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CONTRIBUTION A L’AMELIORATION DES RESEAUX DE

DRAINAGE DES EAUX DES BASSINS VERSANTS


D’ABIDJAN : CAS DU BASSIN VERSANT DE
L’UNIVERSITE DE COCODY

Mémoire pour l’obtention du


master en ingénierie de l'eau et de l'environnement
option : Eau et Assainissement
------------------------------------------------------------------
Promotion: 2011-2012

Encadré par:
Présenté par :
Mr OUEDRAOGO Bèga : UTER GVEA
KOFFI N’Dah Joël
Mr SEYDOU Coulibaly : Ingénieur des Travaux
Publics Chargé du projet PUR 4 au Ministère de la
Construction de l’Assainissement et de l’Urbanisme
(MCAU)
Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

REMERCIEMENTS
Honneurs et louanges soient rendus à Dieu pour m’avoir permis de réaliser ce modeste travail.

Je tiens à remercier particulièrement :

M. TAPE ZEKRE PASCAL qui m’a accueilli au sein de la Direction de l’Assainissement et


du Drainage (D.A.D) pour effectuer mon mémoire de fin d’études.

Mes encadreurs M. Bèga OUEDRAOGO Enseignant au 2iE et M. COULIBALY Seydou à la


D.A.D, pour leur encadrement sans faille et leurs précieux conseils.

A tous mes Professeurs du 2iE pour la qualité de la formation que j’ai reçue.

Je tiens à remercier ici l'ensemble des personnes pour leurs précieuses aides:

- Mr Loko Ghislain

- Mr Kouakou Roméo

- Mr Ago Eric

Sans oublier ma famille pour leur soutien qu’on ne peut estimer. Enfin, Que tous ceux ou
toutes celles, qui m'ont aidé et soutenu, d'une manière ou d'une autre, de loin ou de près,
trouvent ici l'expression de ma profonde et sincère gratitude.

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Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

RESUME
La commune de Cocody à l’instar des autres communes Abidjanaises connaît une
urbanisation galopante. Celle-ci contribue à l’accroissement du flux des eaux de
ruissellement, engendrant automatiquement des inondations. En effet, lors des épisodes
pluvieux, l’imperméabilisation des sols (toits des habitations, voies bitumées, cours
cimentées…) contribue à de véritables crues urbaines engendrant des dégâts matériels
importants et parfois même des pertes en vie humaine. On peut s’attendre dans les prochaines
années à une série d’inondations spectaculaires, terrifiantes et dévastatrices qui pourraient être
générées par des pluies qui ne soient pas forcement de nature exceptionnelle. Les ouvrages
d’assainissement pluvial, bien que fonctionnels dans les années antérieures, sont actuellement
inopérants. La question fondamentale est de connaître les causes de ces recrudescences
d’inondations observées dans les différents quartiers de la capitale économique. Dans ces
conditions, une analyse minutieuse des caractéristiques hydrologiques du bassin versant et des
systèmes d’assainissement pluvial de ladite commune peut conduire à une bonne
connaissance des causes des problèmes, et à l’amélioration du cadre de vie. Cette analyse
passe nécessairement par l’évaluation de la quantité d’eau ruisselante qui transite dans les
ouvrages de drainage, en tenant compte des modifications observées tant au plan climatique
qu’au plan urbanistique. Pour se faire un accent particulier est mis sur le modèle
mathématique d’évaluation des débits de crues urbaines, ce qui permet de définir les
caractéristiques des ouvrages hydrauliques à redimensionner. Ceci a pour action
l’amélioration de la qualité hydraulique des ouvrages de manière à éviter les débordements et
inondations fréquemment observés.

Mots clés

 Inondations,
 Imperméabilisation,
 Crues urbaines,
 Ouvrage d’assainissement pluvial
 Hydraulique.

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Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

ABSTRACT
Cocody township, like the others in Abidjan, knows a galloping urbanization. This
situation contributes to the increase of rain off flow, generates floods automatically. Indeed, at
the time of the rainy episodes, the proofing of the grounds (roofs of the dwellings,
bituminized ways, course cemented…) contribute to real urban flood, generating important
property damages and sometimes human death. One can expect for the next years a series of
spectacular, terrifying and devastators floods which could be generated by rains which are not
forcing to be uncommon. The rain systems drainage, although functional in the former years,
are currently inoperative. The fundamental question is to know the causes of this
recrudescence of floods observed in the various districts of the economic capital. Under these
conditions, a meticulous analysis of the hydrological characteristics of the catchment area and
the functional analysis of the system of rain cleansing of this township could lead to some
good knowledge about the causes of these problems, and to the improvement of the
framework of life. This analysis necessarily passes by the evaluation of the quantity of
streaming water which forwarding in the works of drainage, by taking account of the
modifications observed as well with the climatic plan as in the urban plan. To be made a
particular accent will be put on the urban mathematical model of evaluation of the flows of
rising, which will make it possible to define the characteristics of the hydraulic works in other
to recalculate the news dimensions. This will have as an action the improvement of the
hydraulic quality of the works so as to avoid the overflows and floods frequently observed.

KEYWORDS:

 Floods,
 Proofing,
 Urban risings,
 Rain systems drainage,
 Hydraulic.

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Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ i
RESUME ................................................................................................................................................. ii
ABSTRACT ........................................................................................................................................... iii
LISTE DES FIGURES .......................................................................................................................... vii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... viii
SIGLES ET ABREVIATION ................................................................................................................ ix
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
I. GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE ................................................................................ 3
1.1. LOCALISATION DE LA ZONE DE PROJET ............................................................ 4
1.2. DONNEES CLIMATOLOGIQUES ........................................................................... 5
1.2.1. Pluviométrie .................................................................................................................. 5
1.2.2. Températures ................................................................................................................. 6
1.3. PEDOLOGIE, HYDROGEOLOGIE, HYDROGRAPHIE ........................................... 6
1.3.1. Morphologie et pédologie.............................................................................................. 6
1.3.2. Hydrogéologie ............................................................................................................... 6
1.4. POPULATION ET OCCUPATION DU SOL .......................................................... 7
1.4.1. Population de la commune de Cocody .......................................................................... 7
1.4.2. Occupation du sol de la commune de Cocody .............................................................. 7
1.5. ETUDES DIAGNOSTIQUES DU RESEAU D’ASSAINISSEMENT PLUVIAL DE
LA ZONE D’ETUDE.............................................................................................................................. 8
1.5.1. Structure physique du réseau d’assainissement pluvial ................................................. 8
1.5.2. Problématiques observées ............................................................................................. 8
1.5.2.1. L’état fonctionnel du réseau d’assainissement pluvial ................................................ 8

1.5.2.2. Les contraintes liées au transport solide ...................................................................... 9

1.5.2.3. La qualité des eaux de ruissellement ......................................................................... 10

1.5.3. Les causes des dysfonctionnements ............................................................................ 10


1.5.3.1. L’urbanisation croissante, facteur d’imperméabilisation des sols ............................. 10

1.5.3.2. Le changement climatique......................................................................................... 11

1.5.3.3. Des réalisations obsolètes, dépassées et en mauvais état. ......................................... 11

1.5.3.4. Les insuffisances institutionnelles ............................................................................. 11

1.5.4. Les conséquences ........................................................................................................ 11


1.5.5. Perspectives d’études................................................................................................... 12
II. ETUDES TECHNIQUES ............................................................................................................. 13

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2.1. ETUDES HYDROLOGIQUES DU BASSIN VERSANT DE L’UNIVERSITE DE


COCODY 14
2.1.1. Caractéristiques physiques du bassin versant de l’université de Cocody .................... 14
2.1.1.1. Délimitation du bassin versant .................................................................................. 14

2.1.2. Etude de la pluviométrie .............................................................................................. 14


2.1.2.1. Actualisation des paramètres de Montana ................................................................. 14

2.1.3. Détermination du coefficient de ruissellement des débits maxima ............................ 16


2.1.3.1. Coefficient de ruissellement ...................................................................................... 16

2.1.3.2. Relation entre coefficient de ruissellement et taux d’imperméabilisation ................. 16

2.1.3.3. Normalisation proposées Pour Abidjan par type d’habitat ........................................ 17

2.1.3.4. Méthode de calcul du coefficient d’imperméabilisation par pondération des surfaces


17

2.1.3.5. Valeur du coefficient d’imperméabilisation du Bassin versant de Cocody ............... 17

2.1.4. Recherche d’une formule simple pour le calcul des débits maxima du bassin versant
de l’université de Cocody ...................................................................................................................... 18
2.1.4.1. Application de la formule de Caquot au bassin versant de Cocody .......................... 18

2.2. ETUDES HYDRAULIQUES DES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT PLUVIAL


21
2.2.1. Le redimensionnement des ouvrages d’assainissement pluvial................................... 21
2.2.2. Méthode de calcul des sections des ouvrages des canaux ........................................... 21
2.2.3. Méthode de détermination de la section de l’ouvrage de franchissement ................... 22
2.2.3.1. Justification du choix du dalot .................................................................................. 22

2.3. NOTICE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ......................................................... 23


2.3.1. Les avantages du projet ............................................................................................... 23
2.3.1.1. Amélioration de la voirie et du cadre de vie .............................................................. 23

2.3.1.2. Protection des populations et des biens ..................................................................... 23

2.3.1.3. Création d’emploi ...................................................................................................... 23

2.3.1.4. Augmentation de la production nationale.................................................................. 23

2.3.1.5. L’essor de l’activité touristique de la commune ........................................................ 24

2.3.2. Les inconvénients liés au projet................................................................................... 24


2.3.2.1. L’importation excessive de matériaux étrangers ....................................................... 24

2.3.2.2. Le coût de fonctionnement et d’entretien des ouvrages ............................................ 24

2.3.2.3. L’incompréhension par les populations..................................................................... 24

2.3.2.4. Le risque de noyade ................................................................................................... 24

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2.3.2.5. Les branchements anarchiques .................................................................................. 25

2.3.3. Récapitulatif ................................................................................................................ 25


III. RESULTATS ............................................................................................................................ 26
3.1. RESULTATS DES ETUDES TECHNIQUES............................................................ 27
3.1.1. Diagnostic du système d’assainissement pluvial de la zone d’études ......................... 27
3.1.2. Etudes hydrologiques ................................................................................................. 27
3.1.3. Etudes hydrauliques..................................................................................................... 29
3.1.3.1. Phases des travaux ..................................................................................................... 29

3.2. RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES POUR LA PERENNISATION DES


OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT .................................................................................................. 30
3.2.1. La législation de l’hydrologie urbaine ......................................................................... 30
3.2.2. La lutte contre la pollution .......................................................................................... 31
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 32
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 33
ANNEXES ............................................................................................................................................ 34

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LISTE DES FIGURES


Figure 1: Communes du District d'Abidjan ............................................................................... 4
Figure 2: Evolution de la pluviométrie à la station Abidjan-Aéroport ...................................... 5
Figure 3: Canal dépassé par l’afflux massif des eaux de ruissellement ..................................... 8
Figure 4: Inondation de la voirie et ses environs ....................................................................... 8
Figure 5: Dégradation avancée du canal .................................................................................... 9
Figure 6: Zone fortement érodée par la montée des eaux pluviales ........................................... 9
Figure 7: Obstruction d’une buse en amont du bassin versant ................................................... 9
Figure 8: Obstruction partielle du canal par des déchets solides ............................................... 9
Figure 9: Eaux polluées par les effluents provenant de l’université et du CHU .................... 10
Figure 10: Eaux claires en amont du bassin versant ................................................................ 10
Figure 11: Canal pluvial complètement détruit 15/04/ 2012.................................................... 36
Figure 12: Dégradation du collecteur principal 15/04 2012 .................................................... 36
Figure 13: Zone inondable par temps sec 15/04/2012 ............................................................. 36
Figure 14: Même zone inondable par temps pluvieux 04/05/04/2012 ................................... 36
Figure 15: Remontée excessive des eaux menaçant le mur de l'université 15 /04/2012 .......... 37
Figure 16: Surcharge du réseau pluvial en aval 04 /05/2012 ................................................... 37
Figure 17: Eaux fortement polluées par les effluents provenant de l’université et du CHU ... 37
Figure 18:Eaux claires amont du bassin versant ...................................................................... 37
Figure 19: croissance démographique de la côte d'Ivoire ........................................................ 38
Figure 20 : Evolution des surfaces loties dans la commune de Cocody .................................. 39
Figure 21: Courbes IDF pour une durée < 2 h ......................................................................... 43
Figure 22: Courbes IDF pour une durée > 2 h ......................................................................... 43

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LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Températures de la ville d'Abidjan de 1990 à 2000 ................................................. 6
Tableau 2: Conséquences du manque d'assainissement ........................................................... 12
Tableau 3: Caractéristiques de la station météorologique d’Abidjan ...................................... 15
Tableau 4: Normalisation des coefficients de ruissellement par type d'habitat à Abidjan ....... 17
Tableau 5: Calcul du coefficient de ruissellement ................................................................... 17
Tableau 6: Valeur des paramètres de Caquot pour l'Afrique de l'ouest ................................... 20
Tableau 7: Avantages, inconvénients et mesures d’atténuation ............................................... 25
Tableau 8: Expressions de la formule de Caquot en fonction des périodes de retour .............. 28
Tableau 9: caractéristiques des sous-bassins versants de la zone d’étude ............................... 28
Tableau 10: Caractéristiques des ouvrages d'assainissement à réaliser ................................... 29
Tableau 11: Devis estimatif du projet ...................................................................................... 29
Tableau 12: Inventaires des ouvrages d'assainissement de la zone d'étude ............................. 35
Tableau 13: Estimation de la population de Cocody................................................................ 38
Tableau 14: Evolution des surfaces loties dans la commune de Cocody ................................. 39
Tableau 15: Calcul du coefficient de ruissellement ................................................................. 39
Tableau 16: Quantiles des pluies pour différentes périodes de retour à Abidjan ..................... 40
Tableau 17: Quantiles des pluies à Abidjan à l'échelle logarithmique ..................................... 41
Tableau 18: Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une durée < 2h ................. 42
Tableau 19: Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une durées > 2 h .............. 42
Tableau 20: Actualisation des formules de Caquot pour la ville d'Abidjan ............................. 45
Tableau 21: Caractéristiques des bassins versants ................................................................... 47
Tableau 22: Caractéristiques géométriques des tronçons à réhabiliter .................................... 47
Tableau 23: récapitulatif des ouvrages d'assainissement à réaliser .......................................... 50
Tableau 24: Calcul de cubature ................................................................................................ 51
Tableau 25: Devis estimatif du projet ...................................................................................... 51

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

SIGLES ET ABREVIATION

2iE : Institut International d'Ingénierie de l'Eau et l'Environnement


BV : Bassin Versant
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
D.A.D : Direction de l'Assainissement et du Drainage
ENSEA : Ecole Nationale de Statistique et d'Economie Appliquée
E.P : Eau pluviale
FIT : Front Intertropical
IDF : Intensité Durée Fréquence
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer
SODEXAM : Société d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire Aéronautique et Météorologique
STEP : Station d’Epuration

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Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
INTRODUCTION
L’urbanisation croissante est une situation commune à tous les pays du monde. Elle
s'accompagne de nuisances diverses contre lesquelles il devient nécessaire de lutter. Parmi
elles, les problèmes hydrologiques occupent une place de choix. L'urbanisation et les activités
humaines ont une conséquence importante sur le cycle de l'eau. L'une des principales
questions est celle de l'évacuation des eaux de ruissellement pluvial (Sighomnou, 1983).

Cette situation est particulièrement critique dans les grandes villes Africaines ou de tels
changements urbanistiques n’ont pas été suivis de schémas d’urbanismes cohérents et
évolutifs notamment matière d'évacuation des eaux pluviales (Desbordes, 1990). C’est le cas
de la ville d’Abidjan qui a connu depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire (1960), un
développement remarquable caractérisé à la fois par une forte croissance démographique et un
développement des infrastructures économiques.

Cependant, ce développement n’a pas été accompagné d’une extension, gestion et


réhabilitation des ouvrages de drainage. Il en résulte une obsolescence accrue des ouvrages de
drainage entrainant actuellement des problèmes d’inondations récurrents observables dans les
communes de la capitale économique notamment à Cocody. En effet les ouvrages de drainage
de ladite commune sont pour la plupart fortement dégradés, effondrés à certains endroits. Lors
des épisodes pluvieux, le système de drainage n’arrive plus à évacuer efficacement l’afflux
massif des eaux ruisselantes. On assiste alors à une série d’inondations impressionnantes
submergeant les édifices publics ou privés occasionnant de nombreux dégâts matériels et
parfois même des pertes en vie humaine.

C’est dans ce contexte que la Direction de l’Assainissement et du Drainage (D.A.D) a


inscrit au titre de ses priorités le projet d’aménagement des ouvrages d’assainissement pluvial
à travers l’étude portée sur «la contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des
eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody»
visant à apporter des solutions idoines aux problèmes observées.

Ce projet a pour objectif de contribuer à l'amélioration de l'environnement urbain de la


commune de Cocody et du cadre de vie des populations riveraines du bassin versant par la
gestion efficace des eaux pluviales.

1
Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

De manière spécifique, il s’agit de:

 Faire l’état des lieux des ouvrages d’assainissement existants;


 Déterminer la quantité d’eaux de ruissellement qui transite dans ces ouvrages en
tenant compte des changements observés dans la ville d’Abidjan tant au plan
urbanistique qu’au plan climatique;
 Proposer un réseau d’assainissement pluvial dont les performances hydrauliques
assureraient l’évacuation des eaux pluviales sans risque d’inondations.

Le travail se subdivise en trois parties comme suit:


 Première partie: GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE qui décrit
l’environnement urbain et le fonctionnement du réseau d’assainissement du bassin versant
de l’université et la nature des dysfonctionnements observés. Cette étude permettra de
déceler les ouvrages défaillants afin de procéder à leur réhabilitation;
 Deuxième partie: L’ETUDE TECHNIQUE. Elle se subdivise en trois chapitres à savoir:
o L’étude hydrologique du bassin versant considéré de manière à quantifier les débits
maxima de crue à l’exutoire. Cette étude passe nécessairement par la détermination des
caractéristiques hydrologiques du bassin versant. Elle permettra de définir les relations
mathématiques de calculs des débits utiles pour le dimensionnement des ouvrages
d’assainissement;
o L’étude hydraulique qui servira à définir les caractéristiques géométriques des
différents ouvrages d’assainissement pluvial;
o L’étude d’impact environnemental et social de manière à mesurer les différents impacts
de la réalisation du projet au niveau socio-économique et environnemental.
 Troisième partie: LES RESULTATS DES ETUDES.

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I. GENERALITES SUR LA ZONE


D’ETUDE

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1.1. LOCALISATION DE LA ZONE DE PROJET


Le projet se situe à Abidjan, capitale économique de la République de Côte d’Ivoire.
Située en Afrique Occidentale, la Côte d’Ivoire est délimitée au Sud par l’Océan Atlantique,
au Nord par le Burkina Faso et le Mali, à l’Est par le Ghana et à l’Ouest par la Guinée et le
Libéria.

La ville d'Abidjan est comprise entre 5°00’ et 5°30’ de latitude Nord, et 3°50’ et 4°10’
de longitude Ouest, et s'étend sur une superficie de 137.000 hectares, dont 58 000 hectares
pour la seule ville d'Abidjan et 79 000 hectares pour les communes périphériques :
Bingerville, Anyama et Songon.

Depuis 2000, Abidjan a été


érigé en District et compte
treize communes dont les dix
de l’ex-Ville d’Abidjan
(Abobo, Adjamé, Attécoubé,
Cocody, Koumassi, Marcory,
Port-Bouët, Treichville et
Yopougon) et les communes
de Bingerville, Anyama et
Songon.

Figure 1: Communes du District d'Abidjan

Les communes se localisent comme suit:

 Dans la partie Sud, sont localisés les quartiers Koumassi, Marcory, et Port-Bouët, qui
constituent les premières zones d’habitations ;
 Le centre est occupé par les communes d’Attécoubé et Adjamé qui abritent de
nombreuses activités commerciales, et le Plateau qui est le centre des affaires;

 Vers les quartiers périphéries Nord et Ouest, Abobo et Yopougon constituent les lieux
de résidence d’une population plus modeste;

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

 Dans la zone Est, la commune de Cocody est constituée des quartiers Cocody Centre,
Angré, Riviera, Attoban, à travers les opérations immobilières, est une zone en pleine
extension.

Le présent projet a lieu dans la commune Cocody qui est située à L’est d’Abidjan. Cette
commune comprend plusieurs quartiers qui subissent des impacts de ruissellement d’eaux
pluviales lors des évènements orageux.

1.2. DONNEES CLIMATOLOGIQUES

1.2.1. Pluviométrie
La zone d’étude est sous l’influence du climat équatorial de transition appelé climat
Attiéen qui est caractérisé par une abondance de précipitation et une forte humidité. Le climat
Attiéen dans lequel baigne la zone de projet est caractérisé par une forte pluviométrie avec
une moyenne annuelle de 1600 mm .Il comprend quatre (04) saisons de durées inégales
réparties comme suit: Une grande saison de pluie d’Avril à mi-Juillet, une petite saison sèche
de mi-Juillet à mi-Septembre, une petite saison des pluies de mi-Septembre à Novembre et
une grande saison sèche de Décembre à Mars.

Figure 2: Evolution de la pluviométrie à la station Abidjan-Aéroport

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1.2.2. Températures
Les températures sont toujours supérieures à 20°C et oscillent entre 22 et 28°C. Les
dernières années sont caractérisées par une élévation progressive des températures, qui sont
passées en moyenne de 25 à 28°C entre 1990 et 2000. Le tableau 1 indique les températures
moyennes mensuelles dans la zone d’Abidjan.

Tableau 1: Températures de la ville d'Abidjan de 1990 à 2000

Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Min (°C) 23,1 22,9 22,7 22,8 22,1 21,8 23,8 23,6 24,1 24,3 25,5
Max(mm) 27,2 26,2 26,3 26,2 26,2 26,1 26,4 28,2 29,6 28,9 29,5
Moy. (mm) 24,76 24,5 24,5 24,7 24,5 24,6 24,8 26,7 27,4 27,5 27,7

Sources : (Etude APS bassin d’orage Abobo, 2009)

1.3. PEDOLOGIE, HYDROGEOLOGIE, HYDROGRAPHIE

1.3.1. Morphologie et pédologie


La topographie et la pédologie sont représentatives d’un des deux faciès
géomorphologiques prédominants d’Abidjan. C’est à dire des plateaux sableux qui peuvent
présenter des contours très entaillés mais dont les pentes sont généralement inferieures à 2%
et ou la perméabilité des terrains est élevée. L’autre faciès étant représenté par des collines à
pentes raide supérieures à 8%, composé de matériaux plus argileux, certainement beaucoup
plus favorable au ruissellement.

1.3.2. Hydrogéologie
Les aquifères du bassin sédimentaire côtier sont des aquifères assez homogènes et très
perméables. On distingue principalement trois (3) catégories de nappes : la nappe du
Quaternaire, la nappe du Continental Terminal, encore appelée « nappe d'Abidjan », et la
nappe fossile du Crétacé Supérieur ou Maestrichtien. Seule la nappe du Continental Terminal
est exploitée par les différents champs captant. Toutefois, elle est intensément exploitée et,
surtout, elle est fortement sujette à des risques de pollution par les importants rejets de déchets
industriels et domestiques dans l'environnement urbain, les déversements intempestifs, le
manque ou l'inefficacité des réseaux d'assainissement, les accidents de transport des produits
polluants de tout genre.

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1.4. POPULATION ET OCCUPATION DU SOL

1.4.1. Population de la commune de Cocody


La population de Cocody était estimée à 250 000 habitants selon le recensement de
1998 (Kouassi, 2007). Il faut noter que la commune connaît aussi un accroissement
démographique du fait de la crise socio politique des dix dernières années. Aujourd’hui elle
est estimée à 340 000 habitants. Cet afflux massif des populations a fortement accentué le
taux d’urbanisation. Aussi, la commune de Cocody regorge d'importantes infrastructures tant
économiques, que socio-éducatives, administratives et politiques .Cette situation suscite
l’intérêt de résider à proximité des lieux de travail. Il en résulte une concentration de la
population au sein de cette commune créant par endroit des habitats spontanés.

1.4.2. Occupation du sol de la commune de Cocody


C’est une commune résidentielle reconnue pour la richesse de ses habitants et
l'architecture de ses maisons dont de nombreuses sont construites dans un style dit
«Européen». Les classes les plus aisées de la société ivoirienne, autant que la plupart des
expatriés et des diplomates en font leur résidence de choix.

Elle comprend des immeubles modernes R+4 ou R+3, on y trouve aussi des villas
huppées et des habitats collectifs réalisés par des sociétés immobilières. Les voies sont
quasiment bitumées laissant rarement entrevoir le sol nu. Les rares espaces non lotis sont de
plus en plus colonisés par des bâtiments à habitations du fait de la pression démographique
engendrée par l’exode massif des populations durant ces dix dernières années. Cet état de fait
est dû au phénomène de l’accroissement des superficies urbanisées proportionnel à
l’accroissement de la population dans la commune sans une planification adéquate. Ainsi en
2000, la commune couvrait une superficie de 8130 ha avec 5840 ha de zone effectivement
construite. En 2005, cette superficie s’est considérablement accrue à hauteur 6510 ha.
Aujourd’hui la superficie effectivement construite a atteint 7200 ha (Nassa, 2009).
L’histogramme de l’évolution des surfaces loties de la commune est en Annexe II.

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

1.5. ETUDES DIAGNOSTIQUES DU RESEAU D’ASSAINISSEMENT


PLUVIAL DE LA ZONE D’ETUDE

1.5.1. Structure physique du réseau d’assainissement pluvial


Le modèle du réseau d'assainissement pluvial, sujet de notre étude, est composé d’un
ensemble d’ouvrages de drainage à ciel ouvert. Ces réseaux parcourent les zones urbanisées
de la commune de Cocody et communiquent avec le milieu naturel par le biais d’un thalweg
principal qui achemine les eaux pluviales de manière gravitaire vers la lagune Ebrié. A
l’exutoire du bassin versant sujet de notre étude, se trouvent une batterie de buses, évacuant
les eaux en période de crue. L’inventaire du réseau d’assainissement pluvial de la zone
d’étude est consigné en Annexe I.

1.5.2. Problématiques observées

1.5.2.1. L’état fonctionnel du réseau d’assainissement pluvial


Lors des événements pluvieux, on observe un débordement rapide des ouvrages de
drainage. A l’aval, les batteries de buses sont submergées et n’arrivent plus à évacuer
efficacement les eaux. Il en résulte une montée excessive du flux pluvial, submergeant
totalement la route du boulevard de France et ses environs occasionnant par la suite de
nombreux dégâts matériels (Voir figure ci-dessous).

Figure 4: Inondation de la voirie et ses environs Figure 3: Canal dépassé par l’afflux massif des eaux de
ruissellement

Les informations recueillies auprès des riverains nous confirment que la zone sujette à
l’inondation est bien au niveau des buses situées en aval du bassin versant. A l’amont, aucune

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

zone inondable n’a été signalée. Ce qui laisse penser à priori que les eaux pluviales s’écoulent
librement dans le réseau de drainage. Cependant une forte détérioration du collecteur pluvial
est observée tout le long du canal drainant jusqu’ aux buses situées en aval du bassin versant
(Voir figure ci-dessous)

Figure 5: Canal en ruine Figure 6: Zone fortement érodée par la montée des
eaux pluviales

1.5.2.2. Les contraintes liées au transport solide


Le comblement progressif des ouvrages de collecte des eaux à ciel ouvert par des dépôts
solides de toute sorte constitue une contrainte additionnelle aux problèmes de drainage des
eaux pluviales. En effet, par manque d’équipements adéquats de stockage ou de transports de
déchets, certaines personnes les déversent dans les systèmes de collecte des eaux pluviales. Il
en résulte une obstruction partielle des canaux, amenuisant gravement leurs capacités
hydrauliques.

Figure 7: Obstruction d’une buse en amont du bassin Figure 8: Obstruction partielle du canal par des
versant déchets solides

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

1.5.2.3. La qualité des eaux de ruissellement


Les eaux de ruissellement se chargent tout au long de leur parcours de diverses
substances dans des proportions d’importance variable au niveau du bassin versant. Ce qui est
plus frappant est l’intrusion des eaux vannes hospitalières dans le réseau pluvial. C’est le cas
du CHU qui déverse ses effluents hospitaliers sans traitement préalables dans le réseau de
drainage. Il en ait de même pour les effluents issus de la cité universitaire, qui pour cause de
réhabilitation en cours de la station de refoulement, sont by-passés dans le canal EP. En
période de crue, on assiste à une montée anormale des eaux pluviales fortement polluées par
les rejets hospitaliers, amplifiant ainsi le risque sanitaire.

Figure 10: Eaux claires en amont du bassin versant Figure 9: Eaux polluées par les effluents provenant de
l’université et du CHU

1.5.3. Les causes des dysfonctionnements

1.5.3.1. L’urbanisation croissante, facteur d’imperméabilisation des sols


Ce phénomène est causé par l’afflux massif des populations vers les grandes villes en
quête d’une vie meilleure avec comme corollaire l’expansion incontrôlée de la ville. Cette
démographie galopante des grandes villes entraine inéluctablement l’urbanisation rapide des
quartiers et a pour conséquence, une augmentation des surfaces imperméables. En effet, Les
toits des bâtiments, les stationnements, les rues et les trottoirs, toutes les infrastructures de
béton, de bitume limitent l’infiltration de l’eau dans le sol. Il en résulte une augmentation
accrue du volume d’eau de ruissellement suite à la diminution de l'infiltration naturelle des
eaux pluviales ce qui contribue aux crues urbaines dévastatrices.

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1.5.3.2. Le changement climatique


La Côte d’Ivoire à l’instar des autres pays africains connaît des changements climatiques
importants. (Savané et al.2001). Selon le rapport de 2007 relatif au changement climatique,
les pluies fortes augmentent dans de nombreuses régions engendrant un risque accru
d’inondation C’est donc dans ce contexte, les pluies torrentielles et les crues qui en résultent
ont pris l’allure de catastrophes naturelles, causant de nombreuses victimes humaines et
d’importants dégâts matériels dans divers quartiers d’Abidjan.

1.5.3.3. Des réalisations obsolètes, dépassées et en mauvais état.


L’obsolescence des ouvrages d’assainissement pluvial à Abidjan est fortement
remarquable. On constate en effet que les ouvrages de drainage ont une efficacité réduite du
fait de l’inadaptation aux conditions actuelles de fonctionnement et surtout d’absence
d’entretien. Les projeteurs d’antan n’avaient pas pris en considération les différentes
mutations probables des agglomérations Abidjanaises. En effet, le mode d’occupation des
parcelles de terre a eu pour conséquence logique une modification du comportement
hydraulique des eaux ruisselantes, ce qui a contribué à l’accroissement des eaux de
ruissellement à l’échelle du bassin versant.

1.5.3.4. Les insuffisances institutionnelles


L’assainissement en Côte d’Ivoire a été longtemps négligé et n’a pas constitué une
préoccupation majeure dans le choix des décideurs. Cet état de fait a activement freiné
l’assainissement en Côte d’Ivoire. Ainsi les projets de planification de drainage urbain ont été
négligés par faute de moyen financier ou bien par simple négligence de la part des décideurs.

Cependant, on assiste actuellement à la mise en place d’une timide politique en matière


d’assainissement qui sera susceptible de promouvoir ce secteur. Ainsi, les problèmes que
connaît la filière d’assainissement en Côte d’Ivoire ne sont-ils pas que purement techniques.
Ils sont aussi décisionnels dans la mesure où les décisions prises ne sont pas proportionnelles
aux problèmes d’assainissement dans une société évolutive dans laquelle nous vivons.

1.5.4. Les conséquences


Le manque d’assainissement pluvial adéquat occasionne des préjudices dommageables au
niveau socio-économique, environnemental, sécuritaire et sanitaire. Les conséquences sont
consignées dans le tableau ci-dessous.

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Tableau 2: Conséquences du manque d'assainissement

Environnement Sécuritaire Sanitaire Socio-économique


Dégradation du cadre Ecoulement Recrudescence des Ralentissement des
de vie et torrentiel des eaux maladies hydriques activités économiques
la qualité des eaux pluviales dans les
(marines, lagunaires, quartiers
souterraines)
Stagnation des eaux Destructions des Amoncellement des Entrave à la circulation
pluviales dans des biens matériels immondices piétonne et routière
quartiers occasionnant un choc
visuel
Destruction de la Risque élevé de Exposition des déchets Entrave à l’activité
voirie par le mort par noyade de toute sorte pouvant touristique
ruissellement occasionner des
maladies graves

1.5.5. Perspectives d’études


Au regard de l’analyse diagnostique du réseau de drainage susmentionnée, il ressort que
les sections des ouvrages sont aujourd’hui insuffisantes pour évacuer le débit pluvial qui s‘est
considérablement accru durant ces trois (03) décennies. Il en résulte un débordement des
ouvrages de drainage couplé par des effondrements à plusieurs endroits. Après le diagnostic
du réseau, notre analyse portera sur:

 L’étude hydrologique du bassin versant de manière à quantifier le flux des eaux


pluviales arrivant à l’exutoire du bassin versant en tenant compte des modifications
observées tant au plan climatique qu’au plan urbanistique. Pour se faire, un accent
particulier sera mis sur le modèle mathématique d’évaluation des débits de crues urbaines;
 L’étude hydraulique qui définira les techniques de drainage des eaux ruisselantes ainsi
que la qualité des ouvrages hydrauliques à redimensionner. Ceci aura pour action
l’amélioration de la qualité hydraulique des ouvrages de manière à éviter les
débordements et inondations fréquemment observés;
 Une étude d’impact environnemental et social sera menée de manière à percevoir
l’incidence du projet à court et long terme sur les populations. Une approche participative
sera initiée dans le but d’intégrer les populations au projet.

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II. ETUDES TECHNIQUES

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

2.1. ETUDES HYDROLOGIQUES DU BASSIN VERSANT DE


L’UNIVERSITE DE COCODY

Les inondations observées à Abidjan mettent en évidence la nécessité de l’importance des


investissements nécessaires à l’assainissement pluvial. Or les observations et les calculs
effectués avec des anciennes données climatiques et urbanistiques sont dépassés du fait de la
diminution des surfaces perméables et du bouleversement pluviométrique observé en Côte
d’Ivoire. A partir des considérations hydrologiques nouvelles et modèles mathématiques
adaptés à la situation actuelle à Cocody, il est possible de quantifier les eaux de drainage en
vue de leur évacuation.

2.1.1. Caractéristiques physiques du bassin versant de l’université de


Cocody

2.1.1.1. Délimitation du bassin versant


Le bassin versant de l’université de Cocody, sujet de notre étude est situé en plein cœur
de Cocody. Il est localisé entre l’université et le CHU. Il est fendu par un drain naturel partant
de l’ENSEA en amont jusqu’à l’intersection au boulevard de France en Aval. La délimitation
a été faite à partir des plans d’ouvrages d’assainissement, document de D.A.D et par la
cartographie numérique de la ville d’Abidjan sous AutoCAD. Par mesure de simplification,
nous l’avons scindé en quatre sous bassins pour une meilleure analyse des écoulements des
eaux.

2.1.2. Etude de la pluviométrie

2.1.2.1. Actualisation des paramètres de Montana


Les inondations répétées à Abidjan en général et à Cocody en particuliers montrent bien
la nécessité de réviser les considérations hydrologiques anciennes utilisées pour le
dimensionnement des ouvrages hydrauliques. Pour une efficace protection des populations et
les infrastructures hydrauliques de la région d’Abidjan, il est indispensable d’actualiser les
paramètres hydrologiques qui serviront pour le dimensionnement des ouvrages hydrauliques.

a) Description des données pluviométriques


Deux types de données ont été utilisés pour cette étude :
 les relevés pluviométriques journaliers ;

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 les pluviogrammes;
Les relevés pluviométriques journaliers proviennent de la base de données de la Société
d’Exploitation et de Développement Aéroportuaire Aéronautique et Météorologique
(SODEXAM). Les séries des pluies maximales journalières annuelles ont été constituées à
l’aide des enregistrements de la station d’Abidjan-Aéroport (Tableau 3). Cette série
chronologique s’étend globalement sur la période 1936-2007.
Les pluviogrammes sont des enregistrements du pluviographe de la station d’Abidjan-
Aéroport. Les données pluviographiques couvrent la période 1958-2001. Pour obtenir des
séries de pluies de courtes durées, on a procédé à un dépouillement des pluviogrammes.

Tableau 3: Caractéristiques de la station météorologique d’Abidjan

Code Station Latitude Longitude Altitude Type de Date


(°) (°) (m) station d’ouverture
1090000100 Abidjan- 5°15’N 3°56’W 7 S 1936
Aéroport

Source :( Goula, 2009)


b) Quantiles de pluie pour diverses périodes de retour
Les quantiles estimés à partir des distributions statistiques des pluies de courtes durées sont
présentés dans le tableau. Les périodes de retour de ces quantiles varient entre 1 an et100 ans.
L’évolution des quantiles est proportionnelle à celle des périodes de retour et de la durée de
l’averse. Lorsque la durée de l’averse augmente, la période de retour et la valeur du quantile
associé diminue (cf. Annexe III).

c) Calcul des paramètres de Montana


Les modèles Intensité Durée Fréquence sont des équations empiriques représentant la
relation entre les intensités maximales de pluie (variable dépendante) et autres paramètres
d’intérêt comme la durée et fréquence de pluie (variables indépendantes). Dans cette étude, le
modèle de Montana est utilisé pour l’établissement des courbes IDF de précipitations de la
région d’Abidjan. L’expression analytique du modèle de Montana est la suivante :

i = a×t-b (1)

Où i désigne l’intensité de la pluie (mm/h) ; t est la durée de l’averse ; a et b sont des


paramètres qui dépendent des conditions climatiques locales. Les valeurs des paramètres de
Montana obtenues après ajustement du modèle aux quantiles de pluie sont indiquées en

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annexe III. Deux plages de régression ont été utilisées pour déterminer les paramètres de
Montana : La plage de régression où la durée de l’averse est inférieure à 2 heures et celle où la
durée est supérieure à 2 heures.
Ce choix est guidé par le fait que le modèle de Montana présente lors de l’ajustement
aux maxima annuels un changement de pente entre les durées 1 heure et 2 heures. Ce
phénomène qui est probablement dû au régime particulier des pluies d’Afrique tropicale. En
effet, dans cette zone, les pluies ont généralement un caractère orageux quand elles sont de
durée inférieure ou égale à 1 heure (rarement 2 heures). Les pluies de durée supérieure à 2
heures sont pour la plupart des pluies de type « mousson », d’intensité plus faible et provenant
d’une origine climatique différente (Goula, 2009). Les valeurs des parcmètres de Montana
actualisés ainsi que les courbes IDF sont consignées en annexe III.

2.1.3. Détermination du coefficient de ruissellement des débits maxima

2.1.3.1. Coefficient de ruissellement


Lors des averses, l’eau est collectée par les toitures puis déversée sur le sol revêtu sur
lequel elle ne réussit pas à s’infiltrer, ruisselant ainsi pour attendre le réseau pluvial. Cet état
de fait est favorisé par la diminution des superficies non-revêtues, contribuant ainsi à
l’augmentation accrue du ruissellement des eaux pluviales.

2.1.3.2. Relation entre coefficient de ruissellement et taux


d’imperméabilisation
Le bassin versant soumis à notre étude est fortement urbanisé dont les surfaces
imperméabilisées (toiture, cours d’immeuble, voirie…) sont directement raccordées au réseau
pluvial. L’écoulement des eaux de ruissellement se fait très rapidement à travers le réseau vers
l’exutoire avec un débit prépondérant. Dans ces conditions, le coefficient de ruissellement
peut être pris égal au coefficient d’imperméabilisation qui est le rapport des surfaces
directement raccordés au réseau à la surface du bassin versant.

Si " A " est la surface totale du bassin versant, "A' " la superficie de surface revêtue. On a :

C= (2)

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2.1.3.3. Normalisation proposées Pour Abidjan par type d’habitat


Suite aux études antérieures menées sur les bassins versant expérimentaux de la
commune de Yopougon, (Abidjan) ORSTOM a pu déterminer les coefficients de
ruissellement relatifs au type d’urbanisation. En se basant sur le critère d’imperméabilisation
(densité des toits et superficies revêtues,…) et d’urbanisation, la différentiation pour la ville
d’Abidjan se fait suivant quatre (04) classes consignées dans le tableau ci-dessous:

Tableau 4: Normalisation des coefficients de ruissellement par type d'habitat à Abidjan

Coefficient de ruissellement par type d'habitat en %


T1 Etat naturel ou terrain de sport 20-25
T2 Habitat de standing (grand standing, moyen standing) 25-30
T3 Zone commerciales - grands immeubles-centre-ville 80-90
T4 Habitat populaire (habitat loti ou non loti) 70-80

Source : études des relations pluie-débit bassin expérimental Abidjan, Décembre 1987
Cette normalisation des coefficients de ruissellement, préconisée par ORSTOM en
1987, permet au projeteur de travailler avec des documents d’urbanisme synthétiques et
fiables.

2.1.3.4. Méthode de calcul du coefficient d’imperméabilisation par


pondération des surfaces
L’instruction technique de 1977 propose un calcul du coefficient d’imperméabilisation
par un coefficient pondéré définit comme suit :

Cmethode pondérée = (3)

2.1.3.5. Valeur du coefficient d’imperméabilisation du Bassin versant de


Cocody

Les calculs du coefficient d’imperméabilisation selon les deux méthodes sont consignés dans
le tableau suivant :
Tableau 5: Calcul du coefficient de ruissellement

Années Aire lotie (ha) Aire non lotie (ha) Aire totale (ha) C= A'/A Cmethode pondérée

2010 7200 1110 8310 0,9 0,8

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

Le bassin versant étudié étant du type T3 car fortement urbanisé. La valeur calculée est
comprise dans l’intervalle proposé par la normalisation d’Abidjan. Pour la suite des calculs, la
valeur de C sera la valeur supérieure de l’intervalle pour le dimensionnement des ouvrages de
drainage. Pour le bassin versant étudié, la valeur du coefficient de ruissellement sera pris
égale à 90%.

2.1.4. Recherche d’une formule simple pour le calcul des débits maxima
du bassin versant de l’université de Cocody
En général, les études de dimensionnement des ouvrages de drainage réalisées en
Afrique de l'Ouest s'appuient sur les modèles dérivés de la formule rationnelle Leur
application, confiée à des bureaux d'études de nationalités diverses utilisant leur propre
version de la formule, n'a pas toujours pris en compte les spécificités climatiques et urbaines
des bassins africains, et s'est traduite la plupart du temps par des résultats décevants
(Desbordes, 1990).
Pour pallier à ces inconvénients, il convient de reconsidérer les paramètres utilisés
(urbanisation, pluviométrie) de manière à procéder à une réadaptation des formules utilisées
au contexte urbain actuel. L’intérêt se porte alors vers une formule mathématique faisant
interagir les paramètres I, C et A, ce qui est conforme à la réalité physique du phénomène
d’écoulement des eaux.

2.1.4.1. Application de la formule de Caquot au bassin versant de Cocody


Le choix a été porté sur le modèle de Caquot parce que:

- il est la plus fidèle représentation de l’écoulement des eaux à travers les bassins
versants urbains;
- Les hypothèses de calculs sont plus proches de la réalité dans la mesure où le bassin
versant présente des distributions spatiales homogènes de pente et de coefficient de
ruissellement;
- il permet d'utiliser au mieux l'information pluviométrique dont on dispose, et donne la
valeur du débit de pointe sous une forme monôme, régionale, se traduisant simplement
en abaques d'un emploi commode pour le projeteur (Sighomnou, 1983).

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

Son expression est:

[ ] (6)

Où:

Q (T) représente le débit de pointe de période fréquence 1/T exprimé en m3/s ;

A: la surface du bassin versant en ha ;

C: le coefficient de ruissellement ;

I: la pente moyenne du bassin versant en m/m ;

a(T) et b(T) sont les paramètres de Montana de la relation i(t, T) = a(T) tb(T) ;

β: coefficient de l’expression du volume écoulé à l’exutoire pendant le temps de


concentration ;

δ : Coefficient de l’expression du volume accumulé dans le réseau pendant le temps de


concentration ;

ε: coefficient d’abattement spatial ;

M est l’allongement du bassin (avec M=L A-0, 5 ; L en hm et A en ha).

La formule de Caquot est présentée pour une valeur particulière de M=2, sachant qu’une
correction (m) devra être appliquée à la valeur trouvée du débit si M≠ 2.

Pour M=2, la valeur de μ serait de 0,34 ; la formule de Caquot devient donc :

[ ] (6)

Le facteur de correction ;

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a) Evaluation des paramètres de Caquot

Les valeurs des paramètres issues de (Sighomnou, 1986) sont les suivantes :

Tableau 6: Valeur des paramètres de Caquot pour l'Afrique de l'ouest

Paramètres de Caquot

β +δ=1.40 ε=0,05 μ=0,19 M0, 84 c= -0,41 d= 0,507 f= -0,287

b) Adaptation au cas de Cocody


Le bassin versant de l’université est fortement urbanisé, homogène et équipé de
systèmes d’assainissement qui sont aujourd’hui dégradés. La méthode de Caquot est
applicable au cas de Cocody car respectant les conditions précitées dans le paragraphe 2.2.4.1.
L’estimation du débit de crue urbaine est explicitée par la formule de Caquot. Le modèle de
Caquot est un modèle déterministe de définition du débit de pointe s’appliquant à toute la
surface considérée. Cette méthode permettra de calculer aux divers points caractéristiques des
tronçons, le débit de pointe qui servira à la détermination ultérieure des dimensions
hydrauliques des ouvrages d’assainissement pluvial urbain.

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2.2. ETUDES HYDRAULIQUES DES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT


PLUVIAL

L’étude hydraulique consiste à déterminer la section ou la capacité d’évacuation des


ouvrages. Elle est précédée par une étude hydrologique pour l’évaluation des débits d’eaux
pluviales à évacuer. Les ouvrages d’assainissement pluvial sont aujourd’hui incapables
d’évacuer les eaux ruisselantes sans risque d’inondation. Pour annihiler le risque
d’inondation, le redimensionnement des ouvrages de drainage et de franchissement est
nécessaire.
Compte tenu des contraintes économiques et du risque de débordement des ouvrages,
les ouvrages seront dimensionnés pour une période retour de 10 ans. La formule retenue pour
le dimensionnement des ouvrages d’assainissement pluvial est :

Q10 = 3,07 I0,24 C1,17 A0,81 (9)

2.2.1. Le redimensionnement des ouvrages d’assainissement pluvial

Pour éloigner les eaux pluviales de manière efficace, la réhabilitation des ouvrages
hydrauliques est nécessaire. Les eaux seront évacuées par le système futur système
d’assainissement et raccordé au réseau pluvial existant.
La réhabilitation des ouvrages se portera sur:

 Le redimensionnement des canaux d’évacuation d’eaux pluviales tout en minimisant


les travaux d’excavation. Une attention particulière sera portée sur la profondeur des
canaux de manière à faciliter leur entretien;
 Le redimensionnement à l’aval de l’ouvrage de franchissement en tenant compte du
débit de crue à évacuer et des matières solides susceptibles d’obstruer le passage de
l’eau.

2.2.2. Méthode de calcul des sections des ouvrages des canaux


La détermination de la section ou de la capacité d’évacuation des ouvrages de drainage
à ciel ouvert est effectuée à partir de la formule de Manning Strickler. Cette formule donne le

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débit maximum admissible (Qmax) dans l’ouvrage en fonction de la pente et des dimensions de
cet ouvrage. On a :

K (10)
Avec:
Q: débit en m3/s;
K: coefficient de rugosité selon Manning Strickler dépendant de la nature du revêtement de
l’ouvrage (K=70 pour les canaux en béton armé);

Rh= : Rayon hydraulique en m;

S: surface mouillée en m2 ;
P: périmètre mouillé en m;
I: pente en m/m.
Les calculs des sections des canaux sont consignés en annexe V.

2.2.3. Méthode de détermination de la section de l’ouvrage de


franchissement

2.2.3.1. Justification du choix du dalot


Les deux buses actuelles de diamètre 1000 mm sont insuffisantes pour évacuer le flux
pluvial à l’aval du bassin versant. On pourrait envisager la pose d’un ensemble de buses de
diamètre supérieur. Compte tenu du grand risque d’obstruction des buses par les déchets
solides de toute sorte, il convient d’écarter la solution de l’assemblage de buses. De plus le
débit à évacuer à l’exutoire étant de 87 m3/s, notre choix est porté sur le dimensionnement
d’un dalot compte tenu de l’importance du débit à évacuer.

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2.3. NOTICE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

L’étude du bassin versant de l’université de Cocody est une initiative de la D.A.D visant
à évacuer efficacement les eaux pluviales tout en annihilant le risque d’inondations. Ces
réflexions s’inscrivent dans le cadre du développement durable et répond aux exigences
environnementales et socio-sanitaires. Cependant, il est question de se pencher sur les effets
immédiats et à long terme de l’implantation des nouveaux ouvrages sur l’environnement
urbain et naturel.

2.3.1. Les avantages du projet

2.3.1.1. Amélioration de la voirie et du cadre de vie


Le drainage efficace des eaux pluviales contribuera à l’amélioration des conditions
d’assainissement des populations. Le ruissellement maitrisé entrainera une nette amélioration
de la voirie urbaine et une préservation du cadre de vie contre toutes les actions d’érosion
hydrique. Cette initiative contribuera par ricochet à l’amélioration du trafic routier qui est
fortement perturbé en période de crue.

2.3.1.2. Protection des populations et des biens


La maitrise du ruissellement pluvial contribuera à l’annulation du risque d’inondation
et par la même occasion à la protection des populations contre les risques de noyade et de
recrudescence de maladies hydriques. Les eaux bien canalisées ne pourront plus infliger des
dégâts matériels importants à la collectivité locale (effondrement de maisons, submersion de
véhicule…).

2.3.1.3. Création d’emploi


L’exécution des travaux dans les meilleurs délais exige une main d’œuvre importante.
D’où la nécessité de recruter des travailleurs ce qui contribue à la création de nouveaux
emplois.

2.3.1.4. Augmentation de la production nationale


Tous les matériaux de constructions (béton, aciers, granulats,…) pourraient être
produits sur place, cela signifie que la réalisation du projet crée non seulement des emplois
mais augmente également la production nationale.

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2.3.1.5. L’essor de l’activité touristique de la commune


La commune de Cocody fait partie des quartiers résidentiels hauts standing. Cette
commune est très prisée des vacanciers qui résident pour la plupart dans ladite commune. Par
conséquent un environnement sain contribuera à l’expansion de l’activité touristique.

2.3.2. Les inconvénients liés au projet

2.3.2.1. L’importation excessive de matériaux étrangers


La mise en place d’un collecteur d’assainissement pluvial demande un aménagement
important, pouvant entrainer l’achat excessif des matériaux et matériels importés, aussi bien
pendant l’exécution des travaux qu’au cours de l’entretien. Ce qui ne ferait qu’accentuer le
déficit de la balance commerciale.

2.3.2.2. Le coût de fonctionnement et d’entretien des ouvrages


Pour assurer le bon fonctionnement du réseau de drainage des eaux pluviales, il faut
prévoir des travaux d’entretien tout le long de l’année sur l’ensemble du réseau afin d’éviter
toutes obstructions qui pourraient entrainer des inondations et des conséquences graves sur le
dispositif lui-même. A cela s’ajoute la contrainte des déchets solides. En effet comme le
collecteur pluvial est à ciel ouvert, certaines personnes voient le collecteur pluvial à ciel
ouvert comme un dépotoir et la période d’étiage occasionne un amoncellement de déchets
hétéroclites, entrainant un entretien difficile et coûteux.

2.3.2.3. L’incompréhension par les populations


Les collecteurs pluviaux en béton à ciel ouverts contrastent toujours avec l’habitat
urbain et, du fait que leur rôle de drainage des eaux pluviales n’est pas appréhendé par les
populations. Celles-ci voient en eux le moyen facile de se débarrasser des ordures. Ainsi les
canaux d’eaux pluviales se transforment en une véritable source de nuisance qui aggrave les
conditions sanitaires, en favorisant le développement des larves, rongeurs, insectes et
parasites.

2.3.2.4. Le risque de noyade


En période de crue, le collecteur pourrait facilement se transformer en piège mortel pour
toute personne qui d’une manière ou d’une autre se retrouverait dans le canal du fait de sa
connexion directe avec la lagune. En effet, en période de crue, l’afflux massif des eaux
ruisselantes peut emporter un homme adulte et peut occasionner une mort par noyade.

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2.3.2.5. Les branchements anarchiques


L’ignorance couplée de l’inaction des autorités poussent certains établissements à
raccorder leurs effluents au réseau d’assainissement pluvial. Ce comportement néfaste
pourrait contribuer à la pollution à grande échelle du réseau lagunaire par la même occasion à
la détérioration rapide des ouvrages en béton du fait de la nature corrosive des effluents.

2.3.3. Récapitulatif
Le tableau ci-dessous récapitule les différents avantages et inconvénients relatif au projet
d’assainissement pluvial du bassin versant de l’université de Cocody.

Tableau 7: Avantages, inconvénients et mesures d’atténuation

Mesures
Avantages Inconvénients
d'atténuations
+ L’amélioration du cadre -L’utilisation des matériaux et Incitation à l'utilisation
de vie matériels étrangers des matériaux locaux

Instauration d'une taxe


+La protection des
- Le coût d’entretien des ouvrages communale pour
populations et des biens
l'entretien des ouvrages
Séances
-L’incompréhension des d'informations et de
+ La création d’emploi
populations sensibilisation des
populations
+ L’augmentation de la Installation de barrières
- Le risque de noyade
production nationale de protection

Amende + obligation à
+ L’essor de l'activité
- Les branchements anarchiques se raccorder au réseau
touristique
d'égout

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III. RESULTATS

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3.1. RESULTATS DES ETUDES TECHNIQUES

3.1.1. Diagnostic du système d’assainissement pluvial de la zone d’études


Le diagnostic du réseau d’assainissement pluvial nous a permis d’avoir un aperçu de la
fonctionnalité hydraulique des différents ouvrages existants. Au terme de l’étude, il en ressort
que le collecteur principal est aujourd’hui incapable d’assurer le drainage des eaux pluviales.
Les effondrements constatés démontrent bien cet état de fait. De plus, la forte érosion pluviale
constatée à l’exutoire montre également que les eaux s’écoulent à pleine section et le plus
souvent en surcharge.
A l’exutoire le passage busé composé de deux (02) conduites Φ 1000 est incapable
d’évacuer efficacement l’afflux massif des eaux pluviales lors des évènements orageux. Pour
améliorer le drainage des eaux pluviales, il convient de:
 Réhabiliter le collecteur pluvial ;
 Remplacer la batterie de buses Φ 1000 par un dalot dûment dimensionné pour évacuer
le débit de crue urbaine.

3.1.2. Etudes hydrologiques


L’étude du bassin versant de l’université de Cocody a permis de réévaluer les
paramètres hydrologiques à considérer lors des calculs de débits de crue maxima.
L’actualisation des paramètres de Montana a permis d’établir les expressions mathématiques
de la formule de Caquot en fonction des différentes périodes de retour. Ces formules
s’inscrivent dans le cadre des études des ouvrages d’assainissement à Abidjan région des
lagunes et ne peuvent pas être utilisées de manière abusive pour d’autres projets
d’assainissement dans les régions de la Côte d’Ivoire.

Le tableau ci-dessous montre les différentes formules de calculs du débit par la formule de
Caquot en fonction des périodes de retour.

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Tableau 8: Expressions de la formule de Caquot en fonction des périodes de retour

Durée de pluie < 2 h Durée de pluie > 2 h


Q100 = 14,41 I0,36 C1,25 A0,75 Q100 = 12,37 I0,33 C1,23 A0,76
Q50 = 8,65 I0,32 C1,22 A0,77 Q50 = 12,37 I0,34 C1,24 A0,76
Q20 = 4,76 I0,28 C1,19 A0,79 Q20 = 12,60 I0,35 C1,25 A0,75
Q10 = 3,07 I0,24 C1,17 A0,81 Q10 = 12,80 I0,36 C1,25 A0,74
Q5 = 2,08 I0,22 C1,15 A0,82 Q5 = 12,94 I0,38 C1,26 A0,73
Q2 = 1,32 I0,22 C1,14 A0,83 Q2 = 13,09 I0,40 C1,28 A0,72
Q1 = 1,11 I0,20 C1,14 A0,84 Q1 = 13,30 I0,42 C1,29 A0,71

Compte tenu du fort taux d’urbanisation que connaît la commune de Cocody, le


coefficient de ruissellement sera pris sensiblement égal aux taux d’imperméabilisation du sol.
Pour les calculs, le coefficient de ruissellement sera fixé à C = 0,9.
Le bassin versant étudié de 257,73 ha a été scindé en quatre (04) sous bassins versants dont
les caractéristiques sont consignées dans le tableau suivant :

Tableau 9: caractéristiques des sous-bassins versants de la zone d’étude

Temps Coefficient
Débit de Temps de
de Surface A Pente de
N° bassins versants crue Q concentration
retour T (ha) I(m/m) ruissellement
(m3/s) tc (mn)
(année) C
BV1 10 50,52 0,0132 0,9 24 26
BV2 10 80,52 0,0168 0,9 39 23
BV3 10 72,08 0,0243 0,9 38 21
BV4 10 54,61 0,0107 0,9 25 24
BV1+BV2 10 131,04 0,0151 0,9 45 48
(BV1+BV2)//BV3 10 203,12 0,0190 0,9 73 48
((BV1+BV2)//BV3)+BV4 10 257,73 0,0144 0,9 87 68

Les études hydrologiques du bassin versant de Cocody ont permis d’établir des relations
mathématiques des débits de crues urbaines en fonction du temps de retour des évènements
pluvieux. A partir des caractéristiques du bassin versant de l’université de Cocody, il est
possible d’évaluer la quantité d’eau ruisselante à l’exutoire et définir les dimensions des
ouvrages d’assainissement pluvial.

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3.1.3. Etudes hydrauliques


A la suite de l’étude hydrologique à l’échelle du bassin versant soumis à notre étude, il
en ressort la nécessité de réhabiliter le collecteur de collecte et d’évacuation des eaux
pluviales et la réalisation d’un dalot en remplacement des batteries de buses existantes.
Les caractéristiques des ouvrages à réaliser sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 10: Caractéristiques des ouvrages d'assainissement à réaliser

OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT PLUVIAL


Tronçons Longueur (m) V (m/s) h (m) m b (m)
A3_P12 603 3 1,5 1 7
Canaux trapézoïdaux
P8_P12 955 3 1,5 1 10
P12_Exutoire 413 3 2,1 1 12
OUVRAGE FRANCHISSEMENT
Ouvrage Localisation Longueur V (m/s) h (m) section
Dalot Exutoire 20 3 1,8 4×3×2

3.1.3.1. Phases des travaux


Les travaux de réhabilitations des ouvrages d’assainissement seront priorisés en quatre (04)
phases comme suit :

 Phase 1: réhabilitation du collecteur principal le long du tronçon Exutoire_P12 ;


 Phase 2: réhabilitation du collecteur le long du tronçon P12_P8 ;
 Phase 3: réhabilitation du collecteur le long du tronçon P12_A3 ;
 Phase 4: La réalisation du dalot.
Le récapitulatif du coût des travaux est consigné dans le tableau suivant :

Tableau 11: Devis estimatif du projet

RECAPITULATIF Montant (FCFA)


Installation du chantier 90 000 000
Phase I : Canal C1, tronçon Exutoire_P12 190 832 224
Phase II : Canal C2, tronçon P12_P8 335 389 944
Phase III : Canal C3, tronçon P12_A3 138 797 683
Phase IV : Ouvrage de franchissement 34 766 160
TOTAL HT 789 786 011
TVA 18%
TOTAL TTC 931 947 492

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3.2. RECOMMANDATIONS SPECIFIQUES POUR LA


PERENNISATION DES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT

Une action participative doit être menée auprès des populations pour lutter contre les
inondations. En effet, le fonctionnement hydraulique des ouvrages est très souvent perturbé
par un comblement progressif dû aux dépôts solides de toutes sortes. Ces pratiques demandent
à ce que soient développées non seulement des techniques d’entretiens appropriées, mais
aussi des actions portant sur la sensibilisation des usagers au fonctionnement des réseaux.
En plus de la technique, ces campagnes de sensibilisation auront pour objectifs :
 La sensibilisation des populations riveraines des réseaux pour faciliter les travaux de
réalisation et de réhabilitation des réseaux ;

 Le plaidoyer à l’attention des décideurs et partenaires pour la promotion de


l’assainissement comme maillon essentiel du système d’amélioration des conditions
et du cadre de vie des populations

 Le suivi médiatique des activités de la composante Assainissement urbain.

Au plan stratégique, elles auront pour effets :

 L’arrêt de rejet de déchets solides dans les canaux de drainage des eaux pluviales.
 La bonne utilisation des ouvrages d’assainissement ;
 L’entretien des ouvrages d’assainissement ;
 Le respect des plans d’urbanisme ;
 L’arrêt de l’occupation de l’emprise et servitude des réseaux.

3.2.1. La législation de l’hydrologie urbaine


Les travaux d’assainissement pluvial passent nécessairement par la connaissance du
bassin versant concerné. Ainsi une étude hydrologique actualisée s’avère nécessaire dans la
mesure où l’urbanisation couplée du changement climatique engendrent un accroissement du
flux pluvial. Cependant on devrait s’accorder sur la formulation des expressions
mathématiques de dimensionnement des réseaux pluviaux. Dans le souci d’avoir des résultats
homogènes, une législation doit être mise en place de manière à administrer les règles
régissant le dimensionnement des ouvrages d’assainissement pluvial.

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3.2.2. La lutte contre la pollution


A la contrainte de la quantité du flux pluvial s’ajoute aussi celle de la qualité. Les eaux
usées provenant des activités universitaires et hospitalières sont rejetées sans traitement dans
le talweg. Cette pratique, longtemps ignorée, constitue une importante source de pollution de
l’environnement riverain et l’ensemble du réseau hydrographique.
Le traitement des pluviales mélangées eaux usées s’avère aujourd’hui hors budget. Pour
ces mêmes considérations économiques, il serait avantageux de dissocier les eaux pluviales
des eaux usées. Les canaux d’eaux pluviales ne doivent que drainer les eaux pluviales et rien
d’autre.
La solution la plus simpliste sera d’interdire l’intrusion des eaux usées quel que soit leur
nature dans le réseau pluvial. Cela suppose qu’il existerait des filières de traitement des
effluents universitaires et hospitaliers. La lutte contre la pollution lagunaire et maritime sera
vraiment efficace par une forte législation en ce qui concerne les normes de rejets des
effluents traités. Cette législation doit interdire l’intrusion de toute forme d’effluents quel que
soit sa nature et sa provenance dans les collecteurs d’assainissement pluvial. Or cette action
est tributaire de l’état de fonctionnement des stations d’épuration des eaux usées dont la
réhabilitation doit être un préalable.

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CONCLUSION

Le réseau d’assainissement pluvial du bassin versant de l’université de Cocody est


aujourd’hui dépassé du fait de l’afflux massif des eaux qui créent des inondations au passage
busé à l’entrée. Pour résoudre ce problème, la réalisation d’un dalot et l’aménagement d’un
canal trapézoïdal a été proposé dans le but d’évacuer les eaux de manière efficiente. Mais ces
réalisations, quoique nécessaires, peuvent s’avérer insuffisantes à long terme. En effet, la ville
d’Abidjan évolue : son tissu urbain se densifie, change de forme ou de mode d’occupation,
avec pour conséquence une évolution accrue du débit des eaux de ruissellement. C’est donc
là l’occasion de se pencher sur l’établissement ou la révision des lois urbanistiques qui
pourraient apporter une réglementation en matière d’occupation des sols en intégrant une
administration des eaux pluviales. Aujourd’hui à Abidjan, la mise en œuvre des équipements
d’assainissement pluvial qui résistent au temps et aux changements de toute sorte s’avère
primordiale. Pour ce faire, l’entretien régulier des réseaux d’assainissement est primordial
pour mieux suivre l’évolution de l’état fonctionnel des réseaux pluviaux. Par ailleurs, en
matière d’assainissement en Côte d’Ivoire, il faut une bonne motivation des décideurs de
manière à mettre en place des voies et moyens pour que les structures affectées à
l’assainissement puissent œuvrer dans des conditions optimales de travail. Car à notre avis, ce
qui fait défaut, ce n’est pas la technique liée à l’assainissement mais plutôt, une bonne volonté
politique de vouloir véritablement assainir. A cette fin, la mise à la disposition de la D.A.D
de moyens conséquents pour le suivi, le contrôle, et la télégestion des systèmes
d’assainissement évolutifs basé sur l’informatisation des données s’avère nécessaire.
En définitive, les problèmes d’assainissement doivent être pris à bras le corps par les
décideurs compte tenu de leurs impacts négatifs sur le bien-être des populations. D’autant
plus qu’une étude récente a révélé que les deux tiers de la population mondiale vivront en
ville dans les quarante ans à venir. Or le développement durable ne pourrait se faire sans de
nouveaux schémas d’assainissement.

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BIBLIOGRAPHIE

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CERTU, La ville et son assainissement.

D. SIGHOMNOU (1983), Etude du ruissellement en milieu urbain tropical humide (Abidjan


- Yopougon).

ETUDE DU RUISSELLEMENT DU BASSIN VERSANT DE YOPOUGON (1987).

EUROPEAN JOURNAL OF SCIENTIFIC RESEARCH (August, 2008).

F.N. CRES (Septembre 2001), Hydrologie urbaine quantitative -Assainissement pluvial

GOULA BI TIE ALBERT (Septembre 2009), Etablissement des courbes Intensité-Durée-


Fréquence des pluies d’Abidjan.

M.DESBORDES, C. BOUVIER, (1990), Assainissement pluvial urbain en Afrique de


l'ouest.

NASSA DABIE DESIRE (Janvier 2009), Crise de la nature dans l’agglomération


abidjanaise : l’exemple de la colonisation des espaces verts par l’habitat et les commerces
dans la commune de Cocody.

Sites internet

Taux d’accroissement démographique de la Côte d’Ivoire

url : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?c=iv&v=24&l=fr 15/04/ 2012

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ANNEXES
ANNEXE I : RAPPORT DE VISITE TECHNIQUE

ANNEXE II : POPULATION ET OCCUPATION DU SOL

ANNEXE III : ETUDE PLUVIOMETRIQUE

ANNEXE IV : RECHERCHE D’UNE FORMULE SIMPLE POUR LE CALCUL DES DEBITS MAXIMA D
COCODY

ANNEXE V : DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES OUVRAGES D’ASSAINISSEMENT PLUVIAL

ANNEXE VI : DEVIS ESTIMATIF DU PROJET

ANNEXE VII : BASSINS VERSANT DE LA ZONE D’ETUDE

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ANNEXE I : RAPPORT DE VISITE TECHNIQUE

Ce présent rapport de visite a été initié par l’étudiant en charge de l’étude menée sur le
bassin versant de l’université de Cocody par l’intermédiaire de la D.AD. Il a pour but de
mettre en exergue les différents dysfonctionnements observés au cours du drainage des eaux
pluviales. Il est fait en deux étapes:

 Une visite par temps sec pour avoir un état des lieux visuel des systèmes
d’assainissement ;
 Une autre visite par temps orageux de manière à observer l’écoulement des eaux de
ruissellement à travers les ouvrages de manière à avoir une connaissance du
fonctionnement hydraulique des ouvrages d’assainissement pluvial.

 Inventaire des principaux ouvrages d’assainissement pluvial


Les différents ouvrages d’assainissement pluvial sont consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 12: Inventaires des ouvrages d'assainissement de la zone d'étude

Fil d'eau Etat de


Ouvrages Type Géométrie nombre
(m) fonctionnement

Partiellement obstrué
Buses Ouvrage de 2Φ 1000 et
3 37,98 par des déchets
Amont franchissement 1Φ800
solides
Talweg Drain naturel L>2,5 1 32,45 terre fortement érodée
Talweg Drain naturel L>2,5 1 31,05 terre fortement érodée
buse de
Ouvrage de fonctionnement
traversé Φ 1000 2 24,73
franchissement normal
université
Canal
Ouvrage de drainage 1,4×1,00×0,80 1 24,45 détérioré par endroit
trapézoïdal
Canal partiellement
Ouvrage de drainage 1,5×1,00×0,80 1 22,86
trapézoïdal détérioré
Canal
Ouvrage de drainage 1,5×1,00×0,80 1 18,12 effondré
trapézoïdal
Canal
Ouvrage de drainage 1,5×1,00×0,81 1 16,25 effondré
trapézoïdal
Canal
Ouvrage de drainage 1,80×1,05×0,9 1 14,43 effondré
trapézoïdal
Canal
Ouvrage de drainage 3,8×3,00×1,2 1 4,94 Canal effondré
trapézoïdal
Ouvrage de
buses avales Φ 1000 2 4,04 partiellement obstruée
franchissement
entrée
B×H
Ouvrage de 3,74 fonctionnement
Dalot 1
franchissement sortie normal
3,5×1,20
3,11

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 Activités anthropiques
Le bassin versant est influencé par deux établissements majeurs à savoir le centre
hospitalier et universitaire (C.H.U) et l’université de Cocody. Cependant à l’amont est
caractérisé par des résidences à usage d’habitation.

 Diagnostic du réseau d’assainissement


VUE DE LA DEGRADATION AVANCEE DU CANAL PLUVIAL
Les images de la structure physique du réseau d’assainissement par temps sec révèlent
l’état de délabrement avancé du réseau pluvial.

Figure 11: Canal pluvial complètement détruit 15/04/ Figure 12: Dégradation du collecteur principal 15/04
2012 2012

VUE DE L’INONDATION

Figure 13: Zone inondable par temps sec 15/04/2012 Figure 14: Même zone inondable par temps pluvieux
04/05/04/2012

Lors des averses, on observe une surcharge au niveau du canal. Les buses avales sont
incapables d’évacuer efficacement l’afflux massif des eaux ruisselantes. Les eaux pluviales
montent dangereusement en se répandant sur la voirie et aux alentours. Il s’ensuit une forte
inondation occasionnant des dégâts matériels importants et une obstruction totale du
Boulevard de France.

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Figure 15: Remontée excessive des eaux menaçant le mur Figure 16: Surcharge du réseau pluvial en aval 04 /05/2012
de l'université 15 /04/2012

PERCEPTION DE LA QUALITE DES EAUX RUISSELANTES


La STEP du CHU est depuis plusieurs décennies hors d’usage. Le trop plein des effluents
hospitaliers transite par un regard avant de rejoindre le réseau de drainage Eaux pluviales qui
conduit directement à la lagune Ebrié. Il en ait de même pour les effluents universitaires.
Pendant les périodes de crue, certains riverains, non conscients de la qualité des eaux sont
souvent en contact ces eaux infectées sont à la merci des germes pathogènes. Cet état de fait
amplifie le risque sanitaire des populations et contribue par la même occasion à la pollution
massive du réseau hydrographique (lagune, eaux souterraines...).

Figure 18:Eaux claires amont du bassin versant Figure 17: Eaux fortement polluées par les effluents
provenant de l’université et du CHU

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ANNEXE II : POPULATION ET OCCUPATION DU SOL

a) Evolution de la commune de Cocody population de la commune de Cocody

Taux d’accroissement démographique de la Côte d’Ivoire.

Figure 19: croissance démographique de la côte d'Ivoire

Source : url : http://www.indexmundi.com/g/g.aspx?c=iv&v=24&l=fr

Estimation de la population de Cocody


Tableau 13: Estimation de la population de Cocody

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005


taux
d'accroissement 2,5 2,58 2,51 2,45 2,15 2,11 2,06
année 0 1 2 3 4 5 6 7
Cocody 250 000 256 250 262 861 269 459 276 061 281 996 287 946 293 878
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
taux
d'accroissement 2,03 2 2,16 2,13 2,11 2,08 2,1
année 8 9 10 11 12 13 14
Cocody 299 844 305 841 312 447 319 102 387 835 332 612 339 597

Formule de l’accroissement de la population : Pn+1 = Pn (1+ an+1) an+1 accroissement à


l’année n+1 ; Pn population à l’année n.

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b) % surfaces loties = surfaces imperméabilisés / surfaces totales

Tableau 14: Evolution des surfaces loties dans la commune de Cocody

pourcentage
superficie lotie superficie non superficie superficie
Années (ha) lotie (ha) totale (ha) lotie %
2000 5840 2470 8310 70,28
2005 6510 1800 8310 78,34
2010 7200 1110 8310 86,64
Source (Nassa, 2009)

% surfaces loties en fonction des années


100
90 86,64
78,34
80 70,28
70
60
50
% surfaces loties
40
30
20
10
0
2000 2005 2010

Figure 20 : Evolution des surfaces loties dans la commune de Cocody

c) Calcul du coefficient de ruissellement du bassin versant de Cocody

Tableau 15: Calcul du coefficient de ruissellement

aire non lotie


Années aire lotie (ha) (ha) aire totale (ha) C= A'/A Cmethode pondérée
2000 5840 2470 8310 70,28 66,22
2005 6510 1800 8310 78,34 72,67
2010 7200 1110 8310 86,64 79,31

Cméthode pondérée =

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ANNEXES III ETUDE PLUVIOMETRIQUE

Modélisation de la relation Intensité Durée Fréquences des pluies horaires

Les modèles Intensité Durée Fréquence sont des équations empiriques représentant la
relation entre les intensités maximales de pluie (variable dépendante) et autres paramètres
d’intérêt comme la durée et fréquence de pluie (variables indépendantes). Dans cette étude, le
modèle de Montana est utilisé pour l’établissement des courbes IDF de précipitations de la
région d’Abidjan. L’expression analytique du modèle de Montana est la suivante :

i = a×tb
Où i désigne l’intensité de la pluie (mm/h) ; t est la durée de l’averse ; a et b sont des
paramètres qui dépendent des conditions climatiques locales. Le calcul des parcmètres de
Montana pour différentes période de retour se fera par régression linéaire :

Ln (i(T)) = Ln (a(T)) + b(T) Ln(t)

Quantiles de pluie pour diverses périodes de retour

Les quantiles estimés à partir des distributions statistiques des pluies de courtes durées
sont présentés dans le tableau. Les périodes de retour de ces quantiles varient entre 1 an et100
ans. L’évolution des quantiles est proportionnelle à celle des périodes de retour et de la durée
de l’averse. Lorsque la durée de l’averse augmente, la période de retour et la valeur du
quantile associé diminue.

A une période de retour de 100 ans est associée une probabilité de non dépassement de
0,99. Cela signifie qu’il y a 99% de chance que la valeur du quantile de période de retour 100
ans ne soit pas dépassée au cours d’une année quelconque. Réciproquement, la probabilité
que cette valeur soit dépassée est de 0,01.

Tableau 16: Quantiles des pluies pour différentes périodes de retour à Abidjan

Durée Intensités maximales en fonctions des périodes de retour (mm/h)


(mn) 100 ans 50 ans 25 ans 20 ans 10 ans 5 ans 3 ans 2 ans 1 an
10 406 343 290 275 231 193 168 148 130
15 310 270 234 224 193 164 143 127 110
30 188 173 157 152 137 121 108 96 83,1
45 137 129 120 117 108 97 88,1 79,6 70,4
60 121 113 105 102 93,4 83,7 75,5 67,8 59,5
90 98,7 91,4 84 81,5 73,6 65,1 58 51,4 44,4
120 83,7 77,3 70,7 68,5 61,6 54,1 47,9 42,2 36,2
180 63,7 58,5 53,2 51,4 45,9 39,9 35,1 30,7 26
240 52 47,6 43,1 41,6 36,9 32 28 24,3 20,5
Min. 52 47,6 43,1 41,6 36,9 32 28 24,3 20,5
Moy. 151,21 135,04 120,01 115,46 101,73 88,18 77,96 69,13 60,06
Max. 406 343 290 275 231 193 168 148 130
Source : Etablissement des courbes Intensité-Durée-Fréquence des pluies d’Abidjan (Goula, 2009)

40
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Ajustement des paramètres de Montana

Les valeurs des paramètres de Montana obtenues après ajustement du modèle aux
quantiles de pluie sont indiquées dans les tableaux ci-dessous. Deux plages de régression ont
été utilisées pour déterminer les paramètres de Montana : La plage de régression où la durée
de l’averse est inférieure à 2 heures et celle où la durée est supérieure à 2 heures.

La fonction DROITEREG sur EXCEL calcule les statistiques de la droite par la


méthode des moindres carrés afin de trouver l’équation de droite qui s’ajuste au plus près des
valeurs (ln(t,T)) ;ln(i,T)).

Tableau 17: Quantiles des pluies à Abidjan à l'échelle logarithmique

Ln((T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T)) Ln(i(T))
2,30 6,01 5,84 5,67 5,62 5,44 5,26 5,12 5,00 4,87
2,71 5,74 5,60 5,46 5,41 5,26 5,10 4,96 4,84 4,70
Durée < 2 h 3,40 5,24 5,15 5,06 5,02 4,92 4,80 4,68 4,56 4,42
3,81 4,92 4,86 4,79 4,76 4,68 4,57 4,48 4,38 4,25
4,09 4,80 4,73 4,65 4,62 4,54 4,43 4,32 4,22 4,09
4,50 4,59 4,52 4,43 4,40 4,30 4,18 4,06 3,94 3,79
4,79 4,43 4,35 4,26 4,23 4,12 3,99 3,87 3,74 3,59
Durée > 2h
5,19 4,15 4,07 3,97 3,94 3,83 3,69 3,56 3,42 3,26
5,48 3,95 3,86 3,76 3,73 3,61 3,47 3,33 3,19 3,02

pente -0,70 -0,63 -0,58 -0,56 -0,51 -0,47 -0,44 -0,43 -0,43
origine 7,61 7,30 7,01 6,92 6,63 6,35 6,16 6,00 5,86
Durée < 2 h b 0,70 0,63 0,58 0,56 0,51 0,47 0,44 0,43 0,43
a 2014,20 1486,13 1105,95 1016,25 758,65 575,23 471,72 404,77 349,45
r 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99
pente -0,66 -0,67 -0,68 -0,69 -0,71 -0,73 -0,75 -0,77 -0,79
origine 7,56 7,53 7,52 7,51 7,49 7,46 7,43 7,40 7,37
Durée > 2h b 0,66 0,67 0,68 0,69 0,71 0,73 0,75 0,77 0,79
a 1912,66 1870,81 1839,17 1829,57 1793,68 1741,53 1682,14 1637,55 1584,05
r 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99 0,99

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Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une pluie de durée < 2h

Tableau 18: Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une durée < 2h

Première plage de régression

Période de retour Durée <2 heures

(ans) Paramètres Corrélation


a(T) b (T) R²
100 2014 -0,70 0,99
50 1486 -0,63 0,99
20 1016 -0,56 0,99
10 759 -0,51 0,99
5 575 -0,47 0,99
2 405 -0,43 0,99
1 349 -0,43 0,99

Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une pluie de durée >2h

Tableau 19: Valeurs actualisées des paramètres de Montana pour une durées > 2 h

Première plage de régression

Période de retour Durée >2 heures

(ans) Paramètres Corrélation


a(T) b (T) R²
100 1913 -0,66 0,99
50 1871 -0,67 0,99
20 1830 -0,69 0,99
10 1794 -0,71 0,99
5 1742 -0,73 0,99
2 1638 -0,77 0,99
1 1584 -0,79 0,99

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Courbes Intensité durée fréquence Abidjan pour une durée < 2 h

Figure 21: Courbes IDF pour une durée < 2 h

Courbes Intensité durée fréquence Abidjan pour une durée >2 h

Figure 22: Courbes IDF pour une durée > 2 h

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ANNEXES IV : RECHERCHE D’UNE FORMULE SIMPLE POUR LE CALCUL DES


DEBITS MAXIMA DU BASSIN VERSANT DE L’UNIVERSITE DE COCODY

Expression du débit de crue par la formule de Caquot

A partir des paramètres Actualisés de Montana, il est possible d’expliciter la formule de


Caquot pour le calcul des débits de crue qui sera utilisé pour le dimensionnement des
ouvrages de drainage.

La formule de Caquot à pour expression :

[ ]

En posant : K (M, T) = [ ] ; U(T) = 1-b(T)*f ; V(T) = );

W(T) =d*b(T) +1- ε

Il vient :

Avec : β +δ=1.40 ; ε=0,05 ; μ=0,19 M0, 84 ; c= -0,41 ; d=0,507 ; f= -0,287

La formule de Caquot est présentée pour une valeur particulière de M=2, sachant qu’une
correction (m) devra être appliquée à la valeur trouvée du débit si M≠ 2.

Le facteur de correction , et

Le temps de concentration est exprimé par la Méthode de KIRPICH purement empirique mais
d’emploi courant en Afrique, donnant des résultats très satisfaisant pour des bassins versants
< 150 ha selon l’Etude relation - pluie débit de Décembre 1987 effectué sur les bassins
versants expérimentaux d’Abidjan.

Son expression est : tc = 0,01947

tc = temps en mn
L = distance en mètre entre l’exutoire et le point le plus éloigné du bassin
p = la pente du bassin versant en m/m

44
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On obtient les formules suivantes en fonctions des différentes périodes de retour des
phénomènes pluvieux. Les formules sont explicitées dans le tableau ci-dessous :

Tableau 20: Actualisation des formules de Caquot pour la ville d'Abidjan

Formule de Caquot pour la ville d’Abidjan, région des lagunes pour une durée de pluie < 2h

𝟏 𝐕 𝟏 𝐖
Période de
retour
Paramètres de Montana Q (T) 𝐊 𝐈 𝐂 𝐀𝐔
𝐔 𝐔 𝐔

T =1/F
i= atb
K1/U V(T)/U(T) 1/U(T) W(T)/U(T)
Années a(T) b(T)
100 2014 -0,70 14,41 0,36 1,25 0,75
50 1486 -0,63 8,65 0,32 1,22 0,77
20 1016 -0,56 4,76 0,28 1,19 0,79
10 759 -0,51 3,07 0,24 1,17 0,81
5 575 -0,47 2,08 0,22 1,15 0,82
2 405 -0,43 1,32 0,20 1,14 0,83
1 349 -0,43 1,11 0,20 1,14 0,84
Formule de Caquot pour la ville d’Abidjan, région des lagunes pour une durée de pluie >2h
Période de Paramètres de Montana
retour i= atb
T =1/F K1/U V(T)/U(T) 1/U(T) W(T)/U(T)

Années a(T) b(T)


100 1913 -0,66 12,37 0,33 1,23 0,76
50 1871 -0,67 12,37 0,34 1,24 0,76
20 1830 -0,69 12,60 0,35 1,25 0,75
10 1794 -0,71 12,80 0,36 1,25 0,74
5 1742 -0,73 12,94 0,38 1,26 0,73
2 1638 -0,77 13,09 0,40 1,28 0,72
1 1584 -0,79 13,30 0,42 1,29 0,71

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ANNEXES V : DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES OUVRAGES


D’ASSAINISSEMENT PLUVIAL

Caractéristiques des bassins versants :

Le bassin versant étudié a été subdivisé en quatre sous bassins versants BV1, BV2 BV3 BV4
pour une meilleure compréhension de l’écoulement des eaux de ruissellement.

Détermination des dimensions des canaux et vérification des vitesses dans les différents
tronçons.

Considérations pratiques
o La profondeur
Le prix au mètre cube de déblais, croît généralement avec la profondeur. C'est le cas quand les
couches de terrain deviennent plus dures en profondeur. Un canal moins profond est plus
facile à entretenir. D'où il pourrait être préférable d'avoir un canal un peu moins profond,
quitte à avoir un volume total de déblais plus grand.
o Condition de vitesse
Pendant le dimensionnement des ouvrages à ciel ouvert, il est nécessaire de vérifier que la
vitesse n’est ni trop grande (Vmax ≤ 3 m/s pour les ouvrages primaires) pour éviter la
dégradation des ouvrages, ni trop petite (Vmin ≥ 0,30 m/s) pour garantir l’auto curage.

Les Caractéristiques du canal trapézoïdal de pente latérale 1 /1 sous les hypothèses


suivantes :
- coefficient de Manning-Strickler Ks = 70 ;
- la hauteur d’eau h dans le canal (tirant d’eau)
- la largeur b du canal : b = - m×h
- la revanche r du canal sera prise égale à 0,20 m

- La hauteur totale H du canal

La pente sera calculée selon l’expression :


I= [ ]

Compte tenu des contraintes budgétaires, les ouvrages à réhabiliter seront classés par
ordre de priorité comme suit :
Tronçon : P12_ exutoire
Tronçon : P8_P12
Tronçon :A3_P1

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Contribution à l’amélioration des réseaux de drainage des eaux des bassins versants d’Abidjan : cas du bassin versant de l’université de Cocody

Tableau 21: Caractéristiques des bassins versants

Temps Coefficient
Coefficient Débit de Temps de
de Longueur Surface A Pente de Allongement
N° bassins versants Tronçon correcteur crue Q concentration
retour T L(m) (ha) I(m/m) ruissellement M
m (m3/s) tc (mn)
(année) C
P1_P6buses
50,52
BV1 Avales 10 1290 0,0132 0,9 1,81 1,04 24 26
BV2 P6_P12 10 1300 80,52 0,0168 0,9 1,44 1,12 39 23
BV3 A1_P12 10 1380 72,08 0,0243 0,9 1,63 1,08 38 21
BV4 P12_Exutoire 10 1090 54,61 0,0107 0,9 1,48 1,11 25 24
BV1+BV2 P1_P12 10 3161,30 131,04 0,0151 0,9 2,76 0,89 45 48
(BV1+BV2)//BV3 A1_P12 10 3161,30 203,12 0,0190 0,9 2,22 0,96 73 48
((BV1+BV2)//BV3)+BV4 P12_Exutoire 10 3574,13 257,73 0,0144 0,9 2,00 1 87 68
// bassin versant en parallèle ; + bassin versant en série

Tableau 22: Caractéristiques géométriques des tronçons à réhabiliter

N° BV Tronçons Longueur (m) Q (m3/s) V (m/s) h (m) m b (m) K Pente projet Pente TN

BV3 A3_P12 603 38 3 1,5 1 10 70 0,0031 0,0243


BV1+BV2 P8_P12 955 45 3 1,5 1 7 70 0,0029 0,0151
((BV1+BV2)//BV3)+BV4 P12_Exutoire 413 87 3 2,1 1 12 70 0,0019 0,0144

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Ouvrage de franchissement : Dimensionnement d’un dalot rectangulaire B×D

Les deux buses Φ1000 ne suffisent plus pour évacuer un débit de crue maximal de 87 m3/ s.
Pour éradiquer le risque d’inondation en période de crue, in convient de les remplacer par un
dalot de section convenablement calculée de manière à évacuer efficacement les eaux sans
risque d’inondation.

DESIGNATION VALEUR
La côte de la ligne rouge au droit du franchissement H (m) 8,08 m
La cote du fond du talweg hmin (m) 4,04 m
La côte max de l'eau à l’aval de l’ouvrage hmax(m) 6,34 m
La pente des talus (1/1)
La largeur de la plateforme L0 = 20 m
La vitesse maximale d'écoulement des eaux Vmax (m/s) = 3m/s
La vitesse minimale d'écoulement des eaux Vmin (m/s) = 0,5 m/s

Le débit à évacuer est Qcrue = 87 m3/s .


Perte de charge à l’entrée du dalot :

ΔHe = Ke Ke = coefficient dépendant de la forme et l’entrée de l’ouvrage

Perte de charge due aux frottements dans l’ouvrage

ΔHf = Kf = avec Kf = et K le coefficient de Manning

Perte de charge à la sortie :

ΔHs =

En appliquant le théorème de Bernoulli on obtient :


ΔH = Zam – Zav = (Ke+ +1)

ΔH= = (Ke+ × × +1)

Avec Rh = K = 70 et g = 9,8ms-2

Détermination de surélévation :

PHE amont= hmax+∆H

Les calculs sont consignés dans le tableau ci-dessous

48
Désignation Valeurs
3
Débit (m /s) 87
largeur B (m) 11,78
hauteur D(m) 2,00
Hauteur max du tirant d'eau ymax 2,30
La vitesse maximale d'écoulement des eaux Vmax (m/s) 3,00
RH (m) 0,78
coefficient de rugosité K 70,00
La côte de la ligne rouge au droit du franchissement (m) 8,08
PHE amont (m) 1,70
La cote du fond du talweg hmin (m) 4,04
La côte max de l'eau à l’aval de l’ouvrage hmax(m) 2,00
La pente des talus 1/1
La largeur de la plateforme L0 (m) 20,00
La vitesse minimale d'écoulement des eaux Vmin (m/s) 0,50
kf 0,11
Δhe (m) 0,16
ΔHf (m) 0,09
ΔHs (m) 0,82
PDC dalot ΔH dalot (m) 1,07
PHE amont= hmax+∆H (m) 7,41
Zcote rouge - Zcote PHE amont (m) 0,67

Conclusion :

La réalisation d’un dalot en béton armé de 25 cm d’épaisseur avec quatre(04) ouvertures de


section intérieure 300×200 pour une longueur de 20 m est requise pour évacuer librement les
eaux pluviales à l’exutoire du bassin en remplacement de la batterie de buses.

49
Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
Caractéristiques géométriques du dalot

50

25

200

25

25 300 25 300 25 300 25 300 25

Récapitulatif des ouvrages d’assainissement à réaliser :

Tableau 23: récapitulatif des ouvrages d'assainissement à réaliser

Ouvrages de drainage
Tronçons Longueur (m) V (m/s) h (m) m b (m)
A3_P12 603 3 1,5 1 7
Canaux trapézoïdaux
P8_P12 955 3 1,5 1 10
P12_Exutoire 413 3 2,1 1 12
Ouvrages franchissement
Ouvrage Localisation Longueur V (m/s) h (m) section
Dalot Exutoire 20 3 2 4×3×2

50
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ANNEXE VI DEVIS ESTIMATIF DU PROJET

Calcul de cubature

Tableau 24: Calcul de cubature

volume de
distances surface TN surface hauteur terre à
Canaux tronçons base (m)
(m) (m2) projet (m2) canal (m) déblayer
(m3)
C1 exutoire_P12 412,82 2600,77 2373,72 12 2,1 3399
P12-P11 315,54 3423,61 3218,51 10 1,5 2486
P11_P10 208,51 3169,39 3127,69 10 1,5 505
C2
P10_P9 286,50 5615,37 5558,07 10 1,5 695
P9_P8 144,63 3478,27 3449,35 10 1,5 351
Total 7436
P12_A5 165,13 1659,53 1552,20 7 1,5 979
C3 A5_A4 254,03 3746,93 3696,13 7 1,5 463
A4_A3 183,56 3652,9 3616,2 7 1,5 335
Total 1777

DEVIS estimatif du projet

Tableau 25: Devis estimatif du projet

Prix
unitaires Montant
Désignation des travaux U Qté
FCFA FCFA
HTVA

0 Section : Installation de chantier


Installations générales de chantier et des services
1 Fft 1 10 000 000 10 000 000
généraux de l'Entreprise
2 Frais d’études Fft 1 50 000 000 50 000 000
3 Contrôle et suivi des travaux Fft 1 30 000 000 30 000 000
100 Section : Terrassements généraux
Sous-total 90 000 000
PHASE I: Canal C1, tronçon Exutoire_P12
101 Déviation provisoire des eaux ml 413 30 000 12 390 000
3
102 Fouille pour profondeur entre 0 et 1,60 m m 3399 3 500 11 896 242
104 Nettoyage du fond du talweg ml 413 2 500 1 032 500
3
105 Remblaiement bas compacté m 207 7 000 1 445 500
106 Mise à profil du talweg ml 413 2 000 826 000
3
107 Remblai de sable d'apport m 19 7 500 142 500
200 Section : OUVRAGES
201 CANAL EN BETON
202 Béton de propreté dosé à 150 kg/m3 m3 103 65 000 6 711 250

51
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204 Béton armé dosé à 350 kg m3 714 87 000 60 731 650
205 Acier haute adhérence pour ouvrages de drainage kg 28780 1 400 40 011 440
206 Coffrage soigné m² 9594 5 800 55 645 142
Sous-total 190 832 224
PHASE II: Canal C2, tronçon P12_P8
207 Déviation provisoire des eaux ml 955 30 000 28 650 000
3
208 Fouille pour profondeur entre 0 et 1,60 m m 4037 3 500 14 128 604
209 Nettoyage du fond du talweg ml 955 2 500 2 387 500
3
210 Remblaiement bas compacté m 382 7 000 2 674 000
211 Mise à profil du talweg ml 955 2 000 1 910 000
3
212 Remblai de sable d'apport m 32 7 500 240 000
213 Section : OUVRAGES
214 CANAL EN BETON
215 Béton de propreté dosé à 150 kg/m3 m3 191 65 000 12 415 000
3
216 Béton armé dosé à 350 kg m 1213 87 000 103 092 250
217 Acier haute adhérence pour ouvrages de drainage kg 48714 1 400 67 919 600
218 Coffrage soigné m² 17582 5 800 101 972 990
Sous-total 335 389 944
PHASE III: Canal C3, tronçon P12_A3
220 Déviation provisoire des eaux ml 603 30 000 18 090 000
3
221 Fouille pour profondeur entre 0 et 1,60 m m 1777 3 500 6 220 555
222 Nettoyage du fond du talweg ml 603 2 500 1 507 500
3
223 Remblaiement bas compacté m 181 7 000 1 266 300
224 Mise à profil du talweg ml 603 2 000 1 206 000
3
225 Remblai de sable d'apport m 15 7 500 112 500
226 Section : OUVRAGES
227 CANAL EN BETON
228 Béton de propreté dosé à 150 kg/m3 m3 90 65 000 5 879 250
3
229 Béton armé dosé à 350 kg m 687 87 000 58 430 700
230 Acier haute adhérence pour ouvrages de drainage kg 27497 1 400 38 495 520
231 Coffrage soigné m² 1309 5 800 7 589 358
Sous-total 138 797 683
PHASE IV: Ouvrage de franchissement
300 DALOT EN BETON
301 Dalots en béton armé avec épaisseur 20 cm
302 Section intérieure 300x180 ml 80 421 452 33 716 160
400 Section : DIVERS
401 Réfection de chaussées
402 Chaussées légères m² 100 10 500 1 050 000
Sous-total 34 766 160
TOTAL 789 786 011

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Mémoire Master Option Eau et Assainissement présenté par KOFFI N’Dah Joël
ANNEXE VII BASSINS VERSANT DE LA ZONE D’ETUDE

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