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Le Maroc à la lumière de
l’ancrage d’une vision inter-
organisationnelle de la
Supply Chain Management
Najat El Baroudi
Enseignante chercheuse
Faculté Pluridisciplinaire de Nador
najattbaroudi@gmail.com
Résumé
Le Maroc à la lumière de l’ancrage d’une vision inter-organisationnelle de la
Supply Chain Management.
Abstract
Morocco in light of the anchoring of an inter-organizational vision of supply chain
management
Introduction
Dans un contexte de globalisation croissante, marqué par l’intensification des
échanges dans un environnement de plus en plus concurrentiel, les entreprises
sont confrontées à de nouvelles contraintes et obligations telles que la réduction
du cycle de vie des produits, la demande difficilement prévisible, la pression sur les
coûts, sur les délais et sur la qualité des produits et des services proposés par
l’entreprise, elles sont appelées à créer de la valeur ajoutée.
C’est dans ce contexte, que le recours à la « coopération » s’est imposé, comme
l’un des outils privilégiés par les entreprises leur permettant d’obtenir de nouvelles
parts de marché ou accéder à de nouvelles technologies.
Cette nouvelle vision de gestion apparue notamment dans les années 80, implique
non seulement d’avoir une vision complète et intégrée de l’entreprise mais bien
souvent d’étendre cette vision au-delà de l’entreprise elle-même, en intégrant de
manière synchronisée et optimisée tous les partenaires impliqués dans la chaine de
création de valeurs et de vente des produits allant du fournisseur du fournisseur au
client du client.
C’est la Supply Chain Management qui englobe les approches, les méthodes et les
outils permettant de satisfaire ces besoins. Tout en s’inscrivant dans une approche
inter-organisationnelle, la SCM constitue un corpus adéquat dans lequel se
concrétisent les potentialités d’apprentissage inter-firmes qu’il convient de saisir,
de gérer et de maitriser. Elle vise la « coopération inter-entreprises » faisant partie
intégrante de la chaine d’approvisionnement.
L’objet de ce travail est d’étudier la prédisposition des entreprises marocaines, à
mettre en œuvre les mécanismes d’intégration dans la démarche SCM tout en
tenant compte de leurs spécificités managériales culturelles et contextuelles.
Dans ce travail de recherche, nous allons présenter dans un premier temps le
contexte général de la chaîne logistique et son évolution depuis la simple activité
de logistique considérée comme une activité secondaire dans les entreprises à
l’importance stratégique que revêt aujourd’hui son management global en
collaboration avec les différentes parties qui y prennent part. Puis dans un
deuxième temps nous allons s’interroger sur l’intégration des entreprises
marocaines dans les chaînes logistiques multi-acteurs dans une logique d’insertion
au sein des chaînes globales et qui constitue un enjeu majeur pour ces
organisations.
1. De la logistique à la Supply Chain Management :
La logistique est une notion qui a connu une évolution au fil du temps. La
période d’après-guerre est marquée par la naissance de deux notions plus
étendues : la Supply Chain et Supply Chain Management (SCM) qui sont
aujourd’hui primordiales pour des systèmes de production et de distribution.
Logistique Logistique
Logistique intégrée
cloisonnée collaborative /SCM. ?
Période Avant 1980 1980-1995 Après 1995
Horizon temporel Court terme Moyen terme Moyen et long termes
Réduire les coûts et Réduire les coûts et les
les délais délais logistiques.
Priorité du
Réduire les coûts logistiques. Améliorer la qualité des
responsable
logistiques. Améliorer la qualité prestations logistiques.
logistique
des prestations Améliorer les niveaux de
logistiques. service.
Faible, car les Fort, car l’information est
Rôle de systèmes Elevé, car partagée, ce qui conduit à
l’information dans propriétaire ne intégration de plus des niveaux de réactivités
le système facilitent pas les en plus poussée de plus forts. Importance du
logistique transferts l’information réseau d’entrepôts et de
d’informations. plates-formes.
Relations souvent Les rapports de
Type de relation
agressives et liée force sont La logique « Win-Win »
entre les membres
au pouvoir de fréquents, mais domine, sans angélisme
de la chaine
négociation de d’autres relations cependant.
logistique
chaque membre. sont possibles.
Faible, car
Elevée, car les Forte, car l’information est
ralentie par les
stocks se réduisent partagée, ce qui conduit à
Vitesse des flux et multiples stocks
et l’information est des niveaux de réactivité
modalités de tout au long de la
plus fluide. plus forts. Importance
stockage chaine logistique.
Importance de la d’entrepôts et de plates-
Importance de
plate-forme. formes.
l’entrepôt.
Forte, car l’information est
Reconnaissance de partagée, ce qui conduit à
Faible et peu
la logistique Elevée et facilitée des niveaux de réactivité
encouragée dans
comme fonction par les TIC. plus forts. Importance du
la pratique.
transversale réseau d’entrepôts et de
plate- formes.
Indicateurs par
Mesure de la Quelques Le niveau de service est
fonction issus de
performance indicateurs placé au centre des
la comptabilité
logistique transversaux. préoccupations.
classique.
Source : Pierre Medan, « Logistique et Supply Chain Management », Paris, Dunod,
2008, p : 18.
Fatima Zahra Majidi & Najat El Baroudi 268
Mentzer et al (2001) ont classifié ces définitions selon trois catégories : « une
philosophie de gestion, une mise en œuvre de la philosophie et un ensemble de
processus à gérer ». La gestion de la chaîne logistique réunit alors un ensemble des
outils compétitifs et structurant qui favorisent l’amélioration de la performance à
long terme de chaque acteur de la chaîne d’approvisionnement et de ce fait, de
l’ensemble de celle-ci.
Stadtler et Kilger (2000) proposent de leur part de regrouper les outils et les
méthodes primordiales à la réussite d’une démarche de SCM dans la maison du
Supply Chain Management qui contient deux composantes principales :
L’intégration du réseau d’organisations et la coordination. Ils proposent aussi une
illustration graphique des facettes du SCM au travers de sa « maison du SCM »
(Figure 2).
Fatima Zahra Majidi & Najat El Baroudi 270
Source : Stadtler, H., Kilger, C., « Supply Chain Management and Advanced Planning
». Edition Springer – Verlag, p. 371, 2000.
Lauras (2004) précise que : « Le toit de la maison du SCM constitue l’objectif d’une
démarche SCM, c’est-à-dire la satisfaction du client final avec l’amélioration de la
compétitivité de la Supply Chain dans son ensemble. Ces deux objectifs reposent
sur deux piliers que sont l’intégration des membres de la Supply Chain et la
coordination des processus », comme il définit les composantes de la gestion des
chaines logistiques proposées par (Stadtler et Kilger, 2000) comme suit :
▪ La coordination du SCM, se définit comme étant : « le pilotage des variables
de décision de planification au niveau de chaque entité de la chaîne
logistique en s’appuyant sur les technologies de l’information et les
processus établis. Il s’agit finalement de définir les modalités de la
réalisation effective des objectifs » ;
▪ L’intégration du SCM, se définit comme étant : « le pilotage, par des
variables de décision, de l’architecture coopérative des relations entre
entités qui composent une chaîne logistique » ;
Il s’agit finalement de définir les capacités à faire ensemble. Stadler et Kilger
(2000), montrent ainsi que : « tout problème décisionnel de SCM possède une
dimension comportementale et qu’il n’est possible de se lancer dans une démarche
de type SCM sans nier l’existence des deux approches : l’aide à la décision et
l’orientation des comportements ».
2. L’adoption de la démarche SCM et spécificité du contexte marocain :
Aujourd’hui, la concurrence est si acharnée qu’un retard de quelques heures
dans l’arrivée des marchandises peut conduire à la perte d’un marché. Et pour
qu’elles puissent améliorer leur compétitivité et réaliser des profits, les entreprises
mondiales de logistique doivent s’engager prioritairement sur le respect des délais,
la préservation de la qualité du produit tout au long de la chaîne avec un prix
compétitif. C’est la SCM qui englobe les méthodes, les approches et les outils
permettant de répondre à ces besoins.
La SCM se positionne aujourd’hui comme un enjeu compétitif incontournable parce
qu’il permet à la fois de réduire les coûts et de différencier les produits en agissant
sur leurs valeurs extrinsèques. Elle devient une culture organisationnelle qui
s’intéresse en priorité à coordonner l’ensemble des fonctions de l’entreprise qui
concourent à la circulation des flux. Face à ces mutations, il devient indispensable
pour les entreprises marocaines d’adopter la démarche SCM avec la prise en
considération de leurs spécificités contextuelles, managériale et culturelles.
2.1. Le défi logistique des entreprises Marocaines dans un
environnement concurrentiel sans précèdent :
Le nouveau contexte dans lequel évolue le Maroc qui a choisi de s’intégrer dans
l’ère de de libéralisation et de l’ouverture conduit inéluctablement à une
concurrence très forte aussi bien sur les marchés internationaux que sur le marché
national. Dans ce nouvel environnement, les entreprises marocaines doivent
nécessairement maîtriser l’optimisation des maillons de la chaîne logistique,
compte tenu des contraintes de fiabilité, de temps et de qualité, afin d’être
compétitives dans un environnement concurrentiel sans précédent.
En revanche, les entreprises marocaines sont aujourd’hui confrontées à des coûts
logistiques très élevés qui grèvent leur compétitivité. En effet, au Maroc, la
dimension logistique était perçue dans le cadre d’un management fragmenté et
individuel, comme un prestige pour les firmes qui trouvent encore des difficultés à
maitriser les coûts internes. Le règne de cette culture qui s’est traduit par une
relative absence du souci logistique a eu pour corolaire un désavantage compétitif
profond.
Il est vrai que certaines entreprises marocaines ont réussi à atteindre un certain
niveau de compétence et de service dans ce domaine, pourtant, les entreprises
marocaines, dans leur ensemble, se basent non seulement sur des pratiques de
transport archaïques mais surtout ne valorisent pas encore l’importance d’une
logistique performante. Le Maroc semble de plus en plus en retard par rapport à
ses concurrents directs sur le marché européen (Rapport de la Banque Mondiale
2006, P : 23).
Ce retard pris au niveau de la conscience logistique a lourdement pénalisé la
compétitivité des entreprises marocaines surtout sur le plan des coûts logistiques.
Ces derniers ont simplement remis en cause la fameuse stratégie compétitivité prix
Fatima Zahra Majidi & Najat El Baroudi 272
qui fût la pierre angulaire de l’élan exportateur du Maroc. En effet, les coûts
logistiques totaux du Maroc s’élèvent à environ 20% du PIB (Rapport de la Banque
Mondiale 2006, P : 23). Ce ratio est largement supérieur à celui de l’UE et à celui
beaucoup de pays émergents comme la Chine, le Mexique et le Brésil.
Les entreprises exportatrices marocaines sont exposées à des coûts logistiques
largement supérieurs à ceux des entreprises des pays concurrents. D’après
certaines estimations (Ministère de l’Equipement et du transport- 2006), le coût de
transport des produits textile vers les USA est deux fois supérieur pour une
entreprise marocaine que pour une entreprise thaïlandaise ou chinoise.
Dans le même ordre d’idée, le coût de transport d’Agadir à l’Espagne est équivalent
au coût de transport d’Istanbul à la France. La traversée du détroit de Gibraltar (15
km) coute autant que la traversée de l’Espagne (700 km) « Rapport de la Banque
Mondiale 2006, P : 23 ». Par ailleurs, le coût du passage portuaire et de la
manutention à Casablanca est le plus élevé dans la méditerranée.
Au niveau de différentes Supply Chain (Textile, Fruits et Légumes, Composants
Electroniques et Automobiles), l’étude sur « la logistique du commerce et la
compétitivité du Maroc » a souligné l’importance du désavantage compétitif
logistique (Mohamed El Aaraj et al, 2011).
Ce désavantage n’apparait pas seulement au niveau des coûts mais notamment au
niveau des délais. Ce retard s’explique certes par l’absence d’une conscience
logistique chez le chargeur marocain, mais cette absence est également plus
criante chez le transporteur. Le secteur des transports accuse encore, sur le plan
logistique, un énorme retard tant le plan organisationnel que technique.
De surcroit, le manque de sensibilisation au rôle cruciale de la fonction logistique et
le faible développement de ses prestataires entravent l’émergence de des services
logistiques. Seulement une poignée d’entreprises propose des services logistiques
liés notamment au transport. L’intégration des entreprises marocaines dans la
démarche « Supply Chain Management », considérée comme un facteur important
de la compétitivité est encore faible.
Pourtant, les entreprises se trouvent contraintes à répondre rapidement à des défis
importants, tels que la réduction de cycle de vie des produits, la demande
difficilement prévisible, les pressions sur le coût, la qualité, et les délais des
produits et des services offerts. Face à ces nouvelles exigences de compétitivité,
couplées à un environnement économique de plus en plus incertain et turbulent,
les entreprises marocaines sont appelées à s’adapter à l’évolution des donneurs
d’ordre et d’intégrer de nouvelles fonctions logistiques, notamment dans la chaîne
en amont de la production, et de passer de la logique « sous-traitant » à la logique
« co- traitant ».
En outre, plusieurs facteurs handicapent la mise en œuvre d’une logique
d’intégration dans la démarche « Supply Chain Management », tels que, la quasi
absence d’infrastructure logistique où le Maroc accuse un énorme retard. Le
programme marocain de création, à moyen terme, d’un réseau de plateformes
est marqué par l’adaptation aux changements des situations, par une grande
flexibilité.
Les acteurs préconisent donc, les règles informelles, tout en croyant à la liberté et
étant beaucoup plus tolérant face à la divergence des points de vue. Par contre,
aux cultures à fort contrôle de l’incertitude les acteurs qui y appartiennent
apparaissent plus relâchés, flegmatiques, et contemplatifs (Hofstede et Bond,
1988).
Le spécifique/Diffus ou encore le degré d’engagement est une dimension
culturelle qui a été proposée par (Trompenaars, 1994), elle signifie le niveau
d’apparition de la vie privée aux autres et son changement selon un contexte public
ou privé. Nouiga M. (2003) relève que la culture nationale du Maroc est de nature
diffuse. Dans une culture à cette nature, les individus considèrent la vie privée
comme liée à la celle d’affaires (professionnelle) et ne tracent pas de limites entre
les deux, comme ils octroient beaucoup de valeur à la relation personnel qu'au
contact professionnelle d’où leur recherche d’informations au sujet de la personne
avec qui ils traitent que sur le contrat.
Ils considèrent que dans un cadre d’une logique informelle s’appuyant sur des
normes de comportement plutôt que des obligations contractuelles relevant de la
coopération formelle produit une connaissance de l’autre qui devient la base de la
confiance pour les transactions à venir et c’est la qualité de la relation qui demeure
donc le seul gage de la réussite des affaires. Pour eux, "lorsque la personne toute
entière est impliquée dans une relation d'affaires, un contact réel et personnel
s'établit, en plus de la relation limitée qu'entraîne un contrat" (Trompenaars,
1994), on n’est plus alors lié par un engagement formel (contrat), mais avec une
relation humaine et personnelle. Dans cette veine, la confiance peut se développer
sur des bases affectives.
Le niveau d’Objectivité/Subjectivité, une autre dimension proposée par
(Trompenaars, 1994). En effet, la culture marocaine présente des caractéristiques
très subjectives (Nouiga, 2003). Dans le cadre d’une telle culture, les transactions
sont marquées par « toute une gamme d’émotions » (Trompenaars, 1994). Il
surenchérit en affirmant que l’étalage des émotions est un gage d’implication et de
confiance, une confiance qui se développe alors sur des bases affectives.
La religiosité paraît comme dimension extrêmement importante à étudier dans le
contexte culturel du Maroc. L’importance de cette variable culturelle a été inspirée
des travaux de (Hofstede, 1991 ; Schwartz et Huismans, 1995 ; Scheitle, 2005 ;
D’iribarne, 1997) dans le contexte de la culture marocaine et des travaux sur la
religiosité comme facteur déterminant de la confiance entre les individus (El akremi
et Al, 2007). En effet, le contexte marocain, est caractérisée par un fort
attachement à la religion (D’iribarne, 1997 ; Geertz, 1973).
Dans telles cultures, il ne faut pas nier la forte affectivité qui peuvent marquer les
relations avec les partenaires, et qui se construit autour de principes moraux
partagées, d’une cognition commune, d’une idéologie et de ressemblance
interactif. La confiance peut exister fort probable grâce à multiples facteurs tels
que l’expérience de « relations solides » avec le partenaire, sa fameuse réputation,
ainsi que l’existence de liens interpersonnels entre les membres de chaque
organisation. Le développement de la coordination et de la coopération agit en
conséquence sur la confiance. Celle-ci est alors « un processus itératif dans une
relation » (Fabbe-Costes et Brulhart, 1999, p. 34). La confiance « se bâtit sur la
qualité et la fréquence des interactions » (Idem)
Dans le cadre où la confiance est considérée comme construite dans le temps en
prouvant que l’on y est digne, la durée historique de la relation est donc
importante. La confiance inter-acteurs se base sur un apprentissage fait de signes
que l’on donne à l’autre, et d’engagements mutuels pour justifier sa confiance : “…
a trust-based relationship will only survive if it is supported by experience” (Coriat et
Guennif, 1998, p. 8).
Le noyau de la confiance affective relève d’une logique informelle, qui permet
d’accomplir certaines fonctions qui n’ont été plus prévues par les termes formels.
« La confiance affective est une confiance moins orientée vers les dimensions
égoïstes et individualistes contrairement aux autres types de confiance » (Boersma
et al. 2003).
La confiance affective permet d’augmenter la bonne intention du partenaire, et de
réduire le risque d’incertitude et d’opportunisme (Das et Teng 1998). Elle est basée
sur une logique r selon laquelle la confiance croissante favorisera un engagement
plus profond entre les partenaires (Fryxell et al. 2002). En revanche, une telle
confiance est soumise à des risques importants si les interactions auparavant avec
le partenaire ont été faibles. La répétition des interactions favorise donc une
confiance affective, qui permet de développer de sa part un engagement affectif de
la part du partenaire (Balambo et al, 2011).
Au total, les caractéristiques de la culture marocaine contribuent au
développement de la confiance entre les partenaires, et celle-ci apparait comme un
déterminant central dans la réussite des relations inter-acteurs (Ganesan 1994).
Au Maroc, l’importance du processus d’interaction entre les partenaires est très
souvent soulignée. Ce processus influence la confiance des partenaires à travers
l’accumulation d’informations sur la loyauté et la sincérité de l’autre (Noor
derhaven1996), et donc la prédisposition des entreprises marocaines à avoir un
comportement ouvert vis-à-vis du partenaire, ce qui souligne l’importance que
peut jouer la confiance dans l’intégration de ces entreprises dans la chaîne
d’approvisionnement.
Conclusion :
La logistique est un terme qui a connu une évolution longue et mouvementé au fil
des temps. La période après-guerre est marquée par l’émergence de deux notions
plus étendues : la Supply Chain et Supply Chain Management considérés
aujourd’hui primordiaux pour les systèmes de production et de distribution.
Considérée comme une nouvelle philosophie de gestion la Supply Chain
Management englobe, les méthodes, les approches et les outils permettant de
répondre aux besoins en matière d’intégration d’entreprises et de coordination des
flux de matière et des flux des informations (image dynamique).
Contrairement à la logistique qui peut s’inscrire dans une logique d’optimisation
interne, le SCM ne peut se déployer donc que dans une perspective inter-
organisationnelle d’intégration et de coordination.
L’économie marocaine qui a choisi la voie de l’ouverture et de libéralisation se
trouve dans l’obligation de l’adoption de la démarche Supply Chain Management
permettant d’assurer la performance des entreprises tout en maitrisant le coût, la
qualité et les délais des produits et des services proposés par les entreprises.
Malgré l’existence d’un contexte macro-logistique qui n’aide pas à l’intégration
opérationnelle, le contexte de la culture nationale de Maroc pourrait présenter des
atouts favorables à l’intégration des entreprises marocaines dans la Supply Chain
Management.
Cette intégration s’appuyant sur des normes de comportement a pour vocation
d’éliminer le risque relationnel perçu, en augmentant la confiance dans le
partenaire (Das et Teng 1998), afin de faciliter un engagement plus profond entre
eux.
Fatima Zahra Majidi & Najat El Baroudi 278
Références bibliographiques
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