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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
de relations parfois complexes, adapter votre
management... Tels sont les outils de gestion que DANS L’ENTREPRISE
vous propose l’auteur pour vous aider à optimiser
la dimension interculturelle de vos équipes.
sur www.la-librairie-rh.com
Collection
ISBN : 978-2-35953-216-6 L’essentiel pour agir
GERESO
25 €
Le management interculturel
Édition 2014
Auteur :
Virginia DRUMMOND
www.gereso.com/edition
e-mail : edition@gereso.fr
GERESO SAS au capital de 160640 euros - RCS LE MANS B 311 975 577
Siège social : 28 rue Xavier Bichat - 72018 Le Mans Cedex 2 - France
Dans la même collection :
www.la-librairie-rh.com
Dans la même collection (suite) :
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Éducation.....................................................................................61
Bagage technologique et artistique.............................................64
Les systèmes : social, économique, politique…..........................64
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SOMMAIRE
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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SOMMAIRE
Conclusion.......................................................................................223
Bibliographie....................................................................................225
Glossaire...........................................................................................227
Index.................................................................................................233
À propos de l’auteur.................................................................... 237
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1re partie
PRÉPARER LE TERRAIN
Comprendre la démarche
interculturelle
et ses implications
Chapitre 1
La gestion de la diversité culturelle,
une tendance confirmée pour le XXIe siècle
L’impact de cette crise néanmoins n’a pas été le même pour tous les
pays du monde. Le modèle régnant a été obligé d’être revisité à partir
du moment où les gouvernements des États-Unis et de la Grande
Bretagne ont dû intervenir pour empêcher un désastre encore plus
grand. Et depuis le monde est reparti, un peu sur les mêmes bases,
mais en ayant la conscience profonde que les choses ne seront plus
jamais ce qu’elles ont été un jour et que quelque chose devra changer.
Après les pires moments de la crise, les années qui ont suivi se
caractérisent par une reprise un peu fade dans un monde d’affaires, où
un grand enthousiasme n’a plus jamais eu lieu. Ceci car cette crise a
représenté non seulement une panne dans le système économique et
financier mais aussi car son avènement marque une profonde rupture
avec un modèle social et culturel dont la réussite était jusqu’alors
critiquée par certains mais dont l’hégémonie restait peu questionnée.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
La crise et les années qui ont suivi 2009 nous confirment qu’il est une
erreur de nous renfermer dans nos certitudes et nous incite à sortir
de notre zone de confort pour envisager d’autres façons de faire, de
penser, d’agir. Or, tel est justement le but premier d’une démarche
interculturelle véritable et réussie : rompre avec les certitudes et s’ouvrir
à la différence, sortir du familier pour envisager d’autres façons de faire
et de penser.
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LA GESTION DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
1. Dobbs, Remes, Smit, Manyika, Woetzel et Agyenim-Boateng, Urban world : The shifting global
business landscape, MacKinsey Global Institute, 2013.
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LA GESTION DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE
Ceci est d’autant plus vrai que l’on n’arrive toujours pas à expliquer, de
plus, le fait qu’un modèle d’implantation à l’international s’avère plus
approprié pour une simple question « d’affinité locale » qui échappe à
l’analyse de la spécificité des actifs et de la fréquence des opérations
préconisées par l’application répandue de la théorie de coûts de
transactions ?
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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LA GESTION DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE
Peu nombreuses sont les entreprises qui ont à présent réussi à relever
le défi, que ce soit au niveau organisationnel, stratégique ou de la
gestion internationale des ressources humaines. Cet ouvrage a pour
but de dégager le concept de son immatérialité et de sa perception
floue et insaisissable au sein des entreprises pour le rendre utile et
accessible aux acteurs du terrain afin de leur permettre le choix correct
d’une prestation de conseil dans la matière, ou pour les mettre en
garde sur les pièges qui peuvent émerger de la mauvaise utilisation
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
des outils existants. Ce livre veut aussi fournir aux managers confirmés
et aux managers juniors une base d’informations essentielles sur la
discipline, les approches existantes (opérationnelles ou non), pour
qu’ils agissent immédiatement et en profitent de manière concrète
dans le cadre spécifique de leurs interactions individuelles avec des
interlocuteurs étrangers au sein de leur entreprise ou en exerçant leur
mission à l’international.
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LA GESTION DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE
L’essentiel
• Le contexte actuel caractérisé par la mise en cause de paradigmes,
le changement voulu ou subi et par une insécurité croissante rend
souhaitable, voire essentielle à l’entreprise, la prise en compte de sa
responsabilité vis-à-vis de ses salariés, à travers la définition et la
mise en place d’une politique de gestion de risques à l’international
et d’une prise de conscience d’un aspect interculturel aux niveaux :
stratégique, organisationnel et opérationnel.
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Chapitre 2
Ce qu’il faut savoir avant de choisir
une prestation de conseil, coaching
ou formation en interculturel
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE CHOISIR UNE PRESTATION DE CONSEIL
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE CHOISIR UNE PRESTATION DE CONSEIL
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
possédant tous les parcours. Il faut être prudent dans son choix, car
malheureusement, un grand nombre de ceux qui se présentent comme
consultant-formateurs en management interculturel ont beaucoup
d’expérience à l’international sans pour autant avoir une sensibilité
interculturelle, ni la prédisposition à la remise en cause permanente
exigée par le métier.
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CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE CHOISIR UNE PRESTATION DE CONSEIL
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE CHOISIR UNE PRESTATION DE CONSEIL
L’essentiel
• Comme toute représentation, le management a une tendance à
simplifier une réalité qui s’avère beaucoup plus complexe.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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Chapitre 3
Ce qu’il faut savoir à propos des cultures :
différentes façons de voir le monde
Il n’y a pas de mot plus difficile à définir. À vrai dire, on n’a pas
trouvé jusqu’à présent, une définition universellement acceptée de
« culture ». C’est un concept qui a beaucoup souffert et souffre encore
des désaccords sémantiques. Ainsi, par exemple, le mot culture en
Allemagne au XIXe siècle devient une représentation de l’identité
nationale, alors qu’en France, il reste longtemps confondu avec le mot
« civilisation ».
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Cette figure doit sans doute vous choquer et vous évoquer quelque
chose d’exécrable : peur, dégoût, guerre, génocide, mort, violence,
tristesse, honte, humiliation…
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CE QU’IL FAUT SAVOIR À PROPOS DES CULTURES DIFFÉRENTES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
dans leur vocabulaire quotidien environ treize mots pour exprimer l’idée
de « neige ». La culture est aussi quelque chose qu’on partage avec un
groupe de personnes. Elle est en grande partie bien intériorisée dans
notre inconscient. Environ 90 % de la culture d’un peuple est hors
conscience collective.
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CE QU’IL FAUT SAVOIR À PROPOS DES CULTURES DIFFÉRENTES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR À PROPOS DES CULTURES DIFFÉRENTES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR À PROPOS DES CULTURES DIFFÉRENTES
« Il se peut que je n’aie jamais quitté mon pays. Quand le comportement
de mon interlocuteur, issu d’une autre culture que la mienne, ne
correspond pas à mes attentes (pour la plupart inconscientes),
je n’arrive pas à expliquer pourquoi, je ressens une sensation de
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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CE QU’IL FAUT SAVOIR À PROPOS DES CULTURES DIFFÉRENTES
L’essentiel
• Il n’existe pas de définition universelle de la culture. La culture
relève de la capacité propre à l’être humain d’accorder du sens
à des choses et à des situations. Les différents sens accordés
correspondent à différentes façons de voir et ressentir le monde
extérieur.
• La culture est transmise et non innée. Elle est aussi évolutive, mais
si son cœur reste assez durable pour endurer des siècles voire des
millénaires, elle est aussi partagée par un groupe de personnes.
90 % de la culture reste en dehors de la conscience collective.
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Chapitre 4
L’interculturel au sein de l’entreprise
1. S. Schneider, J.-L Barsoux, Managing Accross Cultures, Financial Times, Prentice Hall Europe,
1997.
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L’INTERCULTUREL AU SEIN DE L’ENTREPRISE
des Français, que par leurs partenaires Japonais, qui chercheront eux,
un autre référentiel plus fidèle à leurs paradigmes comportementaux,
qui puisse leur garantir la possibilité de création ou d’identification à un
ensemble de valeurs communes avec leurs collègues étrangers.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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L’INTERCULTUREL AU SEIN DE L’ENTREPRISE
Les choix
fondamentaux
Les influences des aspects interculturels
du management
organisationnel
À vrai dire, il est difficile de préciser si c’est la spécialisation du
travail qui influence les cultures, ou bien le contraire. Une chose
est sûre : la plus grande spécialisation des professionnels
engendre des cultures de métier bien marquées.
Choix de
La culture de secteur et la culture d’entreprise peuvent aussi
spécialisation
valoriser certains métiers et créer des groupes avec des
du travail
références identitaires, des valeurs et habitudes spécifiques
importantes au sein de la structure, ce qui peut, en quelque
sorte, diminuer ou presque anéantir l’influence des cultures
nationales.
Une plus grande décentralisation des décisions est souvent
la conséquence de l’influence des cultures nationales
Choix de caractérisées par des rapports sociaux plus égalitaires.
décentralisation Il y a aussi un rapport entre les cultures nationales particularistes
des décisions et la tendance à la décentralisation des décisions, car on
envisage la possibilité d’adaptation locale des directives issues
du sommet stratégique.
Une plus grande différenciation est le résultat d’un
environnement extérieur plus instable. Par conséquent,
les cultures nationales ont une influence dans le degré de
Choix entre la
différenciation.
différenciation
D’autre part, la différenciation encourage le développement des
et l’intégration
cultures fonctionnelles et des cultures de métier, et augmente
les situations de choc interculturel lato sensu au sein de la
structure.
Le succès des mécanismes de coordination des actions est
dépendant des spécificités propres à chaque culture nationale :
- certaines cultures valorisent la communication orale, ce qui
Choix des
explique par exemple le succès des mécanismes informels
mécanismes
comme le courrier électronique.
de coordination
- d’autres plus hiérarchiques et plus formelles adoptent un
du travail
mécanisme de supervision directe des supérieurs, illustré par
le besoin des visas des documents écrits par les subordonnés
avant la prise de décision ou l’envoi aux clients.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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L’INTERCULTUREL AU SEIN DE L’ENTREPRISE
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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L’INTERCULTUREL AU SEIN DE L’ENTREPRISE
L’essentiel
• L’entreprise est un complexe formé de différentes cultures et sous-
cultures qui interagissent et qui se transforment en permanence.
Ces cultures sont plus ou moins partagées de manière globale ou
partielle par les individus. L’objet du management interculturel ne
se limite pas à l’étude des différences entre les cultures nationales
et leurs implications mais englobe également toutes les cultures et
sous-cultures au sein de l’organisation.
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Chapitre 5
L’interculturel et l’individu
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Le grand Max Weber l’avait déjà ressenti au début du XXe siècle dans
son célèbre ouvrage : L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme.
Comme le titre l’indique, le père de la sociologie moderne affirmait
que certains aspects des religions protestantes, surtout le calvinisme,
accorderaient un jugement de valeur aux croyants où l’enrichissement et
la réussite sociale ne seraient que le fruit du travail honnête et discipliné
qui rapprocherait l’Homme de Dieu. Un postulat de prédestination,
où seuls peu de privilégiés auraient accès à la gloire et au salut (la
valorisation du travail comme moyen d’élever son esprit vers Dieu) et
une discipline de vie ascétique seraient des éléments qui faciliteraient
l’épanouissement d’un système de création et accumulation de
richesses telles que le capitalisme.
3. . H. Cailliau, L’esprit des religions : connaître les religions pour mieux comprendre les hommes,
Milan, Toulouse, 2003.
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L’INTERCULTUREL ET L’INDIVIDU
Il est donc difficile de faire comprendre des logiques à long terme, car
on ne se sent pas capable de planifier le futur, celui-ci appartenant à une
force majeure qui nous échappe. D’autres comportements en affaires
peuvent aussi découler d’une notion du temps cyclique caractéristique
des religions orientales comme le bouddhisme ou l’hindouisme. Cette
notion se traduit par un cercle perpétuel qui développe le sens de
l’éternité : « tout naît, vit, meurt et renaît. » Il y a des lois dans l’univers
qui régissent un éternel recommencement. C’est la Bible qui nous a
apporté notre vision du temps linéaire avec un début, une fin et un sens.
Elle nous présente une ligne avec la marque d’événements uniques qui
se sont produits et qui ne se répéteront pas. Cette conception de la
Bible corrobore la grande importance dans nos cultures occidentales
de l’Histoire.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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L’INTERCULTUREL ET L’INDIVIDU
ou non par les cultures d’où elles émergent. Par exemple, il n’y a pas
de mot « liberté » dans le chinois classique. La liberté n’est donc pas
en Chine une valeur, puisqu’elle est intimement liée à l’individualisme
considéré comme répugnant. En arabe et en turc, le mot « avoir » est
remplacé par l’expression « il y a », ce qui montre que la propriété a
historiquement dans ces cultures moins d’importance qu’en Occident.
Certains mots nous révèlent la différence de valeur que l’on accorde
à certaines actions. Par exemple, le mot « copier » pour les Japonais
et les Chinois correspond à « apprendre ». Il est donc très difficile de
mettre en place un programme de contrôle de contrefaçons dans ces
pays. L’imitation, qui est une pratique condamnable en Occident, est
quelque chose de valorisé par ces peuples, qui y voient une façon
d’évoluer, d’améliorer, d’apprendre et de progresser.
Éducation
L’éducation, fonction de formation de la personnalité des jeunes et de
transmission des acquis, est aussi un aspect culturel très important qui
a une grande influence sur les comportements des professionnels dans
leur vie adulte. Elle peut correspondre non seulement à la transmission
pure et simple de valeurs, techniques et connaissances mais détermine
également, par exemple, les relations hiérarchiques, les rapports
entre les différents âges et entre les personnes de différents « niveaux
d’instruction » au sein d’une culture. L’éducation ne se restreint pas au
processus éducatif dans une école ou établissement, mais à la façon
dont les enfants sont dès leur naissance, intégrés comme membres du
groupe.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
des personnes inconnues dans la rue, qui rappellent à des enfants avec
qui ils n’ont aucun lien : « ne fais pas ceci », ou « fais attention à ça ».
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L’INTERCULTUREL ET L’INDIVIDU
Arrivé à l’âge adulte, l’échec ne sera pas ressenti comme la faute des
parents, mais comme la faute de l’individu tout seul. Il sera alors un
loser, quelqu’un qui, malgré toute la liberté qu’il a connue pendant son
enfance pour développer ses compétences, n’a pas su en tirer profit
et évoluer. Or, les États-Unis connaissent depuis quelques années
un problème très grave de violence au sein de leurs établissements
scolaires. Des élèves en terminal, un jour, sans aucune explication,
prennent un revolver et tuent des dizaines de personnes à l’école à
la veille de leur remise de diplôme de fin d’études secondaires. Ces
actions violentes et apparemment sans aucun sens deviennent tout
à coup compréhensibles si l’on considère dans leur culture, le poids
de l’échec au niveau de l’individu. Si à la fin de ses études de base,
l’individu est définitivement classé et reconnu comme un loser, un
vaurien, quelles pourraient être ses chances pour l’avenir ? Quasiment
nulles, un poids trop lourd à porter tout seul, car contrairement à ce qui
se passe en France, l’échec n’est pas partagé avec le groupe, d’où le
recours à l’acte de désespoir.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Cet individu pourrait être aussi bien le PDG d’un groupe agroalimentaire
ou d’un groupe de télécommunications. Ce ne sont pas ses
compétences techniques ou ses connaissances du terrain qui seront
prises en compte pour le poste, mais le statut que son diplôme lui
accorde. Pour la culture française, avoir fait une formation technique
ou avoir fréquenté un lycée technique, avoir été formé sur le terrain ne
sera pas forcément considéré comme quelque chose de très positif ou
très valorisant.
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L’INTERCULTUREL ET L’INDIVIDU
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Ceci se passe souvent et finit mal, parce qu’il y a une totale ignorance
des différences de demandes et d’offres des systèmes économiques et
de l’organisation sociale de deux cultures. Beaucoup de malentendus
pourraient être évités si les deux parties étudiaient davantage le
fonctionnement de l’autre.
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L’INTERCULTUREL ET L’INDIVIDU
L’essentiel
• La culture correspond à un ensemble plus ou moins inconscient
de sens et valeurs partagés qui sont à la base des jugements,
mentalités et comportements. Elle se confirme à travers des
structures qui régissent la vie sociale mais se manifeste également
dans les gestes les plus simples du quotidien.
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Chapitre 6
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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MISE EN GARDE : RÉACTIONS À LA DIFFÉRENCE
Quand le choc culturel est violent, cela veut dire que l’Autre se
comporte d’une manière incompréhensible pour moi. Son attitude va
contre toutes mes attentes. Alors, je le réfute vivement en lui collant
une étiquette de fou, de déséquilibré ou de malade en me refusant
systématiquement d’y revenir pour une deuxième analyse. Autre
réflexe, je le classe gentiment pour le réduire à autrui, en gardant ce
qui me plaît, en rejetant ce qui me dérange, je ne cherche pas à le
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Rencontrer l’Autre est beaucoup plus que se rendre dans son pays,
échanger des cartes de visite, manger avec lui dans un restaurant local
ou visiter ses monuments et ses musées, c’est aussi et après tout, une
rencontre avec soi-même, une prise de conscience de ses paramètres
culturels inconscients, et leur mise en cause par rapport à l’univers
culturel de l’Autre. Sous prétexte de ne pas avoir le temps, actuellement,
les personnes se côtoient sans vouloir se connaître, surtout dans les
grandes villes ou dans les grandes entreprises. Elles se condamnent
ainsi à un processus dangereux permanent de réduction de l’Autre à
autrui. On veut prendre de l’Autre ce qui est agréable et non dérangeant.
Or, reconnaître l’Autre dans sa différence est une aventure beaucoup
trop risquée, que la plupart des personnes ne sont pas prêtes à tenter,
mais elle est la condition primordiale pour le développement d’une
compétence interculturelle concrète. Contrairement à autrui, l’Autre
n’est pas comme moi, il est différent et cela peut m’être déstabilisant,
antipathique et même insupportable, voilà ce qu’il faut avoir en tête
avant d’entreprendre ce type de démarche.
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MISE EN GARDE : RÉACTIONS À LA DIFFÉRENCE
L’essentiel
• Dans une relation interculturelle, le premier danger à éviter est la
non-prise en compte d’un choc culturel et des principales réactions
qu’il déclenche. La réflexion sur notre propre malaise par rapport à
l’attitude de l’Autre est la clef pour établir une relation fructueuse
avec lui.
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Chapitre 7
Les principaux pièges
des situations interculturelles
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Piège n° 1
Bien souvent, l’Autre n’est pas au courant de l’image qu’il peut nous
susciter. Cela semble nous étonner. Les stéréotypes sont transmis de
génération en génération, sous une optique universelle, sans connaître
de « mises à jour », et sans jamais être remis en question.
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
tout de suite associer Chico à cette image de Brésilien. Cela veut dire
tout simplement qu’ils ne partagent pas la même image du Brésilien
que les Français. Informés du fait que ni les Brésiliens, ni les Polonais,
ni les Allemands n’accordent si aisément la nationalité brésilienne à
Chico, les Français sont surpris : ils n’ont pas réalisé jusqu’alors
que cette image du Brésilien incarnée par le personnage n’est guère
universelle ou partagée par les autres.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les stéréotypes font toujours surface dans les premiers mois d’une
coopération interculturelle, ils ne durent pas longtemps. Avec le
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
Des études réalisées dans les dernières années ont constaté que les
individus passent environ deux heures par jour au sein de l’organisation
à discuter des aspects concernant l’opération de fusion ou acquisition
qu’ils sont en train de traverser6. La pression sur les cadres dirigeants
est énorme et il n’est pas rare que la nouvelle organisation évolue tout
à coup avec deux directeurs financiers, deux directeurs RH, pendant
une période confuse, où les autres cadres et salariés restent mal
informés sur ce qui va se passer, ce qui va changer, quels postes vont
être créés ou supprimés. Ces situations de mauvaise information, de
crainte (« qu’est-ce qu’on va devenir ? », « qui sont donc ces gens ? »)
engendrent des sentiments qui augmentent l’insécurité et le besoin
de mécanismes de défense, et donc les stéréotypes pour se protéger
contre les « ennemis ».
Des recherches ont conclu que les êtres humains avaient trois besoins
vitaux : le besoin d’affection, le besoin de sécurité et le besoin de
nouveauté.
6. M. Lee Marks, P. Mirvins, « Revisiting the Merger Syndrome : Dealing with Stress », M&A Review,
vol. 31, Philadelphie, mai-juin 1997, p. 21-27.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Piège n° 2
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Piège n° 3
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
La même erreur se produit avec les pays qui ont été directement
colonisés ou qui en ont colonisé d’autres : la France et le Québec, le
Brésil et le Portugal ou les USA et l’Angleterre, par exemple. Persuadées
qu’elles sont très semblables au fond, parce qu’elles parlent la même
langue ou parce que leurs sociétés ont des racines très proches, ces
personnes ont tendance à créer une fausse évidence de similitude qui,
au fond, n’est qu’un produit de leurs propres stéréotypes. C’est là un
cas « d’altérité relative » et c’est dans ces cas-là que les problèmes
interculturels sont les plus nombreux et les difficultés les plus grandes.
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Piège n° 4
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les deux groupes ont voulu croire que cette charte de valeurs
communes leur garantirait une homogénéité cruciale pour éviter les
ennuis dus aux chocs culturels.
À vrai dire, le désir de trouver une solution a été le seul vœu légitime
« homogène ». Ici encore, nous revenons à la problématique
permanente du management interculturel : il n’existe point de recettes.
Aucun consultant aussi doué ou expérimenté soit-il ne pourra proposer
une solution toute faite, prête à l’usage. L’interculturel est un acquis
permanent très spécifique à l’opération qui se construit au jour le jour
par les personnes concernées. Il faut travailler conjointement, surveiller
constamment au quotidien ses propres pensées, attitudes, discours…
et faire des efforts pour y arriver. Vouloir oublier les différences de
pratiques et de mentalités, les mettre de côté, les déléguer à un
professionnel pour qu’il les interprète et les règle, ne pourra pas vous
débarrasser du travail de les affronter dans une situation concrète à
moyen ou long terme. L’homogénéité n’est pas la clef, la vouloir c’est
utopique et peut engendrer d’énormes dégâts et compromettre le futur
du projet. C’est l’harmonie et l’intégration qu’il faut chercher, mais cela
ne tombera pas du ciel, ni ne viendra dans un paquet « prêt à l’usage »
des mains d’un cabinet de consultants. Le consultant ne peut que
jouer le rôle de médiateur et ainsi, par son expérience internationale et
sa compétence interculturelle, aider les deux parties à trouver le bon
chemin et à éviter les pièges qui peuvent être mortels.
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LES PRINCIPAUX PIÈGES DES SITUATIONS INTERCULTURELLES
Insister sur les différences n’est pas la solution, mais les masquer peut
être encore pire. La base commune de valeurs doit être coconstruite
pour être légitime, et permettre à la relation de fructifier. En outre,
masquer les différences revient à nier la diversité culturelle. Or, nier
ou percevoir la diversité culturelle comme un « handicap » plutôt que
comme un « atout » signifie la perdre en tant que ressource potentielle
et avantage compétitif. Il n’y a pas de mal à vouloir s’agripper aux
similitudes pour retrouver une sorte d’équilibre dans un terrain où
on est en permanence déstabilisé par l’excès de non familiarité.
Cependant, en cherchant le Mac Donald à Shanghai pour y boire un
thé, nous risquons de ne pas voir, ne pas découvrir et de passer à
côté de tout un ensemble de maisons de thé traditionnelles qui nous
entourent. La richesse de l’expérience d’un séjour à Shanghai restera à
la fin compromis, par ce manque de prise de risque, cet aveuglement
à la différence. Et combien de ressources se perdent à cause de cette
attitude lors du rapprochement de deux entreprises, ou de l’arrivée
d’une nouvelle recrue dont le passé professionnel n’est pas pris en
compte par la nouvelle entité ?
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Toute démarche interculturelle est un enjeu délicat, rempli
de pièges du début à la fin. L’individu qui l’entreprend doit être
constamment sur ses gardes.
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Chapitre 8
Les conséquences de l’échec
d’un rapport interculturel
Dans ces deux cas, par exemple, avec le temps, l’écart entre la
prétendue similarité et l’intime conviction des différences augmente et
crée une situation inconfortable. Un peu dépassées par les événements,
les personnes n’arrivent pas à se rendre compte de ce qui leur arrive,
tout ce qu’elles peuvent comprendre c’est que quelque chose tourne
mal et que pour leur propre défense, il vaut mieux qu’elles gardent
leurs distances. Viennent alors les deux réactions les plus communes
qui peuvent empirer la situation et compromettre définitivement le
succès du projet :
1. Les individus prennent trop leurs distances et adoptent une
attitude de politesse improductive sans plus risquer de grands
investissements au niveau personnel (santé, carrière) ou financier (au
niveau de l’organisation).
2. Les individus appellent à l’aide en catastrophe et achètent des
recettes toutes faites espérant contrôler la situation : recours tardif
à des cabinets de consultants, coaching et experts de toute sorte :
financiers, juridiques, psychologiques, interculturels…
91
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les facteurs sont nombreux mais les plus grands responsables sont
ceux liés à des problématiques exclusivement « humaines », de non-
adéquation culturelle, de manque ou de non-obtention de synergie.
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LES CONSÉQUENCES DE L’ÉCHEC D’UN RAPPORT INTERCULTUREL
Dans leurs travaux sur les dimensions culturelles, les consultants Fons
Trompenaars et Charles Hampten-Turner rappellent que, par rapport à
l’adoption et au jugement des comportements, les personnes se voient
face à la dialectique suivante :
D’une part, on retrouve l’obligation d’adhérer aux standards que
notre culture a élus comme universels, c’est-à-dire des comportements
qui obéissent à des normes générales du type : « ne mentez pas », « ne
volez pas », « ne faites pas à autrui ce que vous n’aimeriez pas qu’on
vous fasse », etc.
D’autre part, on retrouve des obligations spécifiquement liées aux
personnes que nous connaissons. Le comportement choisi cette fois-
ci correspond au raisonnement suivant : « Untel est mon ami, alors je
ne dois pas lui faire du mal, lui mentir ou le voler. Ne pas être gentil et
loyal envers lui serait terrible pour lui et pour moi à la fois. »
93
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Faisons une parenthèse pour songer aux problèmes qu’une telle attitude
peut engendrer au niveau des politiques externes mondiales. Certains
peuples sont intimement convaincus que leurs choix politiques sont
les plus appropriés pour le bonheur de tous les habitants de la planète.
Ils se croient alors investis d’une certaine légitimité à faire comprendre
à ceux qui n’ont pas fait le même choix, que leur système à eux est le
seul susceptible de bien marcher… Au niveau des entreprises, cette
situation est très courante. Les situations interculturelles sont par
nature déstabilisantes et tendent à encourager les traits distinctifs qui
garantissent la cohésion au sein des groupes concernés.
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LES CONSÉQUENCES DE L’ÉCHEC D’UN RAPPORT INTERCULTUREL
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Franz Boas va plus loin et fait comprendre que la culture en soi est
plus importante que les conditions biologiques (et climatiques) pour
comprendre les comportements et les attitudes des hommes. Une
de ces premières découvertes sur le terrain est que la culture est un
phénomène « appris » et non « inné ».
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LES CONSÉQUENCES DE L’ÉCHEC D’UN RAPPORT INTERCULTUREL
97
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Ce qu’il faut garder en tête, c’est que la culture n’est pas extérieure
à nous, ce n’est pas une force externe étrange qui nous domine et
détermine notre comportement, elle nous intègre, elle fait partie de
nous, il ne faut pas la craindre et la percevoir comme quelque chose
de menaçant, ce n’est pas une domination totale à laquelle nous ne
pouvons échapper, c’est juste la façon de voir le monde qui nous a
été communiquée dès notre naissance, par nos parents d’abord, par
nos amis et professeurs ensuite. Certains aspects se manifestent de
manière inconsciente et nous sont révélés lors de chocs culturels.
98
LES CONSÉQUENCES DE L’ÉCHEC D’UN RAPPORT INTERCULTUREL
99
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Les différents pièges de la démarche interculturelle peuvent
engendrer des comportements qui compromettront définitivement
le succès d’une coopération.
100
Chapitre 9
Comment cela devrait-il se passer ?
101
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
faut croire en des objectifs (qui, dans un premier temps, peuvent paraître
totalement irréels et lointains), il faut aussi éventuellement croire en la
coopération, l’enjeu commun (le fait que le choix du meilleur partenaire
a été fait) et enfin, le plus important : il faut croire son interlocuteur,
son partenaire, malgré ses différences et ses comportements bizarres
(croire que lui aussi, il travaille pour l’obtention d’un résultat satisfaisant),
que ce soit dans le cadre d’une simple conversation ou dans le cadre
d’un contrat complexe de transfert de technologie.
102
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
Une bonne option pour les patrons français dans cet exemple aurait
été de faire part à leurs employés de leurs préoccupations par rapport
aux conséquences de leur comportement et leur communiquer sans
crainte leurs impératifs financiers et ensuite, avant de leur proposer
l’idée du car, de leur demander des suggestions pour régler le problème.
Ils seraient à la fin peut-être arrivés à la conclusion que le car était
une bonne solution, mais cette conclusion aurait été acquise après
103
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
104
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
105
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
106
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
départ est déjà d’envisager une solution finale où toutes les parties
sont satisfaites.
107
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
5. concessions ;
6. accord.
108
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
soit plus courte ou plus longue, plus compliquée ou plus simple, selon
les différents points de vue, elle reste toujours essentielle pour le futur
de la relation.
109
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
personnes issues d’une même culture nationale est déjà quelque chose
de très difficile, car des facteurs tels que l’âge, la profession, le milieu
social rendent assez difficile le processus. Quand à tout cela s’ajoute
le problème des différentes cultures nationales, les choses deviennent
encore plus complexes.
Évaluations et feedback :
la mise en cause permanente de la coopération
Les évaluations et feedbacks semblent être aussi des pratiques
réussies de gestion et d’entretien des relations interculturelles dans
un quotidien de travail. Il est toujours important de faire un bilan de
son travail et de ses acquis à un moment donné, car cela permet aux
personnes de se rappeler :
qu’elles ont un but à atteindre ;
qu’elles intègrent un groupe plus grand ;
que leur participation individuelle et leur implication sont essentielles
pour atteindre des objectifs. Cela leur donne également la certitude
qu’on s’intéresse à leur travail, à leurs problèmes.
110
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
Il est très important de prévoir une réunion pour expliquer aux différents
participants impliqués dans la coopération ou le projet, l’importance
de la réalisation de réunions de feedback et de la mise en place d’un
système d’évaluation. Certaines cultures, dont la culture française,
n’aiment pas les évaluations. Les Français d’une manière générale
ont tendance à se sentir plutôt contrôlés et privés de leur liberté de
travail quand ils se voient dans un système de feedback permanent,
contrairement aux Américains, qui voient dans cette démarche une
preuve d’attention et d’implication du chef et de l’entreprise envers
eux.
111
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
De toute façon, dans une relation interculturelle, pour qu’il y ait progrès,
il faut que les deux parties apprennent au cours du processus. Si
l’apprentissage est unilatéral, cela risque de créer un grand décalage
entre les partenaires et la coopération ne pourra pas durer. Si en plus
d’apprendre chacune de leur côté, les parties se mettent d’accord pour
partager leurs acquis, les bonnes pratiques identifiées par les uns et les
autres seront partagées et la coordination du travail futur se fera d’une
manière plus efficace. Autre résultat de ce partage : l’intégration des
personnes dans une équipe et une meilleure définition des rôles et des
attributions de chaque membre.
112
COMMENT CELA DEVRAIT-IL SE PASSER ?
113
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Il y a de bonnes pratiques qui peuvent garantir le succès d’une
relation interculturelle : la promotion de la confiance, la négociation
efficace, la promotion de l’intégration entre les parties, le feedback
permanent et le partage des informations et acquis.
114
2e partie
PASSER À L’ACTION
Se familiariser avec
les principaux outils
et les appliquer
Chapitre 1
Apprendre à identifier à quel type de culture
vous appartenez et à quel type de culture
appartient votre interlocuteur
117
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
8. Seuil, 1984.
9. Sage Publications, Londres, 1980. La version française a été publiée en 1987 en collaboration
avec Daniel Bollinger sous le titre : Les différences culturelles dans le management : comment
chaque pays gère-t-il ses hommes ?, Éditions d’Organisation.
118
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
Ainsi, les Italiens et les Brésiliens présentent tous les deux les
caractéristiques des cultures polychrones, cependant, les Italiens
semblent avoir un degré de polychronie plus élevé que celui des
Brésiliens, ces derniers se plaignent souvent que leurs réunions
communes (dans le cadre d’une grande multinationale italienne
implantée au Brésil) ne finissent jamais, car : « Les Italiens semblent ne
pas voir le temps passer quand ils sont engagés dans une conversation
ou un débat. » Il ne faut pas oublier non plus, que les cultures évoluent
119
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Son analyse est très proche de celle de Hall, excepté le fait qu’il
caractérise les cultures synchrones par leur tendance à la superposition
des temps présent, passé et futur. Pour lui, les synchrones ne peuvent
pas concevoir un but futur sans prendre en compte des événements
passés et présents, car ils conçoivent le temps non comme une ligne
séquentielle qui s’énonce vers l’avenir, mais plutôt comme des sphères
interactives. Cette approche nous ramène à la perception holiste et
récurrente du temps rencontrée dans certaines cultures orientales,
liée, comme nous l’avons déjà vu, à des aspects propres au contexte
religieux. Ainsi, le temps peut être assimilé à une suite d’événements
séquentiels, nous concernant à des intervalles réguliers, ou à un
phénomène cyclique et répétitif où le présent, le passé et le futur ont
des points en commun comme les saisons et les rythmes.
120
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
121
Implications de différentes
Orientation Orientation Orientation
perceptions du temps selon les Monochromes Polychromes
vers le passé vers le futur vers le présent
cultures
122
Organisationnelles respecté souvent respecté au fur et à mesure
Le contexte de communication
Dans certaines cultures, on apprend aux individus dès leur jeune
âge qu’on doit dire tout ce qu’on veut vraiment dire et que rien ne
doit rester sous-entendu. Dans d’autres cultures, on apprend aux
personnes qu’on ne doit pas dire certaines choses, qu’on n’est pas
obligé de verbaliser tout ce qu’on voudrait dire, même si on le ressent
ou qu’on le pense. De ce fait, le contexte culturel de la communication
peut déterminer si un « non » veut vraiment dire : « non », ou encore, «
peut-être » ou encore « oui ». Les champs d’attention et d’ignorance
du cerveau n’étant pas les mêmes dans les différentes cultures, il est
très difficile, voire impossible, pour un étranger d’interpréter certains
messages verbaux ou non, liés au contexte.
Prenons par exemple, le cas d’un expatrié italien qui vient d’arriver
au Brésil. La première fois qu’il demande de l’aide à un collègue pour
la révision d’un rapport, la réponse est : « plus tard, on verra ça ».
Convaincu de la bonne volonté de son collègue brésilien, l’expatrié
italien revient une, deux, trois fois le voir pour lui demander de l’aide. Il
s’aperçoit après que son collègue brésilien le fuit et évite de répondre
à ses messages. Que se passe-t-il ? Impossible pour l’Italien de
comprendre un tel comportement.
Or, pour un Brésilien, il est très difficile de dire « non ». Habitué à vivre
dans un monde totalement structuré sur l’harmonie des rapports
interpersonnels, le Brésilien évitera à tout prix un conflit qui puisse
menacer la stabilité de son milieu, d’où sa difficulté à « nier » ou
« refuser ». Un Brésilien dira rarement le mot « non », mais ce n’est pas
pour autant qu’il ne refuse pas. Ainsi, pour marquer son désaccord ou
son refus, il dira plutôt : « plus tard », ou « on verra ». Si l’interlocuteur
insiste, il préférera le fuir ou disparaître pour ne pas risquer un conflit.
Un autre Brésilien, inséré dans le même contexte, aurait compris à la
première attente, qu’il s’agissait là d’un refus et n’aurait pas insisté
davantage, chose pratiquement impossible pour notre expatrié italien
issu d’un contexte culturel différent.
123
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les cultures à contexte riche sont caractérisées par un implicite très fort
dans leur communication : un soupir, un simple regard peuvent avoir
un ensemble de significations. Le flux d’information est difficile et sans
écran. Les contacts interpersonnels sont souvent très importants et les
personnes ont tendance à avoir un comportement plutôt polychrone. Il
y a une grande tendance à la rétention d’information et à la prolifération
des bruits. La culture japonaise et les cultures latines - y compris la
culture française - sont normalement reconnues comme des cultures à
contexte très riche.
124
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
visuel, ni l’oral, juste l’écrit et le plus souvent dans une langue autre
que la leur. La plupart des entreprises souhaitent gagner du temps et
de l’argent en réduisant les réunions face à face et les déplacements
de ses salariés à l’étranger. Il serait intéressant de se demander si les
économies réalisées à travers les vidéoconférences couvriraient le coût
engendré par un échec postérieur (échec dû aux mauvaises conditions
de communication).
125
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Pour négocier avec des personnes Pour négocier avec des personnes
du type « pêche » du type « noix de coco »
N’interprétez pas la discrétion et la réserve
Le fait que ces personnes soient tout de
comme manque de bonne volonté ou
suite aimables et gentilles ne veut pas dire
comme de l’antipathie, ayez en tête que ces
qu’elles sont disponibles ou qu’elles vous
personnes ont besoin de plus de temps que
reconnaîtront et vous salueront plus tard
vous pour faire connaissance et se sentir à
dans une autre occasion.
l’aise.
Faites attention à votre sourire et vos
Le sourire et la proximité physique ne veulent manières, cela peut être mal interprété.
pas dire que ces personnes s’intéressent
sexuellement à vous, c’est juste leur façon de Évitez également de toucher et d’embrasser
« briser la glace » et se sentir à l’aise. ces personnes. Cela peut les braquer et être
interprété comme des avances de votre part.
126
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
À quoi bon imposer ? Quelles sont les limites d’un concept global ? À
chaque entreprise de trouver sa juste mesure. L’exemple illustre bien le
fait que la résistance culturelle est une constante dans le quotidien des
personnes même si elles n’en sont pas conscientes. Cette résistance
culturelle se trouve, la plupart du temps, inoffensive et de ce fait ignorée
par les directions, mais parfois, elle devient la source de l’échec lourd
de grands investissements.
1. Crozier et E. Friedberg, L’acteur et le système (Les contraintes de l’action collective), Seuil, 1977.
127
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
128
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
2. F. Trompenaars et C. Hampten-Turner, Riding the Waves of Culture, Londres, Nicolas Brealey,
1993. La version française de cet ouvrage s’intitule L’entreprise multiculturelle, Maxima, 1994.
129
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Dans le cadre des cultures dites « diffuses », l’important rôle social que
joue l’individu influence de manière considérable les autres divisions
de sa sphère publique et même de sa sphère privée. Ainsi, dans le
130
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
131
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Il est important ici de préciser que les rapports avec les émotions et
les rapports avec les titres et statuts sociaux ont également été traités
par cet auteur et constituent des dimensions complémentaires. Il faut
différencier :
les cultures plutôt neutres et plutôt émotives ;
les cultures qui valorisent les statuts sociaux ;
les cultures qui valorisent les résultats.
Ces dimensions seront traitées en détail ultérieurement (Partie II -
Chap.1). Pour l’heure, analysons quelques différences entre les
cultures spécifiques et les cultures diffuses et leurs implications dans
le processus de négociation.
Pour identifier une culture diffuse, étudiez bien les rapports entre
les individus. Ils se manifestent de manière indirecte, apparemment
sans but précis, leur comportement est évasif, soigneux ou même
opaque, les principes de moral s’adaptent à la personne ou la situation
rencontrées. Par ailleurs, si les individus ont un comportement objectif,
vont droit au but dans leur conversation, sont précis, définitifs et
transparents et que les principes de morale sont valables pour tous les
individus indépendamment de la situation ou de leur position sociale, il
s’agit là d’une culture plutôt spécifique.
132
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
À cela, il faut ajouter que pour les cultures spécifiques, manager c’est
concrétiser des objectifs et atteindre des buts. Les agendas privé et
professionnel sont séparés, les conflits d’intérêts qui ont un rapport
avec des statuts ou des caractéristiques personnels sont mal vécus.
Les directives sont souvent données de manière claire et précise. Plus
claires et détaillées seront les directives, mieux elles seront reçues par
les subordonnés ou les personnes concernées. Un feedback positif
ou négatif à propos des instructions reçues sera le bienvenu s’il garde
aussi une certaine clarté. Les rapports commencent souvent par un
résumé détaillé de la situation à venir. D’autre part, les cultures diffuses
comprennent le management comme un processus en déroulement,
grâce auquel on obtient une amélioration de la qualité. Les affaires
professionnelles et personnelles se mélangent et les situations
personnelles des employés sont toujours prises en compte avant
une évaluation ou jugement. Les directives sont souvent ambiguës,
subtiles et vagues, ce qui permet une interprétation personnelle par
chaque subordonné. Les rapports finissent souvent par une conclusion
générale de la situation.
133
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
134
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
Les recherches de Hofstede ont été pour la plupart réalisées dans les
années 1970, celles de Trompenaars au début des années 1990. Elles
ne correspondent qu’à des « photos » d’une culture prises à un certain
moment de son évolution. Il ne faut pas oublier, que même dotées
d’une stabilité qui les rend durables, les cultures sont dynamiques, elles
évoluent. Ces travaux proposent des analyses figées de cultures à un
moment précis et dans un contexte donné. De plus, les questions qui
sont à la base de ces travaux et qui composaient les questionnaires,
instruments de collecte de données, ont été élaborées par les auteurs et
leurs collaborateurs, pour la plupart, occidentaux, qui les ont formulées
à travers leurs propres filtres cognitifs, leurs propres jugements de
valeur issus de leurs cultures. Elles doivent être considérées, mais
toujours en tenant compte de leur rigidité et leur relativité.
135
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les questionnaires ont été traduits dans les langues des pays cibles,
les mots pouvant avoir un double sens ont été supprimés. Les résultats
obtenus avec les questionnaires ont été par la suite soumis à une
formule mathématique, ce qui a donné comme résultat le dégagement
de quatre indices qui ont permis la classification des cultures selon
quatre dimensions :
1. Les cultures à distance hiérarchique longue ou courte.
2. Les cultures avec fort ou faible confort face à l’incertitude.
3. Les cultures féminines ou masculines.
4. Les cultures communautaires ou individualistes.
La distance hiérarchique
La distance hiérarchique semble être la dimension qui s’est dégagée
la première de l’analyse des données. La question clé choisie pour
l’identifier dans le questionnaire était : « Là où vous travaillez, le
personnel craint-il d’exprimer son désaccord avec les chefs ? ».
Six autres questions corrélées permettaient par la suite de déterminer si
les ressortissants d’une culture privilégiaient une distance hiérarchique
plus ou moins longue.
136
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
La distance hiérarchique
Longue Courte
L’inégalité est naturelle : chacun a droit à
une place. Ceux d’en haut et ceux d’en bas Les inégalités dans la société sont réduites.
sont protégés par cet ordre.
Les supérieurs sont inaccessibles. Les supérieurs sont facilement accessibles.
Ceux qui détiennent le pouvoir ou la
Ceux qui détiennent le pouvoir essaient de
richesse essaient de paraître moins
le démontrer autant que possible.
puissants qu’ils ne le sont.
Un conflit latent existe entre ceux qui
Une harmonie existe entre ceux qui ont le
détiennent le pouvoir et ceux qui ne l’ont
pouvoir et ceux qui ne l’ont pas.
pas.
137
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’égalité n’est pas une valeur pour les peuples dont l’organisation
sociale se caractérise par une longue distance hiérarchique, la
signification de certains mots liés au concept d’égalité peut être
associée à un rite d’obéissance. En chinois, le mot « solidarité » veut
dire « servir au maître ». Certains pays asiatiques et africains vivent
l’aide humanitaire ou les projets de développement comme une sorte
d’obéissance ou d’allégeance due à l’Occident. L’échec de certaines
démarches de développement dans certains pays africains semble
être aussi lié au fait que dans beaucoup de langues africaines le mot
« développement » veut dire désordre et chaos.
138
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
La distance hiérarchique
139
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Ainsi, certaines cultures sont plus à l’aise face à ce qui est nouveau,
étranger et face à l’angoisse du changement, de l’imprévu et de
l’inconnu, elles développent donc un certain confort face à l’incertitude.
D’autres cultures, au contraire, ont un faible niveau de confort face à
l’incertitude.
140
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
141
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les résultats de cette recherche ont défini les pays les plus masculins : le
Japon, les USA, l’Autriche, l’Italie, le Mexique et la Colombie et comme
pays les plus féminins : la Norvège, les Pays-Bas, le Danemark et… la
France. Le fait que le Japon soit premier en liste pour la classification
des pays à fort indice de masculinité n’est pas du tout surprenant. Qui ne
se souvient pas d’avoir lu quelque part la tragique histoire des enfants
japonais qui se suicident à cause d’échecs scolaires ? Cependant,
le fait que la France soit classée comme un pays à culture féminine
suscite beaucoup de questions. Les Français semblent être, certes,
très sensibles à la préservation de l’environnement et ressentent de la
sympathie pour les faibles et les démunis, cela semble évident, quand
on possède l’un des systèmes de support social les plus développés
du monde.
142
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
des affaires, après avoir intégré quelques valeurs venues des modèles
de gestion américains et japonais.
Le degré d’individualisme
Le degré d’individualisme au sein des groupes humains correspond
à la dernière des quatre dimensions des travaux initiaux de Geert
Hofstede. Cette dimension a également été identifiée par Trompenaars.
La base de cette dernière classification est qu’il existe des cultures où
les intérêts du groupe priment sur ceux des individus. Hofstede donne
comme caractéristiques des cultures collectivistes3 :
un certain envahissement de l’intimité de l’individu par le groupe ;
les lois et les règles varient d’un groupe à l’autre ;
le pouvoir est tenu par des groupes d’intérêt.
143
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Cet épisode illustre bien le décalage entre cette directive issue d’une
culture individualiste et le contexte culturel collectiviste. Les cultures
collectivistes ont une tout autre logique d’interprétation du monde.
Au Japon, par exemple, le créateur du walkman déclara qu’il avait
cherché à développer un mode d’écoute pour ne pas déranger les
autres personnes. Or, ce raisonnement est totalement opposé à celui
d’un jeune Occidental qui voit dans le walkman un moyen d’écouter
ses musiques préférées sans être dérangé par les autres. En Occident,
lorsqu’ils s’entraînent à la veille d’une grande course, les athlètes
mettent des masques pour ne pas se laisser contaminer par les autres,
tandis qu’en Chine et au Japon, les personnes enrhumées ou malades
portent des masques pour ne pas contaminer le reste de la population.
144
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
145
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
146
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
148
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
149
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Un autre exemple est celui d’une entreprise des Émirats Arabes Unis
qui achetait des balles de base-ball à une petite entreprise canadienne.
Carl Simpson, un sympathique Canadien d’environ cinquante ans, était
le correspondant canadien qui avait réussi le contrat millionnaire de dix
ans sans interruption avec les Arabes. Cette prouesse lui a valu une
promotion et de simple représentant, Simpson a été élevé au poste de
directeur adjoint.
150
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
Dans une culture à tendance universaliste, c’est simple : celui qui vend
le plus aura la prime indépendamment des autres circonstances de
sa vie personnelle. D’autre part, dans une culture particulariste, les
choses deviennent un petit peu plus compliquées : les circonstances
qui caractérisent la situation personnelle de la vendeuse la rendent
plus digne de recevoir la prime aux yeux des autres salariés et cela
peut engendrer un vrai problème pour l’entreprise si, malgré tout, elle
décide de récompenser le jeune homme. Il faut être très attentif à cela.
Les êtres humains établissent des rapports les uns avec les autres
et avec le monde extérieur. D’une certaine façon, la culture vient
également régler l’intensité des émotions dans le cadre de ces rapports
entre les personnes, ou avec l’environnement externe. Certaines
151
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
152
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
153
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
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APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
155
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
des mous. Pour les deuxièmes, ceux qui veulent tout contrôler sont
des arrogants, des fous, des sauvages.
156
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
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LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
158
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
159
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Cela a des conséquences dans la gestion des relations avec les clients.
Beaucoup d’étrangers se plaignent que les serveurs et commerçants
français ne sont pas aimables et ne savent pas servir. Il se trouve que
ces serveurs « mal aimables » ne reconnaissent pas chez les touristes
la « noblesse » requise pour mériter leur allégeance. Inconsciemment,
le fait que les touristes aient de l’argent ne veut pas dire qu’ils soient
« nobles » et dignes de leur respect. Ainsi, les Français seraient plutôt
« serviables » dans une relation et non « serviles », ce qui les remettrait
dans une relation de pouvoir imposé non légitime.
160
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
161
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
donné une organisation sociétale par piliers séparés mais chacun avec
ses propres droits indispensables l’unité nationale.
162
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
L’essentiel
• Plusieurs travaux sur la communication interculturelle dont ceux
de l’anthropologue américain Edward T. Hall sur le temps, l’espace
et le contexte de communication sont d’une importance majeure
dans l’analyse des comportements des individus appartenant
à des cultures différentes et impliqués au niveau stratégique et
organisationnel de l’organisation.
163
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
• Les pays latins, comme l’Amérique latine, et les pays arabes sont
caractérisés par une longue distance hiérarchique. Les pays anglo-
saxons et nordiques comme les Pays-Bas, l’Angleterre, la Suède
et la Norvège, par une courte distance hiérarchique. D’autres pays,
comme les USA, le Japon et la France, présentent une distance
hiérarchique moyenne.
164
APPRENDRE À IDENTIFIER À QUEL TYPE DE CULTURE VOUS APPARTENEZ
165
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
166
Chapitre 2
Piège n° 5 :
Le danger de la catégorisation des cultures
167
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Ont un système de caste et travaillent Ont une ségrégation sociale bien marquée :
seulement avec quelqu’un de leur rang. on fréquente seulement ceux de son rang.
Sont incapables de séparer les affaires des
Ne mélangent jamais travail et vie personnelle.
sentiments.
Ne donnent pas beaucoup d’importance
Donnent beaucoup d’importance à ce qui est
aux contrats écrits mais aux « paroles
écrit, y compris les contrats.
d’honneur » : engagement moral.
Le protocole est très important ainsi que le
processus tandis que pour nous, ce qui
importe, c’est que le résultat soit atteint.
168
PIÈGE N° 5 : LE DANGER DE LA CATÉGORISATION DES CULTURES
169
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
170
PIÈGE N° 5 : LE DANGER DE LA CATÉGORISATION DES CULTURES
171
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Maintenant que vous connaissez tous les travaux existants et leurs
aspects opérationnels, il est important de savoir les utiliser avec
modération. Le cinquième piège de la démarche interculturelle est
de prendre les analyses des catégories culturelles à titre universel
et de les intégrer dans son jugement en tant que vérités absolues,
bref, de les transformer en « stéréotypes » du genre : « les Allemands
sont mono-chrones » ou les « Américains sont universalistes ». Il
faut toujours se poser les questions : « par rapport à qui ? » et « par
rapport à quoi ? ».
172
Chapitre 3
Identifier, susciter et développer
une compétence interculturelle personnelle
et organisationnelle
Compétences organisationnelles
9. G. Hamel et C. K. Prahalad, La conquête du futur : construire l’avenir de l’entreprise plutôt que
le subir, Dunod, 1999.
173
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Compétences de l’individu
Aptitudes : l’employé sait effectuer ses tâches, sait jouer son rôle à
l’intérieur de l’entreprise (l’employé agit de manière pertinente face aux
atteintes de l’organisation selon le poste qu’il occupe).
174
IDENTIFIER, SUSCITER ET DÉVELOPPER UNE COMPÉTENCE
175
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les savoir-faire
essentiels
à l’activité Cela consiste à :
professionnelle
de l’individu
Lire et comprendre l’information sous diverses formes
(texte, graphique, tableau, etc.).
Écrire et parler afin de favoriser l’écoute et la
compréhension d’autres personnes.
Écouter et poser des questions afin de comprendre le sens
Communiquer et le point de vue des autres personnes.
Partager l’information à travers les diverses technologies de
l’information (courrier électronique, téléconférences).
Utiliser les compétences techniques, mathématiques,
scientifiques appropriées pour expliquer ou préciser des
idées.
Repérer, recueillir et organiser l’information en utilisant les
systèmes de technologie et d’information appropriés.
Gérer l’information Consulter, analyser et appliquer les connaissances et
compétences de diverses disciplines (les arts, les langues,
la science, les mathématiques, les sciences sociales et
humaines).
Décider de ce qui doit être mesuré ou calculé.
Observer et sauvegarder l’information en utilisant les
Utiliser les chiffres
méthodes, les outils et les technologies appropriés.
Faire des estimations et vérifier les calculs.
Évaluer les situations et cerner les problèmes.
Rechercher divers points de vue et les évaluer
objectivement.
Reconnaître les dimensions humaines, interpersonnelles,
techniques, scientifiques et mathématiques d’un problème.
Réfléchir et résoudre
les problèmes Être créatif et novateur dans la recherche de solutions.
Utiliser d’emblée la science, la technologie et les
mathématiques pour réfléchir, acquérir et partager le savoir,
résoudre les problèmes et prendre des décisions.
Adopter des solutions Confirmer l’efficacité d’une solution
et l’améliorer.
Bien vous sentir dans votre peau et être confiant.
Aborder les personnes, les problèmes et les situations de
façon honnête et morale.
Démontrer des
Reconnaître la valeur de votre travail ainsi que les efforts
attitudes et des
des autres.
comportements positifs
Prenez soin de votre santé.
Manifester de l’intérêt, faire preuve d’initiative et fournir des
efforts.
176
IDENTIFIER, SUSCITER ET DÉVELOPPER UNE COMPÉTENCE
177
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
178
IDENTIFIER, SUSCITER ET DÉVELOPPER UNE COMPÉTENCE
179
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Aujourd’hui on parle beaucoup de « compétence » dans le monde
de la gestion. La compétence est un ensemble de ressources qui
constituent un savoir-faire spécifique, au niveau de l’organisation ou
au niveau de l’individu.
180
Chapitre 4
La compétence interculturelle
en tant que compétence personnelle
de l’individu
Proposition de composantes
pour une compétence interculturelle
La sensibilité
La « sensibilité interculturelle » correspond à la capacité de l’individu à
observer sans vouloir analyser, à « capter » et « ressentir » les moindres
détails de l’environnement qui l’entoure :
les contextes (social, politique, économique, régional, familial) de ses
interlocuteurs ;
181
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’individu doit être capable de saisir ces détails, il doit leur prêter
l’attention qu’ils méritent. Il doit faire en sorte que ses propres
paradigmes culturels ou ses propres filtres cognitifs ne viennent pas
« étouffer » ou « dévier » par un zeste de rationalité tout ce que sa
sensibilité a pu lui faire percevoir. Un individu doté de la compétence
interculturelle est capable de se passer de son « jugement rationnel ».
Non seulement il sélectionnera les détails spécifiques d’une situation
donnée, mais il s’en servira également à son profit : il aura, ainsi, la juste
mesure entre ce qu’il faut imposer et ce qu’il faut adapter localement
dans le cadre d’une expatriation, par exemple.
182
LA COMPÉTENCE INTERCULTURELLE : COMPÉTENCE PERSONNELLE
183
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
184
LA COMPÉTENCE INTERCULTURELLE : COMPÉTENCE PERSONNELLE
La stabilité psychologique
La rencontre avec l’Autre est un processus compliqué qui engendre
une remise en question de notre propre identité. Par conséquent, les
personnes qui souhaitent entreprendre cette démarche doivent au
minimum « être bien dans leur peau ». Les personnes émotionnellement
instables pourront difficilement réussir cette démarche.
185
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Quand on arrive à développer une compétence interculturelle, on
réussit à aller au-delà de son « jugement rationnel ». On sélectionnera
les détails spécifiques d’une situation donnée et on s’en servira
également à son profit.
186
Chapitre 5
Intelligences multiples, intelligence
émotionnelle et intelligence culturelle (QC)
et le Global Mindset
187
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Ces travaux ont représenté une grande révolution pour les éducateurs
et les recruteurs et ont ouvert le chemin à l’avènement du concept
d’intelligence émotionnelle, très à la mode dans les années 1980.
Ainsi, un enfant de musiciens sera entouré dès son jeune âge d’une
atmosphère musicale, ce qui pourra stimuler sa faculté à apprendre
la musique et à devenir musicien lui-même plus tard, contrairement à
un enfant d’ingénieurs qui n’écouterait jamais de musique chez lui. Si
l’apparition de certaines intelligences est manifeste dès le jeune âge,
d’autres, comme les intelligences personnelles, mettent plus de temps
à mûrir.
188
INTELLIGENCES MULTIPLES
189
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Les travaux récents les plus significatifs sur l’intelligence culturelle sont
ceux d’Ang et Earley (2003)14. Ils reprennent la notion d’intelligence,
notamment sur la base des recherches de Gardner (1999) et proposent
l’identification d’une modalité d’intelligence culturelle tridimensionnelle
d’un individu : la dimension cognitive, la dimension comportementale
et la dimension motivationnelle.
14. EARLEY, C. & ANG, S., Cultural Intelligence, Individual Interactions Across Cultures, 2003,
Stanford University Press.
190
INTELLIGENCES MULTIPLES
191
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
1) Axe Culturel
Le Global Mindset dans le cadre de cette optique prône l’importance
de la compréhension de la diversité et de la distance culturelle dont le
trait d’union serait le degré de cosmopolitisme des individus.
2) Axe Stratégique
Pour cet axe-là le Global Mindset n’est pas une capacité mais une
forme d’existence, une orientation voire une compréhension mentale
du monde que nous entoure que certaines personnes ont. Cet état
d’appréhension du monde donnerait aux individus une vision plus
globale et systémique et les pousserait à chercher sans cesse des
tendances nouvelles, inattendues et des opportunités émergentes.
192
INTELLIGENCES MULTIPLES
3) Axe multidimensionnel
Ce dernier axe intègre les deux précédents. Ici le global Mindset est
une combinaison de connaissances et d’habilités. Si la connaissance
est ce qui permet la compréhension et l’acceptation des différences
culturelles, les habilités permettraient aux individus de tirer le meilleur
avantage de ces différences. Ainsi le Global Mindset est une structure
cognitive complexe caractérisée par l’ouverture au nouveau et à la
différence, et par l’articulation de différentes réalités culturelles et
stratégiques dans un contexte global mais aussi dans un contexte
local, en tant que médiateur efficace face à cette dualité. Sous
cette perspective, l’ouverture et la prise de conscience seraient le
fruit de la connaissance acquise, ainsi l’articulation et la médiation
correspondraient aux habiletés de l’individu.
193
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Ainsi comme le concept de compétence, le concept d’intelligence
a dernièrement pris de l’importance dans le monde académique,
mais aussi dans le cadre des formations en entreprises et au sein
des cabinets de conseil en interculturel.
194
Chapitre 6
La compétence interculturelle
en tant que compétence organisationnelle :
vers une organisation « interculturellement
compétente »
195
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
196
LA COMPÉTENCE INTERCULTURELLE : COMPÉTENCE ORGANISATIONNELLE
197
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
198
LA COMPÉTENCE INTERCULTURELLE : COMPÉTENCE ORGANISATIONNELLE
L’essentiel
• La compétence interculturelle peut être développée en tant
que compétence organisationnelle et en tant que compétence
personnelle.
199
Chapitre 7
La compétence interculturelle et le leadership :
un atout essentiel du bon dirigeant
Les entreprises ont depuis longtemps compris, qu’il ne suffit pas d’avoir
un dirigeant qui soit un bon chef (c’est-à-dire qui sache imposer des
directives, se faire respecter et quelques fois même se faire craindre).
Ce qui garantit plutôt le succès d’une bonne direction, c’est la capacité
du chef à être également, et surtout, un leader pour ses subordonnés et
les personnes sous son autorité. La notion de leadership est également
importante pour ceux qui n’ont pas un poste de direction, mais qui
se voient à la tête d’une équipe, dans une situation où ils doivent en
quelque sorte prendre des initiatives et gérer un groupe d’hommes.
Le mot leader dérive du verbe anglais lead, qui a des origines anglo-
saxonnes dans le terme laedere qui veut dire : « gens en route » ou
« personnes en voyage ». Le professeur Nancy Adler nous fait un
parallèle avec le sens actuel adapté de cette première version du mot
leader dans la langue anglaise. Ainsi, le leader est « quelqu’un qui met
une multitude d’idées, gens, personnes, organisations et sociétés
en mouvement », « quelqu’un qui amène les idées, les personnes, le
commerce, les organisations et les sociétés en route ».
Les leaders sont des personnes qui affectent les pensées et les
comportements des autres, sans faire usage de coercition, mais plutôt
201
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
202
LA COMPÉTENCE INTERCULTURELLE ET LE LEADERSHIP
203
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
204
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
Les dimensions sur lesquelles s’est basé le projet sont les suivantes :
1. l’inconfort face à l’incertitude ;
2. la distance hiérarchique ;
3. le collectivisme sociétal ;
4. le collectivisme groupal ;
5. l’assertivité ;
6. le degré d’égalité entre les genres ;
7. l’orientation vers la performance ;
8. l’orientation vers l’humain ;
9. l’orientation vers le futur.
Les besoins semblent être universels, mais non les critères d’évaluation
des compétences exigées ou appréciées pour les satisfaire. Il faut
donc toujours être attentif car on peut être un leader « inné » dans notre
propre culture, mais on devra apprendre à devenir leader dans la culture
de notre partenaire. Les compétences que j’ai ne correspondront peut-
être pas aux compétences essentielles, voire nécessaires, pour un
poste de direction selon la culture locale.
205
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
206
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
L’essentiel
• Jadis on avait besoin de « patrons », aujourd’hui on a besoin de
« leaders ». Les entreprises ont bien compris la différence.
• Le leader ne peut pas être imposé, il est choisi par le groupe qu’il
dirige. Le leader est important car il est l’élément clé de la mise en
route, de l’avancement du projet.
207
Chapitre 8
L’équipe multiculturelle :
les déterminants culturels à prendre
en compte pour leur formation et leur gestion
209
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
210
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
Ils nous offrent donc un point de départ pour établir un « bilan culturel »
qui facilitera les choix de fonctionnement selon les spécificités du
groupe. Leur modèle est assez opérationnel, nous allons donc l’adapter
légèrement dans cet ouvrage. Il s’agit des stratégies pour la gestion
d’objectifs et des stratégies pour la gestion du processus entrepris
pour les atteindre. Ce travail nous permet, dans un premier temps, de
réaliser une sorte d’évaluation préventive des ressources disponibles
ou manquantes, en termes de tendances comportementales propres à
chaque culture présente dans l’équipe.
19. S. Schneider, J.-L. Barsoux, Managing Accross Cultures, FT Prentice Hall, 1997.
211
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Quel est le degré d’importance des dates Contexte riche versus contexte pauvre de
butoirs ? communication.
Qu’est-ce qui se passe si les dates des Distance hiérarchique longue ou courte.
échéances ne sont pas respectées ?
Comment le travail va-t-il être partagé et
ensuite intégré ?
Qu’est-ce qu’on peut faire en groupe et
qu’est-ce qu’on peut faire tout seul ?
212
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
Encourager la participation
Comment la participation de tous les
membres peut-elle être assurée ? Distance hiérarchique longue ou courte.
Dans quelles mesures et sur quels critères Rapprochement difficile versus
certains membres reçoivent-ils plus de rapprochement facile.
crédibilité et de respect que d’autres ? Individualisme versus collectivisme.
La contribution de certains membres est-elle Monochrones versus polychrones.
en train d’être ignorée ?
Qui écoute qui ? Qui interrompt qui ?
213
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
214
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
accordée par tous à chaque individu et qui doit être également acceptée
par celui-ci. Nous avons vu que c’est le groupe qui choisit le leader.
C’est également le groupe qui attribue à chaque membre son rôle par
rapport à ses capacités et spécificités. Les tendances comportementales
culturelles ont certainement une influence dans cette répartition de
rôles au sein de l’équipe. Il se peut qu’il y ait déséquilibre par rapport
aux caractéristiques des membres : deux éléments fédérateurs par
exemple. Il se peut également qu’un seul individu accepte de jouer
deux ou plusieurs rôles. Cependant, il est important que l’ensemble
des rôles soit présent au sein d’une équipe pour qu’elle puisse bien
fonctionner21.
21. J.-L Blondel, Manager votre équipe, INSEP Consulting Éditions, 2004, basé sur les travaux de
M. Belbin.
215
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
216
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
sur quatre points clés afin de s’assurer que la structure d’une équipe
multiculturelle est solide. Il s’agit d’analyser les réponses aux questions
suivantes :
-- L’information est-elle claire et la communication est-elle fluide ?
-- Les rapports interpersonnels sont-ils bien établis ?
-- L’action collective est-elle promue ?
-- La cohésion de l’équipe est-elle réussie ?
Partiellement,
Points clés Questions Oui Non
pourquoi ?
217
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Partiellement,
Points clés Questions Oui Non
pourquoi ?
Les personnes sont-elles bien
informées sur les objectifs, les
fonctions et les rôles ?
Les personnes sont-elles bien
informées sur les résultats, le
succès ?
Information
La technologie choisie pour les
communications à distance est-
elle utilisée partout le monde ?
Les personnes sont-elles bien
informées sur l’environnement
externe ?
Y a-t-il un défi qui motive et
engage les membres ?
Y a-t-il un esprit d’entraide et de
Degré de
solidarité entre les membres ?
cohésion
Les membres de l’équipe ont-ils un
langage commun ou un symbole
qui les représente ?
218
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
La reconnaissance
La promotion de la reconnaissance est importante pour deux raisons :
elle permet aux personnes de prendre conscience de leurs points forts
et faibles et de mieux s’ajuster dans le cadre du travail commun et elle
est également source de motivation et d’engagement dans le projet et
dans le groupe.
219
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
La solidarité
La solidarité engendre un plus fort esprit de groupe et encourage la
construction de la confiance avec toutes les conséquences que cela
implique : « Si je peux compter sur mon collègue, je sais que le plus
important c’est ce que nous construisons en tant que groupe. »
La confrontation
La confrontation permet aux membres de l’équipe de faire un peu « le
ménage » au long du processus et de repartir sur de nouvelles bases.
En discutant ouvertement, les personnes finissent par communiquer
les faits qui les gênent, et ensuite par proposer des suggestions de
solutions concrètes pour ces problèmes.
220
L’ÉQUIPE MULTICULTURELLE
La loyauté
La loyauté doit être présente dans les objectifs de l’équipe et dans les
relations entre les autres membres. La loyauté entre les personnes nous
rappelle l’importance des phases de création puis de consolidation des
rapports interpersonnels pour la réussite d’une relation interculturelle.
À la suite de la construction de ces rapports, les membres d’une
équipe se créent un ensemble de règles propres au fonctionnement
du groupe.
221
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
L’essentiel
• Les équipes sont des groupes de personnes qui travaillent
ensemble pour atteindre un objectif commun. Les relations
interculturelles y sont déterminantes.
222
Conclusion
223
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
224
Bibliographie
Caillau H., L’esprit des religions, connaître les religions pour comprendre
les hommes, Milan, 2003.
225
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Lee Marks M., Mirvins P., « Revisiting the Merger Syndrome : Dealing
with Stress », M&A Review, vol. 31, mai-juin 1997, p. 21-27.
Mutabazi E., Klesta A., Altman Y., Poirson P., Management des
ressources humaines à l’international, Eyrolles, 1993.
Very P., Des fusions et des hommes, Éditions des Organisations, 2002.
Zheng L.H., Desjeux D., Boisard A.-S., Comment les Chinois voient les
Européens, PUF, 2003.
226
Glossaire
227
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
228
GLOSSAIRE
229
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
230
GLOSSAIRE
mise en place d’un plan visant l’atteinte d’un but à travers l’allocation
satisfaisante de ressources disponibles. Cela se fait le plus souvent à
l’aide de modèles d’analyse de l’environnement interne et externe de
l’entreprise (SWOT, cinq forces de Porter, etc.).
231
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
232
Index
Adler, N. ............................................................................................201
Alliances .......................................................................................18, 75
Altérité
- absolue ....................................................................................84, 85
- relative .....................................................................................84, 85
Anthropologie .....................................................................95, 117, 227
Appartenance .............................................................42, 111, 158, 170
Apprentissage (défi de l’) ..........................................................105, 106
Aspect symbolique .............................................................................36
Attitudes dangereuses .......................................................................92
Autochtones .......................................................................43, 127, 183
Auto-connaissance (défi de l’) ..................................................105, 106
Avantage compétitif .........................................................173, 180, 198
Cailliau, H. ..........................................................................................58
Chanlat, J.-F. ......................................................................................25
Choc culturel ............................................31, 44, 69, 70 ,77, 83, 94, 97
Civilisation ....................................................................................35, 97
Cognitifs, filtres ...........................................................98, 135, 169, 182
Cohérence ..........................................................................................95
Collaboration ............................................................101, 145, 196, 219
Communication interculturelle ....................................79, 118, 163, 191
Compétence
- organisationnelle ....................................................52, 180, 195, 199
233
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
- interculturelle ......20, 22, 29, 33, 44, 72, 88 ,98, 106, 112, 114, 173,
175, 177, 181, 191, 195, 196, 199, 201, 206, 232
Comportements ...............................................................................218
Conditionnement culturel .....................................89, 98, 145, 169, 172
Confiance .........................................................................................101
Consultant-formateur .............................................................27, 29, 33
Coaching ......................................................................................25, 91
Contexte (de communication) ............................................60, 117, 123
Contexte religieux ...............................................................................57
Coopération .......................................70, 78, 84, 90, 100, 110,152, 222
Croissance externe (opérations de) .................................................206
Culture
- nationale ....................................................................22, 47, 57, 110
- professionnelle ...............................................................................48
organisationnelle ......................................................................484, 170
fonctionnelle ...............................................................................48, 132
234
INDEX
Laurent, A. ........................................................................................168
Leadership, leader ....................................................................201, 204
Lévi-Strauss, C. ..................................................................................96
Lewin, K. ...........................................................................202, 209, 228
Logique de l’honneur ...............................................................158, 219
Particularisme ...................................................................................148
Plan Marshall ....................................................................................117
Planification stratégique ...............................................................25, 59
Polychrones ......................................................................................118
Potentiel interculturel ..........................................................32, 183, 206
Production de masse .........................................................................65
Rapports
- interpersonnels ............................................................107, 132, 217
- humains ...........................................................................49, 77, 103
- d’autorité ......................................................................................138
Rationalisation ......................................................................26, 87, 170
Règles sociales ..................................................................................41
Relativisme culturel ....................................................................96, 118
Sainsaulieu, R. ....................................................................................49
Sensibilité ...................................................................................49, 181
SIE-TAR (The Society for Intercultural Education, Training and Research) ...118
Sphère
- publique .......................................................................................130
- privée............................................................................130, 131, 169
Stéréotypes ........................................................................................76
Stratégie globale ......................................................................127, 163
Strategy intent ....................................................................................91
Système d’action concrète ..............................................................163
Système éducatif.................................................................................64
235
LE MANAGEMENT INTERCULTUREL
Valeurs
- profondes ...............................................................................41, 203
- partagées .................................................................................41, 57
Weber, M. ...........................................................................................58
Workshop .................................................................................109, 114
Zarifian, P. .........................................................................................174
236
Virginia DRUMMOND est titulaire d’un
diplôme supérieur de droit international.
Elle enseigne le management international
des ressources humaines et le management
interculturel à l’École de Management de
Lyon (EMLYON).
237
Prépresse : GERESO Édition 2014
Achevé d’imprimer par Dupli-Print - Domont 95330 en avril 2014
N° d’impression : 2014031941 - Dépôt légal : Avril 2014 - Imprimé en France
Virginia DRUMMOND
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