Vers

l’ubérisation
de l’expertise-
comptable ?

Même pas peur !

 Vers l’ubérisation de l’expertise-comptable ?
Même pas peur !

Table des matières

1. EN ROUTE VERS L’UBÉRISATION ? .............................................................................4

1.1. Les principes de l’ubérisation....................................................... 5

1.2. Au tour des Experts-Comptables ?.............................................. 6

2. EN ROUTE VERS LA COMPTABILITÉ 3.0 ?..................................................................7

2.1 Les Experts-Comptables contre-attaquent !............................... 8

2.2 La démat’ comme accélérateur de compétitivité...................... 9

Remerciements à Thierry Leprince pour sa contribution

à la réalisation de ce document.

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 Vers l’ubérisation de l’expertise-comptable ?
Même pas peur !

Introduction
Le dictionnaire français s’est vu enrichi d’un nouveau
terme comme lui seul aime les compter : ubériser. Selon le
Petit Robert, ubériser décrit un moyen de « déstabiliser et
transformer avec un modèle économique innovant tirant parti
des nouvelles technologies »1.

A l’heure de l’économie numérique, l’ubérisation est rapidement

devenue un phénomène d’ampleur, faisant craindre le pire aux
professions qu’elle cible. D’ailleurs, la guetter est devenu un
réflexe : personne n’a envie de voir une ou plusieurs entreprises
révolutionnaires pénétrer son marché pour s’en accaparer la
plus belle part.

Chacun peut, dès aujourd’hui, commencer à prévenir

ce phénomène et avoir recours à des solutions de
transformation digitale capables d’améliorer sensiblement
son offre de services. Est-ce, pour autant, suffisant pour éviter
l’ubérisation ? L’expérience récente avec le marché des taxis
a démontré que le défaut d’anticipation pouvait être fatal à
un monopole. Inutile de réagir après coup à l’ubérisation de
son métier, il faut s’atteler au plus tôt à la prévenir. Les taxis
peuvent progressivement réviser leur offre pour se remettre
au niveau de la concurrence – facilité des paiements,
géolocalisation de leur véhicule, estimation du temps de trajet,
qualité d’accueil des chauffeurs… – mais leur part de marché
autrefois significative semble définitivement perdue et l’offre
de services Uber a créé un nouveau seuil de référence dans les
attentes des consommateurs.

Le marché de l’expertise comptable emprunterait-il le même

chemin ? En tous cas, les cabinets doivent rester attentifs
aux entrées de nouveaux concurrents et réévaluer les besoins
de leurs clients pour adapter leurs offres et processus en
conséquence, voire devancer leurs attentes.

1 http://www.uberisation.org/fr/content/blog/quand-le-mot-ub%C3%A9riser-fait-son-
apparition-dans-le-dictionnaire

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 Vers l’ubérisation de l’expertise-comptable ?
Même pas peur !

1.
EN ROUTE
VERS
L’UBÉRISATION ?
 Vers l’ubérisation de l’expertise-comptable ?
Même pas peur !

1.1. LES PRINCIPES DE L’UBÉRISATION

L’ubérisation est un phénomène récent qui fascine autant qu’il suscite la crainte : elle
caractérise l’entrée d’un nouvel entrant extérieur au marché qui, par son offre innovante,
en remporte très rapidement une part significative. Outre la blitzkrieg économique qu’a
déclenchée la percée d’Uber sur le marché du transport de personnes, c’est la remise en
question de la réglementation qui inquiète : l’Etat n’a pas su prévenir son arrivée en France
et a dû se résoudre à légiférer à posteriori largement en faveur du service de VTC. Pourquoi ?
Parce qu’Uber donne entière satisfaction à des milliers de clients chaque jour et qu’il est
délicat pour les pouvoirs publics d’interdire un service licite et plébiscité.

Contrairement aux dernières décennies, le contexte économique actuel est propice à ces
émergences soudaines. Nos habitudes de consommation se sont grandement digitalisées
et il est devenu inconcevable d’attendre indéfiniment la restitution d’un service : on ne hèle
plus un taxi au beau milieu de la nuit, on commande un chauffeur depuis son smartphone qui

prévient de son heure d’arrivée. Ce type de prestation encore impossible à mettre en œuvre
il y a quelques années – souvenez-vous de Google Ride Finder !2 - est progressivement
devenu la norme. Plus que jamais, ce sont les entreprises adulées par leurs clients pour leur
produit ou service offert qui sont promises au succès, d’ailleurs souvent fulgurant.

L’ubérisation menace donc principalement les professions qui tardent à intégrer des progrès
technologiques dans leur offre. Si un mouvement d’ubérisation débarque sur un secteur,
c’est parce que la demande n’est pas pleinement satisfaite par l’offre actuelle. Lutter contre
l’ubérisation revient donc à s’interroger sur les attentes (explicites ou non) de ses clients, et
l’adéquation de l’offre de service que l’on propose… tout en intégrant que le profil des clients
évolue régulièrement. Aujourd’hui ils sont plus « mobiles », plus « connectés », en demande
de « réactivité »… bref, plus exigeants qu’hier !

2 https://techcrunch.com/2015/11/04/remember-when-google-tried-to-start-uber-in-may-2005/

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Même pas peur !

1.2. AU TOUR DES EXPERTS-COMPTABLES ?

Une profession réglementée bénéficie d’un champ de compétence à l’intérieur duquel

seuls des professionnels diplômés et assermentés peuvent exercer. Nombreux sont les
professionnels qui interprètent la réglementation comme un protectorat pendant que
d’autres à l’extérieur y voient une opportunité économique extraordinaire. Vu sous cet angle,
il est normal de voir apparaître de nouveaux entrants désireux de bousculer les acteurs en
place.

Pour se faire, faut-il encore trouver un moyen de contourner les obligations réglementaires !
Dans notre cas, c’est la tenue de comptes qui nous préoccupe le plus : elle représente à
elle-seule en moyenne un peu moins de 50% du CA d’un cabinet de moins de 50 salariés !3
Les menaces qui pèsent sur cette activité sont réelles : entrée sur ce marché d’offres
Internet séduisantes, à bas prix, attractives pour les clients ; internalisation de la tenue
en entreprise, à une époque où les outils ne manquent plus pour se faciliter la tâche... Ces
menaces amènent les professionnels du Chiffre à percevoir la fondation de leur cabinet
devenir potentiellement leur talon d’Achille.

Comment réagir face à ce constat ? Il est

d’abord urgent de comprendre ce que
l’ubérisation s’apprête à changer dans
son métier : une offre renouvelée et taillée
sur mesure pour répondre à la demande
mieux que quiconque auparavant. Dans
un contexte actuel d’économie digitale,
le client verra d’un bon œil un service
comptable modernisé et en phase avec
ses exigences. Devancer cette attente doit
constituer la clé de voute de la stratégie de
tout expert-comptable ; et ce d’autant que
les solutions existent pour optimiser son
activité de tenue de comptes.

3 La gestion des cabinets d’expertise comptable, Observatoire de la Profession Comptable, 2014

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Même pas peur !

2.
EN ROUTE
VERS LA
COMPTABILITÉ
3.0 ?
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Même pas peur !

2.1. LES EXPERTS-COMPTABLES CONTRE-ATTAQUENT !

N’oublions pas l’essentiel : certes l’ubérisation pointe le bout de son nez mais la
réglementation veille encore au grain.

L’activité des cabinets n’est pas immédiatement menacée mais des évolutions doivent être
apportées aux offres et processus actuels pour éviter de se retrouver en marge du progrès.
C’est bien de cela dont il s’agit : les clients veulent de meilleurs services, plus productifs,
plus fiables et plus rapides, qu’ils pourraient trouver ailleurs ou autrement, chez un confrère
ou en internalisant leur tenue comptable.

Anticiper ces éventualités permet à chaque expert-comptable de s’interroger sur sa

démarche commerciale, de réfléchir sur son offre pour trouver les bons outils lui permettant
d’endiguer l’ubérisation. Passer au crible son activité de tenue de comptes permet de pointer
certaines faiblesses récurrentes : un processus chronophage derrière une mission à faible
valeur ajoutée qui freine l’expert-comptable dans le développement d’autres services où la
demande est forte et plus rémunératrice. Ne perdons pas de vue l’exigence de la clientèle
qui aimerait avoir d’une part, une tenue comptable plus efficace mais aussi, d’autre part, un
meilleur accompagnement et plus de conseils. Si l’Expert réussit à se dégager du temps
d’un côté pour le consacrer de l’autre, il ira dans le sens de la demande tout en améliorant
son image de marque et sa marge.

En initiant la politique du changement dans

son cabinet, l’expert-comptable s’attaque
précisément aux mêmes points faibles que les
nouveaux entrants auront identifiés et fixe ainsi
ses objectifs : parvenir à modifier sensiblement
ses offres et son organisation pour gagner
du temps, traiter plus de dossiers et restituer
plus rapidement afin d’être en adéquation avec
la demande. Ce que l’ubérisation comptait
révolutionner pour déstabiliser la Profession, à
savoir l’automatisation des processus pour se
focaliser sur les conseils de proximité, chaque
cabinet peut aujourd’hui l’offrir à ses clients.

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2.2. LA DÉMAT’ COMME ACCÉLÉRATEUR DE COMPÉTITIVITÉ

Pour prétendre devenir compétitif, la révision des processus doit donc s’imposer dans la
réflexion de l’expert avec, en priorité absolue, la tenue de comptes proposée par le cabinet.
L’objectif ici est d’industrialiser cette activité : on ne mise plus sur l’humain dans cette
activité ! On recherche la production de résultats fiables pour les restituer au plus vite à ses
clients.

En cela, la dématérialisation aide les cabinets à tendre vers cette tenue de comptes idéale.
Chacun de vos clients pourra être à l’origine du processus en numérisant ses factures,
via un scanner ou un smartphone, depuis son domicile ou son lieu de travail. En laissant
cette liberté d’action au client, l’expert propose un service optimisé (fin des frais postaux
ou déplacements pour remise en mains propres des documents, fin des photocopies,
possibilité de consulter les factures dématérialisées 24/7) tout en s’affranchissant d’une
tâche fastidieuse.

C’est avec ces améliorations que l’expert-comptable va atteindre progressivement une

productivité optimale. Une fois dématérialisées, les factures vont suivre un workflow
défini par le cabinet : validation en un clic par le bon collaborateur, l’image de la facture
dématérialisée s’enregistre directement dans l’outil de production, la révision est ainsi
facilitée. Voilà l’Expert enfin capable de délivrer un service rapide et sûr pour sa clientèle,
mettant ainsi un terme à son attente.

Là où les meneurs de l’ubérisation comptaient se différencier par leur offre, l’expert-comptable

vient de leur couper l’herbe sous le pied en utilisant tous les services à sa disposition pour
optimiser son offre. Outre désormais une activité de tenue de comptes performante, c’est le
gain de temps in fine qui va permettre au cabinet de doper son activité. En termes d’image,
les retombées se feront aussi sentir : la réputation du cabinet sera renforcée grâce à
l’image positive et innovante qu’elle véhicule, couplée à une nouvelle proposition attractive
de services d’accompagnement pour des clients soucieux de s’entourer des meilleurs
conseillers. Philippe Barré, fondateur du think tank Les Moulins, cite cet exemple : « Les
experts-comptables pourraient aussi travailler davantage à la recherche de financements
de leurs entreprises clientes »4. En effet, le temps est enfin venu pour les cabinets de pouvoir
répondre aux besoins concrets des chefs d’entreprises.

4 Extrait de son interview parue dans le magazine Parole d’Experts n°75

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Même pas peur !

Conclusion
Certes, l’ubérisation a de quoi effrayer… mais sur le marché de l’expertise-comptable, la
craindre serait une erreur. En provoquant le questionnement de chaque cabinet sur son offre,
elle offre une opportunité de remise en question globale de la Profession en confrontant les
offres de services à l’évolution de la demande et ses nouvelles exigences.

L’ubérisation est aussi susceptible de toucher les services d’accompagnement qu’un

Expert pourrait vendre à ses clients, une activité qui ne nécessite pas d’être diplômé en
comptabilité ni d’être assermenté. Mais, deux freins, de taille, contrarieront les aspirations
des prédateurs pour prendre d’assaut le marché des services d’accompagnement à forte
valeur ajoutée :


Il nécessite du temps, de l’expertise et la connaissance du client pour les délivrer
correctement.

 Il requiert de l’investissement commercial pour conquérir des clients qui naturellement

recherchent un expert-comptable pour tenir ou réviser leur comptabilité.

Ce constat amène tout naturellement à conclure qu’un cabinet jouissant d’un portefeuille
de clients conquis par une activité de tenue de comptes industrialisée, digitale, adaptée à
leurs attentes, détient les armes du succès. En industrialisant cette activité principale, le
cabinet :

 optimise ses ressources et ses marges, corrigeant ainsi l’anomalie économique d’une
activité chronophage à faible valeur ajoutée et faible rémunération ;

 libère du temps et de l’énergie pour la connaissance de ses clients et le développement

d’activités de conseil et d’accompagnement adaptées

Au final, cette ubérisation présumée s’annonce être le point de départ d’un renouveau de
l’Expertise-Comptable : plus consciente des attentes de ses clients, plus industrialisée, plus
réactive, plus fiable, libérée des tâches les plus fastidieuses et désormais disponible pour
assurer un véritable accompagnement de ses clients dans le cadre de missions d’avenir
pour la Profession.

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Pour en savoir plus :
www.yooz.fr
01 73 60 9669

Yooz - Janvier 2017