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CHAPITRE VIII : PARTIE I :GENERALITES SUR LES ASSEMBLAGES SOUDES

I – GENERALITES
1-1 Définitions : On appelle soudure le procédé d'assemblage des pièces métalliques
par liaison de leur matière à l'état plastique ou à l'état fondu.
La soudure désigne également la zone de liaison des éléments d'un assemblage soudé.
Le terme soudage décrit l'opération de réalisation de l'assemblage.
1-2 Destination de la soudure : Le soudage constitue le moyen le plus économique de
réaliser des assemblages résistants lorsque les conditions de travail sont favorables. Ces
conditions favorables ne peuvent être en général réunies qu'en atelier (alimentation électrique,
conditions atmosphériques favorables et plate-forme de travail adéquate).
Sur chantier, les conditions atmosphériques ne permettent pas toujours de réaliser un
assemblage soudé avec une résistance adéquate. C'est pourquoi les assemblages réalisés sur
chantier sont généralement boulonnés. Cependant, le boulonnage sur chantier nécessite
souvent une préparation en atelier avec des soudages de plats, cornières, etc....
1-3 Procédés de soudage : Lorsque les conditions technologiques ne permettaient pas
d’atteindre des températures suffisamment élevées pour provoquer la fusion des pièces en
métal à assembler, la seule méthode disponible pour assembler deux pièces en métal consistait
à chauffer les métaux pour les porter à l’état plastique puis à appliquer une forte pression sur
les parties à assembler. Ce procédé est encore utilisé de nos jours par les forgerons pour
façonner certaines pièces de manière artisanale.
Les progrès technologiques ont permis de réaliser des assemblages en portant à la
température de fusion la matière au niveau de la zone à réunir. Dans ce cas la masse fondue
des deux pièces se mélange intimement de manière à former après refroidissement une zone
d’interpénétration grâce à laquelle est reconstituée une continuité de la matière aussi parfaite
que possible avec des variations minimales de section.
Les divers procédés de soudage qui existent sont les suivants :
 Procédé par résistance électrique (soudage par points).
 Procédé au chalumeau oxyacétylénique.
 Procédé à l’arc électrique.
 Procédé au laser (chaleur produite par un faisceau d’ondes optiques).
 Procédé à l’arc au plasma.
Le procédé le plus utilisé pour réaliser des assemblages en charpentes métalliques est l’arc
électrique qui va être décrit brièvement dans ce qui suit.

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II – PROCEDES A L’ARC ELECTRIQUE
2-1 Principes :
Tous les procédés de réalisation des assemblages à l’arc électrique sont basées sur la
création d’un arc électrique entre les deux pièces à assembler et une électrode. La chaleur
produite par l’arc porte les aciers à la température de fusion. L'électrode quand elle est fusible
fond en gouttelettes dans le creuset qui existe entre les deux pièces à assembler. Le métal de
base qui est lui aussi en fusion se mélange au métal déposé pour constituer un cordon qui se
solidifie à la température ambiante. Quand l'électrode est non fusible le métal d'apport est
obtenu par fusion d'une baguette indépendante.
L'acier en fusion s'oxyderait au contact de l'air ambiant s'il n’était pas protégé. Cette
isolation peut provenir soit de l'enrobage de la baguette fusible soit d'un apport indépendant
(gaz ou flux). Les différents procédés seront décrits dans ce qui suit.
2-2 Soudure à l'arc avec électrode enrobée :
C'est un procédé manuel car l'électrode fusible (baguette) est dirigée vers la zone à
assembler par l'opérateur chargé d’exécuter la soudure. L'électrode est une tige constituée par
une baguette centrale en acier qui est enrobée entièrement par un alliage métallique
(manganèse, silice...). Les diamètres de la tige varient de 1,8 à 8mm tandis que leurs
longueurs varient entre 40cm et 1m. C'est l'enrobage de la baguette qui en fondant crée un
laitier protecteur qui protégera le métal en fusion contre les inclusions de gaz nocifs pendant
toute l'opération. Ce laitier doit être obligatoirement enlevé après le refroidissement. Il existe
un grand nombre de types d'électrodes qui sont classés d'après leur résistance. Le procédé est
montré schématiquement dans la figure n° 1.
Ce procédé est très populaire car l'investissement à consentir est faible et il permet une
grande liberté à l'opérateur. Il permet de souder tous les types de joints dans pratiquement
toutes les positions et de mettre en œuvre toutes les épaisseurs à partir de 1mm.. Cependant sa
bonne exécution dépend en grande partie de la compétence de l'opérateur. Il ne peut pas être
utilisé pour exécuter des soudures de grande importance car la quantité de métal déposé est
faible et il est nécessaire de changer de baguettes très souvent (la vitesse moyenne de soudage
est de 17cm/mn).
Le soudage à l'arc avec électrode enrobée est très largement utilisé en ferronnerie, en
carrosserie, en chaudronnerie, en tuyauterie, en construction navale, en charpente
métallique....

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2-3 Soudure à l'arc sous atmosphère protectrice:
Il existe plusieurs procédés qui dépendent du type d'électrode (fusible ou non fusible)
et de la nature du gaz utilisé. Ces ont des procédés semi-automatiques où l’avancement du
pistolet soudeur et ses positions sont commandées par l’opérateur.
2-3.1 Soudage sous gaz inerte avec électrode de tungstène (TIG : tungstène inert gaz):
L'électrode utilisée pour amorcer l'arc électrique entre les pièces à assembler est en
tungstène non fusible. Le métal d'apport est indépendant de la torche de soudage et se
présente sous la forme d'un fil ou d'une baguette.
La protection du bain de fusion est assurée par un gaz inerte qui est soit de l'argon ou
de l'hélium ou un mélange des deux.
Les soudures réalisées à l’aide de ce procédé sont de très haute qualité. Il permet de
souder tous les types de joints en toutes positions et de mettre en œuvre toutes les épaisseurs à
partir de 0,1mm.
2-3.2 Procédés à électrodes nues fusibles: Ces procédés utilisent une électrode sous
forme de fil dont le diamètre varie de 0,5 à 3,2mm. Ce fil peut être enroulé en bobines. La
protection du bain de fusion contre l'attaque atmosphérique est assurée par des gaz inertes du
type argon (procédé MIG : metal inert gaz) ou actifs, dioxyde de carbone, (procédé MAG:
metal activ gaz).
Un des principaux avantages de ce procédé sous protection gazeuse est d'être semi-
automatique ou automatique. Il permet le soudage de tous les types de joint en acier dans
toutes les positions et de mettre en œuvre des épaisseurs à partir de 0,5mm avec une
productivité excellente (voir fig. n°2).
2-4 soudage automatique sous flux en poudre:
La protection du bain de fusion est assuré par une poudre (le flux) stockée dans un bac
et tombant par gravité sur la partie à souder. Le métal d'apport se présente sous la forme d'un
fil électrode dont le diamètre varie entre 2,5 et 6mm. C'est un procédé exclusivement réservé
à l’atelier qui est surtout utilisé pour effectuer des soudures à plat et pour réaliser des cordons
continus de grande longueur dans le cas des poutres en I ou en caisson. Toutes les épaisseurs à
partir de 5mm peuvent être mises en œuvre par ce procédé (voir fig. n° 3)
III AUTRES PROCEDES DE SOUDAGE
3-1 Soudage oxyacétylénique :
C'est un procédé chimique car la source d'énergie est fournie par une flamme résultant
de la combustion d'un mélange contrôlé d'oxygène et d'acétylène à l’extrémité d'un
chalumeau. Le métal d'apport est fourni par un fil ou une baguette indépendante. Ce sont les

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gaz provenant de la combustion qui assurent la protection de la soudure.
Ce procédé n'est pas utilisé directement en charpente métallique mais il permet
l'assemblage de tôles minces en acier utilisées dans des structures secondaires telles que les
conduits de ventilation, les installations de chauffage. Il est très populaire en carrosserie
automobile. Le soudage peut se faire en toutes positions.
3-2 Soudage des goujons connecteurs :
Les goujons connecteurs sont utilisés principalement pour assurer la solidarisation du
béton et de l’acier dans les sections mixtes. C’est un procédé manuel qui est basé sur la
manipulation par un opérateur d’un appareil spécifiquement adapté au soudage des goujons
sur la semelle supérieure des poutres en acier. Un arc électrique est crée entre le goujon et son
support sans métal d’apport.
IV TYPES DE SOUDURE ET PREPARATION
Dans la construction soudée de bâtiments, environ 80% des soudures sont des
soudures d’angle et 15% des soudures en bout. Les 5% restants sont des soudures en bouchon,
en entaille.
4 –1 Soudures en bout :
Une soudure en bout est réalisée sur l’épaisseur ou une partie de l’épaisseur des plats
dans un assemblage où les bords des plats à assembler sont mis bout à bout. Lorsque
l’épaisseur des pièces est inférieure à 5-6mm, aucune préparation des bords des plats n’est
nécessaire. La préparation des plats dont l’épaisseur est supérieure à 5-6mm consiste
essentiellement dans le découpage et le chanfreinage des bords où la soudure doit être
réalisée.
Cependant pour assurer la pleine pénétration de la soudure, il faut laisser un espace
entre les plats à assembler. Cet espace de 2 ou 3mm de largeur est le talon.
La figure n°4 montre les géométries très variées que peuvent avoir les bords des plats
à souder.
 Chanfreins en V et en U : ils permettent de souder sans retourner la pièce, mais
peuvent provoquer lors du refroidissement des déformations angulaires fortes de la
pièce. Le chanfrein en U est plus onéreux à réaliser que celui en V. Dans ce cas,
après avoir exécuter les différentes passes du cordon, il faut souder l’envers des
plats ; c’est la reprise à l’envers. Dans le cas où l’envers est inaccessible, il faut
prévoir un support de soudure.
 Chanfreins en double V et en double U symétriques : ils permettent d’éliminer les
phénomènes de déformation ou la naissance de contraintes internes si les cordons

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sont exécutés simultanément sur les deux faces par tronçons alternés. Ils
permettent de réaliser une économie sur le métal d’apport et sur le nombre de
passes à effectuer.
 Chanfreinage en double V dissymétrique pour réduire la partie à exécuter au
plafond lorsque la pièce ne peut pas être retournée.
 Chanfreins en ½ V lorsque l’une des pièces est très encombrante ou d’usinage
difficile ou pour le soudage bout à bout sur la paroi d’une tôle.
 Chanfreins en K : ils constituent une solution intermédiaire à la solution en ½ V.
Une distinction doit être faite entre les soudures en bout à pénétration partielle, pour
lesquelles la pénétration de la soudure et la fusion du métal de base ne s’étend pas à
l’épaisseur totale de l’assemblage, et les soudures en bout à pleine pénétration pour lesquelles
l’épaisseur totale de l’assemblage est concernée.
4 – 2 Soudures d’angle : Une soudure d’angle est une soudure dont la section
transversale à une forme triangulaire et qui est déposée dans l’angle droit constitué par les
faces des plats à souder sans qu’il ne soit nécessaire d’effectuer une préparation. La surface
des cordons des soudures d’angle peut avoir une forme concave, plate ou convexe (voir fig.
n°5). Plusieurs types de disposition des soudures d’angle peuvent être envisagés selon la
position relative des pièces à assembler (Figure n°6)
 Soudure d’angle sur recouvrement des tôles quand les pièces à souder se trouvent
dans des plans parallèles (fig. n°6.a).
 Soudures d’angle sur clins (fig. n°6.b).
 Soudures d’angle à un assemblage orthogonal en T (fig. n°6.c).
 Soudures d’angle à un assemblage orthogonal en L (fig. n°6.d).
Quand l’épaisseur des pièces est grande, les assemblages en bout sont préférables aux
soudures d’angle.
L’épaisseur du cordon de soudure qui peut être déposé en une seule passe varie entre 6 et
8mm. Le cordon d’angle est particulièrement économique quand il peut être réalisé en une
seule passe.
En fonction de l’orientation du cordon par rapport à la direction de l’effort, on
distingue deux types de cordons d’angle :
 les cordons d’angle frontaux (fig. n°7a)
 les cordons d’angle
 latéraux (fig. n°7b)

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4 – 3 Soudures en bouchon et en entaille : elles sont utilisées pour empêcher le
voilement ou la séparation des plats qui se recouvrent. Elles sont rarement utilisées dans les
structures de bâtiment (voir figure n° 8).
V POSITIONS DE SOUDAGE
La position dans laquelle le soudage est accompli est très importante du point de vue
qualité et facilité d’exécution de la soudure. La figure n°9 donne les différentes positions
envisagées et la terminologie en usage :
 à plat, bout à bout (fig. n° 9a) ;
 à plat, d’angle (fig. n° 9b) ;
 en corniche, bout à bout (fig. n° 9.c) ;
 d’angle, en (fig. n° 9d);
 bout à bout, au plafond gouttière (fig. n° 9e) ;
 d’angle, au plafond (fig. n° 9f);
 bout à bout, verticale (fig. n° 9g) ;
 d’angle, verticale(fig. n° 9h) ;
Les soudures à plat sont les plus faciles à exécuter tandis que les soudures au plafond
sont les plus difficiles à réaliser.

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Figure n° 4 Préparation des soudures

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