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Chapitre 2.

Natalité et Fécondité

UFR SEG
LICENCE 1 – SEG

Pr. C. T. NDIAYE
Plan du chapitre 2
 Introduction ;

 Analyse économique de la fécondité ;

 Corrélation fécondité – niveau de développement ;

 Indice synthétique ou conjoncturel de fécondité ;



 Introduction (suite)
Fertilité et fécondité sont deux termes différents même s’ils se
confondent parfois dans les statistiques du fait d’une
traduction imprécise de l’anglais.

En effet, en langue anglaise, « fertilité » se dit « fecondity » et


« fécondité » se dit « fertility ».

La fertilité est biologique, c’est l’aptitude de la femme à


procréer.

La fécondité présuppose la fertilité, mais certaines femmes


fertiles n’ont pas d’enfants.
 Introduction (suite)

Par conséquent, comme la démographie mesure le nombre


d’enfants mis au monde, c’est le terme « fécondité » qui est en
principe retenu (et donc en anglais « fertility »).

La fécondité présuppose la fertilité féminine, mais pas


uniquement.

Elle implique en fait les 3 principaux facteurs qui concourent à


la naissance : l’aptitude des femmes à procréer (fertilité),
l’aptitude des hommes à procréer et la rencontre de ces
deux aptitudes à travers la formation de couples
(conjugalité, mariage).
 Introduction (suite)

En définitive, on calcule ainsi différents taux : taux de natalité,


taux brut de fécondité, taux de fécondité par âge, Indice de
fécondité (que l’on compare ensuite au seuil de
renouvellement ).

On relie ensuite l’évolution de la fécondité que révèle le calcul


des taux précédents à différents facteurs biologiques,
sociologiques (évolutions des pratiques de conjugalité : union
libre, pacs, mariage) et économiques, les facteurs
sociologiques et économiques étant souvent indissociables.
 Introduction (suite)

Le nombre maximum d’enfants qu’une femme pourrait avoir


durant sa période de vie féconde a été évalué à 26.

Mais ce chiffre, qui est déterminé par la durée de la période de


vie féconde, est purement théorique.

De nombreux facteurs, biologiques, sociaux et économiques,


viennent le réduire.
 Introduction (suite)

La nuptialité (fait de se marier) ou la conjugalité (fait de


vivre en couple) exerce une influence sur la fécondité.

Plus ces évènements ont lieu tard, plus la fécondité potentielle


se réduit même si par ailleurs le nombre de femmes décidant
d’avoir dès le départ un (ou plusieurs) enfant(s) seule peut se
concevoir en théorie.

Malgré une fécondité potentielle qui pourrait atteindre 5 ou 6


enfants, les femmes n’ont aujourd’hui que 2 à 3 enfants en
moyenne dans le monde.
 Introduction (suite)

La différence s’explique par la limitation volontaire


des naissances ou contraception.

La possibilité de contrôler le nombre d’enfants dans le ménage


va de pair avec le niveau de développement.

L’une des corrélations les mieux établies est celle qui lie
inversement l’indice de fécondité d’un pays avec son niveau
de développement.
 Introduction (suite)

Pour expliquer la relation inverse entre l’indice de fécondité et


le niveau de développement, des économistes comme Gary
BECKER font l’hypothèse que le nombre d’enfants par
ménage découle d’un choix rationnel.

Ce choix va de pair avec les stratégies professionnelles et


d’acquisition de la résidence principale et obéit de ce fait à des
considérations principalement matérielles telles que l’utilité,
les prix et le revenu.

La saisonnalité des naissances obéit également à des facteurs


économiques et sociaux.
 Analyse économique de la fécondité

L’analyse économique de la fécondité permet de dégager deux


conclusions principales :

1) Lorsque le revenu augmente, les ménages préfèrent avoir


moins d’enfants mais consacrer davantage de dépenses à
l’éducation de chaque enfant ;

2) Dans les pays pauvres, ou dans le passé, l’absence de


systèmes de retraite faisait que d’avoir des enfants était
une garantie de revenus futurs. Dès lors, les pauvres
cherchaient à avoir le plus d’enfants possible.
 Analyse économique de la fécondité

Comment expliquer que la fécondité baisse quand le


revenu augmente ?

Le choix d’avoir des enfants n’est pas exclusivement un choix


altruiste.

Le choix du nombre d’enfants est une décision qui a une


dimension économique. En effet, il s’agit de peser les
inconvénients (coûts) et les avantages (bénéfices) d’avoir des
enfants, tant à court terme, qu’à long terme.
 Analyse économique de la fécondité

L’approche néo-classique se donne pour objectif de


comprendre les fondements économiques de ces choix.

La théorie néoclassique tente de répondre à cette question


difficile à l’aide des outils mathématiques de l’analyse micro
économique.

Cette explication découle en fait d’un modèle néo-classique de


choix rationnel proposé par Gary BECKER, membre éminent
de « l’école de Chicago », prix Nobel d’Economie (1992).
 Analyse économique de la fécondité

Ce modèle suppose qu’un ménage rationnel choisi le


nombre et la qualité de l’éducation de ses enfants de
façon à maximiser :

- l’utilité du ménage ;

- le nombre des enfants et

- la qualité de l’éducation étant deux


arguments d’une fonction d’utilité traditionnelle.
 Analyse économique de la fécondité
Pour Gary BECKER, le capital humain se définit comme
l’ensemble des capacités productives qu’un individu
acquiert par accumulation de connaissances générales ou
spécifiques, de savoir-faire, etc.

C’est un stock immatériel imputé à une personne. Ce capital


peut être accumulé, s’user et son montant faire l’objet d’un
choix rationnel.

Dans cette optique, l’individu fait par exemple un


arbitrage entre travailler et suivre une formation qui lui
permettra de percevoir des revenus futurs plus élevés
qu’aujourd’hui.
 Analyse économique de la fécondité
Mais il fait aussi de nombreux autres choix liés à cette
problématique, comme celui d’avoir des enfants et combien
d’enfants. En effet, les parents sont soucieux du nombre des
enfants, mais aussi du bien-être de leurs enfants.

Pour BECKER, ce double souci peut être modélisé dans une


fonction d’utilité, où l’utilité des parents est une fonction
positive du nombre d’enfants, ainsi que du bien-être des
enfants.

Cette thèse, initialement formulée par Gary BECKER, est


aujourd’hui considérée comme l’élément de base de
l’analyse de l’arbitrage « qualité – quantité ».
 Corrélation fécondité – niveau de développement

Il existe une corrélation inverse entre fécondité et


développement, mais elle tend à s’estomper d’ailleurs plus
rapidement que les pays pauvres ne rattrapent les pays riches.

Comparons les taux de fécondité avec les PIB par habitant


pour le voir. Les 25 pays choisis sont classés par ordre
décroissant de leur indice de fécondité (ICF = indice
conjoncturel de fécondité)
 Corrélation fécondité – niveau de développement
Corrélation entre fécondité et PIB par habitant (2003)
 Indice synthétique de fécondité

L’indice synthétique (dit aussi « conjoncturel ») de fécondité


est utilisé pour apprécier la capacité d’une population à se
renouveler.

Il mesure le nombre moyen d’enfants qu’aurait une femme,


tout au long de sa vie, si les taux de fécondité observés l’année
considérée à chaque âge demeuraient inchangés (définition
Insee).
 Indice synthétique de fécondité

S’il est supérieur au seuil de renouvellement, qui est égal à


2,1, cela signifie que la population considérée va augmenter à
long terme.

Dans le cas contraire, c’est que la population considérée est


amenée à diminuer à long terme.

Il se calcule en faisant la somme des taux de fécondité par


âge. Il correspond à la surface située sous la courbe des taux
de fécondité par âge.
FIN DU CHAPITRE 2

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