Vous êtes sur la page 1sur 3

Paris, le 18/04/2019

Ci-après se trouve un résumé des éléments à prévoir dans un contrat suite à l’adoption de la loi n°2018-938
du 30 octobre 2018 (loi EGALIM).
Il est rappelé que le contrat peut être écrit ou oral. Un contrat écrit a l’avantage de disposer de preuve quant
aux clauses négociées, acceptées et signées des Parties ce qui n’est pas le cas du contrat oral, même si celui-
ci existe tout de même.

Un renversement d’initiative de la conclusion du contrat


Jusqu’à présent, l’initiative de la contractualisation des relations appartenait souvent aux acheteurs. La Loi
EGALIM renverse cette logique. La proposition de contrat écrit émane désormais du producteur lorsque la
conclusion d’un contrat écrit est obligatoire. Dans les filières où la contractualisation n’est pas obligatoire, un
producteur peut exiger de l’acheteur qu’il lui fasse une offre de contrat écrit ou peut faire la proposition de
contrat.
La filière semences et plants n’est pas considérée comme étant à contractualisation écrite obligatoire.
Un producteur peut donner mandat à une organisation de producteurs (OP) reconnue ou une association
d’organisation de producteurs (AOP) reconnue, avec ou sans transfert de propriété (s’il n’y a pas de transfert
de propriété, l’Agriculteur donne mandat à son OP reconnue pour négocier en son nom), pour négocier la
commercialisation de ses produits et la signature d’un contrat. Ce contrat doit respecter les clauses de
l’accord-cadre conclu entre l’OP ou l’AOP avec son (ses) acheteur(s), sachant que c’est à l’OP ou à l’AOP qu’il
revient de proposer l’accord-cadre.
Lorsque l’acheteur refuse de conclure un contrat écrit ou émet des réserves sur une proposition de contrat,
il doit le justifier et en faire part par écrit au producteur (ou à l’OP ou l’AOP, en cas de mandat) dans un délai
raisonnable.
Le contenu

La loi EGALIM a modifié le Code rural notamment sur les questions contractuelles. Le tableau suivant fait une
analyse des éléments contenus dans le Code rural complétés par ceux de la convention-type de
multiplication/production de semences et plants homologuée par arrêté du ministère en charge de
l’Agriculture et le ministère en charge de l’Economie.

En cas de manquement du producteur ou de l’acheteur à ces différentes dispositions, une amende


administrative ne pouvant excéder 2 % du dernier chiffre d’affaires du contrevenant est prévue.

Contrat de multiplication/production de semences et plants

Ce que complète la Convention-type Ce qui doit apparaitre en plus


Ce que dit le Code rural
cadre GNIS et ses annexes spécifiques dans le contrat commercial
Le contrat doit : Elle aborde la relation contractuelle Le contrat commercial doit faire
entre l’Agriculteur et son acheteur, l’objet d’une négociation entre
l’Entreprise (les Parties au contrat). Elle les Parties et ne pas être en
précise et complète le Code rural sur contradiction avec la Convention-
certains volets. Elle impose que type
certaines clauses soient négociées entre
les Parties et incluses dans le contrat
commercial.
« Le contrat ainsi formé, sur la base de
la convention-type et de l'annexe
spécifique à chaque section du GNIS,

1/3
inclut en outre des dispositions
particulières dûment négociées et
acceptées par les Parties concernant
notamment les modalités de
rémunération, les quantités, la qualité,
la responsabilité et les assurances ».
- Intervenir avant la vente « L’Etablissement s’engage à remettre à
effective du produit agricole. l’Agriculteur l’exemplaire du contrat et
des avenants signés lui revenant, au
plus tard au moment du semis ou de la
plantation. »
Faire référence « La rémunération de l’Agriculteur ou Le prix : il faut indiquer le
- Au prix ou aux critères et son mode de calcul sont fixés de gré à montant ou à défaut la façon
modalités de détermination et gré dans des clauses particulières au dont il sera déterminé. Si le prix
de révision du prix. Les critères contrat. La base de la rémunération n’est pas fixé, il convient
et modalités de détermination tiendra compte des résultats de la également de mentionner au
du prix prennent en compte un certification ou de l’agréage. Les indices minimum un indicateur relatif
ou plusieurs indicateurs relatifs élaborés par le GNIS peuvent permettre aux coûts pertinents de
aux coûts pertinents de d’éclairer les Parties lors de la production en agriculture et à
production en agriculture et à négociation de la rémunération ; » l'évolution de ces coûts et un
leur évolution, un ou plusieurs indicateur relatif aux prix des
indicateurs relatifs aux prix des produits agricoles et alimentaires
produits agricoles et constatés sur le ou les marchés
alimentaires constatés sur le ou sur lesquels opère l'acheteur et à
les marchés sur lesquels opère l'évolution de ces prix.
l'acheteur et à leur évolution Les indicateurs utilisés dans le
ainsi que des indicateurs contrat doivent être transférés
relatifs aux quantités, à la par l’acheteur au maillon suivant
composition, à la qualité, à de la chaîne.
l'origine et à la traçabilité des
produits ou au respect d'un
cahier des charges.
Faire référence Indiquer les normes de qualité
- A la quantité, à l'origine et à requises, le nom de l’espèce, de
la qualité des produits la variété, et d’autres dispositions
concernés ; particulières (ex : normes
d’isolement, nombre d’hectares,
PMG et qualité semences-mères)
;
Faire référence Indiquer si la production est
- A la durée du contrat ; annuelle ou bisannuelle ou
pluriannuelle. Si le contrat est
annuel pour une espèce
pluriannuelle, il faut prévoir un
avenant.
Faire référence La convention-type prévoit les Prévoir les cas de résiliation.
- Au délai de préavis et à conditions, les règles en matière de
l'indemnité éventuellement cession d’activité que ce soit des
applicable dans les différents agriculteurs ou des entreprises.
cas de résiliation du contrat
(…) ;
Faire référence - « La non-livraison ou la non mise à Si un désaccord survient sur les
- Aux modalités de collecte ou disposition par l’Agriculteur, dans les résultats d’analyse des lots de
de livraison des produits ; conditions prévues par l’annexe semences, les parties peuvent
2/3
spécifique à chaque section du GNIS, et prévoir une nouvelle analyse
dans le délai prévu dans le contrat, sauf dans un laboratoire tiers faisant
cas de force majeure ou dans les cas l’objet d’un accord entre les
exceptionnels appréciés par la Parties.
Commission interprofessionnelle de Le contrat peut préciser ce qui se
conciliation (…) du GNIS concernée, passe en cas d’enlèvement ou de
peut entraîner des pénalités ou le refus livraison fractionnée.
de la marchandise. » Le contrat doit préciser si
- « La non-acceptation de la livraison ou l’Agriculteur doit stocker la
le non-enlèvement de la récolte récolte au-delà des règles
contractualisée par l’Etablissement, prévues dans chaque annexe
dans les conditions prévues par spécifique ainsi que les modalités
l’annexe spécifique (…), sauf en cas de de prélèvement d’un échantillon
force majeure ou dans les cas représentatif à la récolte ainsi
exceptionnels appréciés par la que les modalités de
Commission interprofessionnelle de rémunération du stockage par
conciliation de la section du GNIS l’Agriculteur.
concernée, peut donner lieu au
versement d’une indemnité. »
Faire référence « Lorsque la relation entre l’agriculteur
- Aux modalités relatives aux et l’établissement relève d’un contrat de
procédures et délais de vente, dans le cas de lots conformes aux
paiement ; normes réglementaires et contractuelles
à l’issue de l’agréage ou de la
certification, le paiement se fera dans
un délai maximum de 45 jours fin de
mois, à compter de la date d’émission Préciser les modalités de
de la facture, (…) ». paiement si la récolte ne
Dans le cas de non-respect par la respecte pas les normes
récolte ou le lot des normes réglementaires ou contractuelles.
réglementaires ou découlant du
contrat, les modalités de paiement
seront convenues de gré à gré.
Faire référence Voir article VI
- Aux règles applicables en cas
de force majeure.
L’Agriculteur peut donner « L’Agriculteur peut donner mandat à Il convient de formaliser le
mandat à l’Etablissement pour l’établissement afin d’émettre les mandat de facturation.
établir les factures. Cela doit factures au nom et pour le compte de (Voir exemple de mandat en
faire l'objet d'un mandat écrit l’Agriculteur ». annexe du document.)
distinct et qui ne peut être lié
au contrat commercial. Le
mandat de facturation est
renouvelé chaque année par
tacite reconduction. Le
producteur peut révoquer ce
mandat, avec un préavis d'1
mois.
L’Agriculteur peut donner
mandat de facturation à son
OP/AOP, qui peut déléguer à
l'acheteur.

Contact : service.juridique@gnis.fr

3/3

Vous aimerez peut-être aussi