s’agit d’évaluer les opportunités et les possibilités « d’insertion


dans des zones d’activités peu dense et obsolètes » et récupérer
une certaine densité entre les bâtis pavillonnaires.
5. une ville poreuse est la ville des différents idiorythmes

Pour Secchi et Viganò,

réfléchissent aussi au développement du transport dans une


métropole comme Paris.

Ils misent sur les transports collectifs, plus favorables à


l’environnement que les transports individuels.

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