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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT BURKINA FASO

SUPERIEUR DE LA RECHERCHE ------------------


SCIENTIFIQUE ET DE Unité-Progrès-Justice
L’INNOVATION
-------------------
UNIVERSITE OUAGA I Pr Joseph KI-
ZERBO
--------------------
Institut des Sciences du Sport et du
Développement Humain
---------------------
Département Jeunesse

MEMOIRE DE FIN DE FORMATION


en vue de l’obtention du diplôme de Conseiller de Jeunesse
et d’Education Permanente

SUJET :

LE DESINTERET DES JEUNES POUR


L’ELEVAGE DES PORCS DANS LA REGION DU
CENTRE-OUEST : FACTEURS EXPLICATIFS ET
CONSEQUENCES SUR LA CREATION
D’EMPLOI

Présenté et soutenu Sous la direction de :


par : Mme Aguiratou TOU / NANA
NANA Gnondi Conseillère en emploi et en formation
professionnelle

Juin 2016
I

RESUME

La présente étude porte sur le thème « Le désintérêt des jeunes pour


l’élevage des porcs dans la région du Centre-Ouest : facteurs
explicatifs et conséquences sur la création d’emploi ? ». Elle s’est
principalement appesantie sur les facteurs explicatifs du désintérêt des
jeunes pour l’élevage des porcs.
Cette étude nous a permis d’identifier les multiples contraintes et atouts
de l’élevage des porcs dans la région du Centre-Ouest. Elle nous a
également permis de juger, à l’épreuve des faits, la pertinence des
variables postulées comme étant obstacles à l’intéressement des jeunes
pour l’élevage des porcs. La confirmation de ces hypothèses nous ouvre
d’emblée des pistes exploratoires vers une recherche de solutions ou de
thérapeutiques appropriées au diagnostic posé. Ainsi la revue de
littérature, les résultats issus des questionnaires adressés aux jeunes de la
ville de Koudougou et de Réo, et les résultats obtenus grâce aux
entretiens avec les personnes ressources nous ont permis de vérifier les
hypothèses émises.
Il résulte de cette étude que l’élevage de porcs est une activité bien
rentable et pourvoyeuse d’emplois si toutefois il est bien géré.
Cependant, l’étude révèle que peu de jeunes s’adonnent à cette activité.
Les résultats obtenus à l’issue des enquêtes montrent que les facteurs
explicatifs de cette situation sont multiples. Ils nous ont permis de
dégager les tendances dominantes parmi les entraves évoquées,
notamment la perception des jeunes de l’élevage des porcs qui
constituent le principal obstacle à l’engouement des jeunes pour cette
activité. A cela s’ajoute les difficultés d’accès au financement par les
jeunes et l’insuffisance d’informations et de formations à leur profit.
Toutes ces entraves ont des impacts sur la détermination des jeunes à
s’adonner à l’élevage des porcs. Ces causes ont été analysées et
interprétées dans la présente étude. Au terme de l’étude nous proposons
quelques solutions en vue de susciter chez les jeunes un intérêt pour
l’activité et par ricochet réduire le taux de chômage.
II

DEDICACE

Nous dédions ce mémoire à :

 notre feu père Nana Sibiri ;


 notre mère Sawadogo Noaga ;
 Nos frères et belles-sœurs pour leur
soutien multiforme ;
 nos amis pour leurs encouragements et
leur soutien.
III

REMERCIEMENTS

Nous remercions infiniment Dieu, pour sa grâce et sa


miséricorde maintes fois renouvelées à notre égard.
Nous tenons aussi à remercier tous ceux qui, par leurs
conseils, leurs suggestions et leur disponibilité, ont contribué à
l’aboutissement de ce travail. Nos remerciements vont
particulièrement à :
 madame Aguiratou TOU/NANA, notre directrice de
mémoire, qui malgré les multiples contraintes de service, a
fait preuve de disponibilité à notre égard, en acceptant de
nous accompagner tout au long de ce travail ;

 l’ensemble du corps enseignant de l’ISSDH pour les


connaissances acquises au cours de cette formation ;

 monsieur Martin SAWADOGO, doctorant à l’Université


Ouaga II, pour sa disponibilité et ses précieux conseils ;

 toutes les personnes ressources, pour avoir apporté des


informations clées relatives à notre sujet ;

 monsieur le Directeur et tout le personnel du FASI, pour


nous avoir reçu et accompagné lors de notre stage ;

 monsieur Boniface NANA et épouse pour leur contribution à


notre réussite scolaire et sociale ;

 maman KONE et fils pour leurs soutiens multiformes à notre


égard ;

 tous les camarades de classe, pour leur contribution à notre


formation et pour leur esprit de solidarité ;

 tous ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à la


réalisation de ce travail.

 réalisation de ce travail.
IV

SIGLES ET ABREVIATIONS

ASEP : Association des éleveurs de porcs


BIT : Bureau International du Travail
BNDA : Banque Nationale pour le Développement Agricole
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
DPRA : Direction Provinciale des Ressources Animales
DRRA : Direction Régionale des Ressources Animales
EICVM : Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages
ENESA : Ecole Nationale de l’Elevage et de Santé Animale
FAIJ : Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes
FAO : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
FAPE : Fonds d’Appui de la Promotion d’Emploi
FASI : Fonds d’Appui au Secteur Informel
INSD : Institut National des Statistiques et de la Démographie
MEP : Maison des Eleveurs de Porcs
MJFPE : Ministère de la Jeunesse, de la Formation Professionnelle et
de l’Emploi
MJFIP : Ministère de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion
Professionnelle
MRA : Ministère des Ressources Animales
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAPISE : Plan d’Action et Programme d’Investissement du Secteur de l’Elevage
PASA : Programme d’Ajustement Structurel Agricole
PIB : Produit Intérieur Brut
PNE : Politique Nationale de l’Emploi
PNJ : Politique Nationale de la Jeunesse
PPA : Peste Porcine Africaine
V

RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat


SCADD : Stratégie de Croissance Accélérée et du Développement Durable
TS/ PU-P : Techniciens Supérieur Péri-Urbain-Porcs
ZATE : Zone d’Appui Technique en Elevage
VI

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la proportion de l’échantillon éleveur en


fonction du nombre de personnes employées dans leur activité............. 35
Tableau 2 : Répartition de la proportion de l’échantillon des jeunes
enquêtés ayant créé un nouvel emploi et le nombre de personnes
employées dans ce nouvel emploi ........................................................... 36
Tableau 3 : Répartition des jeunes interrogés selon leur intérêt pour
l’élevage de porcs .................................................................................... 37
Tableau 4 : Le genre et l’intérêt des jeunes interrogés pour l’élevage de
porcs ........................................................................................................ 39
Tableau 5 : Situation matrimoniale et intérêt pour l’élevage de porcs .. 39
Tableau 6 : Niveau d’instruction et intérêt pour l’élevage de porcs ..... 40
Tableau 7: Répartition des éleveurs enquêtés selon les sources de
financement de leurs activités. ................................................................ 43
Tableau 8: Répartition des jeunes bénéficiaires de formation selon la
structure organisatrice de la formation. .................................................. 47
VII

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1: Appréciation de l’activité d’élevage de porcs par la


proportion de l’échantillon non éleveurs. ............................................... 38
Graphique 2:Répartition de l’échantillon selon la connaissance de
l’existence des structures de financement. .............................................. 41
Graphique 3:Information sur les conditions d’accès au financement² . 42
Graphique 4:Répartition des éleveurs enquêtés selon le type de
l’élevage de porcs pratiqué. .................................................................... 44
Graphique 5 : Statistique des jeunes ayant bénéficié d’une formation . 44
Graphique 6: Les jeunes enquêtés ayant reçu une formation en
embouche porcine ................................................................................... 45
Graphique 7: Répartition des jeunes bénéficiaires de formation selon le
type de formation. ................................................................................... 46
1

INTRODUCTION

Dans les pays en développement tout comme dans les pays développés,
l’emploi constitue une pierre angulaire du développement. Il a des
impacts économiques et sociaux bien au-delà des revenus qu’il peut
procurer. En effet, il participe à la réduction de la pauvreté, au
fonctionnement des villes, et offre des perspectives de développement
individuel aux jeunes.

L’évolution économique actuelle a replacé la question de l’emploi au


cœur des débats de développement dans divers pays du monde. Selon le
rapport sur le développement dans le monde de la Banque Mondiale
(BM)1, plus de trois (03) milliards sur les sept (7) milliards d’êtres
humains travaillent. Mais près de la moitié d’entre eux poursuivent leurs
activités dans le cadre des exploitations agricoles ou d’une petite
entreprise familiale.

La population burkinabé estimée actuellement à environ 16 millions


d’habitants est essentiellement jeune du fait de la forte croissance
démographique. En effet, la structure par âge de la population indique
qu’environ 70% a moins de 35 ans, 46,4% a moins de 15 ans et 59,1% a
moins de 20 ans. (Politique Nationale de la jeunesse, 2008)

Aussi, selon l’Institut National des Statistique et de la Démographie, la


population jeune (15-35 ans) a connu une évolution continue au fil des
années passant de 4,8 millions en 2008 à 5,9 millions en 2014. Cette
configuration démographique confère à la jeunesse un rôle capital dans
le processus de développement économique et social du pays.

1
BM (2013), Rapport sur le développement dans le monde, consulté sur le site www.worldbank.org le
3 février 2016 à 10h 05mn
2

Cependant, cette jeunesse fait face à des défis majeurs. Ces défis sont
essentiellement l’éducation et la formation de qualité, l’emploi décent
pour tous ainsi que des conditions socioculturelles favorables à son
épanouissement (PNJ, 2008). La question de l’emploi est préoccupante
au Burkina Faso. En effet, le taux de chômage global des jeunes est de
3,2%, soit 12,3% en milieu urbain et 0,7% en milieu rural, mais derrière
ce faible taux se cache un niveau élevé de sous-emploi. En témoigne le
fait que 56,6% des occupés soient des aides familiales (RGPH, 2006).

Dans le cadre du désengagement de l’état de la politique « volontariste »


les grands axes du développement à moyens et long termes visent une
amélioration des revenus des ménages, une réduction de la pauvreté, une
amélioration de la sécurité alimentaire, une plus grande disponibilité en
protéines et une moindre dépense en matière d’importation de produits
de consommation humaine de base.

Pour atteindre ces objectifs, le Burkina s’est doté en 2011 d’une stratégie
dénommée Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement
Durable(SCADD). Cette stratégie vise entre autres l’intensification de la
création d’emploi afin d’absorber une masse croissante de nouveaux
actifs sur le marché du travail, réduire le chômage et la pauvreté,
accroitre les revenus et les conditions de vie des populations.

Pour atteindre les objectifs de la SCADD, le Burkina Faso oriente sa


politique de développement dans les trois principaux secteurs d’activités.
Il s’agit notamment du secteur primaire, du secteur secondaire et du
secteur tertiaire.

Mais, force est de constater que l’agriculture au Burkina Faso emploie la


majeure partie de la population active et constitue la principale activité
créatrice de richesse. En effet plus de 80% des burkinabé sont occupés
dans le secteur primaire et ce secteur contribue pour 40% à la richesse
3

nationale (PIB) dont 18% provient de l’élevage. Le cheptel national est


estimé2 en 2014 à 9.091.000 de bovins, 13.891.000 de caprins, 9.278.000
d’ovins, 2.346.000 porcins etc. En terme d’emplois directs générés,
l’élevage occupe plus de 900.000 personnes à plein temps et 60.000 à
90.000 autres pour les activités de transformation et de
commercialisation (MRA, 2005). Selon les enquêtes sur les conditions
de vie des ménages (1994, 1998,2003, 2009) réalisées par l’INSD,
l’élevage constitue également la principale source de revenus des
ménages en milieu rural. Il joue aussi un rôle social important au regard
du prestige qu’il procure et les rites et cérémonies qu’il permet
d’honorer.

De nos jours, l’élevage des porcs revêt d’énormes potentialités


économiques au Burkina Faso. En effet, le porc est d’abord considéré
comme une épargne sur pied qui permet de faire face aux urgences
familiales (scolarisation des enfants, achat d’intrants agricoles etc.). Il
constitue en plus une source abondante de viande à moindre coût. Ainsi,
la viande de porcs se situe au troisième rang des productions animales au
Burkina Faso et sa part dans la fourniture de protéines animales, toutes
espèces confondues était estimée à 11% de la production nationale. Le
secteur porcin burkinabé constitue également un véritable gisement
d’emplois rémunérateurs. Cela s’explique par la multiplicité des
intervenants dans l’élevage et la transformation des porcs (éleveurs,
marchands de bétails, charcutiers, rôtisseurs, transformateurs etc.) (FAO,
2012)

Au terme de cette revue, nous pouvons affirmer que le secteur porcin


burkinabé peut contribuer efficacement à l’atteinte des objectifs de la
SCADD et résoudre un temps soit peu la question de l’emploi des
2
Annuaire Statistique de l’élevage (2013-2014), élaboré par la Direction Générale des Etudes et des
Statistiques Sectorielles du Ministère des Ressources Animales
4

jeunes. C’est donc un domaine qui mérite une attention particulière, afin
de le permettre de jouer pleinement son rôle d’amortisseur social et
d’absorption du chômage des femmes et des jeunes et par conséquent
limiter les pertes de devises.

Face à cette situation, il est nécessaire de se pencher sur la question de la


faible implication des jeunes dans l’élevage porcin et plus
particulièrement de la région du centre-ouest considérée comme propice
à une telle activité. C’est ce qui nous motive à centrer notre étude sur le
sujet suivant: «Le désintérêt des jeunes de la région du Centre-Ouest
pour l’élevage des porcs: facteurs explicatifs et conséquences sur la
création d’emplois?»

Notre étude se présente sous deux grandes parties comportant chacune


deux chapitres :

 une première partie qui est consacrée au cadre théorique et à la


méthodologie ;
 une deuxième partie qui est consacrée à la présentation, à
l’analyse et à l’interprétation des résultats.
5

PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIE

Le cadre théorique est le moment de discussion sur le thème de


recherche en vue de faire des propositions de réponses
provisoires (hypothèses) aux différentes questions de
recherches. La méthodologie, quant à elle constitue le domaine
d’application des outils et technique de la recherche
scientifique. Dans cette partie nous nous en tiendrons au cadre
théorique et à la méthodologie.
6

CHAPITREI : CADRE THEORIQUE

Le chapitre sur le cadre théorique présente six(06) points essentiels, à


savoir la problématique, les hypothèses de recherche, les objectifs de
l’étude, l’intérêt de l’étude, la définition des concepts et la revue de
littérature.

I.1 PROBLEMATIQUE

La question de l’emploi est et demeure l’une des préoccupations du


gouvernement burkinabè. A ceteffet des efforts sont consentis de la part
des dirigeants en vue de trouver des emplois pour les jeunes. Cela s’est
traduit entre autres par les actions suivantes :
 la création d’un Ministère, chargé exclusivement de la Jeunesse et
de l’emploi en 2006 ;
 l’adoption des mesures telles que la Politique Nationale de
l’Emploi(PNE, 2008), la Politique nationale de la Jeunesse (PNJ,
2008) ;
 la promotion de l’auto-emploi qui se matérialise par un
accompagnement technique et financier des jeunes promoteurs
pour le montage et la mise en œuvre de leurs micro-projets. C’est
dans cette vision que des dispositifs de financement ont été créés.
Il s’agit essentiellement de la mise en place d’un Fond d’appui aux
Initiatives des Jeunes(FAIJ), d’un Fond d’Appui de la Promotion
d’Emploi(FAPE), d’un Fond d’Appui au Secteur Informel(FASI) ;
 la mise en place d’un programme spécial en faveur des jeunes et
des femmes en 2012. Ce programme a été financé entièrement par
le budget national à un coût de 11 milliards de francs CFA. Cela
traduit une fois de plus la volonté de l’Etat à réduire le chômage
des jeunes ;
7

 c’est dans la même dynamique que le gouvernement de la


transition a adopté en conseil des Ministres du 16mars 2015 le
programme socio-économique d’urgence de la
transition(PSUT).Dans ce programme, la question du soutien aux
initiatives des jeunes a été au centre des préoccupations.

Malgré la bonne volonté des autorités à résoudre le problème de


chômage des jeunes au Burkina Faso, la question de l’emploi reste
alarmante. La tranche de la population jeune est la plus touchée par le
chômage.

Il ressort de l’Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages


(EICVM 2009/2010) dans un rapport rendu public en Avril 2014
que : « Sur l’ensemble des chômeurs, environ 54% sont des femmes,
82% sont des jeunes (16 à35 ans) et 43% ont moins de 25 ans ». On
rencontre également des emplois majoritairement vulnérables qui
touchent plus les femmes et les jeunes.

Le niveau élevé du taux de sous-emploi, visible relativement au taux de


chômage montre qu’il y a une proportion non négligeable d’actifs
notamment des jeunes qui occupent des emplois dont le temps de travail
est inférieur à la période de référence (correspondant à la période de 09
mois) et qu’ils souhaitent travailler plus(Projet BIT/UE, (2012))3.

Au regard de ce qui précède, les créneaux porteurs tels que ceux


qu’offrent l’agriculture et l’élevage pourraient être une porte de sortie
pour les jeunes si toutefois ils s’adonnaient à ces activités émergeantes
au Burkina Faso.

3
« Améliorer la protection sociale et promouvoir l’emploi » du Bureau International du Travail / Union
Européenne, p.11
8

L’activité de l’élevage occupe une place économique et sociale majeure


au Burkina Faso. En nous référant au Plan d’Action et Programme
d’Investissement du Secteur de l’Elevage (PAPISE, 2010), elle est
pratiquée par plus de 80% des ménages qui en tirent l’essentiel de leur
revenu. Le sous-secteur de l’élevage crée des devises et contribue pour
plus de 11% au PIB. Il contribue également à l’exportation totale à
hauteur de 26% en valeur. Ce qui fait des produits d’élevage le 3e
pourvoyeur de devises après l’or et le coton. Le cheptel burkinabè
comprend les bovins, les ovins, les caprins, les porcins, la volaille, etc.

Dans ce sous-secteur, l’élevage porcin captive notre intérêt. En effet, il


est devenu aujourd’hui un enjeu économique au regard de l’importance
socio-économique de cette production dans la vie des couches les plus
défavorisées de la population en particulier des femmes. La production
porcine est principalement gérée par les femmes qui détiennent 60% des
élevages des porcs du pays. Ce taux peut atteindre 90% dans les régions
de l’Ouest et du centre-Ouest (FAO, 2012).La viande de porc est
appréciée par les consommateurs, qu’elle soit présentée braisée, rôtie,
cuite ou en sauce. En effet, en 2009 et selon les informations fournies par
l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, mille (1000) porcs sont abattus
par semaine et presque entièrement consommés à Ouagadougou. La
région du Centre-Ouest a enregistré en 2015 trente-trois mille quatre cent
cinquante-trois (33453) porcs abattus (DRRA, 2016). A cela s’ajoute
l’abattage clandestin qui se situe au même niveau que l’abattage
contrôlé. Au Burkina Faso l’offre de viande de porcs a presque toujours
été en deçà de la demande ; Le marché est destiné à la consommation
domestique alors que la demande est aussi bien à l’intérieur qu’à
l’extérieur du pays.
9

L’élevage des porcs regorge d’énormes potentialités en matière de


création d’emploi et de richesses. Par conséquent, un désintérêt des
jeunes pour cette activité entraine automatiquement des pertes de devises
et engendre des conséquences sur la création d’emploi.

Face à une telle situation nous nous sommes interrogé sur la


préoccupation suivante: « quels sont les facteurs explicatifs du désintérêt
des jeunes dans la région du Centre-Ouest pour l’élevage de porcs,
source de création d’emplois?». De cette question principale découlent
les questions spécifiques suivantes :
 quelle est la perception des jeunes dans la région du Centre-Ouest
de l’élevage des porcs ?
 quelles sont les opportunités de financement dans le sous- secteur
de l’élevage de porcs dans la région du Centre-Ouest?
 les jeunes dans la région du centre-ouest bénéficient-ils de
formations et d’informations sur la rentabilité de l’élevage
porcine?

De ces questions découlent les hypothèses qui seront au cœur de notre


réflexion.

I.2 HYPOTHESES DE RECHERCHE

I.2.1 Hypothèse principale de recherche :

Des facteurs socioéconomiques expliquent le désintérêt des jeunes dans


la région du Centre-Ouest pour l’élevage des porcs, source de création
d’emplois.

I.2.2. Hypothèses secondaires

 la perception des jeunes dans la région du Centre-Ouest de


l’élevage des porcs est un blocage à leur intérêt pour le secteur.
10

 la difficulté d’accès au financement est un facteur explicatif du


désintérêt des jeunes dans la région du Centre-Ouest pour
l’élevage des porcs.
 l’insuffisance de formations et d’informations constitue un
handicap à l’engouement des jeunes dans la région du Centre-
Ouest pour l’élevage de porcs.

I.3.OBJECTIFS DE L’ETUDE

I.3.1. Objectif général

L’objectif général de cette étude est d’identifier et d’analyser les facteurs


explicatifs du désintérêt des jeunes dans la région du Centre-Ouest pour
l’élevage de porcs.

1.3.2. Objectifs spécifiques

Il s’agira de façon spécifique de :


 proposer des solutions pour améliorer la perception des jeunes
dans la région du Centre-Ouest face à l’élevage des porcs ;
 identifier des mesures à même de faciliter l’accès des jeunes dans
la région du Centre-Ouest au financement de leur projet
d’élevage ;
 contribuer à l’augmentation des sessions de formation des jeunes
dans la région du Centre-Ouest sur l’élevage des porcs.

I.4. INTERET DE L’ETUDE

L’intérêt de cette étude réside dans le fait que les jeunes constituent non
seulement la couche la plus importante mais aussi la plus touchée par le
chômage et le sous- emploi. En effet 82% des chômeurs sont des jeunes
et 43% des chômeurs ont moins de 25 ans. Or la jeunesse constitue une
ressource précieuse et une force énorme de développement et de ce fait
11

devrait influencer positivement son entourage par le moyen du travail.


Aussi le jeune doit savoir saisir les opportunités d’emploi, de création de
richesses qui se présentent à lui en vue de s’insérer efficacement dans la
société. C’est dans cette optique que l’Etat encourage les jeunes à aller
vers les créneaux porteurs du moment notamment ceux qu’offre le
secteur primaire (qui emploie plus de 80% de la population active). Les
jeunes restent cependant indifférents face à certaines opportunités en
matière de création d’emplois. D’où la nécessité pour nous d’identifier et
d’analyser dans la présente étude les facteurs limitatifs à la création et à
la gestion des micro-projets d’élevage par les jeunes.

La région du centre-ouest est la première productrice de porcs au


Burkina Faso. Aussi, les études antérieures révèlent que 90% 4de la
production est détenue par les femmes. C’est ce qui fait l’objet d’une
attention particulière.

L’étude nous permettra d’approfondir les connaissances déjà existantes


dans le domaine et de mieux appréhender les facteurs explicatifs du
désintérêt des jeunes pour la création et la gestion des micro-projets
d’élevage des porcs dans la région du centre-ouest. Elle constitue
également un apport conséquent à notre formation en notre qualité de
Conseiller de Jeunesse et d’Education Permanente du Ministère de la
Jeunesse, de la formation et de l’Insertion Professionnelles (MJFIP)
parce qu’elle est une occasion pour nous de toucher du doigt les facteurs
explicatifs du désintérêt des jeunes pour l’élevage. Nous apporterons à
l’issue de cette étude notre modeste contribution en vue de susciter chez
les jeunes l’intérêt de créer et de gérer des micro-projets en élevage
porcin Ainsi, l’étude vise à faire de cette activité un tremplin pour la

4
(EDOUKOU G. Djassi, (FAO, 2012), Op.cit., p.7).
12

lutte contre le chômage des jeunes et un levier pour le développement


économique de la région du Centre-Ouest.

I.5.DEFINITION DES CONCEPTS

Dans cette section, nous définissons les concepts clés utilisés dans le
mémoire.

I.5.1. Jeune

Le mot jeune est un concept hautement discuté qui change de sens selon
les périodes historiques et les contextes culturels. Différentes sciences
ont souvent différentes façons de définir le mot jeunesse ou jeune. Ainsi
la démographie prend en compte l’âge, l’anthropologie met l’accent sur
les notions de cadets et d’ainés, la biologie considère le temps de la
puberté, la sociologie prend en compte la maturité d’être marié et enfin
l’approche économique met l’accent sur la capacité que l’on a à se
prendre en charge.

Est jeune celui qui n’est pas avancé en âge et connait des mutations
physiques, psychologiques et biologique dont l’âge est compris entre 15-
35 ans selon l’Union Africaine, la CEDEAO et adopté par le Burkina
Faso.

Dans la présente étude, nous retenons la définition adoptée par le


Burkina Faso selon laquelle « jeune » signifie toute personne âgée de
15 à 35 ans.

I.5.2. Désintérêt

Selon le dictionnaire cordial, le désintérêt est l’absence ou le manque


d’intérêt. Le contraire du désintérêt est le dynamisme ou
l’enthousiasme.
13

Dans la présente étude, en nous basant sur la définition tirée du


dictionnaire cordial, le désintérêt des jeunes est défini comme le manque
d’engouement de la part des jeunes pour l’élevage des porcs.

I.5.3. Emploi

Conventionnellement, l’emploi est défini par référence à trois critères


principaux :

 un critère d’âge : être dans la fourchette d’âge retenue pour définir


la population active (15 et 64 ans) ;
 un critère de durée de l’activité : sont occupées toutes les
personnes qui ont travaillé au moins d’une heure au cours d’une
brève période spécifiée (en générale une semaine) et toute cellule
qui occupe normalement un emploi mais qui en sont absente pour
plusieurs raisons ;
 un critère de nature de l’activité : il faut exercer une activité de
production de biens et services au sens de la comptabilité
nationale.

Selon le lexique 2014 du ministère en charge de l’emploi, l’emploi est


une dénomination professionnelle d’un ensemble d’attributions connexes
concourant à l’exécution d’une mission déterminée. Il s’exécute à travers
des postes de travail.

En nous basant sur la définition conventionnelle et celle donnée par le


lexique 2014 du ministère en charge de l’emploi, nous définissons
l’emploi comme étant un secteur qui inclut le travail salarié,
l’entrepreneuriat et l’auto-emploi. La catégorie des employés regroupe
les salariés et les entrepreneurs qui s’auto-emploient. Elle inclut aussi les
étudiants qui à coté de leurs études s’auto-emploient ou sont salariés
chez d’autres.
14

I.5.4. Auto-emploi

Plusieurs expressions interviennent dans la désignation de l’auto-emploi.


On désigne également l’auto-emploi à travers les expressions de « travail
indépendant » ou de « travail autonome ».Pour l’Organisation de
Coopération et de Développement Economique l’OCDE(2000), l’emploi
indépendant est perçu comme une source très importante de
développement de l’entrepreneuriat et de petites entreprises, ce qui
représente un potentiel de croissance de l’emploi à long terme.

Selon la définition internationale « un emploi indépendant est un emploi


dont la rémunération est directement lié au bénéfice et dont le titulaire
prend les décisions de gestion affectant l’entreprise ou est tenu
responsable de la santé de l’entreprise » (OCDE, 2000, p 166).

Quant au lexique du ministère en charge de l’emploi, c’est le fait de


travailler à son propre compte : c’est l’emploi indépendant.

Dans cette étude, nous adoptons la définition du lexique 2014 du


ministère en charge de l’emploi.

I.5.5. Chômage

En 1982, le bureau International du Travail (BIT) a défini le chômeur


comme une personne en âge de travailler, soit âgée de 15 ans ou plus qui
remplit trois critères :
- un critère de non activité : être sans travail et n’avoir pas travaillé
plus d’une heure au cours de la période de référence précédente ;
- un critère de recherche d’emploi : être activement à la recherche
d’un emploi et développer pour ce faire des démarches effectives ;
- un critère de disponibilité : être disponible pour occuper un emploi
dans un délai de 15 jours.
15

Selon le lexique 2014 du ministère en charge de l’emploi, c’est la


situation d’une personne qui souhaite travailler et ayant la capacité de le
faire (15à64 ans au Burkina Faso), mais qui se trouve sans emploi
malgré ses recherches.

Dans notre étude, nous retenons cette dernière définition du lexique 2014
du ministère en charge de l’emploi.

I.5.6. Entrepreneuriat

En Afrique, l’entrepreneuriat fut perçu comme la solution à la montée du


chômage des jeunes (Commission Africaine (CA), 2009 ; Banque
Mondiale, 2013).

Une définition professionnelle de l’entrepreneuriat conçoit les


entrepreneurs comme des personnes qui s’auto-emploient. Cette
définition est basée sur la conception selon laquelle une personne est soit
sans emploi, auto-employée, ou salariée chez une tierce personne. En
effet en Afrique comme l’affirmait Chigunta et alliés (2005), le terme
entrepreneuriat est utilisé pour désigner l’auto-emploi.

Selon le lexique du ministère en charge de l’emploi, l’entrepreneuriat est


un processus qui motive une personne à créer une entreprise ou amener
des activités génératrices de revenus.

Notre étude adopte la définition professionnelle ci-dessus mentionné et


perçoit l’entrepreneuriat comme un processus par lequel des hommes et
des femmes optent consciemment pour une carrière fondée sur l’auto-
emploi. Ceux-ci acceptent de prendre des risques d’apprendre l’art de
faire des affaires au cours du développement de leur entreprise.
16

I.5.7. Formation

D’après le lexique 2014 du ministère en charge de la formation


professionnelle, elle est l’ensemble d’un dispositif permettant à un
individu ou un groupe d’individus d’acquérir les compétences requises
pour une activité. Cela suppose qu’on définisse au préalable les requis,
que l’on évalue les acquis, que l’on réalise le montage pédagogique en
fonction des objectifs, et qu’après la formation, on évalue tant
l’acquisition des compétences que leur mise en œuvre et les résultats
obtenus grâce à cette action.

Dans la présente étude, nous adoptons cette définition c’est-à-dire celle


du lexique 2014 du ministère en charge de la formation professionnelle.

I.5.8. Formation en entrepreneuriat

Selon le lexique 2014 du ministère en charge de la formation


professionnelle, la formation en entrepreneuriat est l’enseignement
destiné à donner à une personne ou à un groupe de personnes des
connaissances théoriques et pratiques nécessaires à la création et à la
gestion d’une entreprise.

Nous considérons la définition du lexique 2014 du ministère en charge


de la formation professionnelle dans la présente étude.

I.6.REVUE DE LITTERATURE

Nous voudrions par ce thème, montrer d’abord que l’élevage des porcs
contribue à la création de richesses et d’emploi et ensuite passer en revue
les facteurs qui expliquent le désintérêt des jeunes dans la région du
Centre-Ouest pour l’élevage des porcs. Les ouvrages que nous avons
consultés évoquent notre thème sous plusieurs angles. Il s’agit
notamment, la contribution de l’élevage des porcs à la création des
devises d’emplois des difficultés liées à l’accès au financement pour ce
17

type d’activité, les besoins de formations dans le domaine, les


représentations socio-culturelles de l’élevage des porcs.

I.6.1. Contribution de l’élevage à l’amélioration des conditions de vie


de la population et la création d’emploi.

Selon EDOUKOU G. Djassi,5 bien qu’il soit difficile de quantifier la


contribution de l’élevage des porcs à l’économie familiale, on peut
affirmer qu’il s’agit d’une activité essentielle dans la stratégie de lutte
contre la pauvreté pour les familles modestes. Ainsi les revenus tirés de
la vente des porcs sont des apports complémentaires dans les revenus des
ménages. Il s’agit d’une source de revenus stable et facilement
mobilisable. Le plus grand intérêt de l’élevage porcin réside dans la
flexibilité des revenus qu’il procure aux ménages. A titre illustratif, les
éleveurs de Réo, de l’Association des Eleveurs de Porcs (ASEP) à
Ouagadougou et la Maison des Eleveurs de Porcs (MEP) à Bobo-
Dioulasso confirment la rentabilité de l’élevage commercial des porcs et
l’importance de cette production pour l’économie familiale. De
nombreux éleveurs commerciaux vantent les mérites de leurs activités
qui ont permis à certains de faire de grandes réalisations (immobiliers,
matériels de transport) et à d’autres de se constituer une épargne
confortable. L’auteur note également que le marché national est en
progression continue et l’exportation de la viande porcine à destination
des marchés de la sous-région ouest-africaine est très promoteur. Enfin,
il mentionne que le secteur porcin burkinabé est un véritable gisement
d’emplois rémunérateur compte tenu de la multiplicité des intervenants
(éleveurs, marchand de bétail, charcutiers, rôtisseurs etc.). Le secteur de
transformation moderne est en expansion avec la création de nouveaux
ateliers de charcuterie qui ont atteint un niveau de technique et de qualité
5
EDOUKOU G. Djassis FAO, 2012, Secteur porcin Burkina Faso, Revue nationale de l’élevage, de la
division de la production et de la santé animale de la FAO, pp 59-60
18

satisfaisant. Les principaux transformateurs sont entre autres, Marina-


market, Belle viande, Général viande.

I.6.2. Les facteurs entravant l’accès des jeunes aux structures de


financement

Dans le Plan d’Action et Programme d’Investissement du Secteur de


l’Elevage (PAPISE, 2003),6il ressort que dans le domaine de l’élevage
en général, rare sont les institutions de crédit qui pourraient être
considérées comme levier de développement. Le secteur de l’élevage est
perçu comme un domaine d’investissement à risque élevé. En effet, les
prêts à long terme ne sont jamais accordés en élevage. L’acquisition de
cheptels de reproducteurs de fondation et la construction de porcherie ne
peuvent se réaliser que sur fonds propres. Ce qui signifie que l’élevage
industriel en claustration7 ne peut se réaliser qu’à travers de fortunes
personnelles ou à travers des bénéfices réalisés par l’activité principale
du détenteur de porcs. Par conséquent les gros élevages appartiennent à
des doubles actifs. Le même rapport précise que l’accès au crédit est une
problématique qui touche l’ensemble des acteurs de la filière porcine.

Selon le docteur vétérinaire H. SERRE8, le paysan a besoin de petit


crédits pour la construction de la porcherie et pour l’achat des porcelets
et c’est là que doivent intervenir les banques de développement. Il est
certain que si le prêt pour la porcherie est souvent facilement obtenu, il
n’est pas de même pour l’achat des animaux. Pour lui, les organismes
préteurs considèrent que la présence de plusieurs porcs ne constitue pas
une garantie : ils peuvent mourir ou être volés.

6
PAPISE (2003) Rapport sur le diagnostic de la filière porcine au Burkina Faso, pp 35
7
L’élevage amélioré des porcs à but commercial dont le troupeau est parqué et entretenu dans un
enclos moderne.
8
H. SERRE, Précis d’élevage du porc en zone tropicale (la documentation française), pp 208
19

9
Quant à EDOUKOU G. Djassis, il soutient que les systèmes de
financement pour la production animale et l’élevage porcin sont
inexistants ou ne répondent pas aux besoins des éleveurs. Les mauvais
résultats passés en matière de crédit à l’élevage ont créé une culture de
l’échec. Ainsi, l’absence de crédits à l’élevage, la surenchère des coûts
des facteurs de production (alimentation, équipement, etc.) et la faible
capacité des éleveurs ne leur permettent pas d’investir pour augmenter
leur capacité de production.

AGNISSANT Assi Aubin10, dans sa thèse de doctorat souligne que


parmi les données fournies par la Société pour le Développement des
Produits Animales (SODEPRA), la Compagnie Ivoirienne pour le
Développement du textile (CIDT) et par les populations paysannes pour
expliquer l’indifférence manifestée en direction du projet de diffusion de
l’élevage bovin, figure en bonne place le manque d’argent. Pour les
agents de ces deux sociétés, un minimum d’investissement financier et
matériel est nécessaire pour que le projet devienne réalité. Pour
encourager ce type d’élevage, la SODEPRA donnait la possibilité à
quiconque désirant faire de l’élevage d’obtenir un prêt financier auprès
d’une institution bancaire, la BNDA11 (Banque Nationale pour le
Développement Agricole). Cependant, les conditions d’octroi de prêt et
les modalités de leur remboursement n’étaient pas satisfaisantes pour la
majorité des paysans. Il y a notamment comme conditions inacceptables
l’obligation du versement d’un acompte.

9
EDOUKOU G. Djassi, (FAO, 2012), Op.cit., pp 64
10
AGNISSAN Assi Aubin, l’introduction de l’élevage bovin chez les Tagbana en Côte-d’Ivoire, p 38
11
Banque d’Etat appelé à jouer un rôle majeur dans la politique de la promotion du monde paysan
20

I.6.3. LES BESOINS DE FORMATIONS ET D’INFORMATIONS

Dans le plan d’Action pour le développement de la filière porcine au


Burkina Faso, (PAPISE, 2003)12il est apparu que dans la majorité des cas
d’élevage traditionnel, le producteur ne fait que rarement des dépenses
monétaires pour son élevage et ne vend son animal qu’en cas de besoin
exceptionnel d’argent liquide. Il est peu enclin à supporter des dépenses
d’intrants tant vétérinaires que zootechniques. En effet il semble qu’il ne
perçoit pas suffisamment les avantages économiques qu’il peut tirer de
l’utilisation de ces intrants et par conséquent manque de rationalité dans
son activité.

Cependant, l’activité devrait être à mesure de dégager des résultats


économiques suffisants pour rémunérer les éventuels investisseurs et
apporter un revenu incitatif sous forme de prélèvements familiaux et de
salaire. Cela suppose un minimum de règles de gestion. Les notions de
base de gestion supposent l’acquisition d’un minimum de connaissances
technico-économique, à savoir quoi acheter comme intrants et à quel
coût et aussi quand vendre et à combien, les notions de comptes
simplifiés (recette, dépense, inventaire). Malheureusement, il n’existe
aucun document technique ou comptable chez ces producteurs, même
pas un cahier de charge. Il ressort également que les insuffisances en
matière d’informations sur la filière sont aussi patentes : le cheptel est
mal connu, les informations technico-économiques inexistantes et les
données du marché des intrants ainsi que celles du marché des produits
de l’élevage porcin sont peu favorables ou inexistants.

Aussi, la contribution des formateurs spécialisés en alimentation, en


gestion technico-économique, en santé, en hygiène et génétique en

12
PAPISE, 2003 : Cadre Stratégique et Plan d’Action pour la Filière Porcine au Burkina Faso pp 26-
27, 33, 50
21

élevage porcin s’avère nécessaire. De ce fait, la formation théorique et


pratique des Techniciens supérieurs Péri-Urbain-porcs (TS/PU-porc) et
des agents des Zones d’Appui Technique en Elevage (ZATE)
actuellement en activité, améliorera leur niveau jugé insuffisant en
matière de production porcine. Il est de même pour les jeunes
techniciens aux connaissances trop larges issus des lycées professionnels
agricoles et mis à la disposition des éleveurs. Il faudrait donc organiser à
leur intention des sessions de formation en production porcine en vue
d’améliorer leur efficacité sur le terrain. C’est dans ce sens que les
commanditaires de l’étude jugent qu’il est nécessaire de renforcer
rapidement les capacités des intervenants et des agents de vulgarisation
et d’appui-conseil en reconsidérant le contenu de la formation dispensé à
l’Ecole Nationale de l’Elevage et de Santé Animale ( l’ENESA) en
proposant un complément de module de cours approprié

EDOUKOU G.Djassis13relève l’importance de l’encadrement des


promoteurs. Pour lui, il semble qu’il n’y ait aucun programme
d’amélioration génétique et de diffusion du progrès génétique à l’échelle
nationale. Ce qui complique la tâche des éleveurs désireux de renouveler
leur cheptel. En l’absence d’un tel programme le choix des reproducteurs
de départ ou de renouvellement n’est pas fait en fonction des valeurs
génétiques reconnues mais supposées. Il évoque le cas particulier de la
Maison des Eleveurs de Porcs (MEP) où les éleveurs bénéficient d’un
encadrement de haut niveau assuré par un personnel bien formé et
disponible pour un accompagnement au quotidien. Il précise en outre
qu’au Burkina Faso, seule cette association possède un programme
d’amélioration génétique cohérent. Ainsi son suivi rigoureux des
géniteurs et des plans d’accouplement permet de garder un niveau

13
EDOUKOU.G. Djassi (FAO, 2012), Op.cit. pp. 19-20
22

génétique élevé. Ce qui explique les résultats technico-économique très


honorables de certains membres de l’association. Il souligne aussi que
les éleveurs dans leur majorité ne suivent pas de formations initiales et
continues et manquent pour la plupart de professionnalisme. Ainsi, en
raison du manque de compétence des opérateurs, très peu d’intrants de
qualité sont utilisés d’où les mauvaises performances techniques et
économiques. Les infrastructures et équipements d’élevage sont dans un
état sommaire. Il met en évidence l’insuffisance et l’absence de
formation pour les éleveurs alors que c’est une nécessité, une
dynamisation du secteur.

Clarisse UMUTONI14, confirme cette idée en affirmant que les élevages


de la MEP sont ceux améliorés en claustration permanente et sont soit
intensifs, soit semi-intensifs. Ils sont conduits par des éleveurs ayants
reçu quelques formations.

Selon Larba Christian DARANKOUM15, le profil de formation de la


population en âge de travailler est en déphasage avec les besoins de
qualification dans le secteur agro-Sylvo-pastoral qui représente plus de
75% de l’emploi total. Ce secteur est de loin celui capable d’offrir des
opportunités d’emplois productifs à la majorité de la population. Ainsi la
Stratégie de la Croissance accélérée et du Développement
Durable(SCADD) met en avant le secteur agro-sylvo-pastoral comme le
premier secteur prioritaire pour le développement des piliers de la
croissance économique. Cependant, seulement 0.2% de la population en
âge de travailler est formé dans les métiers correspondants, contre 21.6%
qui ont une formation générale et 74% qui n’ont aucune formation.

14
Clarisse UMUTONI, Evaluation technico-économique des élevages de porcs à Bobo (Burkina
Faso), 2012 pp 26
15
Larba Christian DARANKOUM, (Avril 2014), Emploi des jeunes au Burkina Faso : Etat des lieux
et perspectives pp 15
23

Seulement 0.1% de jeunes sont formés dans les métiers agro-sylvo-


pastoraux.

Selon Christine ROGUET, Else DELANOU, Michel RIEU16(2005),

l’obtention de très bonnes performances techniques est le fait d’éleveurs


« artisans » ou « entrepreneurs ».Les premiers sont passionnés par la
productivité numérique des truies alors que les seconds sont motivés par
l’optimisation économique de l’exploitation et l’efficacité du travail. Ces
derniers mettent en œuvre au quotidien les mesures techniques et les
règles de gestion adaptées et sont toujours en quête d’amélioration des
performances.

Selon le rapport Shon217, les chantiers relatifs à la formation agricole et


rurale restent nombreux pour l’adapter aux exigences de l’exploitation
familiale et répondre aux défis de l’insertion des jeunes à
l’entrepreneuriat agricole et rural qui sont encore très faiblement
explorés. En effet, les contenus de formation des ingénieurs et
techniciens dans les écoles agricoles et les universités ignorent le plus
souvent les réalités des exploitations familiales et ne préparent pas les
futurs chercheurs ou techniciens à les comprendre. Quant à ceux des
formations initiales des jeunes ruraux, ils ne répondent pas souvent aux
aspirations et aux besoins des exploitations familiales. L’organisation du
travail ne prépare pas une insertion professionnelle positive des jeunes
dans le monde rural. Ainsi les politiques de formations professionnelles
doivent également être repensées dans cette perspective.

16
http://www.bioline.org.br

17
Rapport Shon2, Conseil National de Concertation et de coopération des Ruraux au Sénégal
24

I.6.4. LES REPRESENTATIONS SOCIO-CULTURELLES

Dans le Diagnostic de la Filière Porcine au Burkina Faso (PAPISE,


200318), il ressort de plusieurs témoignages les principaux acteurs qui
ont introduit l’élevage de porcs au Burkina Faso. C’est le cas de Réo
(capitale de la province du Sanguié) où les populations se rappellent
qu’en 1920, le chef de canton Bassolet André Bagnini introduisit avec
l’appui des prêtres et de l’administration coloniale, l’élevage de porcs en
pays « lélé ». Ils soulignent que le porc ne semble pas être connu « des
ancêtres » dans plusieurs groupes sociaux burkinabé. Ainsi le porc
contrairement à certaines autres espèces telles les volailles, les petits
ruminants etc., n’est pas utilisé lors des sacrifices ou des cérémonies
d’adoration des fétiches.

Pour EDOUKOU G Djassis19, le porc étant un animal de la basse-cour,


sa gestion est laissée aux femmes. En effet, à travers les activités
domestiques (préparation de repas, fabrication de farine de maïs, de bière
de sorgho, les cultures vivrières, le maraîchage etc.), elles génèrent des
déchets qu’elles valorisent dans l’élevage des porcs. En plus de leur
contribution dans la prise en charge de l’alimentation et l’abreuvement
des animaux, les femmes sont également responsables de l’entretien des
porcheries, des soins aux animaux. Une telle perception de l’élevage des
porcs exclut automatiquement les jeunes garçons et filles et justifie en
même temps l’intérêt des femmes pour cette activité. Ainsi, elles
détiennent 60% des élevages du pays. Ce taux peut atteindre 90% dans
les régions de l’ouest et du centre-ouest.

La revue de littérature a permis de faire un cadre théorique sur les


facteurs qui entravent l’intéressement des jeunes à l’élevage des porcs.

18
PAPISE, 2003, Op cit, pp 12
19
EDOUKOU G. Djassi (FAO, 2012) Op. cit pp 43
25

Elle contribue à vérifier les hypothèses de l’étude. Pour ce faire, nous


avons mené des enquêtes de terrain sur la base d’une méthodologie qui
fait l’objet du chapitre II.
26

CHAPITRE II : METHODOLOGIE

Dans la présente étude, nous avons utilisé la démarche mixte qui


comprend une phase de recherche documentaire, une phase d’entretien et
d’enquête menés auprès des jeunes de la ville de Koudougou et de celle
de Réo, ainsi que des structures de formation et de financement.

Pour atteindre les objectifs préalablement fixés, la démarche


méthodologique se présente comme suit :
 la description du milieu ou zone d’étude ;
 l’échantillonnage ;
 la présentation de la technique de collecte des données ;
 les difficultés et les limites de l’étude.

II.1. MILIEU D’ENQUETE

La région du centre-ouest s’étend sur une superficie de21.752 km2 soit


8% du territoire national. Elle est limitée à l’est par les régions du
plateau central, du centre sud et du centre, au Nord par la région du
Nord, à l’ouest par les régions de la boucle du Mouhoun et du sud-ouest
et au sud par la république du Ghana
La région du centre-ouest est subdivisée en :
- quatre (04) provinces : Boulkiemdé, Sanguié, Sissili, Ziro ;
- quatre communes urbaines : Koudougou, Réo, Léo, Sapouy ;
- trente-quatre (34) communes rurales.
Au recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), de
2006 la région avait une population de 1.186.566 habitants, soit 8.5% de
la population du pays. La répartition par groupe d’âge indique une
proportion élevée des individus appartenant aux groupes des plus jeunes.
En effet, la population âgée de moins de 15 ans représentent 49%, celle
27

du groupe d’âge de 15 à 64 ans représentent 46% de la population tandis


que les personnes âgées représentent 5% de la population du centre-ouest
La région possède un potentiel économique énorme de par sa situation
géographique. Elle abrite la troisième ville la plus importante du pays
(Koudougou). Presque tous les chefs-lieux des provinces sont accessibles
par des routes praticables. Aussi traversée par la voie ferroviaire
Abidjan-Ouagadougou, la région occupe une position géographique
favorable aux échanges commerciaux. Son chef-lieu est une plaque
tournante du commerce des produits agricoles avec le reste du pays
d’une part et les pays voisins d’autre part. Les pays frontaliers du
Burkina Faso comme la Côte-d’Ivoire, le Ghana, et le Mali constituent
un potentiel énorme de débouchés pour ses produits agricoles.
La région renferme également des activités industrielles et artisanales.
En effet, quelques unités de production de biens et services marchands
sont implantés sur son territoire. Il s’agit notamment de la SOFITEX,
FASOTEX….Il est à signaler aussi l’existence de quelques exploitations
minières dont la plus importante est la mine de zinc de Perkoa dans le
Sanguié.
Les principales activités économiques de la région restent l’agriculture,
l’élevage, le commerce, l’artisanat et la culture. Le secteur primaire
demeure en effet le principal secteur économique de la région avec
l’activité agricole qui constitue la principale source de revenus et occupe
plus de 90% des actifs de la région.
Les potentialités au niveau de l’agriculture se résument entre autres à la
disponibilité des terres cultivables et aménageables surtout dans les bas-
fonds (Ziro et Sissili), à l’existence de nombreuses filières porteuses
surtout dans le maraichage. Les provinces de Boulkiemdé et du Sanguié
sont en effet très productrices de produits maraichers (environs 15% de
la production nationale 2011/2012. C’est une région à vocation agricole
28

où l’élevage occupe le second rang. Elle occupe le premier rang en


matière d’élevage de porcs et de production avicole (poulet, pintade,
dindon) et le deuxième rang en élevage de petits ruminants.
La carte de la région du centre-ouest se présente comme suit :

II.2.ECHANTILLONNAGE

L’échantillonnage est une technique qui consiste à déterminer un groupe


relativement petit choisi pour être quantitativement et qualitativement
représentatif mais aussi au regard des capacités objectives de mener une
enquête de qualité et à partir duquel on peut tirer des conclusions pour
l’ensemble de cette population.

II.2.1. La population cible

La population cible est constituée de tous les éléments de la population


de recherche ou population mère au niveau national. Elle couvre
l’ensemble des acteurs concernés par le sujet d’étude auxquels les
résultats de la recherche peuvent être généralisables.
29

Elle est composée essentiellement des jeunes filles et garçons du Burkina


Faso pratiquant ou ne pratiquant pas l’élevage des porcs et les personnes
ressources.

II.2.2. La population accessible.

La population accessible est constituée des éléments de la population


cible résidant dans la zone d’étude et susceptibles d’être effectivement
touchés par les enquêtes.

Notre étude se limite aux jeunes filles et garçons, éleveurs ou non


éleveurs des porcs, âgés de 15 à 35 ans et résidents dans la ville de
Koudougou et de Réo. A ce public accessible s’ajoutent des personnes
qui, du fait de leur position ou responsabilité ont des informations clés et
des connaissances du présent sujet de recherche.

II.2.3. L’échantillon

L’échantillon est un quota que détermine le chercheur comme


représentatif des populations cible et accessible. Ce quota est fixé pour
être quantitativement et qualitativement représentatif mais aussi au
regard des capacités objectives de mener une enquête de qualité.

Pour atteindre les objectifs fixés dans la présente étude, nous avons
combiné deux méthodes de recherche : quantitative et qualitative qui
sont les suivantes :

II.2.3.1.Méthode quantitative

Des jeunes gens âgés entre 15 et 35 ans ont été sélectionnés de façon
aléatoire à travers une enquête dans les différents sites. Nous avons ainsi
obtenu un échantillon de 100 jeunes équitablement réparti entre les sites
et aussi entre les secteurs retenus pour l’enquête. Les sites sont
notamment les périphéries de la ville de Koudougou et de Réo. Le choix
30

des secteurs dans chaque site a été procédé par un tirage. A l’issue de ce
tirage, les secteurs un (01), quatre (04), six (06), huit (08) et dix (10) de
la ville de Koudougou ont été retenu pour l’enquête. Quant à la ville de
Réo, les secteurs un (01), trois (03), quatre (04), six (06) et sept (07ont
été choisis.

II.2.3.2. Méthode qualitative

Il s’agit ici de l’interview avec les informateurs clés. En effet, nous


avons mené des interviews détaillées avec sept (07) informateurs clés
provenant des différentes structures de formations et des structures de
financement dans la région du Centre-Ouest. A cet effet, les sept (07)
responsables des différentes structures retenues sont :
- un responsable de la Direction Régionale de la Jeunesse, de la
Formation et de l’Insertion Professionnelle du centre-ouest ;
- un responsable de la Direction Régionale des Ressources
Animales du centre-ouest ;
- un responsable de la Direction Provinciale des Ressources
animales du Boulkiemdé ;
- un responsable de la Direction Provinciale des Ressources
Animales du Sanguié ;
- un responsable de la commune de Réo ;
- un responsable du Fonds d’Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ,
Koudougou) ;
- un responsable du Fonds d’Appui au Secteur Informel (FASI,
Koudougou).

II.3. INSTRUMENTS DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES


DONNEES

Pour collecter un maximum d’informations fiables, plusieurs outils ont


été utilisés tout au long du stage de terrain. Il s’agit notamment :
31

a-Des entretiens formels : ils se reposent sur un questionnaire


d’enquête destiné aux jeunes résidant dans la ville de Koudougou et celle
de Réo. Le questionnaire est constitué de questions fermées qui ont
permis d’obtenir des informations sur :
- la localisation et l’identification de l’enquêté
- le niveau d’accessibilité à la formation, à l’information et aux
structures de financement par les jeunes de la région
- la conduite de l’élevage de porcs dans la région
- les emplois directs créés par l’élevage des porcs.
b-L’observation directe : cette technique nous a permis de toucher du
doigt les réalités que vivent les jeunes promoteurs de l’élevage de porcs.
Elle a aussi été une occasion pour nous de confronter les éléments de
réponses recueillis auprès de nos enquêtés et le constat du terrain. En
effet, elle nous a permis de compléter, de vérifier ou au besoin de
rectifier des informations données par l’enquête.
c-Un guide d’entretien : c’est une fiche sur laquelle sont inscrits tous
les centres d’intérêts qui seront abordés lors de l’interview. Il s’adresse à
tous ceux qui peuvent nous apporter des informations essentielles
permettant de mieux comprendre le contexte de l’élevage des porcs dans
la région. Il s’agit notamment des responsables d’institutions étatiques et
des organisations non gouvernementales œuvrant pour la promotion de
l’élevage ou celle de la jeunesse de la région. Ces entretiens nous ont
permis de compléter les informations recueillies sur le questionnaire et
de mieux comprendre les facteurs explicatifs du désintérêt des jeunes
pour l’élevage des porcs.
d-
La recherche documentaire : elle constitue une composante essentielle
et importante des procédés d’investigation utilisés. Elle a porté sur une
littérature variée et a permis en outre de prendre conscience de
32

l’opérationnalité des méthodes d’enquête, de mesurer le degré de


pertinence scientifique par rapport à l’objet et au contexte d’étude et en
dernier lieu de faire l’inventaire et la synthèse des travaux sur les
diagnostics du sous-secteur pastoral ou agro-pastoral au Burkina Faso,
d’une façon générale et dans la région du centre-ouest en particulier.
e-L’enquête proprement dit : elle s’est déroulée du 25 mars au 08 avril
2016 et a consisté essentiellement à l’administration des questionnaires
aux jeunes et des entretiens avec les personnes ressources.
f-Les traitements des données : les données collectées ont été saisies
dans la base de données du logiciel Sphinx créé puis intégrées ensuite
dans le logiciel Microsoft Excel et Word pour être interprétées et
analysées.

II.4. DIFFICULTES ET LIMITES DE L’ETUDE

Au cours de l’étude, nous avons été confrontés à un certain nombre de


difficultés aussi bien dans la recherche documentaire que lors de
l’enquête de terrain. Ainsi, l’une des difficultés tient au fait qu’il y a peu
d’ouvrages et mémoires qui ont traité spécifiquement l’élevage des porcs
au Burkina Faso. Si ce facteur ne saurait justifier toutes les insuffisances
de notre travail, il a néanmoins constitué une difficulté majeure
susceptible d’affecter sa qualité. L’autre difficulté et non la moindre est
celle liée à l’insuffisance à des moments de ressources financières que
requiert un tel travail.

Les limites de cette étude résident dans le fait que nous n’avons pas pu
toucher les responsables des caisses populaires, des associations et
groupements œuvrant dans la promotion de la filière porcine de la
région. Cette situation se justifie par l’indisponibilité de ces personnes
ressources.
33

Ce chapitre a permis de décrire la démarche méthodologique utilisée


pour recueillir des informations auprès des enquêtés et des personnes
ressources. Les résultats issus des enquêtes de terrain seront présentés,
analysés et interprétés dans la deuxième partie du document.
34

DEUXIEME PARTIE :
PRESENTATION, ANALYSE
ET INTERPRETATION DES
RESULTATS

L’étude de cette partie va consister de facto, à présenter dans le


chapitre III les données recueillies auprès des jeunes et des
personnes ressources. Ensuite, dans le chapitre IV, nous nous
intéresserons à l’analyse et à l’interprétation de ces données.
35

CHAPITREIII : PRESENTATION DES RESULTATS

Les données ont été obtenues grâce au questionnaire et au guide


d’entretien. La présentation des résultats du questionnaire se fera à l’aide
des tableaux et des graphiques représentant les effectifs, les fréquences
des différentes modalités.

III.1.PRESENTATION DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE


ADRESSE AUX JEUNES

Cette rubrique va consister à rassembler des informations relatives :


- aux principaux atouts en matière de création d’emplois ;
- à la perception des jeunes de l’élevage des porcs ;
- aux difficultés d’accès au financement par les jeunes ;
- à l’insuffisance d’information et de formation des jeunes.

III.11.Les atouts liés à l’élevage de porcs

III.1.1.1. Les opportunités d’emplois directs créés par l’activité

Le tableau ci-dessous illustre la répartition de la proportion de


l’échantillon constitué d’éleveurs des porcs selon le nombre de
personnes employées dans leur activité.

Tableau 1: Répartition de la proportion de l’échantillon éleveur en


fonction du nombre de personnes employées dans leur activité

Nombre d’emplois créés Effectif Fréquence(en %)


Une personne 9 30,00%
Deux personnes 1 3,33%
Trois personnes et plus 0 0,00%
Aucune personne 20 66,67%
TOTAL 30 100%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016


36

Le tableau ci-dessus indique que 30% de la proportion de l’échantillon


constituée des éleveurs des porcs emploient une personne dans leur
activité d’élevage, 3,33% emploient deux personnes. Par contre la
majorité (66,67%) n’emploie aucune personne.

III.1.1.2.Les externalités positives en matière de création d’emplois


liés à l’élevage de porcs

Le tableau ci-dessous illustre la répartition de la proportion de


l’échantillon ayant créé une nouvelle activité grâce à l’élevage des porcs
selon le nombre de personnes employées dans cette nouvelle activité.

Tableau 2 : Répartition de la proportion de l’échantillon des jeunes


enquêtés ayant créé un nouvel emploi et le nombre de personnes
employées dans ce nouvel emploi

Employés Aucune Une Deux Trois TOTAL


personne personne personnes personnes
et plus
Nouveaux
emplois
Oui 0 7 3 0 10

Non 20 0 0 0 20

TOTAL 20 7 3 0 30

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Il ressort de ce tableau qu’un (01) tiers de la proportion de l’échantillon


qui pratique l’élevage des porcs a créé une autre activité à partir du
revenu tiré de l’élevage et emploie au total treize (13) personnes dans ces
activités. Cependant la plupart (deux tiers) d’entre eux n’ont pas pu créer
de nouvel emploi à partir des revenus tirés de l’élevage des porcs.
37

III.1.2.Le désintérêt des jeunes pour l’élevage des porcs

Le tableau ci-dessous illustre la répartition de l’échantillon selon ceux


qui pratiquent l’élevage des porcs et ceux qui ne s’y intéressent pas.

Tableau 3 : Répartition des jeunes interrogés selon leur intérêt pour


l’élevage de porcs

Intérêt pour l'élevage


Effectif Fréquence
porcin
Oui 30 30,00%

Non 70 70,00%

TOTAL 100 100%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le tableau ci-dessous révèle que la majorité de l’échantillon (70%) ne


pratique pas l’élevage des porcs contre un faible taux (30%) qui s’y
intéressent.

III.1.2.1.Perception des jeunes de l’élevage des porcs.

Le graphique ci-dessous indique la répartition de la proportion de


l’échantillon ne pratiquant pas l’élevage des porcs selon leur
appréciation de l’élevage des porcs.
38

Graphique 1: Appréciation de l’activité d’élevage de porcs par la


proportion de l’échantillon non éleveurs

45,00% 41,43%
40,00%

35,00%
30,00%
30,00%

25,00%

20,00% 17,14%
15,00% 11,43%
10,00%

5,00%

0,00%
Autres Travail de femmes Travail salissant Religion

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le graphique ci-dessus indique que dans la proportion de l’échantillon


des jeunes qui n’élèvent pas le porc, il y a diverses perceptions de
l’activité. En effet, 30% pensent que c’est une activité dévolue aux
femmes, 17,14% trouvent que l’activité est salissante et 11,43% estiment
que c’est une activité destinée à une certaine confession religieuse et
bien d’autres points de vue soit 41,43%.

III.1.2.1.1. Le genre et l’intéressement des jeunes pour l’élevage des


porcs

Le tableau ci-dessous est un tableau croisé entre l’intérêt des jeunes


interrogés pour l’élevage des porcs et le sexe.
39

Tableau 4 : Le genre et l’intérêt des jeunes interrogés pour l’élevage


de porcs

Intérêt pour l'élevage


porcin Oui Non TOTAL
Sexe

Féminin 18 12 30

Masculin 12 58 70

TOTAL 30 70 100

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Il ressort de ce tableau que sur 30 jeunes femmes interrogées, 18 d’entre


elles (soit 60%) pratiquent l’élevage de porcs. Cependant, sur 70 jeunes
garçons enquêtés, 12 seulement (soit 17,14%) s’intéressent à cette
activité.

III.1.2.1.2. La situation matrimoniale et l’intéressement des jeunes


pour l’élevage des porcs

Le tableau ci-dessous indique la corrélation entre la situation


matrimoniale et l’intérêt pour l’élevage des porcs.

Tableau 5 : Situation matrimoniale et intérêt pour l’élevage de porcs

Intérêt pour l'élevage porcin


Situation Oui Non TOTAL
matrimoniale
Marié 23 20 43
Célibataire 7 50 57
Veuve 0 0 0
TOTAL 30 70 100

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016


40

Le tableau ci-dessus montre que sur 43 jeunes mariés interrogés, 23 soit


53,43% pratiquent l’élevage de porcs. Par contre sur 57 jeunes
célibataires interrogés, 7 seulement soit 12,28% s’intéressent à l’activité
d’élevage de porcs.

III.1.2.1.3.Le niveau d’éducation et l’intéressement des jeunes pour


l’élevage des porcs.

Le tableau ci-dessous illustre la corrélation entre le niveau d’étude et


l’intérêt des jeunes enquêtés pour l’élevage des porcs.

Tableau 6 : Niveau d’instruction et intérêt pour l’élevage de porcs


Intérêt pour l'élevage
porcin Oui Non TOTAL
Niveau
d'instruction1
Sans niveau 13 15 28

Primaire 7 15 22

Secondaire 9 32 41

Supérieur 1 8 9

TOTAL 30 70 100

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Il ressort du tableau ci-dessus que sur 28 jeunes enquêtés sans niveau 13


soit 46,43% font l’élevage des porcs, sur 22 enquêtés du niveau primaire
7 soit 31,82% sont producteurs de porcs, sur 41 jeunes interrogés ayant
un niveau secondaire, il y a 9 soit 21,95% qui pratiquent l’élevage des
porcs et sur 9 jeunes enquêtés ayant un niveau universitaire une seule
personne soit 11.11% s’intéresse à cette activité.
41

III.1.2.2.Les difficultés liées à l’accès des jeunes au financement

III.1.2.2.1.Méconnaissance des structures de financement par les


jeunes

Le graphique ci-dessous montre la répartition de l’échantillon selon la


connaissance de l’existence des structures de financement.

(Avez-vous connaissance de l’existence des structures de financement de


micro-projet des jeunes ?)

Graphique 2: Répartition de l’échantillon selon la connaissance de


l’existence des structures de financement

76,00%

24,00%

OUI NON

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le graphique ci-dessus montre que la majorité des jeunes enquêtés


ignorent l’existence des structures de financement des micro-projets des
jeunes soit, 76%.

III.1.2.2.2. Méconnaissance des conditions d’accès aux structures de


financement par les jeunes

Le graphique ci-dessous indique la répartition de l’échantillon selon la


connaissance des conditions d’accès aux financements.
42

Graphique 3: Information sur les conditions d’accès au financement

Oui Non

8%

92%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le graphique ci-dessus révèle que la grande majorité de l’échantillon


(92%) ignore les conditions d’accès aux financements.

III.1.2.2.3. Les sources de financement des activités d’élevage de


porcs

Le tableau ci-dessous illustre la répartition de la proportion de


l’échantillon constitué d’éleveurs des porcs selon les sources de
financement de leurs activités.
43

Tableau 7: Répartition des éleveurs enquêtés selon les sources de


financement de leurs activités.

Sources de financement Effectif Fréquence(en %)

Epargne 21 70,00%
Emprunt 3 10,00%
Don/Héritage 6 20,00%
TOTAL 30 100%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016.

Le tableau ci-dessus indique que pour financer leurs activités, la


proportion de l’échantillon qui pratique l’élevage des porcs utilise des
fonds propres acquis par épargne pour 70%, par héritage/dont 20%.
Seulement 10% ont dû recourir à un emprunt pour démarrer ou
consolider leur activité d’élevage.

III.1.2.3.Insuffisance d’information et de formation

III.1.2.3.1. Activité à dominance de type traditionnel

Le graphique ci-dessous illustre la répartition de la proportion de


l’échantillon constitué d’éleveurs des porcs selon le type d’élevage
pratiqué.
44

Graphique 4: Répartition des éleveurs enquêtés selon le type de


l’élevage de porcs pratiqué

3%

Traditionnel
Moderne

97%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Selon le graphique ci-dessus la quasi-totalité (97%)de la proportion des


enquêtés parmi les éleveurs des porcs pratique l’élevage de type
traditionnel.

III.1.2.3.2. Faible niveau de formation

Le graphique ci-dessous montre la répartition des jeunes enquêtés ayant


bénéficié d’une formation.

Graphique 5 : Statistique des jeunes ayant bénéficié d’une formation

17%

Oui
Non
83%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016


45

Le graphique ci-dessus révèle qu’une bonne partie des jeunes enquêtés


soit 83% n’ont pas bénéficié d’une formation auprès d’une structure de
soutien. Par contre, un faible taux des enquêtés a déjà été bénéficiaires
d’une formation soit 17%.

Le graphique ci- dessous indique la répartition de l’échantillon ayant


bénéficié d’une formation en embouche porcine.

Graphique 6: Les jeunes enquêtés ayant reçu une formation en


embouche porcine

98,00%

2,00%

Oui Non

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le graphique ci-dessus révèle que 2% seulement des jeunes interrogés


ont suivi une formation en embouche porcine

III.1.2.3.3. Le type de formation

Le graphique ci-dessous illustre la répartition de l’échantillon selon le


type de formation reçu.
46

Graphique 7: Répartition des jeunes bénéficiaires de formation


selon le type de formation

83,00%

7,00% 6,00% 4,00%

NON FORMÉ ENTREPRENARIAT ELEVAGE AUTRES

Source Enquête de terrain mars-avril 2016

Le graphique ci-dessus montre que 6% de l’échantillon ont suivi une


formation en élevage, 7% en entrepreneuriat, et 4% ont reçu d’autres
formations telles que le civisme et la citoyenneté et la technique de
recherche d’emplois.

III.1.2.3.4. Faible implication de l’Etat à la formation des jeunes

Le tableau ci-dessous indique la répartition des jeunes bénéficiaires de


formation selon la structure organisatrice de la formation.
47

Tableau 8: Répartition des jeunes bénéficiaire de formation selon la


structure organisatrice de la formation.

Structure
Effectif Fréquence
organisatrice
MRA 2 11,76%
MJFIP 1 5,88%
ONG 8 47,06%
Autres 6 35,29%
TOTAL 17 100,00%

Source : Enquête de terrain mars-avril 2016

Le tableau ci-dessus montre que parmi les jeunes ayant bénéficié d’une
formation 47,06% ont reçu leur formation à travers les ONG, 35,29% à
travers les autres structures telles que la mairie, les groupements et
association. Quant aux structures étatiques telles que le MRA et le
MJFIP, elles ont formé respectivement 11,76% et 5,88 % de la
proportion de l’échantillon ayant reçu une formation.

III.2. PRESENTATION DES RESULTATS DU GUIDE


D’ENTRETIEN

III.2.1. Présentation des résultats issus des entretiens avec les


structures de financement

Les résultats des entretiens avec les structures de financement concernent


essentiellement la fréquentation des structures de financement par les
jeunes éleveurs ; le faible niveau de communication sur les structures de
financement ; les difficultés rencontrées avec les jeunes éleveurs des
porcs.
48

III.2.1.1. Fréquentation des structures de financement par les


éleveurs des porcs

Il ressort des entretiens que la majorité des promoteurs du FASI et du


FAIJ à Koudougou ne pratiquent pas l’élevage des porcs. En effet, 2 à
3% des promoteurs s’intéressent à l’élevage des porcs. Aussi, il y a peu
de projets d’élevage des porcs qui ont été financés dans la région du
Centre-Ouest. Dans ce sens, nous constatons que sur 121 demandes de
financement pour des projets d’élevage des porcs, le FAIJ n’a pu
satisfaire que 14 demandes soit 11,57%. Quant au FASI, il a financé
seulement 12 projets d’élevage des porcs en 2015.

III.2.1.2. Faible niveau de communication sur les structures de


financement.

Il résulte des entretiens que la stratégie de communication sur les


structures de financement est jugée peu efficace car elle ne permet pas
aux jeunes de la région du centre ouest de connaitre l’existence de celles-
ci. Ainsi des séances d’animation ne sont organisées que si une
association ou un groupement les sollicite. Les informations fournies lors
de séances sont relatives aux conditions d’accès au fonds et de ses
domaines d’actions.

III.2.1.3. Difficultés rencontrées avec les jeunes éleveurs des porcs

Les responsables des structures de financement ont relevé les difficultés


rencontrées avec les jeunes éleveurs notamment :
- la non maîtrise de l’activité d’élevage des porcs par les
jeunes de la région du Centre-Ouest,
- la non implication des jeunes de la région dans leur activité
d’élevage,
- l’insuffisance de garantie pour obtenir le montant désiré,
49

- les difficultés de remboursement du prêt,


- la malhonnêteté de certains jeunes de la région.

III.2.2. Présentation des résultats issus des entretiens avec les


structures de formation

Le guide d’entretien adressé aux structures de formations nous a permis


de recueillir des informations sur les atouts et contraintes de l’élevage
des porcs, sur les formations organisées dans la région. Les personnes
ressources ont également fait des suggestions.

III.2.2.1. Les atouts de la région en matière d’élevage des porcs

Il ressort des entretiens avec les personnes ressources que la région du


Centre-Ouest est la première productrice des porcs du pays. En effet les
principaux atouts de la région en élevage porcin sont notamment :
-une bonne partie des femmes de la région s’adonnent à l’activité ;
-l’existence d’une expérience dans l’élevage traditionnelle des
porcs ;
-l’existence des structures d’encadrement (la DRRA, les DPRA,
cinq (05) cabinets fonctionnels) et des partenaires ;
-la population est à majorité chrétienne et animiste ;
-la région est une zone ou la culture maraîchère est développée, ce
qui facilite l’alimentation des porcs grâce aux résidus des produits
des jardins ;
-historiquement et culturellement, Réo est une zone d’élevage des
porcs et surtout de consommation des porcs.

III.2.2.2. Les contraintes de la région en matière d’élevage des porcs

L’élevage des porcs dans la région est confronté à de nombreuses


contraintes telles que :

-les maladies (surtout la peste porcine africaine) ;


50

-l’absence d’un marché des porcs ;


-insuffisance de personnels pour le suivi ;
-l’insuffisance d’informations et de formations ;
-le faible niveau de financement des projets en élevage ;
-l’élevage extensif qui est le plus pratiqué (l’élevage des porcs
laissé en liberté) ;
-la faible performance de la race locale ;
-le faible niveau de technicité des éleveurs des porcs.

III.2.2.3. Formation

A l’issue des entretiens, plusieurs types de formations sont organisés au


profit des jeunes de la région du Centre-Ouest. Il s’agit notamment de la
formation en entrepreneuriat, de la formation sur la porciculture qui
porte sur comment nourrir ses porcs, sur la santé animale, sur la
construction des dortoirs et des mangeoires des porcs, sur la gestion et
sur l’embouche porcine et aussi des formations sur la manière de plaider
auprès des structures de financement c’est-à-dire comment chercher le
financement.

Mais le nombre de session de formation organisé demeure insignifiant.


En effet, la DRRA du Centre-Ouest organise six (06) sessions de
formation par an. Au titre de l’année 2015, cette structure n’a formé que
cent cinquante-six (156) éleveurs dont trente-neuf (39) soit 25% sont
jeunes. Quant à la Direction Provinciale des Ressources Animales
(DPRA) de Réo, elle organise une (01) à deux (02) sessions de formation
par an et réunissant vingt (20) participants par formation. Les
responsables de ces structures mentionnent que ces formations ont eu
lieu grâce à l’accompagnement des partenaires financiers.

Ils relèvent également les difficultés rencontrées dans l’exercice de leur


de fonction. En effet, les directions ne disposent pas assez de personnels
51

pour assurer l’encadrement des éleveurs (un (01) seul agent pour couvrir
tout un département ou toute une commune). Le frais de fonctionnement
sont également insignifiant (3000 f CFA par mois et par agent).

Quant aux éleveurs, ils n’ont pas de « comportements convenables ».


Ainsi, ils ne respectent pas les consignes et ils mènent plusieurs activités
à la fois. Aussi, ils ne respectent pas le calendrier de production en
fonction du marché.

III.2.2.4. Proposition d’amélioration de la filière porcine

En vue d’une amélioration de la filière porcine, les personnes ressources


suggèrent de:
 organiser des cadres de concertations sur des thèmes
incitateurs à l’élevage des porcs ;
 programmer des stages au profit des étudiants ;
 mettre plus de moyens dans la filière porcine afin de former
en grand nombre les jeunes et les femmes sur les différents
emplois de la filière (production, boucherie, charcuterie ;
 augmenter l’offre de couverture Zoo-sanitaire qui passe
nécessairement par l’augmentation du personnel.

III.2.2.5. Conseils émanant des personnes ressources

Les personnes ressources ont prodigué des conseils à l’endroit des jeunes
de la région en générale et les jeunes qui pratiquent l’élevage des porcs
en particulier. Ainsi, chaque jeune devrait croire en lui et libérer son
potentiel afin de sortir du chômage et du sous- emploi. Pour ce faire, le
jeune doit être ambitieux, optimiste et cultiver un esprit ambitieux. Il doit
également s’informer, se former et savoir saisir les opportunités qui se
présentent à lui.
52

Pour les techniciens de l’élevage, les jeunes doivent s’orientent


davantage vers l’élevage et surtout dans l’élevage des porcs. Ce secteur
présente d’énormes potentialités en termes de rentabilité et de création
d’emploi.

Par ailleurs, ils recommandent aux jeunes déjà dans l’activité de


s’attacher des services des techniciens de l’élevage afin d’acquérir un
minimum de connaissance sur l’entretien des porcs. Ils les suggèrent
également à s’impliquer activement dans leur activité d’élevage en
consacrant plus de temps à l’activité et en mettant plus de moyen dans
l’entretien des porcs.

Les données présentées dans le présent chapitre montrent que l’élevage


des porcs crée des emplois mais la majorité des jeunes enquêtés ne
pratiquent pas l’élevage des porcs.

Après avoir présenté les résultats des enquêtes de terrain, il s’agira dans
le chapitre IV de faire une analyse et interprétation de ces données.
53

CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION


DESRESULTATS
Nous consacrons ce chapitre à l’analyse et à l’interprétation des résultats
obtenus du questionnaire et des guides d’entretien. Il s’agira pour nous
d’abord, de présenter les opportunités d’emplois en élevage porcin,
ensuite, d’examiner la perception que font les jeunes de l’élevage de
porcs. En plus, nous, analyserons les difficultés d’accès aux
financements, à l’information et à la formation par les jeunes. Enfin,
nous proposerons des solutions en vue d’améliorer l’exploitation de la
filière porcine.

IV.1. LES OPPORTUNITES D’EMPLOIS EN ELEVAGE DE


PORCS

L’élevage des porcs offre d’énormes opportunités en matière d’emplois.


Il s’agit des opportunités d’emplois directs liées à la production des
porcs et des opportunités d’emplois indirects qu’offre la filière bétail-
viande. Les emplois liés à la filière bétail-viande sont entre autres la
boucherie, la charcuterie, les marchands de bétail. Dans la présente
étude, nous limitons notre analyse aux opportunités d’emplois directs,
c’est-à-dire liées ceux à la production.

Les emplois qu’offre la production des porcs sont essentiellement les


emplois dans l’activité de production et les emplois issus des revenus
tirés de cette activité.

IV.1.1. Les emplois directs créés dans l’élevage de porcs.

Le tableau n°1qui illustre les emplois liés directement à l’activité de


production montre que onze (11) nouveaux emplois ont été créés. Ce qui
signifie que par extrapolation pour une population de 1000 éleveurs,
environs 367 jeunes trouveront des emplois grâce à l’élevage des porcs.
54

IV.1.2. Les externalités positives en matière de création d’emplois


liées à l’élevage de porcs

Le tableau n°2 quant à lui, indique le nombre d’emplois connexes que


crée l’élevage porcin. En effet, un tiers des éleveurs interrogés affirment
avoir créé une autre activité grâce à l’élevage des porcs et ont pu
employer au total treize (13) personnes dans la gestion de ces activités.
Par extrapolation, sur une population de 1000 éleveurs, plus de 433
emplois pourront être créés.

En somme, sur une population de 1000 éleveurs, plus de 800


opportunités d’emplois s’offrent aux jeunes. L’élevage des porcs
constitue donc un gisement d’emplois pour les jeunes.

Cependant peu de jeunes s’adonnent à cette activité, soit 30% des jeunes
interrogés. Ce qui entraine un manque à gagner en matière d’emplois et
de création de richesses Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que les
deux tiers des éleveurs du tableau 1, n’emploient aucune personne dans
leurs activités d’élevage. Aussi, il ressort du tableau2 que deux tiers des
éleveurs n’ont pas pu encore créer de nouveaux emplois. Ces résultats
pourraient s’expliquer par l’état embryonnaire et traditionnel de
l’activité. Les revenus modiques de l’activité expliqueraient donc en
partie ce comportement de la majorité des éleveurs.

IV.2 LA PERCEPTION DE L’ELEVAGE DES PORCS PAR LES


JEUNES

Le désintérêt des jeunes pour l’élevage des porcs peut s’expliquer par
plusieurs facteurs :

L’analyse faite au graphique n°1 permet de voir l’appréciation de


l’élevage de porcs par les jeunes. En effet, certains jeunes enquêtés
considèrent l’élevage de porcs comme une activité de femmes, d’aucun
55

estiment que c’est un travail salissant et d’autre pensent que cette activité
est un domaine des chrétiens et animistes. Il faut également noter que la
perception des jeunes de l’élevage de porcs est fonction du genre, de la
situation matrimoniale et du niveau d’éducation.

IV.2.1. Le genre et l’élevage des porcs

Dans la région du Centre-Ouest, bon nombre des jeunes ne pratique pas


l’élevage des porcs. En effet, l’enquête révèle que 70% des jeunes ne s’y
intéressent pas. Ce désintérêt peut s’expliquer par la perception que les
jeunes ont de l’élevage porcin. En effet, les jeunes conçoivent l’élevage
des porcs comme une activité de femmes. La conséquence d’une telle
conception est que la majorité des éleveurs sont essentiellement des
femmes.

D’après le tableau 4, sur 30 femmes enquêtées, 18 femmes, soit


60%pratiquent l’élevage des porcs alors que sur 57 jeunes garçons
enquêtés 7 seulement soit 17,14% sont éleveurs des porcs. Ces résultats
sont conformes aux travaux de Muys et al (2003). Selon ces auteurs, ce
sont traditionnellement les femmes (et les enfants) qui s’occupent des
cochons et qui en sont les propriétaires. C’est ce qui ressort également de
l’étude menée par la FAO (2012). Selon cette étude, 60%du cheptel
porcin burkinabé est détenu par des femmes. Ce pourcentage peut
atteindre 90% dans les régions du centre-Ouest et de l’Ouest. Dans le
même ordre d’idées, une étude menée à Réo montre que
traditionnellement, la femme n’a pas le droit d’élever des petits
ruminants sauf en cas de décès de son mari. L’élevage des porcs est le
type d’élevage par excellence que la femme peut pratiquer.

Aussi, par soucis de partager des tâches de la production sociale dans les
ménages, l’élevage de porc a été progressivement confié aux femmes de
confession religieuse catholique ou animiste. Ceci parce qu’au travers de
56

leurs activités annexes (fabrication de bière de mil, le son de mil, la


cuisine), elles valorisent les sous-produits dans l’alimentation des porcs.
De ce point de vue, les jeunes hommes préfèrent s’orienter vers d’autres
activités au détriment de l’élevage de porcs.

IV.2.2.La situation matrimoniale et l’élevage des porcs

L’analyse faite au tableau n°5, indique que l’élevage des porcs est
généralement un domaine des jeunes mariés. En effet, 76,67% des
éleveurs enquêtés sont mariés. Ce qui revient à dire que les jeunes
célibataires s’intéressent peu à cette activité.

L’enthousiasme des hommes mariés autour de ce secteur serait lié à leur


conception socio-économique du porc. Ils considèrent le porc comme
une épargne mobilisable à tout moment. Ainsi, il est vendu pour
répondre aux besoins ponctuels de la famille tels que les besoins
sanitaires, vestimentaires, scolaires ou pour faire face aux temps de
soudure. Les célibataires ne faisant pas face à la plupart de ces charges
n’accordent donc pas un intérêt particulier à cette activité.

IV.2.3. Le niveau d’éducation et l’intéressement à l’élevage des porcs

L’analyse du tableau n°6 donne la corrélation entre le niveau d’étude et


l’intéressement à l’élevage de porcs. Il montre que le désintéressement
des jeunes pour l’élevage de porcs varie en fonction de leur niveau
d’instruction. En effet, plus le niveau d’instruction est élevé moins les
jeunes éprouvent un intérêt pour l’activité.

Cette tendance peut s’expliquer par le désintérêt des jeunes diplômés


pour certaines activités surtout celles du secteur primaire. Ainsi la
majorité des éleveurs de porcs sont soit sans niveau soit du niveau
primaire. Cette situation n’est pas favorable au développement de la
filière porcine car les non instruits seraient moins réceptifs aux
57

innovations même si une bonne politique d’organisation, de formation, et


de professionnalisation est entreprise par les pouvoirs publics à leur
endroit.

IV.3. ACCES AUX STRUCTURES DE FINANCEMENT

IV.3.1.Insuffisance de communication sur les structures de


financement.

L’existence des structures de financement est méconnue de la plupart des


jeunes de la région du Centre-Ouest. En effet, d’après le graphique n°2
76% des jeunes interrogés ignorent l’existence de ces structures de
financement. Cela peut s’expliquer par les difficultés d’accès à
l’information ou de sa disponibilité par les jeunes. En effet, à l’issue des
entretiens avec les responsables des structures de financement surplace,
il est ressorti qu’un seul moyen est utilisé pour toucher leur public cible.
Il s’agit notamment des séances d’animation de jeunes ou de femmes qui
ne sont organisées qu’à la demande des associations ou des groupements.

Quant à ceux qui connaissent l’existence de ces structures, ils ignorent le


plus souvent les conditions d’accès au financement. En effet, seulement
8% des jeunes interrogés connaissent les conditions d’accès au
financement (confère le graphique n°3). Cela s’explique par des préjugés
que certains jeunes ont sur l’accessibilité de ces structures. En effet,
certains pensent qu’il faut avoir des relations avec le personnel pour
avoir un financement. D’autres disent que ce sont seulement les femmes
qui sont bénéficiaires du financement.

IV.3.2. Difficultés liées à l’accès au financement.

Le tableau n°7 montre que pour financer leurs activités d’élevage, les
éleveurs utilisent des fonds propres acquis par épargne pour 70%. Un
faible taux d’éleveurs de porcs a dû recourir à un emprunt pour financer
58

leur élevage soit 10%. Cela peut s’expliquer soit par la modicité des
investissements pour l’entretien des porcs par les éleveurs, soit par
l’insuffisance de structures de financement ou les difficultés liées à
l’accès au financement pour ce type d’activité. Par conséquent, les
éleveurs mettent peu de moyens dans leur activité d’élevage.

Ces résultats sont conformes à ceux du plan d’action pour la filière


porcine du PAPISE (2003). Il ressort de ce document que dans la
majorité des cas de l’élevage traditionnel, le producteur ne fait que
rarement des dépenses monétaires. Il est peu enclin à supporter des
dépenses d’intrant tant vétérinaire que zootechnique.

Il est revenu des entretiens qu’une bonne partie des éleveurs de porcs qui
ont postulé au financement n’a rien obtenu. Ainsi sur 121 projets
d’élevage de porcs, le FAIJ n’a financé que 14 promoteurs soit 11,57%
et le FASI en a financé 12. Ces résultats permettent de dire que les
jeunes ont peu de garantie ou n’ont pas de garantie (hypothèque,
nantissement, aval) pour obtenir le financement.

C’est dans ce sens que les jeunes interrogés ont énuméré un certain
nombre de conditions qui entravent leur accès au financement. Il s’agit
notamment des garanties, de l’apport personnel. Malheureusement les
éleveurs sont généralement dans des zones non lotie et ne disposent pas
de PUH. Ils soulignent aussi l’inadéquation entre le système de
financement et les besoins de financement des éleveurs traditionnels. En
effet, les éleveurs de base ont difficilement accès au crédit auprès des
institutions financières classiques en raison de leur mode de gestion qui
ne prend pas explicitement en compte la notion de rentabilité financière.

La responsable du FAIJ Koudougou souligne également que les jeunes


ne maitrisent pas le plus souvent le domaine d’activité et par conséquent
ne présentent pas un projet convaincant.
59

Par ailleurs, bien que l’élevage soit une activité importante dans
l’économie rurale, les institutions de crédits qui font confiance aux
acteurs de la filière porcine souhaitant y investir dans la production, sont
rares. Le secteur de l’élevage est généralement perçu comme un domaine
d’investissement à risque élevé. Les contraintes financières constituent
ainsi un frein à l’entrepreneuriat pastoral. En effet, s’il y a peu
d’investissements dans le domaine c’est en partie dû aux conditions
fixées par les structures de financement qui ne sont pas à leur portée.
Aussi, le nombre limité des banques associé au faible taux de
bancarisation constituent un frein à l’accès au crédit.

IV.4. INFORMATION ET FORMATION

IV.4.1.Niveau de formation très insuffisant

L’analyse du graphique n°5 indique que les jeunes interrogés n’ont pas
encore bénéficié d’une formation dans leur grande majorité (83%).
Aussi, 2% seulement de l’échantillon ont suivi une formation en
embouche porcine. Cela suppose que les formations organisées ne sont
pas suffisantes pour atteindre un grand nombre de jeunes.

Cette situation pourrait s’expliquer soit par la mauvaise volonté des


jeunes à se faire former ou encore par les difficultés d’accès aux
différentes formations. Les entretiens avec le responsable de la DRRA
du Centre-Ouest confirment ces résultats. En effet, la DRRA a formé 156
producteurs dont 39 jeunes (25%) en 2015 et cela a eu lieu grâce à
l’appui des partenaires financiers. Quant à la DPRA du Sanguié, deux
sessions de formations sont organisées à leur niveau dont chaque séance
de formation ne réunit que 20 bénéficiaires.
60

IV.4.2. Le type de formation

Les types de formations reçus sont essentiellement en entrepreneuriat, en


élevage et bien d’autres types de formations. En effet, 6% de
l’échantillon ont suivi une formation en élevage, 7% une formation en
entrepreneuriat et 4% ont reçu d’autres formations. La majorité de
l’échantillon n’ayant reçu une formation en entrepreneuriat ne sont donc
pas motivés à créer et à gérer leur propre entreprise.

De même, une bonne partie n’ont pas de connaissances sur les


techniques de productions et ne sont pas suffisamment informés sur la
rentabilité financière que l’activité d’élevage peut générer. En témoins,
la quasi-totalité de la proportion de l’échantillon qui élève les porcs
(97%) pratiquent l’élevage de type traditionnel et ne maîtrisent pas les
techniques de production Cependant, la modernisation de l’élevage des
porcs passent nécessairement par l’amélioration de l’habitat, de
l’alimentation et de la santé des troupeaux.

IV.4.3. Faible implication de l’Etat à la formation des jeunes

L’analyse du tableau n°8 montre que les structures étatiques offrent peu
de formations au profit des jeunes. C’est ce que révèle le tableau lorsque
nous avons posé la question de savoir « Quelles sont les structures
organisatrices de ces formations ? », il est ressorti qu’une (01) seule
personne a bénéficié sa formation grâce à la DRJFIP et deux personnes
par l’intermédiaire de la DRRA. Ainsi, les ONG, les groupements …sont
organisateurs de la plupart des formations soit 82,35% de la proportion
de l’échantillon ayant bénéficié une formation.

Ces résultats sont la conséquence directe du désengagement de l’Etat


vis-à-vis de certains secteurs d’activités au profit du privé. En effet, au
début des années 1990, le Gouvernement a entrepris des reformes
61

importantes pour améliorer les performances des sous-secteurs de


l’agriculture et de l’élevage à travers le Programme d’Ajustement
Structurels de l’Agriculture (PASA). Ainsi le PASA a favorisé
l’implication du secteur privé dans la production, la transformation et la
commercialisation des produits agricoles tout en recentrant le rôle de
l’Etat sur ses fonctions régaliennes et en réorganisant les services
agricoles (vulgarisation et recherche).

En plus de la formation des producteurs, il y a le problème de


disponibilité de ressources humaines au niveau des DRRA pour assurer
la formation et le suivi des producteurs. A l’issue des entretiens, il est
revenu qu’au niveau régional, un seul agent doit assurer l’appui
technique des producteurs de tout un département ou de toute une
commune. Il y a de graves lacunes dans les connaissances élémentaires
en matière de production porcine aux niveaux des éleveurs ou des
porchers dans les élevages améliorés. Les encadreurs et en particulier les
agents des ZATE n’ont pas de formation suffisamment approfondie pour
remplir efficacement leur rôle. De plus, ils ne possèdent pas de moyens
matériels et de dotations de fonctionnement adéquat, leurs effectifs et
leur présence sur le terrain sont nettement insuffisants en matière d’appui
conseil.

Aussi, l’importance de la production porcine a longtemps été mal


appréciée par les décideurs administratifs et n’a pas bénéficié des
interventions publiques ni d’investissements de la part des pouvoirs
publics. En effet les moyens mis à la disposition des directions sont très
insignifiants et de ce fait, limitent leurs actions sur le terrain. Ce
problème a été évoqué par les responsables des structures.
62

Cependant, avec l’appui d’ONG et de projets de développement,


l’élevage du porc a réussi à s’imposer comme un segment important de
l’économie agropastorale du Burkina Faso.

IV.5. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

A travers la problématique qui justifie l’étude, nous avons émis des


hypothèses sur lesquelles se fonde la recherche. Ainsi, l’hypothèse
principale retenue est : « des facteurs socioéconomiques expliquent le
désintérêt des jeunes dans la région du Centre-Ouest pour l’élevage des
porcs, source de création d’emplois »

La première hypothèse secondaire suppose que « La perception des


jeunes dans la région du Centre-Ouest de l’élevage de porcs est un
blocage à leur intérêt pour le secteur. »

L’étude révèle que 70% des jeunes ne pratiquent pas l’élevage de porcs.
Sur les 70 enquêtés qui ne s’adonnent pas à l’activité d’élevage de porcs,
30% expliquent leur désintérêt par des raisons culturelles. Pour ces
derniers, l’élevage de porcs est un travail dévolu à la femme. Certains
d’entre eux, soit 17,14% trouvent que cette activité est salissante,
polluante et dérangeante pour le voisinage. D’autres se justifient par la
religion. En effet, la religion musulmane n’est pas favorable à l’élevage
de porc car contraire à ses prescriptions. Ainsi, ce type d’élevage est un
domaine spécifique aux femmes chrétiennes et animistes et par
conséquent exclut un nombre important de la population à la pratique de
l’élevage de porcs. Il en résulte donc que la perception que les uns et les
autres font de l’élevage des porcs reste sans doute l’un des plus grands
obstacles pour les jeunes de s’y intéresser. Ainsi, les différentes
considérations données par les enquêtés confirment la première
hypothèse secondaire.
63

La deuxième hypothèse émise est :« La difficulté d’accès au financement


est un facteur explicatif du désintérêt des jeunes pour l’élevage de porcs»

Au regard de l’analyse des résultats, les éleveurs de porcs rencontrent


des difficultés d’accès au financement. D’abord une bonne partie des
jeunes ne sont pas informés sur les structures de financement. En effet,
76% des jeunes enquêtés ne sont pas au courant de l’existence des
structures de financement et 92% des interrogés ignorent les conditions
d’accès à ces structures. Ensuite, la plupart des jeunes déjà dans l’activité
ne comptent que sur des fonds propres pour financer leur activité
d’élevage de porcs.

Ainsi 10% seulement d’entre eux ont pu obtenir des crédits. Enfin, il
ressort des entretiens avec le responsable du FAIJ, Koudougou que la
grande majorité des demandeurs de financement n’ont pas eu une suite
favorable. En effet, sur 121 demandes de financement, 14 seulement soit
11,57% ont obtenu le financement. Pourtant, l’élevage des porcs, surtout
celui moderne demande beaucoup de moyens pour l’habitat, l’entretien
des animaux. Ainsi, la méconnaissance des structures de financement par
la grande majorité des enquêtés (76%) associé au faible pourcentage de
bénéficiaires de prêt notamment ceux qui sont dans l’activité d’élevage
de porcs soit 11,57% au niveau du FAIJ confirme donc la deuxième
hypothèse.

La troisième hypothèse suppose que : « L’insuffisance de formations et


d’information constitue un handicap à l’engouement des jeunes pour
l’élevage de porcs. »

A l’issue de l’enquête, il est revenu que la quasi-totalité soit 96,67% des


éleveurs pratiquent toujours l’élevage de type traditionnel. Cela suppose
que les éleveurs n’ont pas de connaissances sur les techniques modernes
de production et de ce fait ne perçoivent pas la rentabilité de l’activité.
64

Ainsi la majorité des jeunes enquêtés soit 87% n’ont pas reçu de
formation. Cette faiblesse de formation serait due partiellement au
nombre insuffisant du personnel d’encadrement, soit un seul agent
d’appui technique pour couvrir un département ou une commune.
L’ensemble de ces données nous permettent de conclure que la troisième
hypothèse est aussi vérifiée.

Les hypothèses spécifiques concourent à la vérification ou à


l’infirmation de l’hypothèse principale. Ainsi, les trois hypothèses étant
vérifiées nous pouvons donc affirmer que des facteurs socioéconomiques
expliquent le désintérêt des jeunes dans la région du Centre-Ouest pour
l’élevage des porcs, source de création d’emplois.

IV.6. SUGGESTION EN VUE DE FAIRE DE L’ELEVAGE DE


PORCS UN LEVIER DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE.

Tout au long de notre enquête sur le terrain nous avons pu déceler les
principales causes du non engouement des jeunes pour l’élevage des
porcs. La promotion de l’emploi des jeunes passe par la promotion des
secteurs d’activités et par conséquent la filière porcine est à promouvoir
car le salut de beaucoup de jeunes s’y trouve. Pour plus d’efficacité et
d’efficience dans la production porcine, nous faisons des suggestions et
recommandations à l’endroit des acteurs comme l’Etat, les partenaires
techniques et financiers, les structures de formations et celles de
financement.

AUX AUTORITES ADMINISTRATIVES DE :

 encourager et accompagner les associations des éleveurs de porcs


(appui financier, octroi de crédit, etc.) ;
 favoriser la structuration interprofessionnelle destinée à mettre en
relation la production et la demande ;
65

 renforcer le dispositif interdisant les abattages clandestins si


nécessaire prendre des mesures très rigoureuses pour ceux qui en
pratiquent;
 former en nombre suffisant des techniciens spécialistes en élevage
porcin ;
 multiplier l’installation des services de vulgarisation compétents
dans le conseil et l’appui à l’élevage porcin ;
 injecter plus de moyens financiers et matériels en vue de la
motivation des agents d’encadrement ;
 proposer des prix plus intéressants ou incitateurs à la pratique de
l’activité. Cela peut se faire à travers l’installation des marchés de
porcs ;
 renforcer le partenariat entre les institutions de l’Etat et les ONG
œuvrant pour la promotion de la filière porcine au Burkina Faso ;
 envisager une stratégie d'utilisation des sous-produits agro-
industriels et agricoles pour l'alimentation du bétail et procéder à
la mise en place de centres de formation pour les jeunes désirant
faire de l'élevage ou les éleveurs pour des compléments
d'information, de centres de recyclage pour les formateurs (cadres
et agents d'élevage).

AUX TECHNICIENS D’ÉLEVAGE DE :

 établir des politiques de gestion cohérente de leurs ressources


financières et humaines. Dans un souci d'efficacité et d'économie,
leur régionalisation doit s'organiser autour de trois axes
fondamentaux:
 répondre aux besoins (techniques et économiques) des paysans ;
 prendre en compte les contraintes du milieu, afin d'y rechercher
les solutions qui s'y prêtent, éviter le chevauchement des
66

interventions auprès des paysans. Ce qui implique la mise en place


d'un cadre de concertation et une collaboration permanente au sein
et entre ces structures ;
 par ailleurs, une cellule de recherche de développement peut être
créée à leur niveau. Celles-ci auraient pour rôle non seulement de
concevoir, conduire et coordonner des programmes de recherche
articulés aux besoins des paysans.
 offrir plus de formations en entrepreneuriat en vue de susciter
l’esprit d’entreprise chez les jeunes.
 former les jeunes sur la gestion technique de l’élevage;
 former les jeunes sur les paramètres zootechniques et sanitaires ;
 mettre en place une stratégie éducative (animation-sensibilisation)
attentives aux incidences financières et psycho-sociale de
l’élevage des porcs chez les jeunes.

Ceci permettrait une amélioration de la rentabilité de l’élevage et la


prévention des maladies et susciterait chez les jeunes un engouement
pour les activités agro-pastorales en générale et l’élevage de porcs en
particulier.

AUX ELEVEURS

Aux éleveurs, nous leur suggérons de :

 respecter scrupuleusement les instructions données par le


technicien ;
 respecter les normes hygiéniques et de biosécurité ;
 s’organiser en groupement ;
 avoir un mentor ou une ferme de référence.

AUX JEUNES NON ELEVEURS DES PORCS.


67

Pour les jeunes qui ne pratiquent pas l’élevage de porcs, nous formulons
les suggestions suivantes :

 s’intéresser aux activités agro-sylvo-pastorales car premier


gisement d’emplois au Burkina Faso ;
 s’intéresser particulièrement à l’élevage des porcs qui est une
activité très rentable (cycle court, croissance rapide, demande
disponible) ;
 libérer leur potentiel entrepreneurial afin de sortir du
chômage et du sous-emploi.

AUX STRUCTURES DE FINANCEMENT

 augmenter le portefeuille des structures de financement,


 améliorer les conditions d’accès aux crédits, en trouvant des
mesures plus souples.
68

CONCLUSION GENERALE

La question de l’emploi des jeunes est une préoccupation majeure des


politiques actuelles. La tendance est de plus en plus à la promotion de
l’auto emploi. En matière d’auto emploi le secteur primaire demeure
incontournable dans un pays comme le Burkina Faso. En effet,
l’agriculture comme l’élevage dans leur ensemble offrent de bonnes
perspectives d’auto emploi. L’élevage des porcs particulièrement
constitue une activité très rentable, surtout dans la région du centre-
Ouest. En effet, l’étude de cette activité montre qu’elle regorge
d’énormes opportunités en termes d’emplois directs et des externalités
positives en matière de création d’emplois, qui permettront de réduire le
chômage des jeunes.

Pourtant cette activité est délaissée par les jeunes de la région du centre-
Ouest pour diverses raisons. Au titre de ces raisons nous pouvons citer la
perception de cette activité par les jeunes, les difficultés d’accès au
financement lié à la méconnaissance des structures et des conditions
d’accès au financement, l’insuffisance de la formation et de
l’information.

L’analyse des raisons du désintérêt des jeunes pour l’élevage des porcs,
nous a permis de nous rendre compte qu’une synergie des actions entre
l’Etat, les partenaires techniques et financiers, les structures de
formations et financement, est nécessaire pour susciter un engouement
des jeunes pour cette activité.

Ainsi l’Etat doit rendre le secteur plus attrayant en réorganisant le


secteur à travers un encadrement efficace des éleveurs qui nécessitera au
préalable une formation de techniciens spécialistes en élevage porcin,
mais aussi à travers une valorisation du porc, une épuration des
69

mauvaises pratiques et un renforcement du partenariat entre les


institutions de l’Etat et les ONG œuvrant pour la promotion de la filière
porcine au Burkina Faso.

Par ailleurs les stratégies d’amélioration devraient s’orienter également


vers l'organisation, la responsabilisation et l’encadrement des acteurs
pour une meilleure gestion de la production et de la commercialisation
du porc.

Aussi, un appui financier à des unités productrices pourrait engendrer


une amélioration de l’efficacité de la filière porcine et de la qualité des
produits concernés. Il s’agit notamment d’alléger les conditions d’accès
en vue de permettre au maximum d’éleveurs de bénéficier de
financement. Ainsi, ces unités seraient à même de combattre la pauvreté
et le chômage, de contribuer à accroître l’approvisionnement en denrées
animales des villes et de manière globale, de contribuer au
développement économique.
70

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages généraux et spécifiques

DOUTRESSOULLE G. l’élevage en Afrique Occidentale Française,


Paris, Larousse, 1947, 298p.

Edmond B. Pouillon F (éd.), Société pastorale et développement,


Orston, Paris, 1995, 68p.

MUYS. D., WESTENBRINK G., MEINDERTS J., l’élevage des


porcs dans les zones tropicales, RienkeNeuwenhuis, 2003, 85p.

SERRE H. Précis d’élevage du porc en zone tropicale, la


documentation française, collection manuels et précis d’élevage, 1989,
331p.

Revues

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de l’élevage de la division de la production et de la santé animale, FAO,
2012, 81p.
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le conseil agricoles (FIRCA), acte4 : la filière porcine, n°04 du 2ème
semestre 2009, 30p.

Rapports

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Etudes et des Statistiques Sectorielles, MRA, 175p.

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Faso, 2003,94p.
71

CAPES, Etat des lieux des savoirs locaux au Burkina Faso,


Ouagadougou, 2006, 380p
DARANKOUM Larba Christian (2014), Emploi des jeunes au
Burkina Faso : Etat des Lieux et Perspectives, 40p.

PAPISE (2003) Rapport sur le diagnostic de la filière porcine au


Burkina Faso, 77p.

PAPISE, 2003 : Cadre Stratégique et Plan d’Action pour la Filière


Porcine au Burkina Faso, 78p.

Rapport Shon2, Conseil National de Concertation et de coopération


des Ruraux au Sénégal

Mémoires et thèses

Aubin AGNISSAN (1997), l’introduction de l’élevage bovin, chez les


Tagbana (Senoufo du sud de la Côte-d’Ivoire), 86p.

Clarisse UMUTONI, Evaluation technico-économique des élevages de


porcs à Bobo (Burkina Faso), 2012 Université Cheick Anta DIOP,
Dakar 32p.

Mamadou TOLOBA (2004), L’impact de l’auto- emploi sur le


chômage dans la ville de Bamako, 60p.

Yoro DIAW(2005), Etude diagnostique de l’élevage ovin dans la


commune de Saint Louis (Sénégal), 55p.

Dictionnaires

Dictionnaire universel hachette, 3ème édition, 1507p

Le petit Robert, 35ème édition, 2841p


72

Webographie

https://agricultureaufeminin.wordpress.com/2014/02/01/entreprenariat-
agricole-la-porciculture-un-metier-qui-nourrit-bien-son-homme.html

http://www.bioline.org.br

http://www.memoireonline.com/10/09/2741/m_Etude-diagnostic-de-
lelevage-ovin-dans-la-commune-de-Saint-Louis.html (13 février 2016)
73

TABLE DES MATIERES

RESUME.................................................................................................... I

DEDICACES ........................................................................................... II

SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................... IV

LISTE DES TABLEAUX ....................................................................... VI

LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................. VII

INTRODUCTION..................................................................................... 1

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE .................................................... 6

I.1 PROBLEMATIQUE ........................................................................ 6

I.2 HYPOTHESES DE RECHERCHE ................................................. 9

I.2.1 Hypothèse principale de recherche : .......................................... 9

I.2.2. Hypothèses secondaires ............................................................. 9

I.3.OBJECTIFS DE L’ETUDE ........................................................... 10

I.3.1. Objectif général ....................................................................... 10

1.3.2. Objectifs spécifiques ............................................................... 10

I.4. INTERET DE L’ETUDE .............................................................. 10

I.5.DEFINITION DES CONCEPTS ................................................... 12

I.5.1. Jeune ........................................................................................ 12

I.5.2.Désinterêt .................................................................................. 12

I.5.3 Emploi ...................................................................................... 13

I.5.4. Auto-emploi ............................................................................. 14

I.5.5. Chômage .................................................................................. 14

I.5.6. Entrepreneuriat ........................................................................ 15

I.5.7. Formation ................................................................................ 16


74

I.5.8. Formation en entrepreneuriat .................................................. 16

I.6. REVUE DE LITTERATURE ....................................................... 16

I.6.1. Contribution de l’élevage a l’amélioration des conditions de


vie de la population et la création d’emploi. .................................... 17

I.6.2. Les facteurs entravant l’accès des jeunes aux structures de


financement ....................................................................................... 18

I.6.3. LES BESOINS DE FORMATIONS ET D’INFORMATIONS


........................................................................................................... 20

I.6.4. LES REPRESENTATIONS SOCIO-CULTURELLES ......... 24

CHAPITRE II : METHODOLOGIE ...................................................... 26

II.1. MILIEU D’ENQUETE ................................................................ 26

II.2.ECHANTILLONNAGE................................................................ 28

II.2.1. La population cible................................................................. 28

II.2.2. La population accessible. ....................................................... 29

II.2.3. L’échantillon .......................................................................... 29

II.2.3.1. Méthode quantitative ....................................................... 29

II.2.3.2. Méthode qualitative ......................................................... 30

II.3. INSTRUMENTS DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT DES


DONNEES ........................................................................................... 30

II.4. DIFFICULTES ET LIMITES DE L’ETUDE .............................. 32

CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS ....................... 35

III.1.PRESENTATION DES RESULTATS DU QUESTIONNAIRE


ADRESSE AUX JEUNES ................................................................... 35

III.1 1.Les atouts liés à l’élevage de porcs ....................................... 35

III.1.1.1. Les opportunités d’emplois directs créés par l’activité .. 35


75

III.1.1.2. Les externalités positives en matière de création


d’emplois liés à l’élevage de porcs ................................................ 36

III.1.2. Le désintérêt des jeunes pour l’élevage des porcs ................ 37

III.1.2.1. Perception des jeunes de l’élevage des porcs. ................ 37

III.1.2.1.1. Le genre et l’intéressement des jeunes pour l’élevage


des porcs ..................................................................................... 38

III.1.2.1.2. La situation matrimoniale et l’intéressement des


jeunes pour l’élevage des porcs .................................................. 39

III.1.2.1.3.Le niveau d’éducation et l’intéressement des jeunes


pour l’élevage des porcs. ............................................................ 40

III.1.2.2. Les difficultés liées à l’accès des jeunes au financement


....................................................................................................... 41

III.1.2.2.1.Méconnaissance des structures de financement par les


jeunes .......................................................................................... 41

III.1.2.2.2. Méconnaissance des conditions d’accès aux structures


de financement par les jeunes ..................................................... 41

III.1.2.2.3. Les sources de financement des activités d’élevage de


porcs............................................................................................ 42

III.1.2.3. Insuffisance d’information et de formation .................... 43

III.1.2.3.1. Activité à dominance de type traditionnel ............... 43

III.1.2.3.2. Faible niveau de formation ....................................... 44

III.1.2.3.3. Le type de formation ................................................ 45

III.1.2.3.4. Faible implication de l’Etat à la formation des jeunes


.................................................................................................... 46

III.2. PRESENTATION DES RESULTATS DU GUIDE


D’ENTRETIEN ................................................................................... 47
76

III.2.1. Présentation des résultats issus des entretiens avec les


structures de financement ................................................................. 47

III.2.1.1. Fréquentation des structures de financement par les


éleveurs des porcs .......................................................................... 48

III.2.1.2. Faible niveau de communication sur les structures de


financement.................................................................................... 48

III.2.1.3. Difficultés rencontrées avec les jeunes éleveurs des porcs


....................................................................................................... 48

III.2.2. Présentation des résultats issus des entretiens avec les


structures de formation ..................................................................... 49

III.2.2.1. Les atouts de la région en matière d’élevage des porcs . 49

III.2.2.2. Les contraintes de la région en matière d’élevage des


porcs ............................................................................................... 49

III.2.2.3. Formation........................................................................ 50

III.2.2.4. Proposition d’amélioration de la filière porcine ............. 51

III.2.2.5. Conseils émanant des personnes ressources ................... 51

CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES


RESULTATS .......................................................................................... 53

IV.1. LES OPPORTUNITES D’EMPLOIS EN ELEVAGE DE


PORCS ................................................................................................. 53

IV.1.1. Les emplois directs créés dans l’élevage de porcs. .............. 53

IV.1.2. Les externalités positives en matière de création d’emplois


liées à l’élevage de porcs .................................................................. 54

IV.2 LA PERCEPTION DE L’ELEVAGE DES PORCS PAR LES


JEUNES ............................................................................................... 54

IV.2.1. Le genre et l’élevage des porcs ............................................ 55


77

IV.2.2. La situation matrimoniale et l’élevage des porcs ................. 56

IV.2.3. Le niveau d’éducation et l’intéressement à l’élevage des


porcs .................................................................................................. 56

IV.3. ACCES AUX STRUCTURES DE FINANCEMENT ............... 57

IV.3.1.Insuffisance de communication sur les structures de


financement. ...................................................................................... 57

IV.3.2. Difficultés liées à l’accès au financement. ........................... 57

IV.4. INFORMATION ET FORMATION ......................................... 59

IV.4.1.Niveau de formation très insuffisant ..................................... 59

IV.4.2. Le type de formation ............................................................ 60

IV.4.3. Faible implication de l’Etat à la formation des jeunes ......... 60

IV.5. VERIFICATION DES HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 62

IV.6. SUGGESTION EN VUE DE FAIRE DE L’ELEVAGE DE


PORCS UN LEVIER DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE. .... 64

CONCLUSION GENERALE ................................................................. 68

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................. 70

TABLE DES MATIERES ...................................................................... 73

LISTE DES ANNEXES.......................................................................... 78


78

ANNEXES
i

ANNEXE 2 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AUX STRUCTURE


DE FORMATION ET D’ENCADREMENT

GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX STRUCTURES DE


FINANCEMENT
Nom de structure :

I. FORMATION
1. Quels sont les atouts de la région en matière de l’élevage des porcs ?
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
.................................................................................................................................
2. Quelles sont les contraintes du développement de l’élevage de porcs ?
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
........
3. Combien de sessions de formations offrez-vous par an ?
...........................................................................................................................................
....................................................
4. Quels sont les types de formations organisés ?
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
.................................................................................................................
5. Quelle est la stratégie mise en place pour atteindre le plus grand nombre de jeunes ?
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
............

II. ACCOMPAGNEMENT
6. Organisez-vous des sorties pour le suivi des activités des jeunes promoteurs de
l’élevage porcin ?
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
...........................................................................................................................................
ii

7. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans le suivi des jeunes éleveurs de
porcs ?
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8. Quelles propositions d’amélioration avez-vous pour ce sous-secteur de l’élevage dans
la région ?
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9. Quels conseils avez-vous pour les jeunes promoteurs dans l’élevage porcin et pour les
jeunes non éleveurs?
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Je vous remercie
iii

ANNEXE 3 : GUIDE D’ENTRETIEN ADRESSE AUX


STRUCTURES DE FINANCEMENT

Nom de structure :

1. Quels sont vos domaines d’interventions


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2. Quel est le taux de fréquentation de votre structure par les jeunes éleveurs ?
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3. Combien de projets d’élevage porcin avez-vous déjà financé ?


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4. Quelles sont les conditions d’accès au financement ?


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5. Organisez-vous des séances d’informations en faveur des jeunes ? Si oui, comment ?


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iv

6. Quelles sont les difficultés rencontrées avec les jeunes promoteurs d’élevage de
porcs?
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7. Organisez-vous des sorties pour le suivi des activités des jeunes promoteurs d’élevage
ayant bénéficié de crédit ?
Oui Non

8. Quels conseils avez-vous pour les jeunes promoteurs dans l’élevage porcin et pour les
jeunes non éleveurs?
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JE VOUS REMERCIE

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