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Depuis la fin des années quatre-vingt le capital humain est placé au centre des débats politiques et

économiques. Conscients que l’acquisition des connaissances et compétences ainsi que la bonne santé
sont essentielles pour la réussite, les organisations et institutions se sont intéressé à l’investissement
sur le capital humain à l’instar de l’ONU (2019, 2021), la CENUCED (2021), la BM (2018), l’OCDE
(1994, 2021).

Mise en évidence pour la première fois par Schultz (1961), Becker (1964), le capital humain est
considéré comme capital immatériel susceptible de donner de manière renouvelable et durable des
bénéfices monétaires et non monétaires (Debande et Vandenberghe, 2008), il prend en compte
plusieurs types d’investissements dans des ressources humaines notamment la technologie, les
décisions en matière du revenu des ménages, l’amélioration et l’acquisition des connaissances,
l’amélioration de la santé. Selon McGraw (2010), le capital humain est le stock de capacités humaines
économiquement productives, regroupant la santé, le savoir, les compétences, la détermination et
d’autres caractéristiques qui aboutissent à la réussite. Ces capacités sont le produit de l’union des
aptitudes et d’investissement dans les êtres humains. A côté de cette définition, le capital humain
mesure les connaissances, les qualifications, les compétences et les caractéristiques individuelles qui
facilitent la création de bien-être personnel, social et économique. Il joue un rôle crucial dans la
productivité et la durabilité et constitue une des principales ressources capables d’influer sur le bien-
être des individus, Nations Unies (2021). Selon la Banque mondiale( ) le capital humain est un
ensemble des compétences, des connaissance et des conditions de santé que les individus accumulent
aussi longtemps qu’ils vivent pour réaliser leurs potentialités afin de devenir productifs dans la
société. De cette définition nous pouvons noter que l’investissement sur la capitale humaine santé et
éducation est une condition nécessaire pour un pays de disposer d’un stock en capital humain. Le
capital humain correspond à l’un des principaux dynamismes de la croissance économique et de la
consolidation de la compétitivité. Les pays ont raison d’investir dans la santé et l’éducation des
populations. En effet, une santé détériorée, une malnutrition en continu et le manque de sécurité,
peuvent avoir des impacts considérables sur l’état physique et les aptitudes cognitives d’un individu,
jusqu’à l’affaiblir et le déstabiliser dans ses performances scolaires et sa productivité. Cependant,
lorsqu’un pays n’investit pas suffisamment sur le capital humain la probabilité de la réalisation de sa
croissance économique est plus faible et lente. Kaary (2018) soutient cette dernière idée dans la
mesure où si les pays en voie de développement n’investissent pas significativement sur le capital
humain de ses populations, le niveau de leurs croissances économiques sera toujours faible par
conséquent, l’extrême pauvreté de ses pays ne sera jamais éradiquée.

Le capital humain constitue l’une des ressources vitales. Il est considéré comme la principale voie des
valeurs modernes dans un individu. Il forme la personnalité de ce dernier, change sa manière de
penser ainsi que son comportement. Il se forme dans plusieurs contextes parmi lesquels au sein du
ménage. Au niveau de ce dernier l’investissement sur la capitale humaine éducation est le fruit d’un
ensemble de facteur scolaire, sociaux, religieux, économique, démographique, culturels que les
individus et légions considèrent consciemment ou inconsciemment de façon directe ou indirect dans
leurs pratiques de scolarisation. Ces derniers conditionnent la mise à l’école, l’itinéraire scolaire et la
durée de la scolarisation (Pilon, Gérard et Yaro, 2001).. Aujourd’hui, l’acquisition du capital humain
reste un droit dans le sens où il donne aux individus des compétences adaptatives, cognitifs et socio-
comportementales qui sont nécessaires afin de préparer les individus aux emplois. Cependant, l’avenir
du travail a besoin d’une main d’œuvre en bonne santé, Banque Mondiale ( 2019).
Cependant L’acquisition d’un capital humain solide est considérée comme une nouvelle guerre
mondiale Dollin (2021). Au regard de cette affirmation, il ressort que le développement du capital
humain reste un grand défi et plusieurs facteurs sont susceptibles de nuire au relèvement de ce défi. Il
s’agit de : la guerre, la corruption, la pauvreté, la famine, la malnutrition, la morbidité etc. Ces
derniers peuvent être un obstacle du développement humain, économique et durable et de la
croissance économique.

Le capital humain correspond à l’un des principaux dynamismes de la croissance économique et de la


consolidation de la compétitivité. Les pays ont raison d’investir dans la santé et l’éducation des
populations. En effet, une santé détériorée, une malnutrition en continu et le manque de sécurité,
peuvent avoir des impacts considérables sur l’état physique et les aptitudes cognitives d’un individu,
jusqu’à l’affaiblir et le déstabiliser dans ses performances scolaires et sa productivité.

Outre les facteurs ci-haut évoqués, l’accent est mis sur la fécondité comme facteur majeur dans
l’explication du capital humain. Il est clair aujourd’hui que le nombre d’enfant plus élevé (fécondité
galopante et durable) est associé à des taux de pauvreté élevé, de faible taux d’éducation primaire et
de mortalité infantile élevée (Schoumaker et Tabutin, 1999). Cet avis est partagé par un certain
nombre d’auteurs : (Rosenzweig et Schulz 1987), (Becker, Murphy et Tamura, 1990), (Klepinger,
Lundberg et Plotnick, 1997), (Belzil Hergel et Hergel, 1999), (Gayle et Miller, 2002), Kalemli-Ozcan
(2003), Azarnet (2006), Vogl (2013), (Lee et Mason, 2009), (Klemp et Weisdorf, 2012, 2018). De ces
derniers travaux il en résulte que la fécondité influence plus le capital humain des femmes que des
hommes. Et donc les femmes sont à la traine en matière de capital humain. Les femmes ont moins de
chance de poursuivre les études, de participer au marché du travail après un accouchement et ou en
ayant plusieurs enfants. En effet, cette correlation négative de la fécondité sur le capital humain
féminin dépend du nombre d’enfant et baisse avec l’âge des enfants. Si ces économistes ont l’intuition
que la formation du capital humain est influencée par la fécondité, la théorie microéconomique du
capital humain développée par Mincer (1958), Schulz (1961) et Becker (1960) afin d’analyser les
liens entre capital humain et croissance économique n’en épargne pas.

En1960 Becker introduit la théorie microéconomique de la fécondité, développée successivement par


Leibestein (1974) et Esterlin (1983) en proposant des analyses théoriques et empiriques sur la relation
entre fécondité et capital humain afin d’expliquer sur un raisonnement économique que la fécondité
élevée est nécessaire d’une part et peut être néfaste pour le développement d’autre part. La théorie
microéconomique de la fécondité insiste de la notion du capital humain et affirme que la principale
création des richesses est l’investissement sur le capital humain. Ce courant tente d’expliquer
économiquement la fécondité. Cette approche explique la transition de la fécondité à partir des
décisions que peuvent prendre les parents. Ces décisions sont basées sur une analyse coût-bénéfice
c’est-à-dire les avantages et les désavantages pour un couple d’avoir un enfant. On aboutit donc à une
relation revenue-nombre d’enfants. Ainsi, deux approches sont mis en évidences : la première
concerne les avantages pour un couple de décider de la venue d’un enfant il s’agit : de la
consommation de l’enfant c’est-à-dire le plaisir que l’enfant donne à ses parents, de l’activité
économique de l’enfant c’est-à-dire le travail que l’enfant apporte à ses parents et enfin la sécurité des
parents pendant la vieillesse et la seconde concerne les désavantages qui poussent les couples à
refuser de faire des enfants. Il s’agit : les coûts élevés de leurs éducations et les opportunités qu’une
mère peut perdre. Plusieurs études se sont penchées sur ce domaine dans lesquels se sont développés
des débats tant au niveau théorique qu’empirique. Ainsi deux modèles sont mis en avant : les modèles
Beckeriens (celui de la quantité-qualité et celui de l’allocation du temps) et les modèles de cycle de
vie et celui de décisions au sein du couple.
Du point de vu empirique, plusieurs traveaux sont réalisés pour analyser l’effet de la fécondité sur le
capital humain.

Moschion (2009), travaille sur l’offre de travail des mères en France plus précisément sur l’effet
causal du passage de deux à trois enfants, il se pose la question de savoir dans quelle mesure l’arrivée
d’un enfant supplémentaire réduit-elle la participation des mères au marché du travail ? En utilisant un
modèle à probabilité linéaire à partir des variables instrumentales, les résultats trouvés montrent avoir
plus de deux enfants diminue de 20% la chance pour une femme d’exercer un travail ou soit
employée. De même lorsqu’elle est embauchée ses heure de travail sont réduit de

Fontaine (2018), estime un modèle à variable instrumentale à partir des recensements rénovés de la
population en exploitant deux sources exogènes : la naissance des gémeaux et les non mixte sexuelle
des ainés. Les données couvrent la période 2004-2012. Les résultats indiquent un effet négatif du
nombre d’enfants supplémentaire sur l’activité des femmes à la réunion qu’en France métropolitaine.
En conséquence la survenue de deux enfants réduit la chance de 12,5% pour une femme réunionnaise
de participer au marché du travail. Tandis qu’on France métropolitaine la probabilité qu’une femme
d’une part. D’autre part, dans les familles où le benjamin a moins de 3 ans l’effet négatif est plus
forte. De plus les mères les moins diplômés ayant plusieurs enfants ont une forte probabilité de se
mettre à l’écart du marché du travail. Ces résultats sont semblables à la théorie économique selon
laquelle les femmes ayant Un grand désir de travailler sont celles dont les coûts d’opportunité de
travailler est plus faible lorsqu’elles possèdent plusieurs enfants.

A partir des microdonnées du recensement de la population et du logement de Taiwan, Zhang (2017)


estime l’effet de la fécondité sur l’offre de la main- d’œuvre des femmes mariées. Les résultats des
estimations des variables instrumentales montrent que l’ajout d’un enfant dans la fratrie entraine une
diminution de 10,5%de l’intégration des femmes ayant un enfant au marché du travail et décroit
progressivement pour les femmes qui possèdent deux enfants et effet disparait totalement pour les
femmes qui possèdent trois ou plus d’enfants. De plus, l’auteur remarque que les effets de la fécondité
sur l’emploi des femmes varie considérablement avec le temps, c’est-à-dire depuis la première
jusqu’au dernier accouchement.

Oliveira (2016), étudie la migration, et les salaires maternels au Brésil en examinant si l’éducation des
enfants est un obstacle de la mobilité géographique des femmes. En se basant sur la naissance
gémellaire comme premiers-nés, l’auteur remarque qu’un enfant supplémentaire baisse le taux de
migration de 6%. Un effet de 20% de réduction est considérablement remarqué chez des femmes
ayant des petits enfants. En outre en estimant les variables instrumentales de la fécondité par les MCO
en deux étapes, les résultats montrent que les femmes étrangères sont plus susceptibles de travailler et
mieux rémunérées que les nationales. Ce qui suggère que les effets de la fécondité qui décourage la
migration peuvent être l’une des explications de la relation inverse entre fécondité et revenu.

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